A peine parlé du professeur que les réactions de la Kitsune se manifestaient. Elle était visiblement assez atteinte par cette histoire, et en savait plus que l’Akkatonienne, qui fut prise de court. Donc on l’a déjà informée de la situation et était au courant de sa venue ici. De plus, le professeur s’est fait capturer. Quoi qu’il en soit, il fallait vite mettre des choses au clair une fois que le dispositif anti sons fut installé.

Je vois. J’ai été envoyée pour enquêter à son sujet, et ce ne fut qu’après mes recherches sur place que je vous ai trouvée. Merci de ne pas m’échanger, j’imagine qu’il y a plusieurs solutions qui s’ouvrent à nous. Quoi qu’il en soit, je vous suit. Je dois savoir ce qu’il s’est passé et sortir le professeur de là.

Il fallait qu’elle parle avant que la Kitsune ne se décide à en dire davantage. Soit.

J’ai obtenu son agenda et son carnet de notes. Il y mentionne une certaine Shizune Akira, comme quoi elle aurait certains liens avec des esprits. Cela vous rappelle quelque chose ?

Elle laissa la Kitsune y réfléchir, après tout peut-être qu’elle avait déjà entendu parler de ce nom, ou pas. Quoi qu’il en soit, Abigale avait dit le nécessaire sans trop s’avancer, juste ce qu’il faut pour collaborer avec cette Kitsune de manière professionnelle.

C’est tout ce que j’ai obtenu, à part bien sûr le fait qu’il était un ami de votre famille, c’est pour cela que je suis ici. Je suis à l’écoute de votre plan d’action, que voyez vous nécessaire de faire ?

Elle était curieuse concernant la Kitsune. Une vengeance ? Probablement faire une bonne leçon au professeur avant de finir en bonne entente, ou bien juste prendre les choses en main afin de générer quelconques remords au pauvre prisonnier. Quoi que pire qu'une amitié au courant de ses agissements secrets ?

La kitsune sembla réfléchir avant d’ajouter calmement.

« Shizune Akira ? Membre de l’esprit ? Je ne sais pas qui c’est, je ne connais pas tous les citoyens de l’empire, pourriez vous me parler un peu d’elle ? Si cela concerne en plus les affaires d’espionnage de notre ami commun, je n’étais guère sa confidente à ce sujet. » L’air dont elle le disait sous entendait qu’elle aurait une petite discussion avec lui d’ailleurs lorsque tout cela serait terminé. Etait-elle simplement amie avec l’homme disparu ? Peut-être.

Quant au plan d’action, la kitsune finit par exposer ce qu’elle avait en tête, avec une certaine réflexion.

« Il y a deux manières de faire à mes yeux. La première, si jamais vos soupçons contre cette Shizune sont fondés, d’enquêter en sa direction et découvrir ce qu’elle sait, ou même si c’est elle qui retient notre ami commun. Sinon, la ruse. Ils veulent un échange après tout, pourquoi ne pas le faire pour de faux ? Le risque est évidemment qu’ils soient méfiants, après je doute qu’ils devinent que j’aurais cette idée. Je ne suis pas spécialement connue pour être le genre à apprécier qu’on me cache des choses… Il y aussi la certitude que cela finira avec un peu de violence. »

Donc une première méthode plus subtile, mais plus longue et moins certaine, un deuxième plus directe et franche, mais aurait la certitude de finir en lutte et peut-être effusion de sang. Après tout, si c’étaient bien des membres de l’esprit, il y avait peu de chances qu’ils se laissent faire… Puis elle conclut avec sérieux.

« Évitons de mêler l’état Ikhyldien à cela, sinon ils risquent de cuisiner un peu cet idiot avant de le relâcher et cela ferait mauvais genre que je continue ensuite à le fréquenter. » Sans doute pour souligner qu’Abigale n’avait pas à avoir peur de ce côté, même si clairement le pauvre professeur lui n’était pas sortit de l’auberge.

Il semblerait qu’elle soit militaire d’Ikhyld. Je n’ai pas plus de détails, et Monsieur Abras émettait des craintes à son sujet. A part cela, cela reste assez flou.

Elle écouta attentivement les propositions d’action de la Kitsune par la suite. Il y avait la piste de Shizune, incertaine et endurante, et celle qui consistait à se confronter directement aux assaillants. L’Akkatonienne émit donc son avis.

