Date de déroulement : 15 Février de l’An 2001 de l’Âge d’Acier

Contexte de l'intrigue :

L’outre monde est un territoire encore méconnu et dangereux, peu de ceux qui s’enfoncent profondément dans ce dernier reviennent vivant. Néanmoins, ce fait serait-il suffisant pour refroidir l’ambition Akkatonienne ou Ikhyldienne le concernant ? Non, en ces temps deux difficiles, même si le projet est prévu depuis déjà plusieurs années, Ikhyld et Akkaton ont décidées de collaborer pour établir un avant poste assez enfoncé dans les profondeurs de la terre qui pourrait à terme devenir une ville binationale à moitié magique, à moitié technologique.

Si le projet paraît risqué, l’excellent en magie et diplomatie d’Ikhyld sera un grand atout pour cela, de même que le savoir faire militaire Akkatonien. Reste juste maintenant à établir l’avant poste et sécuriser celui-ci, le reste quant à lui sera laissé à la charge du ravitaillement et de l’administration des deux empires.

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Et il se trouve justement que la diplomatie pourrait être une partie importante d’un tel projet, difficilement au cours d’années de labeurs, les agents des deux empires sont arrivés à obtenir une audience avec ce que les chtoniens qualifient de « Grand roi ». Guidés par des soldats chtoniens et solidement escorté par leurs propres troupes, ils sont actuellement menés là où peu d’êtres de la surface sauf peut être prisonniers ou esclaves ont pu aller et ressortir vivant, une cité chtonienne...

C’est en territoire inconnu ainsi qu’une troupe de diplomates et hauts représentants volontaires doivent rencontrer une haute personnalité chtonienne. Il faudra aussi bien contenter leurs hôtes, que deviner ce que ces derniers désirent et faire avec leur visible « xenophobie ». Les chtoniens ne sont guère ravis de cette visite diplomatique, mais ont acceptés celle-ci et le représentant chtonien qui mène l’escorte le fait assez par son attitude polit mais peu causante.

Description des lieux :

C’est sur une route des profondeurs, reliant sans doute cette cité chtonienne à d’autres et le reste de leur possible « empire souterrain » que commence cette intrigue, la seule chose que notre troupe diplomatique sait pour le moment c’est qu’ils sont « bientôt arrivés ». Nous avons en tout une trentaine d’Ikhyldiens et d’Akkatoniens escortés par pas moins d’une trentaine de chtoniens, ce qui ne doit pas être un hasard. Si parmi les chtoniens au teint blafard, en dehors du représentant il n y a que des militaires, aussi bien des guerriers en armure lourde, que des mages, en armure lourde… C’est différent au sein des groupes composés de sujets Ikhyldiens et Akkatoniens.

Les Akkatoniens ont un groupe composé de plusieurs membres des grandes familles impériales, plusieurs soldats et diplomates. Il y a ainsi une petite diversité de civils même si sans doute formés pour l’occasion dans le groupe, en plus de diplomates et d’une dizaine de militaires professionnels bien équipés.

Et quant aux Ikhyldiens, des soldats aussi même si plus discrets, des diplomates, mais aussi toute une troupe de nobles et donc de mages et d’artistes parfaitement au courant de leur rôle et qui ne sont pas là pour flâner. Nul doute que c’est là l’élite des diplomates de l’empire qui est présente d’ailleurs...

Visiblement personne d’inutile n’a été toléré au sein des délégations et ce n’est pas un mal au vu de ce qui attend tout ce beau monde...

Quant à la route qu’ils parcourent actuellement ? Un large tunnel souterrain bien taillé, soutenu par divers piliers solides directement taillés dans la roche et bien lissé au niveau du sol, du plafond et des murs, laissant entrevoir l’éclat lumineux et colorée de la roche entourant la délégation. La route a l’air dans les faits de mieux en mieux entretenue au fur et à mesure qu’ils avancent et dotée de divers passages dans la roche ou plus ou moins petits tunnels la rejoignant, laissant entrevoir un assez vaste réseau taillé par les chtoniens eux-mêmes au fil des millénaires.

Tour de jeu :

Considérez ce rp comme « prioritaire » sur tous les autres.

-Otmar
-Hansing
-Gwiaria

Je me réserve le droit de changer l'ordre à tout moment.

Rappel : Chaque joueur aura un délai maximum de 4 jours pour poster après avoir reçu ses directives (évidemment répondre plus tôt sera apprécié) ! Mais un 5ème jour peut être accordé exceptionnellement si bonne excuse. Si vous ne respectez pas ce délai pour répondre, le mj sera dans l'obligation d'imposer une conséquence négative pour votre personnage, sauf si vous le prévenez (tôt de préférence) après avoir reçu les directives que vous serez dans l'impossibilité de poster. Si vous récidivez une deuxième fois, votre personnage sera sauf excellente excuse, sortit de l'intrigue, une troisième fois vous serez obligatoirement sortit de l'intrigue.

De plus, le contrôle des pnjs est réservé au mj, sauf avec son autorisation pour ce rp.

Sur ce, bon jeu à vous !

Otmar s’était porté volontaire pour cette expédition, ce pour maintes raisons. Que ce soit la curiosité par rapport aux découvertes qu'ils allaient prochainement faire, le défi diplomatique intéressant que ça représenterait sans doute, mais aussi car il s'imaginait qu'à sa façon tout cela serait un moment historique, donc autant marquer celui-ci de sa main, n'est-ce pas ? Après tout, ce serait la première fois qu'il y aurait de véritables négociations entre un gouvernement chtonien et des êtres de la surface...

Et envoyer l’empereur pour s’en occuper du côté Akkatonien, était autant un message positif qu’un signe de résolution, en plus cela découragerait certainement leurs hôtes d’êtres davantage que désagréables à leur égard si jamais cela se passait mal. Ce n'est pas qu’il imaginait que ça allait mal se passer ou faire en sorte qu’il soit ainsi, mais après tous les chtoniens étaient connus comme étant xénophobes...

Quoiqu’il en soit c’est accompagnés de la délégation Ikhyldienne, que celle Akkatonienne s’était rendue à la rencontre des chtoniens qui presque sans un mot les entourèrent pour ensuite les escorter jusqu’à la cité souterraine dans laquelle devait se dérouler les futurs discussions.

Et les chtoniens étaient, comment dire ? Des nains sans aucun doute, mais il n’avaient point l’air amicaux, y compris envers les nains n'étant pas des leurs et surtout avaient presque tous un teint blafard fort reconnaissable. Ce qui, éclairé par les lumières magiques tout aussi blafardes qui parcouraient la route, les rendait un peu sinistre...


Et visiblement ils avaient peu envie de discuter avec eux, en même temps c’était surtout un groupe composé de guerriers et d’un représentant qui n’était pas forcément ravi d’être là. Sans doute était-ce aussi un message que leur envoyait leurs hôtes du jour, s’ils étaient d’accord pour discuter pacifiquement, ils n’étaient point amis. Et le représentant présents ici, était donc assez avare en mots...

Quoiqu’il en soit, Otmar était sinon content de cette collaboration avec les Ikhyldiens pour toute cette histoire, après tout les talents diplomatiques de ces derniers étaient fort reconnus à juste titre… Cela et il ne serait ainsi pas le seul à s'affaire avec les chtoniens, ce qui était un peu rassurant à sa façon...


« Excellence, vous êtes sûr que nos amis d’Ikhyld nous aiderons vraiment à avoir ce « traité de paix » ? » Lui demanda d'ailleurs à un moment, la capitaine qui supervisait les militaires Akkatoniens du groupe, à voix basse. Ce à quoi Otmar répondit tout simplement.

« C’est une belle opportunité pour eux à mains égards il ne faut point en douter, surtout qu'ils en tireront un certaine prestige. Et j’ajouterai que si Ikhyld est une si grande puissance diplomatique, elle ne l’est pas devenue en se montrant indigne de confiance, donc ne vous inquiétez pas. »

Ceci dit et alors que la militaire visiblement un peu plus sûr de la maîtrise de la situation sur ce point, hochait la tête et surveillant discrètement du regard les chtoniens, le nain au côté d’Otmar, un représentant de la famille d’Arcadia, regardait la scène d’un sourire amusé. Il n’avait l’air pas plus inquiet que cela pour sa part, ou bien il le cachait bien...


Et non loin, la capitaine Ikhyldienne qui avait été choisit pour commander la petite troupe militaire d’Ikhyld qui les suivait semblait pour sa part très sereine aussi, mais vigilante. Visiblement les Ikhyldiens étaient un peu moins tendus que les Akkatoniens en général d'ailleurs, sans doute car il y avait bien moins de "tension" entre leur peuple et celui chtonien. Cela où car ils se rendaient sur un "champ de bataille" où ils étaient à l'aise en général, celui des tractations diplomatiques.


Quoiqu’il en soit Otmar qui sentait que la marche prendrait un petit peu de temps, décida d’en profiter pour lancer la conversation avec Hansing et Gwinra, les deux représentants diplomatiques principaux de l’expédition, du moins du côté Ikhyldien. Ce d’un ton aimable et fasciné alors qu’il regardait les alentours.

« Je me demande quelles merveilles d’architecture et de raffinement nous pourrons contempler une fois que nous serons arrivés à destination. Vous allez bien sinon ? Nous sommes après tout les premiers habitants de la surface à nous rendre pacifiquement dans une cité chtonienne et ce simple fait est assez impressionnant à bien y réfléchir. » Il avait fallut après tout de vrais trésors de diplomatie pour convaincre les dits chtoniens de cela... Il se permit même de glisser aimable. « Et c'est en bonne partie grâce aux talents de vos diplomates. »

Le monde souterrain et les mystérieux Chtoniens... on ne pouvait certes pas dire, que du contraire, que ces deux éléments n'attiraient pas l'attention de Gwinria ! Après tout, étant elle-même Naine, noble et magicienne, elle avait toutes les raisons de s'intéresser à ce genre de choses et de souhaiter développer le contact avec ces lointains cousins de son peuple vivant loin en profondeur. De fait, elle avait sans hésité proposé de se joindre à l'expédition, ce qui avait été accepté par l'Impératrice-Phénix sans réelle difficulté, car il était évident également pour elle que, même s'ils la verraient tout de même comme une étrangère, Gwinria était peut être une des mieux placées pour discuter avec les Chtoniens... cela et puis elle était tout de même en charge de l'industrie et du commerce, donc la mieux placée pour discuter les points économiques d'un futur accord avec eux.

