Cela faisait plusieurs jours que la jeune femme travaillait sur son automate. L'amélioration de Trikiss n'avait pas été longue à faire, surtout en travaillant vite, mais Sapphira demandait beaucoup plus de soin. Concevoir un automate en entier est, sans nul doute, plus fastidieux qu'en améliorer un. Bref. Aria était donc, lorsque le haut juge se présenta, en pleine concentration, observant ses plans, un crayon dans la bouche et lunettes sur le front. Elle attrape son crayon de la main gauche, fronce les sourcils et ronchonne tout bas :

« Tsss. Faut refaire ça et ça. »

Elle gribouille quelque chose sur son plan, totalement à l'ouest, sans se rendre compte de la présence de l'akkatonien à coté d'elle. En réalité, ce que l'homme ne sait pas forcément, c'est qu'Aria est dans ces moments de concentration extrême d'où peu de choses peuvent l'en sortir. Elle pose son crayon sur la table, légèrement penchée en avant, puis attrape quelques pièces sur l'établi, avant de sursauter. C'est le cri de son faucon de métal, parfois seule chose à pouvoir la faire sortir de sa rêverie qui a réussi à la surprendre. Elle se redresse donc d'un coup, toujours sur sa chaise, avant de râler :

« Trikiss ! Tu m'as f-... »

C'est à cet instant qu'elle se rend compte de la présence de l'immense silhouette de l'akkatonien. Elle lève les yeux jusqu'au sommet de la forme, sur ce qui devrait être sa tête. Et c'est à cet instant qu'elle comprend que Trikiss a simplement voulu l'avertir de la présence de ce type. Qui c'est lui ? Si la jeune femme s'était mieux renseignée, peut-être aurait-elle reconnu le haut juge. Mais rappelons que, quelques jours plus tôt, elle n'avait pas su qu'elle se trouvait face à l'empereur et que, si personne ne lui avait dit, elle aurait banalement commencé une discussion avec un vieil homme tout bonnement banal. Elle observe silencieusement l'homme, ne sachant pas quoi lui dire. Simplement parce qu'elle ne sait même pas si ce dernier lui a parlé. Ainsi, elle se lève donc, à peine quelques seconde après avoir observé l'homme, puis lui tend la main avec un sourire.

« Veuillez excuser mon inattention, hum... Monsieur. Je suis Aria Zeim' Finlok, puis-je faire quelque chose pour vous ? »

Elle ne sait pas vraiment quoi dire de plus, alors elle se contente d'un sourire aimable, pensant qu'il s'agit souvent de la meilleure des phrase.

En réponse, l'homme donne son nom à la jeune femme qui sourit toujours, sans même se demander si elle a déjà entendu le nom de cet homme quelque part, sans même remarquer qu'il s'agit d'un Illuminès. Suite à cela, l'homme explique, non sans un sens patriotique aigu, qu'il était là pour visiter les ateliers et voir les avancées technologiques. Ces mots ne font pas s'envoler le sourire d'Aria, car, en elle, une idée s'est frayé son chemin. S'il parle de cela et qu'il est là, c'est que j'ai certainement attiré son attention. La fierté de l'homme et celle de la jeune femme se comprenaient, dirons-nous simplement.
Suite à cela, les pensées de la thérianthrope ne firent que s'accentuer car Anton lui demande si elle apprentie et si ce qu'elle fabrique est un automate. Non sans ajouter qu'elle lui semble bien jeune pour cela. Le sourire d'Aria s'élargit encore et elle lâche un petit rire amusé, sans moquerie. Finalement, elle lui explique :

« Non, non, je ne suis pas apprentie. Tesilran Snar me prête son atelier et ses outils, contre paiement, évidemment. »

Elle sourit toujours, se disant que préciser la rencontre avec l'empereur était inutile, même si c'était grâce à lui qu'elle était ici. Après tout, elle n'aurait pas forcément demandé l'atelier du nain d'elle-même.

