27 Août de l’An 2000 de l’Âge d’Acier

Aujourd’hui, Otmar était à nouveau à son bureau au palais, comme souvent pour remplir de l’administratif ou bien recevoir quelques personnes avec qui avoir un entretient à titre professionnel. Parmi ces personnes, étant donné qu’il se rendait compte qu’aujourd’hui son travail n’était pas trop chargé, se trouvait la jeune Abigale. L’amie de sa fille qui était encore en bonne partie en formation, mais qui se relevait déjà prometteuse, les instructions ayant pas mal statuée qu’elle était particulièrement douée pour se faire discrète, chose utile évidemment en tant qu’espion, surtout ceux qui voulaient se faire discret.

Quoiqu’il en soit, Otmar voulait la voir aujourd’hui, pour s’entretenir sans doute de cela, mais aussi voir si son apprentissage en langue se passer bien et donner son aval. Après tout, comme c’était lui qui l’avait recommandé au service, les fonctionnaires supervisant ce dernier s’attendaient à ce qu’il supervise un peu de temps en temps, même si au moins ces derniers n’étaient plus trop sceptiques maintenant. Il fallait dire, les gens avaient tendance à se méfier quand un politicien recommandait quelqu’un au pays, mais comme la méritocratie semblait fonctionner tout de même pour cette fois-ci…

Quoiqu’il en soit, ainsi la jeune Abigale revenait dans son bureau comme la dernière fois, peut-être vêtue différemment comme il lui avait demandé de mettre un habillement qui lui semblerait aller pour le service. Abigale se leva alors comme la dernière fois et lui tendit la main depuis l’autre côté du bureau, tout en disant, en Ikhyldien, des formules de politesses de base.

« Bonjour jeune Abigale, comment allez-vous ? » Rien de bien compliqué, masi il n’avait pas envie de la matraquer aussitôt avec une discussion complexe dans cette langue qui était quand même assez difficile à apprendre soyons sincères. Quoiqu’il en soit, restait à voir si elle voulait faire une petite démonstration de son côté à ce sujet.

Cela faisait vingt-quatre jours que la rousse avait quitté les bureaux de l’empereur pour entamer sa formation. Elle avait été assidue et attentive aux tâches que l’on lui confiait dans cette première phase de tests, sans manquer à les compléter convenablement. Elle avait donc ainsi pu permettre à ses formateurs de mieux estimer ses capacités et de planifier les prochains entraînements qui lui seraient adaptés. En attendant cela, elle avait tout de suite commencé à apprendre l’Ikhyldien avec un professeur attitré, mais surtout du travail personnel.

C’est donc une fois arrivée dans le bureau de l’empereur que, habillée d’un ensemble plus léger pour la saison et pour sa profession, elle lui serra la main par convention. Les vêtements qu’elle portait était légers et souples, principalement un short en jeans, ses inséparables bottines, une ceinture sur lequel elle pourrait y accrocher divers outils, ainsi qu’un haut ne couvrant que sa poitrine, et pourtant bien maintenu par une sangle au niveau du diaphragme. En ajoutant à cela son artefact bien enfoncé sur sa tête, et une paire de mitaines utiles à l’adhérence et aux manipulations précises. Une tenue plus adaptée à se faufiler incognito et à s’infiltrer en toute discrétion.

Une fois la main serrée, la rousse sourit joyeusement en entendant l’empereur parler Ikhyldien. Face à ce défi que l’homme lui lançait, l’Akkatonienne ne pouvait se résoudre à ne pas le tenir, et lui répondit avec l’audace d’essayer dans une langue qu’elle ne maîtrise pas.

Je vais bien ! Et vous ? La langue est compliquée, mais j’ai appris les phrases de base. J’apprend dur chez moi.

Une phrase compréhensible mais sûrement loin d’un langage très élaboré et capable de se débarrasser de plein de petites phrases en une seule. Les conjonctions de coordination, ce n’est pas encore trop ça, surtout en vingt-quatre jours.

Mais elle avait tenu tête, et avisait l’empereur avec son air habituellement jovial. Elle attendait de voir ce qu’il avait à lui répondre tout en s’asseyant sur la chaise qui lui fut attribuée.

Otmar écouta patiemment la jeune femme qui lui tînt une phrase dans un Ikhyldien très acceptable par rapport à ce qu’il aurait pu s’attendre d’elle en si peu de temps, il hocha donc la tête d’un air légèrement amusé, ce avant de dire satisfait en s’asseyant sur son fauteuil avec une élégance somme toute naturelle pour lui.

« Je vais bien moi aussi, même si je n’ai pas beaucoup de temps libre dernièrement. » Répondit-il cette fois-ci en Akkatonien, signe qu’il n’allait pas non plus rallonger trop longtemps son petit interrogatoire, il n’était pas là pour la mettre possiblement mal à l’aise après tout. Puis sur ce il s’accorda un instant de réflexion, avant de dire d’un air entendu.

« On m’a déjà fait beaucoup d’éloges sur vos talents en discrétion, des éloges qu’on ne fait pas en général à une recrue, mais à un vétéran des services d’infiltration ou des commandos d’élites si vous voyez ce que je veux dire. Je gage que Teïder a dû être très instructif pour vous à ce sujet. » Oui, après tout ça paraissait être l’une des bonnes raisons pour expliquer cela. Il laissa quoiqu’il en soit un petit temps à la jeune femme pour apprécier cet état de fait qui était à son avantage, puis il ajouta patiemment.

« Je serais curieux de voir cela de mes yeux si vous le permettez. J’ai moi-même disons quelques intérêts dans ce domaine et quelques compétences… Que vous jugerez peut-être impressionnantes, mais j’aurais peut-être beaucoup à apprendre de vous. Cela vous intéresse ? En plus de confirmer mes attentes à votre sujet, vous me rendrez ainsi service. » Une demande bien étrange de sa part, il ne manqua néanmoins pas de préciser au passage. « En échange évidemment, vous apprendre deux trois choses pour faciliter votre apprentissage de l’Ikhyldien, sera évidemment la moindre des choses, qu’importe si cela me prend un certain temps. » Restait donc à voir si ça lui allait.

