13 Juillet de l’An 2000 de l’Âge d’Acier

Cela faisait déjà un certain temps qu’Anton avait sauté le pas et avait décidé de devenir totalement un être non plus de chair et de sang, mais d’acier et d’engrenages, un être nouveau et d’une certaine façon il n’était pas déçu de l’expérience, même si c’était finalement quelque chose d’étrange même pour lui qui l’avait voulu de toute son âme. Étrange dans le sens neutre du terme, disons qu’il avait cette sensation d’être comme un esprit éthéré qui pouvait certes encore agir sur le monde, mais qui par ce corps mécanique ne pouvant plus ressentir la douleur notamment, n’était presque plus atteignable par celui-ci, ce qui était faux, mais une sensation des fois un peu troublante, ou euphorique selon les moments…

Quoiqu’il en soit les derniers jours avaient été agréable pour lui, notamment car dorénavant il était dragonnier ce qui n’était évidemment pas pour lui déplaire, au contraire même… Quoiqu’il en soit ça avait été aussi chargé que ce soit en procédures administratives et quelques occupations ayant attraits à son travail, mais aujourd’hui il avait du temps libre.

Il avait donc décidé d’en tirer parti pour aller rendre visite à sa pupille, enfin plutôt l’inviter, après tout elle aimait aussi la cité d’Airain et il ne serait pas contre en vérité de se promener au sein de cette dernière avec elle. Il l’avait donc invitée à le retrouver à l’entrée du palais d’Airain qui donnait sur le centre ville autant universitaire qu’administratif de la cité, devant une fontaine, ce d’assez bon matin.

Quand il la vit arriver, il lui dit alors de sa voix mécanique, même si dur de sentir dans celle-ci sa bonne humeur que la jeune femme devait plus deviner que sentir.

« Abigale ! Cela fait plaisir de te voir, comment vas-tu depuis le temps ? Je me demandais si cela t’intéresserais de passer une petite journée en ma compagnie. » Il l’ébouriffa alors et écouta ce qu’elle avait à lui dire, après tout elle n’était pas la dernière pour faire preuve d’enthousiasme.

Abigale avait pris assez tôt une montgolfière pour Airin. Elle était réellement heureuse et avait hâte d’arriver, car elle allait là bas pour voir son oncle qui l’avait chaleureusement invitée. Elle avait reçu de fréquentes nouvelles de ce dernier, maintenant un contact assez régulier. Elle avait appris par ces lettres qu’Anton avait totalement changé de corps pour une alternative mécanique. Elle n’avait pas été réellement surprise lorsqu’elle l’avait vu ainsi les dernières fois, à force de côtoyer son tonton, elle avait compris que c’était un de ses potentiels projets désormais devenu réalité.

Elle avait de quoi passer le temps et se reposer… Il faut dire, le service de dirigeables de transport -sur demande- était vraiment le plus agréable à utiliser. Siège confortable, jus de fraise à volonté et vue incroyable sur le paysage qui se défile plus bas.

Lorsqu’elle arriva sur place, elle savait immédiatement où aller. La rousse se rendit au palais d’Airin et vit au loin la stature technologique imposante de son tonton. Elle s’y rendit en rollers, comme à son habitude, grimpant les potentiels escaliers de son entrain naturel, avec vitesse. Dès qu’elle fut à proximité, elle vint prendre le grand Inquisiteur dans ses bras. Elle ne sautait plus comme avant, car avec un corps de métal, elle risquait  plus de se blesser qu’autre chose. Cela dit, cela ne l’empêchait pas d’apprécier le contact de son oncle en cet instant.

Elle releva la tête vers ce dernier, toute sourire, vêtue de manière plutôt classe avec une touche masculine ; un pantalon coupe droite, une chemise et un gilet, ainsi qu’une banale montre à gousset à sa place. Bien-sûr, avec cela, elle avait son inséparable paire de bottines épaisses et sa chevelure rebelle avec la frange de biais qui couvrait son front. Elle gardait à ses côtés sa petite valise pour le séjour qui l’attendait -et y transportait son artefact, bien protégé dans son étui rigide et rembourré-

Tonton, je suis contente de te voir évidemment ! Ca fait un petit moment, en effet. Eh bien, je te raconterais tout ça dans un endroit plus tranquille ! J’ai pris ma petite valise si jamais je prend le dirigeable tard, ou si je dois passer la nuit. Mais j’ai aussi quelque chose à te montrer ! Et ma boîte à outils, je ne m’en sépare jamais… Enfin, mon brassard boîte à outils, tu sais, le truc tout nouveau super pratique… J’ai vraiment craqué dès que je l’ai vu !

Comme d'habitude, Abigale se montra très chaleureuse, ce qui était typique de cette dernière et pas du tout une mauvaise chose, il était en tout cas plutôt content de voir qu'elle était en bonne santé. Même si soyons sincère, l'inverse l'aurait étonné. L'avantage en plus de la vie dans une petite ville comme la sienne c'est qu'à défaut de vivre dans un endroit du continent qui concentrait l'attention de tout le monde comme la cité d'Airain, ou bien un centre mondial du tourisme comme Akkaton la capitale, elle ne devait pas trop être stressée. Pour sa part il préférait après les grandes villes surtout Akkaton sa ville natale, mais bon il était dur d'être au niveau de la cité des monuments et cœur de la démocratie.

Quoiqu'il en soit, elle était de bonne humeur et toujours vêtue à la façon un peu garçon manquée, ce à quoi il était assez habitué et dont il ne se plaignait pas. Pour sa part il était disons, nu, enfin la nudité d'une espèce d'automate imposant, donc rien d’impudique, mais en somme on voyait bien ce qu’il était, ce qui était plutôt accepté dans l'empire même si excentriquement vu, certains regards ne manquant pas de s'attarder sur lui d'ailleurs, même si beaucoup étaient ceux respectueux de ceux qui connaissaient la réputation de l'homme, après tout il était un héros pour beaucoup d'Akkatoniens à sa façon.

« Content de te voir toujours aussi enthousiaste que d'habitude et joli en effet. » Dit-il donc de sa voix mécanique alors qu’il se voulait à la fois de bonne humeur et calme, sans doute en réaction aux paroles d'Abigale qui comme toujours avait avec elle l'enthousiasme de la jeunesse, ce avant d'ajouter. « Si tu veux me montrer quelque chose, eh bien allons dans un parc non loin, je suppose que nous y serons plutôt au calme à cette heure. » Oui, après tous les gens avaient tendance à s'y promener plus tard dans la journée en général. Alors qu’ils firent donc ainsi en allant se rendre au parc le plus proche, il finit donc par ajouter en voulant probablement être curieux et s'intéresser à elle.