« Et effectivement, il s'agit d'un automate. Je ne peux pas vous en dire plus sur lui, cependant. C'est un secret, et je compte en faire la surprise à mes amis, bien qu'ils savent que je le fabrique ! »

La jeune femme ne cesse pas de sourire gentiment, et elle ne cessera probablement pas. J'espère que Sapphira trouvera sa place dans le groupe. Le chat espion, qui sera doté d'une IA, devrait, avec le temps, être relié aux lunettes de la thérianthrope, à l'instar de Trikiss. Mais cette technologie de pointe, créée grâce à l'or vert, lui a été offerte il y a moins d'un an. Et maintenant, où trouver de l'or vert ? Grâce aux Illuminès. Elle en a un sous les yeux, mais notre thérianthrope ne s'en rend pas compte. Et alors qu'elle pourrait en parler, elle préfère garder le secret de Sapphira. Hé bien, Aria... Tu risque de le regretter, si tu finis par être au courant, plus tard.

Lorsque l'homme plaisante en lui disant qu'il ne connait pas ses amis et qu'il ne risque donc pas de cafter, sauf si elle l'oblige à revenir, la jeune femme ne peut s'empêcher de laisser s'échapper un petit rire cristallin. Ce n'est certainement pas elle qui forcerait quiconque à revenir. Partant du principe que les gens font ce qu'ils veulent, quand ils veulent, Aria préfère laisser la vie suivre son cours et si elle veut revoir des gens, elle ira plutôt directement à eux.
Suite à cela, Anton lui explique qu'il possède un doctorat en mécanique et qu'il pourrait l'aider, ce qui attire l'attention de la jeune fille. Il y a tellement d'aides différentes ! Aria ne crache jamais sur de l'aide, tout comme elle ne renonce jamais à en donner. Après tout, les bases d'une relation solide vise à l'entraide, non ?
La demoiselle hoche donc doucement la tête, soudain pensive. Est-ce que cet homme pourrait lui apporter beaucoup plus d'aide qu'il n'y paraissait ? Mais, qui est-il vraiment ? Car après tout, n'est-ce pas la principale question ? Si Aria n'associe pas encore le prénom d'Anton avec les nom des Illuminès, il est probable qu'elle le fasse avant la fin de leur discussion. Mais probable n'étant pas certain, ne faisons pas de conclusions trop hâtives.

« Il est vrai qu'il est parfois difficile de se faire un nom sans aide, je vous l'accorde... Mais ce n'est pas impossible. Je compte faire plus pour les gens, c'est vrai, avec ou sans. Mais... Je dois vous avouer que je suis curieuse quant à celle que vous me proposez. »

La jeune femme penche la tête sur le côté, toujours souriante. La curiosité est peut-être un vilain défaut, selon le proverbe, mais jamais elle n'a décidé d'être contre Aria jusqu'à maintenant. Et il est donc impossible pour la thérianthrope de ne pas céder à cette dernière lorsqu'elle se pointe.
Ainsi, Aria se pose des questions sur cet homme, qui arrive et lui propose de l'aider. Elle pense à Sapphira, elle pense à l'or vert. Une partie d'elle espère, à toujours la fois, mais une autre lui dit de ne pas y penser, qu'il n'y a probablement aucun rapport. Après tout, pourquoi lui proposerait-on ce genre d'aide ? Elle a eu beaucoup de chance, il y a un an, d'avoir pu obtenir suffisamment de soutien pour pour relier Trikiss et ses lunettes. Mais comment serait-il possible que cette chance puisse arriver une seconde fois ? C'est pour cette raison que, si la thérianthrope a toujours une part d'espoir, elle ne s'y accroche pas trop. Un coup de chance comme ça, ça n'arrive qu'une fois dans la vie. Il faut l'attraper et ne pas le laisser s'échapper. Mais il ne faut pas s'attacher à l'espoir qu'il revienne de lui-même. Il faut le brusquer, lui sauter dessus comme un chat attrape une souris, et ne pas lui laisse une seule opportunité pour s'enfuir.

