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'Dés 100' :

Il semblerait que quelque chose ait légèrement cloché dans l’usage du sort par Vittoria, peut-être qu’elle ne put pas exactement se déplacer instantanément là où elle le voudrait, car si elle arriva bien à destination au final, elle sentit plusieurs douleurs lacérer sa chair, en observant de plus près elle put voir alors plusieurs coupures traverser ses vêtements et faire suinter un peu de ce sang vampirique si caractéristique car de couleur un peu noirâtre. De multiples blessures légères ainsi lui avaient été infligées, peut-être même que certaines étaient empoisonnées, quoiqu’il en soit elle put donc sortir de ce couloir…

Pour tomber dans une gigantesque salle circulaire où de l’autre côté se trouvait une grande porte faîte de bronze, mais visiblement très lourde et probablement verrouillée. En son centre, se sitiait une statue en forme de griffon d’une taille assez imposante se tenant dans une posture farouche… Une statue dans laquelle était plantée une épée, au niveau du ventre du griffon…

Qu'est-ce que cela voulait dire ? Quoiqu’il en soit si Vittoria vérifiait, la porte était en effet verrouillé et il n’y avait sinon pas d’indices dans cette salle, juste cette statue et cette épée, au pire si elle vérifiait elle pourrait au moins constater qu’un peu de magie se dégageait de la statue, donnant l’impression que c’était peut-être un golem qui bougerait si l’épée était retirée…

Vittoria grimaça en sentant la douleur qui venait lui lécher les chevilles. En observant ces dernières, elle remarqua diverses coupures laissant son sang s'échapper. Elle ferma les yeux quelques instants, ayant du mal à supporter la vue de ce sang noir de geai. Elle regarda derrière elle pour aviser le couloir, interloquée, avant de se diriger vers la pièce circulaire qui s'adressait à elle.

La vampire observa donc les environs, la porte et la statue en son centre. C'était une statue bien particulière, il fallait le dire, et Vittoria pris le temps d'observer le moindre détail de la pièce avant d'agir réellement, saisissant un cristal d'énergie magique pour le briser dans sa main.

Elle laissait, tout en faisant son tour, le temps aux enchantements qui l'accompagnaient de soigner ses blessures légères -il ne fallait pas gâcher de potion pour si peu-, puis elle s'agenouilla face à la statue, à trois mètres de cette dernière, pour apposer au sol une rune de vent qu'elle traça du bout du doigt.

Elle se redressa, se dirigeant vers la statue pour le moins intimidante, et elle se saisit de l'épée pour l'arracher de son coeur, observant ce qu'il pourrait se passer.

Spoiler:

De façon peut-être pas si surprenante que cela, lorsque Vittoria retira l’épée, la statue se mit soudainement à se mouvoir, de façon d’abord assez lente, puis rapidement l’animation fut totale, tellement que la statue se changea visiblement en vrai griffon si on devait en croire les couleurs qui apparaissaient sur celui-ci, mais aussi les nombreux détails comme sa fourrure de plumes et sa respiration qui devenaient clairs et nets à distinguer. Un griffon qui était assez imposant dans les faits, pas des plus imposants, mais qui dominait largement en taille et en musculature la moniale lui faisant face, en somme un adversaire sans doute redoutable et qui semblait d’ailleurs assez furieux…

Car dès qu’il fut pleinement réveillé, il poussa un hurlement qui témoignait bien de sa colère. Ce avant de toiser de son regard animal Vittoria elle-même, qu’était sensée faire cette dernière par rapport à lui ? Difficile à dire, mais la créature quoiqu’il en soit était visiblement sur le point de bondir pour tenter de la lacérer de ses griffes ou bien de son bec…

Vittoria s'attendait évidemment à ce que le griffon se réveille, et profita du temps qu'il recouvre totalement ses sens pour se placer derrière la rune, et ranger l'épée à sa ceinture. Elle recula pour éviter que le griffon ne l'agrippe aisément, et espéra qu'il tombe en plein sur son piège posé au sol. Dans tous les cas, elle tentera d'esquiver le griffon pour ensuite lui asséner un coup de bâton à l'arrière du crâne.