« Et comment vont tes parents. Et ta reconversion, tu envisages de reprendre tes études ? Ou bien tu as une autre idée en tête ? Je suppose en tout cas que tu vois les choses en grand comme toujours. »

La jeune rousse était radieuse et souriait grandement en avisant l’homme de métal qui l’accueillait joyeusement. Elle se sépara de lui pour rester à ses côtés, levant la tête pour rejoindre son regard, bien que ce n’était plus qu’une façade métallique renfermant divers engrenages pensés pour remplir leur fonction complexe de maintenir ce corps de substitution dans ses imitations -assez parfaites, il faut dire- de fonctions organiques.

La jeune femme se mit en marche aux côtés de son oncle en gardant sa valise contre elle, tout en avisant le paysage de la grande cité de l’Empire. C’était beaucoup plus actif et technologique que sa petite ville d’origine, et avait un côté qui plaisait à l’apprentie inventrice, bien que rien ne saurait remplacer le calme et le repos de Petitmont.

Sur le chemin en direction du parc, Anton interrogea Abigale sur les dernières nouvelles, chose à laquelle elle répondit tranquillement avec entrain.

Neville et Agatha te remettent leurs salutations ! Papa a pris un peu de repos à la maison la semaine dernière, il a pris du temps pour bricoler un peu avec moi, et pour jouer avec Isabella ! C’était vraiment super de passer un peu plus de temps avec lui. Sinon pour maman, eh bien elle continue à tenir sa boutique. Elle a de plus en plus de commandes venant de l’extérieur, les affaires vont bien pour elle ! Quant à Isabella, elle a commencé à écrire des petites histoires. Papa et maman réfléchissent à lui offrir une machine à écrire, elle est vraiment férue d’écriture malgré son jeune âge ! Je suis sûre qu’elle sera une grande écrivaine.

Abigale marqua une légère pause, dirigeant son regard vers l’avant tout en souriant, avant d’ajouter.

Pour ma part, je n’ai pas repris les études, non. Je n’ai jamais vraiment eu d’affinités avec ces dernières… Pourquoi écouter quelqu’un qui distribue des informations sans réel lien alors que l’on trouve tout dans la pratique et dans les bons bouquins… Enfin, je me contente d’étudier les systèmes mécaniques en démontant des moteurs et en faisant le lien avec une encyclopédie de la mécanique. Il n’y a rien de plus simple ! Et puis j’ai acquis récemment un livre assez complet sur les bases de l'électricité et son fonctionnement… Je n’attends plus qu’un écrit sur les propriétés de l’Or Vert !

Sinon en terme de projet, je ne sais pas trop. J’ai toujours voulu être pilote de dirigeable ou ingénieure en aéronautique, mais il y a tellement de possibilités ! Peut-être que je serais une grande inventrice, je ne sais pas pour le moment. Il faut que j’étudie tout ce qui m’entoure avant de me lancer dans des grands projets, mhhm !

Elle leva le nez vers le grand homme, pour mieux capter sa réaction, toute sourire.

Il n'y avait pas vraiment de réaction à attendre de la part du visage d'un homme totalement mécanisé ou par rapport au ton de sa voix, mais bon il fallait pour cela être habitué à en fréquenter un pour avoir le réflexe de se dire qu’il ne fallait plus maintenant s'attendre à des petits signes d'émotions retranscrites autrement que par le contenu de ses phrases.

« Elle s'est mise à l'écriture ? Une bonne chose, l'écriture est une voie honorable. Je me rappelle moi-même avoir écrit quelques livres, même si ce sont plus des traités scientifiques assommants à lire que des livres de fiction passionnants. Après on ne peut pas êtres bons en tout je suppose. » De toute façon seul l'avenir dira comment évolueront les choses, mais il y avait toujours de quoi être optimiste après tout. De toute façon il y avait toujours eu de la place pour les écrivains dans l'empire au vu de sa population très grande.

« L'or vert c'est très théorique encore comme ils l'expérimentent au sein des laboratoires du projet éclipse, en tout cas tu vas devoir en lire beaucoup des livres dans ce cas, ce n'est pas une mauvaise chose. Surtout que l'électricité et la vapeur restent encore des inventions très actuelles aujourd'hui, avec la mécanique, je ne sais même pas si l'or vert aura le moindre monopole à l'avenir de toute façon, la technologie devient de plus en plus variée après tout. »

Et alors qu'ils arrivèrent au niveau du parc il ébouriffa légèrement les cheveux de la jeune femme pour toute réaction, dur d'en avoir d'autres de toute façon avec un corps mécanique et il répondit de sa voix toujours aussi monocorde.

« Tu es très jeune en effet, donc tu as le temps... Je te conseillerais peut-être de voyager un peu dans un tel cas, autant au sein de la province que dans les autres pays d'Orzian, sauf Teider et Eilynster pour découvrir ce qui pourrait te plaire ou si tu as une inspiration soudaine. » Et alors qu’ils purent découvrir le petit parc publique visiblement arrangé selon le thème des arbres fruitiers quasiment désert à cet heure, il conclut en attrapant une pomme et en la tendant à la jeune femme, chose guère dure au vu de sa taille. « Dis moi Abigale, travailler un temps pour l'armée ne t'intéresserait pas ? Pas en tant que soldate évidemment, mais on engage souvent des indépendants pour deux trois travail, ça peut disons représenter des opportunités intéressantes de faire ses preuves. » Restait à voir si ça l'intéressait.

Mhh, oui ! J’imagine, l’Or Vert est trop récent pour en faire une science exacte, j’imagine. Mais tu as raison, en attendant j’ai déjà beaucoup de lecture, et une fois que j’aurais maîtrisé ces domaines, je pourrais plus facilement m’attaquer combiner ces compétences pour mener à bien mes futurs projets.

Abigale devança légèrement le grand automate dans sa marche, son pas plus rapide que le sien, avant de se tourner vers lui pour continuer la conversation quelques mètres, en marche arrière.

Oui, c’est une bonne proposition ! Je vais réfléchir plus sérieusement à partir en voyage sur les territoires orzanien, hormis Teïder et Eïlynster aussi. Cela dit, il me semble que Eïrn aussi est assez particulier… Enfin ! Je devrais peut-être songer à acquérir mon propre dirigeable, ce sera forcément plus pratique sur les trajets à longue distance qu’une montgolfière. Et puis, j’ai trop envie d’un dirigeable ! Depuis le temps que je paie des places au service de voyage sur demande et que l’envie de prendre la place du pilote s’impose durant le voyage…

Je dois vraiment avoir mon propre véhicule, sans aucun doute ! Un petit véhicule deux places, parce qu’on n’est toujours mieux à deux, même si je ne sais pas encore qui ce sera, quoi que j’ai peut-être une idée.

Elle se retourna pour regarder en face d’elle et poursuivre la marche. C’est alors que les deux personnes arrivèrent dans le petit parc, paisible. Abigale pris une inspiration, souriante, avant d’aller s’asseoir sur un banc.

L’Armée ? Après tout, oui. A voir ce qui me serait proposé. J’ai quand même des contre-études à mener ! Mais je reste intéressée, oui, en quoi penses-tu que je serais utile à l’armée ?