Comme Anton met un instant avant de répondre, réfléchissant, Aria jette un oeil sur son oiseau. Petient, ce dernier était immobile sur le bureau, sa tête fixée sur le grand homme. Après tout, Trikiss était un oiseau de surveillance, il ne pouvait pas faire abstraction de ce fait. Aussi, il observait monsieur Illuminès, sans que lui ou sa maîtresse ne sache encore de qui il s'agissait. Finalement l'homme explique alors à la jeune femme qui il est. Un temps de surprise passe sur le visage de la jeune fille qui connait forcément le nom des Illuminès. Mais c'est... C'est lui ? Il lui explique que sa famille est l'une des plus grandes sources au niveau technologique, mais la jeune femme est encore un peu sous le choc. Comment je fais pour toujours passer à côté ? Effectivement Aria, il serait temps de te renseigner un peu mieux au niveau des visages. La thérianthrope ne réussit à se ressaisir que lorsque l'homme marque une pause. Lorsqu'il lui fait sa proposition, elle l'observe avec un sourire, penchant la tête, ses méninges tournant à fond. On pourrait presque voir de la fumer s'échapper de ses oreilles. Partager ses découvertes en échange d'argent et de matériaux ? La jeune femme tourne les yeux vers ses ailes de métal, posées sur un établi. Elle ne sait pas si Illuminès les a vu, mais elle ne sait pas plus s'il s'agit d'une découverte à partager. Je ne veux pas que qui que ce soit les emploie pour la guerre, ou simplement faire du mal. Akkaton n'est pas Teïder, elle le sait très bien, mais cette idée l'a toujours effrayée. Elle ne sait pas si d'autres en ont fait ou si les siennes et celles de sa sœur en sont les seuls exemplaires au monde, mais ce qu'elle sait, c'est qu'elle n'en a encore jamais vu d'autres. Elles ne valent pas les ailes d'Azuriens sur beaucoup de points, mais elles possèdent des avantages par rapport à celles des oiseaux. Enfin bref.
Elle repose son regard sur l'homme, sans savoir quoi répondre. Bien sûr que l'idée la tente. Qui pourrait refuser une telle offre ? Rien que pour les matériaux, Aria aurait sauté sur Anton en acceptant avec ferveur. L'or vert appelle la jeune femme, et son chat n'attend que ça. Mais finalement, elle repose les yeux sur le faucon de métal, puis sur l'homme. Elle marque encore un blanc, puis finalement, une idée lui vint. Ce n'est peut-être pas exactement ce dont elle souhaitait parler auparavant, mais cette question lui parait bonne

« Mettons que j'accepte. Est-ce que je pourrais avoir un oeil sur les technologies actuelles ? Je veux dire, mes amis et moi, on a toujours vécu de déplacements en déplacements, on ne se pose jamais bien longtemps au même endroit. Je ne connais personne qui vous aide réellement aux progrès technologiques. Et je ne sais pas toujours jusqu'où vont certains progrès, dont on ne parle pas forcément dans les journaux. Que ce soit les progrès ou bien les nouveautés pas encore développées. »

La demande de la thérianthrope était simple, en soit. Elle voulait simplement savoir ce qui se tramait dans la tête des autres. Elle avait ses idées, elle ne comptait pas prendre celle des autres. Mais elle avait toujours été très curieuse et avait toujours aimé savoir tout à l'avance. Et puis parfois, le point de vue des autres pouvait aider. Que ce soit pour ses idées ou celle des autres. Et puis ne mentons pas, Aria voulait aussi savoir si d'autres avaient fait des ailes comme les siennes. On peut toujours être en quête de progrès, n'est-ce pas ?

Le haut-juge semble réfléchir un instant, et la jeune fille observe son crâne lisse. Dire que certaines personnes ont la phobie des chauves. Heureusement que j'en fais pas partie. On serait un peu gênés pour parler de ça. Puis elle observe les traits de l'homme, avant que celui-ci ne finisse par lui répondre. Attentive, elle écoute patiemment chaque mot d'Anton, notant chaque détail dans sa tête. Elle hoche la tête, pour montrer son accord, lorsque l'homme lui demande, en échange, de garder le secret. Il est naturel pour Aria d'accepter, puisqu'il s'agit d'une simple question de confiance. Et la jeune femme détestant les menteurs et les hommes sans honneur et parole, il lui est impossible pour elle de trahir une confiance. Tout cela pour dire qu'elle accepte cette clause sans aucun problème. Lorsqu'il accepte également de la tenir au courant, Aria opine une nouvelle fois du chef. Tout cela est donc parfait. Elle ne laisse pas son sourire s'enlever de son visage, puisqu'il n'y a aucune raison pour. Suite à cela, lorsque l'Illuminès lui dit qu'elle pourrait ensuite rejoindre sa famille, Aria ne peut s'empêcher de sourire plus encore, d'amusement cette fois. Certes, rien n'est officiel, et peut-être que leur partenariat n'ira pas jusque là, mais la thérianthrope a un peu l'impression que tout va très vite, ces derniers temps. Après tout, sa rencontre avec l'empereur s'était déroulée il y a peu, et elle venait à peine de s'installer dans cet atelier. Cela dit, la vitesse n'avait jamais déplut à Aria.
Finalement, lorsque Anton finit par lui demander son avis, la jeune femme sourit toujours de bon cœur et elle lui répond presqu'immédiatement.

