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Orzian, engrenages et arcanes
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Orzian, engrenages et arcanes


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Patience [pv Uahbra, novembre 1999]
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MessageSujet: Patience [pv Uahbra, novembre 1999] Patience [pv Uahbra, novembre 1999] EmptySam 31 Aoû - 13:08
- J'aime pas ça, patronne.

- Tu n'aimes rien, Mahjid.


La plaisanterie, qui n'en était une qu'à demi, ne suffit pas à détendre l'atmosphère. Les paroles furent échangées d'une voix basse, tendue, feutrée, alors que Sahar attendait, immobile comme une statue au milieu de ses gens. Sur le large tapis posé à même le sable, sous un palanquin déployé pour faire de l'ombre aux émissaires, la caravanière était assise en tailleur dans le grand flot de ses robes et de son lourd manteau de parade, fièrement revêtue de ses atours reluisants, le visage découvert par l'outremer de son voile enroulé autour de sa tête et de son visage. Ses mains chargées de bagues, décorées de henné, reposaient devant elle, sans trembler, alors que Mahjid demeurait à côté d'elle, légèrement en retrait. Le soldat s'était agenouillé, ses armes dissimulées sous les pans de son large manteau de laine brune, et seuls ses yeux étaient visibles entre les replis de son turban qui lui masquait la figure. Sa voix grave, martelée par le sable et les années, avait marmonné quelques mots auxquels Sahar avait rétorqué comme elle le faisait souvent, par une taquinerie : mais le fait était qu'elle non plus, elle n'aimait pas cela.

Le soleil cognait dur, sur cette partie du désert : le mitan du jour basculait vers un après-midi de plus en plus ardent, et sous le soleil vertical, rien ne bougeait. Au milieu de nulle part, du moins le semblait-il, la caravane de Lalla Sahar avait fait halte et dressé son campement. A l'écart des tentes, des chameaux et des bagages, on avait dressé le pavillon sous lequel la maîtresse recevait ses invités, servi le thé, préparé l'accueil nécessaire pour les hôtes qui devaient s'en venir. A l'heure dite, tout avait été préparé, mais on ne vit pas l'ombre d'un orc dans les horizons noyés de soleil.

Agacée, Sahar remua enfin sur son séant, glissant un regard à son secrétaire qui s'était assis près d'elle, un peu en retrait, avec ses tablettes sorties et son stylet dégainé, et qui à présent s'affaissait un peu en fixant les motifs du tapis.

- Le soleil tourne, dit-elle d'une voix lasse. Où sont mes Yeux ?

- Khéty et Asma ne sont pas encore rentrés, répondit Ayis en fronçant les sourcils.

Que le clan avec qui devait avoir lieu la négociation se montrât assez discourtoise pour faire preuve d'autant de retard semblait outrager le secrétaire bien plus que cela ne contrariait Sahar elle-même.

Pourtant, l'affaire était d'importance, pour les caravaniers. Une fois de temps en temps, à mesure que les chefs changeaient, que les tribus migraient et qu'évoluait la politique des peuples qui vivaient dans les terres centrales d'Akkaton, il fallait revenir négocier les droits de passage sur les terres de chacun, en vertu de vieilles promesses et de serments anciens prononcés par d'autres pères, d'autres ancêtres, et renouveler des poignées de main aussi fugaces qu'un vent de sable mais qui, dans ces lieux où la lettre était rare, suffisaient souvent à nouer des alliances durables. En souvenir de ceci et eut égard aux usages de la diplomatie, Sahar avait cheminé avec les siens jusqu'à la limite des terres d'un clan d'orcs avec qui elle était en relation depuis fort longtemps. Les Mahjtani avaient toujours traité prudemment avec les orcs, autant qu'avec les clans nagas, comme s'ils n'étaient ici que des visiteurs de passage, jamais fixés, toujours en mouvement, et que jamais ils n'avaient eu la moindre prétention sur le sol qu'ils foulaient. Pour l'oeil néophyte, il semblait que rien, pas un grain de sable, pas une marque perceptible ne venait matérialiser la frontière de ce territoire. Pour les autres, c'était évident, par mémoire et par savoir, comme si d'invisible tracés divisaient le paysage en parcelles bien nettes.

Sahar poussa un long soupir, chassa de ses yeux la sueur qui perlait à ses sourcils, et fit un geste de la main en direction d'une silhouette sinueuse qui se tenait près de là.

- Tu vois quelque chose, Uahbra ? Dis-moi que tu vois quelque chose, sur mes ancêtres, j'en ai assez de perdre mon temps.

