Communauté nagate de l'ouest du Grand Désert – 17 Septem de l'an 2001 de l'Âge d'Acier.

Même si, en tant qu'Empereur, Otmar recevait évidemment quantité de sollicitations diverses et variées, il en était qui revêtaient un caractère particulier, en ce qu'elles s'adressaient à l'homme plutôt qu'à l'empereur. Ainsi en avait-il été de la demande d'aide envoyée personnellement par Psemonias, un Naga qu'il avait connu lors de sa première mission d’anthropologue au près de ce peuple, bien des années plus tôt, et avec qui il avait gardé le contact de loin en loin. L'homme-serpent demandait de l'aide pour comprendre un mystère qui avait frappé sa tribu, une aide qui semblait devoir être de nature plus intellectuelle que militaire, en tous cas pas forcément le genre d'aide qui devait ce régler en envoyant une légion sur place, surtout dans cette période où les forces de l'Empire étaient déjà étirées sur bien des fronts.

Bien entendu, Otmar, même sans laisser tomber un vieil ami, aurait pu choisir de tout de même envoyer l'armée, ou de dépêcher un corps de spécialiste, qu'ils soient ethnologues, archéologues ou autre, pour analyser et traiter le problème. Mais, peut-être à cause de l'amitié ancienne qui le liait à Psemonias, peut-être par curiosité, peut-être par nostalgie envers cette tribu qu'il avait jadis étudié en détail dans les débuts de sa carrière, ou peut-être simplement car la demande était arrivée quand il avait eut le temps de s'en occuper, voir encore pour une toute autre raison, l'Empereur-élu d'Akkaton avait décidé de se rendre sur place, et voilà comment il se retrouvait devant le Naga aux écailles verdâtres, qui l'accueillit d'un sifflement amical.


« Otmar ! Je suis content de te voir, cela fait longtemps, n'est-ce pas ? Je n'ai jamais eut l'occasion de te féliciter de vive voix pour ton élection, je pense. »

S'ils avaient gardé un échange épistolaire suivit, et qu'ils s'étaient vus de loin en loin au fil des années, l'Empereur-élu et le Naga n'avaient évidemment pas été se rendre visite tous les jours, et si Otmar avait reçu les félicitations de Psemonias par lettre, c'était en effet la première fois qu'il les lui adressait directement. L'homme-serpent semblait en forme, même si les écailles grises, sur les coins de sa bouche, étaient peut-être un peu plus nombreuses que la dernière fois que le technologiste avait eut l'occasion de le voir.

« Je te remercie d'être venu, j'avoue que je n'étais pas sûr que tu puisses te déplacer. J'aurais souhaité que nous ayons l'occasion de discuter en une occasion plus joyeuse... »

On pouvait en effet voir quelque chose de soucieux dans la façon dont des plis d'inquiétudes se dessinaient au coin des yeux du Naga, même s'il fallait être fin connaisseur de leur peuple – comme l'était cela dit Otmar – pour s'en rendre compte.

« Plusieurs des nôtres ont disparu en explorant des ruines que le sable a récemment découvertes non loin d'ici. Il n'y a eu aucun écho de combat, ni aucun fracas de magie, ils ne sont juste pas ressortis... on a trouvé une inscription disant que seul un vrai ami des Nagas saurait résoudre l'énigme, et j'ai pensé que tu étais tout indiqué, si tu as le temps de nous aider ! »

Lorsqu’Otmar reçut une demande d’un vieil ami à lui, il avait décidé d’y répondre, quitte à devoir décaler un peu certaines choses, rien d’essentiel évidemment. Son ami avait visiblement besoin d’aide, mais pas vraiment qu’à titre personnel et il devait imaginer que l’empereur était en mesure de résoudre par lui-même tout cela… Mais pas en tant qu’empereur, ce qui était curieux, néanmoins cela faisait se dire à ce dernier que c’était une bonne excuse aussi pour revoir un vieil ami à lui...

Ainsi, c’est non pas accompagné d’une escorte, enfin il avait laissé celle-ci dans les environs, mais quand même suivit par son automate artefact, on allait dire qu’il ne pouvait pas non plus trop sa balader seul par les temps qui courent... Qu’Otmar qui s’était habillé un peu plus local par l’occasion, du moins comme le feraient les nomades bipèdes du désert, arriva sur place.

Et c’est ainsi paré et d’humeur un peu inquiète tout de même pour son ami, qu’il arrivera en face de ce dernier avant de dire chaleureusement. « Le plaisir et partagé Psemonias, tu sais j’aurais pu te recevoir si tu étais venu à Airain, mais je suppose que tu es fort occupé aussi. Quoiqu’il en soit je suis heureux de te revoir. » Avant de dire amusé en désignant l’automate. « Merci sinon, j’espère qu’il ne te déranges pas ? Disons que c’était soit lui, soit une escorte de gardes impériaux, ma nouvelle fonction a ses exigences on va dire. »

Puis, il se refera un peu plus grave ensuite, quand ils abordèrent un sujet moins joyeux et surtout quand Otmar aura rapidement détecté le souci quand semblait se faire son ami pour des raisons diverses… Ce avant de lever la main et dire.

« Les amis sont là pour s’aider, nous aurons d’autres occasions de toute manière. » Ce avant de sembler réfléchir au problème, que son ami expliqua, problème qui sembla fort curieux à Otmar.

« Eh bien, les anciennes ruines de ton peuple ne cesserons jamais de te surprendre. D’habitude, elles ne s’adressent pas trop aux non nagas au niveau des énigmes. » Ce avant de demander quand même avec réflexion. « Pourquoi tes frères et sœurs de clans ont tenus à l’explorer ? Ces temps-ci c’est encore plus périlleux que d’habitude, vous aviez peur que quelque chose de dangereux en sorte ? » Ce avant de finir par dire en hochant la tête légèrement.

« Je fais de mon mieux pour aider quoiqu’il en soit, il faudra juste m’expliquer tout ce que tu sais sur ces ruines, pour le reste je suppose que c’est pour cette énigme que tu as fais appel à moi ? » Conclura t-il légèrement amusé, mais en restant sérieux, visiblement un petit peu flatté de la chose, mais sans plus changer de sujet.

« Tu as ton monde à gouverner, Otmar, fait de rouages et de vapeur, mais je pense que je m'étiolerai bien vite au milieu de la technologie moderne de la Cité d'Airain. Ma place est ici, dans les sables du Grand Désert, à aider et soigner ma tribu. Mais je suis heureux que nos chemins se recroisent malgré tout, même si ce n'est pas pour le genre de raisons que j'aurai souhaité... »

Le Naga aux écailles vertes avait jadis étudié l'art de la médecine et la magie curative, et Otmar savait par les lettres qu'ils avaient échangés qu'il était devenu le chaman et le guérisseur de sa tribu, ce qui lui donnait sans doute une forme d'autorité, raison peut-être pour laquelle on s'était tourné vers lui pour résoudre le problème ? En tous cas, il eut un léger retroussement de ses lèvres écailleuses, ce qui chez lui comme chez beaucoup de ses frères de races était ce à quoi il fallait s'attendre de mieux en matière de sourire, avant de répondre aux interrogations d'Otmar.

« C'est ma faute pour n'avoir pas été assez précis, mais je crains qu'il n'y ait une méprise sur la nature du danger. Ces ruines dont je te parle ne datent pas de l'époque de notre servitude, et ce n'est pas nos maîtres du temps jadis qui les auraient laissé pour nous piéger. Ce sont des vestiges de l'époque de notre épanouissement, quand ce qui est aujourd'hui le village de notre tribu était la capitale de quelque petit royaume florissant du temps d'autrefois. Nous ne pensions pas que de telles ruines recèleraient des dangers, même si notre enthousiasme nous a peut-être trompé... »

En somme, même si exprimée d'une façon un peu lyrique, voir mystique auraient dit certains, que l'empereur-élu savait ne guère être étrangère à la façon de penser de son ami, des ruines qui dataient non pas de l'Empire de Bronze mais des états qui avaient suivit, un de ces royaumes nagas qui avait existé puis s'était effondré pour diverses raisons.

