13 Août de l’An 2000 de l’Âge d’Acier

Aujourd’hui était un jour comme tant d’autres pour le dragon, enfin façon de parler, il errait dans les alentours de la communauté où il servait de conseiller, celle d’Assana, sur un lopin de terre presque sauvage qui lui appartenait et dans lequel il faisait une chose assez inhabituel pour un dragon, il jardinait…

Non pas avec des outils comme un humain, mais avec ses griffes et pas mal de magie en vérité, il y avait bien quelques graines qui entraient en scène évidemment, mais disons que sa manière à lui de s’occuper de la nature mais surtout de ses créations végétales pouvait certes ressembler à celle d’un bipède, mais en bien plus dragonisée.

Et aujourd’hui évidemment était un jour de repos pour qu’il puisse ainsi pleinement se consacrer à cette petite passion alors qu’il s’était un peu rétrécit, à environ une dizaine de mètres à quelques reprises pour pouvoir errer entre certaines plantes gigantesques qu’il avait cultivé avec beaucoup de magies, car évidemment s’il voulait espérer pouvoir tirer parti de tout cela, il devait obtenir des fruits et des légumes d’une taille adéquate. Chose si demandeuse en travail et énergie de sa part et de celle de la terre qu’un bipède ferait mieux de se contenter de fruits et légumes de tailles ordinaires, mais qui lui lui convenait bien.

Et c’est alors qu’il prenait une pause un peu à l’écart sur un promontoire rocheux dominant ce grand jardin et avec sa taille originelle qu’il remarqua qu’il avait de la visite sous la forme d’une congénère probablement bien plus jeune que lui, mais pas tant que cela… Curieux de la chose, notamment car il recevait rarement de la visite dans les environs, il se leva rapidement de son début de sieste et se prépara à accueillir la dite dragonne si celle-ci ne faisait pas que passer, après tout il n’excluait pas en soit qu’elle pouvait ne faire que passer…

[justify]Kayra s’éveilla dès que les premières lueurs de l’aube coloraient le firmament estival. La journée de ce mois d’aout promettait d’être caniculaire, comme en témoignait la chaleur des rayons solaires, et l’absence de nuages  dans le ciel.  La dragonne se mit en quête d’un coin de fraicheur, survolant les vastes étendues de verdure et les immensités vierges. Elle s’émerveilla de cette splendeur végétale, d’un vert émeraude, semblable à la plus précieuse des gemmes, et de la luxuriance de ces forêts primaires. A Eirn, la Nature était reine et la saurienne appréciait la sauvagerie et le mysticisme de cette contrée indomptée. Malgré ses occupations de cheffe de la Rébellion, elle s’y rendait régulièrement pour rendre visite à sa sœur adoptive et oublier, un tant soit peu, les soucis qui accaparaient son esprit.

Bientôt, elle parvint jusqu’à un lac et observa l’étendue miroitante d’un regard empli de contentement, avant d’y plonger sa silhouette reptilienne. La caresse de l’onde sur ses écailles blanchâtres lui arracha un soupir d’aise et elle s’y prélassa un long moment, savourant ce délicieux moment de délassement.

Puis, la dragonne neigeuse sortit des flots et s’allongea sur le sol herbeux, laissant le soleil sécher ses écailles. La faim commença à la gagner et Kayra songea qu’il était temps de se mettre en quête d’un bon repas. Par chance, Eirn regorgeait de créatures sauvages et de monstres et celle-ci n’aurait aucun mal à trouver une proie suffisamment consistante pour devenir son prochain déjeuner.

Reprenant son envol, Neigécaille se rendit jusqu’à un lopin de terre sauvage voisin et constata, à son grand étonnement, la présence de plantes gigantesques. Une telle végétation ne pouvait qu’être due à la magie et la rebelle les observa avec curiosité avant d'embrasser les lieux du regard à la recherche de celui qui en était la cause. C’est alors qu’elle aperçut la masse gigantesque d’un autre dragon et la saurienne se posa sur un promontoire rocheux pour l’examiner à sa guise. Absorbé par son insolite activité de jardinier, ce dernier ne semblait pas avoir remarqué sa présence ; lorsque soudain, il tourna ses prunelles dans sa direction.

Se voyant découverte, Kayra jugea bon d’entamer la conversation en s’adressant à son congénère d’un ton révérencieux, car celui-ci était son aîné. Du moins à en juger par sa taille qui indiquait un âge vénérable.

- Bonjour, dragon aîné. Comment vous portez-vous aujourd’hui ? Mon nom est Kayra Neigécaille et je survolais ce lieu lorsque j’ai remarqué la présence de ces immenses plantes.

Slenlodwiin aperçut ainsi une dragonne de loin sa cadette certainement qui le salua de façon assez révérencieuse et respectueuse, une dragonne bien éduquée et amicale ? Ce n'était pas déplaisant en soit, après tout ce n'était pas forcément général chez les dragons, surtout ceux plus ou moins sauvages s'ils l'étaient tous les deux d'êtres aimables dès la première rencontre.