Les yeux de la caravanière, dans leur écrin de fard très noir, scrutèrent le paysage alentours avec agacement. Elle avait fait venir le naga avec elle, depuis Nephtys : traiter avec les orcs pouvait parfois être périlleux, même avec de vieux alliés. On ne pouvait vraiment savoir à quoi s'attendre, et puisque la prudence était mère de sûreté, mieux valait venir trop accompagnée que pas assez. Le naga avait bien souvent prouvé son efficacité et puisque Mahjid se faisait vieux, il n'avait plus le bras si sûr et les réflexes aussi affûtés qu'autrefois.
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MessageSujet: Re: Patience [pv Uahbra, novembre 1999] Patience [pv Uahbra, novembre 1999] EmptyVen 27 Déc - 1:05
Le Grand Désert était toujours pareil à lui-même, immuable en son âme, perpétuellement changeant dans le visage qu'il présentait aux mortels qui le foulaient. Les dunes pouvaient glisser, poussées par le vent vagabond qui prenait un souffle infini dans ces vastes étendues, dessinant ici les montagnes qui ailleurs, plus solides, lui auraient imposées son cours. Les villes mêmes, passées ou présentes, pouvaient émerger ou replonger dans ces vastes étendues, offrant ou cachant aux mortels leurs trésors comme leurs périls. Et bien sûr, ces mêmes mortels pouvaient s'agiter, changer, passer des marchés, décreter des territoires, offrir la guerre ou la paix, et tout le reste de la multitude de turpitudes dont ils aimaient à émailler leurs existences. Rien de cela ne changeait l'âme profonde du désert, qu'Uahbra pouvait sentir rien qu'en laissant son regard glisser sur les dunes.

Sa main écailleuse ne s'écartait guère de la poignée de son épée, non par méfiance envers ses compagnons, mais bien au contraire parce qu'ils avaient payé pour obtenir sa protection. Les Mahjtani faisaient partie de ceux qui composaient le mieux sa toile de fond de mercenaire, son réseau de relation au sein du désert, son image au final, pour Akkaton et pour le monde. À un autre niveau, le Naga avait une réelle affection, pour autant que cela puisse vouloir dire quelque chose chez lui, lui qui portait à la fois une profonde blessure et un masque tissé de la trame même de celle-ci, à ce clan, humain mais enfant du désert autant que lui, et à celle qui les dirigeait. Cela ne faisait qu'aiguiser son zèle et sa prudence, surtout quand on avait affaire à des partenaires aussi imprévisibles qu'une tribu orc, tant les Peaux-Vertes étaient promptes à la violence... ce qu'Akkaton n'avait pas toujours arrangé, que du contraire, en mettant main basse sur tant des rares terres propres à habriter le peu que le Grand Désert avait à offrir en matière de ressources.

Il avait écouté les quelques mots échangés par ses compagnons alors qu'ils attendaient sous les chauds rayons du jour, sans rien dire, bien entendu. Les hommes et les femmes du désert se montraient bien plus patients que ne l'auraient été des citadins akkatoniens, exprimant en peu de mots et de gestes leur impatience, mais ils n'étaient, en cela, que le pâle reflet de la patience de pierre des Nagas. Le sang froid des hommes-serpents ne se laissant pas facilement réchauffer par le feu de l'agacement et de l'attente, et en cela Uahbra faisait certainement partie des plus flegmatiques, autant par nature que par le masque qu'il portait. Il ne dit donc rien, ne bougeant que peu alors que ses yeux vigilents parcouraient les alentours lentement, dans un sens, puis dans l'autre, patiemment, jusqu'à ce que finalement son employeuse directe lui adresse la parole, s'attirant un sifflement légèrement amusée.

« Tu connais trop bien les Nagas pour poser cette question autrement que par agacement... ce n'est pas nos yeux qui percent le mieux les lointains, même dans notre désert. »

Le hasard n'avait en effet guère doté le peuple-serpent des perceptions les plus aiguisées, que du contraire. D'aucuns y auraient vu la volonté des Dieux, mais bien peu de Nagas auraient été dans ce cas, eux qui avaient rejeté leurs dieux de jadis et conquis par l'épée et la magie la liberté de leur destin. Cela ne les empêchait pas de reconnaître les inégalités de la nature... ni forcément de croire à certaines choses.

« Mes yeux ne voient donc rien de plus que les tiens, je le crains. Je ne peux que te conseiller la patience... attendre des Orcs reste moins pénible que de devoir les affronter l'épée à la main, après tout... »

Le fait même qu'Uahbra en dise autant était une marque bien plus frappante, chez lui, de familiarité que le tutoiement qu'il avait rendu à la nomade. Il n'ajouta rien de plus ceci dit, gardant son regard mouvant sur l'horizon, non par impatience, mais par prudence... après tout, on ne savait jamais ce qui passait dans la tête d'un Orc, et un retard pouvait aussi s'expliquer, dans le plus mauvais scénario, par le temps nécessaire à préparer un assaut...
Uahbra Ameniritis
Uahbra Ameniritis

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Patience [pv Uahbra, novembre 1999]
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