En effet, il vaut mieux laisser l’état en dehors de ça. Je pense que nous pouvons partir sur la solution la plus directe, enquêter davantage nous fera perdre notre temps. J’ai plusieurs dispositifs qui peuvent m’être très utiles, notamment pour être indétectable par magie, crocheter des serrures ou même me défaire de mes liens, donc je ne serai pas tant embêtée que ça. Et j’imagine que vous avez des capacités qui pourront les mettre à défaut si confrontation il y a.

Elle marqua une pause afin de laisser ses paroles se faire comprendre. C’était une étape risquée et qui nécessitera sûrement une certaine rigueur, mais il fallait bien prendre des risques. Si l’on se contentait d’y aller à tâtons et de tourner en rond… Quoi qu’il en soit, Abigale se sentait confiante d’agir activement à ce moment.

Donc il vous faudra recontacter la personne qui a souhaité échanger le professeur contre moi potentiellement, et se préparer. Je vais remettre mon vêtement d’Akkatonienne, qui possède plus d’un tour dans son sac sans être trop visible. Qu’en pensez vous ? Dites moi quand vous seriez prête à repartir.

Elle aimerait quand même garder ses artefacts, sa bague et son bracelet au minimum, ainsi que ses bottines roller. Le reste, elle saura s’en passer. Sauf s’il y a vraiment besoin de percer des murs ou réparer des mécaniques, son bras-outil serait trop voyant et peu utile à l’occasion.

La kitsune sembla hocher doucement la tête au sujet de la militaire et y réfléchit, quoiqu’il en soit Abigale n’eut aucun mal à approuver le fait que l’état Ikhyldien ne s’en mêle pas. Après tout s’il s’en mêlait, certes la situation pourrait être réglée rapidement, mais elle serait démasquée en tant qu’espionne et l’homme qu’elle cherchait en tant qu’informateur… Ce serait une carrière dans les renseignements qui commencerait plutôt mal pour elle en somme.

Par contre, la jeune humaine voulut choisir la confrontation ? Une idée comme une autre, sans doute que la kitsune devait en effet avoir un plan, car rien ne pourrait faire penser à celle-ci qu’Abigale pourrait vraiment être utile en combat. Et la simple possessions d’armes à feu n’était pas forcement un argument de choc contre des gens employant la magie…

« Je sais me battre, et j’ai des gardes qui savent se battre aussi. Je préfère ne pas y mêler le rester de ma famille, pas qu’ils ne savent pas se défendre, mais les jeunes kitsunes sont d’une fiabilité aléatoire quand il s’agit de ne pas ébruiter certaines choses et le reste est dispersé dans l’ensemble de la province. Quant à mon mari, paix à son âme. » Dit-elle respectueuse, mais de l’air de la femme qui avait fait son deuil depuis assez longtemps pour évoquer la chose sans véritable gêne.

« Portez sur vous tous les outils technologistes qui ne ressemblent pas trop à des armes si vous le pouvez, nous pouvons toujours cacher vos armes dans une caisse qui se situera dans l’endroit où aura lieu l’échange. Et quand le combat viendra, vous aurez pour mission d’écarter le professeur de la mêlée, je compte me transformer et il vaut mieux que je n’ai pas à me soucier de ne pas blesser un allié en plein combat. » Ajouta ensuite la kitsune, avant de conclure plus sérieusement.

« Avez vous vraiment la moindre expérience avec une situation de conflit ? Vous avez peut-être déjà été en danger, mais je n’ai pas l’impression que vous êtes une guerrière... Quoiqu'il en soit, revenez quand vous aurez tout ce qu'il vous faut. » Selon ce qu’Abigale aurait à dire, son rôle pourrait différer... Il ne resterait ensuite pour elle, qu'à aller chercher son équipement et ils pourraient se préparer.

Le plan d’y aller de front nécessitait sûrement des compétences de combat pour affronter les assaillants du professeur. Mais Abigale n’était pas des plus combatives et avait toujours misé sur sa ruse et sa discrétion. Il fallait bien qu’elle voit ce qu’elle valait en combat et elle était accompagnée. Enfin, elle n’était pas du genre à se poser des questions aussi poussée, elle a dit qu’elle le ferait elle le ferait.

