Les réparties du lézard n'intéressait pas Aria, qui semblait perdue dans ses pensées. Elle se demandait ce que sa sœur était en train de faire, si elle était mieux traitée qu'elle. D'un côté, elle était ravie de ne pas l'avoir avec elle, car elle savait qu'Aerin ne pouvait avoir une "bonne" réaction face à ce genre de traitement. Après tout, elle avait un tempérament bien trop impulsif. Elle aurait sûrement tenté de se défendre, d'aider sa frangine. Mais était-ce vraiment la bonne chose à faire ? Les nagas étaient armés, alors qu'elles avaient perdu leur équipement. Elle avait désormais la confirmation que Blitzer et ses autres automates n'étaient pas là.
Finalement, les nagas la firent entrer dans une salle, qui aurait pu être fermée avec d'énormes portes en bronze. La thérianthrope observa les gravures oniriques, souriante. Elle trouvait cela beau, et semblait ne pas se soucier de sa situation. D'un coup, l'envie de profiter des vestiges nagas avait réussi à lui faire oublier ses problèmes. Alors qu'ils entraient dans la salle, elle observa dans les moindres détails. Le grès qui l'entourait, les tapis décorés au sol et... La statue de nagate blanche couverte de bijoux. Elle était belle, Aria ne le niait pas. La statue possédait une grâce nagate qu'on ne trouvait pas chez les autres espèces. Mais dans le fond, elle savait que cette nagate-là n'était pas son amie d'aujourd'hui. Elle se trouvait dans le temple de la déesse des rêves après tout. Et tout ceci ressemblait un peu trop à un temple. La déduction était rapide.
Les nagas la forcèrent à s'incliner, et elle se laissa faire, bien qu'elle tempérait intérieurement. Elle écouta les paroles du naga argenté qui venait de les rejoindre. Puis la voix de la statue, qui s'avérait réellement être la déesse. Elle se demandait si cette déesse était aussi grande. Et notez l'ironie dans ces mots. Après tout, la statue faisait la taille d'un naga assez normal. Est-ce qu'au fond, elle était "normale" elle aussi ? Peut-être n'était-elle qu'une nagate normale qui avait réussi à obtenir un puissant pouvoir. Aria écouta finalement la réponse de son amie qui voulait - peut-être pas réellement - se repenter. Et pas se repenter pour elle, non... Elle prit la parole pour tous. Aria la remercia intérieurement. Au fond elle le savait, elle ne pourrait pas mentir aussi bien qu'il l'aurait fallu. Elle ne regrettait rien de ses actes, puisqu'elle n'avait rien à se reprocher. Elle savait que tout ceci n'était qu'un rêve et qu'elle était dans le corps de quelqu'un qui n'était pas elle. Elle savait également que se sentir aussi détachée de la situation pouvait jouer contre elle. Mais elle savait également que si elle tentait de s'enfuir et qu'ils l'en empêchaient, elle ne mourrait pas pour de vrai. Et ce n'était pas pour autant qu'elle tentait la fuite, même en sachant cela.
Elle alors légèrement la tête avant de terminer, suite à son amie :

« Soyez certaine que je ne me risquerai pas à refaire une telle erreur, ma réaction était stupide et je la regrette profondément. Si je suis d'accord avec elle, il n'y a que vous qui puissiez choisir. »

Elle avait prononcé ces mots de manière calme et les avait bien choisis. Au fond, elle n'estimait pas avoir fait d'erreur, donc elle pouvait - dans le fond - vraiment dire cela et le penser. Elle n'avait donc pas menti et sa voix n'avait pas tremblé. Elle détestait mentir.

La jeune femme écouta le silence tombant, lourd. Il ne la dérangeait pas. Ne l'avait jamais dérangée. Elle aimait évidemment la compagnie des gens, et elle ne le cachait pas, mais elle travaillait souvent dans le silence, depuis qu'elle avait le droit à son atelier. Cette pensée la dit dériver sur Sapphira, puis sur ses autres automates. Et comme personne ne parlait, elle repensait à des détails futiles de son existence. Dans le fond, elle savait que penser à autre chose la mettrait mal à l'aise, et que ça se verrait.
Puis finalement, la voix de la déesse résonna une nouvelle fois. La thérianthrope éloigna ses automates de sa pensée, presqu'à contre-cœur. C'était peut-être un rêve, mais c'était bizarre de ne pas les avoir avec elle. Les premières paroles de la déesse la firent frissonner, se demandant si elle allait faire échouer le rêve pour des paroles qui n'étaient que la vérité. Et qu'elle avait cru que personne n'entendrait. Mais, après un nouveau silence, plus gênant que le premier, la voix leur explique qu'elles devront se racheter, ne plus êtres tentées de fauter, et qu'elles devront la servir. Ces mots parviennent à tirer un sourire en coin à Aria. Si Abigale n'avait pas été là, elle était certaine que ça n'aurait jamais terminé comme ça.
Alors que la déesse leur demandait de la regarder dans les yeux, une partie d'Aria doutait de la bonne idée de la chose, et l'autre visualisait une possible fin qui l'aurait attendue si la jeune humaine n'avait pas été là. Aussi, quand elle se décida à lever les yeux, tout devint flou.