« C'est par curiosité que certains des miens les ont explorées... comme je te le disais, nous ne les pensions pas dangereuses ! Mais l'énigme, ou quoi que ce soit, parle d'un ami des Nagas, et, outre ton intelligence, tu mérites assurément ce titre. C'est pourquoi j'ai pensé que tu serais mieux à même que moi ou un ancien de notre tribu pour résoudre le problème et, je l'espère, retrouver les nôtres. »

C'était visiblement son respect des bâtisseurs des ruines, autant que celui qu'il portait à Otmar, qui avait poussé le chaman naga à faire appel à lui : il croyait l'empereur-élu capable de résoudre les mystères des ruines, et en même temps pensait que c'était à quelqu'un comme lui, justement, d'accomplir cette tâche.

« Si tu le désires, je te conduirai jusqu'aux ruines, mais je pense que c'est à toi seul de résoudre les mystères qu'elles renferment... »

« Mon monde est aussi au-delà de cette cité, mais je comprend mon ami. » Dira Otmar aimablement sans insister, ce avant d’écouter ensuite attentivement les propos de son ami médecin, ami qui était devenu chaman depuis le temps. Une position évidemment estimée dans un clan et qui s’accompagnait de nombreuses responsabilités. Il ne saurait après dire si on ami était devenu chef de sa tribu, ça arrivait que le chaman le devienne, mais bon ce n’était pas certain non plus et pas forcément le moment idéal pour le demander d’ailleurs !

Des ruines donc plus récentes que l’ancien empire ? Cela voulait dire sans doute bien moins périlleuses aussi, même si on était jamais certains non plus selon la nature de ces dîtes ruines, et la générosité de ses anciens constructeurs en conception de golems de combat… En tout cas cela le rassurait un peu, même si pas non plus totalement. Il espérerait en tout cas pouvoir combler les attentes de son ami de son mieux.

« Je comprend mieux, cela me rassure un peu aussi je t’avouerai, je n’avais pas vraiment envie d’avoir affaire à quoique ce soit ayant un rapport avec l’empire de bronze actuellement. En tout cas, cela veut donc dire que si je dois rester prudent, je n’aurais pas non plus à l’être trop concernant mon intégrité physique. » Il semblera alors réfléchir, avant de dire en posant une main sur l’épaule de son ami, comme pour témoigner d’une certaine dose de confiance.

« Conduis moi à ces ruines, je tâcherai de faire de mon mieux. Quant à ce qu’il faut faire ensuite, tu penses pouvoir me suivre si jamais je venais à être blessé, ou vaut-il mieux que tu restes à l’entrée ? Et concernant mon ami mécanique... » Il n’avait disons pas envie de faire prendre des risques possiblement inutile à son ami d’un autre côté, ça ne passerait que peu si l’empereur élu revenait sérieusement blessés de ruines dans lesquelles il serait allé presque seul. En tout cas, ils connaissaient certains gardes impériaux qui n’auraient pas appréciés la chose. Il conclurait sinon en demandant en chemin sans doute.

« Aurais tu des conseils à me donner sinon ou quoique ce soit à me dire qu’il vaut mieux que je sache ? » Avant de glisser amusé et confiant. « Si je réussis, il faudra qu’on se boit un verre ou deux après coup… Autant rester un peu avant de repartir après tout. »

« Ne t'en fais pas, en dépit de nos problèmes je n'aurais pas risqué ta vie dans une ruine infestée de golems antiques ! Non seulement tu es mon ami, mais en plus notre empereur, ta vie est donc doublement précieuse. »

Après tout, même si ce village naga était globalement fidèle à ses vieilles traditions et assez peu friand des technologies akkatoniennes ou du service militaire, qui n'était pas fait par tout le monde, ils vivaient tout de même à l'intérieur de l'Empire, certains en étaient citoyens – comme l'ami d'Otmar, d'ailleurs – et le Deffarès était tout de même leur chef d'état, et mettre sa vie directement en danger n'était logiquement pas à leur programme !

« Allons-y, dans ce cas ! Malheureusement, je pense qu'il vaut mieux que je ne t'accompagne pas à l'intérieur, mais ne t'en fais pas, en cas de problème je viendrai à ton aide, bien entendu... ceci dit, je ne pense pas que tu risques des blessures, après tout personne n'est ressortit blessé des ruines. »

Visiblement, le chaman semblait convaincu de l'idée selon laquelle c'était à Otmar, et non à un Naga, fut-ce lui-même, de régler le problème... à raison ? Hé bien difficile à dire, mais en tous cas cela semblait être ce qu'il pensait, alors qu'il avançait avec l'empereur-élu en dehors du village puis dans le désert, vers les ruines qui se trouvaient un peu plus loin.

« Quant à ton garde de métal... je pense qu'il peut t'accompagner. Ce n'est après tout qu'une sorte de golem mineur sans âme ni libre arbitre, je ne pense donc pas qu'il compte comme une personne... »

Drôle d'idée de comparer un automate à un golem ? Au final peut-être pas tant que cela, surtout avec la façon dont les redécouvertes sur la magie de l'âme et les récentes innovations technologiques se rejoignaient, que ce soit sur la possibilité de créer une conscience ou sur celle d'en transférer une ? Difficile à dire, en tous cas cela semblait être le point de vue du chaman, qui sembla réfléchir à la dernière question de son ami.

« Un conseil, hmmm... je n'ai pas été plus loin que l'entrée des ruines, mais je dirais de te fier à ce que tu connais de notre culture et de notre histoire, c'est à dire beaucoup, je n'en doute pas de ta part, ahah ! Je pense en tous cas que tu es l'un des mieux armés pour résoudre l'énigme qu'elle pose... et une fois que ce sera fait, je fêterai cela en ta compagnie avec plaisir, cela va de soit ! »

Otmar adressa un sourire complice et amical à son ami qui témoignait que de toute manière il lui faisait confiance pour ne pas mettre plus en danger sa vie que nécessaire. Après tout ils étaient de vieux amis, cela et en effet sinon il aurait probablement demandé l’aide de quelqu’un d’autre. Après l’empereur n’était pas quelqu’un de timoré, mais disons qu’en effet l’empire perdrait à voir son empereur blessé ou occis, même si ultimement il s’en remettrait…

Quoiqu’il en soit, il se fit aussi la réflexion moins innocente, mais c’était sans doute son côté politicien qui parlait, que le fait de venir aider en personne allait sans doute améliorer un peu plus sa popularité auprès de certains citoyens nagas. Cela ainsi peut-être que l’image de l’empire. Mais quoiqu’il en soit, le Deffarès reprendrait pensif.

« Je te fais confiance, cela me convient si tu m’attend à l’entrée ou poste une sentinelle pour surveiller si tu as une urgence que tu dois gérer. Pour le reste, je suppose que je te décrirais à mon retour ce que j’ai aperçus à l’intérieur… »

Ce avant de se dire que le comparatif entre son gardien automate et un golem n’était pas faux, même si évidemment comme toujours pour ce genre de comparatif, un peu simpliste. Mais bon, ça c’était la tendance de pensée d’un ethnologue de profession qui devait toujours aller dans le détail, la tendance à chipoter... Pour le reste en tout cas, ils approchèrent donc des ruines...

« Il pourra donc assurer ma sécurité. Cela évitera à mes gardes impériaux d’apprendre que je suis entré seul sans escorte dans une vieille ruine... » Dira t-il donc mi sérieux, mi amusé, quoiqu’il en soit, les ruines n’étaient sans doute plus très loin.

