Voilà la gaufre qui arrivait sous son museau ! La rousse s’en léchait déjà les babines. Cependant, prise par quelconque état d’esprit, elle attendit que son tonton ai terminé son discours sur le fait de renier son corps charnel pour le remplacer par un équivalent mécanique avant d’entamer sa gaufre. D’un côté, Abigale était de manière générale très ouverte, et en tant que jeune adulte, il était intéressant de débattre avec elle. Elle agissait ainsi ; mettre à plat chaque argument et faits afin de les traiter séparément et donner le pour et le contre. C’est donc aux dires de son oncle qu’elle acquiesça, prenant en compte ses nouveaux arguments.

Oui, bien sûr ! Tu resteras mon tonton à moi, même si tu n’es pas le même physiquement. Mais au final, ça ne change pas grand chose ! Après, tu as raison. Je comprend ta vision de remarquer que l’être pensant lutte pour survivre alors que la mort lui est inévitable. Et ce en réparant ce qui existe déjà, au lieu de tout remplacer. C’est comme un bon moteur, au final ! T’as beau remplacer les pièces petit à petit, le moteur finit par claquer. Toi, t’as décidé de le remplacer !

Elle était assez fière de sa comparaison. En tant que bonne mécanicienne, elle se devait de la faire ! Et c’est sur ces mots qu’elle entama la gaufre tant désirée. Ce qu’elle adorait ça ! Et il fallait le dire, dès l’odeur elle sut que c’était une très bonne gaufre. Dès que cette dernière fut logée sur sa langue, la rousse fonda de plaisir. Pour sûr, la texture délicate et fondante de la gaufre était comme elle l’espérait, la pâte encore chaude dévoilant ses douces saveurs de vanille incorporée dans la pâte et se diffusant sur son palais… Un délice. Puis vint un morceau de sucre qui, craquant sous la dent, libérait son goût caractéristique pour se mêler aussitôt à la pâte.

La jeune femme soupira tant elle trouva ça excellent, et cela se voyait au vu de son expression positive. Elle termina sa bouchée, toute souriante, pour répondre à son oncle peu après.

Eh bien… Disons que je sais apprécier ce qui m’entoure, hihi ~ ♪ Enfin, plus sérieusement, je me contente d’apprécier les jolies personnes que je croise, sans pour autant leur manquer de respect. Mais généralement, il n’y a pas plus de rapprochement… Il y a mon amie Lilyneska, que j’ai vu déjà plusieurs fois. Elle est plutôt mignonne, oui, et sympathique ! Mais je doute qu’elle soit spécifiquement intéressée. Enfin, je ne me pose pas trop la question, si ça vient ou pas, de toutes manières notre amitié me convient déjà très bien ! Après peut-être que je rencontrerais d’autres personnes via Jessica, avec les projets qu’elle me propose.

Enfin, je verrais bien quand ça arrivera, et je ne manquerais pas de t’en parler, pour sûr ! Je suis peut-être active et efficace dans ce que je fais de manière générale, mais j’aime bien aussi prendre le temps que cela s’installe, sans trop se précipiter. Car sinon, dans ce domaine là, je m’embourberait rapidement dans des situations improbables !

S’en suivit le joyeux rire sincère de la rousse qui, reprenant une bouchée de sa gaufre, releva son regard sur le colosse d’acier qui l’accompagnait, les yeux rieurs.

« On peut dire ça. » Dit-il en hochant légèrement la tête aux paroles de sa nièce par rapport au fait que son corps était comme un moteur qu’il avait décidé de remplacer. Sans doute, même si évidemment c’était le genre de chose avec laquelle n’importe qui de spirituel ou donnant une certaine sacralité au corps de chair et de sang pourrait débattre. Mais bon, Anton pour sa part n’avait pas exactement ce genre d’opinions. Enfin, évidemment le corps était important, quand quelqu’un vivait dans celui-ci et mourrait dans celui-ci, mais de là à dire qu’on ne pouvait pas modifier certaines choses ou le remplacer si nécessaire... Il voyait l’âme comme quelque chose certes né dans le corps, mais supérieur à celui-ci en tout point. Et il disait bien âme, après tout il était prouvé que celle-ci existant en ce monde et ce depuis fort longtemps vu le nombre de sorts traitant avec elle.

Quoiqu’il en soit, sa pupille semblait vraiment heureuse, c’était plaisant à voir. Surtout en sachant qu’elle avait eut à Teïder un mode de vie sans doute très difficile, comme quoi il était bon de savoir apprécier les petits plaisirs de l’existence..

« Jessica ? Oui, c’est quelqu’un de bien, assez excentrique, mais bon souvent les Illuminès le sont tous d’une façon ou d’une autre. Et Lilyneska ? Hum, ce ne serait pas la fille adoptive de l’empereur actuel ? J’ai entendu dire qu’il l’avait adoptée suite à un voyage dans les Duchés du Sud et qu’elle serait mage. Enfin, de l’article que j’ai vaguement lu là-dessus. » Il n’était vraiment pas la personne après tout à s’intéresser vraiment à la vie privée des hautes personnalités comme l’empereur actuel, mais bon il avait pu en effet zieuter un peu cela dans un journal en passant, surtout si ça avait été à la une…

« Quel genre de situations improbables ? » Finit-il sinon par demander sans doute amusé intérieurement avant de glisser peu après. « Et sinon, c’était comment avec Jessica ? Elle a su te trouver quelques objectifs à te confier ? Je suis certain après tout que quelqu’un comme elle aura su parfaitement deviner le potentiel en toi. »

La technologiste dégustait sa gaufre en se régalant à chaque bouchée. Elle appréciait retrouver ses goûts de l’enfance, profiter de chaque petit instant. C’était bien là une très grande leçon de vie que lui a appris son séjour à Teïder ; là où elle avait vécu la pire des vies où manger à sa faim était un luxe et où la survie résidait dans la discrétion, elle avait appris à apprécier à sa juste valeur le bonheur des petites choses. Et c’était là un très bon point de la technologiste ; jamais, à partir du jour de son retour, elle ne se surestimera concernant son niveau de vie.

Elle interrompit sa dégustation pour poursuivre la conversation si bien entamée avec son oncle, toujours aussi enthousiaste et de bonne volonté pour la poursuivre.