La rousse était satisfaite d’avoir pu tenir ces quelques phrases qu’elle avait apprises, et surtout compris ce que voulais lui dire l’empereur. Après ce petit échange, somme toutes simple et loin de conversations complexes douées de sens et de subtilités multiples, la rousse reprit la parole en Akkatonien après que l’empereur en ai fait de même, écoutant ses dires avec attention tout en acquiesçant. Pour sûr, un sourire s’afficha sur son visage, un sourire de fierté et de satisfaction de recevoir ces compliments, auquel elle ajouta.

Eh bien, me voilà fière de savoir que mes compétences sont à la hauteur de vos attentes et de celles de mes tuteurs ! Il est vrai que Teïder m’a été très formateur, après tout c’est un standard pour ne pas se faire trop remarquer. Moins l’on nous voit, mieux c’est, dans l’idée.

Puis, elle acquiesça à la requête de l’empereur simplement en s’apprêtant donc à lui répondre. Ce dernier souhaitant en apprendre d’elle sur ses talents de discrétion, elle ne pouvait s’en sentir plus honorée qu’en ce moment même, et était heureuse de pouvoir enseigner son savoir faire. Alors, elle n’hésita pas une seconde, et répondit.

Eh bien, je pourrais vous montrer ce que je sais, en effet. Et ce serait volontiers que je vous apprendrai des techniques et astuces que je met en oeuvre. Du moins, les petites erreurs à éviter pour ne pas se faire repérer ! Tout d’abord, je dois dire que j’ai toujours eu le pas léger, et puis, j’aimais bien me déplacer sans bruit dans la maison pour chiper quelques bonbons… Ce n’était pas très bien, mais formateur ! Enfin, j’imagine que nous allons nous trouver un endroit plus propice, ou bien nous resterons ici ? Si vous avez des questions, n’hésitez pas, pour sûr !

Elle acquiesça vivement sur ses mots pour les appuyer, tout en maintenant son regard dans celui de l’empereur, avec une pointe de détermination.

Otmar n’allait pas en parler ici, mais il savait en effet ce que c’était que Teïder, même s’il n’y était pas allé pour les mêmes raisons que la jeune femme et pas vraiment pendant aussi longtemps. Un pays dans lequel il se passerait bien de revenir, mais où il avait pour la seule fois de sa vie fait couler le sang de ses propres mains. Le genre d’acte qui l’avait plutôt marqué, même si dans les faits il ne l’avait pas vraiment regretté depuis. Surtout après ce qu’avait fait l’homme qu’il avait tué, il se souvenait encore avec amertume après tout de la perte de l’être cher qui l’avait motivé à faire ainsi. Depuis ? C’était un peu passé, mais il en était toujours amer, après tout il avait beaucoup d’amis, des amants aussi, même si pour le coup il ne s’était plus vraiment attaché à ce point là à un autre être de façon intime. Enfin, ce n’était pas le sujet de toute façon, notons juste qu’il avait une certaine amertume envers ce royaume de fanatiques sanguinaires.

« Un endroit plus propice pour cela serait bien en effet. Dans ce cas, sortons discrètement du palais pour commencer. Il est plus facile heureusement d’en sortir discrètement que d’y entrer. Je pourrais au passage voir votre talent de mes propres yeux. » Dit-il alors non pas en se dirigeant vers la porte par laquelle Abigale était entrée, mais vers une bibliothèque de laquelle il tira un livre, actionnant un mécanisme qui ouvrit simplement un passage. Rien de bien sophistiqué en soit, mais efficace sans doute si l’empereur devait se défiler pour une raison ou une autre. Otmar passa alors par là et si Abigale le suivait peu avant que le tout se referme, elles verraient qu’ils venaient de débarquer dans un escalier… Visiblement il devait permettre de descendre jusqu’au premier étage du palais, ce qui permettrait en effet d’en sortir bien plus facilement que d’y entrer, surtout si ce passage secret était conçu pour n’être utilisable que dans un seul sens.

L’Empereur était d’accord pour entamer les exercices, et invita Abigale à le suivre. Et pas si simplement que ça ! Il surprit la technologiste directement en actionnant le mécanisme d’un passage secret. En effet, quand il disait discrètement, c’était très discrètement, et il n’y a rien de mieux qu’un bon vieux passage secret pour se la couler douce sans que personne ne se rende compte de rien. En tous cas, c’était quelque chose qui plu particulièrement à la technologiste de voir de ses propres yeux un tel mécanisme s’enclencher sans qu’elle n’ai pu remarquer quoi que ce soit.

Sans attendre, Abigale s’engouffra dans le passage à la suite d’Otmar en restant derrière lui. Elle eut réagit assez tôt pour entrer à la suite de l’empereur avant que le passage ne se referme sur eux deux, et la technologiste s’engagea dans l’escalier qui se trouvait juste derrière, et que l’empereur emprunta déjà pour descendre très probablement jusqu’au premier étage. La rousse suivit l’homme le plus discrètement possible, étant en quelques sortes quelque chose de naturel pour elle, dans le plus grand des silences alors que les bruits du palais retentirent, quelque peu étouffés, dans l’escalier secret qui se frayait un chemin entre les murs et cloisons sans que personne ne puisse se douter de son existence.

Une fois les marches descendues, Abigale attendit en tout premier lieu de voir ce que comptait faire l’empereur, et surtout où pouvait bien les mener l’escalier. En effet, sortir du palais discrètement, c’est une bonne chose, mais savoir où on débouchait pour ensuite savoir où se diriger pour partir en était une autre, et bien plus primordial. Oh tiens d’ailleurs, tant qu’elle était dans l’escalier avec lui, Abigale se permis de lui demander à mi voix.

Oh, au fait. Comment se porte votre fille, vous avez des nouvelles j’imagine ?

L’escalier était assez profond et visiblement les fit descendre un petit moment, ce pour déboucher dans ce qui semblait être un autre bureau à un étage inférieur du palais. Un bureau vide, mais pas mal remplis de meubles, documents et autres fioritures.

« C’est le bureau du capitaine de la garde du palais. Il doit être actuellement occupé ailleurs, pour sortir directement du palais ensuite… » Il sembla s’approcher d’un mur aux allures vides, à part un petit trou discret dedans et approcha son œil. Et au bout de quelques instants… Un clic se fit et une autre ouverture s’enclencha pour révéler un nouveau tunnel.

« Celui-ci débouchera sur le hall d’entrée, à partir de là il y a moyen de sortir du palais sans se faire contrôler par chaque garde qui passe. Je suppose que nous pourrons commencer votre petite démonstration une fois sortis du palais alors. » Oui, il préférait pour diverses raisons ne pas faire cela dans le palais après tout. Que ce soit pour le confort et aussi éviter d’éprouver les défenses du palais.