« C'est une offre généreuse, et je serais bien bête de la refuser. Pour ce qu'il en est du silence, vous n'avez pas à vous en faire pour ça, je sais garder les secrets ! »

Sur ces mots, elle lui adresse un clin d’œil avec un air amusé. Ainsi donc, la jeune femme n'a pas souhaité faire au plus long. Elle accepte sans nulle hésitation le marché d'Anton, car sa nature peu patiente et rapide lui disent immédiatement quel est la meilleure réponse à adopter. Si Eïce avait été là, peut-être en aurait-il été autrement, mais comme ce n'est pas le cas, la thérianthrope ne prend qu'à peine le temps de réfléchir. Après tout, le marché en vaut la peine. Un peu de silence et de secret, accompagnés d'un soupçon de confiance. Aria n'est peut-être pas la personne la plus discrète du monde, mais elle n'en reste pas moins digne de confiance, et elle ne veut pas décevoir qui que ce soit. Après tout, la façon dont les gens la perçoivent lui compte énormément, et elle déteste faire mauvaise impression à de bonnes personnes. Surtout que la jeune femme n'est pas une mauvaise fille, bien que bavarde et pleine d'énergie, choses qui peuvent parfois énerver certaines personnes. Mais si tel est le cas, c'est rarement de la volonté de la thérianthrope.

L'homme semble confiant, ce qui ne manque pas de faire sourire la jeune femme. On dirait qu'il sait exactement ce qu'il fait. S'il n'était pas prothétisé, j'aurais soupçonné des dons en magie devineresse. Cela dit, c'est peut-être simplement qu'il a de bonnes intuitions ou tout simplement une confiance en lui qui dépasse la norme... Je ne sais pas trop, je ne le connais pas assez pour le dire. Mais je doute que ce soit parce qu'il a entendu parler de moi. Cela dit, je devrais peut-être m'arranger pour, un jour ! Peut-être que d'être connu apporte des bienfaits. Enfin bref, passons. Lorsque l'homme lui demande ce dont elle a besoin, la jeune femme ne retient pas son sourire qui s'élargit. Si elle le pouvait elle demanderait tout ce qu'il est possible de demander. Mais chaque chose en son tempe et n'y allons pas trop vite, non ? Aussi, elle décide donc de se contenter du minimum requis, si l'on peut dire. Mais elle ne fait pas son choix assez vite, visiblement, car l'homme continue ensuite sur l'idée d'avoir un atelier bien à elle. Elle penche alors la tête sur le côté, le regard dans le vague et un air pensif peint sur le visage. Cela pourrait être une bonne idée, mais mes voyages avec mes amis ne m'aideront pas pour ça. Cela dit, il n'est pas interdit de posséder un atelier, et de ne pas y être non stop. Au pire, je pourrais même le louer quand je ne serais pas là, ça fera une rentrée d'argent. Bon, bien sûr, faudra voir selon les gens, il n'est pas question de louer un atelier à quelqu'un qui n'est pas digne de confiance. Mais bon, tout ça se discutera si je fais ça. Mais au moins, j'aurais quelque part où aller quand je viendrais à Airain. Je pourrais comme ça laisser les ateliers des autres. L'idée lui semblait bonne, aussi, une fois que les pensées du futur laissèrent en paix l'esprit d'Aria, celle-ci répond à l'homme :