Oui, la fille de l’empereur ! Elle était là le jour où j’ai reçu ma médaille à Petitmont. Un événement organisé en l’honneur de mon retour de Teïder. Au final, je l’ai invitée autour d’une bière à la taverne et on a bien discuté. Depuis, on ne se voit pas si souvent que ça, mais quand on se voit on passe un bon moment ! Oui, je pense que c’est vraiment une très bonne amie. Après, je ne lui pose pas trop de questions sur son passé, j’imagine qu’elle n’a pas besoin de ça et tu me connais, quand ça ne me regarde pas ou que c’est trop sensible, je ne fais pas la curieuse ! Quoi que, c’est peut-être faux… Enfin.

Les situations improbables, je parle bien de celles qui arrivent quand on se précipite de trop dans une relation ! On se rend compte que son compagnon ou sa compagne n’est pas si digne de confiance qu’il ou elle en a l’air, ou bien ça se passe mal… Enfin, je n’ai jamais vraiment eu de relations, donc c’est compliqué à dire… Meh.

Elle ria toute seule, teintée d’une pointe de gêne au vu de ses joues rougissantes. Mais elle se reprit sans difficulté.

Oui ! Jessica est vraiment super intéressante, j’aime beaucoup travailler avec elle ! Evidemment, elle n’est pas toujours disponible, mais rien que le fait qu’elle ai pris du temps pour venir me voir et m’aider à travailler quelques petits projets c’est incroyable pour moi ! Je n’ai même pas cru à sa présence quand elle était là, c’est pour dire… Sinon oui, elle m’a donné quelques projets où je vais pouvoir travailler avec d’autres ingénieurs et apprentis. Des objectifs proposés par le gouvernement ou des organismes privés pour développer un domaine précis. Pour la progression et le développement ! Enfin, on verra lorsque je participerais véritablement. Ca se fait petit à petit, mais pour le moment j’apprend ! J’apprend vraiment beaucoup.

Elle sourit davantage, toute enchantée.

Oui, elle a parlé aussi de potentiel. Elle est vraiment déterminée à me tirer vers le haut, et ça me fait chaud au coeur de se sentir réellement importante aux yeux de quelqu’un qui s’y connaît. Je suis sûre qu’elle fera tout pour mettre en valeur mon potentiel. Et j’en suis vraiment heureuse.

Bon alors Tonton, à part ça quoi de nouveau ? Dans ce que tu peux me dire, évidemment. Je sais bien que tu as des clauses de confidentialité concernant l’armée. Enfin ! Raconte moi, qu’as tu fait dernièrement, un projet dont tu es fier, un nouvel évènement ?

« Je suppose qu’au niveau des relations amoureuses tu as surtout eu le droit aux racontars de tes amis et de ta mère pour te faire une petite expérience, j’avais cru comprendre après tout qu’elle avait eut pas mal de déconvenues amoureuses avant de rencontrer ton père. Enfin, la jeunesse en somme, je suppose que c’est assez courant d’ainsi se tromper plusieurs fois avant de trouver la bonne personne. Du moins, si tu te donnes la peine de chercher. » Ce qui n’avait pas vraiment été le cas à lui pour tout dire. Il avait toujours eu beaucoup d’amis, certains intimes, mais jamais de façon charnelle dirons-nous.

« Je suis certain que tu sauras leur montrer de quoi tu es capable. Et… Oui c’est vrai qu’elle peut faire cet effet des fois, on m’a raconté une fois que c’était la même me concernant, mais j’avouerai que je n’ai jamais trop fais attention à cela dans un sens ou dans l’autre… Après c’est bien que beaucoup savent se démarquer en tant qu’individus. Tous nous sommes égaux intrinsèquement, mais chacun doit avoir le droit et la possibilité de se démarquer aux yeux du monde, d’accomplir son potentiel, quel que soit son origine. C’est cela qui fait la grandeur de notre patrie. » L’individualisme, un terme qui voulait à la fois tout dire et rien dire, la version Akkatonienne étant l’accomplissement de soi en tant qu’individus égal aux autres individus, mais ayant des libertés et droits en tant que personne, donc celle de choisir son destin. C’était en tout cas la version soutenue par un égalitariste comme Anton qui considérait notamment pour que chaque individu soit libre, que l’égalité doive perdurer.

« Hum, concernant l’armée rien de bien secret défense récemment pour tout t’avouer. Mais j’ai le plaisir comme toujours de participer de temps à des expériences scientifiques diverses, même si concernant le projet éclipse je dois attendre que le produit ou du moins son concept soit révélé au grand public avant. Ils ont une politique du secret assez bien ficelée il faut dire. Sinon… Hum, tu as entendu les rumeurs ? Je suis dragonnier depuis peu, il semblerait que j’ai plu à une dragonne. M’enfin, pas la première fois que je m’entend bien avec l’un d’entre-eux, mais bien la première qu’il y en a qui envisage cela. » Sans doute aurait-elle une avalanche de questions, mais il est vrai que le statut de dragonnier était assez représentatif de l’empire Akkatonien, il fallait dire, c’était le seul pays qui s’imaginait nécessaire d’offrir une sorte de fonctionnaire ou assistant légal à chaque dragon citoyen de l’empire. Donc fatalement, sans non plus être le statut du siècle, c’était un rang convoité par ceux appréciant les dragons notamment car signifiant une amitié probable avec l’un d’entre-eux notamment.

Oh, oui. Tu as bien raison, maman m’a raconté bien des histoires, et avec les amis on en apprend toujours plus sur ce qui nous entoure ! Enfin, je serais obligée de me confronter aux échecs pour trouver la bonne voie, et c’est bien normal, et ce dans tous les domaines. Enfin, ça se fera naturellement, inutile de forcer la rencontre !

Abigale ne s’avança pas davantage sur ce sujet, le concluant de ces mots. Elle embraya ensuite sur les dernières nouvelles apportées par son oncle, ouvrant de plus en plus les yeux d’un air ébahi à ce qu’il lui révèle. En effet, la jeune technologiste était un très bon public, et la moindre petite nouvelle peut lui paraître incroyable et forcément positive.

Oh, d’accord, j’imagine oui pour le projet, c’est normal avec toutes ces législations internes au groupe ! Et… Oh ! Non, je ne savais pas ! C’est récent ? Ohlala… C’est vraiment super ! Je ne pensais pas que mon tonton était dragonnier, c’est, ouah ! C’est un véritable privilège, surtout si c’est elle qui te l’a proposé ! Je suis tellement contente pour toi, tu ne peux pas savoir.