Elle acquiesça aux dires de la Kitsune, simplement. Elle mettait les choses au clair, et Abigale avait à faire de même, de quoi mettre en place un plan d’action clair et complet.

Je vous comprend, cela reste entre vous, ces truands, et moi. Quand à moi… Je ne possède aucune arme, je dois dire, je ne suis guère bonne combattante. Je sais manier les armes à feu correctement, mais rien de très utile en réalité, et je ne possède pas d’arme à feu de toute manière, donc… Aucune arme.

Elle reprit peu après, laissant un temps se poser sur ces paroles.

Je suis plutôt douée pour me camoufler, passer inaperçue et observer ce qui m’entoure. Enfin, rien de très utile immédiatement pour ce genre de situation. Mais comme vous le mentionnez, je pourrais attraper le professeur et l’éloigner pendant que vous vous transformez. Je mise sur mon agilité, bien que je ne pourrai pas prétendre à celle des Kitsune, et ma vivacité. J’ai déjà escorté un informateur important à Teïder, lorsque j’étais dans la rébellion. J’ai réussi, malgré une course poursuite endiablée, mais j’ai fait mes preuves sans spécifiquement me combattre. Enfin, nous aviseront, j’ai plus d’un tour dans mon sac !

Sur ce, après les potentielles réponses de la Kitsune, elle s’en ira après avoir convenu d’un lieu où se retrouver ete une date, s’équiper, prête à effectuer cette mission.

« Vous savez faire des pièges ? Ce genre de choses ? Certes, il faudra rester discrètes, mais ça reste une possibilité. Rien de bien perfectionné, mais par exemple j’avais entendu parler de quelques astuces que pratiquent les rebelles Teïderiens dans leur guérilla contre le régime. Vous seriez capable de faire ça ? » Demanda la kitsune, visiblement sans spécialement se dire qu’Abigale serait nécessaire, elle tentait tout de même de lui trouver une utilité, après tout chaque petit avantage rogné serait ça de plus…

« Quoiqu’il en soit, le rendez-vous aura lieu dans cette maison, dans le jardin, de nuit, vous aurez de quoi vous cacher après que l’actions se soit déclarée. Ce sera demain soir, ils risquent de vouloir faire vite quand je les aurais prévenus. » Ajouta t-elle sinon calmement, invitant donc suite à cela, poliment, Abigale à prendre congé.

Le temps passa donc suite à cela.

[…]

Et elles se retrouveraient le lendemain matin dans la même pièce, la kitsune sortirait alors des sortes de menottes et dira calmement. « Elles ne seront pas fermées, par contre il vaudra mieux que vous les mettiez car ils risquent d’avoir des soupçons si je fais semblant de vous livrer sans que vous soyiez menottée ou ligotée. Et il vaut mieux pour nous deux que vous paraissiez juste menottée. » Puis elle présenta les deux gardes qu’avait vu Abigale hier, à y regarder de plus près, une elfe et un humain. La première semblait être une sorte de samouraï archère et le second visiblement un manieur de naginata, cette lance Ikhyldienne avec une lame tranchante.

« Ils nous aiderons, ce seront eux qui feront semblant de vous surveiller. Nous agirons lorsqu’ils amèneront le professeur… Je doute qu’ils soupçonnent que je compte les doubler, à leurs yeux je n’ai absolument aucun intérêt à faire ainsi, donc nous en profiterons... Avez vous encore quelques préparatifs à faire d'ici ce soir ? »

Les dernières questions de la Kitsune laissa l’Akkatonienne en réflexion durant la nuit, alors qu’elle se reposa un peu et prépara son matériel. En effet, elle avait appris à se débrouiller et à utiliser quelques techniques de la rébellion pour entraver les ennemis et les ralentir dans certaines rues préparées. C’est donc après une nuit d’intense préparation qu’Abigale se présenta aux aurores à la maison de la Kitsune, cette fois ci toute vêtue de sa tenue d’Akkatonienne. Gadgets, casque en cuir d’aviateur technologique et vêtement typique, elle avait l’allure qui correspondait à sa nation.

C’est donc lorsque la Kitsune lui présenta le plan qu’elle acquiesça à l’écoute, avant de compléter pour sa part.