« Je jardine, d'ailleurs je me nomme Slenlodwiin, ainsi vous êtes une dragonne voyageuse ou libre ? Quoiqu'il en soit, si vous le désirez vous êtes bienvenue ici, ce n'est pas tous les jours après tous que je croise des congénères, surtout dans mon jardin. » Dit-il en saisissant de sa patte droite ce qui semblait être une gigantesque tomate, comme pour jauger d'un regard rapide si elle était mûre ou non avant de le délaisser rapidement en constatant que non et dire avec amusement.

« D'où vous venez-vous si vous me permettez cette curiosité ? Je ne me rappelle pas vous avoir croisée auparavant après tout, même si le continent est assez gigantesque en vérité pour que je sois loin de connaître tous les dragons y résidant actuellement. » Oui, après tout c'était intéressant à savoir, notamment car selon les pays il y avait des différences de mentalités même chez les dragons, aussi étrange que cela puisse paraître aux puristes.

Quoiqu'il en soit, oui il y avait une solide différence d'âges entre eux deux, mais vu sa taille elle devait être une fois millénaire, devant approchée notamment des dix mètres de haut sous sa forme dragonique, une chose qui témoignait déjà d'une certaine sagesse et expérience du monde, peut-être aurait-elle des choses à lui apprendre et inversement ?

« Votre sœur ? Si elle vit à Eirn, peut-être ais-je déjà pu la croiser, j'ai souvent parcouru ces terres en grande partie encore indomptées au cours de ma longue vie. » Oui, s'il y avait bien un pays qu'il connaissait bien et cela il n'hésiterait pas à l’affirmer, c'était Eirn. Quoiqu'il en soit, un dragon libre ou sauvage avec l'instinct familial était une chose appréciable, ce n'était pas systématique après tout, surtout selon la manière dont il avait été éduqué par ses parents potentiellement sauvages, vu qu'ils n'étaient évidemment pas contraints par des lois comme celles d'Akkaton de prendre soin de leur progéniture.

« La magie de la terre est d'une grande utilité pour cela, le contrôle de la roche et de la glaise nourricière que nous survolons au cours d'une grande partie de notre existence a des intérêts inédits, même pour les honorables sauriens que nous sommes. » Glissa t-il ensuite sincère à ce sujet, ce avant de sembler pensif un instant. Peut-être paraissait-il très excentrique à ainsi entretenir un jardin ? Surtout pour manger ce que ce dernier produisait, après tout ce n'était pas vraiment le régime alimentaire ordinaire d'un dragon.

« Les Duchés du Sud sont passionnants, j'y ai souvent voyagé en effet, on s'y ennuit difficilement, même si je ne suis pas de ceux y recherchant l'aventure en tant que mercenaire, c'est toujours ambigu après tout d'un point de vue moral de travailler pour de l'argent, même si ceux que l'on combat le font aussi. » Et il ne semblait pas de toute façon très attaché aux choses matérielles, il n'avait pas l'air après tout de crouler dans le faste ou d'en avoir besoin. Quoiqu'il en soit, suite à ces propos il finit par conclure avec un peu d'amusement. « Et vous, avez vous voyagée au sein des provinces Ikhyldiennes et Akkatoniennes au cours des deux dernières siècles ? Après tout même si beaucoup de bipèdes ont l'impression qu'ils sont là depuis presque toujours, ça ne fait que deux siècles en vérité et il faut dire... Un jour où l'autre nous risquons nous aussi de devoir nous en inquiéter. » Les deux empires étant expansionnistes à leur façon après tout.

« Ah, je l'ai rencontrée en effet, une douce âme, cela fait toujours plaisir à voir en tout cas que ceux d'origines Teiderienne n'oublient pas qu'en d'autres terres les choses se passent mieux. » Dit-il plutôt pensif et bienveillant à ce sujet, il devait sans doute avoir une certaine estime de la sœur de Kayra, même si pour sa part il savait ne pas être de nature très religieuse, même s'il était tout de même assez spiritualiste dans les faits, notons-le bien.

« Vous êtes de ces dragonnes sachant respirer sous l'eau et vivant une sorte de seconde vie dans les flots ? » Finit-il sinon par demander curieux et fasciné, bon même sans savoir respirer sous l'eau un dragon pouvait plonger dans les flots un bon moment, notamment pour attraper des créatures marines pour se nourrir, mais il est vrai que les océans étaient très fascinant, surtout que même aujourd'hui ils restaient un domaine grandement à découvrir.

« Les esclavagistes sont en effet une plaie, mais ils sont inhérents aux duchés, heureusement que la plupart des pays sont bien plus raisonnables à ce sujet, ce n'est pas en Akkaton après tout qu'on tolérerait le fait d'asservir un autre être. Il m'est déjà arrivé pour ma part de venir en aide à des esclaves notamment, car l’asservissement est un sort des fois pire que la mort. » Une opinion pas forcément rare surtout pour un non duchéen, quand aux autres pays. Il glissa avec enthousiasme.