La rousse interrogea son oncle en posant sa valise à côté du banc où elle était assise. Elle se reposa contre le dossier du banc, s’étirant durant quelques secondes avant de joindre ses mains sur ses genoux, légèrement courbée vers l’avant, ses jambes collées l’une à l’autre.

« Il faudra aussi pas mal d'essais et de pratique je suppose, mais oui avec le temps tu devrais arriver à avoir une bonne maîtrise de ces domaines, même si évidemment il y aura toujours de quoi s'améliorer. » Ce qu'il y avait de bien avec la science c'est que ça ne cessait de se complexifier avec le temps, donc évidemment pour espérer s'améliorer il fallait souvent au bout d'un moment se spécialiser, mais bon elle avait encore le temps...

« Un dirigeable peut être utile en effet, mais fais attention, survoler des territoires sauvages n'est pas sans danger, même ceux civilisés si on prend en compte les duchés, il vaut mieux prendre des trajets un peu sécurisés et s'arrêter là où c'est discret ou au dessus d'une ville en ayant l'autorisation. Je préfère te le préciser si tu prévois d'user d'un moyen individuel de transport, on ne sait jamais après tout ce qui peut survoler ces terres, surtout Teider. » Après tout un griffon ou pire un drake avait toujours de quoi être dangereux même si évidemment des créatures aussi grosses étaient rares, mais des plus petites et dangereuses existaient aussi même si heureusement elles s'intéressaient moins aux aéronefs dans ce cas.

« En tout cas si tu as besoin d'informations et de conseils pour voyager dans certaines contrées, je pourrais toujours t'en donner, j'ai une certaine expérience dans ce domaine, même si évidemment je te conseilles d'abords de t'intéresser à Ikhyld et aux duchés. » Puis, ils finirent par atteindre un banc et ils abordèrent le sujet de l'armée, Anton ajouta alors pragmatique.

« Eh bien, une mécanicienne a toujours son utilité que ce soit pour réparer l’équipement ou les véhicules, entres autres, sauf si tu as d'autres idées en têtes, des contres études ? » Finit-il par demander sinon sans doute curieux, pour sa part il s'assit à son tour ensuite même si le confort était une notion bien lointaine avec ce nouveau corps, puis il conclut.

« Et sinon, tu avais une surprise à me montrer je crois ? »

La jeune rouquine acquiesça, écoutant attentivement les dires de son oncle. C’était, pour sûr, des conseils d’une valeur inestimable à ses yeux, et elle se devait de les prendre en compte. Après tout, même si elle était sûre d’elle, elle savait noter ce qu’on lui disait pour éviter de foncer tête baissée dans une bêtise si évidente.

Oui, tu as raison Tonton ! Je ferais attention, il est vrai que naviguer au dessus d’une ville sans réfléchir risque de paniquer les habitants, et ce n’est pas bon pour moi… Quant aux créatures, je veillerais à les éviter. Cela dit, si elles ont décidé de me tomber dessus, je n’y pourrais rien ! Plus qu’à compter sur mes compétences de conduite. Enfin, je te poserais la moindre question qui me passe par la tête, je suis sûre que tes réponses me seront d’une grande aide.

Abigale avisait son tonton à ses côtés, avant de porter le regard sur le parc.

Oui, une mécanicienne de bord ou en garage de réparation. Mais avant ça, je ne peux pas ne pas tenter d’aller plus loin ! Je compte poursuivre mes ambitions, et voir si ça se concrétise. Sinon je changerais de voie, ce n’est pas grave !

Sur ces mots, elle réhaussa son ton enthousiaste et reporta son regard sur son oncle. Quand ce dernier revint au sujet de la “surprise”, elle bondit sur ses pattes pour ouvrir sa valise.

Oui, bien sûr ! Après, surprise… Disons que c’est un projet de longue date, et il s’est concrétisé il y a peu !

Elle sortit de sa boîte à chapeau le bonnet d’aviateur qu’elle posa sur sa tête. Aussitôt mit, elle baissa la visière en verre d’un geste pour qu’elle couvre ses yeux.

Tu as vu ça ? Je l’ai appelé “Le masque du fantôme” ! Il est encore en développement, mais il est déjà bien utile. Je travaille en collaboration avec un ingénieur de Petitmont qui a fait un vrai travail d’orfèvre ! Sa fonction principale est de pouvoir voir plus de détails, notamment en zoomant et en offrant une qualité d’image assez nette avec un système d’optiques bien élaboré, intégré dans la visière. Je peux aussi sélectionner la vision nocturne, ou la vision thermique ! Et enfin, y a un système dans l’écoute du casque qui permet d’amplifier les sons alentours… Ce qui fait que je suis à l’affût du moindre bruit suspect !

Elle avisa son tonton, toute contente de présenter son objet.

« Sois ambitieuse en effet, ça ne te feras pas de mal, après je voyais plus mes propositions comme des tremplins pour le futur, mais il est vrai que tu préféreras sans doute viser immédiatement haut, c'est tout à ton honneur. » Bon, le souci c'est qu'elle risquait de manquer d'expérience à faire ainsi pour de hauts projets, mais bon les gens inspirés n'avaient pas forcément le sens pratique le plus développé du monde, et surtout mieux valait ne pas trop les restreindre.

Puis, sa pupille finit par lui montrer la surprise dont elle avait parlée tout à l'honneur, et si au début en vérité il ne vit pas grand chose de spécial, il distingue vite aussi bien par le regard, qu'en écoutant les propos de la jeune Abigale, que celle-ci avait donnée naissance à une petite merveille technologique visiblement, intéressant...

« Je vois, c'est pas mal, un vrai petit bijou, comment as tu eu l'idée de cela par hasard ? » Demanda t-il alors sans doute curieux et vraiment intéressé en regardant en détail l'ensemble, lui faisant se dire que pour sa part il devrait sans doute prendre contact avec des ingénieurs prochainement pour améliorer encore son corps d'ailleurs, mais bon c'était un tout autre sujet. Quoiqu'il en soit, il finit alors par conclure alors qu'il devait sans doute faire travailler ses neurones encore organiques contrairement au reste de son corps.

« Et qu'envisages tu prochainement comme autres améliorations de l'ensemble ? Je suppose après tout que tu dois avoir pleins d'idées ! Et dire que pour ma part je n'ai jamais spécialement inventé quoique ce soit, m'enfin ! Je suis fier de toi Abigale, et j'ai hâte de voir à quoi cela ressemblera quand tu auras finis. » Sans doute de quoi la mettre de bonne humeur, cela ne faisait aucun doute...

Eh bien, j’ai toujours eu l’idée d’un moyen utile de pouvoir nous assister au quotidien. Certes, c’est assez spécialisé, mais le projet a eu le temps de se développer. C’est surtout à Teïder que j’ai eu l’envie d’arriver à l’aboutissement de ce projet, mhhm ! Bien des fois je me retrouvais à ne rien voir dans le noir, et malgré mon oeil aiguisé, mon oreille ne percevait pas tout le temps les mouvements autour de moi. C’est vrai que d’un côté, ce masque est prévu pour une utilisation militaire, afin de se protéger et devancer un potentiel danger, oui ! Enfin, pour le moment les résultats sont plutôt concluants.

