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Orzian, engrenages et arcanes
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Orzian, engrenages et arcanes


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Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande)
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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyDim 1 Jan - 3:17
D’un côté du combat, il y avait un fier soldat d’Eïlynster qui effectuait une démonstration de ses talents seul en un contre trois, esquivant les coups, les encaissant sans broncher quand nécessaire et trouvant les fenêtres pour répliquer. Nordan semblait prendre son pieds et s’amuser comme jamais. De l’autre côté du “combat”, il y avait… quelque chose qu’on ne pouvait guère qualifier d’affrontement, en réalité le terme de correction pouvait être plus approprié mais ne suffisait pas à dénoter le caractère dégradant de la scène.

Après avoir fait volé un pavé dans le bide du merdeux, Beldurande avait cru avoir droit à un duel de magie en parallèle des prouesses plus physiques qui se déroulaient à sa gauche, il savait très bien qu’il était plus que probable qu’il ait naturellement l’avantage du fait de son niveau d’archimage rarement égalé mais il ne s’attendait clairement pas à ce que son adversaire ne soit pas capable d’utiliser un traître sort pour sauver sa misérable vie.
La seule chose que cet idiot du village avait réussi à exécuter, c’était de propulser une boule de glace de la taille d’une balle pour chien vers le Professeur lorsqu’il s’était tourné vers ce dernier, et celle ci a fini sa course dans le mur à près d’un mètre de son visage. Dommage on était à ça que le bottage de cul ne soit pas unilatérale. Impressionné par la médiocrité déployé par son adversaire, Beldurande avait immédiatement répliqué en courant vers l’ivrogne et en un dard enduit de poison paralysant qui n’eut aucun mal à faire effet sur le corps déjà affaibli par l’alcool du mercenaire en face de lui.

”Connard, je vé te refrrr le pouortrès, t-t-tu vas vouèèèèèère…” Poum… il tombait raide sur le sol, momentanément immobilisé par l’incapacitant nerveux.

”Génial, je déplorais justement l’absence de banc pour pouvoir profiter du spectacle!”

Bel généra donc des lierres contraignants autour du bougre et prit place sur son corps en s’asseyant dessus de tout son poids, prenant un plaisir un peu coupable du “ouf” qu’il tira de sa victime. Il soupira un grand coup et ressorti sa pipe dont le niveau de tabac dans la chambre commençait à un peu trop baisser, cherchant un endroit où poser le petit sachet de tabac, il trouva rapidement l’endroit idéal.

”Pas bouger.”

Il cala le sachet entre les deux mâchoires de son fauteuil improvisé et en tira une petite touffe filandreuse de feuilles séchées. ”Oups.” Il avait fait tomber quelques brins dans la bouche du mercenaire, ”N’avale pas tu seras malade pendant quelques jours.” Les bruits de protestation ne le dérangeant pas outre-mesure, il reporta son attention sur le plat de résistance. Donovan. Il bougeait comme un beau diable pour quelqu’un qui n’arrivait pas à se lever de sa chaise tantôt, et visiblement il faisait durer le plaisir du combat en jouant avec sa nourriture mais curieusement le Professeur se trouvait actuellement mal placé pour critiquer. ”Ssshhh tait toi un peu, j’ai du mal à entendre ce qu’il dit.” Il tapa le front du mercenaire avec le fond de sa pipe, renversant quelques étincelles ardentes sur son visage ce qui le fit gémir de plus belle. ”J’ai dit chut.” dit Beldurande. Au final il aurait aimé le pétrifier sur place pour lui donner une bonne frayeur et faire cesser les jérémiades mais il ne voulait pas faire revenir de mauvais souvenirs encore trop frais à l’estien donc il opta pour une alternative simple. Se penchant vers la tête de son siège, l’Essence lui saisit le crâne des deux mains et déployant le plus possible les pétales de son visage, il cracha directement dans ses narines un puissant concentré de gaz soporifique. Quelques secondes plus tard l’ivrogne dormait comme une bûche, et les bûche ça ne parle pas.

Que la vie était appréciable lorsqu’on avait tout à portée de main. Une pipe pour fumer son tabac, l’air marin de Liomaida, la fraîcheur de la nuit et surtout surtout, un divertissement de qualité! Vu la faiblesse du mage, Bel se demandait même s’il avait tort d’être intervenu, tant le Lieutenant menait les trois autres merco à la baguette, il était évident que la seule raison pour laquelle ils étaient encore debout c’était parce qu’il l’avait décidé ain- POF, un solide uppercut venait de faire pivoter l’elfe sur lui même, la mine d’ahuris qu’il affichait témoignait de la surprise d’avoir fait volte-face. Le Professeur applaudit.

”Bravo, très beau coup, je donne un 10.”

Les choses devenaient plus intéressantes, l’armoire à glace venait d’enfiler une paire de gant akkatoniens de méchante facture et l’autre homme qui avait les fils qui se touchent avait enfin sorti sa mace à deux mains de son dos.

”Ne vous inquiétez pas je pourrai soigner vos blessures s’il vous amoche trop.” Beldurande laissa d’abord Nordan être légèrement confus avant de préciser ”Oh je m’adressais à eux Donovan pas à vous.”

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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyDim 1 Jan - 11:13
Beldurande n'avait pas si tort que cela dans ses songes quand au combat qui se déroulait entre l'Estien et les trois lourdauds n'était qu'un mirage. On pourrait croire qu'Artane cherchait à leur passer l'envie de manquer de galanterie la prochaine fois qu'il croiserait une serveuse dans une taverne. Mais il en était rien. Tout n'était que dans les apparences. Mais pour cela, il faudrait se plonger dans les tréfonds de l'âme de l'humain. Mais ce n'était pas pas le sujet ; pas encore peut être.

Artane, toujours son sourire provocateurs aux lèvres, regardait l'idiot tenir fort sa masse et l'armoire à glace sortir des gants de facture akkatonienne ; celle qui servent à bien briser les os des mâchoires là. Les choses devenaient un peu trop sérieuses désormais. L'Estien paraissait être au dessus de ça, restant campé en posture défensive. Il avait entendu le compliment du Professeur.

''Merci Professeur ! Et chouette banc que vous avez là. ''

L'elfe qui avait eu droit à son demi-tour percuté, avait saisi sa dague à la ceinture. Le Lieutenant avait toujours le sourire. Il le perdit un instant quand Beldurande apporta une petite assurance de soin si jamais il venait à être trop amoché. Mais quand l'Elémentaire corrigea la petite confusion, Artane fut presque soulagé.

''Vous êtes trop gentil de penser à eux''Dit-il en ricanant, le regard toujours en direction de l'Elfe.

N'ayant pas digéré d'avoir un sale coup de poing à la figure, Longues-Oreilles se précipita vers Artane, lame levée. Ses deux autres compagnons synchronisèrent leurs offensives. L'Estien tendit sa paume droite vers le porteur de dague, le projetant à terre. Un de moins... mais deux de gagnés en prime. Il esquiva la masse d'arme, qui le frôla d'un peu trop prêt et il en fut quitte pour un violent choc entre les omoplates, le déstabilisant au moins qu'il se vautra à moitié par terre. Sourcillant, il comprit que l'armoire à glace l'avait touché. Et vu la chaleur moite qu'il commençait à coller à sa tunique, ce n'était pas de la sueur. Il roula sur le dos et ouvrit ses deux paumes pour jeter une fois encore deux boules d'air à ses deux adversaires. Une pour chacun d'eux.

L'idiot tomba sur les fesses et l'armoire à glace tituba, mais réussit à rester debout. Artane s'était vite remis debout, sentant son dos un peu raide. Il s'occuperait de sa blessure après ces conneries..

''Allez les gosses ! Faut songer à aller se coucher maintenant ! ''

Il recula déjà de quelques pas, sourire moqueur à son visage. L'armoire à glace espérait déjà lui décalotter la tête...Artane fit un pas de côté, l'attrapant par le col pour l'inviter à poursuivre son élan... Vers un mur tout proche. Et PAF ! Son visage de bourré rencontra les briques. Et pour le benêt à la masse d'arme ? Simple. Artane n'eut qu'à faire un geste un peu agacé vers lui.... Le limité décolla, parut beugler une injure à l'encontre du barbu et tomba lourdement dans des caisses de bois vide. Un rat piailla sa colère de devoir se trouver un autre abri en bondissant hors des débris et courant aussi vite que possible. Artane gloussa un peu.

''Lancer de bourrés.... C'est mieux que les fléchettes non ? ''

Les deux soudards à terre, il restait encore l'Elfe, qui cherchait à ramper vers sa dague. Sa main se tendit vers elle quand une botte lui écrasa les phalanges.

''Mauvaise idée.....''souffla l'Estien. ''Fin de partie''. Il pivota un peu sa botte en y mettant tout son poids pour bien faire comprendre sa dernière réplique à Oreilles Pointues. ''Toi et tes trois autres potes devrez vous trouver une autre taverne quand ta joyeuse troupe repassera par là. Le tenancier a une très bonne mémoire et je ne crois pas qu'il sera heureux de vous revoir.....''termina-t-il avec une voix plus froide cette fois.

Etait-ce parce que le combat avait touché à sa fin qu'Artane avait un peu perdu le sourire ? Ou parce que son bras gauche qui s'engourdissait un peu lui indiquait qu'il avait vraiment été qu'un abruti durant cette rixe ? Bien des choses se bousculaient dans sa tête en quelques secondes. Il soupira et réussit à se défaire de tout cela. Bon ! Au moins, il n'aura pas une sale gueule de bois demain matin, vu qu'il n'était plus enivré. C'était le bon point positif non à titre personnel non ? Et d'un autre point positif, la serveuse sera tranquille pour un long moment avec ces demeurés qui ne devraient plus revenir de sitôt dans la taverne. Il retira sa botte de la main de l'Elfe pour frapper la dague, qui se perdit plus loin dans la ruelle.

''Et en plus, vous me devez des frais de couture....''



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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyDim 1 Jan - 20:25
Assis bien tranquillement sur le jambon ficelé qu’était le magicien mercenaire, Bel était confortablement installé. C’était assez drôle de voire son camarade se battre de la sorte, comme s’il n’y avait pas réellement d’enjeu, personne ne serait gravement blessé, personne ne mourrait, personne ne serait menacé des conséquences de sa défaite. C’était du combat simplement pour se battre, il ne l’avait jamais fait auparavant et s’il n’avait jamais mis les pieds dans une arène dans le but de regarder des duels il savait tout de même que cet aspect enfantin de leur altercation actuelle était principalement dûe à la connivence entre lui-même et Donovan, et à l’absence de spectateurs.

Tiens, visiblement le Lieutenant souhaitait conclure et avait fini de jouer, il somma ses piètres adversaires que les choses sérieuses allaient commencer. Intéressant.

Bel scrutait avec assiduité le style de combat de l’Estien, appréciant chaque mouvement d’esquive, de prise, de project-oufff il n’aurait pas aimé se trouver à la place du costaud gaillard qui venait de faire la rencontre d’une façade murale, la sombre tache laissée au mur à peine visible au clair de lune témoignait de la violence de l’impact. À cette vue, le Professeur ne put s’empêcher de grincer des dents en imaginant la douleur que ça devait être.

”Ouuuh, ho ho hooo. T-t-t-t-t” Il souriait tout de même, certe ce n’était pas moral, mais les mercenaires faisaient face à la conséquence de leurs actions et ils avaient même de la chance de ne pas être tombé sur pire, comme les autres clients du pub ou la grenaille du tenancier.

Nordan aussi avaient prit des coups, mais vu comment il se mouvait il n’avait pas l’air d’être gravement blessé, après il faisait tout de même trop noir pour percevoir des plaies avec certitude sur le corps en mouvement du soldat mais Beldurande ne se souciait pas de l’état de ce dernier, plus de celui des mercos, il avait quand même envie de les envoyer faire dégriser leur nuit dans la caserne de milice mais s’il les rapportait là bas trop amoché ce serait alors à eux qu’on poserait des questions. Pour le coup la violence physique brute au sein de la capitale n’était pas bien vue et il avait tout de même une réputation de Professeur à conserver, il n’osait pas imaginer sa crédibilité si ses élèves commençaient à raconter qu’il avait vulgairement passé à tabac des pauvres types dans la rue comme le dernier des truands… Peut-être que ça intimiderait suffisamment certains éléments perturbateur pour qu’ils se tiennent enfin à carreau en fait?

”Ha ha ha HA HA HA…” Il commença à rire alors que le Lieutenant écrasait des doigts entre le pavé de la rue et le cuir de sa botte. Il appréciait le petit message dissuasif que le Nordan grand vainqueur de son escarmouche adressa à ses victimes, quant aux frais de couture il n’y avait malheureusement rien que Beldurande puisse faire à ce sujet.

C’était probablement terminé sauf si les idiots redoublaient de crétinerie et décidaient qu’il vallait mieux se battre à mort que simplement en rester là, alors pendant qu’eux prenaient la poudre d’escampette et s’enfuyaient lâchement, Beldurande se releva et vint voir Donovan en applaudissant calmement.

”Victoire victoire… Ah mais vous saignez là, dans le dos. Hmm.” Le Professeur se tâtait intérieurement à aborder l’éléphant dans le couloir mais il lui fallait trouver un moyen de le faire de manière subtile.. ”Est-ce que… est-ce que vous voulez que je vous soigne? La douleur d’une bonne baston peut-être récompensante et vous faire sentir vivant mais ce n’est pas forcément le cas pour tous.” En disant cela il regardait intensément Donovan, écarquillant ses cinq pupilles et se massant également le dos de la main gauche en même temps de manière ostensiblement prolongée, du moins jusqu'à ce qu'il soit sûr que le soldat l'ait apperçut le faire.