Et alors, ca fait quoi d’être dragonnier ? Tu as un nouveau statut, de nouvelles responsabilités ? Cette association aura quel but ? Qu’est-ce que vous allez faire ensemble, je veux dire ? Je doute que ce ne soit que se déclarer être en duo et ne pas rester plus en contact après. Alors, dans un but d’exploration, de développement scientifique ? Ou bien guerrier ? Et alors tu as déjà essayé de voler avec ? Enfin, si ça se fait, peut-être que je ne tiens ça que des livres et autres récits. Racontes moi, alors !

La jeune rousse était soudain toute excitée, la nouvelle la rendant particulièrement enthousiaste et curieuse. Evidemment qu’elle avait plein de questions qui lui passaient dans la tête, et elles sortaient directement sans filtre, même les moins perspicaces.

Anton eut presque envie de sortir qu’il fallait quand même un peu chercher au risque de sinon finir vieux garçon comme lui, mais bon il ne préféra pas, de toute façon il n’avait pas vraiment envie de se plaindre de sa situation, ça avait été un choix personnel après tout. Cela et puis, il se disait qu’à n’avoir jamais vraiment connu ce genre de choses, il ne pouvait pas les regretter au moins. Après tout celui qui n’a jamais expérimenté certains plaisirs de l’existence ne pouvait pas vraiment les regretter. Peut-être les idéaliser par rapport aux racontars des autres, mais bon…

« Très récent, cela doit faire quelques semaines. Un honneur et privilège ? Je ne saurais dire, c’est un honneur et privilège qu’elle m’ait choisit en tant qu’ami, comme ça aurait été un honneur et privilège qu’un autre ami sincère me fasse une telle faveur. Mais, je t’avouerais que cela m’a pas mal surprit en tout cas, surtout que c’est une puissante mage… Je suppose qu’il faudra que je m’implante cette amélioration de l’organe de laxis permettant de s’isoler de toute magie, ça nous évitera bien des inconforts. »
Puis prenant un instant pour réfléchir après avoir dit cela, il s’attela avec amusement de son mieux à répondre aux multiples questions de sa nièce.

« Eh bien, concrètement être dragonnier est avant tout un statut administratif, nous pouvons autant remplir la paperasse et nous occuper des formalités qu’un dragon ne pourrait remplir s’il ne savait pas prendre forme humaine, ce qui n’est pas le cas ici. Qu’être des accompagnants légaux ou utilitaires. Après c’est le statut administratif qui est vague en lui-même, en soit c’est assez personnalisé selon le dragon et dragonnier. Le but est surtout que je sois un soutien pour elle et puisse l’aider à bien vivre et s’intégrer dans l’empire au mieux. En soit ça n’a donc pas forcément de but guerrier, scientifique ou d’exploration, ça pourrait, mais je ne sais pas encore ce qu’elle veut de son côté. Je pense qu’elle a quelques ambitions économiques et politiques diverses, mais j’en saurais bien assez vite. En tout cas de ce que j’ai compris, elle m’a choisit car elle me trouvait facile à vivre. En tout cas je t’en raconterais davantage plus tard. » Après il se disait que ce n’était pas forcément la première fois qu’elle croisait un dragon pour sa part, après tout il y en avait de nombreux vivant à Akkaton, même si ce n’était pas non plus le genre d’être qu’on croisait à chaque coin de rue.

« Tu as des questions sur elle sinon ? » Demanda t-il en tout cas sinon amusé intérieurement, après tout elle devait maintenant avoir hâte de la rencontrer, n’est-ce pas ?

Le dragon qui a proposé à Anton d’être son dragonnier intéressa particulièrement la rousse qui ne souhaitait qu’une chose ; en savoir davantage. Sa curiosité était grande et sans limites, ce qui fait que ses questions tournoyaient dans son esprit sans arrêt, même si elle en avait déjà posé une bonne quantité peu avant. Enfin ! Elle fit un effort pour contenir tout cela et se concentrer sur les dires de son oncle, son éternel sourire aux lèvres.

Oh, oui ! Je comprend, tout à fait. Ca en fait des choses à dire ! Et ce serait judicieux d’investir dans une technologie permettant de s’isoler de la magie, oui. Aussi bien pour toi que pour elle. C’est un statut assez particulier, on dirait bien. En tout cas, c’est très classe, rien qu’au nom ! “Tonton Anton, le chevaucheur de Dragons, dernière pièce de théâtre, très bientôt dans vos salles !”

Et c’est sur ces mots qu’elle ria franchement, après avoir emprunté une voix de présentateur pour son excès humoristique. Elle rembreya aussitôt sur les question qui lui tournaient dans la tête et en distribua quelques unes vers le tonton.

Eh bien… Comment est-elle ? Impressionnante, charismatique, intelligente… Comment tu l’as rencontrée ? Comment ça a fonctionné entre vous deux, votre relation je veux dire ? Et puis, qu’est-ce qui fait que tu as accepté ? Parce que, tu peux quand même refuser, enfin j’imagine. Ah ! J’ai tellement envie de la rencontrer ! Ca pourrait être très intéressant, et puis, je saurais me montrer respectueuse, j’imagine. Je ferais attention à ne pas la brusquer ! Tu penses qu’on s’entendrait bien, Tonton ? Et puis, peut-être que l’on pourrait échanger nos connaissances et expériences. Ce serait vraiment intéressant, j’imagine.

La jeune technologiste marqua une pause dans son questionnaire pour manger une part de ce qu’il reste de la pauvre gaufre, presque déjà terminée. Abigale perdit son regard dans le vague quelques instants, dans un mouvement de réflexion bref et peu marqué, avant de rediriger son regard vers l’homme de métal.

En tout cas, j’ai hâte d’en apprendre davantage, je suis très heureuse pour cette nouvelle te concernant !

« Il faut déjà que je lui monte sur le dos alors qu’elle vole, enfin bon, ça viendra sans doute comme elle en a elle-même parlée, mais je me demande si l’expérience sera agréable. Bon, l’avantage au moins c’est qu’avec ce corps là je ne risque ni de vomir, ni d’avoir une crise cardiaque à cause de la panique. » Les avantages de l’acier et des engrenages par rapport à la chair et au sang mortel, n’est-ce pas ? Sans doute… Puis aux questions d’Abigale, il tenta de répondre.