Elle activa d’une pression sur l’oreillette le système de vision thermique, regardant au travers de ce dernier son tonton. La visière en verre s’était teintée, masquant le haut du visage de la jeunette, lui donnant un air spécifiquement intimidant. Cependant, elle souriait, et s’approcha de quelques pas de son oncle en tournant autour de lui pour l’examiner sous tous les angles. Par ailleurs, ses dires la rendait d’autant plus joviale, enthousiaste.

Eh bien, j’ai quelques idées d’améliorations… Je suis heureuse de te rendre fière, en tout cas tonton ! Je ne l’ai pas inventé totalement moi même, ç’aurait été impossible… Mais je travaille en collaboration avec l’ingénieur qui m’aide, oui. Un moyen d’apprendre en créant ! Enfin, pour la suite ce dernier m’a posé sur une piste. Il travaille en parallèle sur une expérimentation de l’or vert avec des collègues à lui, et vu que l’on est en bonne entente, il a accepté de transposer les essais fiables qu’il effectue avec son groupe directement sur mon projet.

Evidemment, il s’assurera que ce soit sécurisé avant ! Mais là il m’a parlé d’un projet qui me plairait beaucoup, du jamais vu… Je n’en sais pas trop, mais il a parlé d’assistance, et d’intelligence… Tu vois ce que ça peut signifier ?

Elle arriva dans le dos de l’automate, souriant grandement. Elle dodelina de la tête, donc, désactivant sa vision thermique en relevant sa visière.

Bingo ! J’ai trouvé une source de chaleur ! En plein dans le condensateur de vapeur ! Hihi. Enfin, après à la création il m’a dit que la construction actuelle n’est que provisoire, et que plus tard il fabriquera le même modèle, mais avec des matériaux si résistants qu’il sera impossible à détruire ! Et que comme ça ça protègerait ma tête, et que ce serait dommage que je perde ma tête. A ce qu’il paraît elle vaut de l’or !

Elle ria franchement, loin d’être vantarde et orgueilleuse.

« Et donc tu as eu l'idée de miniaturiser et multiplier les systèmes déjà existants en plus d'en fabriquer potentiellement des nouveaux ? Intéressant, je suppose que le plus important sur un terrain comme Teider par contre, c'est la fiabilité et la solidité, après tout il vaut mieux éviter que ça tombe en panne dans les marais à cause de l'humidité ambiante. » Teider, un véritable enfer de ce côté il fallait dire...

« En tout cas, comme n'importe quel masque du genre ou presque, ça donne une certaine allure de le porter. » Dit-il sinon sans doute avec humour après les paroles de sa pupille qui lui expliquait certaines choses, notamment sur les personnes l'aidant, puis après un temps de réflexion sans doute, le haut juge finit par dire.

« Peut-être, une intelligence artificielle intégrée au casque, ce serait logique je suppose, donc difficile d'en être sûr. Quoiqu'il en soit, ce serait logique avec l'or vert, disons qu'on tente de produire des intelligentes artificielles de pointes avec, même si je doute que ce sera du niveau d'un automaton dans un tel cas. » Ce qui serait illégal de toute manière vu que l'empire définissait les intelligences artificielles dotées d'une conscience suffisante de personnes, donc qui devaient disposer d'un corps bien à eux.

« C'est vrai qu'il vaut mieux porter des protections en zone dangereuses, et comme tu n'as pas l'air assez musclée pour porter de grosses armures... Hum, tu n'as jamais été intéressée par l'idée de renforcer les fibres des vêtements que tu peux porter, par exemple à Teider ? Soyons sincère cela n'arrêtera pas une flèche ou une lame adressée de plein fouet, mais ça peut faire la différence au niveau d'une blessure... Pense-y, personne ne tiens à ce que tu sois blessée. » Et il était sans doute bien placé pour parler de cela probablement au vu de son amour immodéré des grosses armures...

La jeune mécanicienne dodelina de la tête de joie. Son regard rieur et son sourire malin ne trahissait pas toute l’énergie dont elle débordait pour exprimer ses émotions. Par ailleurs, une fois qu’elle eut fait son petit tour du grand homme, elle s’assied à nouveau sur le banc.

Oh, je vois. Oui, probablement ! Une intelligence artificielle… C’est une des rares choses dont je n’ai pas vraiment entendu parler. Du moins, du peu que je sais, c’est quelque chose d’assez complexe et pleine de possibilités ! J’imagine que ça pourrait apporter pas mal de choses dans mon cas… Enfin, je t’en parlerais quand je l’aurais ! Pour le moment, rien n’est gagné, donc bon. En tout cas, j’en suis vraiment fière, et j’aime beaucoup son style. Ca me donne de ces allures, hein !

Elle rejoignit ses mains derrière son crâne pour se reposer sur le dossier du banc, pensive. Elle écouta tranquillement les dires de son oncle, fermant même les yeux quelques instants avant de lui répondre.

Ah, oui. Tu as bien raison ! Avec tous les gadgets que je suis en train de me procurer, je devrais penser à une tenue qui va avec. De quoi me protéger, oui, avec des fibres renforcées ou je ne sais quoi d’autre ! J’ai déjà mon masque, mon exo squelette, mon gant magnétique, mes bottes… En plus de quelques trucs ça et là, comme des fumigènes, un grappin… Enfin, ça ça se met dans un sac à la limite. Le seul truc qui me manque, c’est des vêtements digne de ce nom ! Tu crois que ça me donnerais la grande classe ?

Sur ces mots, elle ouvrit les yeux et se remit debout pour faire face au grand automate. Elle écarta doucement les bras, faisant un tour sur elle même.

Alors, tu imagines ça comment ? Un manteau d’aviateur ? Ou bien quelque chose de moins lourd, de moins voyant ! Peut-être une combinaison d’infiltration ? Mais ça ne sera décidément pas pratique pour aller en ville… Ou bien les deux !

Anton était plutôt amusé par tout cela, mais aussi intrigué, si pour sa part il ne s'agitait pas autant que se nièce, sans doute en bonne partie car il était plutôt âgé en vérité pour un soldat et avait donc perdu d'une certaine façon cette énergie caractéristique de la jeunesse, mais aussi car il était mécanisé, il était en tout cas plutôt de bonne humeur par rapport à tout cela et bien disposé.

Il acquiesça quoiqu'il en soit sobrement pour ne pas se répéter par rapport au fait que le casque lui donnait un certaine style, avant d'ajouter pensif pour donner son avis de potentiel expert.