Il était sûr qu'un bâton contre un griffon était sommes toute peine perdue, et user de l'épée qui avait -visibilement- autrefois emprisonné l'animal aurait été sûrement plus pratique, mais elle ne savait pas utiliser ce genre d'armes, à moins que cette dernière possédait un quelconque pouvoir pouvant assister la moniale ?

Spoiler:

L'épée ne paraissait pas dégager la moindre magie et dans les faits si elle en avait en son sein, elle demanderait certainement un examen approfondit pour le débusquer. Après, les concepteurs de ce piège avaient-ils prévus que seules les personnes sachant manier une épée n'auraient aucun mal à passer cette épreuve si c'était là la condition pour y arriver ? Probablement pas, ce serait après tout très spécifique comme condition...

Mais il reste qu’en l'absence de toute autre action que le fait de se préparer à se défendre contre lui, le griffon attaqua finalement, peut-être tombera t-il dans le piège de la moniale, mais il y a fort à parier que ce ne soit pas un piège de cette nature qui suffise à vraiment déstabiliser une créature de cette taille, au mieux la gêner... Il bondit ainsi sur la moniale griffes en avant, décidé probablement à la lacérer avec ces dernières sans doute...



[Hrp : Il va y avoir des jets de dé^^.]

Intervention MJ :

Jets de dé :

Lisez les lancers de gauche à droite, les chiffres du haut sont les dizaines, ceux du bas les unités.

Test de force du griffon : Jet numéro 1

Taille niveau maître : Réussite de base à 65 ou moins
Aucun malus car ce n'est pas la statistique force qui est utilisée pour une créature, mais sa taille
Échec critique = 95 ou plus
Réussite critique = 4 ou moins

Test d'attaque de Vittoria : Jet numéro 2

Armes lourdes niveau virtuose : Réussite de base à 85 ou moins
-2 en échec critique grâce aux talents
Echec critique = 97 ou plus
Réussite critique = 4 ou moins

Test de défense du griffon : Jet numéro 3

Défense niveau champion : Réussite de base à 55 ou moins
-5 à cause des talents de Vittoria
La réussite est plafonnée à 50 ou moins
Échec critique = 95 ou plus
Réussite critique = 4 ou moins

Test d'attaque du griffon : Jet numéro 4

Attaque niveau prodige : Réussite de base à 75 ou moins
-5 à cause des talents de Vittoria
La réussite est donc plafonnée à 70 ou moins
Échec critique = 95 ou plus
Réussite critique = 4 ou moins

Test d'esquive de Vittoria : Jet numéro 5

Vivacité niveau prodige : Réussite de base à 75 ou moins
Vampire de jour -10
+5 grâce aux talents
+10 grâce à propulsion latérale
La réussite est plafonnée à 80 ou moins
Échec critique = 95 ou plus
Réussite critique = 4 ou moins

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'Dés 100' :
       

Conséquences :

En plus de ne pas être déstabilisé par le piège, le griffon inflige une blessure sérieuse à Vittoria d'un coup de griffes puissant au niveau du ventre, le tout aidé par une maladresse de Vittoria dans sa manœuvre d'évitement, puis la créature repousse d'un simple revers de la patte avant droite la vampire, empêchant celle-ci de riposter efficacement avec son arme. La vampire sent ainsi son sang couler, ce qui risque de lui donner faim en plus d'être dangereux car signe d'une potentielle hémorragie.

Vittoria avait mal préparé son mouvement, et elle reçu de plein fouet les serres tranchantes du griffon. Elle émit un son étouffé en sentant sa chair s'ouvrir sous le coup, son regard se voilant. Elle sentit son corps être propulsé jusqu'à heurter un mur, les sens engourdis et la douleur la tiraillant.