« Pour les matériaux, je... Enfin j'ai pensé à de l'or vert, si ce n'est pas trop demandé. J-j'ai déjà travaillé dessus il y a environ un an, et j'aimerais voir ce qu'on peut faire de plus avec lui. »

Elle jette un oeil sur son faucon, qui observe toujours l'homme, avant de dévisager une nouvelle fois ce dernier, puis de reprendre presque immédiatement :

« L'idée d'un atelier est encore à voir, mais à terme, ça pourrait être une bonne idée, je pense ! Je n'ai pas travaillé dans un endroit fixe depuis longtemps. Généralement, c'est du prêt, comme aujourd'hui, ou bien sur les routes, en général. »

Le thérianthrope sourit alors bêtement, avant de continuer :

« Et pour la question concernant ma passion, hé bien... J'ai appris très tôt la mécanique, sous la tutelle du mécanicien de mon village d'enfance. J'ai toujours voulu voler et fabriquer des ailes pour cela. Alors j'ai tout naturellement été dans cette voie, puisque ne pouvant pas manier la magie. »

Elle sourit toujours lorsqu'elle prononce ces derniers mots, avant d'observer Trikiss. Les automates m'ont ouvert bien des portes, en réalité...

Lorsque l'homme se met à réfléchir, après avoir demandé si c'était bien ce qu'elle voulait, la jeune fille se prit à regretter. Peut-être que c'est déjà beaucoup demander... On vient seulement de se rencontrer et puis... Elle n'a néanmoins pas le temps d'en penser davantage car l'homme finit par lui dire qu'il va essayer de s'arranger pour lui en trouver. Ces mots provoquent un immense sourire ravi de la jeune femme qui doit se retenir pour ne pas lui sauter dessus en le remerciant. Elle se contente donc d'opiner du chef lorsqu'il lui demande de faire attention avec le gaz, sans prendre la peine de lui dire qu'elle sait très bien cela. Après tout, ayant déjà utilisé l'or vert, elle connait les risques. Elle hoche toujours la tête lorsque l'Illuminès lui dit que tout cela sera à voir si le partenariat s'avère profitable, ce que la jeune thérianthrope comprend.
Aria observe l'homme avec un air amusé quand celui-ci lui parait soudainement rêveur. La technologie ouvre effectivement des portes aux gens n'ayant pas de magie, certes, mais la deuxième peut faire des choses que la première ne peut pas encore. Ce sont deux choses différentes. Enfin, la jeune fille laisse s'échapper un rire cristallin lorsqu'Anton lui demande si elle parlait bien de voler, puis elle lui répond :

« Oui ! J'ai bien dit "voler" ! J'ai conçu des ailes, qui fonctionnent à la manière des oiseaux. Regardez ! »

Sur ces mots, elle s'éloigne et se dirige vers ses ailes, posées sur une table derrière elle. Elle déplie une aile, l'ouvrant au complet et laissant le grand homme observer son ouvrage. Elle effleure délicatement le métal, se remémorant des souvenirs d'enfance plaisants, tels que les moments où elle apprenait des techniques avec son maître, ou bien quand elle passait du temps sur des plans afin de découvrir les problèmes ou les résoudre. Certes, il n'y a pas eu que des bons moments, mais la jeune femme ne conserve généralement que des bons souvenirs. Après tout, les mauvais n'aident pas à aller mieux.

« Ces ailes ne sont pas aussi pratiques que celles des azuriens, mais au moins, elles ne s'épuisent pas, ahah ! »

Je me demande comment je pourrais les améliorer. Ce partenariat avec la famille Illuminès pourrait me donner accès à des éléments rares, comme l'or vert, et peut-être que je pourrais me servir de ça pour les améliorer. Il faut que j'y réfléchisse. Après tout, rien est impossible !