« Charismatique, impressionnante et intelligence, ce sont les mots justes en effet ! Pour la rencontre, eh bien on s’est rencontré à Ikhyld lors d’une mission de ma part, elle était sous sa forme humaine et ma foi l’on s’est bien entendus. Et comme avant de savoir que c’était une dragonne il semblerait qu’on se soit plutôt plus mutuellement, quand elle a finit par me proposer quelques mois plus tard en m’apprenant la vérité. Eh bien j’ai accepté sans réelle hésitation. » Ce avant de dire en haussant les épaules. « Je pense qu’il n’y a pas de raison que vous ne vous entendiez pas, par contre je ne sais pas si la technologie est un sujet qui la passionne comme elle est mage, mais je suis certain qu’elle pourrait beaucoup d’apprendre de par son expérience d’être plusieurs centenaires. » Oui, plusieurs fois centenaires, mais bon ce n’est pas comme si c’était la première personne, loin de là, à longue vie, qu’il fréquentait.

Puis suite aux dernières paroles de sa nièce, Anton prit le temps de réfléchir, puis reprit pensif.

« Et sinon, du coup tu as pu croiser l’empereur comme tu a rencontré sa fille ? J’ai entendu dire que c’était un chic type, je n’ai pas voté pour lui, mais ça ne m’empêche pas de l’apprécier, avec son air de grand père aimable. Enfin bon, sinon tu as entendu parler d’une certaine Aria ? » Une question comme une autre.

Pour sûr, une Dragonne avait des chances de ne pas être apte à bien s’entendre avec la rousse fan de technologie et surexcitée. Il existait certainement des dragons qui s’étaient acclimatés à ce genre de technique, mais Abigale avait du mal à imaginer un Dragon réparer un moteur… Elle avait du mal à imaginer un dragon, avant tout. Elle n’en n’avait jamais réellement vu de près, du moins sous leur forme originelle, étant sûrement passé à côté de plus d’un sans le savoir. Mais elle allait sûrement rencontrer le dragon que côtoie son oncle ! Et elle pensa quelques instants à cette potentielle rencontre avant d’embrayer sur un nouveau sujet.

Car oui, même si elle côtoyait la fille de l’empereur, elle n’avait jamais réellement vu ce dernier, sa fille étant plutôt autonome pour venir à Petitmont. Elle était d’ailleurs venue quelques jours durant les derniers mois, pour mieux connaître Abigale et passer du temps agréable. Abigale n’avait pas manqué de multiplier les activités ! Elle lui avait fait essayer ses rollers -sans grand succès- et l’avait initiée à la soule, le jeu qu’Abi aimait pratiquer avec ses amis.

Eh bien, non ! Pas encore. Toutes les fois où je l’ai vue, elle est venue seule à Petitmont. Elle est plutôt autonome ! Mais dans dix jours, je vais la retrouver ! Elle m’a invité dans une maison en campagne si j’ai bien compris… Enfin, chez elle quoi, et il y aura son père, donc. Je ne me fais pas trop de soucis, enfin. Evidemment, je n’irais pas faire de scandale politique, mais si je vois qu’il n’est pas trop tendu, je n’irais pas faire la courbette jusqu’aux orteils. Même s’il est l’empereur, il a le droit d’être considéré comme quelqu’un de normal, j’imagine. Enfin, ça dépend des empereurs.

Tout en riant, elle dégusta avec délicatesse son dernier morceau de gaufre, gaufre qu’elle a savouré jusqu’au bout !

Mais du coup, si elle a plusieurs siècles d’expérience… Pourquoi n’as-t-elle pas choisi un dragonnier plus tôt ? Est-ce qu’elle en avait un avant ? Parce que sinon, c’est un peu bizarre je trouve. J’imagine qu’elle n’a pas pu savoir à l’avance qui allait être son dragonnier et puis, elle a sûrement déjà rencontré quelqu’un qui importait autant à ses yeux que toi, je pense. Enfin, ce ne sont que des suppositions probablement erronées !

« En effet, enfin après on est en démocratie comme tu le sais, donc évidemment même s’il faut respecter la tête élue du pays, ce n’est pas non plus un de ces rois comme on peut en trouver dans d’autres pays, qui se targuent d’êtres des êtres supérieurs à tous les autres par leur nature même. D’ailleurs, ça m’a toujours amusé qu’on nomme la têtu élue du pays empereur, en vérité on pourrait plutôt le nommer président ou chancelier par exemple. Après, il est vrai qu’empereur ça a un certain prestige, cela et puis c’est la tradition… » Comme on pourrait nommer l’empire d’Akkaton, République d’Akkaton par exemple, mais l’empire d’Akkaton avait tout de suite une connotation plus imposante et intimidante. Leur pays restait après tout une puissance impérialiste à l’ancienne, qui s’était répandue de par le monde par la guerre, même si cela faisait plutôt longtemps qu’il n’y avait pas eu de guerres de conquêtes, du moins pour le moment, même si d’autres guerres, il n’y en avait pas manqué. Par contre, on pourrait sans doute assimiler l’installation de l’empire dans la province Orzanienne comme une sorte de conquête en soit, mais bon ça n’avait pas non plus été extrêmement sanglant comme les nagas n’avaient pour la plupart pas posés de problèmes et s’y étaient même faits. Il fallait dire, c’était dans les traditions d’Akkaton de miser sur les peuplades locales vivant déjà sur place, ça évitait les problèmes.

« Elle n’était pas Akkatonienne avant je dirais et tu sais dans les autres pays il n’y a pas cette tradition en quelque sorte, mais comme elle désire devenir Akkatonienne, c’est nécessaire et comme il faut bien choisir quelqu’un, s’est tombé sur moi. Comme quoi, des fois de belles opportunités s’offrent à nous sans même que l’on y pense. » Il ajouta alors sans doute avec curiosité.

« Il faudrait un jour que tu ailles à Ikhyld, peut-être avec moi lors de l’un de mes voyages, c’est un pays fascinant à découvrir même si extrêmement différent du nôtre et magique dans tous ses aspects. C’est toujours intéressant de voir d’autres points de vues et façons de vivre. Des fois, cela peut donner des idées. » Surtout quand on était technologiste, après tout certains n’arrêtaient pas de s’imaginer la technologie avant tout dans l’aspect de la dualité contre la magie.