« Tu devrais t'intéresser aux automates, même ceux dont la conception n'a pas exigée de l'or vert, ce sont des créations fascinantes, même si en vérité je ne te conseillerais pas de te spécialiser là dedans vu le travail monstre que ça représenterait, mais qui sait ? Prendre contact avec un expert dans ce domaine pourrait être riche d'intérêts et beaucoup t'apporter. »

Quand au sujet de la tenue, s'il avait été organique il aurait sans doute gloussé un bon coup en entendant les paroles de sa pupille, mais se contenta de légèrement tapoter le sommet du crâne de celle-ci et de glisser.

« Une tenue d'infiltration ? Où comptes tu te fournir cela ? » Une bonne question en effet, disons que selon les modèles ce n'était pas forcément simple, après rien n'interdisait de s'en fabriquer une au fur et à mesure d'une façon ou d'une autre. Quoiqu'il en soit, il ajouta ensuite. « Je pense que le manteau d'aviateur est un bon compromis même si au niveau du style je doute qu'en dehors de l'empire, beaucoup devinent que tu es aviatrice en apercevant ton manteau. » Un peu d'humour sans doute. « Prend une tenue couvrant une bonne partie du corps en tout cas, le genre ne restreignant pas tes mouvements, si tu veux on pourrait même aller d'en acheter une aujourd'hui, du moins un manteau que tu pourrais faire renforcer ensuite. » Après tout ça pouvait toujours être sympathique à faire ensemble.

Abigale s’arrêta de tourner pour fixer le grand homme de métal. Elle garda son éternel sourire de joie, croisant ensuite les mains dans son dos pour lui répondre, pivotant sur elle même comme une enfant incapable de tenir sur place.

Oh, oui ! Tu as raison Tonton, je devrais y regarder. Forcément pas ne faire que ça, mais un bon ingénieur est un ingénieur qui sait tout ce qui est possible de faire ! Je pense que le mieux à faire est d’apprendre les bases d’un peu tout ce qui ne concerne pas ma spécialisation, histoire de ne pas être démunie si jamais je suis invitée à participer à un projet multi-technologiste. Enfin ! Je dois me mettre à travailler sérieusement, pour sûr. Dès que je rentre à Petitmont, je m’y met !

Ensuite, devinant l’expression surprise concernant la tenue d’infiltration, Abigale ria de bon coeur. Elle pris quelques instants avant de s’y remettre, portant une main à sa bouche comme pour paraître discrète.

Je n’y pensais pas réellement, hihi… Du moins, pas pour l’acheter. Je sais bien que c’est un genre de tenue difficile à obtenir comme ça, l’armée ne laisserait pas une simple citoyenne se balader avec une tenue bourrée de technologie. Surtout si son utilisation est militaire ! Enfin. J’imagine bien une tenue d’aviateur, du coup… Ca me donnerais du style, surtout avec un dirigeable ! Enfin.

Ensuite, son sourire s’étira aux dires de son oncle. Elle hocha vivement de la tête en levant ses mains en l’air, l’avant-bras droit équipé de son bras outil, et la main couverte d’un gant parcouru de fils de cuivres -sûrement son gant magnétique.-

Oui ! C’est une super idée tonton ! Allons faire les magasins ensemble !

Puis elle saisit sa petite valise, prête à repartir en suivant son oncle adoré direction les magasins, enthousiaste à l’idée de compléter son look de technologiste, chose à laquelle elle tenait, car le style passe avant tout évidemment ! Et puis, ça fera un équipement en plus à son arsenal, elle ne manquait jamais de gadgets et autres choses utiles...

« Tu peux aussi rester quelque temps dans la cité d'Airain ou emprunter quelques ouvrages dans l'une des bibliothèques publiques des environs, il y a disons certains ouvrages difficiles à trouver en dehors des grandes villes se trouvant là en abondance, alors autant en profiter. » Il fallait dire en même temps, certains ouvrages assez obscures ou peu consultés mais intéressants, auraient sinon du mal à trouver lecteurs en dehors des centres de savoirs tels les universités ou académies pouvant se trouvant dans les villes de plus ou moins grande importance.

Et la cité d'Airain étant évidemment la capitale provinciale, était la plus grande ville, même si pas de loin, de la province, notamment en y accueillant le centre du pouvoir administratif Akkatonien local, ainsi que quelques prestigieuses et puissantes universités, lui-même étant après tout un Illuminès convertit et investit, avouera sans peine aimer rester dans les environs pour cela. Accéder aux sources de savoirs importantes quelles soient matérielles ou intellectuelles était plus aisé ainsi.

« Voyons donc quel genre de tenue d'aviatrice te plairas. » Dira t-il sinon en haussant les épaules à ce sujet lorsqu'ils décideront d'un commun accord d'aller faire les boutiques ensembles pour obtenir un manteau d'aviateur pour sa jeune nièce, une bonne chose sans aucun doute... Ils se rendirent donc dans un quartier un peu plus commerçant de la cité, ce pour tomber finalement sur une boutique qui semblait de bon aloi, tenue par un azurien visiblement légèrement mécanisé et habillé avec un certain style qui les regarda non sans une certaine curiosité. Déduisant vu l'heure qu'ils devaient êtres ses premiers clients, et que l'autre l'avait peut-être reconnu, Anton écouta attentivement le citoyen s'exprimer de sa voix chantante tel le chant d'un rossignol.

« Eh bien, eh bien, bonjour monsieur et mademoiselle ! Que puis-je faire pour vous ? Comme vous le voyez nous vendons de tout ici au niveau des vêtements, enfin tout ce qui est de qualité, et si vous voulez un avis d'expert, je suis là. » Il semblait plutôt de bon tempérament, même si visible très observateur et un peu précieux, mais bon ça pouvait être la marque d'un excellent gérant d'une telle boutique.

« Bonjour à vous monsieur, si vous le permettez je vais laisser ma nièce s'occuper de cela, je ne suis pas un grand expert en habillement après tout. » Disait-il sans doute pour faire un peu d'humour, même si ce n'était probablement pas faux...

Ainsi, la cité d’Airin regorgeait de connaissances. La jeune femme devait s’en douter, mais sans les paroles de son oncle, elle n’y aurait jamais pensé seule. Un moyen de rester plus longtemps et de profiter ! Après tout, elle était assez grande pour gérer son voyage et le rallonger sans rencontrer de problèmes, elle saurait sûrement se débrouiller. Elle sembla alors enthousiaste à ces paroles, appuyant les dires du Haut-Juge avec son habituel entrain.

Oh, eh bien, oui ! Je peux rester quelques jours de plus, et ça me paraît être une excellente idée ! Il faut juste me trouver un hébergement, du coup, je ne voudrais pas m’imposer, mais si tu peux m’éviter de payer une chambre d’hôtes… Enfin ! Prochain objectif ; dévaliser mentalement la bibliothèque d’Airin ! Je me donne une semaine. Non ! Trois jours !