« En effet beaucoup, je ne te dis pas à quel point ça a été complexe d’apprendre l’accent... » Finira t-il alors par dire amusé dans un naga quasi parfait, ce qui était très dur à faire, mais faisable pour un humain comme lui. Ce avant de reprendre pensif. « Et avant que nous n’arrivions, tes frères et sœurs de clan cherchaient-ils quelque chose en particulier outre leur curiosité dans ces ruines ? Je pourrais essayer de le rapporter après tout... » Ce serait une excuse pour prolonger un peu la visite, mais aussi rendre service au passage à un clan qui l’avait longtemps accueillit. Sans doute peut-être qu’il reconnaîtrait certains en les retrouvant dans les ruines...

« Je serai tout de même un bien mauvais ami si je ne pouvais monter la garde pendant que tu me rends se service ! Ne t'en fais pas, je ne quitterai pas mon poste et je veillerai autant à ce que personne ne vienne te déranger qu'à te venir en aide si jamais tu ressors blessé. »

La chose semblait tenir à cœur de Psemonias, qui avait après tout un solide sens de l'amitié ! En tous cas, ils approchèrent des ruines tout en parlant, ruines qui prenaient pour l'heure la forme d'une grande porte de pierre couleur sable émergeant d'une vaste dune... sans doute une plus grande partie du complexe pourrait-elle être mise au jour en dégageant le sable, mais pour l'heure seules les portes, ouvertes, avec de chaque côté une statue de Naga en pierre, vêtus à la mode antique et tenant deux sabres nagas croisés sur la poitrine, à la manière de gardes de pierres symboliques, étaient visibles. La porte avait sans doute porté des inscriptions, mais on n'en voyait quasiment plus de trace, l'abrasion du sable ayant réduit celles-ci à l'état de vagues traces indiscernables. L'intérieur des ruines se perdaient dans la pénombre, et l'ami d'Otmar s'arrêta un instant à ses côtés sur le seuil.

« Je ne pense pas qu'il soit judicieux que je t'accompagne plus loin qu'ici... j'ai déjà visité la chambre qui s'étend juste derrière l'entrée, mais je pense que te laisser y aller seul respecte l'esprit de ce que voulaient nos ancêtres. »

Encore une fois, au delà de l'aspect pratico-pratique du fait que plusieurs Nagas s'y étaient essayés et avaient visiblement échoués, le chaman semblait convaincu du fait qu'il y avait une sorte d'obligation spirituelle à ce qu'Otmar résolve seul l'énigme des ruines... était-ce à raison ou non ? Difficile à dire à ce stade... en tous cas, Psemonias fouilla un instant dans sa sacoche, et en ressortit une torche qu'il tendit à son ami.

« J'ignore si tu as avec toi des moyens technologies d'avancer dans le noir, mais sinon tu peux toujours utiliser cette bonne vieille torche pour te repérer ! »

C'était une solution simple et efficace au problème de la pénombre, mais Otmar connaissait assez le Naga pour savoir qu'il ne s'offusquerait pas si l'empereur-élu n'en avait pas besoin et qu'il proposait simplement son aide au cas où... en tous cas, après avoir donné la torche à l'Humain, ou l'avoir remise en place s'il n'en avait pas besoin, l'homme-serpent hocha une dernière fois la tête.

« Quant à ces ruines... les légendes racontent qu'un ancien trésor s'y trouverait, mais tu sais que pour la tribu, retrouver ses jeunes explorateurs égarés sera bien plus précieux que tous les trésors ! Que le soleil t'accompagne dans ta quête loin de ses rayons, mon ami... »

« Je n’en attendais pas moins de toi. » Conclura Otmar avec un doux amusement quand son ami confirmera le fait qu’il monterait le garde, pas qu’il y était obligé comme l’empereur le lui avait dit, mais celui-ci apprécia l’attention. Et puis on ne savait jamais, même s’il n’aurait pas forcément parié sur les immenses talents de guerriers de son ami, ce même s’il n’était sans doute pas non plus inoffensif...

Pour le reste, ils arrivèrent donc au niveau des ruines, qui avaient une ressemblance avec celles plus ancienne de l’empire de bronze, mais aussi beaucoup de différences visibles. Il y avait aussi ces statues qui n’étaient pas des golems et beaucoup de potentiel supposa Otmar si un jour quelqu’un faisait l’effort de dégager le sable autour du bâtiment, après tout ce n’était pas une dangereuse ruine des anciens maîtres du peuple naga… Et il devait avouer qu’il aurait bien aimé les visiter dans un autre contexte d’ailleurs.

Mais avant d’y entrer, son ami avait des choses à lui dire, qui firent légèrement sourire l’Akkatonien, qui glisserait alors pensif. « Je suis fort curieux d’en savoir davantage sur la volonté de vos ancêtres en ayant mit en place tout ce mystère, mais quoiqu’il en soit ils avaient visiblement un certain donc pour l’architecture. » Ce avant de regarder un instant la torche qu’avait prit son ami avec lui, avant de dire avec amusement.

« Je pensai justement à prendre une torche si jamais il y en avait besoin, disons qu’une lampe torche pourrait être utile, mais je ne sais pas à quel point ces ruines sont imbibées de magie. Et donc une torche me paraît un peu plus fiable. » Otmar sortirait tout de même un briquet, bon ce n’était pas non plus très technologique ça, il ne fallait pas exagérer pour allumer la torche, ce avant de glisser amusé.

« Un archéologue te dirais que les ruines en elle-même sont un trésor et non le coffret remplit de joyaux tout au fond. » Puis plus sérieusement. « Plaisanterie mise à part, je ferais tout d’abord pour que tes frères et sœurs en ressortent indemne, le reste est secondaire. Sur ce, puisse le soleil m’abreuver à nouveau de ses rayons d’ici peu. » Et sur ces belles paroles, Otmar jetterait un coup d’œil à l’intérieur et alors que l’être de bronze le suivait d’un pas stoïque, l’empereur entra dans les ruines d’un pas prudent. Pas de celui de l’homme qui envisageait qu’il y ait un piège à chaque dalle, mais celui qui ne faisait pas preuve d’une insouciance stupide du moins !

« Ma foi... je ne nierai pas que ces ruines sont un précieux héritage, mais dans tous les cas bien plus précieux encore sont les jeunes Nagas qui s'y sont engouffrés. Quant aux archéologues, ils seront bien entendu les bienvenus une fois que l'énigme des ruines aura été résolue et le problème levé, cela va de soit. »

Après tout, il était normal d'être fier de l'histoire de son peuple, sans doute... tout autant que de s'inquiéter du sort de ceux qui s'étaient perdus dans les ruines créés par ceux-ci. Il n'était guère étonnant, aux yeux de Psemonias, que les Nagas du temps jadis aient excellé en architecture, eux qui avaient pu s'abreuver du savoir des dieux qu'ils avaient servit puis vaincu, aussi ne releva-t-il pas ce point, et se contenta-t-il de hocher doucement la tête en direction d'Otmar avant que celui-ci ne s'engouffre finalement dans les ruines anciennes.

« Je ne doute pas de ta réussite, mon ami. »

Et, sur cette marque de confiance, et lui ayant déjà souhaité bonne chance à la manière de son peuple, le Naga laissa l'empereur-élu s'engouffrer par l'ouverture laissée entre les portes des ruines. Otmar se retrouva seul de l'autre côté – du moins seul en compagnie de son automate gardien, bien entendu – dans une salle qui n'était pas encore totalement obscure, puisqu'un rayon de soleil venu de la porte traçait un long sillon doré dans la pièce autrement enténébrée, traversant les dalles bien ajustées entre lesquelles s'égarait encore un peu de sable, même si pas énormément, pour arriver jusqu'à une autre porte au fond de celle-ci. Visiblement, la pièce était restée fermée pendant les longs siècles de son enfouissement, et c'étaient sans doute les premiers aventuriers de la tribu nagate qui avaient ouvert les portes, sinon plus de sable se trouverait à l'intérieur. En l'état, la pièce était relativement dégagée, et la lumière supplémentaire apportée par le torche d'Otmar révélait de grandes colonnes cannelées qui soutenaient un toit plat se perdant dans les ténèbres, bien plus haut, et dont la base – ainsi sans doute que le sommet invisible – étaient sculptés de motifs végétaux assez classiques de la période du Bronze final ainsi que de l'Âge Naga qui avait suivit.