Le problème était que Beldurande ne savait pas si Donovan était capable de se souvenir de ce qu’il avait fait en étant ivre même après avoir été dégrisé, la mémoire court-terme avait été construite pendant qu’il était saoul donc il était tout à fait possible que celui ci ne se souvienne pas lui avoir montré la marque à sa main. S’il s’en rappelait il comprendrait peut-être en voyant le geste du Professeur qu’il était normal d’en parler, mais s’il ne s’était ouvert que parce que la boisson lui avait fait baissé sa garde, il ne ferait peut-être pas le lien. Dans tout les cas c’était mieux que rien, et s’il décelait une trace que le Lieutenant réagissait mais faisait semblant de ne pas s’en souvenir, il mettrait les pieds dans le plat pour de bon.
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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyLun 2 Jan - 14:38
La main de l’Elfe se crispa sous la semelle rigide de la botte qui l’écrasait. Son propriétaire tirait la tronche et à juste raison. Mais à voir le regard glacial de l’humain qui le dominait, il préféra regarder ailleurs. Il n’accorda aucun regard à sa dague jeté plus loin. Certain que cet adversaire ne cherchera plus à se battre, Artane le libéra, gardant une posture menaçante. L’Oreille pointue se redressa prestement, aussi rapidement que le lui permettait son état physique et fuit sans demander son reste. Il fixa tour à tour les deux autres lourdauds, qui déguerpirent de leur côté. Bien, qu’ils aillent se faire prendre ailleurs ces trois là. Il en restait encore un, qui devait être encore prisonnier en mode banc végétal. Bah, après tout, était-ce réellement son problème ? Ce bougre là pourrait rester quelques heures entravés de la sorte que cela ne choquerait pas l’Estien.

Beldurande rejoignit le Lieutenant, tout en applaudissant sereinement de cette fin de rixe. La victoire était méritée, à l’évidence, mais pas pour l’humain, qui se rendait compte qu’il avait plus que chercher à se défouler. Il sentait la moiteur s’étendre un peu plus entre ses omoplates. Il serra les dents. Ca saignait encore. Le coup reçu était sans nul doute plus profond que cela. Même le Professeur le remarqua. Il lui proposait même de le soigner. A ça, Artane ne répondit pas immédiatement, manquant de plonger malgré lui dans le flou de ses pensées. Il se mordit la lèvre et redressa la tête vers le Professeur. Il réprima un frisson quand à ce qu’il entendit sur la douleur comme satisfaction apportée lors d’une bonne bastion. Ce n’était pas de la satisfaction qu’il avait cherché à avoir durant cette bagarre et il ne doutait pas un seul instant que le Professeur, intelligent comme il était, eut compris le pourquoi du comment de ce tout ce bordel….Donc, était-il judicieux de le dissimuler malgré tout ? Ce serait une preuve de mauvaise foi à son égard… mais pour lui-même également. Il était tellement facile de ‘’fuir’’ ….

’’La douleur peut être un rappel de certaines choses qu’on devrait combattre, voir à accepter, au lieu de les fuir…’’marmonna-t-il, avant de constater que le Professeur se grattait étrangement le dos de sa main gauche. Il haussa un sourcil… avant de se rembrunir. Vaguement, malgré la forte dose d’alcool ingérée en peu de temps, il se rappela son geste : il avait retiré son gant gauche, dévoilant la marque qu’imposaient les Teïderiens aux hérétiques. Mais quel crétin il avait été ! Il serra les dents, se remémorant comment il avait pu en arriver là….L’ingestion des canons, l’un à la suite de l’autre ; si ce n’était pas pour dire carrément une indigestion, avait été tel que son esprit torturé s’était remémoré un des sévices subis durant sa captivité. Il en frémit. Fuir…. Peut être qu’il était temps de cesser d’échapper à ces tourments qui le rongeaient toujours quand ils se rappelaient à lui. Mais les accepter ? Jamais il ne pourra… Oublier ? Ca aussi, ce sera impossible !

’’Je ne serai pas contre votre proposition de soin…. Mais pas en plein milieu de la rue… ‘’

Il passa sa main droite par-dessus son épaule gauche, pour tâter un peu l’humidité chaude qui imbibait sa tunique. A voir le cuir de son gant luisant, il n’avait pas été loupé tiens par cet abruti….

’’Je pense que j’ai été un peu plus amoché que prévu….. ‘’Et il regarda droit dans les cinq yeux de Beldurande. ’’Et je crois que vous avez des questions précises qui vous brûlent les lèvres n’est ce pas ? Peut être qu’il serait temps pour moi ne plus taire ces réponses……’’
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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyLun 2 Jan - 18:49
Et bien, au moins Beldurande n’eut pas trop de difficulté à savoir si le Lieutenant avait capté son signal, malgré l’obscurité qui l’avait empêché de voir la bouille vermeille du Lieutenant, lorsque ce dernier prit la parole il ôta toute place au doute. Par contre le discours qu’il tenait le dérangeait quelque peu:

”T-t-t-t-t, non non Donovan.” Il brandit un doigt d’avertissement dans sa direction. ”Ne faites pas comme si c’était à propos de moi, je me fiche éperdument d’avoir des réponses à ces questions. C’est vous qui semblez désespérément vous fuire vous même. Vous n’avez de compte à rendre à personne d’autre qu’à vous.”

Alors que son interlocuteur essayait de reprendre la parole l’ me haussa le ton:

”Non je finis: c’est un terrier de lapin dans lequel il est difficile de s’engager, je le sais j’y étais. C’est le fardeau des hommes d’armes, des militaires, des mercenaires. Il nous est impossible de nous pencher sur nos actions, si on s’arrête pour y réfléchir, la moral peut très bien paralyser le plus entraîné des soldats. Et c’est pareil pour les atrocités dont lesquelles vous êtes la victime ou le témoin, mais il faut se faire raison, ça fait désormais partie de vous. Le Donovan que j’ai en face de moi, est la somme de toutes les expériences que le Donovan du passé a traversé et ça c’est impossible pour vous de le changer, en revanche… vous avez le contrôle total sur ce que vous pouvez faire aujourd’hui, et forger la personne que vous voulez être demain.” Il parlait presque avec animosité, mais ce n’était pas une colère dirigée envers Nordan, ce discours, il avait également l’impression de s’adresser à lui-même.

Au final c’était justement parce qu’il avait esquivé ses responsabilités qu’ils avaient été amenés à se rencontrer, et si le Lieutenant l’avait considérablement aidé à se remettre dans la bonne direction, le Professeur souhaitait en faire de même pour l’Estien. Avant de laisser la parole à son camarade, il conclut.

”Je ne veux pas savoir ce qui vous hante, tant que vous-même n’arrivez pas à vous le dire en face.”

Alors qu’il relâchait un peu la pression sur Donovan, il réalisa que pendant tout ce temps il demeurait blessé avec une tâche de sang qui grossissait à vue d’oeil juste au niveau de la colonne.

”Merde c’est vrai je suis désolé euh… confus… enfin je euh.. bon attendez venez.”

Il posa une main sur l’épaule de Donovan et pendant qu’il soignait passivement sa blessure via sa magie il marchait à côté de lui comme deux amis proches de longue date.

”Je sais ce que c’est, d’avoir des démons, des fantômes. Des regrets… et je ne dis pas que c’est facile. Moi ça m’a prit un demi-siècle de crimes de guerre et deux cents ans de méditation pour m’en remettre, seul c’est le mieux que j’ai pu faire, mais vous n’êtes pas seul Donovan.”
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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyLun 2 Jan - 20:52
L'humain ne s'était pas attendu à une réaction verbale aussi directe de la part de l'Elémentaire. Fini la pression résiduelle de la baston, c'était la pression de son compagnon. Serrant les dents devant la réprobation du Professeur, l'humain voulut répliquer. Beldurande l'en empêcha en haussant le ton, continuant de sonner son avis personnel vis à vis du comportement de l'haumain. avec un très grand sérieux. Le ton était-il coléreux ? Non, c'était le sérieux de la voix qui donnait cette impression ? Cela lui rappela malgré les engueulades reçues d'Eirina, vis à vis de son état instable il y a encore quelques années en arrière. Elle aussi avait dû le secouer pour qu'il se ressaisisse. L'Elémentaire était en train de tenter de faire la même chose.

Artane entendait ses mots. Il entendait une vérité qui le faisait frémir et bien qu'il la connaissait, il n'arrivait pas à la saisir. Pourquoi ne pouvait-il pas l'accepter ? Ses mâchoires se crispèrent. Se faire une raison avec ce qui l'avait marqué.... le pouvait il vraiment ? Beldurande touchait à des points qui lui enserraient le coeur et les tripes. Il ferma les yeux pour ne pas se perdre dans un maelstrom naissant. Au moins, n'avait-il pas eu l'idée de se barrer hors de cette rue. Il prit le temps d'inspirer un bon coup, avant de rouvrir les paupières. Il aurait mieux fallu qu'il demeure dans le coma éthylique. Pourquoi Beldurande l'avait purgé ? Pourquoi ces crétins de merco avaient choisi ce soir précisément pour emmerder une serveuse qui n'avait rien demandé ? Pourquoi n'était-il pas entrer franchement dans son premier choix de taverne mal famé ? Pourquoi avait-il accepté de suivre le Professeur tout à l'heure ? Bien des questions, tant de questions..... trop de questions.

Et s'il arrêtait de trop réfléchir aussi ? Peut être que c'était à force de toujours s'interroger à tout va qu'il ne trouvait pas ses propres réponses. Au moins, il pouvait se dire une chose. Il n'avait pas fui Beldurande. Et au fond de lui, il savait pourquoi... Mais là aussi, il n'arrivait pas à mettre ça en avant. Mais quel abruti il était, vraiment !

Beldurande avait tenté de le secouer en lui décochant un coup de pied mental... et il en avait oublié la blessure de l'humain. En sentant la main du Professeur se poser sur son épaule pour commencer à le soigner, Artane s'était à peine crispé à ce geste. Au moins, il n'avait aucune rancoeur à l'égard de l'Elémentaire, après tout ce qu'il avait entendu. Il ne disait que la vérité après tout...et qu'il y avait lui, l'imbécile de Lieutenant qu'il était, qui n'arrivait pas à franchir cette barrière de fuite, de reproches....il tut tout cela.

''C'est vous qui allez me payer la couturière alors''souffla-t-il pour essayer une touche d'humour quand pendant que Beldurande usait de sa magie pour doucement soigner sa blessure.

Puis, déjà, il le suivait, sans broncher, sans se crisper. Des démons, des fantômes... des regrets.... arrivera-t-il seulement à les combattre pour les maîtriser comme bon lui semblait ? Quelques années s'étaient écoulées. Des mois et des mois de lutte contre lui-même pour ne pas faiblir, pour ne pas faillir....Pour ne pas mourir ? Il serra à nouveau les dents. Au moins, n'avait-il pas sombré dans la folie ; pas encore. Accepter une blessure qui demeurera toujours ouverte faisait il de lui un être affaibli ? Il soupira. Non, il n'était pas seul en effet. Le Professeur était là.

''Je ne sais pas où vous me menez, mais plus d'alcool ce soir....y en a pas besoin pour terminer la soirée entre amis....'
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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyMer 4 Jan - 15:20
Il n’était pas très sûr de lui-même, les convictions de son discours étaient non seulement un peu bancales parce qu’il avait toujours cette sensation de parler à son reflet, mais en plus de ça c’était également difficile pour lui de confronter Donovan à ses portes closes. Ils ne se connaissaient qu’à peine, mais les peu d’expériences qu’ils venaient de passer ensemble étaient fortes en émotion et très personnelles, ces facettes de leurs caractères respectifs, Beldurande était à peu près sûr de savoir que beaucoup de leurs proches mutuels les ignoraient. Dans son cas, il y avait peut-être Himir son intendant qui l’avait déjà vu, mais ça s’arrêtait là.

Alors qu’il avait fini de parler, ils marchaient côte à côte silencieusement pendant quelques instants tandis que l’Essence finissait de le soigner. Le Professeur avait machinalement prit la direction de l’École mais c’était plus instinctif qu’autre chose, il comptait proposer au soldat de lui rembourser sa gueule de bois volée avec le bourbon de son cabinet. Après un petit trait d’humour auquel Bel répondit avec un soufflement du nez, Artane prononça une phrase courte, mais qui réchauffa le coeur de son compagnon
Il l’avait appelé un ami.
Bon, alors changement de plan il faisait une croix sur l’alcool, il pouvait tout de même le ramener à l’École ce serait mieux que de dormir dehors, enfin non Donovan devait avoir un hôtel quelque part à Liomaida ou une auberge ou une chamb- il s’emballait, peut-être la joie de voir que sa sensation d’être étrangement proche n’était pas qu’à sens unique, ils partagaient tout deux un lien étrange mais unique, comme deux personnes lancés dans une tourmente mais qui pouvaient se reposer l’un sur l’autre. Le Lieutenant l’avait formidablement aidé à tourner la page sur son passé l’autre jour, aujourd’hui c’était à lui d’en faire de même et il ne baisserait pas les bras.

”Très bien, Donovan… Il y a quelque chose que j’aimerais vous montrer, enfin plus exactement ce sont des gens que j’aimerai que vous rencontriez.”

Beldurande lui lâcha l’épaule, s’arrêta devant lui et retira une petite bague cuivrée à son doigt pour la placer dans la paume de Nordan.

”Utilisez la, vous n’avez qu’à y penser. On va prendre un moyen de locomotion un peu inhabituel parce que c’est à 50 bornes d’ici.” et à cet heure ci j’espère qu’il y aura encore des gens éveillés fit intérieurement le Professeur.

Lorsque l’Estien passa la bague au doigt et fit un simple effort de concentration sur l’anneau, il vit sa taille réduire magiquement jusqu’à un peu moins d’une dizaine de centimètres. Le Professeur riant un peu de la surprise qu’il lu sur son visage lui dit:

”J’espère que vous n’êtes pas claustrophobes, on en a pour une petite demie-heure sous terre, vous pourrez même piquer un petit somme.”