Au-delà de cet intérêt pour le peuple souterrain, Gwinria était également attachée à la réussite globale de l'entreprise, car s'étendre vers les profondeurs était un vieux rêve de son peuple, après tout, et prouverait encore une fois l'intérêt de l'intégration dans l'Empire aux membres de sa famille, par exemple. Elle était partagée sur l'idée de mener ce projet à bien en collaboration avec Akkaton, mais comprenait trop bien la nécessité de ne pas éveiller les tensions en menant deux projets concurrents, sans compter les chances supplémentaires de succès qu'amenaient une mutualisation des moyens. Restait à espérer que ce point de coopération ne devienne pas, avec le temps, un nouveau point de tension, mais bon, ce serait à eux de faire attention à cela sur la longueur, voilà tout. Pour l'heure, elle préférait se concentrer sur l'objectif présent.

Elle avait fait le voyage avec Hansing, le diplomate et mage Azurien avec qui elle avait déjà collaboré pour nettoyer les abords de sa cité natale d'un vil couple de trolls, et en qui elle avait une certaine confiance. Le voyage avait été l'occasion d'intéressantes conversations et même si le diplomate se montrait toujours un peu raide, Gwinria lui faisait confiance pour mener la négociation diplomatique au nom d'Ikhyld, comme l'Impératrice-Phénix le lui en avait confié la charge. Pour sa part, elle présentait que si les Chtoniens avaient gardé même quelques traits de leurs cousins de la surface, sa propre partie des négociations serait déjà assez ardue comme ça ! Quand ils furent arrivés à leur souterraine destination et que le groupe diplomatique binational se réuni, elle se fit d'ailleurs avec humour la réflexion qu'Akkaton aussi avait envoyé un négociateur Nain...

Quoiqu'il en soit, les Chtoniens ne tardèrent pas à arriver, et le groupe de repartir avec eux. Couvée par le regard protecteur des gardes, et marchant à côté d'un mage qu'elle savait capable de déchaîner les enfers presque aussi bien que leur souveraine, Gwinria n'avait pas vraiment de raisons de s'inquiéter, d'autant que pour elle l'environnement n'avait rien d'oppressant. Et de fait, elle eut un sourire quand la conversation avec le monarque akkatonien et son compagnon azurien commença.

« Pour ma part je ne peux pas me dire dépaysée, au contraire... et je m'avoue un peu curieuse de voir la cité où l'on nous emmène. J'ai eut tant d'idées moi-même de ce qu'auraient pu faire les Nains s'ils s'étaient plus laissés guidés par la magie, je suis curieuse de voir à quel point nos lointains cousins auront été proches ou au contraire lointain de celles-ci. »

Otmar se demandait quel accueil on leur réservait. Il était certain qu’il serait pacifique, ou du moins guère violent, mais quels honneurs leur adresseraient les chtoniens ? Par quelle procédure faudrait-il passer pour mener les discussions ? Auraient-ils le droit à une petite visite de la cité ? Tant de questions qui auraient probablement des réponses. En tout cas, l’humain s’attendait à ce que leurs hôtes ne soient pas extrêmement aimables, pas impolis ou grossiers, mais aimables, au niveau de leur attitude. Mais il s’attendait tout de même à une dose de subtilité à ce sujet, après tout si les chtoniens avaient acceptés l’entrevue, ce n’était pas pour mettre en colère les deux grands empires…

Mais en attendant de pouvoir constater ou vivre ces possibilités, Otmar trouvait un peu reposant de pratiquer une discussion avec les alliés du jour. Pendant que le reste de la troupe semblait trop concentrée sur ses réflexions pour être loquace. Un stress dissimulé ? Peut-être...

« Vous êtes sans doute le premier azurien en effet ! J’espère que la curiosité que vous pourriez susciter pour cela jouera en notre faveur, même si je ne doute pas que votre langue d’argent suffira de toute façon. » Dit-il amusé à Hansing, sans parler davantage du sujet de la roche pour ne pas enfoncer le couteau, ce avant de réagir aimablement à ce que dit la ministre naine.

« Je suppose qu’en Ikhyld vous devez déjà avoir une idée partielle de cela, mais il est vrai qu’il serait fascinant de voir ce que les cousins mages des nains ont pu accomplir. Du moins si nos hôtes acceptent de nous faire visiter les lieux ou découvrir leur culture, ce que j’espère ardemment... » Après tout un ancien ethnologue comme lui devait être le genre à bien aimer plonger son nez dans la culture de toutes les peuplades un peu exotiques qu’il croisait, même aujourd’hui.

Puis après ces quelques paroles, l’élu Akkatonien semblait vaguement fixer le lointain, puis finit par dire amusé, pour constater quelque chose que les autres avaient peut-être remarqués aussi. Mais probablement pour mettre une petite emphase sur l’importance de ce qui arrivait.

« Tiens, je crois que nous sommes arrivés... »

Ce alors qu’ils commençaient à distinguer au loin les grandes portes de la cité. Promesse de découvertes futures, mais plongée encore plus profonde dans un monde inconnu et mystérieux. Quelles merveilles leur réservait la société chtonienne ? Et quelles multiples raisons de froncer les sourcils, ou sourire ? Pratiquaient-ils l’esclavage ? Avaient-ils une société particulièrement patriarcale ? Religieuse ? Militariste ? Aimaient-ils beaucoup l'art ?

Mais sans doute y aurait-il en effet des raisons pour eux de s’étonner, froncer les sourcils, être fascinés, ils les verraient bien. Même si, Otmar ne le dirait pas, il se demandait aussi s’il faudrait se baisser pour entrer dans les bâtiments qui ne seraient pas de grands édifices publics, après tout il doutait que les chtoniens aient prit l’habitude d’accueillir des ambassadeurs d’autres races...







[Hrp : Un post de description va prochainement être posté suite à ce message.]

Et en effet, après avoir suivit un long moment la route souterraine qui n’était pas parfaitement droite, la troupe diplomatique aperçoit l’entrée de la cité, ou ce qui devait être l’une des entrées. Non pas une immense porte comme certaines forteresses naines en avaient à la surface, mais… Quelque chose de tout aussi majestueux, ou prétentieux pour les mauvaises langues.


Deux statues naines, ou plutôt chtoniennes, partiellement accroupies qui encadraient une porte déjà très grande et fortement mise en valeur, aussi bien par les statues que le reste du mur de pierre parfaitement taillé dans lequel elle était sise. Une grande porte de pierre blanche, dotée de décorations en argent et de renforts en acier qui semblait compliquée à déplacer par autre chose que la magie ou des machines à la grande force…

Et qui s’ouvrit d’elle-même, sans un mot ou une action de leur part quand leur troupe s’en approcha. Signe qu’ils étaient attendus  ou bien qu’un mécanisme magique était à l’œuvre…

Et ce qui les attendait derrière… Ce ne fut pas la cité, pas encore, mais une sorte d’immense escalier montant encore et encore, qui était mit en valeur par des murs ornés de fresques taillées dans la roche. Représentant aussi bien des créatures des profondeurs, que des chtoniens se battant ou œuvrant de magie, ou des choses plus abstraites aussi, des formes plus étranges... Un immense escalier doté de plusieurs portes qu’ils ne franchirent pas.

Le tout pouvait faire fortement penser à ce qu’on trouverait dans une forteresse naine montagnarde, la grande porte menant à la cité ne débouchant pas tout de suite sur les lieux de vie, mais d’abord sur une section défensive parmi d’autres, sans doute conçue pour casser des assaillants. Le tout magnifiquement décoré aussi, même si passé la porte d’entrée, les visiteurs remarquèrent vite les différences. Les nains de la surface n’avaient que peu de goût pour les décorations très abstraites dont la symbolique n’était pas claire… Certains motifs ornant les murs étaient juste étranges, d’autres inquiétants, en forme d’œils ésoteriques, de créatures aux formes sinistres mises en valeur pour certaines. Cela et l’absence de fresques honorant de possibles grands ancêtres ? Du moins, bien peu mettaient en valeur des chtoniens précis, leur exploit, leur sagesse. Sachant que les nains accordaient souvent une grande importance au respect envers les ancêtres, c’était peut-être même le signe d’une différence religieuse…


Quoiqu’il en soit alors qu’ils montaient le grand escalier, plutôt que de « subir » toute la montée, leur guide finit par les faire passer par une grande porte qui déboucha sur une grande salle circulaire. Devant faire dans les vingt mètres de diamètre. Aux murs parfaitement lisse, elle était dotée en son centre d’une « bizarrerie », un cercle de pierre semblait être détaché du reste du sol et quand la petite troupe regarde le plafond… Elle vit un trou circulaire allant vers le haut.

Les Ikhyldiens devinèrent instantanément ce que c’était, ils en avaient après tout chez eux, une sorte d’ascenseur employant la magie pour s’élever. Quoiqu’il en soit, les Akkatoniens qui finirent par comprendre eux aussi ou à qui les Ikhyldiens l’expliquèrent, suivirent le mouvement général, les chtoniens et les Ikhyldiens se répartissant sur le grand cercle de pierre central…

Et quand celui-ci commença à s’élever, le héraut chtonien décida visiblement de prendre la parole.


« Vous ne serez pas menés directement au haut roi, celui-ci a décidé qu’une visite de la cité vous serait offerte tout d’abord, ensuite vous serez courtement introduits à ses vassaux et à la fin seulement vous aurez le droit à une audience privée. Tâchez de respecter les recommandations que vous offrira votre guide, il vous prendre en charge une fois que nous serons arrivés. » D’un ton froid, mais poli. Il conclut alors pour dire.

« Si vous désirez faire un cadeau diplomatique au haut roi ou à l’un de ses vassaux despotes, vous pourrez profiter du passage dans la cité pour cela. » Ces paroles à l’allure presque anodines, cachaient tout de même une pique acide de ce que devinèrent rapidement tous les diplomates ici présent. Car il estimait que s’ils avaient apportés des cadeaux depuis la surface, ça ne valait sans doute pas grand-chose par rapport à ce que les chtoniens pourraient s’offrir eux-mêmes. Cela était sous entendu, mais visiblement un petit avant goût de ce à quoi ils auraient droit et avec lequel ils devraient négocier pour réussir diplomatiquement parlant.