Oui, bien sûr, j’en conviens. Il faut leur laisser l’illusion qu’ils sont en position de force avant de le leur retourner. Je vous laisserait gérer la partie diplomatique, après tout je ne suis qu’une espionne qui s’est bien faite avoir dans l’histoire, échangée contre le professeur pour raison personnelle. Quitte à me mettre un baillon, autant aller jusqu’au bout du détail ! Enfin, passons.

J’ai réfléchi à ce que vous m’avez dit, ce que je propose c’est que je vais nous préparer un itinéraire de fuite jusqu’à une cachette de la maison, histoire de ne pas se faire avoir. Je ferais une reconnaissance pour bien connaître le bâtiment, et sur le chemin de notre fuite, si l’on vient à nous poursuivre, je sèmerai quelques embûches. J’ai trouvé un grand sac de billes, pratique pour glisser dessus ! Je pense aussi installer de fins fils dans le couloir. Qui ne connaît pas l’astuce se les prendront de face et seront ralentis, pour sûr ! Enfin, un petit lâcher de tonneau pour être bien sûr..

Elle se mit alors à l’oeuvre, installant dans leur couloir de fuite des filets contenant des tonneaux, l’objectif étant de les faire tomber -restant suspendus au dessus du sol, pour ne pas l’abîmer- ce qui pourrait ralentir les poursuivants, suivit de près par un lâcher de billes, et plusieurs fils similaires au nylon tendus à l’horizontale, ayant de quoi déstabiliser, avec une combinaison de hauteurs que seule Abigale connaît pour avancer sans soucis entre se baisser ou passer au dessus du fil.

C’est donc une fois un travail effectué au détail près qu’elle se prépara le soir même dans le rôle de la prisonnière, n’hésitant pas à mettre sa chevelure en bataille tout en gardant ses gadgets, posant les menottes sur ses poignets dans la mise en scène en attente des échangeurs.

Tout fut donc préparé assez discrètement, puis vint l’heure du rendez-vous qui devait avoir lieu dans le jardin. Abigale fut alors assit dans un coin où elle était visible si on entrait dans la cour, mais pas depuis l’extérieur de celle-ci, ce sans doute car des gens qui feraient un échange d’otage, éviteraient si possible de paraître suspect aux yeux d’un garde qui passerait faire sa patrouille dans les environs…

Et le temps passa alors que la nuit Ikhyldienne était là, la cour de la demeure était éclairée par quelques lanternes colorées et flambeaux enchantés qui émettaient une lumière colorée assez esthétique. Si bien éclairée qu’en vérité on y voyait à peine moins bien qu’en plein joueur.

La kitsune elle, était assit en tailleur au milieu du jardin, tandis que les deux gardes étaient assis non loin d’Abigale. Deux gardes qui restaient assez silencieux, même si visiblement à son air nerveux l’un d’entre-eux, aurait bien aimé se changer les idées en discutant.

Puis, le rendez-vous débuta de façon assez brusque… Un groupe de cinq personnes pénétra par le portail de la demeure qui n’avait pas été verrouillé exprès pour l’occasion. Elles portaient toutes un masque et des kimonos amples mais faits pour combattre avec, qui visiblement étaient aussi destinés à cacher leurs traits. Parmi eux, deux femmes et trois hommes, difficile de deviner leur race, sauf qu’ils n’étaient ni orc, ni nain vu leur taille et pas azuriens ou naga vu leur morphologie.

Ils s’arrêtèrent devant la kitsune et ce qui devait leur chef, une des deux femmes du groupe dit en voyant Abigale dans les environs.

« C’est elle l’espionne qu’on envoyés les Akkatoniens ? J’aurais imaginée quelqu’un de bien moins jeune, mais soit… Au pire elle pourra toujours être rançonnée si nous n’obtenons rien d’elle. » Alors qu’elle disait cela, la kitsune qui ne cachait pas le fait qu’elle n’était pas de bonne humeur, glissa peu amène.

« Ne faisons pas durer ce petit jeu plus que nécessaire, j’ai amené votre otage, libérez le votre... »

Et visiblement la chef du groupe de gens mystérieux, qui n’avait peut-être aucune raison visible de se méfier hocha la tête… Elle ouvrit alors une sacoche accrochée à sa ceinture et en sortie une cage minuscule dans laquelle semblait se trouver un petit homme. Sans doute plus pratique en effet une telle méthode pour transporter quelqu’un discrètement.