Il ramassa le mini-Nordan et le plaça dans la poche intérieur de sa veste puis se mit à psalmodier en langue des esprit: Nin gostatha… gwaith ban a gellatha… tolo dan nan… galad. À la fin de son incantation de quelques dizaines de secondes, il se laissa tomber vers l’avant droit comme une planche, sans même mettre ses mains devant lui pour se rattraper. Au dernier moment la terre s’ouvrit devant lui pour l’avaler et le corps du Professeur -ainsi que celui du mini-Lieutenant- furent tout de bon englouti par le sol. Le Déplacement Terrestre était rapide mais pas aussi bruyant que ce à quoi on aurait pu s’attendre, voyageant dans une sorte de capsule de terre le son ambiant ressemblait un peu au bruit de l’eau lorsqu’on tire un robinet en extérieur par un hiver glacial, une sorte de grondement sourd, un vrombissement souterrain continu mais discret qui pouvait vous bercer comme le ferait une pluie d’orage.

”Confortable?” Bel demandait ça de manière presque ironique, même si dans le fond il n’y avait aucune raison d’être mal installé c’était plus l’idée de voyager sous terre à cette vitesse qui aurait pû mettre les non-initiés mal à l’aise.
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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyJeu 5 Jan - 18:20
Son petit trait d'humour avait provoqué une réaction étrange chez le Professeur, à savoir un soufflement de nez. Etait-ce à prendre comme un genre de rire de sa part ? Artane l'avait pris comme tel. Après tout, au vue de ce qui s'était passé y avait encore quelques minutes, entre la bagarre avec les quatre débiles de merco et le secouage oral de Beldurande, rien ne valait un petit rire ou expression amusée. Puis, marchant un peu machinalement à côté de lui, Artane sentait toujours la main de l'Élémentaire sur son épaule. La sensation moite ne s'étendait plus depusi qu'il intervenait pour le soigner. Au moins, il ne se viderait pas de son sang avant d'être arrivé à leur destination.

Durant le court moment de silence qu'il y avait eu, l'Estien repensait encore aux mots du Professeur, méditant sans vraiment y réfléchir sur la teneur de chacun des mots qu'il avait entendu de sa bouche. Bien des choses étaient vraies.... et le jour où il arrivera à affronter la vérité de tout cela. Il retint un soupir. Non, il ne devait pas recommencer à broyer du noir. La présence de Beldurande suffisait à être... non pas rassurante... Apaisante peut être était ce le terme exacte ? Non, ce n'était pas ce mot. Il n'arrivait pas à mettre la main dessus. Mais chose certaine était que Beldurande était oui, un ami. Ils ne se connaissaient que depuis peu quand on regardait bien, s'étant croisés à cause de circonstances bien particulières. Et pourtant, les deux hommes partageaient bien des points qui faisait que l'Élémentaire était comme un ami de toujours. Etait-ce parce qu'il avait combattu pour le Mur y a de cela très longtemps ? Ou parce qu'il avait connu et essayé de faire le mieux qu'il pouvait pour Sargas, son Lieutenant ami ?

Sans réellement trouver la bonne définition à son esprit, il y avait une évidence certaine qu'Artane ne partageait pas avec d'autres personnes qu'il connaissait depuis des années dans les Duchés et qu'il considérait aussi comme des amis : il se montrait bien plus sincère et franc. Il était Artane et pas Altahir ou une autre fausse identité, auprès de Beldurande, même si ce dernier continuait de l'appeler Donovan, pour des raisons évidentes de discrétion si des oreilles insdiscrètes se tendaient vers leur conversation. Il s'était ouvert à lui, et ce... en guère de temps. Les deux hommes partageaient quelque chose de profond.

Beldurande avait repris la conversation d'ailleurs, proposant à l'Estien de découvrir des gens de sa connaissance. Artane, au début un peu dubitatif, accepta. Ca changera un peu, après tout ce qui s'était passé tantôt. Et puis, faisant confiance au Professeur, il était certain de pas rencontrer des personnes souhaitant prouver leurs personnalités à coups de poing.

Il prit la bague aux reflets cuivrés et la glissa à son doigt. Il ravala une petite réplique plaisantine quand à cet anneau. Il aurait été amusant de voir la réaction de Beldurande quand à ce qui lui avait traversé l'esprit. ''C'est pour une demande en mariage'', aurait-il balancé. Mais au lieu de cela, d'autres mots sortirent de ses lèvres

''Prendre un moyen de locomotion qui nécessite cette bague ? ''s'étonna-t-il.

Bon, il verra bien. Et puis il se concentra sur la bague. Oh... Ohhhhhhhh ! Mais le Professeur grandissait ! Ah ! Non, c'est lui qui diminuait de taille ! Diantre, voilà qu'il devait comme un Nain... Ah non pire ! Puis, quand tout cessa, il eut l'impression d'être une souris au pied d'un immense géant qu'était devenu Beldurande. Clair qu'il était surpris. Il ne s'était pas attendu à cela.

''Pas aux dernières nouvelles''Dit-il au mieux pour se faire entendre quand le Professeur voulait être certain qu'il n'était pas claustrophobe. Ouf pour sa voix ! Au moins, il ne couinait pas comme un rat pour parler.

Puis, il fut attrapé en grande douceur par l'Elementaire, avant d'être dans la poche intérieure de sa veste. Heureusement qu'elle était assez ''grande'' et ample. Artane essaya de se caler dans un recoin pour être sûr de pas avoir à se voir rouler ici et là dans cette espace. Pendant ce temps, un sortilège fut psalmodié, qui durant une bonne dizaine de secondes. Artane se demandait encore à quoi correspondait son ''mode de transport'' Puis, l'humain de taille réduite sentit la poche partir en avant.

''Qu'est ce que.... ''Il s'accrocha du mieux qu'il put, avant d'entendre le bruit sourd tout autour de lui..Comme si c'était une lointaine cascade qui résonnait dans une profonde caverne, avec quelques craquements ici et là.

''On voyage sous terre là ? ''s'enquit l'humain. Diantre... Après être devenu un chat de gouttière avec Osami, le voilà qui était une taupe... Une taupe humaine en compagnie d'un Professeur qui lui faisait découvrir un mode de voyage assez stupéfiant.

''Votre poche est confortable et propre. Et tout va bien, même si j'avoue me sentir tout chose quand à la situation que vous me faites vivre''gloussa-t-il. ''On ne va jamais me croire....Bon, une demi heure de voyage dites vous... ''

Il prit ses aises et s'assit dans un recoin, profitant d'un pli de tissu comme d'un gros coussin ou se caler. Un demi-heure.... cela ne devrait pas être long... Surtout s'il sentait déjà l'endormissement le prendre un peu. Les émotions précédentes, la blessure qui avait saigné un peu abondamment. Il bâilla et ferma les yeux. Juste quelques minutes, se dit-il. Juste quelques minutes....
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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyJeu 5 Jan - 20:06
Le Déplacement Terrestre est un excellent moyen de locomotion pour le Professeur, dès qu’il devait se rendre quelque part il lui suffisait de plonger sous terre et il pouvait se rendre en quelques dizaines de minutes à l’autre bout du Duché ou de la ville. Souvent son métier ne nécessitait pas de plier bagages mais simplement de se rendre quelque part ce qui lui laissait toute liberté d’utiliser sa magie pour se déplacer, et s’il devait emmener ou ramener quelqu’un avec lui il conservait toujours sa bague de rétrécissement, investissement qui avait su se montrer fortement rentable au fil des ans depuis qu’il en avait fait l’acquisition il y a plus d’une centaine d’années.

”On est sous terre oui, ne vous inquiétez pas c’est sans risque, j’utilise ce sort plusieurs fois par semaine.”

Un peu après Bel posa une question à Donovan pour s’assurer que tout allait bien, devant l’absence de réponse il tâta doucement sa poche pour vérifier que le Lieutenant n’en était pas tombé par inadvertance mais le petit poids dans le tissu lui indiqua qu’il devait juste s’être assoupi. Normal en même temps! La soirée avait déjà été riche en efforts physiologiques puis physiques et enfin émotionnels, même un gaillard résilient comme Nordan devait être fatigué après tout ça. Il décida donc de tranquillement le laisser dormir. Fouillant dans son autre poche il sorti sa boussole et y jeta un rapide coup d’oeil pour vérifier qu’il maîtrisait toujours le cap de sa destination, bon de toute façon il ajusterait en approchant de Ramaïl.

Après près de vingt cinq minutes de trajet ils ne devaient plus être trop loin, il ne se rendait pas à l’intérieur de la ville de toute façon. L’endroit qu’il cherchait était situé bien en retrait dans une forêt domaniale à l’écart des grandes routes, en haut d’une colline. Bel souhaitait marquer un arrêt stratégique mais sans réveiller son compagnon de poche, alors plutôt que s’arrêter net il commença lentement à ralentir, jusqu’à arriver à une vitesse de marche et commença à ressortir. Une fois qu’il pu passer la tête à la surface, il prit appui sur le bord de son trou et respira le plus calmement possible malgré l’épuisement physique qu’il ressentait, le sort était pratique mais assez fatiguant à maintenir longtemps. On y voyait vraiment rien, la lumière des astres se frayait tout juste un chemin entre la cime des arbres et la pénombre n’était dérangée que par ce faible rayonnement pâle qui peignait une scène magnifique. La blancheur lunaire qui se reflétait sur les petits buissons teintait les feuilles du reflet argenté du givre nocturne, et seul les petits bruits des rongeurs forestiers venait perturber la berceuse du vent qui soufflait dans les chênes et les tilleuls. Bel se hissa totalement en dehors du gouffre pour non seulement couvrir le reste de la distance à pieds, mais aussi pour profiter du spectacle hivernal ravissant, l’Estien toujours assoupit à l’intérieur de sa tunique.

”Ça devait être quelque part par lààÀÀÀ” portant une main devant sa bouche pour bailler, Donovan n’était pas le seul à se retrouver un peu somnolant. À cette heure ci, et avec la fatigue du sort il piquerait bien un somme avant d’entamer le chemin du retour.

Il faisait marche depuis une demie-douzaine de minutes quand il vit apparaître derrière un arbre la lueur chaleureuse d’une lanterne au milieu de la nuit. Beldurande fit marche dérechef en sa direction et vit enfin l’ancienne scierie aménagée en orphelinat qu’ils étaient venus visiter. Ce qui était autrefois un grand hangar accueillant machineries, troncs et bûcherons avait été vidé et rebâti pour maintenant trôner fièrement au milieu des arbres replantés comme une métaphore de l’espoir. Il est toujours possible de reconstruire.

Le Professeur secoua gentiment sa poche pour balloter Donovan jusqu’à ce qu’il se réveille.

”Allez, debout là dedans nous sommes arrivés.” Il saisit le premier membre qui lui passa sous les doigts avant de prendre doucement mini-Donovan dans sa paume et de le poser à terre devant lui. ”Même processus pour inverser l’effet. Gardez la bague pour le moment d’ailleurs.”

Une fois que l’Estien aurait repris sa taille normale, Beldurande saisit la poignée du heurtoir et cogna sur la porte d’entrée le plus doucement possible. Ils n’étaient pas venu voir un enfant en particulier mais plutôt la personne responsable du projet, elle ne dormait que très peu alors il y avait de bonnes chances qu’elle soit réveillée et si c’était le cas, elle les entendrait toquer. Bientôt de fins bruits de pas à l’intérieur lui indiquèrent la venue de leur hôte, et lorsque la porte s’ouvrit, un jeune homme se tenait devant eux, sa silhouette se découpant inégalement à la flamme de la lanterne qu’il tenait à la main mais qui illuminait aussi la lame du couteau qu’il portait à la ceinture… l’autre main posée sur le manche.

”Prof?”

Il parlait en chuchotant, pour ne pas réveiller les gamins qui pionçaient à l’étage et dont certains devaient sûrement avoir le sommeil léger. La mine de déterré du parrain faisait peur à voir, si Beldurande ne savait pas qu’il était humain il aurait aisément pu le confondre avec une sorte d’ombre ou de vampire tant son teint blafard et les cernes sous ses yeux témoignaient du sacrifice de sa personne à ces enfants. Il jeta un regard d'hésitation à la vue de l'Estien et des cicatrices qui lui parsemaient le visage, se demandant s'il devait se sentir menacé ou pas d'avoir de la visite d'un homme balafré au milieu de la nuit.

”Bonsoir Géorjian. Je vois que tu as pris des couleurs depuis la dernière fois.” Le ton blagueur se voulait rassurant.

Le visage fatigué puis surprit de Géorjian afficha ensuite un grand sourire devant la moquerie de son ancien tuteur.

”Qu'est-ce que vous faites là à cette heure ci, entrez. Ça fait longtemps. Entrez installez vous, ne restez pas dehors il fait un froid de chien. Vous voulez quelque chose à boire? J’ai surtout des tisanes, ça calme les trouble-fête avant de dormir.”

Le Prof emboîta le pas de son ex-élève et laissa Donovan rentrer dans le grand salon principal qui servait aussi de pièce de jeu pour les enfants et de salle à manger, refermant la porte derrière eux.
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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyVen 6 Jan - 10:27
Après tout, le Professeur était un individu contrôlant la magie de la terre, quoi de plus normal pour lui de voyager plusieurs fois par semaine sous terre. Un moyen de transport qui était donc d'un usage classique pour lui, fallait-il y songer comme tel. Pour Artane, cela avait eu de quoi l'impression où lui était un terrestre, et pas un bestiole cavernicole ou souterraine. Une taupe, s'était-il dit, il était devenu une taupe. Bon, de toute façon, qu'est ce qu'il risquait maintenant dans ce genre de voyage ? Rien du tout. C'est pour cela qu'il n'eut aucun mal à fermer les yeux pour se reposer juste quelques minutes, comme espéré. Sauf que les quelques minutes s'allongèrent en une demi-heure, voir même un peu plus.