« Lilyneska ? » Dit-il sinon un peu curieux à la question de la jeune amie de sa fille, avant d’ajouter pensif. « Elle va parfaitement bien de ce que je sais. Elle a commencée depuis peu son service militaire pour pouvoir acquérir la citoyenneté complète, je suppose que c’est pour cela que vous ne vous êtes pas croisées récemment. Mais je ne doute pas que cela se passera parfaitement bien pour elle. » Ce avant de demander alors qu’il pénétra dans le nouvel escalier, en s’attendant sans doute à ce qu’Abigale le suive.

« Vous avez fait le votre vous ? Elle aurait probablement été contente de vous croiser pendant le sien, mais après si vous désirez la voir, elle a de temps en temps des permissions, profitez en. Si vous désirez, j’évoquerai cela avec elle. » Cela ne semblait pas spécialement le déranger après tout il était content que sa fille se fasse des amis au pays. C’était une aide comme une autre à une intégration rapide.

Les voilà arrivés dans le bureau du capitaine de la garde, où Otmar ne fit pas attendre la jeune rousse avant de dévoiler un autre passage. Impressionnant ! Elle examinait l’encadrement de l’ouverture avec intérêt, tentant de s’imaginer quels mécanismes pouvaient s’y trouver pour faire en sorte qu’un tel passage soit possible… Quoi qu’il en soit, elle le suivit sans attendre, acquiesçant à ses paroles, comme quoi en effet faire cela à l’extérieur serait très probablement meilleur.

Puis il répondit à sa question concernant son amie, et sourit doucement en apprenant qu’elle se portait bien. Après tout, Abigale appréciait plutôt bien la jeune Thérianthrope et se souciait de son bien-être. C’est à quoi elle répondit aux paroles de l’empereur avec un certain entrain qui ne manque pas à la petite génie.

Oui, en effet ! Je suis heureuse d’apprendre que ça se passe bien. Après tout, c’est une belle expérience ! Vous avez raison, il n’y a pas de raisons que cela se passe mal, Lilyneska sait s’y faire pour sûr.
Quant à moi, oui j’ai fait mon service militaire ! A quinze ans précisément, avant de rejoindre Teïder. Il ne me manquait plus qu’à avoir la majorité, je suis rentrée au pays à dix-sept ans et me voilà citoyenne ! C’est vraiment quelque chose qui me tient à coeur, je me sens engagée pour mon pays. D’autant plus pour ce statut que vous m’accordez, je ne peux me sentir qu’honorée !

Elle marqua un temps de pause avant d’ajouter à sa proposition.

Oh, oui ! Je serais ravie s’il existe la possibilité de la voir durant ses permissions ! On aura plein de choses à se dire, je suis sûre qu’avoir son retour en tant que regard extérieur sur ce qu’elle fait durant son service sera très intéressant. En tous cas, je serais très heureuse de la revoir.

Il ne doutait guère de l’affection amicale que se portaient mutuellement Lilyneska et Abigale, au contraire même et ce n’était pas un mal en soit. Lilyneska pendant longtemps n’avait jamais eu d’amis ou presque à cause de son passé difficile dont tout deux parlaient rarement. Il faut dire, si les Duchés du Sud pouvaient être un beau pays, il était aussi impitoyable envers certains qu’importe leur âge.

« C’est une bonne chose de se sentir prêt à agir pour le bien de son pays. L’empire nous offre beaucoup de choses qu’il ne pourrait offrir si beaucoup n’étaient pas motivés à son bien être ou même ne croyaient pas en ses valeurs. Soutenir les faibles et les nécessiteux, assurer la sécurité de la nation, garantir les libertés et l’individualité de chacun quelque soit sa race, mais aussi faire en sorte que nous vivions tous mieux au sein du pays que si nous étions en dehors. C’est cela qui fait la grandeur d’une société, pas juste le fait d’avoir la plus grosse armée. » C’est cela en tout cas qui arrivait à motiver pas mal de patriotes à servir sous les drapeaux sans forcément avoir des désirs belliqueux au fond d’eux ou spécialement envie d’action. Même si il y avait aussi évidemment les orphelins élevés dans des établissements Draenor qui pour beaucoup finissaient par vouloir aller dans l’armée. La chose pouvait être moralement douteuse après, mais en général si l’état arrivait à convaincre ceux qu’il élevait de lui être fidèle sans forcer l’amour envers-lui, au moins ça voulait dire que ces enfants n’était pas trop maltraités.

« Elle revient des fois pendant les week-ends, je vous préviendrai donc. » Conclut-il quoiqu’il en soit au sujet de Lilyneska alors qu’ils débouchaient sur un hall d’entrée assez remplie. Pas bondé, mais il y avait beaucoup de citoyens dans les environs venir remplir des papiers, ou pour d’autres raisons administratives et personnelles. En plus évidemment des fonctionnaires locaux et du service de sécurité. Une grande entrée assez impressionnante tout en piliers, décorations, passages vers le reste du palais, files d’attentes et réceptions. Comme l’entrée d’une mairie on pourrait dire, en beaucoup plus majestueux.

« Je pense que nous pouvons commencer ici, je suppose que nous pourrions profiter de la foule pour sortir sans êtres remarqués des gardes ? Il va falloir faire avec le fait de garder le visage découvert, ça risquerait sinon d’être suspect. » Son visage était assez connu après, mais même avec cela il y avait moyen de passer inaperçu avec le bonne attitude et en jouant sur le fait qu’en général les gens ne remarquaient pas instantanément un visage connu si on avait la bonne attitude.

Pour sûr, Abigale voulait revoir son amie et discuter un peu avec elle, ne serait-ce que pour passer un moment agréable. Alors, aux dires de l’empereur, elle acquiesça en toute simplicité en manifestant son enthousiasme à revoir Lilyneska sous peu, et qu’elle attendrait très probablement sans patience un retour de l’empereur à ce sujet.

Quoi qu’il en soit, les paroles de ce dernier sur le patriotisme que porte Abigale, et plus généralement le peuple Akkatonien, satisfa la jeune rousse. Son enthousiasme de se sentir active pour l’empire dont elle fait partie était déjà fort, et les paroles de l’empereur ne firent que renforcer cette idée de rendre volontiers un service envers cet empire qui chérit tant ses citoyens. Discuter avec Otmar était intéressant, et elle pouvait désormais en être convaincue ; leur pays est entre de bonnes mains.