Les murs étaient à moitié invisibles dans la pénombre, le hall d'entrée – puisque s'en était visiblement un – étant assez large, et la lumière d'une simple torche ne portant guère jusque-là, mais Otmar pouvait déjà voir que les murs étaient peints, de peintures sans doute jadis très vives, puisque malgré les années passées et la pénombre on pouvait encore discerner de belles couleurs, quoique leurs motifs fussent indiscernables dans ces conditions, à moins de s'approcher. La porte du fond, éclairée par le raid de lumière venu de l'entrée, était mieux visible. Elle était sculptée sur son pourtour de serpents entrelacés, et sur sa surface des signes de l'ancien alphabet naga antique. Au-dessus, visible dans la lumière solaire, une inscription était gravée dans la même langue, que heureusement Otmar pouvait déchiffrer sans soucis, brillant légèrement dans la semi-pénombre, sans doute en captant la lumière extérieur. On pouvait y lire :



Des traces dans la poussière qui avait jadis recouvert la porte semblait indiquer que d'autres avant Otmar l'avait touché, en touchant certaines lettres précises, même si l'ordre dans lequel ils l'avaient touché était une autre question, évidemment...

Les ruines étaient magnifiques à leurs manières, même si bel et bien des ruines. Heureusement, ça n’était pas de ces ruines malheureusement trop nombreuses dans le désert recelant de pièges et autres mécanismes inquiétants de toutes sortes… Du moins quand ce n’était que ça ! Même si évidemment, le fait que des nagas innocents puissent y êtres piégés, était tout de même inquiétant à sa manière. Ce malgré la présence plutôt rassurante de son protecteur mécanique à ses côtés, qui comme toujours maintenait une vigilance constante et absolue… Au moins Otmar ne serait pas seul en cas de mauvaise surprise !

Quoiqu’il en soit, l’empereur tenait prudemment sa torche et observait les alentours avec prudence et patience, sachant fort bien que même si ces ruines n’étaient pas les plus dangereuses qui soient, cela restait des ruines. Il serait idiot après tout de se casser la jambe en trébuchant quelque chose ou de se prendre un gravât sur le crâne ! Cela et il aurait l’air ridicule s’il ressortait des ruines avec une fracture dû à une simple imprudence.

Il fut d’ailleurs presque tenté d’observer les peintures et autres décorations anciennes et encore visibles, ce malgré les ravages du temps, mais il n’en fit rien, notamment car il savait fort bien qu’il avait d’autres priorités. Cela et au bout d’un moment il aperçut une inscription mystérieuse qui attira toute son attention…

Et Otmar fut à la fois fasciné par ce qui était écrit et perplexe. Le nom de l’amitié ? Est-ce que c’était simplement le mot « amitié » ou « ami » en naga ou bien c’était quelque chose de plus subtil ? Il se fit la réflexion que seul un ami des nagas ou quelqu’un s’intéressant un minimum à ce peuple prendrait la peine d’apprendre ce genre de mots, donc supposa qu’il n’y avait probablement pas de piège derrière cette formule…

Le Deffarès reculera alors et observa les alentours, notamment pour voir s’il y avait un possible mécanisme de piège ou défense, qui pourrait s’activer en cas d’erreur de sa part par exemple. C’était peut-être un excès de prudence, mais on ne savait jamais, l’activation d’un golem ou l’invocation surprise d’un élémentaire n’était pas forcément l’idée la plus excentrique qui soit pour protéger un lien de vie d’un intrus…

Et qu’il ait vu ou non ce genre de mécanismes, même si prudent et attentif dans le premier cas, il approcherait des lettres… Et avec précaution pour ne pas glisser et faire d’erreur, il toucherait les lettres une par une, ce pour former la mot « amitié » selon la langue nagate. La langue naga antique évidemment, il ne manquerait plus qu’il fasse une erreur sur de possibles détails linguistiques…

Ceci fait, il reculerait s’il le pouvait de quelques pas, au cas où quelque chose d’inquiétant arriverait, histoire de ne pas être collé à la porte si tel était le cas.

Les lettres touchées par la main de l'empereur-élu d'Akkaton s'illuminèrent très légèrement, presque invisibles dans la lumière solaire qui baignait la porte, puis, quand la dernière fut pressée, un léger déclic se fit entendre... aucun piège ne se déclencha toutefois, mais ce fut plutôt la porte qui s'enfonça légèrement sur elle-même, avant de coulisser sur le côté, rentrant dans le montant droit de son encadrement... visiblement, c'était un mécanisme ancien, sans doute activé par magie vu la nature de l'antiquité nagate, même une fois les hommes-serpents libérés de l'emprise de leurs dieux.

Dans l'encadrement maintenant vide se devinait une autre salle, avec, visible dans la lumière solaire qui tombait toujours dans l'entrée, un escalier qui descendait sur quelques marches, avant de se perdre dans la pénombre. Au-delà de cela, la lumière de la torche d'Otmar ne portait guère plus loin que les rayons solaires, permettant à peine d'entrevoir que de chaque côté de l'entrée il y avait visiblement de petit murets encadrant l'escalier et permettant de descendre sans trop de mal plus loin.

L'ethnologue, qui malgré sa spécialisation première avait eut l'occasion de visiter un certain nombre de ruines, pouvait sentir deux choses dans l'ouverture : d'abord, l'air ne sentait pas le renfermé, preuve supplémentaire que la porte avait déjà été ouverte. Ensuite, l'appel d'air lors de l'ouverture de la porte avait été relativement limité, laissant sans doute présager une pièce assez petite de l'autre côté.

Au-delà de ce seuil, Otmar entrait dans l'inconnu, et il avait le temps de faire d'éventuels derniers préparatifs avant de le franchir, à moins qu'il ne choisisse de s'enfoncer au plus vite dans les ténèbres secrets de ce temple ancien, dont la magie, la porte en témoignait, était encore vivace...

Otmar avait bien compris l’énigme et sut activer le mécanisme sans engendrer le moindre effet indésirable, ou dans le cas le plus probable, sans avoir juste le droit au silence et un mur immobile face à lui… Ainsi la voie était dorénavant ouverte, dévoilant un escalier et une obscurité que la torche d’Otmar n’arriva pas à transpercer, offrant une sensation de mystère qui n’était pas forcément pour lui déplaire soyons sincère… Même si son expérience lui faisait deviner aussi certaines choses, le passage récent d’autres personnes et qu’une salle qui n’était pas immense attendait plus loin. Ce qui était bon signe en général, même s’il se demandait combien de salles du genre se trouvaient dans cette ancienne ruine… Au pire, il le saurait bien assez tôt.

Quoiqu’il en soit, pour le moment tout se passait au mieux, c’est donc confiant mais prudent qu’en faisant signe à son garde du corps de le suivre, l’empereur avança. En étant évidemment attentif à là où il marchait, pas tant pour éviter de marcher sur un piège, que surtout pour éviter de glisser bêtement en posant le pied sur une marche fragile qui se casserait sous son poids. On ne savait jamais après tout avec les anciennes ruines, même bien préservées par divers enchantements... Cela et de toute manière il ne valait mieux pas presser le pas dans une ruine.

Il était sinon attentif au niveau de son ouïe, notamment pour percevoir les sons que feraient des êtres vivants, notamment des nagas, qu’ils soient subtils ou plus flagrants. Après tout, il préférait se tenir prêt et attentif si jamais ils venaient à tomber sur les infortunés imprudents qui s’étaient enfoncés dans ces ruines avant son arrivée ! Cela et aussi car soyons sincère, Otmar n’était pas habitué à devoir traiter avec des atamas sous l’influence de sorts de domination mentale ou d’hypnose, même s’il était loin d’avoir passé l’essentiel de son existence au milieu d’une cité technologiste Akkatonienne...