Le grondement du passage dans les profondeurs était presque comme une berceuse aux oreilles de l'humain. Peut être que s'il avait été moins épuisé, il aurait pu faire la conversation avec Beldurande. Mais voilà, il dormait si profondément qu'il n'entendit même pas la variation dans les bruits du transfert terrestre quand l'Elémentaire ralentit sa course, ni même quand il retrouva l'air de la surface. Quand à la marche à pied qui fut effectuée par après, n'en parlons pas. L'air dans la poche changea un peu. L'air était plus frais et sentait la nature, avec des odeurs de forêts. L'humus humide aurait pu tirer l'Estien de ses songes endormis. Mais les bras croisés sur sa poitrine, les mains calées sous ses aisselles, il dormait, comme tout soldat du Mur avait appris à le faire rapidement pour profiter de la moindre période de calme pour récupérer un maximum de force. Même s'il n'était pas à Eilynster, Artane avait gardé cette habitude. Le menton collé contre le haut de sa poitrine, il ne ronflait même pas, juste une respiration lente et posée, preuve qu'il était bien installé dans cette poche.

Son lieu de repos insolite finit par être secoué en douceur. Artane se réveilla en sursaut, clignant plusieurs fois des yeux en se demandant ce qui se passait et où il était. Quand il reconnut le tissu de la poche, tout lui revint en mémoire. Diantre, il avait dormi comme une souche ; sans faire de jeu de mot.

''On est arrivé ? ''demanda-t-il presque bêtement. Ben oui, ils étaient arrivés. Sinon, Beldurande ne l'aurait pas réveillé

Il se leva et tendit les bras pour s'étirer et décoincer quelques muscles encore raidis de sa position de longue sieste. Ce fut à ce moment là que le Professeur décida de le faire sortir de sa poche, profitant des bras tendus de l'Estien pour l'attraper et le sortir de là.

''Héééééé ! ''fit un Artane surpris. Là, c'était presque le couinement d'un gros rat qui sortit de ses lèvres, pris par surprise. Il put se mettre debout dans la paume de Beldurande, puis voyant le sol tout proche une fois la main posée à même le sol, il bondit presque hors de son mode de transport de géant et appliqua le conseil de son ami pour retrouver sa taille normale. Se voir grandir était presque surprenant comme de rapetisser.

Ne s'empêchant pas de palper une bonne partie de son corps pour être certain d'être redevenu entièrement intègre, il s'aperçut qu'après coup de là où il se trouvait... Il se trouvait devant ce qui ressemblait à une ancienne manufacture dans le genre scierie, reconvertie en bâtisse habitable. Où est ce que le professeur l'avait amené ? Comme il faisait nuit, et donc sombre, il ne put rien reconnaître et seule la lumière de la lanterne extérieure repoussait les ténèbres. Beldurande frappa à la porte avec l'aide du heurtoir. Artane demeura attentif, sans poser de questions. Si le Professeur l'avait mené ici, en plein milieu de la nuit, prêt à réveiller une ou plusieurs personne, autant attendre d'en savoir plus.

Quelqu'un se fit entendre derrière la porte, par le son provenant de ses pas. La porte s'ouvrit. Artane plissa des yeux devant la lumière de sa lanterne, avant de réussir à distinguer un jeune homme aux traits épuisés. Il connaissait Beldurande, au vue de son interrogation. Et l'inverse était vrai également. Après un échange plaisantin entre eux, le dénommé Géorjian invita les deux arrivants à pénétrer à l'intérieur. Une fois à l'intérieur, le Lieutenant détailla un peu les lieux. Il remarqua quelques jouets présents.

*Où diantre m'a-t-il mené....*

Sa pensée fut coupée par la proposition de leur hôte de boire quelque chose.

''Euh....une tisane à la menthe poivrée si vous avez....''

Il regardera par après le Professeur, en lui offrant un regard empli d'interrogation.

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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyVen 6 Jan - 14:49
Une fois à l’intérieur le Professeur prit ses aises en s’affalant dans un canapé du salon, il prenait un vilain plaisir à regarder l’air d’intense confusion qui s’affichait sur le visage de Donovan. Il l’invita à s’asseoir et pendant que Géorjian parti préparer des réchauffements il se pencha vers lui en parlant à voix basse pour lui fournir des explications:

”Géorjian est un élève de mon École qui a terminé son cursus il y a quelques années, il avait perdu ses parents assez tôt à cause de la dette de sa famille et il s’était retrouvé seul avec sa petite soeur de deux ans de moins que lui. Quand il a récupéré sa certification, il a crée cet orphelinat ici.”

Il sorti machinalement sa pipe mais décida finalement de se raviser, l’endroit n’était pas vraiment adéquat et il ne voulait pas laisser une odeur de tabac dans une pièce pleine d’enfants toute la journée.

”Avec ses compétences il pourrait choisir de suivre des ambitions bien plus larges que ‘ça’. Pourtant il a choisi de faire quelque chose qui lui tenait à coeur. Quelque chose en lequel il croit fermement, parce qu’il a vécu l'adversité et l’insurmontable, parce que justement comme il l’a vécu, il ne laissera jamais les siens passer par là eux aussi.”

S’il semblait tracer un parallèle entre les horreurs sans nom que Nordan avait dû éprouver et ce que Géorjian était aujourd’hui, c’était parce qu’il essayait tant bien que mal de le faire. Il voulait montrer à l’estien qu’il pouvait transformer ce qui le terrifiait en une force pour avancer.

”Lorsque je vous ai dit que vous aviez le contrôle sur la personne que vous vouliez forger à l’avenir, Géorjian aurait eu toutes les raisons du monde de devenir quelqu’un d’égoïste -et il l’était en rejoignant l’École d’ailleurs, il voulait fonder une compagnie commerçante et grappiller jusqu’au dernier Électrum. Aujourd’hui il utilise les souffrances de son passé comme des forces, il aurait pu oublier, il voudrait oublier, mais il ne le fait pas parce que ça lui donne justement la force d’avancer. Sa soeur est morte à douze ans d’une maladie aux poumons et il n’avait pas l’argent pour la soigner, tout les gamins d’ici lui rappellent ce souvenir.”

Il pouvait voir que Donovan commençait à comprendre, il y avait déjà réfléchi à Liomaida et ce genre de changement de perspective prendrait de toute façon du temps, mais Beldurande voyait que ce qu’il disait laissait une impression, il espérait que ce qu’il allait lui montrer le ferait aussi. Géorjian revint avec un petit plateau et des boissons chaudes, s’installant tranquillement dans sa chaise à bascule et laissant ses invités se servir sur la petite table.

”Que me vaut la visite Prof? Ça fait plusieurs mois que je ne vous avait pas vu ici.”

”Au risque de te décevoir Géo moi et mon ami n’allons pas beaucoup discuter ce soir nous sommes déjà assez fatigués, serait-il possible de t’emprunter deux chambres pour passer la nuit? On va rester ici et probablement repartir demain matin ou après le déjeuner. Et en réalité nous sommes venu voir Viktor.”

”Non je comprends, je me doute bien qu’accompagné vous ne veniez pas en simple visiteur.” L’elfe jeta un coup d’oeil à l’estien, s’il semblait méfiant auparavant il était maintenant curieux de savoir qui il était. Il souffla sur sa tasse pour en refroidir le contenu. ”Vous ne trouverez pas Totor dans sa chambre il fait des cauchemars en ce moment et il est incapable de dormir tout seul, il est dans le lit de Tina, la porte juste à gauche de la sienne.”

Le Professeur prit appui sur les accoudoirs du canapé et se releva en soupirant légèrement à cause de la fatigue, il commença à s’engager dans un couloir qui menait à plusieurs cages d’escaliers et branchait vers les diverses chambres à l’étage abritant les gamins. Au dernier moment il se retourna pour faire un signe à Nordan qui commençait à se relever pour lui emboîter le pas.

”Restez là je reviens, cinq minutes.”

Il laissait volontairement Nordan et Géorjian seuls tout les deux, déjà il était peut-être probable que les deux échangent un peu et apprennent vite fait l’un de l’autre, et ensuite il voulait effectuer une petite préparation. Montant en haut pour arriver sur un palier grinçant autant que les articulations de Beldurande lui-même, il entrouvrit doucement la porte indiquée par son ancien élève et passa la tête à l’intérieur aussi silencieusement que possible malgré le bruit de ses feuilles qui frottaient contre le cadre de la porte. Deux petits, un garçon et une fillette dormaient confortablement au chaud dans une couverture, l’Essence se concentra quelques instant et fit pousser une fleur au sol dont le parfum soporifique plongerait ces enfant dans un sommeil lourd et profond. Il attendit quelques minutes afin d’être sûr de l’effet et lorsqu’il eut terminé, il redescendit les marches, alla chercher Donovan et lui fit signe de remonter avec lui. Ouvrant complètement la porte, Beldurande souleva juste assez la couette pour dévoiler les chérubins sans les exposer au froid et il caressa affectueusement la joue du garçon. Il dit à Donovan:

”Celui ci c’est moi qui l’ai ramené là il y a à peine quelques années, un ancien collègue mercenaire l’a rapporté d’une mission et ne savait pas quoi en faire. Ce gamin n’est pas juste Teïderien, son père… son père était un Inquisiteur.” Il retourna la tête pour observer la réaction du Lieutenant éclairée par la petit bougie servant de veilleuse aux enfants. ”S’il était resté là bas il aurait certainement suivi les traces de son père. Il serait aujourd’hui un enfant plein de haine comme on en trouve des tas dans ce pays là. À la place il a apprit à changer, à aimer son prochain, à voir que les autres ne sont pas si différent de lui. Tout ça c’est parce que quelque part un mercenaire a décider de faire des efforts supplémentaires pour ne pas faire ce qui était facile, le tuer, mais pour faire ce qui était bien, et parce qu’un diplômé en gestion a décidé de fonder un orphelinat qui accueillerait sans distinction au lieu de fuir ce qui le troublait.” Il se releva pour poser une main sur l’épaule de l’estien. ”Ils dorment à poing fermé et personne ne nous entends ici alors je faire une estimation à la volée. Avec cette marque sur la main, soit vous avez parlé et trahi Eïlynster et c’est parce que vous avez cédé que vous opérez à l’extérieur ce que je doute très fortement vu votre caractère… Soit vous n’avez jamais rien dit sous la torture et vous avez juste enduré les atrocités les unes après les autres et là je lis la réponse dans votre regard. À ce moment là vous aviez prit la bonne décision, alors qu’elle n’était pas facile et tout vous disait probablement d’arrêter, mais c’était la décision que vous saviez qu’il fallait prendre parce que c’était la bonne, parce que votre coeur savait que vous ne pourriez pas vivre avec vous même autrement.” Il montra l’enfant du doigt. ”C’est pour ça que nous nous battons.” Chacun à sa manière pensa-t’il.
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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyVen 6 Jan - 17:34
Pour être confus, Artane l'était. Beldurande s'installait comme s'il était chez lui, apprenant alors que Géorjian était un de ses anciens élèves. Mais il ne voyait toujours pas le rapport avec sa présence ici. Il hésita à demeurer debout et finit par trouver une place sur un fauteuil situé non loin du canapé. Au moins, il comprenait pourquoi le propriétaire des lieux était marqué par des cernes profondes de fatigue. Il était peut être seul à s'occuper de plusieurs gosses.

Beldurande sortit sa pipe, avant de la ranger, se rappelant où il se trouvait, puisque les lieux était un orphelinat. L'odeur de pipe, assez particulière de base, pourrait accommoder des enfants qui ne comprendrait pas l'origine de l'odeur. Mais d'avoir sorti cet objet signifiait une chose : le Professeur entrait dans une grande conversation. Artane avait remarqué cela déjà à plusieurs reprises. Ils n'étaient pas là pour rien. L'Elémentaire avait une idée derrière la tête.... et il commença à savoir pourquoi il l'avait amené ici, en écoutant l'histoire de l'ancien élève qui avait toutes les capacités d'avoir une belle vie et qui avait opté pour quelque chose de moins prestigieux, de plus simple.... Quelque chose de plus humain.

Il n'eut besoin de rien dire à cela, ce fut Beldurande qui anticipa ses songes en poursuivant ses dires, expliquant le passé de son ancien élève et comment et pourquoi il était là aujourd'hui. Artane gardait le silence, comprenant de mieux en mieux pourquoi il était ici. Il serra les dents...Géorjian arriva avec un plateau fourni en boissons chaudes. L'Estien hésita à prendre sa tasse. Il finit par tendre le bras pour l'attraper et en humer les vapeurs légèrement piquantes qui provenaient des feuilles de menthe poivrée. Au moins, cela avait le mérite d'aider à ne pas sentir son esprit partir de nouveau en vrille. Le Professeur essayait cette fois de lui montrer qu'il pouvait réussir à aller au delà de ses propres peurs, aller de l'avant en usant de ses tourments comme d'une force. Ca, c'était plus facile à dire qu'à faire....Il but l'infusion, acceptant de se brûler un peu le palais et la langue pour rester concentré.