L'homme semble alors pensif en observant les ailes de la jeune femme. Cette dernière se contente de sourire, se demandant ce qui lui passe par la tête. Peut-être qu'il se demande comment elles marchent, ou bien il pense aux détails techniques. Enfin, de toute manière, le fait est qu'elles fonctionnent et ça, c'est sûr que c'est ultra chouette ! La thérianthrope observe ses ailes, tout sourire, avant de se rappeler son premier vol. Enfin, le premier réussi. Même si la chute qu'il lui a permis de rencontrer Griffyn s'est révélé plus utile, dans les faits. Puis, l'homme s'approche afin de mieux observer les ailes, et Aria relève les yeux vers lui. Il lui dit qu'il s'agit déjà d'un exploit, et la jeune femme ne peut retenir un élan de fierté. Bien sûr, elle sait qu'il a raison, il faut déjà commencer par vaincre ce que la nature seule peut faire afin que la technologie puisse dépasser les performances de la nature, et Aria compte bien continuer sur cette lancée. Un jour, Griffyn sera bien obligé de constater que mes ailes seront meilleures que les siennes ! Cette pensée fait sourire la jeune femme, et celui-ci ne disparaît pas lorsque l'homme s'inquiète soudain du fait de crash, puisque la thérianthrope doit se retenir de lâcher un rire gêné. Ces mots lui font penser à sa rencontre avec Abigale, mais elle ne lui dit rien. En général, elle utilise ses ailes en compagnie de ses amis, et elle sait que Griffyn veille. Mais il est vrai qu'il faudrait bien faire quelque chose, puisqu'une chute est vite arrivée. Mais j'ai tellement de choses à faire ! Eïce répondrait sûrement que la sécurité est plus importante que Sapphira, mais c'est pas grave, je ferai ça plus tard, puisqu'il n'est pas là et me l'a pas dit.
Enfin, l'homme lui propose de visiter un complexe scientifique, prétextant que cela pourrait lui donner des idées. La jeune fille penche la tête avec un immense sourire avant de s'exclamer :

« Oui ! Ce serait super ! Je vous suis avec grand plaisir, Anton ! »

Elle replie alors ses ailes et les repose sur la table,sans que son sourire ne se dissipe. Peut-être pourrait-elle les amener, mais comme elle n'en sait rien, elle préfère les laisser. Puis de toute manière, elle ne voit pas vraiment leur utilité ici, puisqu'elle doute que celui qui l'accompagne puisse voler. Cela dit, ça pourrait être une chose assez marrante à voir !

L'homme et la jeune femme semblent d'accord et ce dernier attend à peine qu'elle le rejoigne pour s'éloigner. Elle attrape en vitesse sa sacoche et siffle son oiseau, avant de suivre le géant, son ami automate à ses côtés. Elle sort en compagnie de ses deux compagnons et lorsque la lumière du jour remplace la lumière artificielle, la thérianthrope sourit. Un vent chaud souffle doucement, ébouriffant quelques mèches rebelles. Elle suit donc l'homme à travers les rues, observant les gens, souriant lorsqu'elle croise un regard. Aria aime la compagnie des autres, c'est un fait, et sa bonne humeur est contagieuse. Elle rigole en voyant des enfants jouer à chat, laisse dessiner un immense sourire lorsque d'autres pointent du doigt son oiseau mécanique. Aria est dans son univers et elle aime ce dernier, c'est le moins qu'on puisse dire.
Lorsque, finalement, nos compagnons de la journée arrivent au quartier industriel d'Airain, la jeune femme en reste fascinée. Ici, la technologie est partout, le progrès évolue dans chaque coin. Et de l'autre côté, il n'y a certainement que très peu de traces de magie ici... Tant de différences entre ces deux mondes ! La jeune femme observe les usines, ainsi que les complexes de toutes sortes. Et dire qu'à l'intérieur, il y a probablement de grandes inventions qui sont nées !
Elle suit Anton à travers les usines, jusqu'à ce que celui-ci ne l’amène jusqu'à un grand complexe. D'allure moderne, la thérianthrope observe le grand bâtiment avec ses fenêtres et sa forme imposante. C'est le genre de bâtiment dans lequel j'aurais jamais pensé entrer ! Les gardes à l'entrée laissèrent passer Anton et Aria, se doutant qu'ils étaient ensemble. Le géant guide alors la jeune femme jusqu'à l'immense hall, grouillant de vie, puis se tourne vers elle et lui explique qu'ici, les gens travaillent sur la chimie, l'or vert et sur la fabrication de nouveaux alliages. Puis, il lui demande lequel des trois domaines elle souhaitait étudier en premier. La jeune femme n'hésite pas une seconde et s'exclame :