Riant de bon coeur, la rousse ne put s’empêcher de porter la main à la bouche pour ne pas paraître trop bruyante. Chose qui, d’ailleurs, était trop tard. L’excentrique Abigale attirait le regard de bien des gens, surtout ceux n’étant pas habitués à sa présence -quoi que, elle n’est sûrement pas la seule dans le genre.- Enfin ! La voilà qui observa la devanture de la boutique avec émerveillement. Restant dans les pas de son oncle, elle laissa ce dernier entrer en premier, étonnamment, avant de finalement le dépasser et observer l’intérieur de la boutique, prenant les devants.

Elle salua du chef l’Azurien, d’une manière masculine et décontractée ressemblant à un vague salut militaire terminant en direction de l’Azurien, suivit évidemment du sourire qui va avec. La jeune femme s’enfonça dans les rayons, s’arrêtant quelques instants pour voir quelques trucs qui ne sont pas dans son style avant d’aller directement dans le fond de la boutique, dans la pièce dédiée aux vêtements et objets manufacturés de cuir.

C’était une réel émerveillement. La jeune femme ouvrait grand les yeux, un large sourire aux lèvres. Elle observait attentivement les sacs de voyage et sac à dos en cuir, n’osant même pas les toucher. Pas le genre de sac à main à la mode, non. Le genre de modèle gardant la traditionnelle couleur cognac du cuir, avec une forme rigide. Tantôt un sac de voyage cylindrique, tantôt un sac à dos à deux poches. Pour sûr, c’était ce qui lui plaisait.

Puis, gardant ce détail en tête, elle continua sa visite pour traîner son regard sur les vêtements et manteaux. La rebelle avait des étoiles plein les yeux, et s’empara de deux modèles -bien sûr choisis à la taille la plus basse, la rousse n’étant ni très grande ni très corpulente- et les enfila un à un, tournant sur elle même et se présentant devant le miroir pour voir de quoi il en retourne. Elle se laisse donc à l’oeil expert du vendeur et l’oeil extérieur de son oncle, se tournant vers eux pour avoir leur avis.

Alors Tonton, t’en penses quoi ? Lequel me va le mieux ? Ou alors peut-être qu’il y a autre chose à me conseiller… Tant qu’il y a des poches ! Je veux beaucoup de poches !

Modèles de sacs, non exhaustif:

Modèle de manteau n°1:

Modèle de manteau n°2:

« Il y a une chambre d'amis au sein de mes appartements dans le centre ville, je ne suis pas souvent dans mes appartements surtout depuis récemment, mais tu peux t'y installer si tu veux, l'ensemble est propre et fonctionnel en plus. » Sans doute autant parce qu'il était un homme soucieux de bien tenir ses possessions que parce qu'il était habitué à un peu de rigueur militaire de ce côté. En tout cas, si elle voulait éviter de payer une chambre d'hôte, ce serait sans doute bien pratique pour elle, après tout pourquoi refuser de loger sa nièce quand on avait un espace pour que les amis y résident possiblement un temps ?

Quoiqu'il en soit une fois dans la boutique peu après, l'azurien ne manque pas de donner de temps en temps son avis sur ce qui pourrait aller par rapport à ce que cherchais Abigale, alors qu'Anton lui hochait pensivement la tête quand un habillement lui plaisait, ne sachant pas trop quoi dire de plus pour illustrer son avis, il n'était pas après tout un grand spécialiste des vêtements. Néanmoins, il dû bien finalement se prononcer sur un vêtement précis plaisant à sa nièce.

« Hum eh bien, tout te vas plutôt bien je dirais. Je pense qu'il faudrait voir surtout si ça va bien avec tes accessoires, après tout c'est important pour l'harmonie de l'ensemble. » Oui, important sans doute, en tout cas l'azurien pour sa part à côté semblait regarder les choses avec amusement, sans doute appréciait-il de voir des jeunes pleins d'énergies dans les environs, pas que ce soir rare, mais ça pouvait aisément égayer une journée s'ils se comportaient bien. Anton quoiqu'il en soit conclut après un temps de réflexion.

« Il faudrait aussi un vêtement résistance à des conditions de voyages plus ou moins difficiles je suppose, donc fait de base d'un cuir résistant, ce serait le mieux. » Et de loin sans doute.

Toute vêtue de cuir, Abigale se regarda dans le miroir pour appréhender l’accord du vêtement à son style. Elle essaya plusieurs manteaux, et écouta l’avis de son oncle à chaque fois pour se donner une idée précise de sa sélection future. Ce dernier avait raison, il fallait miser sur un vêtement pratique et résistant. Ces manteaux tout cuir semblaient en effet de bonne facture pour une utilisation fréquente et protéger durablement son utilisatrice. Elle se saisit d’un autre manteau, l’enfilant pour se regarder dans la glace. Elle regarda ses chaussures, puis son gant, se disant que ça avait une certaine allure.

Mhh… Oui ! Ca va plutôt bien, je pense. Enfin, je ne voudrais pas que ça fasse trop lourd ! Mais ça va, si je le laisse ouvert ça ne fait pas trop coincée ! Et puis même fermé, je ne suis pas si à l’étroit que ça. Reste à voir, il y a quelques poches dedans… Il me semble bien confortable, les autres aussi sont intéressants ! Reste à voir leurs propriétés. C’est prévu pour le voyage avec un niveau de rudesse du type fort ? Vu comment je bouge, il risque de ne pas tenir longtemps s’il n’est pas si résistant que ça !

Elle ôta le manteau de ses épaules pour le poser avec précaution là où sont ses autres essais. Elle avise alors l’Azurien, toute sourire, afin de le solliciter dans la suite de sa recherche.

Eh bien, qu’avez vous à me proposer dans ces critères ? A moins que vous ayez quelque chose de précis à me conseiller. Je suis totalement à votre écoute !

La jeune femme écouta attentivement l’azurien, souhaitant son aide pour avancer dans la démarche de sélection. Elle avait des choses qui lui plaisaient, mais avait peur de paraître ridicule, ce qui transparaissait par ailleurs dans ses propos, concernant le trop lourd ou trop à l’étroit. Ce serait dommage qu’une jeune femme comme elle se retrouve avec un manteau qui va plutôt l’engoncer que lui donner de la prestance.

« Hum, un vêtement pour quelqu'un qui voyage beaucoup et n'a pas forcément le loisir de s'assurer que ses habits ne souffrent pas trop dans l'opération ? Hum, je peux vous faire un modèle de manteau que vous choisirez dans ce cas dans un cuir spécialement fait pour ça, pour le reste, je trouve que ces manteaux là vous vont plutôt bien. » Dit-il en désignant plusieurs vêtements assez légers tout en étant amples et robustes, sans doute des pièces très bien manufacturées, mais dont le prix était élevé, mais était-ce étonnant ? Un vêtement d'excellente qualité était rarement bon marché en général.

Sur ce il mena ses deux clients un peu plus loin où étaient exposés des manteau en cuir non pas faits pour êtres vendus sans doute mais pour montrer l'apparence de ces cuirs et leurs propriétés, il y en avait cinqs en tout, il les désigna alors un par un en donnant leurs propriétés et en invitant visiblement au passage Abigale à les toucher du doigt pour les jauger d'elle-même.