Alors qu'elle se retrouve à perdre son sang en quantité, recroquevillée face contre le mur, elle se saisit de sa dernière potion pour l'ingérer, seul moyen de limiter les dégâts efficacement, même si elle ne pourrait pas totalement être guérie. La vampire se mit ensuite à incanter, ne sentant pas le griffon revenir à la charge pour le moment, afin de se rendre invisible au même moment où elle compta sur l'enchantement de son manteau pour laisser l'image d'elle même au même endroit, dans la même position. Une fois fait, elle glissera sur le sol pour se séparer de sa fausse image, usant de sa propulsion latérale pour faciliter la chose.

Spoiler:

Le griffon n'avait pas attaqué immédiatement après son assaut, heureusement pour Vittoria, sinon elle n'aurait certainement pas eu le temps de s'amuser à boire une potion aisément, par contre, il y avait fort à parier que l'ingestion de plusieurs breuvages du genre dans la même journée allait finir à terme par avoir des effets secondaires sur elle, nous verrons bien si c'est le cas.

Par contre le griffon finit par attaquer peu après qu'elle arrive ou non à se rendre invisible, surtout qu'elle prenait le temps de se restaurer, replongeant pour la lacérer tout simplement de ses serres dans le cas où la vampire était encore visible, sinon le monstre allait se contenter de bondir dans la direction où il l'avait vaguement vu disparaître et entamer une attaque large du reste du corps, un grand mouvement de griffes qui devait lacérer plusieurs bons mètres avant de bondir ensuite plusieurs fois sur le côté pour essayer de frapper avec son poids si jamais il arrivait à la percuter...

Intervention MJ :

Jets de dé :

Test de force de résistance physique de Vittoria Jet numéro 1

Résistance physique niveau champion : Réussite de base à 55 ou moins
Échec critique = 95 ou plus
Réussite critique = 4 ou moins

Test de magie Vittoria : Jet numéro 2

Magie du vent de niveau champion : Réussite de base à 55 ou moins
Échec critique = 95 ou plus
Réussite critique = 4 ou moins

Test d'attaque du griffon : Jet numéro 3

Attaque niveau prodige : Réussite de base à 75 ou moins
-5 à cause des talents de Vittoria
-20 si invisibilité réussit, grâce à mirage + invisibilité
La réussite est donc plafonnée à 70 ou 50 ou moins
Échec critique = 95 ou plus
Réussite critique = 4 ou moins

Test d'esquive de Vittoria : Jet numéro 4

Vivacité niveau prodige : Réussite de base à 75 ou moins
Vampire de jour -10
+5 grâce aux talents
+10 grâce à propulsion latérale
La réussite est plafonnée à 80 ou moins
Échec critique = 95 ou plus
Réussite critique = 4 ou moins

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'Dés 100' :
     

Conséquences :

Le corps de Vittoria supporte très bien le fait de boire un deuxième breuvage curatif aujourd'hui, si bien qu’elle ne subira probablement pas de malus au prochain jet pour faire une telle chose si elle réitère l'action. Suite à cela par contre, elle arrive heureusement pour elle à parfaitement bien se préserver des assauts du griffon, aussi bien grâce à sa magie que sa vivacité. C'est là aussi qu’elle remarque du coin de l’œil que la porte permettant de sortir de la salle commence à légèrement s'entrouvrir peu à peu... Peut-être qu’en l'y aidant il y aurait moyen de passer plus vite ?

La moniale avait réussi à se tirer d'affaire, et elle avisa du coin de l'oeil le griffon enragé qui fonçait sur sa fausse image. Tout de suite après, elle remarqua que la porte de sortie s'entrouvrit. Sans perdre une seconde, elle se dirigea vers la porte et regarda au travers de la petite ouverture qui a été faite, s'apprêtant directement à traverser la petite ouverture d'un coup de vent. Si elle échoue, elle tentera alors d'ouvrir la porte manuellement, en espérant que le griffon prenne du temps avant de la prendre en chasse.

Spoiler:

Le griffon qui constata rapidement que l'illusion était une illusion justement, du moins après quelques coups de griffes biens placés, se mit à scruter les environs pour rapidement repérer la moniale, certainement pour éviter d'être prit par surprise par elle ou pour essayer justement d'en finir en lui bondissant à nouveau dessus pour cette fois-ci lui donner un violent coup de bec.

