Histoire :
Journal
1
Chapitre 1Dans la plupart des contes pour enfants, on ressent le besoin de parler de l'enfance du héros car elle est pimentée de mésaventures qui forgeront son caractère et sa volonté. La plupart du temps également, cela amène à la mort irrémédiable d'un parent; voir les deux. Malheureusement pour vous, je n'ai pas grand chose à dire là-dessus. Je suis née dans une famille particulièrement normale. Enfin, je devrais préciser que mon père est un elfe et ma mère une humaine, ce qui fait de moi un être pouvant vivre une paire d'années de plus qu'un simple humain. J'avoue que ça n'est pas ma priorité, vous allez comprendre pourquoi.
Revenons à Céleste et Eläwir qui furent des parents exemplaires, des modèles remplis d'amour et d'indulgence même pendant ma période d'adolescence qui fut courte mais compliquée. Vous cherchez toujours l'erreur ? Pourtant il n'y en a pas eu. Il est vrai que je n'étais pas de ces enfants à avoir de nombreux amis mais j'appréciais beaucoup de jouer dans mon jardin. Un problème de sociabilité ? Non, pas vraiment, un peu de timidité peut-être. D'ailleurs, nous n'étions ni riches, ni pauvres mais je n'ai jamais manqué de rien.
Des particularités physiques qui m'aurait amené à être rejeté par mes camarades de classe ? Non car j'ai bien plus hérité du physique humanoïde de ma mère. J'ai certes les yeux et les cheveux très clairs de mon père mais j'ai toujours trouvé ça classe et j'ai défendu cela corps et âme. Je n'étais pas plus bavarde, mignonne ou gentille qu'une autre. A priori, mon être était la définition même du mot "normal".
Peut-être ai-je rencontré plus tard un amour interdit, violent, à sens unique ? Vous avez tout faux. Je n'ai pas de réelles attirances pour un sexe plutôt qu'un autre. Loin de moi l'idée d'être frigide, je vous rappelle que j'ai eu ma crise d'adolescence et j'étais loin d'être innocente. Je n'ai probablement pas rencontré la personne qui partagera un bout de ma longue existence. Ou peut-être que si ? Encore une fois, ce n'est pas une priorité et même si c'est ce genre d'état qui permet de rencontrer, au détour d'une rue, la bonne personne; je ne suis pas de celles qui flânent et aiment le shopping.
En résumé, je suis née par accouchement naturel. J'ai appris à marcher et à parler en un temps que je qualifierais dans la moyenne. Je me suis développée normalement jusqu'à devenir une adulte avec un emploi. On pourrait ainsi résumer ma vie et s'arrêter ici.
Bon ok, vous vous en doutiez, si j'écris ce journal c'est parce que ça n'est pas aussi simple. J'ai peut-être même un peu menti, je l'avoue... En fait je divers de la norme par un détail qui n'est pas visible. J'ai compris assez tôt qu'il y avait quelque chose d'anormal chez moi. Vous vous souvenez quand je vous disais que j'adorais jouer dehors ? Arriva un moment où, faisant connaissance avec la nature, je me blessais physiquement parlant. Ce liquide rouge rubis s'écoulant de mon doigt et gouttant au sol dans un
ploc inaudible, j'étais fascinée. Evidemment, comme l'enfant que j'étais, je n'ai pu résister à découvrir cela par le goût. Je me souviens encore du goût ferreux se diffusant dans ma bouche, un goût que je ne trouvais pas désagréable. C'est à ce moment que ma mère est apparut et, en voyant le sang, se mit à me questionner, paniquée, sur ma douleur, comment je m'étais fait cela, etc.
Le problème, c'est que je ne ressentais rien. Pas la moindre douleur. J'aurais pu continuer à jouer comme si rien ne s'était passé. Vous allez me dire que si ce n'était qu'une petite plaie, c'est normal que je n'ai rien ressenti ou bien je m'en souviens plus puisqu'on est programmé pour oublier la douleur. Moi aussi, je n'ai pas tout de suite compris les enjeux de cette particularité. Ce n'est que quelques années plus tard, lorsque je tombais d'un arbre et que je me brisais un os du bras. Je voyais clairement l'angle bizarre de mon avant bras, l'os qui affleurait la peau, c'était à la fois étrange mais aussi étrangement attirant. Je ne ressentais rien, ça me frustrait autant que ça m’impressionnait. Mes parents accouraient déjà et semblèrent horrifiés à la vue de mon bras.