« L'or vert ! Je voudrais voir comment on l'utilise ici ! J'en ai fait mon utilité, mais je suis certaine qu'on peut faire beaucoup plus de choses avec ! J'aimerai tout découvrir ! »

Une chose est bel et bien sûre... La joie de vivre contagieuse d'Aria n'est certainement pas passée inaperçue car quelques regards se sont tournés vers elle, dont la voix aurait pu aisément résonner dans ce grand hall. Et, chose qui n'est pas plus passée inaperçue, le cri aigu de l'oiseau qui a accompagné ses paroles, ressentant la joie dans la voix de sa partenaire.

L'homme fait donc signe à Aria de le suivre et celle-ci s'élance à ses trousses sans hésiter. Il n'a pas l'air très surpris de la réponse de la jeune femme, mais à vrai dire, cette absence de surprise ne surprend même pas la thérianthrope. Les deux compagnons passent donc à travers des couloirs jusqu'à ce que l'homme ne s'arrête dans un espèce de sas. Ici, l'Illuminès enlève son casque et le remplace par un masque à gaz, avant d'entre à Aria. Cette dernière observe ce dernier avec un sourire, se disant que la sensation lorsqu'on doit porter cette chose sur la tête est loin d'être la plus plaisante au monde. À dire vrai, Aria n'est pas vraiment la meilleur amie des masques. Cela dit, l'explication d'Anton les concernant la convainc, et elle enfile la chose. Heureusement que c'est pour une bonne cause ! Avons aussi que l'idée de rembourser une bouffée d'or vert avalée par mégarde aide la jeune femme à porter ce masque. Mais passons.
L'homme guide ensuite la thérianthrope jusqu'à un groupe de chercheurs penchés sur une étrange machine. Aria les observe curieusement, se demandant à quoi sert cette chose bizarre. L'Illuminès calme sa curiosité en lui expliquant qu'il cherchent à rendre ce gaz matériel. Il est vrai que le transport est plus pratique, et on doit pouvoir encore d'autres choses avec ça. Puis, avec amusement, l'homme lui demande ce qu'elle souhaiterait faire comme forme avec l'or vert.
La jeune femme réfléchit à peine un instant avant de répondre :

« Vous pourriez faire un faucon ? »

Il est inutile de justifier ce choix. Et il est possible que même les chercheurs devant elle puissent comprendre car après tout, l'oiseau sur l'épaule de la jeune femme est une manière plutôt explicite pour montrer à quel point elle aime cet oiseau. C'est tellement stylé un faucon ! L'usage premier de l'oiseau - le vivant, pas l'automate - consiste à la chasse, celui de Trikiss à l'espionnage. Aussi, on pourrait se demander ce qui apparente les deux, si ce n'est que le second est sensé représenter le premier ? Mais faire un automate faucon de chasse reviendrait à tuer le rôle de l'oiseau auprès des fauconniers. C'est un bon moyen de se faire des ennemis. Cela dit, il ne faut pas rester focalisée sur les faucons. On va simplement dire que j'aimerais voir de l'or vert modélisé sous une forme aviaire.

Après avoir demandé d'un regard l'accord d'Anton, les chercheurs se mettent au travail, sous le regard intéressé d'Aria. Finalement, lorsqu'ils s’arrêtent, le mini-faucon terminé, la thérianthrope se penche en avant, afin d'observer plus en détail l'oiseau vert. Il est certes fait en gros, sans vrai détail, mais voir ce mini-Trikiss fait sourire la jeune femme. Elle n'ose cependant pas le toucher et se contente de le regarder. Puis l'Illuminès lui explique qu'il n'est évidemment pas capable de voler et qu'il ne s'agit que d'une statue et Aria se contente d'hocher la tête. Elle s'en doutait, mais au moins, là elle en est sûre. Enfin, lorsqu'il lui donne l'autorisation de la prendre dans les mains, et même de la casser, elle lui jette un regard amical sensé lui dire "merci". Elle attrape la statuette, sans intention de la jeter - du moins pas pour l'instant - avant de passer ses doigts sur les formes. La sensation de l'or vert solide la fait sourire, puis elle repense aux mots de l'homme. S'il m'autorise à la casser, c'est pour une raison. Peut-être est-ce indestructible. Ou alors... Elle jette alors la petite chose au sol, après avoir lancé un regard d'excuse aux chercheurs. Lorsque la statuette se brise et retourne à l'état gazeux, elle ne peut retenir un nouveau grand sourire. L'homme lui explique alors l'intérêt de la chose avec des boucliers et elle hoche la tête. Oui, ce serait intéressant, il est vrai.
Puis la boutade de l'homme la fait rire, et elle répond, un air amusé dans la voix :