Bon, il comprenait maintenant mieux le bazar et de pourquoi le Professeur avait évoqué de personnes intéressantes à voir...Là, il n'y en avait qu'une pour le moment. Beldurande avait parlé au pluriel...Ah, tiens, un autre nom... Viktor... un gosse ? Beldurande finit par se lever, l'imitant. Il leva un sourcil circonspect, tout en le regardant s'éloigner. Préférant penser à autre chose, il but le reste de sa tisane et profita de l'absence du Professeur pour remercier Géorjian de les avoir accueilli malgré l'heure tardif. L'ancien élève, un peu moins intimidé par l'homme couturé de quelques cicatrice, lui demanda comment il avait connu le Professeur. Artane afficha un léger sourire, reposant sa tasse. Il narra la rencontre comme elle s'était réellement passée en tant que Donovan, expliquant qu'il était un ancien officier reconverti dans la propection commerciale pour des clients, et que l'Ecole de Beldurande avait attiré l'intérêt d'un de ses clients. Et la conversation restera autour de son entrée mensongère, pas pour parler des raisons véritables qui l'avait poussé à pénétrer l'Ecole. Au moins partagera-t-il quelque chose d'un peu de commun avec Géorjian.

Beldurande revient au salon et fit un signe à Artane. L'Estien hésita, s'excusa auprès de Géorjian et suivit l'Elémentaire. Tiens, on monta les escaliers...Ils allaient voir le gamin. Mais pourquoi ? Artane savait que le petit Viktor aurait une histoire, et que le Professeur veillera personnellement à mettre en lien avec la sienne. Les muscles de ses mâchoires se tendirent.

Une fois à la porte de la chambre, ils y entrèrent silencieusement. Beldurande retira un peu la couette, dévoilant deux jeunes enfants dormant l'un contre l'autre. Ils dormaient si profondément qu'ils ne se réveillaient même pas. Beldurande avait du user de sa magie pour pas qu'ils quittent le monde du sommeil. Puis Beldurande, portant une main affectueuse sur la jeu du jeune garçon, commença à narrer l'histoire de Viktor. Et rien que d'apprendre ses origines suffit pour que l'Estien se recule d'un pas, le visage assombri. Le père de ce gosse avait été... un inquisiteur. Il sentit son coeur battre plus vivement dans sa poitrine. Il écouta stoïquement la suite de l'histoire de Viktor... qui s'était retrouvé ici par les choix qu'avait fait Géorjian et par un mercenaire de la connaissance de Beldurande. Maintenant, il comprenait parfaitement pourquoi Beldurande l'avait amené ici...Par la souffrance, quand on concède à ce qu'elle fasse partie de soi pour en faire une force, pouvait amener à parcourir un bien meilleur chemin que celui de la fuite, de la peur... de craindre de devenir dingue à ne pas accepter que la vie se fait d'expériences et d'épreuves qu'on ne choisissait pas d'avoir....Et puis ce gosse, s'il n'était pas tombé sur des personnes bien, aurait grandi chez ces fils de chiens et aurait fini par se retrouver sous la lame d'un Frère du Mur...ou la sienne, car lui, il n'aurait eu aucun état d'âme à tuer un ennemi... un sale Teïder.

La main du Professeur se posa sur l'épaule de l'humain. Artane se tendit, surpris et pris de cours dans ses pensées. Il s'était attendu à une nouvelle morale qu'il devait écouter et essayer de suivre. Mais au lieu de cela, Beldurande revient sur la brûlure qui marquait le dos de sa main, avec deux estimations possibles de comment il avait eu la marque des hérétiques. Puis, il ne sut retenir le tremblement qui parcourut tout son corps.

''J'ai... j''ai besoin de prendre l'air''balbutia-t-il en sortant de la chambre. Il descendit les escaliers, franchit le salon, et sortit une fois la porte d'entrée.

L'air frais de la nuit agressa ses poumons quand il l'inspira vivement. Trop vivement peut être. Il avait l'impression de manquer d'air, vu comment son coeur battait fort. Un goût amer envahissait sa gorge. Diantre ! Beldurande l'avait amené ici pour essayer de lui faire comprendre ce que cela pouvait donner d'accepter les souffrances silencieuses de son âme, d'accepter ses angoisses. Maintenant, il comprenait que le Professeur voulait lui faire comprendre qu'en les acceptant, il en serait que plus fort.... mais plus facile à dire qu'à faire... et revenir sur l'origine de sa marque. Bordel ! C'était remuer le couteau dans la plaie pour en faire sortir toute la purulence qui stagnait en lui depuis tout ce temps.

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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyVen 6 Jan - 18:35
Dans la lumière faiblarde de la chambre de Tina, la main posée sur l’épaule de son ami, Donovan et Beldurande se tenaient debout sans bouger, l’un inquiet par le tourbillon de pensées qu’il voyait naître en son camarade, l’autre tremblant nerveusement devant la pénible confrontation à laquelle il était sujet. L’Estien gardait les yeux fixés sur le marmot dans le lit, et Bel pouvait sentir son désarroi monter au fur et à mesure qu’il demeurait silencieux mais que son corps montrait des signes de nervosité. Au final Donovan s’excusa et sorti, laissant la porte ouverte et le Professeur écouta sans bouger les pas descendre l’escalier, traverser le salon avant que la porte ne s’ouvre et se referme.

Il n’alla pas le chercher dehors, ça ne servirait de toute façon à rien du tout, le Lieutenant avait besoin d’être laissé seul avec ses pensées. Si l’Essence avait pu enfin le convaincre de faire face aux flammes de l’introspection, tout reposait maintenant sur les épaules de Nordan pour savoir s’il en ressortirait meurtri ou victorieux. Quant à lui il avait fait tout son possible jusqu’à présent pour lui montrer les preuves de l’espoir, les preuves qu’il y avait une lumière de l’autre côté.
Lentement il se remit en mouvement, ferma la porte derrière lui et descendit calmement les escaliers pour rejoindre Géorjian qui l’attendait dans sa chaise avec une expression qui demandait à en savoir plus.

”Votre ami va-t’il bien? Il avait l’air fortement troublé.”

”-Je le crois costaud, mais surtout je pense qu’il est plus courageux qu’il ne se l’accorde, il ira bien. Je pense… J’espère.”

”-Hmm.” L'elfe avait l'air dubitatif.

Le Professeur se rassit dans le canapé où il s’était avachi tantôt, reprenant la boisson qu’il n’avait pas fini de boire.

”Comment tu vas? L’Orphelinat je veux dire.”

”Moi ça va, les gamins grandissent bien, je pense que j’arrive peu à peu à leur transmettre la mentalité nécessaire pour qu’ils deviennent autonomes vous savez, ils s’occupent d’eux mêmes, règlent souvent leurs problèmes entre eux, maintenant il n’y a que les disputes, les bobos, les trucs de grands pour lesquels ils me sollicitent. Ça reste beaucoup mais c’est gérable, les finances sont stagnantes, on vend au marché sans perte c’est déjà ça.” Il prit une gorgée de sa boisson. ”Vous?”

”Ça va aussi, j’ai l’esprit un peu occupé ces temps ci…” Le Professeur désigna la porte d’un mouvement de tête. ”Lui aussi, pour des problèmes similaires. Mais ça va. Oh je ne peux pas trop en parler c’est personnel. Ahem. L’École va bien aussi. Tiens j’ai pensé à toi il n’y a pas longtemps en plus il y a un élève qui vit seul, il n’a que son oncle pour prendre soin de lui et il est adorable, il me rappelle toi quand tu avais intégré.”
”J’espère qu’il réussira!”

”Il a l’air bon, il devrait.”

Beldurande porta la tasse à son visage, humant les fragrances qui montaient avec la vapeur depuis la tisane brune et réchauffant ses doigts contre la céramique brûlante de la tasse, il aimait beaucoup ces petits moments caractéristiques de l’hiver.

”Dis je ne veux pas fumer ici et…” Pointant avec un doigt vers la porte sans lâcher sa tasse il continua. ”Il a besoin d’un peu de temps seul avec ses pensées donc je ne veux pas sortir non plus, tu aurai quelque chose pour m’occuper la bouche?”

Géorjian se leva, verre à la main et alla fouiller dans la cuisine, faisant couiner les tiroirs jusqu’à ce qu’il repasse la main par le cadre de la porte pour montrer un sachet un coton à son invité:

”Des bonbons à la bergamotte ça vous va? Ils ne sont pas très populaires chez les enfants et je n’en mange pas.”

En guise de réponse Beldurande tendit simplement sa paume ouverte vers l’elfe. Celui-ci revint vers lui, lui donna le sachet et alla pour se rasseoir avant que l’Essence ne l’interrompe.

”Je peux prendre la nuit tu sais. Tu devrais dormir un peu, je peux même t’aider avec ça si tu as besoin.”

”Hahaha, je vous assure que je n’ai pas besoin d’artifice pour m’assoupir. Merci Prof.” Géorjian vida sa tasse, alla la déposer dans l’évier de la cuisine et disparut dans le couloir.

Se recroquevillant dans le canapé, il allait profiter du fait que le Lieutenant Nordan soit certainement en plein questionnement dehors pour en faire de même à l’intérieur. Ce qui le préoccupait surtout c’était le doute d’avoir bien agit, il était facile après coup à la vue de la réaction de se dire qu’on avait bien ou mal fait, mais il cherchait en se repassant les évènements à voir s’il avait raté quelque chose, un indice, une expression, s’il n’avait pas mal interprété une réaction ou s’il aurait pu prendre le temps à un moment donné de plus réfléchir et d’avoir mieux fait. Il avait peut-être été un peu brutal, le Lieutenant semblait être profondément enfoncé dans son déni et il venait de mettre un grand coup de pieds dans la fourmilière de ses traumatismes, la première étape était souvent de commencer par regarder les choses en faces. Est-ce qu’il était allé trop loin? Ah seulement… tout avait été si rapide, leur rencontre il y a à peine quelques jours, là ils se recroisaient par inadvertance. C’était ça aussi, il ne savait pas s’il y aurait eu une prochaine fois, il n’avait pas voulu prendre le temps parce qu’il était possible qu’il n’y ait pas de temps. Il enfourna un bonbon dans sa bouche et prit une gorgée de tisane pour développer les deux parfums ensembles, continuant de réfléchir pendant quelques temps.
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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyVen 6 Jan - 19:35
Artane avait envie de hurler, de libérer ce qui serrait les tripes et le coeur. Bien qu'il était désormais dehors, l'air frais n'avait été qu'un soulagement, étouffant à peine la flamme qui le rongeait à nouveau. Cette fois, il n'y avait pas de taverne où se mettre une bonne dose, ou de sales types à qui casser la tronche. Non, il y avait que lui, dehors, dans la nuit, entouré des silhouettes fantomatiques des arbres environnants, qu'on devinait à à peine malgré la lanterne extérieure qui n'était qu'une pâle lumière dans les ténèbres. Quelle ironie d'ailleurs cette source de lumière, qui chassait la noirceur de la nuit, pour indiquer le chemin de l'orphelinat. Un phare qui peinait à être vu de loin dans ce brouillard nocture... une flamme fluette face à l'immensité noire.

Il serra les dents et décida de s'éloigner un peu, pour faire face à un chêne presque centenaire. On arrivait à percevoir son tronc droit, montant vers les cieux, avec son écorce empli de tries réguliers. Un arbre qui était clairement en bonne santé, qui hibernait en attendant le retour des jours nouveaux du printemps.

Ne pouvant pas crier ce qui le taraudait douloureusement dans les tripes et l'esprit, pour ne pas réveiller les enfants de l'orphelinat, il fixa le tronc. Il repensa à toutes les paroles de Beldurande, tout ce qui avait pu se dire depuis qu'il avait fait la bêtise de montrer le marquage au fer rouge qui imprimait le dos de sa main gauche....jusqu'à ce que Beldurande émette deux voies possibles à son origine.... Traître qui avait parlé ou déterminé qui avait gardé le silence. Ses poings se serrèrent, à s'en faire mal aux paumes, malgré ses gants.

''Sales fils de chiens de Teïderiens...''commença-t-il à marmonner

Ses poings tremblèrent. Et l'un d'eux frappa violemment l'écorce du chêne. Des jours, des semaines entières à subir leurs sévices pour espérer lui arracher des informations sur le Mur et sur les positions de ses frères d'armes. L'autre poing frappa à son tour et avec violence le tronc. Des tortures à en devenir fou, à souhaiter mourir plutôt que d'ouvrer sa gueule. Vlan ! encore un coup de poing sur le tronc.

''Le désespoir, l'effroi ! Tenir malgré tout, au prix de sa vie, qu'on refusait d'achever ! '' Vlan ! Il frappa avec hargne. Combien de fois n'avait-il pas espérer crever pour avoir enfin la paix, au détriment des convictions de sn peuple. Il aurait été oublié, considéré comme un déserteur. VLAN ! Il a été marqué sur la main, dans le dos de manière atroce... marqué dans l'âme ! VLAN. Puis, il avait réussi à s'échapper, manquant de se faire tuer par sa commandante. Il avait été ramassé, délirant.

''Est venue la suspicion, le doute ! Comment un homme pouvait-il réchapper des geôles et des tortures de Teïder !VLAN ! ''Les mots vendu et traître sont arrivés, avant que je ne bataille pour prouver que j'avais fermé ma gueule ! VLAN et VLAN ! Et il accomplissait des missions pour Eilynster dans les Duchés, dans les autres contrées, jouant le simple mercenaire, glanant des informations....Et là, les mots de Beldurande retentissait dans sa tête. Vous avez parlé et trahi Eïlynster et c’est parce que vous avez cédé que vous opérez à l’extérieur

''Non ! Je suis à l'extérieur pas pour fuir, mais pour servir ! VLAN ! ''Je n'ai pas parlé, jamais ! Je ne suis pas un traître ! VLAN, VLAN et VLAN !