Gwinria s'était montrée curieuse de l'architecture de ses lointains cousins Chtoniens, et justement alors que le monarque élu des akkatoniens avait répondu aimablement à ses paroles, ils ne tardèrent pas à arriver à la cité des cousins en question. Ce fut donc d'un regard attentif que la Naine suivit le début de cette visite, bien que ce soit une intention polie – après tout elle n'était pas une campagnarde visitant la grande ville pour la première fois qui aurait tout découvert avec des yeux écarquillés, non plus ! L'entrée de la ville était plutôt originale, avec deux grandes statues encadrant une porte blanche, mais l'esprit critique de Gwinria ne pu s'empêcher de se dire que c'était certes très bien pour l’esbroufe, mais sans doute pas la configuration la plus optimale pour la défense. Ceci dit, elle devait reconnaître qu'ils ignoraient encore beaucoup de la géopolitique des grandes profondeurs et de la façon dont la défense de ce genre de cité était assurée...

Une fois franchie cette entrée, qui devait vraisemblablement être actionnée par la magie, ils découvrirent une architecture qui sembla à Gwinria à la fois étrangement familière et étrangère, ce qui avait de quoi dérouter un peu, même si elle n'en montra rien. On ne pouvait pas nier que les Chtoniens étaient les parents des Nains et qu'à un moment donné dans le passé les deux peuples avaient vécus ensemble, voir n'en avaient vraisemblablement formé qu'un. Les ressemblances étaient nombreuses, mais d'un autre côté les différences étaient bien là également. De ce que renvoyaient leur art, il semblait bien que les Chtoniens étaient beaucoup moins attachés aux grands ancêtres fondateurs ou importants de leurs lignées que ne pouvait l'être son propre peuple, préférant représenter plutôt des réalisations de leur cité – ou de leur peuple, c'était difficile à dire – que celle de grands héros spécifiques. De plus, ils semblaient avoir un goût pour l'abstraction artistique bien loin de celui des Nains...

Un autre appareil qu'on trouvait rarement dans les cités naines était le grand ascenseur magique dans lequel ils prirent place, mais la magicienne de terre ne pouvait guère dire que cela ne lui convenait pas. Outre qu'elle connaissait très bien l'appareillage, qui était assez semblable à ce qu'on pouvait trouver en Ikhyld, elle n'était jamais contre s'éviter une montée qui n'en finissait pas, même si elle était habituée aux grands escaliers et que de fait elle n'en était certainement pas encore au point de fatiguer. Elle n'avait pas relancé la conversation jusque là, observant et intégrant la cité des Chtoniens ainsi que les Chtoniens eux-mêmes, et ne répondit pas plus quand un de leurs guides prit la parole, ne relevant pas la pique qu'il avait subtilement glissé dans celles-ci et se contentant de hocher la tête aux paroles d'Hansing. Après tout c'était à lui de conduire la diplomatie de cette expédition, et pour sa part elle était surtout curieuse de découvrir ce que les Chtoniens avaient encore en réserve, plus que de commencer une éventuelle querelle d'ego !

Ce qu’ils purent contempler avant et après avoir passés la première grande porte était assez splendide et impressionnante, même si à certains détails prêts, pour le moment Otmar ne remarquait pas beaucoup la différence avec une cité naine des profondeurs. Peut-être les installations magiques qui se révélèrent à eux et les sources de lumières purement magiques ? Les nains ayant plus tendances soit à utiliser de la lumière électrique selon leur niveau d’avancement technologistes, des pierres naturellement lumineuses ou des torches. Du moins, quand ils étaient laissés seuls ou Akkatoniens, ailleurs c’était sans doute différent...

De plus Otmar n’était pas spécialiste du peuple nain, s’il crut bien remarquer quelques différences dans les fresques qu’il contempla dans les escaliers, il ne put pas non plus déduire grande chose de cela si ce n’est des évidences. Si ça avait de l’art naga ou elfique encore… Mais justement, c’était l’intérêt d’une telle visite, en apprendre plus sur le peuple chtonien, alors autant en profiter.

Et il ne fut probablement pas le seul à être satisfait de faire la plupart de la montée avec un ascenseur magique et non à pied. Car si Otmar était encore un homme assez endurant pour que ça soit négociable, diplomatiquement il aurait été discutable de faire monter les escaliers à l’empereur d’Akkaton alors que des moyens de transports plus aisés étaient à portée de main.

Ce qui voulait dire que les chtoniens à la fois les ménageaient et leur faisaient certains égards, en se permettant une certaine froideur et une ou deux piques au passage. Pourquoi ? Otmar était curieux de le constater. De toute façon il ne s’inquiétait pas, le haut roi chtonien voulait sans doute tirer quelque chose de ces discussions s’il avait accepté leurs venues, donc n’allait pas se les aliéner…

« En effet, après tout qui ne serait pas intéressé par les accomplissement d’une culture et civilisation plusieurs fois millénaire ? » Dira donc l’empereur Akkatonien sympathique en ignorant la pique du chtonien et en ralliant ainsi les propos du diplomate Hansing.

Et pendant que la montée se poursuivait, l’empereur réfléchissait à la suite, il conviendrait après tout de réfléchir à l’approche qu’il devrait avoir dans la cité. Il faudrait à la fois être diplomate sans le moins du monde s'écraser, la fierté Akkatonienne ne tolérerait que peu le contraire. Il faisait évidemment confiance aux Ikhyldiens pour aider à ce que les choses se passent le mieux du point de vue diplomatique, mais il ne pouvait pas se reposer que sur eux.

Le héraut chtonien qui s’était peut-être attendu à plus de réactions que ce à quoi il eut droit, en somme qu’on ignore pas mal sa petite pique, sembla légèrement renfrogné par rapport à cela, mais ravala vite sa bille pour dire simplement.


« Il faudrait toute une vie pour contempler tout nos accomplissements, mais cette entrée en bouche est déjà un grand honneur que nous faisons à des étrangers. » Il semblait avoir hésité vers la fin sur le mot à employer, mais avoir choisit celui-ci.

Puis peu après, il semblerait que la montée par l’ascenseur magique arrive vers sa fin… Il débouchèrent alors sur une pièce assez proche en aspect de celle plus bas si ce n’est la présence de quelques gardes et d’une grande porte fortifiée qui servait de sortie. Sans doute, était-ce facile de bloquer l’ascenseur dans les faits pourraient se dire ceux intéressés par la stratégie militaire. Après tout ceux-ci devaient employer certains cristaux magiques au sein de la cité pour fonctionner, ce qui le rendait peu pratique pour des attaquants ou agresseurs potentiels...

D’ailleurs était-ce la seule voie d’accès vers la cité qu’ils venaient d’emprunter ? Certainement pas, il était probable que celle-ci devait être réservée à une certaine frange de la population, probablement des messagers ou hérauts pour lesquels on tolérait qu’il ne passent par tout un réseau défensif pour entrer et sortir de la cité… Ou bien les militaires en patrouille comme sembla l’indiquer une escouade qui frôla l’escorte diplomatique et allait en sens inverse.

Quoiqu’il en soit on les mena hors de la salle, ils traversèrent alors une long couloir couloir bien ornementé, parcourue de portes en pierre et fer, dont certaines fortifiées et décoré des mêmes fresques que sur les escaliers, même si cette fois-ci elles semblaient plutôt évoquer d’autres choses.

Des scènes de guerres, entre chtoniens ? Ou avec les nains ? Difficile à dire, la magie semblait plus être d’un côté que de l’autre aux représentations faîte sur les murs. D’autres contre les elfes et d’autres contre diverses créatures peu descriptibles qui étaient probablement originaire de l’outremonde, dont des créatures insectoïdes… Certaines bipèdes, d’autres non, mais aussi d’autres créatures

Et juste avant qu’ils ne passent ce qui semblait être la dernière porte avant la cité qui se tenait au bout du couloir, une lourde porte d’acier recouvert d’une feuille de laiton et sans doute actionnée par la magie. Ils furent menés devant ce qui semblait être duo qui les attendait devant celle-ci.

Ce alors que, l’escorte patibulaire des êtres de la surface laissa ces derniers s'avancer pendant qu'ils restaient en arrière. Sans doute autant pour surveiller, que pour amorcer "la transition" en quelque sorte, car c'était ce duo qui allait s'occuper d'eux par la suite.

Un duo composé d’un chtonien à l’air « un peu » plus avenant que ceux qui les avaient accompagnés jusqu’ici.


Qui était accompagné par ce qui semblait être un insecte bipède en armure, dont l’aspect étonna un peu, inquiéta certains, mais surtout n’était pas habituel pour les habitants de la surface qui néanmoins étant des diplomates et issues de sociétés assez ouvertes ne furent sans doute pas dégoûtés par cette vision, ou pas trop. Des habitants de la surface qui savaient que certaines races de ce genre vivaient dans les profondeurs, même si les contacts avaient eux avaient été très rares.


Et alors qu’ils étaient encore à une dizaine de bons mètres d’eux, Hansing grâce à ses sens acérés put entendre l'homme insecte marmonner dans une langue à la fois ressemblante au dwarfien, mais dotée de sacrées différences, à l’égard du chtonien. D’une voix qui n’était pas « normale » dans le sens qu’il semblait plus former des mots avec un son strident sortant de ses mandibules que les faire sortir de sa bouche, ce qui leur donnait presque un aspect chantant, ou plutôt grinçant.

« C’est ta chance de briller, tu n’en auras pas d’autre, profite en. » Le chtonien marmonna alors songeur. « Je sais. » Puis inspirant comme pour se donner du courage. Le chtonien reprit plus haut, dans un Ikhyldien assez haché à l’égard de la délégation qui arrivait à leur niveau, visiblement les chtoniens étaient décidés à alterner entre cette langue et l’Akkatonien qu’ils employaient de façon hésitante, pour leur parler…

« Salutations à vous, le haut roi m’a chargé d’être votre guide aujourd’hui, pour vous faire contempler les merveilles de notre civilisation que ce soit avant et après avoir goûtés à celle de notre cour. Si vous avez des questions avant que nous débutions celles-ci ou des demandes, n’hésitez pas, je suis à votre disposition. » Il désigna ensuite vaguement l’insecte bipède à côté de lui.

« Je me nomme Aurik et lui se nomme Azhekkan, représentant d'un clan allié à notre royaume. » L’insecte se permit alors de glisser aimable, aux aspects doux de son sifflement, aux habitants de la surface. « C'est un honneur pour moi, il nous a fallut beaucoup négocier pour que ma présence ici en cet instant soit acceptée. J'espère que l'accueil de nos hôtes saura vous satisfaire, ce malgré leur tempérament réservé. » On pouvait sentir à la légère hésitation au dernier mot qu'il aurait employé un terme bien moins charitable... Les chtoniens avaient donc des alliés ? Mais à quels points étaient-ce leurs alliés ? Un fait peut-être intéressant.