On m'amena faire soigner cela et cela fut suivit par des visites chez de nombreux guérisseurs différents. On ne me décelait rien d'anormal, seulement que je ne souffrais pas, ce qui était une mauvaise chose d'après eux. Il serait difficile de savoir ce qui n'allait pas si ça n'était pas visible. Je m'en rends compte maintenant, mais c'est durant cette période que je commençais à développer une addiction au risque. J'étais encore jeune, je voulais savoir jusqu’où mon corps pouvait aller. J'en faisais voir de toutes les couleurs à mes parents et je ne comptais pas m'arrêter avant de déceler une limite à ce jeu. Petit à petit, je me renfermais sur moi même, je jalousais les autres de ressentir ce que je ne connaissais pas.
Avidement, j'expérimentais tout ce qui était nouveau. J'avais quitté le nid familial sans un regard en arrière. Ne vous y trompez pas; j'aime du plus profond de mon être mes parents mais cet appétit de douleurs a pris le dessus sur tous mes besoins et sentiments. Je m'en allais pour un pèlerinage de longue haleine.
Chapitre 2Pendant quelques années, je parcourais Orzian. Ce n'est que vers la fin que j'entrais en Akkaton. Il y avait cette "mode" qui courrait dans les quartiers populaires. D'abord la cigarette puis des aiguilles qui perforaient la peau pour dessiner des formes indélébiles. On parlait également de douleurs plus ou moins intenses selon les parties du corps où on les appliquait. J'avais beau célébrer tous les jours ma solitude, j'étais plutôt une personne sociable, même si j'étais un peu rouillée. Je finis par récupérer une adresse où je pourrais peut être trouver mon bonheur.
Encore maintenant, j'arrive à me souvenir de ce résonance dans mon crâne. L'acte avait été rapide puisque j'avais demandé trois lignes droites derrière l'oreille droite. Une pour chaque année depuis que j'avais quitté mes parents. C'était la seule image qui m'était apparue quand l'homme m'avait demandé ce que je souhaitais. Je crois que mon inconscient tentait déjà de me signaler à quel point ces êtres me manquaient mais à l'époque, je l'avais tout simplement ignoré. Je le regrette aujourd'hui, je ne peux pas défaire le passé...
Je dus être patiente pour obtenir le nécessaire de tatouage que je désirais. Je faisais des petits boulots pour gagner l'argent manquant. Le jour arriva et j'eus envie de le tester sur chaque partie de mon corps. N'ayant pas d'affinités particulières avec le dessin, je partais sur un motif basique, une croix. Deux traits perpendiculaires de même longueur. Le pire fut le dessous de la langue car le dessin s'infecta et des jours durant, je ne pouvais avaler ou parler. Il m'était difficile de boire mais cela n'était pas insurmontable. Si même avec cela, je ressentais pas cette "douleur", ça n'était pas la bonne méthode.
Ce fut au même moment que je commençais à fumer. C'était comme une nouvelle crise d'adolescence, plus forte et plus longue mais aucune autorité pour me réguler. Après cela, je commençais à prendre le plis de couvrir mon corps, un peu honteuse de m'être autant laissé aller. J'avais cette impression de dépendance, comme une alcoolique qui avait fait une crise. Malheureusement pour moi, j'allais apprendre à compenser par d'autres moyens moins... conventionnels ? Bienveillants ? Moraux ? Probablement tout en même temps.
Je me plongeais dans un travail acharné pour ne penser à rien. A l'époque je travaillais dans une forge d'Akkaton, ce qui me défoulait grandement. Il m'arrivait régulièrement de faire des heures supplémentaires. Mes tatouages avaient intrigué beaucoup de mes collègues et après le décès d'un proche, l'un d'eux vint me voir pour que j'écrive le nom du défunt sur son corps. Ce fut, à nouveau, un événement qui marquait un tournant dans ma vie. Sous les coups de l'aiguille, l'homme souffrait et d'une certaine manière, cela était de mon dû. La conclusion s'imposa facilement ce soir là : vivre par procuration.
C'était une nouvelle descente aux enfers. Je ne suis d'ailleurs pas certaine que aujourd'hui je sois capable de me contrôler. Je ne sais pas si je le serai un jour. Si je continuais à travailler, moins ardemment, je devenais de plus en plus en manque. J'avais besoin de faire mal aux autres et le plus simple fut d'être impliquée dans des combats de rues. Je vivais dans un quartier moyennement surveillé par les soldats, il arrivait donc que des bagarres éclates, délibérément ou non, souvent dans ou devant des bars. C'est toujours un mystère pour moi aujourd'hui mais j'arrivais à participer quelque soit la situation.