C’était un point intéressant. Il était vrai de dire que “L’Empereur” aurait pu s’appeler président ou chancelier. Même si la technologiste n’était pas très performante en sciences politiques, elle savait au moins que le système actuel de l’Empire Akkatonien n’était pas celui qu’il eut auparavant. Un système républicain dans le fond malgré ses airs de puissance impériale. Mais là était le point intéressant ; c’était une question d’apparence et de prestance que de se nommer ainsi, car il était de toute évidence que l’Empire perdrait en crédibilité dans sa puissance que si elle portait un autre nom.

Quant aux détails concernant le Dragon que connaissait bien Anton, Abigale n’en perdit pas une miette. Elle hocha plusieurs fois comme assimilant les informations données par son oncle, avant d’étirer son sourire.lorsqu’il aborda le sujet d’Ikhyld.

Oui ! Je dois y aller. Neville et Agatha y sont déjà allé plusieurs fois, mais je n’ai jamais eu l’occasion, du moins récemment… J’était vraiment toute petite quand ils y sont allés. Enfin, on peut planifier ça oui ! Tu me diras quand tu souhaites partir, si je ne pars pas avant toute seule. Mais je tiens à avoir mon dirigeable personnel ! Au moins pour avoir la fierté d’avoir son propre véhicule et de l’entretenir, je pourrais même le réparer moi même ! Mais Ikhyld doit vraiment être intéressant, ne serait-ce que pour la culture sur place, j’imagine. Et je rencontrerais probablement des personnalités intéressantes pour ! Oui, ça sera probablement une expérience très profitable.

Comme mon expérience à Teïder, d’un côté. Même si c’était un peu plus drastique et dangereux, on apprend vraiment à se contenter de ce qu’il existe et de profiter du moindre instant de répit, car il arrive que l’on en ai plus durant des mois. Je ne regrette pas d’y être allée, même si il y eut des temps durs, mais ça m’a permis d’avoir la notion de responsabilité et de savoir me gérer dans ce genre de situation. Enfin, si j’avais été capturée par l’inquisiteur pour être torturée à vie, j’imagine que je n’en serais pas sortie indemne, mais j’ai eu cette chance de ne pas avoir été trop atteinte psychologiquement !

Elle souriait malgré tout, dévoilant un peu plus de son expérience de rebelle en milieu dangereux à son oncle. Après tout, elle restait une gamine qui avait décidé à ses quinze ans de se retrouver dans un pays qui chasse et torture le moindre danger pour sa foi et qui n’avait pas de pitié pour les hérétiques. Bien qu’elle était humaine et assez discrète, il faut dire que c’était tout de même une sacrée expérience.

« Oui, ce sera intéressant, pense juste avant à t’informer sur les us et coutumes Ikhyldiens, car même s’ils sont assez indulgents avec les étrangers venant chez-eux, ils ont disons toute une façon de se tenir et comporter, mais surtout tout un code de politesse à respecter là-bas. Ce qui en soit est assez intéressant à apprendre, mais qui fait par exemple qu’ils n’ont pas forcément l’habitude de vivre chaque jour comme un Akkatonien. Je pense en tout cas que si tu fais l’effort d’assimiler et employer ces codes de politesses, tu auras de bonnes chances de faire bonne impression assez rapidement. » Enfin, après c’était là l’évidence, dans chaque pays, chaque peuple, les gens avaient leur façon de se comporter ou de se tenir en société. Alors évidemment, au sein du grand empire des arts et de la culture, mais surtout du raffinement, ce genre de choses devaient même avoir un aspect sacré dirons-nous.

« Hum, j’avouerai que l’idée que tu sois capturée par un inquisiteur n’aurait pas été très plaisante, après… Peut-être t’auraient-ils échangés avec l’empire contre une rançon, ce genre de choses, mais bon il est bien que tu ais évité ce genre de scénario de toute façon. Et il est vrai que pour le coup, ça doit être le genre d’expérience faisant relativiser sur la vie en général. » Il l’invita à se lever alors en faisant ainsi et en faisant mine de se rendre quelque part, sans doute avait-il une idée en tête, il ajouta néanmoins.

« Du coup, est-ce que tu as en profitée pour apprendre à parler un peu le Teïderien ? Pourrais tu me faire une démonstration si c’est le cas ? Il est vrai que je ne t’ai jamais posé la question, mais je suis assez curieux à ce sujet, surtout qu’il paraît que c’est une langue assez particulière… » Lui-même savait parler quelques langues disons, c’était normal en ce monde, mais le Teïderien pas du tout en vérité…

Pour sûr, il est intéressant d’apprendre l’Ikhyldien. Ca me rappelle que je n’en sais pas parler un seul mot, eh. Ma faute à avoir quitté Akkaton trop tôt ! J’essaierais d’apprendre sur place au pire, et je demanderais à des amis qui s’y connaissent bien. Mais oui, j’apprendrais à m’intéresser à leurs us et coutumes, ça me paraît la première des choses à faire. J’ai dû apprendre à me comporter comme un Teïderien pour éviter de me faire choper ! Hélas on n’avait pas tout le temps l’occasion de se cacher, donc fallait savoir passer inaperçu.

Enfin ! Ce sera un vrai plaisir d’apprendre l’Ikhyldien, et puis comment s’y comporter ! C’est toujours utile pour mieux se faire paraître, et je ne voudrais pas me faire jeter pour avoir mal respecté les Ikhyldiens. Je suis une brutasse d’Akkatonienne, mais j’aime bien tout de même faire attention à mon prochain ! Brusquer quelqu’un alors qu’il est chez lui, ce n’est vraiment pas ce que je souhaiterais que l’on me fasse alors, je ne le fais pas.

Elle dodelina joyeusement de la tête, sautant de son siège pour suivre son oncle sans le moindre soucis, sa valise toujours fermement accrochée dans sa main.