Les phalanges pulsaient douloureusement. Très douloureusement. Il grimaça, mais frappa encore. Tant pis s'il se pétait un os de la main. VLAN ! Et son dernier coup de poing resta planté contre le tronc, l'écorce craquelée en myriades de morceaux prêt à tomber par terre à cause du nombre de coups violents reçus. Artane haletait fortement....Depuis combien de temps n'était-il pas retourné derrière le Mur ? Il opérait depuis des mois, si ce n'était quelques années maintenant sans avoir eu aucun désir de retourner à Eilynster..... Pour ne pas avoir à affronter la suspicion des siens ? Pour fuir ce qu'on soupçonnait faussement sur lui ? Etait-ce cela qui l'effrayait et qui lui faisait ressasser son récent passé de souffrance à Teïder ? Etait-ce cela qu'il n'arrivait pas à accepter malgré tout ? Accepter qu'on garde des doutes à son sujet lui était si intolérables ? Et s'il envoyait bouler les imbéciles qui le pensaient ? Pourquoi avait-il enfermé cela au plus profond de lui ? Le déni, le refus d'être jugé alors qu'il avait lutté si douloureusement pour protéger les siens ? Il frappa le tronc une énième fois avant de coller son front en sueur contre le tronc, le corps tremblant en spasmes.

''Bordel, bordel,  bordel ! ''
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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyVen 6 Jan - 22:37
Il laissait libre cours à ses pensées allongé dans le canapé, observant la petite vie tranquille qui se déroulait dans l’Orphelinat. Le doux crépitement du feu de bois dans la chaudière créait un petit bruit de fond agréable qui berçait sereinement le Professeur, il s’imaginait qu’avec une pluie d’automne ça devait être un endroit agréable et chaleureux où passer les soirées.
Il entendait aussi les petits pas des loires ou des mulots qui grouillaient entre le plafond et le plancher de l’étage, le craquement du bois qui travaillait sous le froid et l’humidité de l’hiver naissant, l’air qui se faisait soudainement appelé dans l’arrivée de la cheminée.

Le martèlement répétitif qu’il entendait faiblement d’en dehors.

Il n’avait pas envie de venir troubler les pensées de Donovan. C’était son combat, à un moment donné il se devait de le mener seul, mais peut-être… peut-être que c’était encore trop tôt. Peut-être qu’il n’était pas prêt et avait besoin de soutien. Inquiet malgré lui, Beldurande se releva du canap’ et s’approcha d’une des fenêtres avant en se penchant tout contre, inutile, il ne voyait strictement rien. C’était une tentation de plus de ne pas s'immiscer dans un moment personnel dans lequel il n’avait pas sa place… Non mais qu’est-ce qu’il se racontait comme prétexte là? Comme s’il n’avait pas déjà été suffisamment intrusif toute la soirée sur quelque chose que son ami lui avait révélé sous l’effet de l’alcool, alors il avait aussi intérêt à être là tout du long s’il en avait besoin. Bel vida sa tisane, ouvrit doucement la porte et mit un pieds dehors, profitant de sa sortie pour rallumer la pipe et en prendre une grande bouffée avec soulagement. Il referma pour ne pas laisser la chaleur du chauffage s’échapper et fit quelques pas en avant pour dépasser la flamme de la lanterne et laisser ses yeux se réhabituer à l’obscurité, cependant pour repérer la position de Donovan il n’eut pas besoin d’utiliser sa vue, son ouïe suffisait amplement à localiser non seulement les coups qu’il portait mais aussi les plaintes qu’il poussait. La souffrance portée par sa voix était déchirante à entendre, Beldurande baissait les yeux, c’était un mal nécessaire à affronter, sur le moment ce ne serait pas agréable mais déjà qu’en faisant tout sortir maintenant il en souffrait autant, le Professeur ne pouvait pas s’imaginer ce que ça aurait donné si quelque chose d’autre aurait provoqué ce trop plein… quelque chose de moins bienveillant que lui.

Mettant sa culpabilité de côté il avança doucement en direction des bruits, au bout d’un moment il percevait enfin la silhouette de l’Estien et pouvait également voir l’écorce démolie sur le tronc du chêne en face de lui et les petits éclats de bois qui projetaient des tâches sombres sur l’herbe givrée scintillante. Merde, est-ce qu’il est entrain de dérailler complet? se dit l’Essence. L’Estien était les deux poings contre le mur, haletant, au bord de l’hyperventilation. Dans cette situation il n’était pas rare que les gens réagissent violemment au contact physique, alors le Professeur préférait garder ses distances et rester debout à seulement quelques mètres derrière Donovan.

''Non ! Je suis à l'extérieur pas pour fuir, mais pour servir ! Je n'ai pas parlé, jamais ! Je ne suis pas un traître !”

Beldurande comprenait son tourment, cette marque était toujours extrêmement difficile à porter et suscitait souvent la méfiance, le mépris, le doute ou la honte. Il regardait Donovan avec compassion même si celui ci ne pourrait pas le voir dans la pénombre, la silhouette du Professeur qui faisait dos à la lumière était totalement noire de là où se trouvait l’Estien, à l’exception de la braise discrète de sa pipe qui trahissait sa présence en finissant de le distinguer d’un simple arbre.

Il voulait parler, il en avait envie, il ne voulait pas laisser son camarade souffrir, mais c’était indéniable qu’il fallait que ça sorte, et c’était maintenant mieux que jamais. Bel ne pouvait pas prétendre à arrêter ce qu’il avait commencé et il ne devait pas interrompre le fil d’émotions que traversait Donovan. Aussi lorsque celui ci semblait enfin calmer ses soubresauts et se ressaisir de sa crise de panique, il murmura les seuls mots qui pouvaient être pertinents à quelqu’un dans une telle détresse:

”Ça va aller.”
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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptySam 7 Jan - 9:49
Les yeux fermés, le front contre le tronc, il tremblait encore. Il grinça des dents pour encaisser la douleur qui pulsait intensément dans ses phalanges. Il pourrait de par sa seule volonté faire cesser toute douleur physique. Mais il ne le fera pas. Ce serait comme une sorte de fuite s'il venait à faire cela. Bon sang ! Si cet arbre avait été un Teïderien, il l'aurait explosé avec grand plaisir ! Mais voilà, ce n'était qu'un arbre, qui avait encaissé dans toute sa nature silencieuse végétale sa rage et sa colère. Il avait amassé les coups, absorbant cette hargne qui ne lui était pas destiné à la base. Et maintenant, son écorce était brisé en plusieurs morceaux, certains étaient éparpillés sur le sol. Avait-il eu un rôle alors pour le soulagement de la conscience tourmentée de l'humain ? Personne ne pourrait le dire, même pas lui, ce chêne centenaire qui restera qu'un simple témoin de cette scène de maelstrom d'émotions.

Artane n'avait pas entendu l'approche du Professeur, trop mortifié par ce qui l'avait traversé et qui restait encore en sales résidus dans son esprit. Il essayait de calmer sa vive respiration, qui calmerait le battement de furie qui enserrait encore son corps. Mais ce n'était pas facile, maintenant qu'il avait réellement mis le doigt sur la vraie source de ses angoisses. Peut-être qu'il arrivera à lutter contre cela maintenant qu'il avait trouvé la nature du problème qui le rongeait depuis qu'il avait réussi à fuir de Teïder...Le cheminement ne sera pas facile. Des semaines ? Des mois ? Encore des années ? Il se redressa, décollant un peu son front du malheureux tronc. Il allait être dans un sale état, pire qu'une gueule de bois carabiné....

Une voix murmurée se fit entendre derrière lui.

”Ça va aller.”

Totalement surpris, il s'était vivement retourné, dos contre le tronc. Et mû par des réflexes de combattant, sa dague était soudainement apparue à sa main droite, prêt à se défendre. De serrer les doigts sur le poignet de la courte lame était une torture. Il l'abaissa aussitôt quand il vit la faible lueur typique émise à par une pipe allumée. Depuis combien de temps Beldurande était là ? Qu'avait-il entendu de ses paroles ? Il rangea sans attendre sa dague à sa place d'origine, se rappelant que trop bien ce qui s'était passé avec Eirina, alors que son traumatisme était encore plus frais à ce moment là. Il trembla à nouveau... Rien que par ce geste malencontreux, sa supérieure avait du se montrer plus prudente avec lui. Et c'était justifié. Il avait été limite de devenir fou.

Et s'il était en train de redevenir fou ? Il prit une grande inspiration. Non, il n'était pas cinglé. Une personne sensée ne pourrait pas se vanter de ce qu'il a subi. Elle ne pourrait pas non plus oublier totalement... et même si elle cherchait à l'effacer à jamais de sa mémoire. Elle aurait beau faire, c'était là, c'était présent... Une personne sensée devait accepter les épreuves, les surmonter. N'était-ce pas les paroles du Professeur d'ailleurs ? Il regarda presque honteusement sa main qui avait tenu la dague toute à l'heure, avant de la laisser retomber le long de son corps. Il essaya de détendre les doigts des deux mains, pour soulager la tension douloureusement qui les parcourait. Il ne doutait pas de s'être pété une ou deux phalanges. Quelle ironie....

''Désolé.... je ne voulais pas vous menacer avec une arme....c'était un réflexe stupide ''fit-il par lâcher en direction de Beldurande, ne voyant guère sa silhouette, mais sa pipe était la preuve réelle de sa présence.
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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptySam 7 Jan - 19:10
À écouter en lisant: Adrian Berenguer - The Art of Loneliness Album - Winter

Il commençait à faire froid, la température tombait continuellement au fil de la nuit, la lune poursuivait sa course astrale dans la voûte celeste noire comme l’encre. Le Professeur se tenait là les deux jambes plantées dans le sol fermement, en attendant avec toute la patience qu’il savait sienne, laissant la sensation engourdissante du froid pénétrer ses pieds et se frayer lentement un chemin le long de ses muscles. Une fine brise naissante emportait avec elle un début de brouillard ainsi que les étincelles ardentes de sa pipe telles de petites lucioles mourant dans la nuit, elle faisait frémir les feuilles de Beldurande au rythme des arbres, et soufflait doucement à leurs oreilles des mots insaisissables, semblables aux prières des esprits du vent. Là, Donovan se retourna vers lui d’un seul coup, arme en main et détresse au visage, c’était un animal acculé, poussé dans ses derniers retranchements, le Professeur ne dit rien. Il n’y avait rien à dire. La lame émettait un faible reflet argenté qui faisait écho à la glace frêle luisant sur les brins d’herbes, le tout dessinait un tableau qui ému l’Essence par sa fragilité avec en son centre un homme brisé en proie à une myriade de pensées accablantes. Cet homme était bien là en ce moment précis une petit chose plus fragile et précieuse encore que toute la beauté éphéméride de la nature qui les entourait. Ce qui se passait dans sa tête se lisait sur son visage, sur ses phalanges, dans les copeaux d’écorce au sol, et contrastait avec la douceur du reste de cette peinture comme une force furieuse dont on ne pouvait que deviner la présence. Sur ce visage décomposé se lisait une histoire:

La Peur.
Peur d’être rejeté par sa grande famille, par sa nation, par ceux pour qui il avait dédié la totalité de sa vie.
Peur de voir le travail qu’il avait accomplit au fil des années être anéantis par une simple cicatrice.
Peur que parce qu’on le voyait comme un traître, il finirait inexorablement par devenir l’ennemi qu’ils voulaient qu’il soit.

La Honte.
Honte du regard des autres devant le stigmate, des expressions de mépris, de dégoût, de haine qu’il lisait sur le visage de ses paires.
Honte de ne jamais avoir pu répondre à ses adversaires, de n’avoir eu comme seule option que le non-choix de ne jamais abandonner.

Le Doute.
L’incertitude d’être encore sain d’esprit, comme une falaise dont la pierre s’érode fatalement avec les siècles devant le remous des vagues. Petit à petit.

L’homme rangea son arme, s’excusant une fois de plus pour ce qu’il était.
Bel souhaitait qu’il s’excuse pour ce qu’il s’infligeait.
Le Professeur ne dit rien. Il n’y avait plus rien à dire, il avança de quelques pas vers son ami, et sans un mot il le prit dans ses bras. Cette étreinte voulait tout dire, elle voulait conquérir la peur, elle voulait oublier la honte, elle voulait rassurer le doute. Leur différence de taille faisait que la tête du soldat était serrée contre la poitrine de l’Essence, et celui ci ne le laisserait pas partir avant qu’il ne soit de nouveau maître de soi. Aujourd’hui était un grand jour, c’était la mort d’une personne et la naissance d’une autre.
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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyDim 8 Jan - 11:21
La peur... c'est ce qui enserrait le coeur. La honte... c'est ce qui lui broyait les tripes. Le doute... c'est ce qui luisait dans son regard. C'est ce qui restait malgré sa nouvelle compréhension de ses tourments, de ses propres tortures. Et tout cela, tout ce qui l'étreignait, cela se reportait sur son esprit, son âme. Sur lui-même. Et maintenant, il faisait face à l'Elémentaire, venu s'enquérir de son état. Il était parfaitement conscient de son état émotionnel, ayant cherché à ce que l'humain se confronte à ses propres craintes, à ses propres peurs. Il voulait qu'il cesse de les fuir, encore et encore. Il avait cherché à le secouer pour qu'il cesse la fuite, cette course effrénée qui n'était que perte d'énergie vaine, hormis de repousser l'échéance d'une chute définitive. Au plus profond de lui, il savait que Beldurande ne le lâcherait pas vraiment, tant qu'il n'aurait pas fait un pas pour se retourner et se confronter à lui même.