Intervention MJ :

Jets de dé :

Test de perception du griffon : Jet numéro 1

Perception niveau prodige : Réussite de base à 75 ou moins
-20 car invisibilité
La réussite est plafonnée à 55 ou moins
Échec critique = 95 ou plus
Réussite critique = 4 ou moins

Test de magie Vittoria : Jet numéro 2

Magie du vent de niveau champion : Réussite de base à 55 ou moins
Échec critique = 95 ou plus
Réussite critique = 4 ou moins

Test de force de Vittoria : Jet numéro 3 (si le jet 2 échoue)
Force niveau confirmé : Réussite de base à 45 ou moins
Vampire de jour -10
La réussite est plafonné à 35 ou moins
Échec critique = 95 ou plus
Réussite critique = 4 ou moins

Test d'attaque du griffon : Jet numéro 4 (si le jet 1 réussit et le 2 échoue)

Attaque niveau prodige : Réussite de base à 75 ou moins
-5 à cause des talents de Vittoria
-20 car invisibilité maintenue
La réussite est donc plafonnée à 50 ou moins
Échec critique = 95 ou plus
Réussite critique = 4 ou moins

Test d'esquive de Vittoria : Jet numéro 5 (si le jet 1 réussit et le 2 échoue)

Vivacité niveau prodige : Réussite de base à 75 ou moins
Vampire de jour -10
+5 grâce aux talents
+10 grâce à propulsion latérale
La réussite est plafonnée à 80 ou moins
Échec critique = 95 ou plus
Réussite critique = 4 ou moins

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'Dés 100' :

Le sort fonctionne parfaitement, ce qui permet à Vittoria de sortir en un seul morceau de la salle où se trouve un griffon qui se retransforme soudainement en pierre. Elle passe ainsi par la grille avant que cette dernière ne finisse de s'ouvrir. Pouvant se rendre dans la prochaine salle qui...

Est une grande salle de marbre blanc circulaire complètement vide en dehors d'une sorte de sarcophage au centre, magnifiquement ornementé et lui fait de marbre noir, des ornements sculptés à même le marbre qui représentent sans doute des scènes guerrières anciennes, comme celles représentaient sur les murs circulaires de la salle, les guerres anciennes qui opposaient les elfes aussi bien aux orcs qu'aux nains.

Mais aussi, au centre de la salle quelqu'un, une forme imposante en armure lourde fixant Vittoria et parlant d'un ton moqueur, aux vapeurs éthérées se dégageant d'elle, on devine que ce n'est qu'une forme astrale.

« Tiens, tiens, intéressant, quelqu'un a décidé de venir ici ? Qu'espérais tu trouver dis moi en venant ici, des réponses à comment se débarrasser de moi ? Dommage, ce n'est pas si simple, mais peut-être trouveras tu en effet quelque chose d'intéressant en fouillant un peu, ou bien l'apprendra tu de ma part si tu m'amuses assez... » L'identité de celui disant ça laissait alors peu de toute certainement...

C'en était moins une. La moniale avait réussi à passer au travers de la porte qui commençait à s’entrouvrir sans attendre davantage. Usant du vent, elle se faufila au travers de la grille en métal pour s’y retrouver de l’autre côté et, une fois fait, le griffon repris aussitôt sa forme pétrifiée dans une position effrayante et menaçante, en pleine attaque. Il était sûr que la vampire serait passée sous ce coup de bec…

Alors qu’elle pénétra dans la salle suivante, elle se confronta à un changement total de style. Tout de marbre blanc, hormis un cercueil noir en apparence au centre. Mais elle n’était pas seule. Elle ressentait la présence de l’entité aux intentions néfastes qui se trouvait au centre de la salle. Reprenant de son assurance, elle s’avança de quelques pas en usant de son bâton comme d’un bâton de marche simple, comme s’avançant de la manière des plus naturelle possibles. Elle s’arrêta dans une pose d’assurance personnelle, sûre d’elle et impénétrable, sans pour autant paraître trop devançante. C’est donc qu’elle répondit à l’image astrale de Cesario, d’une voix portée et contrôlée.