« Vous devriez, vraiment, Ikhyld est une nation enchanteresse et harmonieuse, ce n'est certes pas parfait mais la magie y a une juste place et y est presque au cœur de tout, et les dragons fortement estimés. Quand à Akkaton, c'est certes une nation militariste et hégémonique, mais aussi l'une des plus grandes démocraties du monde où la tolérance est reine et la liberté appréciée. Je pense qu'un voyage dans ces deux pays est toujours instructifs, surtout qu'on peut s'y faire de bons alliés. » Puis il demanda sinon avec amusement.

« Dîtes sinon, auriez-vous par hasard déjà entendu parler de moi ? Je suppose qu'un excentrique de mon acabit, on n'en croise pas un tous les jours. » Au moins était-il réaliste à ce sujet.

« Je ne sais pas s’il y a une place pour grande monde à Teïder. Ils sont tellement enfermés dans leur peur et méfiance du monde extérieur et de ce qui ne leur ressemble pas que les choses ne font qu’empirer avec le temps j’ai l’impression. » Après c’était presque triste à dire, mais Teïder à force et ce côté xénophobe de ce pays faisait quasiment partie des meubles Orzaniens vu à quel point chaque pays du continent avait été forgé par le royaume central.

« Oh, vous êtes déjà allée dans le plan élémentaire de l’eau ? Si vous savez respirer sous les flots, je pense que vous devriez vous y plaire. Quant à découvrir les ruines d’anciennes civilisations dans les profondeurs océaniques ? Qui sait, il y a bien quelques légendes par le monde de nations entières qui auraient été englouties par les flots dans un lointain passé, après je ne crois pas qu’il y ait eut beaucoup de ce genre en Orzian. » Mais bon, le monde était vaste après tout, au fond Orzian n’était qu’un continent comme un autre dans une terre où certains tous les continents étaient connus, mais où beaucoup de choses concernant chacun d’entre-eux était encore pleinement à découvrir.

« Les deux nations sont hostiles à Teïder, du moins diplomatiquement parlant, Ikhyld envoie après je pense beaucoup d’espions dans ce pays et un certain soutien au rebelles. Quant à Akkaton, ils ont de temps en temps des incidents frontaliers avec Teïder… Et surtout je pense que s’ils devaient commencer leur conquête d’Orzian par un pays, ce serait sans doute Teïder. » Après est-ce que les rebelles de Teïder par exemple avaient envie de remplacer la domination Teïderienne par l’Akkatonienne ? Oh ils seraient certainement beaucoup mieux loties, mais il n’aurait pas pu avoir leur pays bien à eux si les choses finissaient ainsi.

Puis, entendant les dernières paroles de la dragonne, il détaillé celle-ci du regard intrigué et s’approcha un peu avant de dire pensif.

« J’ai en effet connu quelques aventures, souvent passionnées, comment se nommait votre mère ou grand-mère ? Je suppose qu’elle devait être le genre à avoir du caractère et vouloir élever ses enfants seuls... » Il ne niait ainsi pas cette possibilité, mais avant de se réjouir et de la traiter comme sa fille ou petite fille, quant au reste il l’avait dit amusé car en effet il arrivait des fois qu’une dragonne veuille se passer d’un mal pour élever sa descendance... Dans le cas inverse sinon, il aidait à élever cette dernière.

« Cela et sans doute le gouvernement en place qui veut maintenir son pouvoir et le passif entre les humains et les autres races là-bas. Après, j’ai aussi cru comprendre que ça avait empiré sous la troisième dynastie, notamment quand ils durent chercher des coupables pour expliquer les déconvenues militaires nombreuses que Teïder avait subit par le passé. Ma foi, après je ne suis pas spécialisé en politique. » Dit-il pensif à ce sujet, il est vrai que des fois chercher un coupable était une façon comme un autre pour un gouvernement oppressif de se protéger de la vindicte populaire, chose évidemment plus ou moins discutable moralement parlant, mais pratique.

Quoiqu’il en soit, oui il n’était pas le dragon le plus politicien qui soit, loin de là, même s’il avait des liens avec des êtres qui dirigeaient des territoires plus ou moins vastes, notamment comme amis. Slenlodwiin n’aimait pas après tout la forme de domination plus dure ou bien plus concrète que représentait le fait de diriger, même en démocratie. Il se voyait plutôt comme le guide abstrait de ceux qui acceptaient ses conseils et son aide, pas leur chef. De plus, cela évitait aussi de se faire autant d’ennemi qu’un « leader » en quelque sorte. Après tout, quand l’on dirige, il finit toujours pas se trouver quelqu’un vous contestant, voulant prendre votre place ou bien opposé aux vôtres…

« Vous y contemplerez des profondeurs océaniques infinies et à perte de vue, moi-même je ne m’y suis risqué que peu de fois, mais j’ai toujours trouvé l’expérience fascinante. » Ce au sujet du plan élémentaire de l’eau, ce avant de sembler pensif quand aux dernières paroles de la dragonne et de glisser d’un ton adéquat.