« Amenez l’otage. » Dit-elle alors, la kitsune fit donc un geste à ses gardes qui avancèrent avec Abigale…

Puis, celle-ci sans doute peu avant de faire l’échange se retrouva juste en face de la preneuse d’otage qui commençait à tendre la cage à la kitsune, mais attendait sans doute que celle-ci finisse le transfert pour finir de la donner. Et au rapide regard en biais que lança la kitsune à Abigale, la jeune Akkatonienne pouvait deviner qu’elle attendait qu’elle agisse...

C'est donc une fois que tout fut préparé, et lorsque la nuit tomba, que la mise en scène pu se mettre en place. Abigale enfila les menottes factices et s'asseya au sol, de même pour la Kitsune et les deux gardes, restant tranquille en silence en attendant que les possesseurs d'otage se présentent. Le temps se faisait long à attendre, alors que les étoiles dans le ciel défilaient inlassablement.

C'est après un temps infini qu'il y eut enfin du mouvement. Un groupe d'individus masqués pénétrèrent dans le terrain de la demeure et se positionnèrent de manière à indiquer leur présence, et sûrement prêts à attaquer à la moindre embrouille. En tous cas, il y avait là une posture de domination de la part de ce groupe en léger surnombre par rapport à celui de la Kitsune et de la technologiste. Tous se remit debout et, essuyant une remarque à son sujet sans broncher, Abigale baissa la tête et laissa la Kitsune prendre la parole. Il s'agissait là de garder son rôle d'emprisonnée et de ne pas piper un mot quand on se rend compte qu'on s'est fait avoir pour une bêtise.

La Kitsune réclama l'otage, le professeur, de manière à ne pas tergiverser et procéder à l'échange. Alors qu'Abigale fut légèrement avancée, une des individus fouilla dans sa sacoche pour en extraire une toute petite cage. Quelque chose que l'Akkatonienne n'avait jamais vraiment entendu parler, mais elle comprit que l'individu qui s'y trouvait dedans, aussi petit soit-il, était bel et bien son professeur. Alors, tandis qu'elle s'avança vers les kidnappeurs qui ne se doutaient de rien, elle libéra ses mains pour rapidement tenter d'arracher la cage des mains, en faisant attention à ne pas brusquer l'homme à l'intérieur. Mais ça... Au même moment, dans le mouvement d'attraper cette cage, elle fit volte face en déployant ses rollers dans l'optique de partir en roulant rapidement vers la maison, espérant qu'elle fut assez vive pour ne pas se faire attraper par quelconque réflexe.

Abigale agit donc soudainement ? Très bien, elle constatera avec une légère satisfaction sans doute qu’elle était arrivée à faire la chose avec une rapidité admirable et à récupérer la cage tout en s’enfuyant sans mal. Le souci, c’est que si personne n’avait intercepté son geste, un ennemi s’était lancé immédiatement à sa poursuite, suivit d’un autre moins vif.

Étant donné que les lieux n’avaient pas vraiment été faits pour ça, rapidement la technologiste dû en plus troquer ses rollers pour la simple course à pied, au risque sinon d’être gênée par un terrain clairement plus fait pour la décoration que la praticité.

Mais elle arriva à atteindre la maison et au bruit qu’elle entendit, le combat commençait dans la cour et l’un de ses poursuivants s’était prit un piège, tandis que l’autre continuait à la suivre.

Un problème se posait néanmoins une fois la maison atteinte et se rendant compte qu’au moins une personne la poursuivait, que faire ? Tenter de se cacher dans celle-ci ? La kitsune avait sans doute indiquée quelques cachettes possibles à la jeune humaine, mais il faudrait arriver à le faire rapidement au risque de se faire repérer.

Ou alors tenter d’abord ou seulement de perdre son poursuivant dans la vaste demeure ? Après tout les résidents de celle-ci n’étaient pas présents ce soir… Donc il n’y avait aucun risque de ce côté. Sinon il y avait aussi la possibilité assez risquée du combat direct.