Leur guide sembla quelque peu déçu qu'ils ne s'offusquent pas de sa pique à moitié voilée, ce qui en disait vraisemblablement beaucoup sur la volonté d'une partie de la population et des dignitaires de la cité d'arriver à un compromis... en cela, les Chtoniens lui rappelaient beaucoup certains des Nains les plus butés qu'elle connaissait, certains membres de sa famille en tête, en un peu plus isolationnistes et acariâtres encore peut-être ! D'un certain côté, c'était une familiarité presque rassurante, mais de l'autre cela en disait aussi beaucoup sur les chances réelles d'aboutissement de toute leur démarche ! En tous cas, Gwinria restait pour sa part optimiste : s'ils les avaient laissé venir jusqu'ici, c'était qu'une partie des forces vives de la cité, au moins, et probablement le dirigeant ou une puissante faction, avait au moins la volonté de négocier et d'échanger. Malgré les forces plus conservatrices, c'était une base sur laquelle elle pouvait tout du moins envisager la réussite, et après tout quelle succès aurait-on pu obtenir si on avait toujours visé l'échec ?

Quoiqu'il en soit, tout ceci n'empêcha pas la Naine de profiter de la suite de la visite, découvrant toujours avec curiosité les réalisations de ses cousins des profondeurs, qui glorifiaient ici leurs combats passés contre divers peuples dont, lui sembla-t-il, les membres de sa propre race – bien qu'il soit difficile de distinguer précisément les Nains des Chtoniens sur de telles œuvres – mais aussi bien d'autres créatures, parfois totalement étrangères à la magicienne terrestre... une preuve de plus, s'il en avait été besoin, des curiosités et des merveilles que recelait encore le monde souterrain, ne demandant qu'à être connues et découvertes ! Et de fait, une part d'inconnu les attendait déjà au bout du chemin puisque, à côté de l'émissaire Chtonien les attendait une autre créature qui était visiblement un être pensant insectoïde.

Si Gwinria ne compris pas ce qu'ils s'échangeaient avec de s'adresser à eux, leurs paroles lui confirmèrent que la créature semblait bien être un égal, un allié des Chtoniens, même si leurs relations exactes restaient sans doute à découvrir. Cela avait de quoi rendre curieux, mais la curiosité de la Naine était déjà bien attisé par ses cousins, il fallait bien l'avouer ! Hansing répondit le premier, avec sa diplomatie habituelle – ce n'était pas pour rien, après tout, si Saeki l'avait envoyé représenter Ikhyld dans les tréfonds du monde en dépit du fait qu'il soit un Azurien – et la magicienne terrestre enchaîna avec naturel, signifiant clairement si besoin était qu'ils faisaient partie d'une même délégation.

« Quant à moi je me nomme Gwinria et je m'occuperai de la partie commerciale de nos échanges pour l'Empire d'Ikhyld. Faisant partie des trop rares Nains favorisés par des dons magiques, je m'avoue particulièrement curieuse moi aussi d'en apprendre plus sur la civilisation Chtonienne et ses accomplissements. »

Et la jeune femme d'accompagner cette affirmation d'un sourire qui semblait confirmer son enthousiasme, même si ses yeux gardaient cette pointe de dureté propre aux négociatrices – et donc, de facto, à de nombreuses Naines !

« Puisque vous nous parliez de question, je dois avouer que la présence de votre ami m'intrigue... y a-t-il beaucoup d'autres peuples qui, comme le sien, sont voisins et amis des Chtoniens ? Nous connaissons si mal le monde des profondeurs, nous qui habitons à la surface à si proche de celle-ci ! »

Otmar comme tout le monde suivit le mouvement et constata que le premier émissaire chtonien avait dû espérer qu’ils répondent à sa provocation. Il ne se faisait d'ailleurs aucune illusion sur le fait que sans doute beaucoup de chtoniens étaient opposés à cette entrevue comme beaucoup d’autres étaient plus ou moins « intéressés », mais justement ce serait à eux en quelque sorte de profiter de cette ouverture pour avancer leur pion...

D’une façon militaire on pourrait dire qu’il fallait profiter des failles que l’adversaire laissait poindre. Quoiqu’il en soit une fois arrivés en hauteur, ils traversèrent à nouveau un couloir bien décoré, sans doute réservé à des visiteurs assez bien famés et aussi des militaires, après tout l’ensemble avec un aspect très… Martial. Puis, on les laissa en compagnie d’un duo tout de suite plus sympathique que leur compagnie précédente.

Un chtonien à l’air sympathique même si on allait pas non plus vers de la flatterie et un être insectoïde singulier qui ne surprit pas trop Otmar même si la chose l’intéressa.

Et cela intéressa visiblement les Ikhyldiens, guère étonnant, leur empire était le grand maître de la diplomatie après tout, dès qu’ils pouvaient placer un pion en ce sens, pourquoi ne pas le faire donc ? Et pourquoi en tant que Deffarès ne pas les imiter ? Quoique, un Arcadia aussi aurait tenté, ainsi qu’un Finz, pour des raisons différentes mais proches.

« Pour ma part, nommez moi Otmar, j’ai l’honneur de représenter mon peuple et de pouvoir être comme mes amis ici présents, invités du peuple chtonien en ce jour. Et c’est un plaisir de vous rencontrer, aussi bien vous maître Aurik que vous maître Azhekkan. » Quant à des questions ou demandes qu’il aurait à faire, il en eut bien en tête.

« Pour ma part, permettez moi de vous renvoyez votre offre, si jamais vous avez des questions ou demandes au sujet de la surface ou ses peuples, n’hésitez pas à demander, nous devons après tout vous paraître bien mystérieux je suppose. » Après tout peut-être l’insectoïde était-il curieux au sujet de la conversation ? Ce chtonien là peut-être aussi ? Enfin, peut-être plus que la moyenne générale des siens. C’était à voir quoiqu’il en soit, Otmar en vérité voulait aussi un peu testé le degré de « xenophobie » dont pouvait faire preuve les deux là sans en avoir l’air. Et ainsi savoir à quel point ils pourraient se permettre certaines demandes ou paroles.

L’insectoïde fut le premier à réagir aux paroles des trois Orzaniens, notamment car on le questionnait sur son peuple, il glissa alors de sa voix aux airs de chant de cigale, quoique ça ne sonnait pas exactement comme une cigale... Ce tout d’abord à Hansing

« Je ne doute pas que vos envoyés, êtres de la surface, sauront apprécier notre hospitalité un jour, nous sommes assez chaleureux. » Puis suite à cela, il finit par demander avec curiosité. « Je suppose qu’impératrice c’est un rang équivalent à haut roi ? » La façon dont il faisait le comparatif avec les chtoniens et non avec son peuple, tendait à dire qu’il ne connaissait pas d’équivalent chez les siens. Petite puissance ? Ou bien leur gouvernement n’avait que peu de ressemblance avec l"apparente monarchie chtonienne ? Puis, le chtonien profita de ce répit pour placer quelques paroles d’un air de fierté.

« En effet nous n’avons pas à rougir au niveau de nos réalisations. Mais je suppose que pour leur faire justice, il faudra que vous les contempliez et non simplement que j’en parle, quant à nos alliés... » Le petit être livide sembla un peu gêné, mais se permit de glisser un peu évasif alors que l’insectoïde semblait ne pas y faire attention.

« Disons que si le terme amitié est malheureusement trop fort, les relations entre les divers peuples des profondeurs sont variables, aussi bien dans leur base que selon ce qu’incitent les évènements. C’est disons très compliqué. »

Sembla alors chercher ses mots pour définir ces autres peuples, visiblement l’insectoïde décida de prendre l’initiative d’abord en s’intéressant à la naine, puis...

« Le peuple nain ? C’est un équivalent de la surface des chtoniens ? Je ne savais pas qu’ils avaient encore des cousins là haut… Mais oui il y a d’autres peuples dans les environs, nous ne connaissons guère tout l’outre monde néanmoins. Il y a les Azzarïs, je crois que les êtres de la surface les appellent tréfondiens, ils ont un petit empire très renfermé sur lui-même dans les environs. » Puis l’insectoïde sembla compter ce qui lui servait de doigts, griffus, pour ajouter. « Il y a beaucoup de petits puissances sinon dans les alentours, mais si je devais en citer trois importantes des environs en dehors des chtoniens et Azzarïs, en vos termes, la confédération Ziichï dont je fais partie, les Slyrariens, des sortes de cristaux vivants qui sont assez étranges et ne forment qu’une seule conscience, ils sont actuellement neutres envers nous… Et les Telmos, nous sommes en guerre contre eux actuellement. Des créatures nées des fleuves de laves qui ont ralliés à leur cause des congénères. Il y a peu ils étaient alliés à nous contre les chtoniens, et encore avant ils étaient alliés aux chtoniens contre nous. » Une question pouvait se poser, pourquoi une telle ouverture quant au fait de parler des profondeurs et des puissances géopolitiques des environs ? Alors que les chtoniens ne devaient pas trop aimer l’idée de donner ce genre d’informations aux êtres de la surface…

Difficile à dire, mais c’est comme le fait qu’on leur assigne ces deux guides là qui semblaient êtres plus aimables que la moyenne générale, du moins de ce qu’ils pouvaient en déduire pour le moment, chtonienne. Il devait y avoir des intentions derrière. Cela ou les chtoniens redoutaient que les êtres de la surface se jettent d’abord dans les bras d’une autre puissance qui serait plus disposée à leur projet d’avant poste ? Peut-être avaient-ils dans ce cas acceptés la visite pour des raisons de bouleversements politiques dans les environs et pensaient en tirer parti d'une façon ou d'une autre ? Ou alors les chtoniens voulaient juste-ils sous entendre qu’au pire ils pourraient s’allier pour faire face à une invasion de la surface ? Là aussi c’était difficiles à dire. Surtout qu’il était aussi probable que des intérêts divergents chez les chtoniens eux-mêmes influençaient déjà les événements.

Ou alors rien d'aussi complexe, les chtoniens se disant juste que toute façons ils auraient ces informations, alors autant ne pas dire aux guides de les cacher, surtout s'ils s'amusaient à aller voir les autres "peuples" des profondeurs.