« Alors en effet, il semblerait que mon sang coule dans tes veines en quelque sorte. » Visiblement il venait de passer au tutoiement, une façon de marquer le lien familial qu’il considérait avoir maintenant, il reprit alors avec bienveillance et bonne humeur. Il prit même l’initiative de s’approcher légèrement d’elle comme pour la jauger légèrement d’un air paternel avant de s’asseoir à la façon dragonique.

« Dans ce cas là, je suppose que la moindre des choses et de m’en réjouir et de te dire que si tu as besoin d’aide ou conseils je serais toujours là, après tout ce n’est pas parce que tu ne m’as jamais connu avant que tu n’es pas ma petite fille, alors dis moi, comment est mon enfant ? Je n’ai jamais eu l’occasion de beaucoup la connaître après tout, ta grand-mère était une ancestrale de caractère très indépendant... » Cela dit avec amusement, enfin en tout cas dans la mentalité dragonique ce n’était pas forcément choquant, enfin selon les dragons, ils n’avaient pas forcément des codes sociaux aussi strictes que les bipèdes après tout, certains dragons étant même de tendances solitaires…

« La vallée sans retours ? Même les dragons évitent de s’y rendre car ce grand serpent est loin d’être la seule créature puissante et massive s’y terrant. Mais… Pourquoi pas ? Il faudra juste ne pas allonger notre séjour plus que nécessaire, il y a peu de bêtes qui peuvent rivaliser avec moi, mais quand elles se font nombreuses et féroces, même moi je préfère faire preuve de prudence. Néanmoins, affronter un adversaire valable à tes côtés n’est pas pour me déplaire. » Oui, la vallée sans retours, c’était l’un des endroits les plus infestés de monstre du continent, probablement en partie indirectement à cause de l’influence de la source des âmes que vénèrent les habitants de la capitale d’Eïrn. Beaucoup de ceux qui s’y rendaient n’en revenaient pas, même si on parlait surtout d’aventuriers bipèdes dans ce cas et non de dragons. Mais même un ancestral saurien comme lui saura faire preuve de prudence une fois là-bas.

Puis, le silence se fit quand Slenlodwiin écouta sa petite fille parler de sa fille, l’ancestral l’écouta alors attentivement, ne l’interrompant point. Puis quand elle eut finit, il se permit alors de dire avec réflexion.

« Elle ressemble à sa grand-mère, mais je suppose qu’elle a un caractère moins solitaire que cette dernière. Ce n’est pas forcément un mal, il faudra qu’un jour je rencontre en personne ma fille, ne serait-ce que pour voir si elle est plus disposée que sa mère à ma compagnie... Quoiqu’il en soit, je suis content de voir que mon sang sait générer de si fiers célestes. » Conclut-il avec une pointe de fierté, il était après tout un dragon qui savait aussi avoir un certain orgueil, même s’il ne le laissait pas l’aveugler. Il se permit alors de dire avec amusement sinon.

« Et de ce que j’ai compris, tu es donc le genre de guerrière courageuse qui n’est pas contre d’aller affronter le danger ? Dis, aimerais tu me rendre service ? Enfin pas à moi, mais disons que je suis le protecteur d’une communauté proche et je suis certain qu’ils sauraient montrer leur reconnaissance à ton égard. Cela et, j’avouerai apprécier contempler quel genre de guerrière redoutable tu es. » Cela dit avec une pointe de fierté presque paternelle dans la voix évidemment. Visiblement il avait envie de l'intégrer un peu à sa vie s'il le pouvait, même si de façon assez légère visiblement.

« Nous pourrions y aller quand tu le désires, peut-être même aujourd’hui… Je n’ai rien de pressé à faire après tout et quelque chose me dit que ton sang bouillit à l’idée d’un tel combat, d’une telle aventure. » Même si au niveau de dragons le terme d’aventure désignait souvent des choses un peu plus colossales que pour les bipèdes, quoique… Cela dépendait, quoiqu’il en soit il ne rechignait pas à l’idée d’y aller prochainement si ça la tentait tellement. En plus, ce genre de choses pouvaient aider à forger des liens qui n’avaient pas eu le temps de beaucoup de creuser malheureusement, alors autant en profiter…

« Une petite communauté de bipèdes établit autour d’un château fort, ça n’a rien de très exceptionnel, mais j’avais entrepris comme ils vivent à côté de mon domaine de les aider et cela fait déjà plusieurs siècles que je suis dans le conseil dirigeant de cette petite communauté. Ce sont des Eïrniens, leurs préoccupations sont donc surtout de prospérer malgré la faune dangereuse et si possible d’améliorer leurs conditions de vie. Ils honorent pour la plupart le culte de la nature elfique et sont plutôt intéressés par le commerce. Il n’y a quasiment aucun dragon là-bas à part moi, mais ils sont très respectueux envers les nôtres, enfin, envers ceux qui n’ont rien d’hostiles. » Les bipèdes mêmes ouverts d’esprits avaient tendance après tout à être moins aimables quand ils se sentaient en danger…

« Je ne sais pas ce que tu penses, mais j’aime bien en tout cas l’idée d’avoir une petit domaine que je protège, même si je n’en suis pas vraiment le maître. Cela permet d’avoir de nombreux services en échange et surtout permet de transformer ce qui pour certains dragons seraient des voisins gênants en atout. De toute façon, ce n’est pas comme si l’on manquait de place dans les environs. » Le pays était encore très sauvage après tout, même s’il était tentant d’y vivre pour y goûter à une certaine liberté dû à son isolement.