C’est alors que le duo sortit du passage dissimulé pour déboucher dans un hall à l’entrée. Alors, s’avançant vers la foule, Abigale continua la discussion avec l’empereur, toute sourire.

Eh bien ! Commençons par la première leçon ; la discrétion c’est savoir se faire remarquer ! Après tout, quoi de plus suspect qu’une personne avec une gueule de six pieds de long qui traverse une foule d’un pas précipité sans parler à personne ? Il faut être décomplexé, se sentir naturel, même dans les situations à risque. Craindre, c’est augmenter les chances que ça n’arrive ! Alors, soyons tranquilles, et marchons comme de vieux amis.

Une fois les directives données rapidement, elle reprit en gardant son sourire.

D’ailleurs en parlant de ça, j’ai planché sur un tout nouveau projet dernièrement ! Un groupe d’ingénieurs et de chercheurs qui cherchaient des mains fortes pour leur projet. Ils le surnomment “le projeteur d’images animées”. De ce que j’en sais, c’est pour pouvoir projeter une série d’images sur une surface, un moyen d’enregistrer des séquences de vie et de les projeter. Comme la photographie, mais ce n’est plus figé ! Enfin, ça va me permettre de travailler l’optique. Et toi alors, tu fais quoi de tes journées ?

« Je vois l’idée, je suppose que tant que je n'en fais pas trop, les gens ne remarqueront pas forcément qui je suis sans un examen approfondit de ma personne. » Dit-il pensif aux conseils d’Abigale qui lui proposa donc de marcher ensemble dans la foule comme si de rien n’était, pour les gardes du palais par contre. Il supposait qu’il faudrait compter sur l’opacité de la foule pour dissimuler plus ou moins leur présence à la vue de ces derniers.

Ils entreprirent donc la chose et glissa juste pensif en pensant que ce serait certainement une bonne idée.

« Tâchons d’éviter de nous approcher des gardes tout de même. Tous ne me connaissent pas, mais certains gardes impériaux rôdent dans les environs et eux ne seront probablement pas dupes s’ils me voient. Ce n’est pas disons la première fois que je disparais du palais sans prévenir. » Il était du genre à ne pas aimer être tout le temps surveillé même pour sa sécurité, même s’il est vrai que ce n’était pas forcément des plus prudent. Quant au dernier sujet qu’aborda la jeune femme. Il y répondit agréable.

« Ce projet sur lequel vous travaillez a l’air intéressant. C’est pour quelle utilité ? Le loisir ? J’ai l’impression en tout cas que ça parlerait aux gens travaillant là dedans. Quant à moi, en dehors de mon travail, je lis, je m’occupe de ma fille et dernièrement je me passionne assez pour les automates. Cela vous surprendra peut-être, mais je suis assez connaisseur de comment ils marchent et les entretenir. Si cela vous intéresse, je vous montrerai un jour les automates en ma possession. » Après, on pouvait sans doute les voir assez souvent en sa compagnie, mais en soit ce n’était pas forcément systématique.

Et alors qu’il disait cela, ils approchaient de la grande porte qui menait à la sortie, où il fallait passer avec un ou plusieurs groupes de personnes si possible se disait-il, car sinon les gardes poster pour surveillés celle-ci eux, auraient peu de chances de ne pas le reconnaître.

Leur avancée dans la foule était déjà bien entamée, et malgré la discussion et cet air peu préoccupé participant au fait de ne pas se faire remarquer, Abigale n’en était pas moins attentive aux alentours et calcula en temps réel les potentiels événements pouvant les faire repérer aisément. Chose qu’elle s’appliqua à éviter en dirigeant minutieusement et tranquillement sa route, vers la porte du palais. Sans compter le fait que les gardes étaient en capacité de reconnaître l’empereur du premier coup d’oeil, il fallu à l’aventurière user d’un peu de ruse.

C’est donc lorsqu’un attroupement de chercheurs, venus là pour quelconque raison, se détacha de la foule générale, qu’Abigale entraîna l’empereur pour s’y dissimuler et se laisser guider vers la sortie. Elle se fit un peu de place, dirigeant l’empereur aux côtés des chercheurs les plus grands pour être sûrs qu’Otmar ne se fit pas repérer aisément. Pour sûr, elle ne manquait pas un détail et pensa mûrement en temps réel à chaque pas à faire pour optimiser leur réussite.

Ceci n’empêcha bien évidemment pas la rousse de répondre aux interrogation de l’empereur.

Cette invention permettrait d’être utilisée à des buts divertissants, oui. Après, d’autres ingénieurs pensent qu’un nouveau support tel que celui ci pourrait être utilisé par les administration et l’armée. Après j’ai du mal à me projeter sur les utilisations futures, nous verrons lorsque ce sera en vogue !

Puis, vint le sujet des automates, qui intrigua plus particulièrement Abigal. Alors, elle leva la tête l’air pour aviser l’empereur un court moment, comme pour mieux saisir les mots qu’il avait employé, avant de répondre franchement avec un grand sourire, non sans veiller sur leur fuite en discrétion.

Ah oui, les automates ? C’est super intéressant ! Eh bien, si vous me le proposez ! Je ne pourrais dire non, ça me passionne la mécanique en général ! Je suis sûre que je peux beaucoup apprendre de vous.

Ils avancèrent donc vers la sortie et en furent rapidement assez proches, celle-ci étant ouverte en grand et aucune fouille générale des arrivants n’étant organisée pour ceux sortant du palais, il y avait certainement moyen d’achever la chose sans trop de mal. Ce qu’ils firent donc en s’intégrant à un groupe de gens sortant du palais qui ne remarquèrent pas tout de suite ces gens qui les collaient un peu, mais pas trop non plus, sans doute trop préoccupés à discuter qu’ils étaient, de leur travail.

Et c’est ainsi qu’ils purent finalement arriver dehors, ce qui voulait dire que maintenant ils pouvaient certainement commencer un véritable entraînement. Quoique, avant ils procédèrent sans doute au fait de s’éloigner encore un peu du grand édifice public, car il restait très possible encore pour lui de s’y faire repérer si une des quelques patrouilles environnantes le reconnaissait.