« Ce cuir a la teinture claire, se nomme cuir de l'Est, je ne vous le conseille pas car il sert surtout à encaisser les coups contondants comme les gourdins ou masses, mais reste utile sur des armures légères, celui à la teinte blanche se nomme cuir blanc, il est utile pour se protéger de la magie car il absorbe en partie toute énergie magique projetée sur soi, mais aussi contre le poison avec le même mécanisme. Celui de teinte noir a été spécialement conçu pour protéger de la chaleur et des coups de tailles, celui-ci de teinte foncé est résistant aux coups perforants, notamment les projectiles et enfin celui-ci disponible en divers teintes...  C'est le cuir trempé, celui correspondant à vos critères, il est si durable et résistant aux mauvais traitement qu'il pourrait vous survivre littéralement sans trop de problèmes. » Il la laissa alors y réfléchir, puis Anton pour sa part glissa avec amusement.

« Pense tout de même à le laver de temps en temps malgré ça si tu le prends. » Bien entendu il plaisantait, mais il est vrai qu'un mode de vie aventureux ce n'était pas le mieux évidemment pour garder ses vêtements parfaitement propres.

Le vendeur connaissait bien son affaire, pour sûr, et s’évertua patiemment à expliquer à la rousse ce qui pourrait lui convenir, ainsi que ses différents produits qu’il pourrait lui proposer. Évidemment, il y avait tous les vêtements déjà préparés, pour ceux ayant la bourse légère, mais aussi le sur mesure. Abigale gardant son modèle lui plaisant sur les épaules, elle suivit l’Azurien sans ménagements pour voir ce que ce dernier avait à lui proposer. Après tout, c’était lui qui connaissait au mieux son métier et était le plus apte à conseiller la jeune femme, surtout en étant de bonne humeur et de bonne volonté comme présentement.

Abigale écouta le vendeur d’une oreille attentive, observant chacun des vêtements taillés dans chaque type de cuir. Pour sûr, chaque échantillon était unique et changeait du simple cuir que l’on pouvait trouver un peu partout. Invitée à le faire, la jeune femme vint, évidemment sans les dégrader, toucher le matériau de chaque manteau de présentation pour en avoir une idée de leur composition.

Alors, une fois toutes les présentations faites, et une rapide réflexion mise en place, Abigale avait fait son choix.

Oh, je suis conquise ! Bien sûr, ce n’est pas une raison pour le laisser se salir sur une durée indéterminée, mais je pense que je prendrais bien un manteau en cuir trempé ! Tout en gardant le style de celui là, et la couleur ! Il me va à merveilles, vous ne trouvez pas ? Enfin, vu que ceux fait en cuir trempé sont fait sur mesure, si j’ai bien compris, le moindre détail ne convenant pas à ma tignasse rousse pourra être délicieusement réajusté par vos talents, sans doutes exceptionnels ! Rien que voir les produits dans cette boutique, je suis subjuguée de votre expérience.

Elle sourit de toutes ses dents au vendeur et à son oncle, avant d’ôter le manteau de ses épaules, ce dernier ne lui appartenant pas. Elle le remet comme pour le remettre en rayons, avant de le tendre au vendeur, respectueuse de son travail.

« Il n'y a pas grand chose qui ne t'irait pas je pense ma nièce. » Dit Anton de sa voix mécanique, sans doute pour la complimenter, se disant après tout que c'était sans doute le genre de petit discours apprécié par une jeune femme qui donnait pas mal d'importance à son style. Même si dans les faits, il était assez sincère là-dessus, après tout avec la bonne manière de faire et de paraître, on pouvait presque tout porter de façon classe, presque, il y avait toujours des exceptions après tout !

Quoiqu'il en soit l'azurien sembla apprécier qu'on le complimente sur son travail et prit les compliments de façon silencieuse mais visiblement un peu flattée, ce avant d'annoncer le prix du tout qui était, cher mais raisonnable, enfin pour un produit d'aussi grande qualité évidemment, après tout on parlait d'un manteau qui serait autant fait pour rester agréable à l’œil, que résistant à toutes sortes de mauvais traitements. Ils purent donc payer si Abigale était d'accord et sortir peu après de la boutique après avoir dit aurevoir au vendeur, Anton dit alors calmement à sa pupille.

« Tu as besoin de faire d'autres achats, ou une envie d'activités particulières Abigale ? » Oui, après tout comme il passait un peu de temps avec elle et qu'elle semblait mine de rien aimer avoir des responsabilités, autant lui confier celle-ci si jamais elle avait une idée, surtout qu'il n'avait pas forcément la meilleure idée au monde de ce qu'elle désirait faire dans l'instant avec le parrain qu'il était pour elle.

Dans tous les cas, la matinée commençait à vraiment battre son plein visiblement car les rues se remplissaient déjà de gens allant au travail notamment, beaucoup ne manquèrent pas d'ailleurs de leur jeter un regard un regard au passage, notamment à Anton qui était fort visible à cause de sa nouvelle nature et grande taille, mais bon... Il était plutôt habitué à cela dans les faits.

Et voilà que l’échange a été conclu. Le vendeur, somme toutes agréable et de bon conseil, avait cédé le tout nouveau manteau de cuir à Abigale, qui l’enfile volontiers, en échange d’une somme plutôt onéreuse, à la hauteur de la qualité du produit.

Affublée de son nouvel apparat, la jeune femme avait de vrais airs de pilote qui pourrait semer le plus coriace des monstres volants. Enfin, c’est ce qu’elle s’imaginait, après si c’était le cas… En tout cas, elle se trouvait plus forte, plus résistante, plus sûre d’elle -même si elle l’était déjà un peu avant-. Après tout, avec ses bottines à semelle épaisse, son gant, son bras-outil, son tout nouveau manteau et son bonnet d’aviateur à visière, elle avait de quoi impressionner un minimum les personnes qu’elle croisait.

Et c’était une des choses qu’elle appréciait. Se faire remarquer pour son originalité et exhiber en public un portrait rapidement peint de sa personnalité. C’était une manière à elle de prendre de l’assurance en public, elle qui n’a d’habitude pas de facilités avec les relations sociales et le rapport aux autres, son accoutrement et l’apprentissage l’aidant à surmonter cela, chose qu’elle faisait très bien.

Vient ensuite le moment pour elle de décider ; se balader en ville ou rentrer ? Elle avait sa petite idée, et eut un instant d’hésitation, mais son assurance surmonta cette dernière, et la rousse annonça fièrement son objectif à son oncle.

J’ai envie d’une gaufre ! Comme quand tu m'emmenait en ville quand j’étais petite. Avec les morceaux de sucre dedans ! Tu sais où se trouve le meilleur faiseur de gaufres du coin ? Je n’ai pas beaucoup de souvenirs de la grande cité, je ne sais même plus si j’y suis déjà allé...