Il n'y avait aucun bruit dans cette nouvelle salle, sinon celui de quelques grains de sables emportés par le vent lors de l'ouverture de la porte. À vrai dire, ce n'était pas une immense salle, comme Otmar avait pu le percevoir en ouvrant ladite porte, et cela ressemblait à une sorte de pièce d'entrée pour des ruines plus vastes, s'il s'en tenait à ses connaissances générales. Devant lui, plusieurs marches descendaient vers le bas, avec à côté d'elles, visibles uniquement quand il s'avança car la lumière ne tombait pas sur elle, une rampe inclinée suivant la même pente, confirmant une construction prévue à la fois pour les Nagas et pour des Atamas bipèdes.

En bas de ceux-ci, on arrivait donc dans une salle de taille modeste, de peut-être deux ou trois mètres de large pour autant de hauteur et cinq ou six de profondeur, au sol dallé recouvert d'un peu de sable mais très peu, dans lequel toutefois on pouvait voir le passage de plusieurs Nagas, mais aucun pas de bipède ceci dit. Les murs portaient des gravures relevés d'une peinture que la salle scellé avait protégé du temps passé, avec des couleurs encore vives et variées, typiques de l'époque des royaumes nagas suivant l'Empire de Bronze, formant des fresques au style typiquement nagates, mais montrant aussi bien des Nagas aux écailles variées que des bipèdes, visiblement des Elfes – peut être des Humains ? – et des Nains, vu les différences de tailles, avançant, mêlés, en direction du fond de la salle dans des postures joyeuses, vêtus de tissus eux aussi multicolores.

Au fond de ladite salle, le mur du fond portait la peinture de quatre personnages, deux de chaque côté, avec à droite deux Nagas aux écailles différentes et à gauche un Nain et un Elfe, tous inclinés et une main ouverte, paume vers l'avant, d'où coulait quelques gouttes de sang. Les personnages entouraient une statue de grande taille, représentant un Naga dans la même pose antique que les statues de l'entrée, mais les mains jointes pointées vers le bas, désignant une vasque se trouvant à ses pieds, et surmontée d'une lame d'obsidienne sortant de la paroi. Sous chaque duo peint, enfin, se trouvait une porte basse, et scellée, évidemment.

En s'approchant, Otmar pu trouver du sang séché au fond de la vasque, mais pas en énorme quantité, ainsi qu'un peu sur la lame d'obsidienne sortant de la statue. Les traces ondulantes de Naga allaient toutes vers la droite, sous les peintures des deux Nagas, et seules quelques traces indiquaient qu'on avait avancé un peu vers la gauche, mais peu affirmées et faisant demi-tour à moitié, comme si personne n'avait avancé par là. Cette fois, aucune indication supplémentaire n'était donné sur ce qu'il fallait faire, dans la salle qui, en dehors de la lumière de sa torche, était plongée dans l'ombre...

Otmar nota aussi bien le silence, que le fait que la ruine semblait avoir été aménagée autant pour des êtres serpentins, que pour des êtres dotés de pieds et de jambes comme lui. Il est vrai après tout qu’une rampe avait le problème de vous faire glisser contrairement à un escalier si vous n’étiez pas un naga et un peu étourdit… Raison sans doute pour laquelle en dehors des nagas pour qui ce n’était pas un problème, personne ne mettait uniquement des rampes pour monter des étages. En somme ces ruines avaient donc été prévues pour des visiteurs de races variées.

Et il arrivera sinon dans une salle intéressante, guère gigantesque même si pas non plus exiguë, du moins à ses yeux où se trouvait des fresques qu’Otmar se permit de détailler assez longuement. Que ce soit pour apprécier celles-ci ou examiner leur signification qui était intéressante sur de multiples aspects. Quel genre de cérémonie impliquant des êtres de diverses races pouvaient avoir lieu ici ? Difficile à dire… Mais le tout aiguillait décidément fortement son intérêt.

Et tout cela semblait aussi concerner un rituel qui avait lieu ici et qui impliquait de faire couler du sang ? Otmar se dira qu’il devait y avoir une signification au fait d’ainsi mêler le sang d’êtres de races différentes dans une vasque, un signe d’amitié sans doute. C’était assez poétique à sa manière et d’un bel intérêt archéologique !

Et visiblement ce rituel avait été exécuté récemment… Sans doute par les jeunes nagas étourdis qui avaient décider de visiter ces lieux… Et il put voir où ils étaient allés, mais comme aucune ouverture n’était présente là où menaient les sillages, l’Akkatonien en conclura qu’il falalit peut-être exécuter le rituel ici ?

Otmar qui avait vu pire, mais grimaça légèrement à l’idée de devoir s’ouvrir la main gauche sur une lame d’obsidienne ayant plusieurs millénaires, sortira une dose d’alcool de la main droite pour éviter une éventuelle infection et… Retira le gant de la main gauche, avant de s’approcher du couteau et de couper sa main non mécanisée avec de manière prudente pour éviter de se blesser trop…

Puis quand il saignera de la main, il laissera son sang s’écouter dans la vasque en dessous et observera ensuite ce qu’il se passerait, pour voir notamment s’il avait exécuté le bon geste. Certes il n’avait pas d’habits colorés sur lui, mais il supposait que ça avait été à l’époque plus pour le côté festif éventuel du rituel, que par nécessité ?

Difficile de dire si la gestuelle ou les vêtements de l'empereur-élu d'Akkaton avait eut la moindre influence, car ce ne fut que lorsque son sang arriva au fond de la vasque que les yeux de la statue s'illuminèrent soudain d'une lueur rouge, laquelle sembla comme se refléter dans la petite marre de sang qui se trouvait donc au fond de la vasque... à moins qu'une magie quelconque ne fasse s'illuminer le sang lui-même ? En tous cas, celui-ci sembla disparaître rapidement, comme s'il était absorbé d'une manière ou d'une autre la pierre, sans que l'ethnologue, qui n'était après tout guère ni mage ni expert dans les domaines magiques, mais en tous cas rapidement la pierre fut dans l'état où il l'avait trouvé, ne présentant que quelques traces de sang, ni plus ni moins qu'avant, à se demander si ces traces révélaient réellement ou pas l'offrande de quelqu'un d'autre...

Quoiqu'il en soit, une fois que le sang entièrement absorbé, des symboles abstraits s'illuminèrent doucement dans la même teinte rouge sur la porte de gauche, qui se releva lentement, le panneau de pierre disparaissant dans le haut du montant, révélant une nouvelle ouverture, cependant que l'autre panneau, pour sa part, ne réagissait pas le moins du monde. Visiblement, à en croire les traces, Otmar allait devoir s'écarter du chemin suivit pas les Nagas qui étaient entrés avant lui, si jamais il acceptait de s'enfoncer dans ce passage de gauche.

En tous cas, une légère lumière aux accents cuivrés s'alluma rapidement dans le couloir ouvert, révélant, même si elle n'était pas directement visible, un escalier qui montait, seul et sans rampe, de quelques marches pour s'ouvrir dans un couloir visiblement donc éclairé, à taille humaine – ou plus probablement elfique – et tournant doucement vers la gauche en une lente courbe menant sans doute vers une nouvelle salle un peu plus loin.

S'il s'approchait, l'empereur-élu pourrait voir que le couloir était en effet éclairé par des lampes de bronze – ou sans doute de Vrai Bronze – à intervalle régulière, brillant d'une lumière douce qui venait du métal lui-même, sans doute un antique enchantement. Il connaissait assez ce genre de ruine pour se douter que si la porte avait été remontée, elle se refermerait sans doute brusquement derrière lui... et peut-être était-il prudent de ne pas trop tarder s'il allait par là, au risque de devoir encore donner du sang pour la ré-ouvrir. Si du moins il choisissait d'accepter de prendre ce chemin...