Il n'y avait pas plus difficile combat que d'affronter son propre être. Mais fallait-il d'abord avoir le courage de faire le premier pas vers ce duel. Le pouvait-il vraiment ? Etait-il si courageux avec lui-même ? Il pouvait l'être sur un champ de bataille, quand il vallait se battre contre ces fils de chiens teïderiens. Il pouvait l'être quand il fallait donner un coup de main secourable à un individu en danger... ou encore de préserver la vie d'un Frère du Mur du passé qui s'était retrouvé statufié pour lui épargner la mort...Ca, en comparaison de sa lutte prochaine, c'était rien, c'était facile. C'était souvent dans ses cordes ou dans ses convictions. Mais là, mener le combat dans sa propre tête, était-ce seulement possible ? Il sentit l'écorce de l'arbre malmené dans son dos. Certains débris n'étaient pas encore tombé sur le sol herbeux, labourant de ce fait son dos. Certains endroits cicatrisés étaient demeurés sensibles, après les séries de coups de fouet reçus durant son emprisonnement. Fallait que cela lui revienne en tête ça ! Le chêne paraissait se venger silencieusement de ses coups de poing. Si la nature s'y mettait elle aussi dans la balance de ses angoisses.... Mais ce n'était qu'un concours de circonstances, il le savait. Cet arbre n'avait rien demandé et il ne lui faisait rien payer. C'était lui, lui seul, qui se raccrochait une fois de plus à des souvenirs tourmenteurs, car il cherchait à se faire mal, qu'à lui seul....

Il entendit l'herbe foulé par des pas; Beldurande s'était rapproché de lui, ne soufflant aucun mot. Artane ne bougeait pas de sa position. Oh, il pourrait tellement. Il se décollerait de ce satané tronc et se mettrait alors à courir, à fuir.... non, il devait cesser de fuir. Il resta là, attendant de savoir ce que le Professeur allait faire. Lui parler sans doute...

Il écarquilla des yeux quand l'Elémentaire le prit dans ses bras, dans une étreinte réconfortante. L'humain s'était attendu à tout, sauf ça. Bien entendu, il s'était tendu quelques secondes devant ce geste, avant d'accepter quelque chose que des amis faisaient pour soutenir une âme perdue, ou qui était en train de se perdre. Il se détendit alors, laissant faire l'Elémentaire. Il frémit quand il comprit pourquoi.. Il frémissait en découvrant que sa lutte intérieure ne serait peut être pas aussi difficile qu'ile le craignait.

''Vous aviez raison Professeur....''souffla-t-il. ''Je ne suis pas seul pour affronter mes propres démons... et il est temps de cesser de fuir....''

Et il se sentit tomber.....avant de s'accrocher à l'étreinte de Beldurance. Ce n'était vraiment pas le moment de tomber le cul par terre parce que le trop plein d'émotions contradictoire manquait de totalement le faucher. Lutter contre soi même... il savait que cela était énergivore, mais à ce point là... Il faut dire que la nuit avait été riche... trop riche peut être.

''C'est rien.... je crois que le poids de tout ce bordel avait besoin de tomber quelque part....Mais il m'a pas emporté....''
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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyDim 8 Jan - 14:05
Donovan Nordan était métaphoriquement à nu, il semblait à bout de force mais ça n’était pas grave car sa dernière phrase avait indiqué au Professeur qu’il avait enfin pu voir ce qu’il avait voulu lui montrer: il avait lui aussi la force d’affronter son passé. Toute cette énergie qu’il dépensait de manière à entretenir son déni, il pourrait maintenant la mobiliser pour lui-même. Bel était ému à en avoir les larmes aux yeux lui aussi, d’autant plus que la douleur de l’Estien résonnait aussi quelque part dans son propre coeur avec les évènements récents. Soudain il sentit le poids du Lieutenant se reposer sur lui et Beldurande cru basculer vers l’avant tant il ne s’y attendait pas

”Woah.”

Sans lâcher son ami, il l’écouta s’expliquer puis rajouta:

”C’est pas grave, c’est pas grave c’est fini. À partir de maintenant ça ira mieux. Ce sera dur mais ça en vaudra la peine.”

Il maintint son étreinte aussi longtemps qu’il le fallut, il ne savait pas combien de temps ils restèrent là tout les deux enlacés dans un cocon protecteur coupé du monde, figé dans la nuit. Le froid pénétrant les rappela à la réalité lorsque Bel senti son ami se décoller de lui, il s’écarta et gardait ses mains sur ses épaules en le regardant dans les yeux. Juste un simple mouvement de tête pour s’assurer qu’il allait bien.

”On rentre à l’intérieur?”

Ils progressèrent tout deux vers la porte d’entrée, l’ouvrant ce coup ci sans toquer.

”Votre chambre est au fond à droite du couloir. J’ai dit à Géo que je veillais cette nuit au cas où des enfants se relevaient, mais si vous avez besoin de parler je serai aussi là.”

Il marqua une courte pause puis rajouta:

”J’ai dit tout à l’heure que je ne voulais pas entendre ce qui vous était arrivé, mais je crois qu’il en est autrement maintenant non? Si un jour vous vous sentez prêt, vous connaissez mon adresse.”
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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyDim 8 Jan - 17:05
Beldurande l'avait retenu, manquant de se laisser emporter en avant par le poids soudain qui s'était rajouté à ses bras. Même si l'humain était bien moins grand que lui, il faisait sa masse. Mais heureusement, par ses réflexes, il épargnait à l'Estien une chute sur les fesses et dans l'herbe mouillée. Peut être même lui épargnait-il quelque chose de plus conséquent

Artane grimaçait de son côté de la sensation guère appréciable d'avoir les jambes en coton. Avait-il manqué de perdre connaissance ? On dirait bien. Heureusement qu'il avait eu l'action de se raccrocher à l'étreinte du Professeur, ce qui l'avait secoué pour garder conscience. Il inspira plusieurs fois et longuement pour retrouver un semblant de force et après coup, il se redressa un peu. Ses jambes avaient retrouvé un peu de vigueur. A partir de maintenant, cela ira mieux, qu'il entendait de la part de son ami. Après toute cette tempête, le calme ne pouvait que venir. La prochaine qui viendra rugir dans son esprit, celle-là, il saura mieux l'affronter. Ainsi que la prochaine... et la suivante encore. Oui, ce sera dur, peut être qu'il flanchera, mais au moins, il saura qu'il demeurera sain d'esprit. Là aussi, le Professeur avait eu raison. N'avait-il pas dit qu'il avait mis énormément de temps à méditer dessus ? Avec son passé chargé ; du peu qu'en savait l'Estien, il était plus à même de comprendre un peu la phase difficile par laquelle passait Artane. Pourquoi n'avait-il pas accepté cela plutôt ? Il était vraiment un crétin quand il s'y mettait. En même temps, il n'était pas évident, une fois encore, d'écouter les conseils de ses amis quand on passait des années à leur mentir sur son identité. Mais là, aujourd'hui, avec le Professeur, c'était totalement différent comme nouveau.

Une fois certain que ses jambes avaient recouvré leurs forces, il demeura là, dans les bras de l'Elémentaire. Il ne pensait plus à rien, hormis d'être là et pas seul. Puis, doucement, il commençait à sentir le froid engourdir ses membres. Au moins, cela avait le mérite d'apaiser les douleurs qui pulsaient à ses malheureuses phalanges, rappel amer de ce qu'il avait commis tout à l'heure contre l'arbre. Puis, doucement, il se retira un peu de l'étreinte du Professeur. Celui s'enquit de son état en le regardant intensément, ses mains présentes sur les épaules de l'humain. Artane lui fit un simple hochement de tête, pour dire que cela allait

''Oui, rentrons. Je m'en voudrai si vous veniez à choper un rhume à cause de moi''

Ils retournèrent donc vers l'orphelinat, retournant à l'intérieur sans frapper à la porte cette fois. Une fois celle-ci refermée derrière eux, Beldurande indiqua à l'humain où trouver sa chambre pour la nuit. Ah oui, c'était vrai, il avait demandé à son ancien élève de leur préparer deux chambres pour la nuit. Puis Beldurande reprit la parole, remettant un point précis sur un de ses dires d'avant leur arrivée ici. A croire qu'il ne voulait pas qu'Artane reste fermé comme une huître suite à une mauvaise compréhension. L'Estien lui adressa un léger sourire, malgré la fatigue qui marquait ses traits.

''Ne vous inquiétez pas, Professeur. Je sais maintenant pourquoi vous avez dit cela de cette façon. Ne vous en voulez donc pas. et pour parler, quand le moment sera venu oui.... Merci Professeur. Pensez aussi à vous reposer. Cela se voit sur votre visage, que vous êtes bien plus épuisé que moi. S'il faut que vous dormez toute la journée de demain, faites le...''

Il salua Beldurande et se dirigea vers sa chambre pour la nuit.

Une petite lanterne avait été allumée en attendant son arrivée et éclairait une pièce sobre, mais équipé d'un confort non négligeable. Une armoire dans le coin là-bas, un bon lit qui n'attendait que son visiteur nocturne, un meuble de toilettes avec un miroir. Une chambre simple mais qui était très confortable. Artane retira ses bottes, ne voulant pas à imposer à Géorjian de tout nettoyer. Cela fait, il s'approcha du meuble de toilettes. Une bassine d'eau était présente. Il en profita pour nettoyer ses mains, une fois les gants retirés. Il grimaça autant de l'état de ses phalanges que la fraîcheur de l'eau le brûlait presque. A voir demain matin dans quel état ce sera encore. Il plia doigt après doigt pour s'assurer qu'il n'y rien luxé. Rassuré, il retira tout les vêtements qui couvrait sa poitrine et son dos. Une chemise propre était présente, alors autant en profiter non ?

Quand il eut fait tout ce qu'il avait à faire, il se posa dans le lit... et s'endormit une seconde après avoir fermé les yeux.
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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyLun 9 Jan - 13:09
Beldurande était debout au milieu d’une clairière, il faisait jour mais l’épaisse forêt de sapin obscurcissait nettement la luminosité au niveau du sol et seule la grande maison qui trônait comme un havre de paix entre les arbres baignait dans un puit de lumière lui donnant un aspect presque sacré. Il fit quelques pas vers la porte d’entrée, le silence qui régnait fut brisé par le cliquetis de la chaîne de son fléau d’arme et de son armure de plates. L’arme était lourde dans sa main, sauf que cette fois ce n’était pas à cause de son poids mais plutôt à cause de l’ordre qu’il devait exécuter.
Exécuter.
Exécuter.
Exécuter l’ordre.
Exécuter l’ordr.
Exécuter l’orDre.
Executer l’ordre.
Exécuter lordre.
Exécuter l’ordre la femme et l’enfant.
La porte d’entrée s’ouvrit avant qu’il n’eut le temps de l’atteindre, de l’autre côté le noir absolu l’attendait. Exécuter l’ordre la femme et l’enfant. Les visages sanglants aux orbites vides dansaient autour de lui, déformés comme des hallucinations psychotiques. Le bruit assourdissant de leur cris résonnaient jusqu’à déchirer le crâne du Golstoïen.

”M’sieur d’Élusie!”

D’un seul geste brusque Beldurande ouvrit les yeux, se redressa et plaça ses jambes sous lui, prêt à se relever du canapé, sa main se porta immédiatement à sa taille où elle ne trouva pas le manche d’une arme qu’il ne portait plus depuis cinq cent ans.

”Quoi QUOI?”

Le gamin devant lui semblait légèrement interloqué mais il ne fit pas plus attention que ça à la réponse brusque, semblant comprendre qu’il ne s’agissait que de la réaction d’un réveil soudain.

”M’sieur d’Élusie depuis quand vous êtes ici?”

”Oh euh…” Il prit le temps de regarder autour de lui et de se détendre, il s’était assoupi sur le canapé au final, et le soleil perçait dehors tandis que les bruits de pas à l’étage lui indiquait que l’orphelinat prenait vie. ”Hier soir, je ne reste pas longtemps mais je reviens demain c’est promi.”

”Chouette! On a construit une cabane dans la forêt avec Viktor il faut qu’on vous montre, elle est super secrète par contre vous n’avez pas le droit d’en parler à Papy Géo!” Il sembla réfléchir un instant puis se ravisa. ”On vous montrera demain alors?”

”Euh... oui euuuuh oui oui, demain.”

Interpellé par un autre enfant, les deux mioches filèrent tout les deux dehors pour jouer, et le Professeur eut un peu de temps seul avant que d’autres ne déboulent des escaliers. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas eu ce rêve là -enfin ce cauchemar-, et il doutait que ce ne soit qu’une coïncidence. Peut-être était-ce un rappel? Une façon que son subconscient avait de le mettre à la place de Donovan pour lui remémorer ce que c’était que de se battre contre ses propres démons? Merci mais il avait déjà eu une douche froide il y a quelques jours, il n’en avait pas besoin! Il décida d’appliquer ses propres conseils à lui-même, qu’importe ce qu’il avait pu faire avant, désormais il agirait selon ce qu’il penserait être bien, et pas selon ce qu’il souhaiterait faire par égoïsme. Il était temps d’aller de l’avant.

Beldurande se secoua un petit peu et alla dehors, surpris de voir que le soleil était déjà levé depuis bien une heure et que l’orphelinat ne se levait que maintenant, Géo élevait de petits flemmards apparemment. Un autre qui manquait à l’appel était Donovan, mais lui avait de bonnes raisons d’être fatigué et avait amplement mérité sa grasse matinée, il avait donc encore un peu de temps devant lui avant de repartir. Sa respiration produisait de grosses volutes de vapeur et le paysage était magnifique avec les rayons blafard du soleil, entre la pelouse argentée, les arbres en demie-teinte verts foncés dessous et blanc dessus et les petites plaques de verglas formées dans les crevasses, il se sentait content d’être en vie et heureux d’être qui il était ici et maintenant. Il marcha un petit peu pour se dégourdir les jambes, le froid matinal agissait comme un coup de fouet sur son corps. Arrivé devant un grand chêne centenaire donc l’écorce était salement endommagée, on aurait pu croire qu’un ours était venu la gratter pour y faire des aspérités en vue de se soulager contre. Beldurande sourit, à quelques détails prêt on était pas si loin de la réalité, c’était un gros ours. Il posa une main contre l’arbre en s’excusant et régénéra son écorce, refermant les marques de poing laissée là pendant la nuit. La porte qui se rouvrit attira son attention, il tourna la tête pour voir une poignée de marmots habillés chaudement courir dehors et commencer à faire la course en allant chercher du bois. Héhé la vie continue.