On aurait pu se poser des questions quant à la rapidité de Slenlodwiin à accepter l’idée d’une sorte d’aventure où il aurait à se battre pour terminer celle-ci, mais d’une certaine façon peut-être était-ce cohérent aussi bien avec son caractère altruiste, qu’un peu de férocité dragonique qu’il avait en lui, ce malgré ses tendances pacifistes. Après tout même s’il avait des manières excentriques, au fond de lui quelques légers instincts de prédateurs vivaient encore.

Quoiqu’il en soit, il aimait sincèrement la petite communauté bipède dont il s’était fait le protecteur, ce même si soyons sincère, cette dite communauté était très mineure au niveau de l’importance par rapport à beaucoup de choses perdurant sur ce continent. Mais bon, cela lui suffisait, de plus il pouvait ainsi éviter les grands conflits géopolitiques qui agitaient une grande partie du continent et qui souvent ne manquaient pas d’êtres plus ou moins destructeurs.

« En général les bipèdes n’ont pas trop mal avec les dragons quand ces derniers ne brûlent pas leur chaumière, enfin, dans les pays civilisés. De plus, il suffit souvent de montrer sa bonne volonté et ces derniers sont bien heureux de t’avoir à leur côté. Je préfère de toute façon cela que de me mêler aux grands pays de ce continent et leurs luttes de grandes ampleurs diverses et variées. Ce n’est pas que je ne vois pas la légitimité de certaines, mais comme tu l’auras compris mon enfant, je suis de mœurs assez pacifistes envers les autres êtres pensants. »

Quoiqu’il en soit, suite à cela, il invita sa petite fille à le suivre alors qu’ils commencèrent à s’envoler vers la communauté qu’il protégeait qui n’était sans doute qu’à quelques minutes de vol. Il se permit tout de même de commencer une conversation en vol vu qu’ils ne volaient pas très loin l’un de l’autre.

« Si tu le désires, à l'avenir je pourrais te présenter d’autres membres de la famille, qui ont des liens de sang avec toi. Je ne sais pas après si cela vous aidera à vous apprécier, mais je suppose que même les dragons peuvent trouver de l’utilité dans le soutien offert par un clan. » Oui, après tout en ce monde on était souvent plus fort ensemble que seuls.

Kayra acquiesça gravement aux paroles de son aïeul concernant la tolérance des bipèdes à son égard et ses mœurs pacifiques. Pour sa part, elle restait trop marquée par le souvenir des persécutions endurées à Teider pour se départir de sa méfiance à l’égard des races non-magiques. Toutefois, elle éprouvait une certaine curiosité à l’idée de visiter cette communauté envers laquelle son grand-père ne tarissait pas de louanges. Sans compter que la dragonne était suffisamment civilisée pour savoir comment se comporter en présence de bipèdes.

Après cela, Slenlodwiin invita sa petite-fille à le suivre et tous deux prirent leur envol en direction du lieu où siégeait la petite communauté dont le saurien assurait la protection. Durant leur voyage aérien, ce dernier se permit de glisser à sa congénère que si celle-ci le désirait, il serait en mesure de lui présenter d’autres membres issus du même clan familial.

- Pourquoi pas, répondit la dragonne neigeuse, cela peut toujours être utile d’entretenir ce type de liens. Même si je considère nombre de mes compagnons comme des frères d’armes et je serais prête à me battre voire à mourir à leurs côtés s’il le fallait.

En effet, combattre pour défendre une même cause et affronter l’adversité ensemble forgeait un lien infrangible et c’était sur cette unité qu’incarnait la Fraternité Écarlate. Tandis qu’ils continuaient à bavarder tout en volant, le lieu de leur destination fut bientôt en vue car celui-ci se trouvait très proche à vol d’oiseau.
Après qu’ils se soient posés sur la terre ferme, Kayra demanda à son grand-père d’attendre quelques minutes et se concentra brièvement. Un instant plus tard, son corps d’écailleuse commença à rétrécir et prit peu à peu la forme d’une femme humaine, à la longue chevelure brune et aux yeux émeraude, vêtue d’une longue robe d’un bleu saphir.