Quant au sujet qu’Otmar avait abordé en proposant qu’ils posent des questions aussi s’ils désiraient, cela dû être perçut comme une ouverture pour l’insecte qui finit par demander avec un ton curieux à l’égard d’Hansing.  « Sinon quand j’y pense. Qu’est-ce que c’est sur votre corps ? »

Le cthonien qui sembla alors légèrement surprit par la question de son compagnon guide, mais visiblement curieux lui aussi au vu de la lueur éphémère dans son regard, pas forcément des plumes, mais par la créature les portant, finit par toussoter pour dire poliment.

« Enfin, sur ce, je propose que nous débutions la visite de la cité si cela vous convient. »

La rencontre semblait à la fois intéressante et constructive, et semblait plutôt de bonne augure à Gwinria, même si elle se doutait bien que les plus favorables avaient été envoyés pour ce genre de premier contact, et qu'ils ne représentaient pas, du moins pas nécessairement, l'avis et l'attitude de tous les Chtoniens, ni même de l'ensemble de leur classe dirigeante... d'autant plus que seul un des deux était un Chtonien ! Mais malgré tout, si le pouvoir le plus fort du lieu – probablement ce Haut-Roi qu'ils venaient de mentionner, à moins que ce ne soit là qu'une figure symbolique et qu'un conseil dirige, ce qui rendrait peut être les relations à la fois plus compliquées et plus facilement modulables – avait envoyé des émissaires aussi ouverts, cela semblait confirmer une volonté de dialogue. En diplomatie comme dans le monde du commerce, c'était une base minimale en soit bien suffisante, à priori, pour débuter un dialogue constructif, et donc, in fine, pour avoir une chance d'arriver à un résultat !

Hansing prit en charge la réponse à la plupart des questions, ce dont Gwinria ne se formalisa pas. Après tout, c'était à lui d'établir les liens diplomatiques proprement dits et, même si elle était d'un rang supérieur au sien, c'était à lui que Saeki avait confié la responsabilité de l'expédition diplomatique. En outre, et peut être surtout, elle respectait l'Azurien et ses compétences, à la fois en tant que diplomate et en tant que mage, même s'il avait tendance à être un peu trop modeste à son goût de ce côté-là ! Elle le laissa donc parler d'Ikhyld, et se contenta d'acquiescer quand il indiqua son accord pour le départ. Ce qui ne voulait pas dire qu'elle n'avait elle-même rien à dire ou à répondre, bien entendu, et notamment en ce qui concernait les interrogations de l'insectoïde sur son propre peuple, interrogations auxquelles elle répondit avec un fin sourire.

« On peut dire en effet que les Nains, dont je fais partie, sont les cousins des Chtoniens : d'après nos historiens, nos peuples ont divergé il y a longtemps, et quand les Chtoniens ont choisi de s'installer dans les profondeurs, nos liens ont hélas perdus avec le temps beaucoup de leur force... mais je suis certaine que nous ne manquerons pas de les raviver aujourd'hui, n'est-ce pas messire Arcadia ? »

Elle avait lancé ces derniers mots avec un mince sourire à l'intention du second représentant akkatonien, Nain lui aussi et sans doute plus porteur du clivage qui avait jadis distingué les deux peuples, là où elle se considérait comme plus porteuse d'une certaine possibilité de conciliation, elle qui, comme les Chtoniens, avait pleinement embrasé l'héritage de la magie.

« Nous vivons en effet à la surface pour certains, mais la plupart des cités Naines sont plutôt légèrement sous la surface, ou bâtie à l'intérieur des montagnes, voir partiellement entre la surface et l'intérieur... mais je me doute que pour de nobles civilisations des profondeurs, les deux doivent sembler bien proches ! »

Après tout, les Nains vivaient souvent dans des lieux qui pouvaient servir d'entrée au monde souterrain, et leurs galeries s'enfonçaient parfois profondément sous la terre... d'où les tensions qui avaient parfois existé avec les Chtoniens, justement ! Mais à présent il était largement temps de tourner cette page, d'où aussi leur visite du jour !

« Cependant, comme vous le savez peut être, les races de la surface ne sont plus, pour la plupart, organisées en état-race, mais ont composé das nations plus cosmopolites... ni moi ni mon confrère ne parlerons donc pour les Nains à proprement parlé, mais chacun pour nos nations respectives. »

Otmar écouta avec une attention non feinte les propos aussi bien des Ikhyldiens, que du guide chtonien et de l’insectoïde. Des propos riches en informations, aussi bien sur l’outre-monde, que sur l’ambiance des négociations futures. Tout d’abord, les guides étaient aimables et accueillant, bon point, mais surtout ils avaient de quoi converser.

« Oh, je vous rassure, la politique à la surface aussi peut être complexe et ambiguë par moment. » Glissera d’ailleurs l’empereur élu à l’égard du chtonien quand celui-ci parlait de la situation géopolitique complexe de l’outremonde. Il fallait croire que ces affaires là n’avaient pas de frontière…

Puis Otmar lui aussi, en profita pour étancher sa curiosité.

« Je suppose quoiqu’il en soit que selon les critères de votre peuple maître Azhekkan vous devez être considéré comme un fier guerrier ? Et vous maître Aurik, un fin diplomate de métier ? » Une manière aussi bien de s’intéresser à eux que d’avoir quelques éléments sur leur société concernant leur rang et ce que cela signifiait…

D’ailleurs, une petite discussion au sujet des chtoniens s’engagea et Otmar l’écouta, à défaut d’y participer, n’étant point homme à ignorer ce genre de choses...


Le représentant nain Arcadia quant à lui, qui avait plus la carrure d’un banquier nain que d’un forgeron ou artisan, sourit aimablement quand l’arcane de la terre d’Ikhyld demandera son avis, ce pour glisser avec amabilité, possiblement en cachant bien sa surprise d’avoir ainsi été pris à partie. Aimablement, il faut préciser.

« En effet, et le commerce je n’en doute pas et l’un des pivots pour cela, après tout il rapproche depuis des temps immémoriaux les peuples. » Sans doute devait-il en tout cas être convaincu du bienfait de la pratique marchande, étant un Arcadia. Le contraire serait étonnant, comme un Draenör pensant qu’il faudrait démilitariser l’empire ou un Deffarès qui baisserait les impôts… Ah non, pour le dernier cas c’était surtout un sujet de caricature politique. Puis le nain se permit de préciser aux paroles de sa congénère.

« En effet, car même si nous restons de la même race, selon nos pays il peut y avoir des divergences de modes de vies, mentalités et idéologies, mais bon je ne fais qu’enfoncer des portes ouvertes. » Avant, de demander un peu directement. « d’Ailleurs, il doit en être de même de nos cousins chtoniens ? » Sans doute demandait-il si les chtoniens étaient un tout unis ou un ensemble bien plus complexe, bordélique dirons certains...

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Otmar reprit sinon aimablement à l’égard de l’insectoïde quand un creux serait laissé.

« Pardonnez sinon ma curiosité chers amis, mais auriez-vous des conseils à donner quant à ce qu’il faut faire ou ne pas faire précisément pour attirer les bonnes grâces de la cour Chtonienne ? Ce n’est pas nous que nous en avons aucune idée, au contraire, mais en tant qu’étrangers, peut-être y a t-il des subtilités qui nous échappent. » Après tout, pourquoi ne pas profiter de l’amabilité de leurs guides pour cela.

Puis, amusé par la question de l’insectoïde à l’égard d’Hansing, Otmar se surprit à écouter avec intérêt la réponse du diplomate azurien indulgent devant cette curiosité peut-être légèrement indiscrète, mais aimable...

Quoiqu’il en soit, sur ce quand le chtonien leur servant de guise proposerait de commencer la visite de la cité, Otmar accepterait de bonne grâce et silencieusement la chose, en s’apprêtant à suivre le marche...

Le chtonien acquiesça prudemment aux paroles habiles et prudentes d’Hansing au sujet de l'impératrice, mais aussi du haut roi et du fait que chacun avait tendance à considérer, enfin s’il était patriotique, son dirigeant comme le plus important en ce bas monde. L’insectoïde quant à lui crissa légèrement, émettant un petit sifflement agréable, mais qui était difficile à identifier. De l’amusement ? Après tout il avait l’air d’un guerrier, donc sans doute était-il moins habitué que d’autres ici à ce genre de belles paroles. Quoique, ce dernier se permit tout de même de glisser avec une dose d’entrain amusé concernant leur découverte future du système chtonien...

« Vous aurez l’occasion de le comprendre. » Mais d’un ton qui signifiait, qu’il avait hâte de voir ce que ça allait donner. Sans doute cet être là devait être du genre curieux… Ou peut-être était-ce l’envie peu innocente de voir si ça allait réussir ou pas ? Et avec quel éclat…

Quoiqu’il en soit, il reprit aussi bien à l’adresse d’Hansing et Gwinria que de tous les surfaçiens.

« Pour ma part je suis curieux de connaître davantage les peuples de la surface. Vous savez, à force de fréquenter les mêmes peuplades, on s’y habitue à, alors un peu d’exotisme n’est pas un mal... » Il insista légèrement du regard en disant cela, à l’égard d’Hansing, puis des êtres d’autres races avant de glisser. « Peut-être qu’un jour je m’y aventurerai… Mais il paraît que vous avez une sorte de gouffre bleu dans lequel on ne tombe pas au dessus de vos têtes, à la surface, ce doit être terrifiant. » Quant aux questions que posa Otmar ensuite, l’insectoïde se permit de répondre en premier.

« Je suis de la caste guerrière en effet, chacun a son rôle dans notre société dès la naissance et le miens était de me battre pour le bien de mon peuple. Mon corps est d’ailleurs fait pour cela. » Puis sur ces révélations particulières, le chtonien ajouta. « Diplomate ? Oui, en quelque sorte... » Mais lui par contre, ne développa pas plus.

Puis, les deux nains venant de la surface soulignaient qu’ils étaient optimistes et enthousiastes quant au fait de renouer des liens favorables entre eux et les chtoniens. Le guide chtonien sembla alors étrangement mal à l’aise, pas dégoûté, mais il semblait chercher ses mots, qu’il finirait par exprimer prudemment.