Si au début je prenais plus de coups que j'en donnais, avec le temps je devenais plus rapide. Encore une fois, il ne faut pas oublier que les blessures n'étaient que gênes et non douleur, la rapidité me permettait de profiter de plus d'opportunités pour frapper plutôt que d'éviter les coups. C'est lorsque je fus convoquée par mon supérieur pour discuter de l'état déplorable dans lequel j'étais que je pris conscience de la situation des derniers mois. J'avais une pommette tellement gonflée qu'elle gênait ma vue. Mon nez était de travers et une fraîche cicatrice coupait l'un de mes sourcils. C'était sans compter ce qui était invisible, sous mes vêtements.
Du jour au lendemain, je quittais mon emploi, n'oubliant pas de récupérer ma dernière paye. Il fallait que je quitte cet endroit, le sevrage devait être brutal, sans retour en arrière possible, sans tentations. Je faisais un dernier tour dans mon marché préféré, emportant avec moi un souvenir du pays. Il était temps de retourner à la maison.
Chapitre 3Je recevais un accueil chaleureux de la part de mes parents qui n'avaient eu aucunes nouvelles de ma part pendant des années. Quand je vous disais qu'ils étaient parfaits, ça n'était pas une blague. Ma mère prenait doucement de l'âge, elle préférait s'occuper de la maison et se reposer que de s'acharner dans n'importe quel métier. Mon père, qui semblait garder éternellement sa jeunesse, ne se souciait pas des apparences. Il était fou amoureux de ma mère, il ne la quitterait que lorsqu'elle aurait rendu son dernier souffle. Ces personnes auraient du être des modèles pour leur enfant mais je ne m'en souciais guère.
Je passais mon temps à ruminer, sans savoir où j'allais. Il y avait des hauts et des bas, j'étais dans une phase de néant. L'acclimatation au pays prit une année. Oui, je suis particulièrement lente par moment ! Le soleil réchauffait doucement les terres, les arbres étaient en fleurs, la nature s'éveillait; j'étais perdue dans mes pensées. Je m'assis sur un banc sans remarquer que quelqu'un d'autre s'y trouvait déjà. C'est lui qui engagea la conversation. Il m'interrogea sur mon amour pour la nature en premier lieu. C'était la raison de sa présence dans ce parc.
Ce fut une rencontre fortuite mais parfois le destin est chanceux. Cet homme était l'arcane de l'invocation, un homme important du gouvernement Ikhyldien dont je ne connaissais même pas le nom à cette époque. Bizarrement, une conversation s'installa facilement entre nous et je finissais par me confier à un inconnu. Peut-être était-ce plus simple, qu'un point de vue extérieur rafraîchirait le mien. Je pense que c'est en parlant de ma particularité que l'idée lui vint. Ne pas ressentir la douleur... Pourquoi ne pas me rendre utile pour Ikhyld, pourquoi ne pas entrer dans les renseignements.
L'idée fut évidente une fois qu'elle fut posée devant mon nez. J'étais affublée d'une lubie à nouveau. Je pense que l'elfe ne s'attendait pas à ce que je prenne au sérieux ce qu'il m'avait conseillé ou que je ne serais pas capable d'y arriver. C'était mal me connaître que de penser qu'il existe des obstacles capables de m'arrêter lorsque je voulais une chose. Je le remerciais infiniment avant de m'éclipser. La route serait longue mais je n'étais pas à quelques années près non ?
Je réussissais à rentrer dans l'armée, plus déterminée que jamais à faire mes preuves. Je retrouvais rapidement la rapidité que j'avais acquis par les combats de rue mais cette fois, je la perfectionnais pour en devenir une arme. Il fallait bien compenser mon manque de force. D'ailleurs, j'affectionnais particulièrement le fouet. Sans me leurrer, je savais que cet amour était du à ma quête dans la douleur. Je ne parlais pas de ma particularité à mes instructeurs ou à mes supérieurs, laissant croire que seule ma détermination de fer me gardait encore debout.
A mes heures perdues, je découvrais le tir à l'aide de mon dernier souvenir d'Akkaton. Il est toujours plus simple d'apprendre ce qu'on aime faire et le tir est quelque chose que j'adore. C'était aussi une autre corde à mon arc pour me faire remarquer. Mon implication et ma détermination fut remarquée et rapportée à de plus hautes instances. J'aurais pu le prévoir mais je n'avais pas le souvenir de son implication dans les renseignements. Il s'avérait que je rencontrais à nouveau l'homme qui m'avait aiguillé vers l'armée. Il me proposa d'intégrer cette branche de l'armée et je sentais qu'à l'avenir je pourrais compter sur lui.