« De toute façon, toute technologie finit par obéir à divers buts, souvent bien différents de ceux imaginés à la base. Il faut je suppose être avant tout fier des nouvelles possibilités que cela offrira à tous et surtout des changements que cela pourrait apporter à la société. Après tout chaque innovation développée par nos ingénieurs, c’est un nouveau changement pour l’empire, dans son organisation et le mode de vie de ses citoyens. » Oui, après tout les grandes ou petites inventions pouvaient avoir de multiples conséquences. Que ce serait-il passé après tout si l’invention de la poudre à canon n’avait pas révolutionné une partie de l’arme de la guerre ? Peut-être se battraient-ils encore comme les pays magiques et en seraient-ils restés un.

« Après, je ne suis pas quelqu’un qui sait fabriquer les automates, surtout les bricoler et les entretenir. Mais disons que comme je pratique cela un peu comme un autodidacte j’ai pu apprendre certaines choses intéressantes. Je trouve passionnant après tout que nous puissions ainsi donné une apparence ou véritable vie à du métal à la base inerte... » Enfin alors qu’il disait cela, ils étaient assez loin du palais, il demanda alors pensif tandis que la ville les entourait.

« Je suppose que nous pouvons débuter un autre aspect de la leçon maintenant, sauf si vous voulez que nous nous rendons ailleurs avant ? » Oui, après tout personne ne l’avait encore reconnu au moins.

Ah ça, l’avancée technologique est merveilleuse et primordiale ! Tout ce que l’on découvre au fil du temps permet une multitude de choses autant imaginées comme faisables par cette dernière que par les détournements que beaucoup font. Pour sûr, c’est passionnant. Alors participer à ce projet est pour moi à la fois intéressant d’un point de vue apprentissage qu’implication dans l’avancée de la technologie !

Voilà une vision très dirigée progrès et enthousiasme. Une fois éloignés du palais, elle leva le nez vers l’Empereur pour écouter ce qu’il avait à dire au sujet de ses automates avant d’acquiescer tout autant pour y répondre, intéressée par ce sujet aussi.

Oui, je comprend. Beaucoup ont des connaissances dans un domaine par passion ! Après tout ce n’est pas plus mal d’apprendre par soi même et se débrouiller à la hauteur de ses moyens. Je ne fonctionne presque que comme ça désormais ! Avoir le matériel sous la main, un guide préalable pour me donner une direction, et puis j’essaie, je teste, j’apprends ! Enfin, vous avez parfaitement raison, c’est fascinant de voir ce que l’on peut faire d’une base métallique, surtout en regardant les automates ! Le plus fascinant encore je trouve sont les gens qui se font prothétiser intégralement. Seul le minimum organique est dans cet automate qui leur sert de corps, et tout fonctionne parfaitement bien ! Pensée, actions, et ça augmente même leurs capacités physiques ! Mon tonton a totalement changé comme ça, c’est incroyable. Après forcément dans la famille ça fait un peu bizarre de l’apprendre, mais on s’y fait rapidement. J’ai de bons souvenirs avec lui avant, alors autant profiter du nouveau lui de maintenant !

Pour la suite, elle haussa légèrement des épaules.

Je n’ai pas d’idées d’autre lieu jusque là, enfin ça dépend de ce que vous avez en tête, on peut s’adapter vous savez !

De toute façon, il fallait bien innover et être capable de concevoir des merveilles qui pourraient changer ou améliorer la vie des gens, car la technologie était en concurrence avec la magie qui elle était bien dotée de base. Il avait fallut après tout en faisant ce choix de civilisation pour Akkaton, celui de la technologie en priorité, être capable de tenir le coup en comparaison de pays extrêmement tournés vers la magie comme Ikhyld. Sinon ça n’aurait pas été viable et surtout ça aurait généré beaucoup de mécontentement. Mais bon, après tout la concurrence était stimulante à sa façon…

« Vous êtes donc fascinée par les prothèses ? Vous êtes potentiellement intéressée vous même par le fait de vous en mettre ou c’est juste une fascination intellectuelle ? » Après tout il y avait une différence entre le fait d’apprécier le principe des prothèses et d’en voir et le fait d’aller jusqu’à s’en mettre soi-même, car cela impliquait notamment de sacrifier certaines parties de son corps pour cela. Sauf bien entendu en cas d’accident grave…

Quoiqu’il en soit, la jeune femme n’avait pas d’autres idées de lieu ? Soit, il avait peut-être une petite idée, il lui fit donc signe de le suivre et ils allèrent jusqu’à ce qui semblerait être un ensemble de bâtiments en rénovation, visiblement des demeures qui avaient été construites assez tôt pendant l’histoire de la colonisation de cette province et qui devaient êtres refaites pour répondre à certains conforts et besoins modernes.

« Il n’y a normalement pas grand monde dans les alentours en dehors de quelques ouvriers qui travaillent et techniciens faisant des mesures. Je suppose que c’est un bon endroit pour montrer vos quelques talents pour arriver à ne pas vous faire remarquer. » Restait à voir ce qu’elle en pensait, mais en effet c’était probablement mieux qu’une rue bondée de monde pour s’entraîner calmement.

La technologie, ça oui ! Ca la fascinait. Tout compris, automates, véhicules, outils, divertissement et bien entendu prothèses. Mais à la mention d’Otmar demandant si cela la fascinait au point de s’en installer, elle grimaça merveilleusement bien avec un frisson qui lui parcourut l’échine. Pour sûr, ce n’étaient pas des pensées qui l’attiraient !

Erk, non loin de là ! Je suis fascinée par ce qui est possible de faire, mais jamais je n’accepterais de… De, heu. De remplacer des parties de mon corps par ça ! Je ne suis pas inscrite dans une à la performance, contrairement à certains qui n’hésitent pas à abandonner leur enveloppe charnelle pour toujours être meilleur. Donc non, c’est hors de question, je préfère utiliser des gadgets et engins qui m’accompagnent plutôt que de me les mettre dans le corps.

Elle soupira un moment, la pensée peu ragoutante passant petit à petit, au fur et à mesure que sa grimace s’estompa. Alors, elle reprit ;

Je ne suis pas contre ces technologies non plus. En effet, s’il m’arrive un jour le malheur d’être grièvement blessée au point de perdre certaines de mes capacités, je ferais certainement les démarches pour remplacer ce qui a été perdu par une prothèse de substitution, oui. Et peut-être qu’à ce moment là en effet je pourrais bénéficier de ses avantages et améliorations, après tout ça reste un engin à bidouiller, mais là maintenant je préfère éviter de volontairement me faire charcuter pour jeter des parties de moi à la poubelle à tout va.