Otmar s’y connaissait assez peu en magie en dehors de quelques vagues savoirs tribaux et chamaniques qu’il avait put apprendre au cours de son ancienne carrière ou des généralités que tout le monde, y compris ceux ayant rarement affaire à la magie de façon active au quotidien, connaissaient, cela et d’autres petites choses qu’il avait put apprendre au cours de ses nombres voyages. Néanmoins, il se rendit bien compte que visiblement verser son sang avait activé un enchantement quelconque, qui avait ouvert un passage et pas le même que celui qu’avaient empruntés les nagas...

Mais était-ce vraiment un problème ? L’empereur élu avait après tout l’impression que les deux chemins menaient finalement au même endroit. Cela et, il supposait que c’était surtout car un des deux passage était destiné aux nagas et l’autre aux races bipèdes, sans doute en partie pour des raisons de conforts, mais aussi de cérémonie… Donc, pourquoi ne pas emprunter le passage ouvert ?

En tout cas, il n’y avait donc pas de raison à ses yeux de ne pas emprunter le passage, surtout que sauf s’il allait chercher son ami dehors pour que celui-ci vienne verser un peu de son sang, ce qui serait indélicat… Il n’avait pas de sang naga à disposition à verser dans le flasque. Cela et l’humain ne tenait pas spécialement à refaire le processus de saignée. Otmar n’attendit donc pas et emprunter l’ouverture après une rapide observation, non sans au passage penser à désinfecter et légèrement traiter la plaie.

Il se doutait aussi que la porte se refermerait derrière lui, mais il supposa que soit il y avait un mécanisme quelconque plus loin permettant de revenir en arrière, soit que si jamais il mettait trop de temps à revenir. On viendrait le chercher, après tout on ne le laissait pas pourrir dans une ruine plus longtemps que nécessaire… Ainsi, il continua donc son avancée calme et assez prudente dans les ruines, même si faîte sans paranoïa excessive, après tout il doutait qu’il y ait le moindre danger par ici. Enfin autre que juste l’état ancien des lieux...

L'avancée pouvait se faire sans soucis, dans ce couloir régulièrement éclairé qui semblait clairement avoir été taillé, à l'origine, pour être emprunté par plus d'une seule personne, mais bien un groupe moyennement important, permettant au passage à Otmar d'avancer sans peine de front avec son automate gardien. La poussière était vierge sous ses pas, se soulevant légèrement sur son passage, et il était clair que personne n'avait pénétré dans cette partie des ruines depuis de longs siècles, sinon plus encore. Pour autant, on n'y sentait pas une atmosphère oppressante, comme dans certaines ruines datant de l'Empire de Bronze et hantées par les serviteurs des anciens dieux nagas... ici, c'était plutôt une sorte de calme qui régnait.

Comme il s'y était attendu, la porte qu'il avait franchie s'était refermée derrière lui, mais en revanche contrairement à ce qu'il avait anticipé, le couloir ne le ramena pas directement vers une convergence avec celui qu'avaient probablement empruntés les Nagas qu'il venait chercher ici – si du moins son interprétation des différentes traces qu'il avait trouvées étaient correctes – mais arriva sur une petite salle entièrement ronde, dont les murs étaient décorés à nouveau, cette fois-ci par une scène montrant sur l'un des côtés un Nain et une Elfe se purifiant le visage ensemble dans un grand bassin d'eau clair, prenant peut-être environs un tiers de l'espace du mur, surmontant un bassin semblable... mais vide, pour le coup, personne n'ayant été là pour le remplir d'eau. Le reste de l'espace était occupé par une représentation du grand désert, de jour sur une partie du mur et de nuit sur l'autre.

Sous chacune des peintures figurait aussi une porte. Celle de gauche, située sous la peinture représentant le désert de jour, était semblable à celle qui avait amené Otmar ici... si elle ne s'ouvrait qu'après la bonne action rituelle, il allait être difficile de la débloquer sans que la vasque soit pleinement fonctionnelle, sans doute, en admettant que c'était même ainsi qu'elle s'ouvrait. L'autre, toutefois, présente sur ce qui aurait été le mur du fond si la pièce n'était pas circulaire, était une porte à deux battants, soigneusement joints mais sans serrure visible, comme si la pousser assez fort – sans doute à la base à plusieurs, mais la force mécanique de son compagnon aurait pu être un bon substitut – était le moyen naturel de l'ouvrir... si toutefois ce n'était pas une fausse évidence.

Plus il y restait, plus il considérait ces ruines sans danger, du moins Otmar n’avait aucune raison de penser les choses différemment pour le moment et il ne risquait pas de le faire, sauf éventuellement quand il s’agissait de faire attention à des détériorations inquiétantes… Après tout comme ce bâtiment avait l’air fort ancien, il ne pouvait pas être certain qu’il soit sûr de mettre les pieds n’importe où. Néanmoins à ce détail prêt, il lui paraissait clair qu’aucun piège ou golem tueur ne se trouvait dans les environs...

Et l’atmosphère de calme qui régnait ici n’était pas pour lui déplaire, il était déjà entré disons dans certaines ruines nagates déconseillées aux visiteurs, même si pas les plus dangereuses ou profondes… Et il avait bien perçut qu’il existait une forte différente entre ces dernières et celles-ci. Peut-être le sentiment qu’ici il n’était pas malvenu, alors que dans les autres il était un intrus ?

Quoiqu’il en soit, le soupçon de l’empereur quant au fait que la voie destinée aux nagas et celle destinée aux humanoïdes se rejoignent assez vite ne sembla pas fondée finalement… Peut-être car il y avait deux parcours initiatiques différents à suivre ? Ses pas le menèrent donc jusqu’à une grande salle ronde, qui servait de ce qu’il vit à se purifier avec de l’eau… Prenant le temps d’apprécier les fresques représentant divers rituels, il réfléchira donc à l’idée de verser peut-être le contenu d’une gourde dans un de ses bassins, puis de se purifier avec ? Ou bien de simplement tenter de forcer une porte à l’aide de son automate ?

Par sécurité et peut-être aussi par goût des traditions exotiques, Otmar versera une bonne partie du contenu d’une gourde qu’il avait prit avec lui, puis exécuta  les gestes qu’il put deviner sur les fresques, même s’il avait bien trop peu d’éléments sur les mains pour pouvoir reproduire le tout à l’identique.

Ceci fait et si jamais aucune des portes ne s’était ouverte, sinon il s’engouffrerait dans celle venant de s’ouvrir… Otmar s’approcherait de la porte à deux battants et entreprendrait aidé de son allié automate le fait de la pousser, en laissant sans doute la machine faire le plus gros du travail, après tout il n’était pas bien musclé pour sa part !

L'idée de reproduire l'antique rituel en fournissant lui-même l'eau pour celui-ci était audacieuse, mais de fait elle fonctionna, bien qu'en laissant l'empereur-élu dépourvu de quoi se désaltérer si jamais l'exploration durait trop longtemps ! Comme la précédente, la porte s'ouvrit vers le haut, révélant une salle beaucoup plus vastes que celles que l'Akkatonien avait arpentée jusqu'ici, de forme ovale et dont l'éclairage magique sembla se déclencher quand la porte fut ouverte.

C'était visiblement la salle principale du complexe cérémoniel, celle où se tenaient les cérémonies et les fêtes proprement dites. La porte qu'avait ouvert Otmar se trouvait à l'une des extrémités de la forme ovale, donnant sur quelques marches descendant vers la salle proprement dites. En face exactement se trouvait une autre porte d'aspect semblable, sauf que devant elle descendaient non pas des marches mais une rampe inclinée, bien que celle-ci remplisse visiblement la même fonction.