« Nous verrons bien en effet si le temps aidera à cela. » Peut-être y avait-il de la rancœur qui compliquait les choses ? Après tout si les chtoniens étaient cousins des nains, peut-être partageaient-ils cette tendance à la rancune ? Celle qui faisait que les nains orzaniens avaient encore pour beaucoup une dose d’inimitée envers les elfes ? Alors que dans le reste du monde c’était différent. Rien d’insurmontable évidemment, sinon ils n’accepteraient pas le dialogue, mais le guide préférait visiblement ne pas faire de prédiction.

Par contre quant au sujet de l’éventuelle unité chtonienne… Le guide concéda de mauvaise grâce, à son air hésitant. « En effet, tous les chtoniens ne sont pas forcément unis sous l’égide de notre haut roi, mais je vous assure que nous en représentons la majorité. » Cela restait donc une nation très uni-raciale.

Puis peu après, c’est assez enthousiaste que l’insectoïde répondrait à Hansing au sujet des plumes de ce dernier. « C’est assez joli en effet, et intéressant. Et regardez... » L’insectoïde malgré son armure, peut-être enchantée pour être légère, imita alors Hansing, même si en déployant ses ailes comme ferait une mouche alors, avec un certain bruissement. Il ajouterait alors toujours avec entrain en se reposant au sol. « Le problème c’est que je fais beaucoup de bruit quand je vole… » Puis il glissera lorsque viendrait le moment d’entrer dans la cité.

« Pour tout dire, il y a pleins de sortes de Ziichï, même si les chtoniens nous définissent tous comme des insectoïdes. Disons que nos pondeuses engendrent chacune une sorte spécifique des nôtres et que c’est l’union de nos différentes peuplades qui a permit notre confédération. Après, notre confédération est loin d’inclure tous les Ziichïs en leur sein. D’ailleurs, ma race en particulier se nomme, les Razchï. Et, on accueille bien quelques êtres différents, de rares chtoniens entres autres... Je dirais donc que nous sommes cosmopolites, mais que la grande majorité de notre population est composée de Ziichï. » Ce qui en faisant en vrai une nation très raciale selon les critères de la surface, mais peut-être leurs peuplades étaient moins compatibles pour x raisons ?

Par contre, « pondeuses » ? Ainsi ils se reproduisaient comme les insectes ayant une ruche ? Une sorte de reine, même s’ils nommaient ça « pondeuses » qui enfantait les leurs en masse ? Et le reste, en dehors peut-être de quelques mâles, stériles ? Cela devait donner un schéma social particulier et probablement peu tourné sur les rapports charnels dans le cas où le reste de la population était totalement tourné vers d’autres domaines.

Après, cela était sans doute très différent, car on ne pouvait pas dire par exemple que les humains se comportaient comme les singes, beaucoup de choses avaient dû changer depuis l’état animal… Et peut-être à cause du contact avec d’autres peuples ?

« Eh bien, je vous dirais de ne pas blasphémer avant tout… Vous aller apprendre certaines choses que vous ne saviez pas sur notre peuple et nous sommes très… Croyants. » Glissera sinon le guide chtonien à Otmar, d’un ton très sérieux. Mais sans en préciser davantage, pour le moment...

Quoiqu’il en soit, vint donc le moment de commencer la visite… Même si l’insectoïde se permit de glisser lorsque les portes ouvragées s’ouvrirent devant eux. Ce à l’adresse aussi bien des Akkatoniens, que des Ikhyldiens. Notamment car Gwinria et Hansing avaient abordés la nature cosmopolite des nations de la surface...

« Mais du coup, vos deux pays sont de nature fort cosmopolite ? Cela doit faire étrange de fréquenter au quotidien des êtres très différents de soi. »


Et ainsi, ils passèrent les fameuses portes qui débouchaient dans la cité chtonienne des profondeurs. Cité dont personne n'avait encore énoncé le nom en leur présence...

Pour arriver dans ce qui semblait être une place centrale, une grande salle circulaire qui devait faire dans la cinquantaine de mètres de rayons et dont les murs étaient dotés de nombreuses portes métalliques, notamment de bronze et gravées de runes, sans doute pour indiquer où elles menaient. Une salle à la forme de cylindre dont le toit était fait de roche parfaitement polit, visiblement du calcaire sombre, idem pour les murs qui néanmoins étaient taillés pour y représenter divers motifs géométriques assez jolis dont les contours luisaient de diverses couleurs allant bien avec celle du calcaire justement. Une décoration de bon goût, assez sobre donc. Quant au sol, Il était dégagé, c’était visiblement un endroit où on passait plus qu’on ne restait comme en témoignait divers passants chtoniens qui leurs jetaient des regards tantôt choqués, tantôt curieux, tantôt méfiants, tantôt peu aimables, qui ne faisaient que passer dans les environs.

Il fallait noter la température alentours, « parfaite », ni trop chaude, ni trop froide, sans doute maintenue par magie, ainsi que l’odeur qui malgré la foule alentours, dont de visibles travailleurs transpirants, était neutre. Cela devait venir du genre d’enchantement qu’on utilisait à Ikhyld pour neutraliser l’odeur infect d’une tannerie...

La seule chose qui était ostentatoire dans la décoration sinon, du moins selon des critères nains, c’est la sorte de disque d’or gravé, de dix mètres de diamètre se trouvant au centre de la salle, au dessus duquel lévitait, à environ cinq mètres, une immense orbe de lumière de dix mètre de rayon, non pas blanche, mais aux couleurs à la fois multiples et changeantes, qui éclairait les environs. Une façon un peu prétentieuse d’user de « lumière magique » qui témoignait que cette salle devait en effet être une place centrale de transition.

Quant à la population alentours ? Comme dit précédemment, parmi la centaine de gens présents, quasiment que des chtoniens, même si en regardant bien on pouvait voir quelques insectoïdes de passage, un tréfondien solitaire dont tout le monde s’écartait du chemin comme s’il avait la nécrose et… Quelques esprits élémentaires de feu et de terres qui suivaient quelques chtoniens en robes qui portaient des sceptres. Pas vraiment le portrait d’une société très cosmopolite en somme.

Au niveau social, ils semblaient sinon assez divers, allant du très modeste au très aisé et semblaient bien aimés les teintes sombres pour leurs vêtements… Il y avait bien entendu des femmes, comme des hommes. Et détail choquant, enfin façon de parler, il y avait beaucoup d’hommes chtoniens qui, n’avaient pas de barbes ? Il y en avait beaucoup qui en avaient aussi, mais chez les nains par exemple, ne pas avoir de barbe était une honte et selon les cultures naines, on considérait comme une insulte mortelle de raser un nain de force… Alors, voir leurs cousins des profondeurs, même si surtout des civils, imberbes, pouvait être étrange.

Quoiqu’il en soit après qu’ils eurent put commencer à observer ce pour l’instant maigre témoignage de la cité, le guide chtonien finit par demander poliment.

« Par quoi désirez vous commencer ? On m’a dit de vous faire visiter le quartier du culte et celui des du palais, avant de vous amener à ce dernier. » Une proposition amenée poliment, mais qui sans doute amènerait à des découvertes immédiates différentes.

Si, sans réelle surprise, son collègue akkatonien avait abondé dans son sens sur la question du rapprochement avec leurs cousins, tout en soulignant le rôle capital du commerce dans ce domaine – ce qui n'était guère étonnant pour un Nain en général, et moins encore pour un membre de cette famille politique akkatonienne ! – le représentant desdits cousins, s'il acquiesça également, sembla bien plus mesuré. C'était une réaction malheureuse, mais en soit pas vraiment étonnante. Gwinria ne doutait guère que, si elle avait posé la question aux membres de sa famille les plus traditionalistes, son père en tête, ils n'auraient pas été beaucoup plus enthousiastes. Les Nains étaient lents à oublier les veilles rancœurs et querelles, et elle n'avait guère espoir que leurs cousins diffèrent beaucoup sur ce point ! Mais malgré tout, s'ils étaient ici c'était bien que des forces d'ouverture suffisante existaient, et elle avait bon espoir de parvenir grâce à cela à franchir l'obstacle. Après tout, sa propre cité natale l'avait aussi habituée à ce genre de problématiques !

Elle fut plus étonnée par la mention faite à l'importance de la religion, même si elle n'en montra rien. Pour le coup, voilà qui était bien plus éloigné des Nains tels qu'elle les connaissait, qui accordaient rarement un tel importance à la chose religieuse. De quoi éveiller quelque peu sa curiosité, mais également de quoi signaler un point auquel il faudrait faire attention. Tout dépendrait de quelle genre de religion il s'agissait, mais sans doute auraient-ils l'occasion de le découvrir bien assez tôt. Pour l'heure, elle préféra ne pas s'inquiéter prématurément, après tout, cela ne servait à rien d'arriver plus stressé que nécessaire à une négociation !

La Naine laissa également Hansing se charger du gros de la discussion – après tout, en tant que diplomate il était particulièrement bien placé pour être à l'aise dans ce rôle entre tous – et profita plutôt de la découverte de la cité. Elle semblait en effet peuplée majoritairement de Chtoniens, mais en cela ne différait guère d'une cité Naine traditionnelle où, sans exclure les étrangers, ses frères de race vivaient volontiers entre eux, bien qu'un certain changement se fasse sentir chez les cités bien intégrés aux grands empires surpacontinentaux qu'étaient Ikhyld et Akkaton. Quant à la magie, elle semblait clairement étalée comme un savoir-faire d'importance, ce qui n'avait rien pour déplaire à Gwinria. Finalement, leur guide leur demanda pas quoi ils voulaient commencer la visite proprement dite et, cependant qu'Hansing répondait de son côté, la magicienne de Terre ne pu qu'approuver d'un hochement de tête et d'un sourire.

« Ce programme me semble en effet le plus logique. Autant comprendre au mieux et au plus vite votre religion et ses codes pour ne pas risquer de faire une erreur de ce côté. »

Si Otmar écouta avec curiosité, mais sans y participer la conversation sur les ailes par exemple, il avait glissé avec amusement concernant le fait que l’insectoïde était curieux de découvrir la surface.

« Plus que visiter, si jamais la surface plaît à certains des vôtres, ou même les pays qu’ils honorent de leur visite, ils pourraient s’y installer. Je suis certains que nos peuples auraient beaucoup à apprendre les uns des autres. » Une proposition un peu audacieuse, glissée comme ça, mais pas incohérent avec la façon de penser d'un xénophile. Ce avant de glisser avec curiosité.