Elle se réveille dans la salle du temple, dans son corps presqu'humain. Un sourire étire ses lèvres. "C'était peut-être qu'un rêve, mais cette déesse... Elle est vraiment bizarre..." Elle voit une main tendue dans sa direction, qu'elle attrape plus par habitude que par réel besoin, avant d'observer la personne à qui appartenait la main. Abigale. Elle lui sourit, avant de répondre :

« Ça va, elle est pas télépathe cette déesse, ahah. Et toi ? »

La voix d'Uahbra résonne ensuite, et ses phrases font sourire la jeune femme, qui se retint de dire le fond de sa pensée. Lui qui, au début de l'aventure, semblait douter de leurs capacités...
Elle prit alors le soin de vérifier que tous ses automates étaient cette fois bien présents - bien qu'ils n'aient sûrement pas bougé depuis leur arrivée.

Si la jeune femme écoute les hommes et nagas discutant entre eux, c'est d'une oreille distraite. Elle se rend compte, soudainement, que la fin de cette aventure ne saurait tarder mais... Pas sans rencontrer la déesse, en chair et en os - enfin, à condition qu'elle en ait. Ses pensées reviennent rapidement sur la statue blanche et sur les propos qu'elle leur a tenu, ainsi que l'accusation. Elle finit néanmoins par soupirer. "Ce n'est pas comme si elle n'était pas là. Il faut que je me reconcentre." Alors que son attention revient sur le groupe, elle se rend compte que le départ est proche...
Et quelques temps plus tard, ses automates sur les talons, la thérianthrope franchit la porte pour entrer dans le passage, suivant les guides.
Ils finirent par arriver dans une salle de forme ronde, détonnant parmi les autres salles. Elle jeta rapidement un œil sur les murs blancs et recouverts de fresques aussi vieilles que le temple, dans un mauvais état. Elle ne s'intéressa que vaguement au sol, surtout pour voir si quelque chose d'intéressant y était posé. Ce qui attira plus son attention, c'était les monolithes. Décorés de runes et... L'energie qu'ils dégageaient enfermant - peut-être vaguement - cette forme floutée que la thérianthrope put reconnaître sans difficultés, pour l'avoir croisée dans son précédent rêve. Donc elle était si grande...
Lorsque la déesse les autorisa à s'agenouiller, un rictus moqueur se dessina sur le visage d'Aria, qui scrutait les murs. "Dans le rêve, je n'avais pas vraiment le choix... Mais là, si."
Le combat débuta finalement, Uahbra partant à une vitesse qui parvint presque à surprendre Aria. La thérianthrope grimpe sur le dos de son oiseau de métal qui s'envole directement. Elle sort ses deux revolvers,vise les yeux de la déesse, et tire. Elle sait qu'elle n'est pas une excellente tireuse, mais avec un peu de chance... Et puis Blitzer possède toujours son bouclier oméga pour se protéger en cas d'attaque.

Spoiler:

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Le combat débute donc, et si, au début, Aria n'est pas gênée par les fumigènes d'Abigale, ces derniers ne tardent pas à cacher sa vue... À son grand désarroi. Elle sait ne pas être une aussi bonne tireuse que sa sœur, donc elle sait également que si en plus, sa vision est obstruée, il y a peu de chances qu'elle réussisse ensuite. Cela dit, ses premiers tirs étant réussis, bien que certainement mal placés, elle entend également le sifflement de douleur de la déesse, suite à un tir de fusil. La thérianthrope songe alors à ses compagnons à l'arrière, Anton et... Ce soldat du sénat dont elle avait oublié le nom, avant de se reconcentrer sur le combat. Elle se souvenait avoir vu Abigale s'éloigner sur les côtés de la déesse, mais elle ne savait pas où elle se trouvait maintenant. Quant aux deux reptiles, elle supposait qu'ils se trouvaient à l'avant, comme ils s'étaient précipités pour rejoindre la déesse, et probablement l'attaquer avec des armes de corps-à-corps... Aria songeait donc qu'il faudrait faire attention à trois personnes, en supposant qu'Aerin et les deux tireurs étaient effectivement restés à l'arrière. Le score étant un peu trop élevé, surtout au vu de ses piètres capacités et de sa mauvaise vison... Elle décida de passer au corps à corps. Il me faut dix secondes pour me transformer. Donc...

La jeune femme ne se fait donc pas prier. Même si ces dix secondes sont importantes, elle se lève pour profiter du vol de son automate pour se transformer. Et une fois changée, avant de gêner l'oiseau de bronze, elle bondit - le repoussant probablement un peu - pour atterrir sur la tête de la nage géante.

« Blitzer, va chercher Aerin ! »

Elle savait que sa sœur, étant bien plus douée qu'elle avec les armes à feu, saurait se débrouiller pour viser plus ou moins correctement en profitant des avantages du vol de l'oiseau. Il était donc chargé de récupérer Aerin et la laisser voler sur son dos, sans hésiter à la protéger avec le bouclier oméga s'il le fallait.
Pendant ce temps, la thérianthope ne comptait pas s'éterniser sur la tête du reptile géant. Elle profita néanmoins de son emplacement pour attaquer plusieurs fois ses yeux avec son bec, sans songer aux détails moins ragoûtants... Elle bondit ensuite sur l'un des bras de la nagate, cherchant à la déstabiliser plus qu'à la blesser, si jamais elle prévoyait une attaque de cette main. Et ce, avant de s'élancer à toute vitesse sur le dos du serpent, essentiellement pour redescendre de son dangereux perchoir.