Il y avait la question du professeur. Le relâcher de sa cage ? Mais il faudrait alors le gérer pour qu’il se cache ou échappe au poursuivant, même si à contrario il serait moins facile à capturer… Ou le garder en cage et le cacher devenait alors assez simple, vu que ça ne dépendrait que d’Abigale et non de la gestion d’un homme qui devait être confus au vu de la situation.

Elle avait réussi à s’emparer de la cage et la garda précieusement contre elle, filant en direction de la maison. Après réflexion, elle se rendit bien compte que l’utilisation de ses rollers n’allait pas être efficace, et elle se contenta de courir à pieds dans la bâtisse. Elle sentit bien qu’on la suivait de près, alors, elle n’avait pas de temps à perdre. Il restait une personne à ses trousses, et une fois dans la maison Abigale devrait faire sans ses pièges. Elle s’élança alors sans attendre dans un couloir, courant aussi vite qu’elle le put, et surtout privilégiant un itinéraire biscornu. Elle avait sûrement une petite connaissance de la bâtisse, alors elle en profita pour emprunter des couloirs et bifurquer le plus fréquemment possible pour se faire perdre de vue. Elle grimpa même les marches quatre à quatre pour atteindre l’étage, avant d’ouvrir plusieurs portes sur son passage -brouiller les pistes- et s'engouffrer dans une petite cachette de la maison, sûrement un cagibi camouflé dans les décors, dans lequel elle s’engoufra avant de fermer la porte.

Elle garda la cage du professeur contre elle, la regardant un peu dans la pénombre pour lui chuchotter quelques mots.

Ne faites pas un bruit, vous êtes en sécurité. Mais vous êtes sacrément pratique à cacher dans cette cage, alors… Ne m’en voulez pas si je vous y garde encore un peu !

Elle en profita ensuite pour se fondre dans le décor et trouver une cachette dans la cachette, devenant petit à petit un avec son environnement, dans l’objectif que, même si l’on venait à regarder dans le cagibi, elle puisse s’en tirer quand même. Elle comptait sur son expérience à échapper aux inquisiteurs, et attendit patiemment, calmant sa respiration et son battement cardiaque, alors qu’un de ses gadgets s’assure de la rendre totalement indétectable par magie. En espérant que cela fonctionne.

Le professeur était tellement secoué par l’expérience qu’il ne semblait pas vraiment en état de répondre à Abigale, l’homme devait sans doute déjà se retenir de tomber dans les pommes et peut-être avait-il même été drogué par ses ravisseurs, ce qui confirmerait que la jeune femme avait fait le bon choix. Quoiqu’il en soit pour le moment, il semblerait que le stratagème d’Abigale fonctionne car elle entendit des pas non loin, mais personne n’alla fouiller dans sa cachette, puis les pas disparurent...

Une question intéressante se posait alors. Attendre juste ? Que la kitsune ait remporté l’affrontement, si elle en était capable avec ses hommes, puis vienne ensuite chercher la jeune femme ou…

Ou partir d’ici discrètement ? De la résidence, pour rentrer en ville, puis rallier, l’ambassade Akkatonienne ? L’université du professeur ? Sa demeure ? En tout cas partir d’ici, sans doute que l’ambassade serait le choix le plus sûr, après tout personne n’irait jusqu’à y entrer pour les débusquer si Abigale se faisait traquer.

Après tout Abigale avait une mission et cette mission n’impliquait pas d’attendre ici le bon vouloir de la noble, qui risquait certes de ne pas apprécier, mais elle aurait ce qu’elle veut indirectement au pire.

De plus dans le cas où la kitsune perdait le combat, ce serait peut-être la meilleure façon de se mettre en sécurité, même si cela comportait aussi beaucoup de risques vu qu’il faudrait sortir de sa cachette, puis arriver à sortir discrètement de la demeure.

La personne qui était à la poursuite d’Abigale ne passa pas bien loin, mais il ne s’approcha même pas de sa cachette et finalement Abigale n’eut pas besoin de se fondre dans les ténèbres pour cela. C’était au moins ça d’évité, et elle prit le temps de respirer un peu, tout en faisant attention à ne pas faire de bruit. Dans la pénombre du cagibi, elle s’empara de sa pierre de soleil pour générer une lumière suffisante pour apprécier son environnement et examiner le professeur. Il semblait étourdit et incapable de répondre, soit. Au moins il n’était pas mort, et la jeune technologiste le garda précieusement contre elle. Elle s’arrangea pour préparer de quoi accrocher la cage magique au niveau de son flanc, de manière à ce qu’elle reste fixe quand Abigale se mettra à se déplacer, pour éviter de brusquer le professeur.