Elle avait donné une destination, et remit le choix de l’itinéraire à son oncle. Peut-être qu’il savait où trouver cela, ou peut-être pas. Mais dans tous les cas les deux individus sauront sûrement trouver une solution, pour discuter autour d’une gauffre.

« Eh bien étonne toi en ou pas, mais je connais un excellent faiseur de gaufres dans les environs, ou plutôt une faiseuse, une autre azurienne très sympathique. » Oui, il avait toujours aimé le sucre après tout, du moins quand il avait encore le matériel nécessaire pour manger… Maintenant, eh bien ça lui était inutile, certes c’était un peu triste, mais bon il s’y faisait, après tout c’était un sacrifices pour bien des avantages. Rien n’était après tout totalement gratuit, du moins quand ça avait de tels avantages à offrir, car évidemment l’amour, l’affection et autres pouvaient êtres gratuits, mais bon ça après c’était tout un débat philosophique.

Et sur ce il la mena donc calmement à un tel endroit, ou plutôt devant une enseigne de restauration qui n’était pas encore très occupé à cette heure même si ça commençait, visiblement spécialisé dans les crêpes et les gaufres. Elle était divisée en deux en vérité, le restaurant en lui-même et un stand extérieur pour ceux qui voulaient emporter des crêpes ou gaufres. Ils allèrent donc au niveau du stand où il laissa Abigale se présentait et faire son choix en saluant pour sa part la vendeuse qui avait dû deviné que pour sa part il ne prenait rien.

Tout ceci fait, plutôt assez rapidement, le temps que la gaufre soit faîte et prête, ils allèrent s’asseoir sur un banc non loin, puis laissant le temps à sa nièce de manger, il glissa avec un certain amusement intérieur.

« Dis moi, sois sincère, tu ne t’es jamais posée de questions me concernant ? Notamment suite à mon choix de remplacer peu à peu, jusqu’à le faire totalement, ma par chair par du métal et des engrenages ? Je suppose que ça peut donner à réfléchir et paraître excentrique après tout. » Après tout ce n’était pas courant même à Akkaton et il fallait sans doute une certaine tournure d’esprit pour faire comme lui, n’est-ce pas ?

Abigale était émerveillée, comme à son habitude. Les yeux pétillants et pleins de joie, elle sautillait auprès de son oncle, pleine d’énergie à revendre. Elle était heureuse. Heureuse d’être avec son oncle, de profiter de sa présence et de sa bonne humeur, malgré la façade métallique qui les séparaient. Quoi qu’il en soit, il l’emmena en assurant connaître la meilleure gaufrière du coin, chose qui ne laissa pas la rousse sans réaction ! Enthousiaste à cette idée, elle s’en lécha déjà les babines.

Oh, eh bien ! J’ai hâte de goûter à ces gaufres ~ ! Te connaissant, elles doivent être délicieuses pour avoir conquis ton coeur de grand gourmand, hihi.

Elle observait peinardement la ville qui les entourait en suivant son oncle, puis dirigea son regard vers la boutique qui était en pleine activité. L’odeur parvenant aux narines de la technologiste, elle sourit davantage en sentant son estomac en réclamer davantage. Une fois devant le comptoir, elle passa commande avec le plus grand de ses sourires, avisant l’Azurienne avec un air mutin, presque charmeur, et pourtant assez respectueuse dans ses paroles. Elle prit donc pour sa part une Gaufre d’Aros, caractérisée par sa forme ronde et des pépites de sucre dans sa pâte.

S’en suivit l’attente de la cuisson, Abigale s’asseyant aux côtés de son oncle. Elle dodelina de la tête avant de la tourner vers lui, l’écoutant tranquillement avant de lui répondre, prenant quelques secondes de réflexion.

Mhh ? Eh bien, je serais honnête, pour sûr. Je dois dire que j’ai pris l’habitude de te voir remplacer petit à petit par de la mécanique, et puis je suis en plein dedans, donc ce n’est pas pour me déplaire ! Après, il est vrai que quand j’ai appris que tu est passé à un remplacement total, j’avais un peu de mal à y croire. Mais c’est normal, j’imagine ! Ca faisait un peu bizarre au début, évidemment, mais je me suis habituée rapidement. Après tout, je ne pourrais pas t’empêcher de faire ce qui te plaît, et tant que c’est ce que tu souhaites de meilleur pour toi, ça me va.

Pour ma part, je ne sais pas si j’en serais vraiment capable. A moins d’en être contrainte suite à un incident ou une perte de motricité, je ne ferais pas cela. Mais ne te tracasses pas, je n’ai pas de problèmes avec le fait que tu l’ai fais. Et puis, j’ai de bons souvenir de mon tonton au crâne rasé et à la mâchoire aussi dure que le roc, je ne peux pas m’en plaindre. Disons que, d’un côté, y a une part de deuil, car ça reste un changement important. Mais je t’aime, et peu importe quelle est ton apparence !

La réponse de sa nièce ne l’étonna pas vraiment au sujet de sa mécanisation totale, en vérité voir une réaction inverse de celle-ci à ce sujet l’aurait sans doute choqué même s’il aurait pu le comprendre, après tout c’était une technologiste tout aussi passionnée que lui, même s’il ne le voyait pas soyons sincère, s’amuser à remplacer des parties de son corps. Déjà parce qu’elle était jeune, et peut-être aussi car elle devait y être plus attachée que lui à ce corps de chair et de sang. Et, il n’allait pas la contredire, après tout même si pour sa part il appréciait pleinement ce changement, il comprenait les sacrifices nombreux que cela représentait, surtout pour quelqu’un tenant beaucoup à la chaleur humaine et certains petits plaisirs de la vie divers.

« Je suppose que ce qui compte aussi c’est d’une certaine façon que je suis la même personne au niveau de l’esprit, au moins tu n’auras pas le déplaisir de me voir devenir possiblement un vieux gâteux, surtout physiquement. Ils m’ont toujours fais de la peine ceux, hommes et femmes, surtout humains, qui commencent à dépérir physiquement, il est bien au moins qu’il existe quelques solutions pour apaiser cela qu’elles soient magiques ou technologiques, même si malheureusement se délivrer des sévices du temps n’est jamais simple. » Se rendant compte que le sujet était peut-être légèrement déprimant, il secoua légèrement la tête puis dit amusé alors qu’elle mangeait.

« Alors sinon, personne en vue ? Une jolie fille comme toi pleine de vie après tout doit avoir quelques prétendants ou mêmes prétendantes. Cela et tu es probablement moins coincée que moi j’espère. » Cela il le disait sans doute avec humour même si ça se sentait difficilement dans sa voix mécanique, en effet il n’avait pas été l’homme le plus fêtard ou aventureux qui soit. En vérité, on pourrait même se demander s’il avait eut une romance quelconque un jour, mais bon ce serait une question bien indiscrète à poser, n’est-ce pas ?