Vous devriez déjà être bien satisfait que quelqu’un se soit intéressé à vous pour venir jusqu’ici. Vous êtes joueur, et appréciez exhiber votre victoire. Ce à quoi je vous donne raison ; je me rend en ces lieux seule à la recherche d’un espoir. Et comme vous aimez jouer, j’accepte de jouer avec vous. Le prix étant ce que je pourrais trouver en ces lieux. Et je pourrais même vous proposer un jeu.

Elle laissa un temps à l’individu pour assimiler sa proposition, puis elle ajouta en espérant avoir attisé sa curiosité, toujours aussi impartiale que d’habitude ;

Je suppose que vous avez une certaine maîtrise de ces lieux. Alors, je vous met au défi de me faire perdre mes moyens en jouant d’illusions. Comme par exemple tenter de m’effrayer. Voyez mon visage, je suis certaine que vous raffolerez de voir sa façade tomber.

La forme éthérée et spectrale à l'apparence si vague, semblait regarder la vampire avec une certaine intensité, complètement armurée comme Cesario devait l'être en chair et en os, elle n'avait d'ailleurs rien d'humain ou même de vivant d'apparence sauf si on comptait sa forme corporelle vaguement bipède évidemment.

Et il rit avec franchise et une certaine teinte de machiavélisme aux paroles de la moniale.

« Si tu veux prendre et trouver ses choses ici, tu n'as pas besoin de mon autorisation, fais comme bon te sembles, s'il y avait vraiment quoique ce soit permettant de me détruire ici, j'aurais déjà détruis ou pillé les lieux depuis longtemps. Après, peut-être trouveras tu quelque chose d'utile en effet, mais rien ne m'inquiétant vraiment. »

Puis il reprit avec une voix teintée de moquerie et profondément grave.

« Je ne suis pas un sadique petite vampire, tu ne me connais pas si bien que cela, non ce n'est pas faire souffrir qui me fait sentir vivant. » Il s'approcha alors d'elle, du moins la forme éthérée pour n'être qu'à un demi mètre de la moniale avant d'ajouter d'un ton vibrant la puissance et le désir de pouvoir. « Non, seul le pouvoir m'importe, la domination sur ceux vivant ou non vivants, peu m'importe de faire souffrir, le pouvoir seul compte, le fait que je puisse briser qui je veux si je le désire ou le tuer, m'est bien plus agréable que le fait de le faire vraiment. Un jour peut-être le comprendras tu vraiment, qui veut vraiment être libre doit posséder du pouvoir, le plus possible. » Il le regarde alors silencieusement, puis dit d'un ton profond.

« Pense y, n'y a t-il pas des choses que tu aimerais faire, dont tu rêves depuis longtemps, mais dont tu n'es pas capable ? En quoi es tu réellement libre si tu es incapable de faire tout ceci ? Si tu ne domines pas les éléments ou ceux pouvant te l'offrir ? Pense y et répond moi avec honnêteté. »

De toutes évidence, cette image éthérée de Cesario se voulait intimidante et puissante, comme il le décrit au même moment. Ainsi, il ne veut que le pouvoir et se fiche totalement de la destruction et de la souffrance ? Intéressant. D’un côté, c’est rassurant, mais est-ce que l’asservissement d’une vie ne vaut pas moins que la mort ? C’était une question d’éthique qui trouvera une réponse différente pour chaque individu en ce monde, et la moniale n’était pas apte à y répondre en l’instant, d’ailleur c’était le cadet de ses soucis. Elle voulait simplement trouver un moyen d’empêcher cet individu de faire main basse sur le monde. Enfin, individu, si l’on pouvait considérer un mort comme un individu.

Par ailleurs, ce dernier tenta de corrompre la moine par la possibilité d’avoir le pouvoir. Cependant, elle ne pouvait en aucun cas ne pas accéder à sa requête, et se promit de lui répondre sincèrement, sans pour autant se laisser aller et compromettre sa mission. Elle continua de le fixer dans les yeux, impartiale et forte dans sa posture.