- Je suppose que je serai moins impressionnante en utilisant une forme humaine grâce à la magie transformiste, dit-elle avec un fin sourire, devançant une éventuelle question du dragon ancestral.
Kayra n’aimait guère revêtir cette forme de bipède qu’elle jugeait contre-nature et inesthétique ; toutefois, c’était le meilleur moyen de se fondre parmi les bipèdes et d’éviter de les effrayer ou de les intimider en raison d’une stature trop imposante.

« Il est bien d’avoir des amis sur qui compter. Beaucoup de dragons préfèrent vivre plus ou moins en solitaires, c’est un choix qui se comprend, les nôtres peuvent êtres farouches ou territoriaux selon leur vécu. Mais je pense, que même si nous sommes en beaucoup de points plus puissants individuellement que les autres peuples, il n’est jamais de trop de ne pas être seul au monde. Cela, ma longue expérience a eut tendance à la confirmer, même si je ne suis pas de ceux ayant vraiment besoin d’aide. » Conclut-il tout de même avec une pointe de fierté après un discours pensif. En effet, l’ancien dragon n’était pas le genre à aimer l’idée qu’on lui vienne en aide ironiquement, alors qu’à contrario il aidait grandement son prochain. Sans doute une part d’orgueil dragonique assez affirmée en lui…

Puis alors qu’ils se posaient en vu de la communauté, Slenlodwiin fut étonné par sa petite fille, qui après qu’ils eurent atterrit, fit l’effort visiblement de prendre une forme bipède. En voyant cela, le dragon se rétrécit machinalement à l’aide d’un bijou qu’il portait, pour faire la taille d’un petit éléphant et dire en détaillant légèrement sa petite fille du regard, ce d’un air amusé.

« Ils sont habitués à moi après tu sais. Et je pense que si je te présente comme ma petite fille, ils seront loin d’êtres effrayés par toi. Enfin, fais selon ce que tu préfères, mais sache qu’ils ne sont pas du genre à se montrer désobligeant avec un dragon qui n’est pas inamical. » Oui, après tout s’il était le protecteur des environs et sachant sa nature sociale et bienveillante, il était probable que les bipèdes vivants par ici n’étaient pas du genre à partir en courant au premier dragon venu, qui ne leur crachait pas du feu dessus précisons-le… Quoiqu’il en soit il reprit en commençant à marcher en direction de la communauté par défaut. Alors que quelques paysans des environs semblèrent les remarquer au loin et les fixer un peu.

« Ainsi, tu es capable de prendre une telle forme ? Je me demande à quoi cela peut bien te servir. » Ce d’un air curieux, peut-être lui-même n’en était-il pas capable ?

« En effet, après de ce côté là, chaque race, chaque pays, voir chaque individu selon son histoire a ses préférences. Pour ma part je crois avoir trouvé une sorte de juste milieu, je mène une existence assez libre de toute restriction, mais n’hésite pas à offrir mon aide ou à me lier de façon amicale ou bienveillante au cours de mes voyages. Même si j’évite au passage de trop me lier aux histoires de factions et de politiques, après tout il est difficile de savoir quel est le bon côté dans tous les conflits d’intérêts. » Cela et ses tendances pacifistes, Slenlodwiin n’aimait pas après tout faire couler le sang inutilement, voir tout court.

Quoiqu’il en soit aucun dragon quasiment ne devait être un mouton, mais beaucoup de dragons avaient aussi décidés de consacrer leur vies à des idéaux ou pays pour une raison ou une autre. Après tout, beaucoup étaient conscients qu’actuellement les états  nations qu’ils en soient réellement ou non dominaient ce monde. Et il fallait faire avec évidemment, voir en profiter pour pouvoir changer ce dernier d’une façon ou d’une autre.

D'ailleurs, ils poursuivirent leur conversation lorsqu’ils arrivèrent aux abords de la communauté qu’ils protégeaient où ils virent des paysans et autres ruraux les regarder avec curiosité ou une pointe d’émerveillement, notamment concernant le dragon alors qu’ils s’approchèrent de la bourgade centrale de celle-ci.

« Tu as raison je suppose, à Teïder il n’est sans doute pas bon de sortir de la norme. » Répondit-il donc approbateur à ce sujet avant qu’ils n’arrivent à l’entrée de la bourgade. Qu’il aurait sans doute pu survoler sans souci, mais il avait envie cette fois-ci de passer par la grande porte où se trouvaient quelques gardes en factions. Visiblement le genre qui maniaient un équipement fait pour lutter contre les bêtes, lances, piques et autres armes d’estoc, plus que contre d’autres personnes. Dans le groupe de cinq personnes il y avait des gens des deux sexes, deux humains, une elfe, une naine et un thérianthrope sous a forme animale et ne maniant pas des armes.

« Sage Slenlodwiin ! C’est une joie de vous revoir ! » Dirent-ils tous presque synchronisés, on pouvait presque sortir un petit cri du cœur même si pas vraiment, alors qu’ils s’inclinèrent modestement. Puis l’elfe du lot, demande avec curiosité, visiblement elle devait être la chef, en regardant se petite fille.