Il était plus proche d'un politicien que d'un soldat, c'était mon lien entre la réalité et un possible futur. On me confia rapidement des missions. En cas de besoin, je pouvais toujours me référer à cet elfe. Notre complicité fut évidente et je lui révélais mes envies de grandeur. Je voulais intégrer les rangs d'un autre pays sous couverture. Je me sentais prête à endosser le rôle d'une autre, de jouer une comédie à grande échelle. J'étoffais mes arguments de jour en jour, le plus percutant étant que si j'étais découverte, la torture ne serait pas mon point faible.
Je marquais des points. Je savais qu'on me le proposerait un jour. J'espérais vraiment être envoyée à Teïder. Je sentais le challenge à mon niveau, abordable, créant des vibrations d'excitation. J'étais émoustillée, je faisais des plans sur la comète. Quel ne fut pas ma déception en apprenant qu'on m'envoyait à Eïlynster.
Chapitre 4Afin d'entrer dans l'armée d'Eïlynster, il me fallait une bonne excuse. On décida de me créer une nouvelle identité, une nouvelle vie, qu'on ne pourrait pas lier à celle que j'avais actuellement. Quoi de mieux que de me faire passer pour une Teïderienne alors ? J'étais une évadée, une rebelle qui s'était retournée contre son propre pays. Et plus encore, j'étais une criminelle à leurs yeux. Quoi de plus jouissif pour Eïlynster que de récupérer un pareil élément dans leur rang. Pour ma nouvelle vie, j'appartenais à une famille qui faisait partie d'un groupe qui tentait de renverser le pouvoir en place. Mes parents avaient été attrapés alors qu'ils préparaient un attentat. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'on vienne également me chercher, que j'ai participé ou non aux actions terroristes. J'avais donc fuit le pays, espérant un jour exaucer leur vœu de transformer Teïder en un pays plus agréable.
Pendant des mois je me plongeais dans cette histoire, me l'appropriant. Je visualisais ces événements, rajoutant de plus en plus détails à chaque fois que je les rejouais dans ma tête. Il fallait avouer que je prenais un malin plaisir d'imaginer la souffrance de cette personne. Car c'était cela, vivre dans à Teïder, voir ses parents mourir ou presque, être constamment sous le pression. Je n'avais toujours pas de compassion pour elle, enfin pour moi même. C'est en me rendant compte de cela que je me sentis enfin prête à jouer mon rôle. J'avais même réussi à parfaitement imiter l'accent de Teïder, j'étais très fière. Je partais de nuit avec pour seuls adieux ceux que je faisais à l'elfe qui m'avait tant aidé. Je savais que mes parents ne me tiendraient pas rigueur de couper les ponts avec eux sans une explication. Ce que je savais moins, c'était à quel point je finirais par le regretter.
J'arrivais à la muraille d'acier par un convoi de marchands. Je me souviens encore de ce moment : la vue de ces murs presque infranchissables, le vent qui soufflait dans mes cheveux et surtout ce sentiment d'excitation. J'avais hâte de commencer cette nouvelle vie, ma nouvelle vie. Il me restait quelques instants pour renoncer, faire demi-tour et rentrer chez moi. L'idée ne me traversa même pas l'esprit.
J'intégrais l'armée, non sans une méfiance de la part de mes camarades et mes supérieurs. Je savais que j'étais surveillée mais je ne me sentais pas en danger. J'étais Anne Baum à présent, personne n'entendrait de ma bouche des souvenirs de mon ancienne vie. Je m'étais présentée sous le prénom d'Irina mais j'instaurais rapidement qu'on me surnomme Anne, après tout, c'était comme cela qu'on m'avait appelé jusque là, non ? Je fus un modèle de sérieux et d'implication. On arrêta de me suivre et les comportements suspects s'estompèrent lorsque tous comprirent que je n'étais pas une espionne. Bien sûr, je me gardais bien d'évoquer ma particularité. Je feignais l'épuisement ou la douleur s'il le fallait. Je me débrouillais bien avec mon fouet sans trop en faire et je gardais mes entraînements de tirs comme simple hobby.