Eh bien, vous avez sûrement raison. Peut-être qu’un jour je comprendrais que le seul moyen de vivre libre est de posséder le pouvoir.

Elle pris un temps de réflexion. Quelque chose dont elle rêve depuis longtemps et dont elle est incapable ? Voilà une bonne question… Elle allait répondre, sincèrement, mais la réponse n’allait probablement pas convenir à l’homme en armure, qui souhaitait sûrement la rendre avide de pouvoir. Mais pas de chance, il était tombé sur une habituée de la vie à l’essentiel, et qui ne ressent aucun besoin de pouvoir ou envies de conquêtes.

Il y a bien une chose dont je suis incapable, et qui me préoccupe depuis longtemps, oui. Et c’est la seule chose qui m’importe si tous les pouvoirs possibles et inimaginables me sont accordés. Je ne sais pas qui je suis, ni d’où je viens, et trouver un moyen de me remémorer de ma vie antérieure avant que je ne devienne vampire serait en effet quelque chose qui m’importerait. Voilà le seul désir que j’éprouve.

Cesario ne semblait pas le moins déstabilisé ou irrité du monde par les paroles de la moniale, notamment concernant ses propres désirs. Peut-être trouvait-il l'approche de celle-ci intéressante d'ailleurs, originale peut-être même... Car une certaine sincérité semblait se dégager de ses paroles sans pour autant qu'elle ne s'amuse à crâner devant lui ou le menace en croyant que ça pourrait l'affecter, il devait après tout avoir des critères particuliers quand il s'agissait d'être intimidé par quoique ce soit.

« Un désir n'étant pas si rare que cela chez les vampires. » Ne manqua t-il en tout cas pas de glisser avec réflexion à ce sujet et il n'avait probablement pas tort, on pouvait aisément imaginer que beaucoup de vampires aient ce genre de désirs, il ajoutera d'ailleurs avec gravité. « D'autres rêvent de redevenir vivants notamment ou bien indestructibles, après tout est-on vraiment éternel si on peut mourir par la violence notamment ? D'autres rêvent de rendre tous les êtres immortels. » Il désigna alors de la main la vampiresse et ajouta avec amusement.

« Je sais ce que tu penses, tu dois te dire que je suis en train de réfléchir à comment te séduire et tu te dis sans doute que tu as juste à tout refuser en bloc de toute façon. Tu n'as pas tort, mais je vais te surprendre... Pour voir ta réaction et te faire réfléchir sur les possibilités offertes par le pouvoir, car seul lui permet d'être vraiment généreux, je peux t'offrir ce que tu veux en bonne partie et en échange je ne demanderais rien. Tu as juste à prendre ma main. » Et il lui tendit alors sa main droite grande ouverte, attendant patiemment sa réponse et sans doute s'attendait t-il autant à un refus, qu'à une acceptation de cette offre « généreuse » ?

Ce Cesario, bien que ce ne soit qu’une image illusoire de ce dernier, était sommes toutes épatant. Bien qu’aveuglé par la soif de pouvoir et de contrôle total, il en dénotait l’esprit d’un homme d’esprit qui appréciait débattre et se poser des questions sur des sujets d’éthique ou de philosophie. Du moins, c’est ce qu’il laissait paraître. Son calme était assez déconcertant, et il gardait une certaine confiance en soi pouvant désarmer la première personne n’ayant pas assez de cran pour se mesurer à lui. Pour sûr, cette intelligence et cette assurance émanant du personnage le rendait plus intimidant et dangereux, là où la réflexion et la totale conscience de ses actes étaient plus dévastateurs qu’une simple pulsion de massacre et de destruction. C’était, de toute évidence, un manipulateur très expérimenté.