Puis elle avisa le lieu où l’empereur avait mené la jeune rousse, l’ambiance étant rapidement devenue calme. Il y avait moins de monde dans un si vaste endroit, sûrement parce que la majorité de la population était occupée à travailler ou étudier dans des établissements conçus pour. Pour sûr, c’était un endroit idéal pour s’exercer en toute tranquillité, ce à quoi la technologiste ajouta.

Eh bien oui, en effet ! C’est plutôt calme. Qu’avez vous en tête ? Dites moi ce que vous voulez voir, et je vous montre. Un défi peut-être, ou des contraintes ?

« Cela peut se comprendre. De toute façon cela reste un choix. » Conclut Otmar aimablement à ce sujet, concernant le fait de remplacer des parties de son corps par des prothèses cybernétiques pour l’améliorer. De toute façon lui-même n’était pas dans cet extrême, la plupart des rares parties du corps qu’il avait remplacé notamment, ça avait été suite à un accident. Une partie du corps qui ne le gênait point maintenant, mais qu’il ne mettait pas spécialement plus en avant que le reste. Quoiqu’il en soit, il était content d’avoir au moins pu avoir la possibilité de faire remplacer ce bras en moins, sinon sa vie aurait sans doute été bien différente, après tout on avait rarement vu un empereur à qui il manquait un bras par exemple, être élu.

Quoiqu’il en soit, ils venaient d’arriver à un endroit où s’entraîner serait certainement plus aisé qu’au milieu d’une rue bondée du centre ville. Cela et les chances de rencontrer une patrouille de la garde impériale sans doute moindre, même si de toute façon ces derniers travaillaient surtout dans le palais, même si ceux en permission pouvaient certes passer une partie de leurs temps en ville.

Quoiqu’il en soit, la jeune femme attendait donc les instructions d’Otmar, qui heureusement avait réfléchir à ce qu’il voulait voir avant de finir ici, ce qui sans aucun doute allait faciliter les choses. Il ajouta donc avec réflexion et une certaine dose de certitude.

« Rapportez moi quelques objets qui se trouvent dans ces maisons désaffectées, du genre peu important ou précieux. Ne vous inquiétez pas nous remettrons le tout en place évidemment après coup. C’est juste pour voir si vous êtes capables de vous introduire dans celles-ci discrètement et de passer l’éventuel surveillance des quelques ouvriers travaillant dans les environs. Si vous pouviez notamment le faire dans les demeures où y a justement des travailleurs, ce ne serait pas plus mal. » Oui, après tout rester discret en présence de personnes restait toujours assez complexe.

L’empereur lança un défi à Abigale. Arrivés dans une zone en construction, et vide de monde si ce n’est quelques ouvriers, ledit empereur incita Abigale à s’introduire dans les bâtisses et voler quelques objets, et ce dans la discrétion la plus totale. Elle se rappela de la fois où elle avait voulu frimer avec ses copains et avait tenté de voler un touriste… Plus jamais elle ne voulait recommencer, elle avait eu la peur de sa vie ce jour là, la dissuadant de voler.

Mais là, c’était l’empereur qui le demandait, et après tout c’était surtout pour voir ses capacités de discrétion, donc… La jeune Abigale ne pouvait refuser, et partait du principe que l’empereur en prenait la responsabilité si elle se faisant surprendre. Alors, elle accepta le défi.

Elle se débarrassa alors de sa paire de bottines, estimant le sol probablement sale mais dénué de déchets dangereux, afin de s’avancer pieds nus vers le regroupement de bâtiments. Ceci devrait faire en sorte d’éviter qu’elle ne fasse trop de bruit et ainsi lui permettre d’autres manoeuvres.

Elle approcha alors d’une maison, dont l’entrée était occupée par un ouvrier qui retapait la devanture de la porte. Afin de répondre convenablement au défi, et montrer ses capacités, Abigale ne voulait pas passer par derrière où personne ne se trouvait, encore moins l’empereur pour la voir. Alors, elle se plaça dans le dos de l’ouvrier d’un pas tranquille pour jauger le mur du bâtiment et l’accès à une fenêtre plus haut. Mains dans les poches, l’air insoucieux, elle se retourna face à la rue pour s’assurer qu’il n’y eut personne avant de s’attaquer à l’escalade.

La difficulté étant de le faire dans le dos de l’ouvrier sans qu’il ne se rende compte de quoi que ce soit, elle fit un bond pour s’accrocher au mur et y prendre appui rapidement pour se lancer dans un nouveau bond, destiné cette fois ci à s’agripper au bord de la fenêtre. Une fois fait, elle se laissa pendre ainsi quelques secondes, temporisant avant de se hisser pour entrer dans la maison. Telle une souris habile, elle avait réussi à rentrer sans trop de problèmes et ce dans le dos de l’ouvrier, bien trop occupé sur son travail pour être attentif à quoi que ce soit.

Une fois à l’intérieur, ça l’empereur ne pouvait pas voir grand chose. S’il y eut des ouvriers à l’intérieur, ils n’avaient pas l’air très alertés au vu du silence qui continue à régner. Quelques minutes à peine s’écoulèrent, certes longues mais suffisamment peu nombreuses pour témoigner d’une opération rapide et efficace. La rousse ne se décarcassa point, et avait traversé tout le bâtiment pour ressortir l’air de rien par l’entrée. Bien évidemment, elle s’était assurée de voir de quel côté était dirigé l’ouvrier de l’entrée, posté sur son échelle, pour se déplacer dans son angle mort et rejoindre la rue l’air de rien, pour revenir vers l’empereur.

C’est donc ainsi qu’elle lui présenta, avec un sourire de fierté au visage, ses poches chargées de quelques objets piqués ça et là ; un paquet de cigarettes, un marteau, un mouchoir en tissu bas marché brodé d’initiales et une casquette.

Quand Abigale revint, Otmar dit amusé.