« Oh, vous savez, Trikiss ne peut pas être jaloux de quelque chose de cassé, ahah ! »

Elle sait bien, en revanche, que Trikiss ne deviendrait pas gazeux s'il venait à être cassé...
Suite à cela, elle penche à nouveau les yeux vers l'endroit où le gaz s'était répandu, et elle sourit.

« Peut-on faire une statuette, peu importe la forme, mais avec quelque chose à l'intérieur ? Comme si l'or vert servait de boite fermée, que l'on pourrait ouvrir qu'en la cassant ? »

Bien sûr, si elle disait cela, c'était parce qu'elle avait une idée en tête. Mais autant ne pas dire d'ânerie, ou bien de chose irréalisable, et faire cela pour une question anodine...

L'homme lui répond presque immédiatement qu'il serait possible de réaliser ce qu'elle souhaitait, ce avant de demander si elle avait une idée. La jeune femme ne répond qu'avec un sourire énigmatique, chose inhabituelle chez elle, ce pendant que ses méninges tournent à plein régime. Bien sûr qu'elle a une idée, mais elle estime que celle-ci a possiblement encore besoin de temps pour être discutable.
Aussi, elle se contente d'observer les chercheurs avec un air distrait, tout en réfléchissant à son idée. Il faudrait un boîtier pas trop gros pour que ça marche, de toute manière. Il est difficile de se balader avec ce genre de machine sous le bras. En plus, c'est pas vraiment pratique. Cela dit, je suppose qu'ils y ont déjà pensé. Après tout, c'est une chose qu'il n'est pas difficile d'imaginer. Peut-être plus lorsqu'il s'agit de le fabriquer, mais je pense que s'ils y ont pensé, il doit y avoir des chercheurs pour le faire. Cela dit, ils sont théoriquement en sécurité ici, alors le fait de créer un truc de ce genre n'est peut-être pas dans leurs priorités. Faudrait que j'en parle à Anton.
Mais finalement, l'homme finit par lui glisser une phrase qui la fait sortir de ses pensées, afin d'écouter le grand monsieur. Elle sourit à sa phrase, ce avant de répondre avec amusement :

« Un implant me bloquerait lors de mes transformations, alors même si je souhaitais en avoir un, cela signifierait renoncer à ma part animale. Être un thérianthrope empêche pour l'instant le port d'implants, vous devez probablement le savoir. »

Elle est consciente qu'elle vient d'apporter une nouvelle information à l'homme, tout en dévoilant son identité, mais cela ne la gêne pas. Après tout, Akkaton est un pays libre et ce n'est pas comme si elle parlait de ça a un inquisiteur Teïderien. Un frisson la parcourt même à cette simple idée. J'ai bien conscience que des gens peuvent être racistes... Mais tout un peuple ?! Je trouve que ça fait un peu beaucoup pour un seul monde. Il se porterait mieux sans, mais on dit qu'il faut de tout pour faire un monde... Parfois, je ne comprends pas la logique de la vie et du destin...
Suite à cela, la jeune femme ne tient plus. Elle sourit, consciente que son masque ne permette à qui que ce soit de voir ce sourire, tout en observant la machine des hommes, en face d'elle. Puis, sans quitter l'espèce de grosse caisse métallique des yeux.

« Sur cette machine, on peut modéliser les objets que l'on souhaite avec l'or vert, mais puis-je savoir comment, concrètement, tout cela fonctionne, s'il vous plait ? »

Certes, une partie de la question de la jeune femme concerne sont idée, mais ça, ils ne sont pas obligés de le savoir. Puis de toute manière, ça lui permet de savoir si oui ou non, c'est réalisable.