C'est dans ces années que je me liais d'amitié avec l'un de mes compagnons. Moi, qui avait toujours connu une vie de solitude, ne portant pas d'intérêt pour les autres vivants, s'étais faites avoir à l'usure. Les débuts furent compliqués, comme pour tout le monde puisque j'étais Teïderienne. Cependant, ce soldat sembla passer outre mon passé bien plus rapidement que les autres. Il avait un sourire franc qui inspirait la confiance, un sourire qui devait en faire tomber plus d'une. Ce n'était pas mon cas et cela eut le don de m'agacer pendant un long moment. Subtil ou non, j'avais cette impression qu'il trouvait toujours le moyen de l'incorporer à nos conversations. Je pris donc l'habitude d'ignorer toutes ses allusions.
Mes supérieurs reconnurent rapidement que j'avais une certaine volonté à aller au bout des choses. Finalement je montais en grade comme je l'avais espéré. Heureusement ou malheureusement, mon nouvel ami avait lui aussi fini par avoir cette promotion et je le retrouvais à nouveau dans mes pattes. J'avais la responsabilité de gérer des petits groupes de soldats. Eïlynster était un pays où tout le monde appartenait à l'armée, ce qui n'était pas un métier pour n'importe qui. Forcément, on pouvait y retrouver des faiblards, des fardeaux pour les autres comme pour eux-mêmes. Il se trouve que je devais supporter cela dans mon groupe. Vous me connaissez, je ne suis pas quelqu'un de compatissant, il était hors de propos de l'aider ou lui faciliter la tâche. Cependant, le bougre y mettait une certaine volonté qui finit par m'impressionner. Un peu.
Je le poussais jusque dans ses derniers retranchements mais un jour, il vint s'adresser directement à moi après un entrainement. Il avait compris que ce qu'il faisait n'était pas suffisamment et il voulait que je le prenne sous mon aile en dehors des heures de travail. Vous vous demandez sûrement pourquoi j'ai accepté sans même demander quelque chose en retour. Je retrouvais mes vieux démons. Je dois bien l'avouer, commander ces personnes étaient agréables, mais pouvoir faire souffrir un individu autant qu'on le souhaite, c'était jouissif. Au final, plutôt que d'abandonner, il finit par devenir un bon soldat. Avec ça, je gagnais une réputation auprès des plus faibles et on ne tarda pas à venir me voir pour obtenir le même genre d'entrainement. Si cela arrangeait bien ma couverture et mon plaisir, c'était amusant de voir à quel point je ne faisais pas ça pour eux. Bien malgré moi on finit par me surnommer la
grande soeur. Dans le fond... Si un jour ma couverture se brise... Ça sera tellement agréable de lire la douleur de la trahison dans leurs yeux...
Mes actions furent rapportées jusqu'aux oreilles de mes supérieurs et j'obtenais une promotion inattendu au poste de capitaine. J'étais aux anges, je me rapprochais de plus en plus des postes à responsabilités qui me permettraient d'obtenir des informations utiles. J'avais gagné le respect de la population, de mes supérieurs pour mon travail impeccable. J'étais parfaitement intégrée. Il ne me restait plus qu'à gravir un ou deux échelons et je serais parfaitement positionnée...
Liens : Eläwir Bëlowël : Père d'Irina, c'est un elfe qui a pris très à cœur son rôle dans l'éducation de sa fille. Il ne lui en veut absolument pas de parcourir le monde et de ne pas lui donner de nouvelles. Il est éperdument amoureux de sa femme et il semble improbable qu'il puisse retrouver l'amour après son décès.
Céleste Bëlowël : Mère d'Irina, c'est une humaine qui a pris très à cœur son rôle dans l'éducation de sa fille. Elle ne lui en veut absolument pas de parcourir le monde et de ne pas lui donner de nouvelles. Cependant, elle est décédée alors que Irina est sous couverture à Eïlynster. De ce fait, personne n'a pu la contacter pour la prévenir ou l'avertir du décès proche de celle-ci. Les autorités ont fait obstruction des informations concernant le lieu de vie de sa fille. Comment va réagir cette dernière quand elle l'apprendra ?
Xin Nahalëm : Il lui a permit de trouver sa voix et il l'a pris sous son aile. Il est à la fois une personne que Irina respecte et qui la protège. Cependant, c'est lui qui a empêché ses parents de la retrouver.
Artane Nordan : Un ami particulièrement proche, probablement le seul. Ils se connaissent depuis plus d'une dizaine d'années et malgré toutes les avances de celui-ci, Irina n'a jamais cédé. Malgré qu'ils n'aient pas le même rang dans l'armée, il y a une forte complicité entre eux et ils savent qu'ils peuvent compter l'un sur l'autre. Comment va-t-il réagir le jour où il découvrira qu'elle est une espionne, une ennemie de Eïlynster ?