L'intérieur même de la salle était formée sur un peu moins d'une moitié par une vaste étendue de gradins descendant régulièrement vers le sol, la porte où Otmar se trouvait étant plus ou moins à mi-hauteur de ceux-ci. Leur accès était visiblement possible par de longues rampes doublées d'escaliers sur les côtés et à intervalle régulière à l'intérieur des gradins, preuves que ceux-ci avaient été pensés à la fois pour des Nagas et des bipèdes se mélangeant librement.

Devant les gradins se trouvait un vaste espace libre, au sol parfaitement plat dont on discernait encore, sous la poussière qui le recouvrait, d'élégants motifs abstraits le décorant. Enfin, au-delà de cet espace se trouvait une sorte de scène ou d'estrade, là aussi accessible à la fois par escaliers et par des rampes, sur laquelle se trouvait une sorte d'autel de pierre noire, avec dessus quelques objets rituels difficilement discernables d'aussi loin.

Les murs étaient décorés de divers paysages, représentant aussi bien du désert que de la montagne, des côtes et des zones boisées, bien que sur un registre assez discrets, sauf à l'arrière de la scène où l'espace était occupé par un grand symbole solaire doré, entouré de deux croissants lunaires argentés, le tout sur un fond sombre piqueté d'éclats d'argent.

La salle était magnifique, mais totalement vide, et sans aucune trace de passage récent à l'intérieur. Si les deux chemins finissaient visiblement par se rejoindre ici, si on en croyait l'autre porte en face, il semblait en revanche que les Nagas entrés avant lui ne soient pas venus là...

Otmar n’aurait probablement pas tenté le stratagème de verser l’eau de sa gourde dans une ruine plus dangereuse, mais il fut satisfait de voir que sa petite idée eut un résultat ! Par contre, il vaudrait sans doute mieux qu’il ne s’attarde pas trop longtemps ici, mais il supposait au pire que des secours viendraient le chercher bien avant qu’il ne meure de soif…

Quoiqu’il en soit, la porte qui s’ouvrit ensuite le mena à une salle assez large et assez bien éclairée par des dispositifs magiques visiblement encore en bon état, témoignant que cette ruine n’était pas des plus endommagée. Une salle qui de ce qu’il analysa rapidement, devait être la principale du complexe, mais où il ne vit aucun des jeunes nagas qu’il était venu chercher !

Une salle magnifique dont il apprécia l’aspect symbolique et qu’il trouvait très intéressante d’un point de vue archéologique, néanmoins il n’avait encore une fois pas le temps de trop s’y attarder. Quant à l’autre accès à celle-ci, en face de l’ouverture par laquelle il venait de passer, il y avait toutes les raisons de penser que c’était le chemin destiné à être emprunté par les nagas…

Il prendra donc malgré tout le temps d’observer un peu l’imposante salle cérémonielle conçue pour accueillir aussi bien des êtres serpentins, que bipèdes, puis supposa en voyant qu’il n’y avait aucun passage pour s’enfoncer plus loin, que c’était en quelque sorte le point de chute finale de la traversée des ruines, ce quelque soit le chemin emprunté. Ce dans le but ensuite de mener des cérémonies mettant peut-être en valeur l'amitié entre les nagas et certains atamas ayant sut attirer leur bienveillance ?

Une question se posa néanmoins, si les jeunes nagas n’étaient pas ici, ils devaient sans doute encore se trouver dans le chemin destiné aux leurs, comment ouvrir ce dernier ? Otmar pourrait évidemment revenir en arrière et tenter de forcer la porte chancelante précédente, mais il eu finalement une autre idée…

Cherchant un mécanisme situé dans cette salle, dans le but de permettre de sortir des ruines, par exemple en ouvrant le passage en sens inverse, Otmar arpentera donc la pièce, tout en s’approchant de l’autel sur lequel était situé divers objets rituels. Peut-être qu’il fallait exécuter un rituel après tout pour ouvrir les deux points de passages ? Ce serait cohérent du moins avec ce qu’il avait dû faire pour venir jusqu’ici…

Il s’approcherait donc prudemment avec son automate, dudit autel, ce tout en se faisant attentif à tout ce qu’il pouvait voir de suspect ou notable dans les environs.

Les pas d'Otmar et de son compagnon mécanique résonnèrent donc dans les vastes étendues de la grande salle nagate, que nul ne semblait avoir foulé depuis bien des siècles, soulevant au passage de légers nuages de poussière sur leur chemin. Tout était paisible en ces lieux, le moindre son semblant étouffé par la couche de poussière mêlé d'un peu de sable qui parsemait les lieux, sinon sous le poids des siècles eux-mêmes, qui s'étendaient entre l'empereur-élu akkatonien et ceux qui pour la dernière fois avaient tenu leurs rituels et leurs fêtes en ce lieu consacrant l'amitié de trois peuples.

En s'approchant de l'autel de pierre noir, l'ancien ethnologue pu voir que les objets rituels sur celui-ci se constituaient tout d'abord d'un ensemble central, composé d'un grand plat en bronze – ou en Vrai Bronze peut-être, difficile d'en juger à l’œil nu – entouré de deux coupes, l'une en or et l'autre en argent, chacun des trois objets étant finement gravé de motifs végétaux. Difficile de dire ce qu'ils étaient voués à contenir de si longues années au part avant, car si des restes y étaient jadis demeurés après la dernière cérémonie, les siècles avaient depuis longtemps emportés ceux-ci.

À gauche de cet ensemble central se trouvait une dague à l'air primitive, avec son manche d'os et sa lame d’obsidienne polie, posée devant une fleur de verre à la beauté exquise, à l'inverse visiblement d'une sophistication extrême. À droite, on trouvait un gong de bronze et une série de petits instruments métalliques en argent sombre, visiblement destinés à produire des sons plus cristallins mais également par percutions.

Sans plus d'informations, difficiles de déterminer à quoi servait tout cela... en tous cas, derrière l'autel se trouvaient aussi quatre stèles de pierre toutes simples, chacune dotée d'une poignée de bronze et surmontée d'un chiffre et d'un symbole en langue nagate ancienne. Les deux placés du côté d'où venait Otmar portaient les mentions « Premier Ami » et « Second Ami », et avaient leurs poignées glissées pour le premier en position horizontale et pour le second en position verticale. Les deux autres, qui leur faisaient face, portaient les mentions « Premier Serpent » et « Second Serpent » et avaient leurs poignées en position horizontales.

Nul doute que des archéologues trouveraient passionnant de visiter ces lieux et d’analyser le tout et Otmar lui-même en tant qu’ethnologue apprécierait sans doute étudier ces ruines, surtout si les rituels qui avaient eut lieu aussi, avaient encore été actifs, ce qui malheureusement ne semblait pas être le cas… Néanmoins il n’avait pas le temps de le faire de toute manière, même si son regard et son attention ne cessa de relever diverses choses, sur lesquelles il faudrait qu’il se penche un peu s’il pouvait, du moins une fois les jeunes nagas sauvés…

Quoiqu’il en soit, il arriva donc face à un nouveau autel de pierre noir sur lequel se trouvait un grand plat en bronze, ou probablement vrai bronze mais l’empereur n’était guère spécialiste de l’identification des métaux, surtout quand les dits métaux étaient forts proches d'aspect. Cela et deux coupes d’or et argent finement gravées qui étaient probablement censées destinées à contenir quelque chose, mais difficile à dire… Il espérait néanmoins que ce ne soit pas encore du sang ?

Même si la dague à lame d’obsidienne laissait imaginer que c’était probable… Une dague posée devant une fleur de verre qui démontrait un artisanat et un soin extrêmement sophistiqué pour la fabriquer. Le tout, non loin de petits instruments anciens semblant avoir un but ou l’autre, peut-être pour activer un mécanisme ou juste à titre purement symbolique…

Mais Otmar eut une idée en voyant les stèles qui lui firent face… Certes, il ne valait mieux pas penser que l’automate pourrait, l’aider à exécuter le rituel… Par contre, il se demanda s’il ne pouvait pas à lui seul s’occuper des deux stèles destinées aux « amis » ?