Oui, c’est toujours mieux que je sois en pleine santé aujourd’hui. Je dois l’avouer, il y a beaucoup de coup de chance dans tout ça. Certes j’ai tout fait pour ne pas me faire attraper, mais il suffisait de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, et c’en était fini. J’ai fuit l’Inquisiteur en personne, une fois. Je ne l’ai plus recroisé, et je l’espère bien. Qu’est-ce qu’il est teigneux ! J’ai bien cru ne jamais réussir à m’en sortir vivante. Heureusement que j’ai réussi à le semer.

Et oui ! J’ai appris à parler Teïderien. Je ne saurais pas écrire de livres bien savants, si tant est que cette langue puisse le faire, mais je me débrouille basiquement. Je pourrais te faire une démonstration, oui ! Je connais les mots principaux, et comment mettre mes phrases en ordre. La base quoi, pour pouvoir survivre dans ce genre de milieu.

« L’ikhyldien est une langue complexe de ce que je sais, mais assez riche et belle à entendre. Je ne sais pas si d’ici ton prochain voyage en Ikhyld tu auras le temps de le maîtriser même tout juste correctement, mais ils apprécieront sans doute que tu fasses l’effort de t’intéresser à leur langue. Après tout, même si c’est pratique de parler l’Akkatonien car tout le monde le connaît, ça laisse des fois une impression mitigée aux gens de voir les Akkatoniens eux-mêmes ne parler que cette langue. » Oui, disons que certains pouvaient trouver cela un peu paresseux, après beaucoup n’en avaient pas grand-chose à faire non plus…

« Une brutasse ? En quoi te vois tu comme une brutasse ? Enfin mes excuses, mais je ne pensai pas forcément que tu correspondais à cela à vrai dire. Enfin, de toute façon je ne doute pas que tu sauras faire bonne impression si un jour tu te rend à Ikhyld, après tout ce n’est sans doute pas la mer à boire en comparaison du fait de fréquenter Teïder pendant de nombreuses années. » Ce sans profiter en plus de plusieurs conforts de la vie moderne que l’on pouvait ensuite apprécier à leur juste valeur. Après tout la vie d’un résistant dans un pays marécageux avait ses désavantages dirons-nous…

Quoiqu’il en soit, visiblement il se dirigeait vers son appartement, histoire qu’ils puissent délester sa nièce de sa valise, sinon elle allait finit par se fatiguer, puis quand elle s’eut prononcé en réponse à ses propos, lui-même ajouta.

« Les inquisiteurs sont teigneux en effet, c’est leur métier je suppose. J’imagine aussi que ça ne le fait pas trop pour eux de laisser s’échapper quelqu’un qu’ils ont surpris en train de fomenter quoique ce soit contre leur roi ou leur culte. Enfin bon, tu n’auras plus jamais à recroiser ces derniers dorénavant. » Oui, après tout on en voyait rarement un rôder en terres Akkatoniennes, pour ne pas dire jamais, ou alors ils se faisaient très discrets.

« Je vois, intéressant, niveau savant j’avais entendu dire qu’ils avaient de grand philosophes et théologiens, même si rien de politique, mais je pense que de toute façon n’importe quelle langue utilisée par tout un pays est employable pour ce genre de choses. Quant à me faire une démonstration, nous verrons plus tard du coup, occupons nous d’abord de ta valise. »

C’est là qu’ils arrivèrent devant un immeuble plutôt haut de gamme, le genre pour personnes ayant des moyens sans non plus être richissimes. Ils entrèrent alors et prirent l’ascenseur qui pouvait porter heureusement plusieurs centaines de kilos… Puis une fois arrivé au troisième étage, ils ne mirent que quelques secondes à atteindre la porte de son appartement qui donnait sur un appartement qu’il devait sans doute occuper quand il était encore en chair et en os car il y avait tous les conforts nécessaires à cela. Quoique, sans doute le garderait-il ainsi pour quand il aurait de la visite… Il y avait même une bibliothèque ou deux, un sonographe, du chauffage et de quoi se divertir. Sur ce il la laissa donc s’installer et lui désigna la chambre d’amie où elle pourrait poser sa valise.

La ville avait quelque chose d’agréable à s’y balader ainsi, de se sentir au coeur de la capitale de l’Empire, et au milieu d’un niveau technologique élevé. Comparé à Petitmont, c’était énorme, et réellement impressionnant. Après, elle s’y était déjà rendue étant petite, mais cela la laissait toujours ébahie de se sentir si près de sa passion de la technologie. Elle accompagna donc son oncle tranquillement en transportant sa valise, qui commençait à lui peser il est vrai.

Elle ne manqua pas de laisser son regard glisser sur certaines courbes et visages de jeunes passants et passantes de son âge, se délectant discrètement de la beauté que ce monde pouvait offrir. Car oui, elle appréciait observer ces doux visages qui lui évoquaient un caractère ou une personnalité lui paraissant délicieuse, et ce même s’il n’y a pas de suite. Abigale avait appris à ne pas courir derrière ce genre de choses, et elle attendrait bien le bon moment -ce qui ne l’empêchait pas de glisser un clin d’oeil à une jeune femme en salopette et à la frange brune qui croisait son chemin-.

C’est alors qu’elle arriva au pied d’un bâtiment qui semblait des plus luxueux. C’était sûrement là que résidait son oncle, étant donné que ce dernier la guida jusqu’à l’intérieur. Une fois dans l’ascenseur, Abigale en observa l’intérieur, toute sage aux côtés de son oncle en gardant sa valise à ses côtés. Puis, lorsqu’elle en sortit, elle découvrit l’appartement du Haut Juge qui n’était pas des plus inconfortables. Au contraire, c’était un appartement tellement bien équipé qu’il y avait de quoi se sentir comme un roi.

Abigale posa sa valise dans sa chambre et se tourna vers Anton, toute sourire.

Ouaaaaah, il est super cet appartement ! Le sonographe et tout, c’est vraiment super ! Ca me donne envie d’avoir une maison à moi toute seule… J’y ai déjà réfléchi plus d’une fois ! J’imagine une maison avec des sonographes partout, plein d’automates pour s’en occuper, et ils seront bien sûr bien traités ! Et puis, je rêve d’une maison ambulante, qui traverse Akkaton toute seule sur ses pattes ! Ca envoie non ? Et j’y mettrait un aéroport pour y stationner mon futur dirigeable. T’en penses quoi Tonton ? Haha !