Reprendre réellement vie n’a que peu d’intérêt pour moi. Ce serait faire un pas en arrière, et il faut, selon moi, assumer le cours des choses et avancer quoi qu’il en coûte, en faisant en sorte de réagir selon la situation. Quant à ces derniers, celui qui m’a mordue devait en faire partie pour m’avoir transformée. Et j’estime que l’on devrait faire attention à ne pas transformer n’importe qui à tout va. Je ne comprend pas comment l’on peut souhaiter transmettre cette souffrance quotidienne qui est de vivre telle un vampire, seul et inconnu de lui même. Même pour le plus proche des amis je ne le ferais pas.

S’en suivit une proposition accolée à une précaution de la part du conquérant. Venant d’un individu comme lui, il était impossible de dénouer la vérité du mensonge, et la moniale ne s’y exerça même pas, sachant pertinemment qu’elle ne trouverais pas en ce moment et lieu un moyen de prouver la véracité de ses dires. Il avoua même ouvertement qu’il souhaitait la rallier à sa cause. Mais qui ne le ferais pas ? Le moindre passionné, quelque soit sa passion, voudrait la partager et qu’autrui partage son avis. De plus, refuser totalement n’était pas dans l’optique de la moniale, et il n’y avait qu’un moyen d’avancer dans cette situation ; confronter le revenant directement.

Alors, suite à cette réflexion ayant laissé place à un silence de quelques secondes sur le visage imperturbable et dénué d’émotions de la moniale, cette dernière tendit la main vers celle de l’individu.

« C'est ta vision des choses petite vampire, mais si elle te paraît logique et saine, alors je suppose qu'elle est honorable. Mais de ce point de vue là, dire que tu pourrais redevenir humaine, est-ce vraiment un retour en arrière ou plutôt un nouveau changement te permettant d'avancer par rapport à tes expériences passées par exemple ? Pas que je veux te convaincre de cela, j'aurais été le premier après tout à sacrifier une vie courte pour l'immortalité, néanmoins, la vie n'est peut-être pas forcément une éternelle marche ou course en avant, des fois il faut arrêter le rythme, des fois peut-être aussi est-ce de plus ou moins longs retours en arrière nécessaire pour changer de bifurcation. » Oui, c'était indéniable, l'empereur éternel avait l'esprit nécessaire à un intellectuel ou être d'esprit, ce n'était pas juste une brute violente ou sadique, était-il même vraiment violent et sadique, ou était-ce une façon comme une autre pour lui de dominer ?

Quoiqu'il en soit, voyant que la moniale n'était pas contre cela, il prit la main de celle-ci l'espace de quelques instants et cette dernière vit alors défiler dans son esprit des scènes précises et importantes de sa vie passée, non pas tous ses souvenirs, mais certains clés et importants, la naissance, l'enfance, des moments tristes, des moments joyeux, puis tout s'acheva, pas brutalement, mais avec une certaine fluidité.

Et l'empereur éternel recula alors pour dire d'un ton grave et empreint d'une certaine interrogation.

« Toute vie est faîte de joies et de tragédies, j'espère que ce que tu as vu te satisfaire pour le moment même si c'est incomplet, car pour en avoir davantage, il faudrait que je sois présent en chair et en os ici, ce qui aurait des implications différentes pour toi. » Il commença alors à tourner lentement autour d'elle pour dire.

« Dis moi, est-ce vraiment une excuse d'être une vampire pour ainsi te priver de tant de choses ? Beaucoup de vampires, Akkatoniens notamment, n'ont pas arrêtés pour autant de vivre une vie sociale ou proche d'une communauté quelconque, certes l'immortalité a un coût, mais rien ne t'empêche de te rapprocher des gens même ceux non vampires. Ou de débuter une nouvelle vie en quelque sorte, qui n'aurait pas des allures de malédiction... »

Lorsque sa main entra en contact avec celle du tyran éthéré, la moniale fut assaillie de visions défilant rapidement dans son esprit. Durant cet instant, elle fut comme immobilisée, son être totalement accaparée par ces images de sa vie passée. Elle tenta d’en retenir le maximum de détails, malgré le fait qu’elle n’eut qu’une image sans trop de détails ni son.