« Eh bien, je pense que je vais faire passer le mot à votre instructeur pour accélérer certaines procédures, vous seriez très utile sur le terrain. » Ce avant de glisser calmement. « Bon, il faudra sans doute leur rendre, peut-être juste le déposer quelque part dans les environs, mais en tout cas c’est plutôt intéressant... Dîtes-moi, vous êtes vous intéressée éventuellement par le fait de posséder un équipement technologiste qui améliorerait de façon significative vos capacités furtives ? » Oui, après tout si elle était agent de l’empire, il serait dommage de ne pas profiter des avantages que celui-ci pouvait offrir grâce à la technologie à ceux le servant. Car les espions d’autres pays évidemment, ne se privaient pas par exemple d’employer la magie à leur avantage. Quoiqu’il en soit, il finit par reprendre pensif...

« Expliquez moi juste comment vous avez fait pour vous infiltrer discrètement sans vous faire prendre et comment je pourrais faire selon vous quelque soit le terrain. Je suis intéressé par cela. Imaginez par exemple qu’un jour je me fasse prendre à parti par des personnes malveillantes, il serait bien que je puisse disparaître sans qu’ils ne me remarquent. » Une bonne excuse et une explication cohérente de pourquoi un dirigeant politique sachant se faire discret était bien. Après tout, quand les services de sécurités faiblissaient, pouvoir compter sur ses propres ressources pouvait être essentiel.

Quoiqu’il en soit, ils allaient donc voir sans doute ce qui avait peut-être permit par exemple à la jeune femme d’échapper aux autorités Teïderiennes sur le terrain quand la situation était difficile, après tout il fallait certainement de bonnes compétences pour cela sachant l’efficacité de ces fanatiques… Des compétences qui lui seraient-utiles si jamais des ennemis d’Akkaton pensaient que s’en prendre à lui malgré les risques, serait quelque chose à tenter.

La petite voleuse sourit à pleine dents face à la satisfaction de l’empereur. Elle n’était pas peu fière de sa prestation, et écouta les paroles de l’homme qui lui faisait face avec un certain plaisir d’avoir accompli sa mission. Il mentionna le fait qu’elle allait passer par dessus certaines choses de par ses compétences époustouflantes et était apte à poursuivre de manière plus complète sa formation. C’était là une excellente nouvelle et une joie qu’éprouva Abigale suite à cela. C’est même à la mention d’un nouvel équipement qui pourrait lui être fort utile qu’elle ouvrit grand les yeux.

Oui, je vais m’occuper de redéposer tout cela comme si de rien n’était ! Quand à posséder un nouvel équipement… Je dirais que je n’en aurais jamais assez ! Je suis toujours intéressée par maîtriser toujours plus de gadgets et dispositifs qui me seront utiles pour plusieurs choses ! Surtout pour m’assister dans cette nouvelle profession à laquelle vous m’avez initiée. Pour exemple, j’ai sur moi un brouilleur de magie amélioré ! Je ne l’ai reçu que très récemment, mais je suis certaine que ça me sera très utile, surtout pour passer inaperçue. C’est un peu comme de la collection, sans oublier qu’il me sera toujours utile à un moment donné ! Et je m’arrange pour les avoir toujours sur moi, enfin. Je serais vraiment curieuse de découvrir un nouvel équipement, pour sûr !

Elle garda le sourire avant de poursuivre concernant le retour sur son expérience.

Eh bien, voyez vous, il s’agit bien évidemment de rester vif d’esprit. Le moindre détail de votre environnement vous sera crucial ! Rapidement repérer dans quel environnement on évolue et situer, comme dans une carte mentale des lieux, chaque point important. Avec un peu d’anticipation, et beaucoup d’observation. Il faut savoir en premier lieu que personne n’est doté d’une vigilance à toute épreuve, et qu’il existe toujours un angle mort à exploiter. Que ce soit dans le dos, le plus évident, ou au niveau de la hanche quand il s’agit de s’emparer d’une clef pour s’évader par exemple ! Quelqu’un qui regarde devant lui ne voit rien de ce qu’il se passe en dessous de nombril et derrière les oreilles. Alors quand c’est comme ça, se faufiler en combinant à la fois notre environnement et les angle morts des gens qui peuvent nous surprendre, il y a de quoi faire !
Il y a aussi une question de discrétion sonore. J’ai retiré mes chaussure pour pas qu’elles me mettent à défaut, et ça m’a permis d’escalader dans le dos de l’ouvrier à l’entrée sans trop de difficulté, enfin pour ça il faut savoir escalader rapidement et efficacement. Et de manière générale, ne pas se faire trahir par le bruit de ses pas m’a bien aidé pour évoluer dans le bâtiment sans me soucier de ça. Ensuite, il a fallu repérer qui était là tout en s’assurant que personne ne risquait de me surprendre dans mon angle mort à moi -car ça aussi il ne faut pas l’oublier !- pour élaborer une stratégie pour avancer sans les alerter.

Une fois la discussion entamée, et quand elle le put, Abigale repartit en direction de la bâtisse pour remettre tout plus ou moins en place rapidement, sans trop faire attendre l’Empereur. Elle remit ses chaussures par la suite, apte à poursuivre la conversation.

« Il faudra voir ce que vous pouvez vous offrir ou ce qu’ils vous autoriseront à prendre, mais en général nous confions du matériel à nos agents de terrain en ayant besoin. Le brouilleur magique étant plutôt courant d’ailleurs lorsqu’il s’agit d’être discret en présence de mages. Mais il peut y avoir bien d’autres outils aussi, des armes plus discrètes, pour assommer ou paralyser par exemple. Je me rappelle qu’ils ont inventés assez récemment un prototype de pistolet qui projette une aiguille de façon mécanique et donc peu bruyante par rapport à une arme expulsant les projectiles à l’aide de la poudre noir. Cela vous serait sans doute utile en situation périlleuse. » Plus en tout cas que de risquer d’attirer l’attention avec une vraie arme à feu ? Après tout le bruit portait loin et était souvent assez reconnaissable, ce même dans les pays où les armes à feu étaient plus rares que courantes.

Quoiqu’il en soit, il écouta attentivement les conseils de l’espionne, puis curieux finit par demander même si en vérité il avait déjà une petite connaissance dans le domaine, mais après tout ça ne coûtait rien de demander maintenant surtout qu’il en avait l’occasion. Notamment quand elle revint de sa petite affaire profesionelle.

« Et comment vous faîtes pour, neutraliser quelqu’un ? Sans brut, que ce soit létalement ou non. Je suis curieux, car dans votre cas je vous imagine mal prendre de force un garde et l’étrangler par exemple ou avoir assez de puissance physique pour l’empêcher de se débattre. Je suppose après tout qu’à Teïder il y a eut des situations ou vous étiez forcée de faire cela. » Bon après il avait sans doute plus de force qu’elle, mais en effet ça pourrait lui être utile si nécessaire. C’est presque à se demander ce qu’il comptait faire avec ça ? Quoique assurer sa propre sécurité en cas de problème était une bonne excuse, n’est-ce pas ?