« Et du coup, simple curiosité de ma part, il n’y pas de jugement dans mes propos. Personne ne change jamais de métier ou caste dans votre société ? Au cours de sa vie ? Il n’y a pas de problème avec ceux désirant autre chose ? Je vous avouerai que par chez nous, c’est une problématique fréquente. » Une question qui pouvait se poser après tout, car même les elfes, un peuple aux tendances assez conservatrices, pouvaient vouloir se hisser ou changer de place social des fois.

Quant au reste ça ne l’étonna pas, la possible rancune des chtoniens, mais surtout le fait qu’ils n’étaient pas unis sous une seule nation. Cela faisait fort longtemps que leur peuple existait après tout et même les empires représentés surtout par une race du passé étaient loin de compter la majorité de leur peuple en leur sein.

Que ce soit pour des raisons de distance géographiques, idéologiques ou politiques.

Quant à leur mode de reproduction, Otmar fut tenté de poser quelques questions, mais jugea cela assez indiscret pour le moment. Surtout qu’il ne savait pas si c’était tabou ou non pour eux. Mais cela risquait surtout d’être gênant pour les Ikhyldiens et Akkatoniens. Après tout, parler de sexualité en pleine visite diplomatique, de façon approfondie, pouvait aisément être malaisant, encore plus de façon scientifique et légèrement clinique.

Il nota sinon que les chtoniens étaient religieux, et glissa avec un ton sincèrement cordial et intéressé.

« Le sujet religieux m’a toujours intéressé, je suis disons une sorte de savant qui aime apprendre sur ce genre de choses. Nous tâcherons évidemment de nous comporter au mieux, mais je peux aussi vous assurer de ma curiosité personnelle à ce sujet. » Puis au sujet du cosmopolitisme.

« Je dirais que vivre de façon cosmopolite devient à terme une question d’habitude, mais aussi de praticité, en plus d’être une saine façon de voir les choses. Même le peuple humain qui est assez nombreux est très loin de représenter la majorité de la population, et ne parlons pas d’unité raciale, rejeter totalement les autres races deviendrait donc pour un peuple difficile, contre productif et source de guerre constantes. Il est beaucoup plus sain et vivable de collaborer et de vivre ensemble. » Même Teïder après tout « tolérait » certains peuples comme les nains, les elfes, les azuriens et les nagas. Signe qu’un pays n’avançant le droit à vivre que d’une race était plus un délire infaisable qu’autre chose pour les gens de la surface.

Puis vint l’entrée dans la cité, et un premier aperçu de la société chtonienne, qui étaient composés de gens normaux, enfin, de nains livides à l’air revêche et méfiants, mais bon les nains étaient des gens normaux après tout ? Une société visiblement appréciant beaucoup la magie et dont leur guide leur proposa de choisir le plan de visite en quelque sorte. Ce à quoi Otmar dit avec bienveillance après que les deux responsables Ikhyldiens aient donnés leurs avis.

« Je suis d’accord avec mes amis d’Ikhyld, de plus vous pourrez en profiter pour nous expliquer en détail l’histoire et les principes de votre culte si cela vous convient. » Les vieux réflexes d’anthropologue, sans doute que s’il ne se retenait pas, il aurait ainsi demandé la symbolique, des anecdotes et autres petites choses. Mais il allait se contenter de ce qui était pertinent pour un diplomate et chef d’état.

« Je serais curieux de voir ces fameux oiseaux à terme, ainsi que comment la vie prospère à la surface. » Finit par dire l’insectoïde à Hansing de son crissement chantant et fasciné. Ce avant de reprendre aux paroles d’Otmar.

« S’installer ? Peut-être… » D’un air de réflexion, avant de reprendre avec enthousiasme pour répondre à la fois à Otmar et Hansing. « Il y a des créatures comme nous à la surface ? Peut-être que nous pouvons y vivre donc… Et, oui il arrive de changer de caste, mais pour cela il faut aussi changer de corps. C’est souvent proposé à ceux peu doués dans leur rôle actuel, cela ou de devenir des « Chôtras ». C’est ceux qui ne travaillent pas, mais restent assez polyvalents, ils sont sollicités quand on a besoin de travailleurs supplémentaires dans un domaine. Au sein de mon peuple, on considère que plus un clan est capable d’entretenir de Chôtras, plus il est prospère et résilient à tout changement brusque. » Il y avait donc des inactifs dans leur société, mais qui servaient de réserves en cas de nécessité ? Un peu comme les sans emploi de la surface, mais là ça semblait organisé, délibéré et consentit ?

Après les technologistes pourraient le comprendre, sauf peut-être les nains qui détestaient se tourner les pouces, il y avait après tout déjà des rêveurs qui imaginaient un avenir où les machines feraient tout le boulot et où les mortels pourraient faire ce qu’ils voulaient d’une existence emplie de temps libre ainsi libérée… Les mages aussi en soit, on pouvait après tout déléguer, dans une certaine mesure, le travail à des golems et serviteurs invoqués. Ou juste posséder des outils ménagers nettoyant à votre place aussi...

Quant au sujet de la religion, le guide chtonien semblait rassuré que les visiteurs de la surface tiennent à se faire bien voir, alors que l’insectoïde conclut au sujet de la vie cosmopolite.

« Je suppose que vivre ensemble malgré les différences raciales est faisable en effet, nous faisons un peu ainsi au sein de mon peuple, volontiers même. Mais je vous avouerai qu’on interdit aux non Ziichi de devenir des Chôtras... Les chtoniens de toute façon ne veulent pas en devenir et les autres ont tendance des fois à ne pas « cultiver » leurs compétences... » Une façon comme une autre de dire qu’ils avaient constatés qu’il y avait des petits profiteurs ayant essayés d’exploiter le système. Guère étonnant, n’est-ce pas ?

Puis vint la question de la suite de la visite, qui eut une réponse assez unanime. La visite du quartier religieux d’abord.

« Suivez-moi. » Conclura donc le guide chtonien au choix des diplomates, avant de s’engager avec le reste de la petite troupe vers l’une des grandes portes de la salle qui était entrouverte...

[...]

Même si c’était un peu simpliste et que les mélanges existaient, on pouvait catégoriser les forteresses ou cités naines des montagnes et souterrains en trois types. Les cités qui n’étaient que des successions de couloir labyrinthiques avec des indications et menant chacun à des successions de salles servant de demeures ou bâtiments publics. Un format assez courant dans les forteresses défensives ou les petites installations. Les forteresses villes qui étaient construites sinon dans une immense galerie et qu’on pouvait contempler dans leur ensemble depuis l’entrée ou si on trouvait un perchoir en hauteur. La seule différence avec une cité née d’une autre race en dehors de l’architecture naine était le fait qu’il y avait un plafond…

Et le troisième type assez courant dans les forteresses de grandes tailles ne disposant pas d’une grande galerie naturelle et qui semblait être celui associable à cette cité. De grands axes, ou avenues, en somme d’énormes couloirs géométriquement répartis divisant la cité en plusieurs quartiers et auxquels étaient reliés de plus modestes couloirs menant aux différents bâtiments ou places.

L’avantage de cette configuration c’est que s’y perdre était moins difficile et surtout que l’ensemble faisait moins transpirer d’éventuels claustrophobes que la formation en couloirs étroits, par exemple les azuriens.

Et c’est donc dans un immense couloir taillé dans la roche, soutenue par des voûtes gracieuses et anguleuses et des piliers richement décorés de feuilles d’or et gravés de runes, que déboucha la petite troupe. Une avenue qui devait faire dans les trois kilomètres de long et la cinquantaine de mètres de large, un très grand format pour des gens de si petite taille dirons les mauvaises langues…

Mais un format appréciable à contempler, si les murs n’étaient pas gravés même si bien taillés et la plafond bien lisse, le couloir était assez beau, que ce soit par les lumières magiques colorées l’éclairant, quelques fontaines placés ici et là, des sortes d'étals installés près des murs ou les piliers décorés de runes luisantes. Sans doute en chtonien, mais celui-ci devait avoir de fortes différentes écrites avec le dwarfien car aucun nain de la troupe diplomatique ne comprendrait ce qu’il y était écrit.

Mais ceux disposant de bijoux magiques enchantés pour traduire les langues, eux se rendraient compte que c’était des sortes de « leçons de sagesse ». Par exemple qu’indigne était celui bâclant son travail, que la volonté du père et de la mère sont sacrées ou qu’il est important d’enfanter. Et sinon quelques vers poétiques à la gloire d’un dieu nommé « Oktün » ou d’une déesse nommée « Näarie ».

Et c’est alors qu’ils commençaient à traverser ce couloir qui était peuplé de chtoniens, dont beaucoup portant des sortes de robes cléricales aux aspects sombres, ou ayant l’air plus de mages que de prêtres si on se fiait aux clichés technologistes, que le guide chtonien finit par reprendre la parole.

« C’est à l’autre bout de ce couloir que se trouve le grand temple, le reste de l’avenue mène aux habitations des prêtres, mages civils, l’administration liée à tout cela et diverses infrastructures magiques de la cité. Voilà pour les simplifications profanes. » Ainsi les chtoniens mélangeaient religion et magie ? En tout cas cela nuançait la place qu’occupait la religion dans la construction de la cité, car tout ce quartier n’était pas dédié qu’à la foi pure, mais aussi à la magie civile. Peut-être aussi le cristaux magiques alimentant la cité ?

« Tu brûle d’envie de leur parler de la nature de ton « dieu », avoue ? » Finit alors par dire l’insectoïde malicieux et amusé, le chtonien qui sembla ignorer cela finit alors par reprendre après avoir toussoté.

« Parlons maintenant du culte. Je vous ai dis que nous sommes très croyants ? C’est vrai, mais cette foi que nous portons envers notre dieu et déesse, Oktün et Näarie, se mélange à notre fidélité envers le haut roi, notre empire, mais surtout notre peuple. Voyez-vous il y a fort longtemps lorsque notre peuple est descendu dans les profondeurs. Il était peu nombreux, craintif et surtout devait s’y faire une place... »

Le guide plutôt enthousiaste alors reprit confiant.

« Nous savions que nous avions besoin d’un guide éternel, pas que d’un chef, ainsi nous avons décidés il y a fort longtemps, aidés par des connaissances que nous avions dérobée à un peuple antique… De rassembler les âmes des morts de notre race en une seule conscience, une seule entité, qui avec le temps devint de plus en plus puissante. D’abord conseiller, garant de stabilité, l’entité est devenu aussi notre dieu et gardien. L’incarnation du peuple chtonien, notre âme, notre passé et avenir. »

Et sur ces paroles qui avaient de quoi choquer et surprendre, ce ne fut qu’au bout d’un temps que quelqu’un osa reprendre la parole.