Tantôt elle vit ses premiers jours, retenant l’espace d’un instant un décor riche et luxueux. S’en suivit quelques rares moments bénins d’une jeune enfant, vivant dans une maison sans parents. Aussitôt, ils apparaissent ; leurs traits flous et effacés, semblant même dénués de joie et de bonne humeur. Au moment où un vase fut brisé, la moniale vit un homme, tout encapuchonné, donnant une bourse remplie aux deux personnes sans visage, étant supposément ses parents.

C’est à ce moment que la vision s’estompa un quart de seconde pour reprendre pied avec la réalité. La moniale, n’ayant pas modulé son faciès, se recula d’un pas pour garder une distance respectueuse, et pris quelques secondes pour se remettre de ces visions avant de rediriger son regard sur Cesario.

Ce fut instructif. Et vous avez bien raison, je préfère m’abstenir de votre présence et user le peu que vous m’avez accordé pour mener mes recherches moi même. Cela dit, ne vous en sentez pas insulté, j’aurais réagis ainsi avec qui que ce soit, individu redouté ou non.

S’ensuivit une discussion sur la condition d’un vampire en ce monde de la part de l’homme, afin d’aider la moniale à s’ouvrir aux horizons et ne pas se focaliser sur son idée de s’interdire la joie de vivre. Il était bon observateur et visait plutôt juste.

Je suis ainsi. Ce sont des vestiges de mon passé oublié, les richesses ne m’intéressent que peu et la sobriété est mon habit. Cela dit, je peux comprendre votre réflexion, ce à quoi je lui donne raison. Je devrais peut-être, en effet, arrêter de m’infliger cette punition qui est de rester isolée et de se priver de relations. Enfin. J’y réfléchirais. je dois avouer que vous avez raison sur ce point que j’habille cette condition sous des airs de malédiction, et l’image est plutôt amusante, à vrai dire.

La moniale étira légèrement son sourire en coin. Elle releva la tête ensuite, puis avisas Cesario dans le blanc des yeux.

Nos conversations sont intéressantes, sans équivoque, et je dois avouer que vous êtes un individu très intéressant, outre vos motivations ne faisant pas l’unanimité des gens de ce monde. Si nous nous étions rencontrés dans d’autres circonstances moins critiques, je vous aurais certainement accordé de mon temps pour échanger sur bien des sujets, mais j’ai une mission à achever.

« Si tu avais été en ma présence, cela n’aurait surtout pas été de bon présage pour toi. » Dit-il froidement, comme pour souligner quand même qu’il était qui il était, Cesario l’empereur éternel, l’être désirant dominer les vivants et les non morts, mais aussi un ancien homme au caractère impitoyable. Non pas sadique ou malfaisant par nature, mais doté du désir réel et concret de parvenir à ses buts par des moyens radicaux comme la guerre ou le combat. Même si évidemment, il avait probablement plus d’intérêt pour la soumission des autres à son égard que leur mort.

« Fais comme tu le sens de toute façon petite vampire, chaque individu est libre après tout avant qu’on ne lui impose son autorité, fais le donc avant que je ne t’impose la mienne, sinon il va falloir sans doute se tourner vers moi pour obtenir ce que tu veux... Et je n’offre jamais rien sans soumission à mon égard. Et, ne pense pas que cette discussion où je me suis montré agréable veut dire que je suis pris d’un soudain élan d’humanisme quelconque. » Ce avant de conclure, en renvoyant le regard de la moniale, même si ses yeux à lui n’étaient pas perceptibles sous cette forme, comme ils ne devraient pas l’être dans l’autre, sa sinistre armure les dissimulant dans un voile d’ombre étrangement difficile à percer…

« Achève ta mission si tel est ton désir, je ne redoute pas ce que tu pourrais découvrir ici. » Et sur ce il disparut sans insister davantage, ne restait ainsi en présence de la moniale que le cercueil où devait se trouver l’armure dans les temps d’antan, qui était fermé. Il avait lourd et pesant car fait de marbre, mais sans doute y avait-il moyen d’une façon ou d’une autre de l’ouvrir tout de même…