« Pouvons nous vous demander qui est la personne vous accompagnant ? » Pas vraiment de méfiance particulière dans sa voix, déjà parce que le fait qu’elle accompagne Slenlodwiin voulait dire beaucoup sans doute et probablement car ce n’était pas la seule voyageuse passant dans le coin aussi.

La façon de vivre cosmopolite sans être rare en ce monde, mais aussi en ce continent, l’était plus ou moins selon les pays et la taille des bourgades, les bourgades modestes d’Eïrn avaient ainsi plus tendance à l’uni-racialité souvent, même si rarement totale, non pas par racisme la plupart du temps, que l’inverse. Néanmoins, il y avait aussi des bourgades modestes aux mœurs assez ouvertes et probablement plutôt libérales. Après, il ne fallait pas s’y tromper, comme dans beaucoup de bourgades d’Eïrn, une tendance raciale semblait se démarquer, humaine dans ce cas là, même si légèrement, alors qu’à Akkaton cela pouvait par exemple être difficile à sentir selon les lieux.

« Neigécailles, c’est un nom qui sonne être à écaille ça. » Marmonna donc l’un des humains un peu étonné, mais visiblement sans forcément vouloir être entendu lorsque que Kayra se présenta. Il est vrai que Neigécailles pouvait faire penser à cela, après ça n’était guère une certitude et si Kayra niait possiblement ce qui n’était pas encore un soupçon, sans doute qu’ils ne poseraient pas de difficultés. D’ailleurs il se présentèrent. D’abord l’elfe

« Anadrïll Gendalïon, sergente dans la garde locale. » Puis la naine. « Tirïnn Silvargent. » Un des deux humains. « Anolf Theïn. » Et le deuxième qui avait marmonné. « Dimitri Saldovsgov. » Ce qui sonnait un peu Teïderien d’origine, mais bon était-ce étonnant ? Au cours des derniers siècles, voir millénaires, pas mal de gens avaient pu fuir ou partie de Teïder avec le temps et s’installer ailleurs pour diverses raisons. Et enfin, la thérianthrope. « Sarïn Sassa. » Slenlodwiin quoiqu’il en soit qui regardait la chose amusée ne rajouta rien, ce qui fit que la thérianthrope aux airs de louve ajouta.

« Vous venez d’autre part en Eïrn ? Ou d’une autre contrée ? On voit souvent des voyageurs et marchands passer par ici, et pas que, mais rarement venant de très loin. Mais le vénérable sage Slenlodwiin a tendance par moment, a ramené des amis plus ou moins excentriques venant d’un peu partout. »

Kayra avait déjà eu l’occasion de voyager sur les terres d’Eirn, à maintes reprises ; pourtant, elle était loin de pouvoir se targuer de connaitre parfaitement les us et les coutumes de ses habitants. Par ailleurs, la saurienne était curieuse d’en apprendre davantage sur la communauté qui semblait jouir d’une telle sympathie de la part de son aïeul. Contrairement au Royaume Teiderien, cette nation mystique faisait preuve d’une certaine tolérance vis-à-vis des diverses races qui la composaient, même si la capitale demeurait fermée aux non-humains. Néanmoins, en dépit d’une telle discrimination, les races magiques n’étaient guère persécutées ou massacrées comme à Teider. Beaucoup de communautés vivaient librement et en quasi-autarcie, tout en bénéficiant d’une grande autonomie. Ce qui aux yeux de certains représentait un tableau quasi-idyllique, même s’il existait une contrepartie à une existence si paisible.

Après que la dragonne transformiste se soit présente à l’Elfette qui se tenait face à elle, l’un des humains formula une remarque, à mi-voix. «  Neigécailles, c’est un nom qui sonne être à écaille ça ».

Kayra qui possédait une ouïe acérée se tourna dans sa direction et, sans se départir de son sérieux, répondit.

- Déduction tout à fait remarquable. Neigécaille est un nom qui convient parfaitement à une dragonne. Et concernant les apparences, mieux vaut ne pas s’y fier car elles sont souvent trompeuses.

Puis, comme pour appuyer ses propos, l’écailleuse usa de son sort de magie transformiste pour revêtir une nouvelle apparence. Cette fois-ci, elle opta pour les traits d’une Azzurienne au plumage bleu-foncé, dont la face ressemblait à celle d’un aigle. Une lueur amusée illumina ses orbes orangés tandis que la transformiste observait ses interlocuteurs afin de jauger l’effet de sa métamorphose. D’ordinaire cette magie lui servait à dissimuler sa véritable nature aux plus fanatiques des Teideriens, mais celle-ci pouvait aussi en user d’une manière plus ludique.