« Attendez, vous êtes en train de dire ? Que vous avez créés un dieu ? Artificiellement ? » Finit alors par demander un Akkatonien, visiblement un demi orc perplexe.

« En effet. » Conclut le chtonien assez fier, il attendait visiblement de voir la réaction des surfaciens suite à ces révélations avant de poursuivre.

Quant à la plausibilité de la chose... La théorie se tenait sinon, se diraient les mages de l’assemblée, il était sans doute possible en combinant l’énergie d’énormément d’âmes de créer une créature puissante. Concrètement une âme seule n’émettait que peu, voir très peu d’énergie magique, si peu qu’être enfermée dans un corps technologiste n’était pas gênant… Toutes les âmes d'ailleurs, du moins d'êtres pensants, celles d'animaux étaient un peu moins évoluées.

Par contre il faudrait sans doute énormément d’âmes et énormément de temps pour avoir un résultat vraiment significatif, ne serait-ce que pour égaler un mage convenable, alors pour que la créature ainsi engendrée puisse être qualifiée de « divinité »… Est-ce d’ailleurs ainsi qu’étaient nées les soit disant « divinités » qu’on pouvait trouver en Orzian ?

Peu probable d'après les connaissances actuelles, le seigneur de la souffrance et les dieux nagas semblaient êtres des individus du peu que savaient les orzaniens et non des amas de consciences fusionnés en une seule conscience multiple qui penserait différemment d'un individu par se nature même... La "divinité" dont parlait le chtonien devait donc être d'une nature singulière...

Alors qu'ils approchaient du quartier religieux des Chtoniens, leur guide, un peu incité par son compagnon insectoïde, fini par lâcher le morceau au sujet de leur religion, au-delà des quelques brides qui avaient pu être saisies sur les murs, notamment, et qui semblaient indiquer qu'ils vénéraient un duo ou un couple de divinités. La révélation fut d'ailleurs pour le moins inattendue, puisqu'il s'avéra que les Chtoniens avaient visiblement... créé un dieu de toutes pièces ! Cela eut de quoi surprendre les membres de la délégation venue de la surface, et même si Gwinria pu contenir cette surprise, au-delà d'un bref haussement des sourcils vite effacé, ladite surprise n'en fut pas moins réelle. Découvrir que ses lointains cousins étaient religieux avait déjà de quoi surprendre, mais en plus savoir qu'ils avaient volontairement créé la divinité qu'ils servaient, c'était en soit encore plus surprenant, très certainement !

Heureusement, Hansing prit la main, comme à son habitude, et posa des questions avec un intérêt sans doute sincère mais sans doute aussi orienté, en fin diplomate qu'il était. Cela laissa le temps à Gwinria de diriger la chose, chose avec laquelle elle devait bien avouer qu'elle était un peu mal à l'aise. Si, certes, une partie d'elle ne pouvait que s'émerveiller devant l'exploit magique, à l'instar de l'Azurien et sans doute de la plupart des mages confrontés à un tel phénomène, sur le plan plus rationnel autant que plus émotionnel, elle devait reconnaître que l'idée jetait en elle comme un froid. Autant, sur le plan intellectuel, elle trouvait bien imprudent pour les Chtoniens de créer un être d'une telle puissance et de s'y soumettre, alors qu'ils auraient pu rester libre de mener leurs propres choix et décisions, autant, sur le plan émotionnel, l'idée de tous ces morts fondus ensemble en une sorte d'immense agrégation d'âmes, vouées à se fondre les unes dans les autres pour l'éternité ne lui inspirait guère de sentiments très positifs.

En fine commerçante, à défaut de négociatrice, elle ne montra toutefois rien de ces ressentit intérieurs qui s'agitaient en elle et garda un sourire polit et tout à fait sincère en écoutant les questions de son collègue. Sans surprise, Hansing s'intéressait à la fois à l'aspect magique, intellectuel et surtout diplomatique : quelle magie était employée, comment l'être créé se structurait et enfin comment faire pour que toute cette histoire n'impacte pas négativement la mission. Le connaissant, Gwinria ne doutait pas qu'il ait beaucoup d'autres questions en réserve, mais pour sa part elle préféra rester sur la sienne, de réserve, sachant bien qu'un enthousiasme simulé ne rendait jamais très bien dans ce genre de négociations au sommet, et se contenta de commenter l'aspect sur lequel elle pouvait vraiment arborer un sourire positif sans qu'il ne soit ni forcé ni hypocrite : l'exploit magique que cela représentait.

« Hé bien... j'avoue que pour ma part c'est une information qu'il va me falloir le temps de digérer, mais cela ne fait que confirmer l'impression de grande maîtrise magique que j'avais déjà sur votre peuple. Assurément, vous semblez avoir pousser cette maîtrise très loin dans bien des domaines, et cela ne fait que renforcer ma conviction que nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres... et beaucoup à gagner mutuellement, également ! »

Bien entendu, la Naine partageait aussi les questionnement d'Hansing sur la question des blasphèmes qui pouvaient apparaître à une telle religion basée sur un dieu artificiel, mais elle préféra ne pas doubler les questions de l'Azurien, ce qui auraient sans doute pu donner un effet de pression qui n'était pas celui qu'ils recherchaient, bien entendu.

Ils se rendirent donc dans le quartier religieux chtonien qui était assez agréable à contempler même si un peu sobre. Otmar n’était guère le genre étonné dans les faits par le concept de quartier religieux. Certes, en Akkaton en croiser un était rarissime et même en Ikhyld ce n’était point courant, mais beaucoup de civilisations que ce soit d’aujourd’hui ou du passé avaient connues ce concept.

Et c’était visiblement le cas des chtoniens même s’ils le mêlaient beaucoup à la magie. Ce même si leur culte n'était pas directement voué à la magie elle-même contrairement aux Ikhyldiens. Il se demandait si un jour quelqu’un aurait la même idée avec la technologie d'ailleurs ? Un culte des machines ? Une idée bien étrange…

Quoique, ce ne serait pas plus exotique que ce que mit en lumière les révélations de leur guide sur leur religion. Un dieu magique créé de toute pièce ?

Il y avait en soit de l’idée dans le concept d’un dieu fait main et personnalité, donc totalement fidèle à la civilisation l’ayant bâtit et constitué des ancêtres des anciens citoyens de celle-ci. Donc, un dieu qui en quelque sorte comprendrait les préoccupations de ses « ouaïlles », mais...

Otmar ne la dira pas, mais l’idée le mettait mal à l’aise pour plusieurs raisons. La première étant sans doute que les âmes des individus composant ainsi cette sorte de conscience « divine » perdaient en grande partie leur individualité à leur façon, ainsi que leur intimité. Si évidemment selon la culture et société la chose pouvait ne pas déranger, paraître naturelle, voir même souhaitable, pour la conception Akkatonienne du monde, c’était fouler au pied gravement les droits fondamentaux de ces individus… C’était l’état qui prenait l’essence même des individus après leur mort pour en faire sa propriété.

Mais c’était une vision du monde assez Akkatonienne et encore, l’idée d‘un dieu de cette nature ne dérangeait que par son lien avec les âmes et sa radicalité, après tout ils n’étaient pas les derniers quand il s’agissait de choses comme le nationalisme. Sans doute que beaucoup de duchéens trouveraient cela encore plus dérangeant car ils avaient pour leur part une vison particulièrement individualiste du monde, alors l’idée de mêler son âme à celle d’un autre « être », au dépend de son profit et identité propre…

Et sans doute que les Eïlynsteriens ne seraient pas vraiment fermés à cette idée pour leur part conclut-il. Ils avaient après tout le genre de mentalité ou idéologie qui pourrait accepter ce genre de possibilités. Quant aux Teïderiens, Otmar ne saurait dire, mais comme leur religion promettait une après vie idéale aux croyants méritants, une récompense individuelle pour bonne conduite en quelque sorte, il supposerait que ce serait une hérésie parmi tant d’autres à leurs yeux.

L’autre raison, c’était que ce genre de divinité devait avoir des tendances salement conservatrices, si elle incluait en elle l’âme de tous les morts rassemblés en son sein. Certes, sans doute que ces âmes pouvaient changer d’opinion avec le temps, mais bon une âme parmi tant d’autres à la mentalité conservatrice qui vivait il y a 3000 ans, devait sans doute cocher toutes les cases de « rétrogrades » selon les critères d’aujourd’hui si elle restait accrochés aux idées de son vivant… Le renouvellement des générations, même chez les êtres à longue vie au final, poussait à un changement progressif des idées avec les nouvelles générations naissant et grandissant.

Il imaginait si la même chose avait été faîte avec les âmes Akkatoniennes du passé, que ce soit celles quand la cité état avait commencée à s’étendre ou mêmes celles de la peuplade à la base humaine qui avait fondée cette dernière… Il se demandait même si l’empire aurait finit par faire le choix civilisationnel de la technologique. Peu probable...

En somme, si il se disait que leur « divinité » devait avoir ses avantages, il sentait que c’était aussi pour eux un frein à sa façon, au progrès social par exemple ou aux changements de mœurs.

Quoiqu’il en soit il fut surpris, mais cacha vite la surprise qui se manifesta par un léger écarquillement des yeux chez lui. Et voyant que pour leur part les deux grands représentants Ikhyldiens du jour ne perdaient pas le nord, il décida de ne point le perdre lui aussi. En glissant aimablement...

« Il est vrai que c’est une sacrée réalisation et prouesse. Et à ma connaissance, nous n’avons aucune garantie qu’à la surface un peuple ait eut la même idée que vous, donc je suppose que vous démarquer d’autant plus par cette singularité. » Dira t-il d’abord pour complimenter sans être hypocrite, après tout il ne disait pas que c’était bien. Il disait que c’était original et un exploit, ce qui suffisait souvent à flatter l’ego. Puis il reprendra avec curiosité.

« Je suis sinon curieux de constater ce que ce genre de singularité inclut comme conséquences sur votre société. Son fonctionnement et son évolution. Je veux dire, votre haut roi doit donc se plier aux décision de votre divinité ? L’inverse ? Enfin, si ma curiosité à ce sujet n'est pas malvenue évidemment. » Il glisserait à l’insectoïde d’ailleurs.

« Et pour votre part, les vôtres sont du genre spirituels ? » Il se demandait sans doute s’il y avait une variété et à quel point à ce niveau dans les profondeurs.