Néanmoins, ce serait hasardeux et il se dit alors que si le mécanisme était conçu pour ne pouvoir être activé que par un rassemblement de nagas et non nagas, il était probable que les jeunes n'étaient pas allés beaucoup plus loin... Cela et il y avait un autre chemin menant ici qu'il n'avait pas encore exploré, celui destinés aux nagas.

Otmar décida donc tout d'abord, par prudence de rebrousser chemin et voir s'il ne pouvait pas forcer, aidé de son compagnon mécanique, le passage qu'il semblait possible de pousser avec force aidé de l'automate, il s'en rappelait bien après tout et il pourrait être intéressant avant de tenter une démarche hasardeuse ici, d'explorer là-bas d'abord...

Et ensuite il aviserait sur la marche à suivre, car s'il trouvait les jeunes alors il n'aurait pas besoin d'aller plus loin et s'il ne les trouvait pas, il serait forcé de découvrir comment forcer le passage, que ce soit par la ruse ou par l'intermédiaire de son ami mécanique particulièrement puissant !

Bien que difficile à bouger seul, et clairement prévue pour être manœuvrée par plusieurs personnes à la fois, la porte céda sans trop de mal devant la force mécanique de l'automate de pointe, coulissant lentement sur le sol dans des rainures prévues à cet effet, non sans un long bruit de crissement, finissant dans un claquement une fois la porte entièrement ouverte. L'ambiance derrière semblait indéfinissablement différente, s'ouvrant sur une antichambre ronde où s'allumèrent à l'ouverture de la porte une série de lampes magiques forgée non en Vrai Bronze mais en Argent Sombre, donnant une ambiance argentée, légèrement bleutée, à la pièce. Sur le pourtour de celle-ci, un banc de pierre avait été surcreusé dans la paroi, semblant pouvoir accueillir jusqu'à une dizaine de personnes, même si pour l'heure évidemment il était vide.

Une fois l'antichambre traversée, Otmar s'engagea dans un couloir légèrement incurvé, éclairé de la même façon, sans aucune trace d'ouverture vers l'extérieur... après avoir été dans la salle centrale, l'Empereur-élu pouvait sans soucis comprendre que le couloir courrait derrière celle-ci... finalement, ledit couloir rejoignait une dernière pièce, une longue pièce ovale où une autre ouverture semblable s'ouvrait à quelques pas... la pièce était éclairée dans des tons bleutés et argentés, sans aucune trace de poussière au sol pour le coup, et était traversée par le travers par une longue séparation de tissu qui semblait faite en soie naine, dans les tons noirs et argents, coupant la pièce en deux. Au centre de la pièce, juste devant le rideau, se trouvait un piédestal de pierre noire, avec dessus une statue d'or drapée de bleue... ou était-ce vraiment une statue ? Quand l'Akkatonien s'approcha, il devint clair que non, les yeux de celle-ci s'ouvrant et son corps s'animant lentement.


« Un autre visiteur... décidément, les temps semblent s'animer à nouveau. Et vous êtes un... Elfe ? »

La créature était visiblement un golem, mais façonné d'une étrange façon, avec une tête et un buste ne semblant pas appartenir à une race en particulier, n'affichant aucun élément d'identification, parfaitement lisse, bien que le bas de son corps sous la taille soit proche de celui d'un Naga, avec une longue queue serpentine. Il avait une voix douce et mélodieuse, et parlait un ancien dialecte de la langue nagate, qu'Otmar était toutefois en capacité de comprendre sans trop de mal vu sa maîtrise de cette langue et sa longue expérience des divers dialectes. Celui-ci n'était d'ailleurs pas spécialement obscure, juste une forme ancienne, en somme...

« Vous semblez être un drôle d'Elfe, si je puis me permettre, et le golem-serviteur qui vous accompagne dégage une impression très étrange... mais je n'ai pas été créé pour juger les gens, que du contraire. Venez-vous aussi passer l'épreuve de l'amitié, cher visiteur ? »

Otmar se demande si en vérité cette porte n’avait pas été prévue pour que plusieurs personnes la poussent justement et non pour être activée par un quelconque mécanisme… Difficile à dire, cela ne resterait certainement qu’une théorie, mais en tout cas l’automate de facture exceptionnelle lui servant de garde du corps, arrivera finalement en insistant un peu, à forcer le passage… Ce sans heureusement trop endommager quoique ce soit.

Et de toute manière il eut autre chose à penser lorsqu’il fut présenté alors face à un scène intéressante et une ambiance fort différente de ce qu’il avait vu précédemment. Une salle éclairée par des lampes enchantées forgées dans l’argent sombre, ce pour donner une lueur particulière et ésotérique aux environs… Des environs sous forme d’une antichambre singulière qui visiblement avait dû servir elle aussi à divers rituels… Religieux ou purement sociaux ? Sans doute un peu des deux...

Otmar s’attarda à peine dans l'antichambre néanmoins, avant de traverser celle-ci, accompagné encore de l’être de bronze ce pour progresser prudemment à travers un couloir incurvé qui semblait déboucher sur l’une des salles les plus importantes des ruines, où il aurait pu déboucher par l’autre passage s’il n’avait pas été seul ici…

Une pièce là aussi éclairée dans des tons d’argent et de bleu et qui était étrangement propre pour une ruine aussi ancienne, Otmar savait fort bien que certaines ruines arcanistes pouvaient êtres en bon ou très bon état malgré le temps qui passe, mais en général ça n’impliquait pas des lieux étonnamment propres… Une pièce coupée par une sorte de rideau devant lequel se trouvait une statue qui rapidement s’avérera ne pas en être une, comme l’ancien ethnologue s’en était douté.

L’empereur alors surprit certes, mais très expérimenté dans la manière de ne pas montrer cela et faire avec une situation sociale imprévue, répondra alors cordialement au golem, qui se présenta fort cordialement et était de sublime facture il fallait l’avouer, en faisant une œuvre d’art à part entière. De quoi être admiratif du savoir faire des anciens nagas...

« D’autres races ont finit par naître depuis l'édification de ces lieux, mais je suis proche à ma manière aussi bien des elfes que des nagas. » Répondra t-il alors honnêtement, supposant que de toute manière le golem n’était pas conçu pour faire preuve de sélection au niveau racial, notamment au vu de son discours ouvert…

De plus, Otmar avait répondu cela dans un naga parfait, avec un accent difficile à reproduire pour un humain, mais qu’un polyglotte comme lui pouvait imiter, ce en employant des formes anciennes du dialecte, ce qui indiquait donc qu’il devait en effet être assez proche des nagas… Il reprendra d’ailleurs à ce sujet, respectueux et en se disant que cette conversation était fort intéressante, du moins s’il s’avérait que le golem avait une réelle âme et n’était pas juste une sorte de créature artficielle magique dotée d’une intelligence limitée.

« Je viens passer l’épreuve en effet, mais surtout retrouver de jeunes nagas qui se sont aventurés imprudemment ici, pour les ramener sain et sauf chez eux. » Expliquera t-il calmement, avant de demander simplement. « Mais avant de passer toute épreuve, puis-je vous demander votre nom ? » il apprécierait après tout de savoir s’il avait affaire à quelqu’un ou à quelque chose ?

Intervention MJ :

(Les jets sont tirés dans un ordre qui ne reflète pas forcément l'ordre des actions réelles, voir post mj pour le déroulé exact.)

Jets de dé :

Compréhension d’Otmar : Jet numéro 1

Intelligence niveau légende : Réussite de base à 94 ou moins
+10 en réussite (talent en linguistique)
Réussite excédentaire transformée en critique : 10/2 = +5
Échec critique = 95 ou plus
Réussite critique = 9 ou moins