”Les enfants! Qui veut faire une bataille de pollen?”
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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyLun 9 Jan - 16:31
Si Artane avait mérité une bonne grasse matinée, il n'en profitera pas vraiment. Habitué depuis des années à être pleinement réveillé au petit jour, voir à l'aube, son réveil fut brutal, quand il sursauta. A peine avait-il ouvert les yeux, ne reconnaissant pas immédiatement les lieux, que tout son corps avait littéralement bondi sur le matelas. Se trouvant au bord du matelas, il se sentit tomber et se retint avec l'aide de ses deux bras. Diantre, il avait manqué de se vautrer sur le plancher de bon matin !

*Et je suis où là ? *

Bon, d'abord, il devait quitter sa posture maladroite. Se remettant debout, il se frotta la nuque. Qu'il était raide....ses muscles protestaient en courbatures. Doucement, il se rappelait où il se trouvait et pourquoi. Brièvement, il regarda ses phalanges. Elles étaient encore un peu rouges et enflées. Il les plia et les déplia. Demain, il n'y paraîtra plus. Soupirant des dégâts qu'il s'était infligés à lui-même, il se traita mentalement de pauvre imbécile et alla se regarder dans le miroir. Bien qu'il ait dormi comme une souche, il avait encore des cernes un peu sombres sous les yeux. Ca aussi, demain soir, après une autre bonne nuit de sommeil, cela n'y paraîtra plus. Passant une main sur son visage pour chasser les dernières pensées, il entreprit de se changer. Le seul point positif de cette nuit passée était qu'il n'avait pas fait de cauchemars. C'était stupéfiant même, avec tout le panel de souvenirs torturants qu'il avait remué dans sa tête... Etait-ce un signe

La chemise empruntée fut laissée sur le lit, avec draps et couvertures repliés vers le pied du lit pour laisser respirer l'ensemble. Vérifiant qu'il n'oubliait rien, tâtant sa ceinture pour vérifier que tous ses effets étaient en place, il n'avait plus qu'à mettre les bottes. Mais en entendant des petits pas marteler les escaliers et le sol de la salle à manger, il décida d'attendre un peu avant de sortir. Il ne voulait pas provoquer de questionnements chez les gosses qui logeaient ici dans l'orphelinat. Ne sachant pas si Géorjian aura prévenu les bambins de la présence d'invités, il resta un petit moment derrière la porte. Une fois que le calme parut être revenu, il ouvrit la porte et tendit la tête dans le couloir. Personne. Très bien. Ne voulant pas s'imposer pour quoi que ce soit à l'intérieur, il se dirigea vers la porte d'entrée et mit le nez dehors. Nez qui fut agressé par l'air frais matinal.

Il fronça le nez, resserra sa cape un peu plus sur ses épaules, son cou et sa poitrine. La journée, bien que fraîche, s'annonçait belle. Le soleil encore timide en luminosité réchauffera bientôt l'air et le sol, faisant disparaitre le léger givre de cette nuit... C'est avec un temps pareil qu'il n'aurait pas refusé de sauter dans une rivière à l'eau bien froide pour faire ses ablutions du matin. Un bon coup de fouet après la veille complètement.... effarante. C'était le seul mot qui lui vint pour résumer tout ce qui s'était passé... Tiens d'ailleurs, en y songeant, où était Beldurande ? Le Professeur avait mis de rien, un peu ramassé à cause de lui. Il entendit des enfants en train de rire, et de crier joyeusement. Ah ! Il était là bas, non loin d'un chêne centenaire qu'il crut reconnaître, par la taille et la forme du tronc. Il regarda l'arbre... il porta une de ses mains à hauteur de ses yeux... Les traces de la veille finiront par partir.... et même de suite, car il avait oublié de mettre ses gants ! Il les remit et regarda le Professeur faire une étrange bataille avec des boules de couleur jaune... Hum.. y avait pas assez de neige pourtant pour faire des boules.

Une idée lui vint.... Le givre qui couvrait un peu le sol herbeux n'était pas bien épais, mais peut être que s'il brassait bien avec ses mains... Il se baissa et entrepris de passer sa main comme une faux dans l'herbe, essayant de rassembler ce qu'il put un peu de cette matière gelée. Il ne réussit pas à rassembler quand chose, si ce n'était qu'une ridicule boule. Bon, c'était mieux que rien. Puis, d'un étrange sourire en regardant le Professeur, il tendit sa main au dessus de sa petite création glacée et appela sa magie. Puis, il tourna la tête vers Beldurande.... Lui envoya sa petite boule glacé droit sur lui....Quitte à commencer cette nouvelle journée de bonne humeur, autant le faire de manière fallacieuse non ?

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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyLun 9 Jan - 17:30
Le Professeur s’amusait gentiment avec les enfants en compactant des petites boules de pollen inoffensif dans ses mains et en les jettant sur les mômes, ils couraient en cercle autour de lui en riant tandis qu’ils tentaient avec plus ou moins de réussite d’esquiver les projectiles et s’esclaffaient lorsqu’ils se faisaient toucher… avant d’éternuer inévitablement.

”Si je vous touche c’est la démangeaison assurée, allez allez les enfants réflexe!” Il lança une boule qui alla atterrir sur le sol, se dispersant par terre.

Alors qu’il reformait une boule dans ses mains, il eut tout juste le temps d’apercevoir quelque chose lui foncer dessus dans la périphérie de sa vision, son oeil le plus à droit captant le mouvement fulgurant qui visait sa tête. Si ça avait été un sort en plein combat il aurait pu en mourir ou être sérieusement blessé, ses réflexes à lui étaient rouillés depuis fort longtemps. Heureusement pour Bel, en lieu et place d’une blessure il ne ressenti que le froid humide d’une petite boule de givre friable s’écrasant sur sa joue. Il fit volte-face l’air faussement furieux et prenant un ton de grand méchant de conte de fée:

”AAAAARH LEQUEL DE VOUS A… fait… ça.” Il aperçut Donovan devant le cadre de la porte, un grand sourire espiègle au visage.

”Aaaah, c’est le plus grand enfant des trois hein?”

Répondant à ce sourire moqueur par un air assuré, Beldurande tandis une main au sol et généra une boule de boue bien liquide de la taille d’un ballon qu’il fit léviter dans sa main, regardant le Lieutenant avec une expression de supériorité sur son visage il lui fit:

”Eh bien alors mercenaire, on a pas le rapport de force?” D’un mouvement de bras, il tira la boule en direction du soldat sans y mettre la pleine vitesse, ça restait de la boue et ce serait toujours plus facile à retirer du mur que des vêtements.

Ce que Beldurande n’avait pas prévu cependant, c’était qu’en même temps que Nordan esquiva, la porte derrière lui s’ouvrit sur Géorjian et que celui ci se prenne le projectile en pleine poire. Celui ci sursauta mais ce n’était pas une bonne réaction à avoir dans un cadre de porte, et il se cogna contre la poutre de soutient au dessus de lui. Le pauvre elfe se tenait la tête pleine de gadoue entre les mains, tandis que Beldurande restait fiché là penaud devant le concours de circonstances qui venait de se dérouler. Les enfants éclatèrent de rire devant l’infortune de leur soigneur, et quelques uns sortirent de l’intérieur pour venir l’aider à se nettoyer et à se relever.

”Ah je suis désolé Géo, j’essayais d’attraper un plus gros poisson mais tu fait un fier trophée toi aussi ha ha ha, rien de cassé?” Reportant son attention sur l’Estien, il prépara deux nouvelles boules de boue, une dans chaque main et prit une posture aggressive. ”Les enfants prenez en de la graine, j’ai été champion de balle au prisonnier de Gyldnebjerg en 1954, vous allez en prendre plein les mirettes.”

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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyLun 9 Jan - 18:58
L'Estien se retint à peine de rire quand sa petite boule givrée arriva à destination et provoqua un faux air de colère chez le Professeur. Il ne le savait pas comme cela tiens. Et effectivement, il avait un large sourire espiègle aux lèvres quand Beldurande se rendit compte que la petite attaque humide et froide venait de lui. Il avait croisé les bras, pendant qu'il fixait l'Elémentaire. Et il essaya de maintenir le sourire en voyant ce qui arriva pour répondre à son espièglerie. C'était limite de la triche ! Lui, il n'avait fait qu'envoyer une boule qu'il avait formé de ses mains.

Il décroisa ses bras et pointa un index vers le Professeur.

''N'espérez pas m'avoir, Professeur ! ''dit-il non sans libérer un ricanement presque moqueur.

Et la boule de boue fusa vers lui, dans une vitesse qu'on pourrait classifier de raisonnable. Mais qui allait vite quand même ! Artane s'était tenu prêt et sut l'esquiver en se jetant sur le côté. Hélas, en s'écartant, la ligne de tir boueux s'était prolongée vers le porte, qui s'ouvrit et la sphère boueuse suintante termina radicalement sa course non pas dans la tête d'Artane, mais en plein dans le visage du malheureux Géorjian. Artane demeura figé, contemplant la cible pas prévue.

''Ca va Géorjian ? ''demanda-t-il, avant que d'autres enfants, dont certains costauds, entreprirent d'aider leur mentor en l'aidant à se relever et à retirer la boue qui commençait à détremper ses habits touchés. Puis, il reporta son attention, les deux protagoniste à ce combat de

''Rapport de force disiez-vous, Professeur ? ''Il gardait son attention sur l'Elementaire qui venait de faire surgir deux nouvelles boules de boue, une à chacune de ses mains. Doucement, il s'écarta de Géorjian et des enfants présents venus à sa rescousse. Autant limiter les dommages collatéraux de terre mouillée.

''Attention, le champion, vous pourriez avoir de drôles de.... Ohhhh !

Une boule de boue fila déjà sur lui. Artane tendit ses deux mains en avant, pour créer un bouclier. Autant employer ce qu'il avait à portée de main non ? La première s'étala dans un mur invisible. Mais la seconde passa, car Artane n'avait pas l'habitude d'employer ce sortilège. Résultat ? Le projectile s'écrasa en plein dans sa tronche et le fit basculer en arrière. Il tomba, dos au sol, bras en croix et ne remua plus...Ah si, il remua, se relevant pour passer ses deux mains sur son visage, essayant de retirer un maximum de boue, tout en crachotant ce qui avait coulé dans ses narines et sa bouche.

''Pfeu pfeu....Une sur deux, Professeur ! Pfeu.... ''

Puis, il se laissa retomber en arrière, commença à éclater de rire, comme un grand enfant. Il s'avouait déjà un peu vaincu, pour plaire aux enfants, qui connaissait Beldurande. Il aurait pu se permettre de répliquer d'une certaine manière pour lui rendre une partie de sa boue, mais autant laisser la part belle, juste pour le plaisir des gosses. Et il continua de rire, limite à en avoir mal aux joues.

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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 EmptyMar 10 Jan - 2:07
Avançant d’un pas menaçant avec ses deux boules dans les mains, Beldurande était pour une fois autorisé à dire qu’il portait ses couilles et ce littéralement. Il n’y avait maintenant plus qu’une quinzaine de mètres qui le séparait de sa cible acquise et il n’allait pas se laisser abattre si facilement. Entendant Nordan répondre avec répartie à sa provocation, l’Essence rigola doucement sans quitter celui ci du regard. Ils se tenaient debout les yeux dans les yeux, les mains prêtes à dégainer comme des flibustiers akkatoniens au milieu d’un village.

La tension était palpable, il n’avait que deux chances, s’il ratait l’Estien aurait de quoi répliquer et l’emporterai. Il devait protéger l’orphelinat de la menace Nordan. Soufflant du nez une dernière fois, Bel glissa son pieds droit vers l’arrière, regardant son adversaire brandir ses bras devant lui en signe de protection. Ha, si tu penses que ça va suffir! pensa le mage.

”Réflexe!”

Dans le même mouvement que sa jambe qui reculait pour prendre de l’élan, il avança son bras gauche pour envoyer la première orbe de gadoue, celle ci alla s’écraser contre l’air manipulé par son adversaire. Esquissant un sourire triomphant, Beldurande pensait la victoire déjà sienne, certes cette boule n’avait pas touché mais ce n’était pas son bras fort qui l’avait lancé, de l’autre côté il tenait son bras droit en retrait et avec tout l’élan qu’il avait gagné, il envoya la seconde sphère en lobe vers son ami… et fit mouche!

”PAW HA HA HA. Victoire!” Il avait perdu l’habitude de s’amuser de manière aussi légère, et à la vue de son camarade qui riait de manière incontrôlable au sol, il se fendit aussi d’un fou-rire. ”Ah ha ha ha ha hhhhh ahahahhh ouhhouuuuuh hiHIAAHAHAHA ohooo oh j’ai mal, aaah ha ha j’ai mal… J’en peux plus…”

Ils se la donnèrent pendant bien quelques minutes avant de réussir à reprendre leur calme. Évitant de se croiser du regard parce qu’à chaque fois ils se sentaient repartir dans un élan de rire, Beldurande appela à un cessez-le-feu:

”Bon, oh. Il faut que j’évite de continuer parce que… Parce que ce serait cocasse que je n’aie pas de quoi nous ramener hein. Hfiou.” Il clappa des mains avant de se retourner vers son ancien élève. ”Géo, merci beaucoup de nous avoir accueilli, comme promi je reviens demain, dis moi tu as besoin que je te ramène quoi que ce soit de Lio?”

Alors que celui ci lui indiqua d’attendre pendant qu’il lui apportait une petite liste de courses, Beldurande se retourna vers le soldat:

”Prêt à repartir?”
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MessageSujet: Re: Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) Après le sauvetage, le naufrage (Beldurande) - Page 2 Empty
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