La capitale de province était un bel endroit, certes elle n’égalait probablement pas en magnificence Akkaton et Aros les deux principales cités Akkatoniennes, pas forcément en taille ou importance économique, mais en pouvoir symbolique. Mais elle n’avait pas non plus à rougir, après tout dans un empire aussi décentralisé que celui Akkatonien, l’ombre des deux fameuses cités de l’empire, était bien lointaine.

En vérité, tout était bien lointain, on ne pouvait pas tenir un tel pays en centralisant le pouvoir ou en ne déléguant pas beaucoup celui-ci. L’unité de l’empire tenait plus à un ensemble de valeurs, de buts communs et un sentiment d’unité inspirée à travers les siècles que par des fondements politiques plus fermes. Il n’y avait pas de tyran pour faire tenir l’ensemble d’une main ferme, pas de répression mise en place pour écraser les rebelles. On pourrait se demander en vérité si Akkaton pourrait encore rester unie pendant des siècles, mais cela ils le verraient bien.

En attendant, son appartement semblait plutôt plaire à sa nièce. Bien, il espérait bien en tout cas qu’à terme le fait de ne plus avoir les mêmes besoins que le commun des êtres ne lui feraient pas oublier que ces derniers en avaient, ce serait sinon dommage…

Enfin, elle se sentirait bien ici pensa t-il, probablement pas à y passer la journée, de toute façon elle aurait l’occasion de sortir d’ici, pas mal, mais il y avait tout le confort qu’on pouvait attendre d’un appartement fait pour la catégorie aisée de la population Akkatonienne. En vérité il y avait même un local dédié à l’entretien du corps mécanique d’Anton, mais cela ça le concernait surtout lui.

« C’est plutôt ambitieux, par contre prévoit le transport par la mer dans ce cas ! Enfin, blague à part, tu envisages déjà d’acheter une maison ? Ma foi ce n’est pas trop tôt non plus pour l’envisager, mais pourquoi ? Hum, en tout cas je ne saurais pas te conseiller à ce sujet, je n’ai jamais vraiment possédé de maisons après tout, j’ai surtout eu des appartements de fonction. » Quant à savoir comment elle comptait se payer la chose, il supposait qu’elle devait avoir une idée ou autre, ou comptait sur lui pour négocier avec une banque. Après tout, quelqu’un pouvait toujours se porter garant pour elle.

Dans l’euphorie de son idée, la jeune femme avait du mal à tenir en place. Gardant son incroyable sourire, elle maintenait son regard en direction de son oncle tout en faisant les cent pas sur une zone restreinte tout en parlant. C’était une habitude qu’elle avait, elle ne savait pas rester en place quand les émotions lui venaient et lorsqu’elle avait besoin de trouver ses mots et de développer ses pensées, elle avait besoin de marcher. Enfin, quoi qu’il en soit, Abigale arbora un des plus magnifiques regards rieurs qu’elle pouvait faire, prise d’une sensation de joie et d’énergie de bonne humeur intenses.

Oh, oui ! Une maison qui flotte sur l’eau en plus de marcher sur la terre ! Quelle idée merveilleuse… Enfin ! Oui, c’est une idée. Ca pourrait me permettre d’avoir un atelier digne de ce nom, et un endroit où se poser tranquillement. Enfin, je pense ! C’est vrai que pour l’atelier, je pourrai l’emprunter, et que même si la maison est sur pattes elle restera sûrement bien trop lente pour me suivre si j’emprunte le dirigeable jusqu’en Ikhyld. Mais admettons, cela peut faire office d’un moyen de transport passif ! On se fixe une destination et la maison s’y dirige tranquillement en laissant le temps de vivre. Un voyage qui durerait certainement plusieurs jours, voire même semaines, mais ça peut être une expérience intéressante à vivre.

Et puis, vivre dans une maison avec autant de technologie ! Je m’en sens déjà toute enthousiaste. J’imagine qu’il faudra aussi un système autonome permettant au logis de changer d’itinéraire si un obstacle se trouve sur son chemin, et éviter qu’elle ne tombe au moindre rocher. Ou encore pire, qu’elle tombe d’une falaise ! Tu penses que c’est possible à faire ça ? J’imagine que ce doit être des choses importantes à prendre en compte, surtout si l’on doit apporter de quoi paramétrer la destination. Parce qu’une maison qui marche, c’est bien beau ! Mais si elle sait où elle va, c’est mieux.

Abigale finit par s’asseoir sur un fauteuil après un rapide tour sur elle même, coinçant ses mains jointe entre ses genoux serrés en se penchant légèrement vers l’avant. Elle fit l’effort de se contenir et d’éviter de sauter partout en restant assise, bien calée dans le fond du siège.

« Oui, après je pense qu’il faudra un peu surveiller, selon où ce transport t’amènes, histoire de ne pas trop te balader dans un territoire dangereux, mais c’est assez faisable je pense en faisant attention et surtout en ne déviant pas trop des chemins assez sécurisés comme les voies de chemin de fer par exemple. » Glissa tout de même Abigale à ce sujet, il est vrai après tout que même si une aussi grosse chose se déplaçant pouvait décourager la plupart des bestioles, ce n’était pas forcément la même pour de vraiment grosses créatures ou des gens plus ou moins mal intentionnés. Même si bon soyons sincère, tout le monde n’avait pas que ça à faire non plus en voyant une demeure mouvante et il y avait sans doute moyen de sécuriser un peu celle-ci.

« Hum c’est sans doute possible, si elle est dotée de l’autonomie offerte par les mécanismes d’un automate, par exemple pour obéir à des instructions ou se déplacer d’elle-même, il y a sans doute la place je suppose de configurer cela dans une demeure. Par contre, ça risque de coûter cher, mais bon en soit une maison c‘est cher à la base. » Ajouta t-il sinon sans doute pensif, l’idée en tout cas ne semblait pas mauvaise, juste qu’il allait falloir beaucoup investir dans tout cela, ce qui n’était pas anecdotique.

« Tu voudras visiter prochainement quelques laboratoires et ateliers locaux appartenant à la famille Illuminès quand j’y pense ? Toi qui après tout semble passionnée par la technologie, je suppose que même si ce que tu verras n’englobe pas forcément le domaine de la mécanique, ça pourrait t’intéresser. Sinon, on peut toujours voir quelques ateliers appartenant à la famille Draenor, notamment concernant ingénieure militaire, il y a sans doute moyen pour moi d’obtenir le droit de visiter les locaux. » Après tous les Draenor aussi n’étaient pas en retard dans le domaine de la recherche et de l’ingénierie, même si souvent c’était tourné d’abord vers une application militaire de la chaise, qui pouvait ensuite éventuellement ruisseler vers le civil.