Les autres membres du groupe se présentèrent chacun à leur tour, révélant chacun une origine différente, ce qui reflétait la multi-culturalité de cette communauté. L’un d’entre eux portait un nom à consonance Teiderienne, ce qui n’étonna guère la saurienne. De nombreux Teideriens quittaient ce royaume pour fuir les persécutions ou le régime totalitaire et nombre d’entre eux trouvaient refuge à Eirn. Jadis, l’écailleuse les aurait jugés sévèrement, estimant qu’ils faisaient preuve de lâcheté, mais à présent celle-ci manifestait davantage de tolérance. Après tout, pouvait-on les blâmer de vouloir une vie meilleure ? Elle-même, malgré sa persévérance, était parfois tenter de baisser les bras.

- Je ne viens pas d’Eirn, mais de Teider. Je ne suis qu’une simple voyageuse venue à Eirn rendre visite à sa sœur et explorer de nouveaux territoires.

Puis Kayra se tourna vers Slenlodwiin et ajouta :

- Je ne suis guère étonnée de l’apprendre, mon grand-père est lui-même un dragon plutôt atypique. Dès lors, il est normal que ses amis le soient eux aussi.

La contrepartie de l’existence plus paisible à Eïrn qu’à d’autres pays était sans doute la forte présence de monstres et créatures sauvages agressives qui était étrangement importante pour ce qu’elle aurait dû être. Probablement était-ce là dû à l’influence de la source des âmes qui protégeait ce pays, ainsi que le printemps et l’été éternels qui y régnaient ? Après, cela faisait évidemment de ce territoire une sorte de paradis pour les chasseurs de monstres, mais du coup en effet il y avait plus de chances d’y mourir par les griffes d’un monstre, que éventré par la dague d’un brigand...

Quoiqu’il en soit, les gardes regardèrent avec curiosité et un peu d’étonnement Karya user de sa magie transformiste. Sans doute qu’ils savaient parfaitement que cette magie existait, peut-être même avaient-ils aperçus de multiples êtres en user, mais elle devait être bien rare par ici. Et si Kayra cherchait donc à les surprendre, cela marchait plutôt bien.

En tout cas, ils n’avaient visiblement aucun dégoût particulier concernant cette forme de magie, deux ou trois d’entre-eux semblèrent même fascinés comme s’ils se demandaient les possibilités offertes par cela ? Mais c’était souvent quelque chose que suscitait les mages comme sentiment chez ceux ne maîtrisant pas la magie, dans des pays la mettant en valeur. Un sentiment qui pouvait attiser une certaine forme de jalousie aussi, mais tel était le lot de la magie, tous n’avaient pas les mêmes capacités innées la concernant...

« Je suppose que quand on vit dans une terre aussi oppressante que Teïder, n’importe où ailleurs devient un endroit agréable et idyllique à visiter. Paraît qu’on peut finir au camp de travail si on fait une blague sur le roi c’est vrai ? » Demanda l’un des humains qui se doutait que la réponse était oui, avant que l’autre ne glisse. « Sans doute qu’on est mieux ici que là-bas, mais j’aimerai pouvoir faire cent mètres au-delà des frontières de la communauté sans risquer de tomber sur une sale bête, par exemple une goule, à chaque virage... » Ce qui laissait deviner pourquoi ils maniaient surtout des armes d’estoc et portaient des armures visiblement plus fait pour le combat contre des bêtes que des humanoïdes civilisés.

« Bienvenu à vous quoiqu’il en soit. » Acheva l’elfe du groupe sinon quand Kayra finit de se présenter et si elle le désirait, cette dernière et Slenlodwiin pourraient alors rentrer après avoir peut-être ou non un peu discutaillés avec les gardes. Slenlodwiin glissa alors, tandis qu’ils entraient dans une bourgade de bonne taille ou différents styles architecturaux se mélangeaient, notamment des influences Teïderiennes, Duchéennes, purement elfiques ou thérianthropes et naines. Ainsi que la présence notables d’arbres et buissons fleuries en abondance et de quelques autels par ci et là. Une ville divisée en deux quartiers, celui marchand entouré d’une muraille en pierre et celui d’habitation entouré d’une enceinte en bois robuste. La ville n’était visiblement pas conçue dans la perspective d’être attaqué par autre chose qu’une bande de bandits ou une meute de monstres...

« Ici c’est un conseil de sages dont je fais partie depuis longtemps qui gouverne, ce n’est qu’une petite ville sans prétention, dont les soucis principaux sont le commerce et la régulation des monstres agressifs environnants. Les habitants te payeraient sans doute si tu aidais à cela ou venait vendre quelques carcasses, ils les dépècent souvent pour les vendre à ceux intéressés. » Dit-il donc en désignant un peu les alentours, dont le fort central dominait les alentours. Il conclut alors avec amusement.

« Il y a quelques autres dragons vivant dans les alentours mais ils se mêlent généralement peu avec la ville ou les autres communautés proches, sauf éventuellement quand ils y sont de passage pour deux ou trois raisons. Quant à toi ma foi, tu y es la bienvenue, les habitants te demanderont sans doute te payer pour ce que tu consommes, mais ils ne seront guère hostiles à ta présence. » Après tout les gens par ici ne pouvaient pas non plus nourrir par charité un dragon de grande taille voir deux.







Fort central :

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