L’idée d’essayer toujours plus d’équipement enchantait la jeune rebelle qui écouta l’empereur avec attention. Certes, il avait bien raison de le préciser, elle n’allait pas accéder à tout cela en claquant des mains ni gratuitement. C’était surtout là du matériel commun mis à disposition des unités pour maximiser leurs chances de réussite. Bah, elle s’en contentera, dans le pire des cas elle pourra toujours bidouiller un ou deux gadgets fait maison…

Il fut mentionné la technologie d’un pistolet modifié permettant de tirer des fléchettes dans le plus grand des silences. Quelque chose d’intéressant, certainement, bien que la rousse n’était pas exceptionnelle avec une arme à feu, mais elle verra bien si elle doit venir à l’utiliser ou non. Quoi qu’il en soit, elle acquiesça simplement aux dires d’Otmar. Elle continua tranquillement la discussion suite aux questions que se posait l’empereur, non sans esquisser un petit sourire gêné.

Oh, vous savez… Je n’ai guère de compétences de combat ou de neutralisation spécifiques. Vous avez bien raison, je ne suis pas dans la capacité d’assommer un garde d’un seul coup de poing, et même de manière générale je ne sais pas me battre. Il ne me reste que ma ruse et mes outils ! Enfin, si l’on peut prendre Teïder pour exemple… Eh bien, j’ai en effet mis un soldat hors de nuire, en simulant un accident, entre autres. Il était en train de patrouiller sur un toit, et je l’ai fait tomber en poussant le mat d’un monte charge, vu qu’il y avait du vent j’ai estimé que ça pouvait arriver sans que ça soit suspect. Il a pivoté sur lui même, certes pas bien puissamment, mais suffisamment pour surprendre l’individu et le faire tomber en contrebas, sur un tas de tonneaux… Sinon je me contente de simplement générer une diversion, ou trouver un autre chemin ! Il y a toujours des failles à exploiter je pense, et je reste assez débrouillarde.

Otmar se fit la réflexion que lui aussi aurait sans doute utilité à devenir propriétaire d’un pistolet à aiguille, car dans les faits ça pouvait être une arme fort utile pour être discret et il préférait certainement ne pas se faire remarquer les jours où il aurait besoin justement d’user de furtivité. Après, il supposait que les armes à énergies prototypes que certains inventeurs du projet éclipse concevaient, elles aussi été peu bruyantes… Ce qui pourrait être utile, même si dans les faits il sentait que ça serait plus furtif de façon auditive que visuelle...

Quoiqu’il en soit, il avait en partie deviné un fait qu’avoua sans trop de mal la jeune femme, en général celle-ci ne tentait pas trop de neutraliser les gardes car elle n’avait pas la force physique nécessaire pour cela, ni peut-être l’équipement surtout à l’époque. Cela pouvait se comprendre et après tout l’avantage de ne pas prendre le temps d’assommer les gens au minimum, c’est qu’on ne risquait pas d’alerter les autres par l’absence d’un de leur collègue. Mais le souci évidemment, c’est qu’il fallait aussi s’adapter à celui.

Et lui, pourrait-il se passer de ce genre de choses ? Peut-être ou pas, au pire il trouverait bien des armes pouvant y aider si c’était vraiment nécessaire, après tout là où la force pure pouvait manquer, d’autres choses pouvaient aider.

« Je vois, merci de partager votre expérience avec moi à ce sujet quoiqu’il en soit, c’est intéressant. Bon ! Je proprose que nous poursuivions un peu l’entraînement et nous séparions ensuite, que vous puissiez rentrer chez vois et moi réfléchir à la suite. » Après tout, ils auraient sans doute à faire chacun de leur côté...






[Hrp : Si cela te vas, on peut aller vers une conclu.]

La grosse partie de la journée en compagnie de l’empereur était déjà bien entamée, et c’était une bonne appréciation pour Abigale qui avait passé un très bon moment. Notamment par le fait de partager, à sa manière, son savoir faire, et de côtoyer de si près le représentant de leur Empire -qui était loin d’être un mauvais bougre-. Quoi qu’il en soit, la démonstration avec les ouvriers eut été terminée, et une fois tout remis en place comme il se doit, Otmar lui proposa d’aller plus loin pour poursuivre l’entraînement et probablement discuter davantage.

Abigale n’avait pas la langue difficile, et se prêta bien de discuter de tout et de rien à l’empereur, lui partageant ses expériences et écoutant bien volontiers celles de son interlocuteur. Sans compter leur intérêt commun pour la technologie, qui n’eut que de bonnes conséquences pour Abigale. En effet, après une brève discussion sur l’ingénieurie et l’intérêt qu’Abigale a à rencontrer des ingénieurs, eut tôt fait de susciter l’intérêt de l’empereur qui décida de présenter la jeune fille à un ingénieur bien connu de l’homme. Ce afin de discuter, pour sûr, mais aussi pour faire examiner un étrange objet qu’Abigale eut réussit à se procurer.

C’est donc en présence de l’ingénieur que, après de longues discussions -encore- intéressantes à la fois pour Abigale et l’ingénieur, content de constater une jeune femme aussi intéressée et passionnée par ce sujet qu’elle, que ledit objet fut présenté. Une sphère entièrement faite de métal, fonctionnant partiellement avec une technologie électromagnétique, et qui jusque là avait les capacités de générer des champs de force conçus pour protéger son utilisateur d’attaques directes, et qui avait aussi la capacité de ne répondre qu’à son utilisateur, étrangement. Quoi qu’il en soit, la personne qui examina l’objet y passa de longues minutes, afin d’en déceler le moindre détail pour comprendre à quoi il pourrait bien servir. S’il n’en trouva pas exactement l’utilité à lui tout seul, il ne fut pas sans récompense en découvrant quelques mécanismes cachés qui avaient tout comme utilité sauf celles déjà découvertes. Cette sphère renfermerait-elle d’autres secrets tout aussi intéressants les uns des autres? Très certainement, et c’est là qu’Abigale compte le découvrir, en demandant de l’aide à des connaisseurs capables de percer ses mystères.

[FIN]