Il est vrai que, dans tous ces projets gargantuesques de la mécanicienne, le problème de l’argent était récurrent. Elle pouvait se permettre de rêver et d’imaginer la plus grande et la plus belle des maisons sur pattes, mais sans soutien financier, elle ne pouvait rien faire grande chose. Quoi qu’il en soit, elle ne se démonta pas pour si peu, et fit un mouvement de la main en répondant à son oncle.

Bah, oui c’est vrai. Après je n’y suis pas encore, j’ai le temps de faire une estimation des frais et ce que j’ai comme ressources disponibles. Il n’y a pas de problèmes, je trouverais forcément une solution ! Même si c’est au final ne pas financer le projet, ça reste une solution parmi tant d’autres !

En dodelinant de la tête, elle leva un peu le regard au plafond pour détailler ce qu’il s’y trouva. Puis, son oreille ayant cru mal entendre, elle redirigea son regard vers son oncle l’air ahurie.

Ah oui ? Tu m’emmènerais voir les laboratoires ?


Elle ne laissa même pas le temps au Haut-Juge de répondre qu’elle enchaîna avec enthousiasme.

Mais c’est super ! Ca me ferais vraiment plaisir Tonton ! Je ne refuserais pas un seul moyen d’en apprendre davantage sur la technologie de nos jours, alors visiter des laboratoires…! J’imagine qu’il y a des sujets gardés secrets, mais ce que j’apprendrais me suffira toujours comme il le faut ! Et ne nous embêtons pas à choisir, je veux voir les laboratoires Illuminès et les ateliers Draenor ! Enfin, si tu arrives à obtenir les autorisations, bien sûr. Il me faudra de quoi noter ! Un papier, un bout de papier. Même si je ne le garde pas, je ne sais pas juste écouter sans rien faire !

Elle joignit ses mains comme pour confirmer ses dires et jouer avec ses pouces.

« Il y a toujours des solutions en effet quand on a de l’imagination. » Dit Anton sans doute pensif, en effet il était le genre de personne à considérer après tout que quelqu’un de malin pouvait se débrouiller pour gagner une grande somme d’argent plutôt rapidement. Même si, ce n’était évidemment pas là chose simple, après il y avait toujours moyen de trouver quelqu’un avec des moyens financiers avec qui s’arranger à deux trois conditions.

« Euh oui, j’avais bien offert cette possibilité à d’autres personnes, donc pourquoi pas toi ? » Sinon au sujet de la visite des laboratoires, même si évidemment ce serait dans un cadre assez sécurisé et surveillé, après tout on ne plaisantait pas avec la recherche scientifique.

« On fera ça donc dans les prochains jours, le temps que j’obtienne des autorisations. Cela ne devrait pas être trop long me concernant, l’administration met juste comme toujours un certain temps à répondre à des demandes du genre. » Enfin, rien de bien inhabituel, mais au moins ils n’auraient pas à attendre des semaines, voir des mois, là ça aurait vraiment été trop long…

Quoiqu’il en soit, le jour était pleinement levé depuis un petit moment sur la cité et l’activité de la ville pouvait légèrement s’entendre depuis l’appartement qui semblait plutôt assez insonorisé, l’habituelle activité des gens qui allaient à leur travail, travaillaient déjà ou s’adonnaient à diverses activités quotidiennes. Sans doute le bon moment pour ressortir prochainement…

« Bon, hum, comment te dire ça, je n’ai pas pensé à acheter de quoi manger, cela te dirais que nous allions faire les courses pour toi ? Comme de toute façon pour ma part je n’en ai plus besoin, autant prendre des choses qui te plaisent. Ah et, tu sais cuisiner sinon ? » Comment avouer que pour sa part ça n’avait jamais été trop son fort, en même temps il devait sans doute être le genre d’homme habitué aux cantines des soldats, des officiers ou aux restaurants divers et variés… Enfin, ça c’était quand il était encore en chair et en os.



[hrp : Je te propose qu’on conclue prochainement et qu’on lance possiblement un nouveau rp, histoire de ne pas trop tourner en rond^^.]

Abigale se calme un temps en restant en place le moment qu’Anton lui dicta les procédures d’une telle acceptation. Ce qui mina légèrement le moral de la rousse qui fit une petite moue.

Oh… Il faut attendre ! Mais que vais-je bien pouvoir faire pendant ce temps ? Je dois trouver un moyen de m’occuper, ce n’est pas possible autrement ! Enfin… Je trouverais bien.

La rousse se redressa pour s’étirer un coup et acquiescer envers son oncle.

Ne t’inquiètes pas, on ira aller chercher le nécessaire. Et oui, je sais cuisiner ! Maman m’a tout appris, avec toi aussi ! Enfin, pour le côté apprendre à cuisiner avec rien, tu m’as bien aidée pour mon séjour à Teïder. Quant à maman, oui elle m’a vraiment aidé à ce sujet ! Evidemment elle se débrouille mieux que moi, mais je saurais préparer des bons repas, j’imagine, de quoi bien se régaler avec des plats complets et originaux, je me sens même capable de recevoir dignement et proprement !

D’ailleurs si tu veux, c’est moi qui cuisine ce soir ! Enfin, même si tu n’as plus besoin de manger… Mais on n’a qu’à faire comme si c’était le cas, c’est moi qui régale ! J’ai déjà plein d’idées, j’écris tout ce dont j’ai besoin et tu me dis où on peut le trouver ! Je ferais de quoi bien manger pour les jours à venir, c’est sûr, et puis même quelques biscuits… Et évidemment, pas de gaspillage ! Tout sera mangé avant mon départ, sois en rassuré ! Je m’y engage solennellement, et puis j’aime beaucoup manger, donc ça aide !

Abigale se mit à écrire ce dont elle avait besoin sur un bout de papier, préparant sa cuisine du soir. Et c’est ainsi qu’elle passera du temps avec son oncle en cuisinant un peu, et passant ses journées à s’occuper en attendant le jour de la visite des laboratoires tant convoités par la jeune femme.

[Fin]