Ensuite, elle prit le temps de regarder un peu ce qu’il y a autour d’elle, sûrement des babioles que l’on trouve dans un petit placard au milieu d’une grande maison. Elle éteignit ensuite sa pierre, rangeant cela à sa place, avant de prendre le temps de performer son camouflage, si l’on venait à ouvrir le placard. Se camouflant derrière les objets déjà présents, réagençant les étagères qui étaient là pour se faire une alcôve pour se poser, y rester dans le temps sans désagréments, et rester cachée pendant ce temps. Déposant le professeur sur le sol, elle s’empara d’un papier et d’un crayon, dessinant un peu pour passer le temps, alors qu’elle tendit l’oreille.

Elle préférait attendre ici, personne n’avait découvert sa cachette encore, et elle estimait qu’il était mieux de rester ici que risquer de se faire repérer en sortant et trouver une cachette en ville. Il y avait sûrement plusieurs de ces malfrats là bas et y trouver une cachette viable devenait compliqué. Sans aucun doutes, si la renarde perdait son combat -ce qui serait bien plus problématique-, il restait efficace que le meilleur moyen de cacher quelque chose de quelqu’un était de le lui mettre sous le nez. Ainsi, dans la maison, s’il y a une fouille, elle s’arrangera pour rester invisible dans son placard, et ces gens là s’imagineront qu’elle a dû fuir en ville. Si cela se déroulait ainsi, ce serait merveilleux. Elle aurait suffisamment de temps pour conclure avec la Kitsune et déterminer si l’enquête est terminée ou non. Quoi qu’il en soit, en cet instant, elle s’engagea à tendre l’oreille, assisté avec son bonnet d’aviateur amélioré, pour tenter de repérer quelconque trace de la Kitsune ou des ennemis, prête à attendre longtemps dans son placard si possible.

Abigale décide donc d’attendre ? Soit, le temps passe donc, elle entend des bruits de combats au lointain, un temps, puis le silence et enfin, des bruits de pas rentrant dans la demeure, ceux d’une personne armurée, puis une voix. Elle reconnaît l’un des gardes, à sa voix, du moins si c’est bien lui. L’humain.

« Jeune Akkatonienne ? Nous avons vaincu, vous pouvez sortir de votre cachette maintenant. Enfin, on pourrait s’amuser à vous chercher, mais la dame est fatiguée et a juste envie maintenant de conclure cette histoire. Profitez en aussi pour sortir le professeur, elle veut lui parler. »

Restait à Abigale de savoir si elle comptait obtempérer ou encore attendre, mais en soit si elle pensait que c’était bon, au moins elle aurait bien fait d’attendre. Surtout que, comment les autres auraient pu savoir qu’elle était encore dans la maison ? Si ce n’était pas les bonnes personnes qui avaient gagnées du moins...

Après d’un long temps d’attente, une voix se fit finalement attendre. Elle n’avait pas trop de doutes concernant la réussite de la Kitsune, peut-être à tord, mais elle n’avait pas spécifiquement d’aprioris à sortir de sa cachette maintenant qu’on l’appelait. Quoi que, il est vrai que dit comme ça, il pourrait y avoir un doute, peut-être est-ce un piège pour la faire sortir et éviter de la chercher justement ? La mention de vouloir la chercher pourrait référer à un petit jeu que peuvent entamer les agresseurs pour l’oppresser et mieux la piéger. Et cette envie soudaine de vouloir sortir et faire sortir le professeur ? Sûrement pour mieux mettre la main dessus. Et pourquoi la Kitsune ne viendrait-elle pas la chercher elle même…? Sûrement car elle avait des gardes et domestiques pour cela, ce qui faisait finalement sens, ceci pouvant sûrement être éreintant que de repousser des criminels hors de chez soi suite à un tel combat.

Quoi qu’il en soit, elle n’allait pas éternellement rester ici, et elle jeta un oeil à son professeur capturé dans la cage, sûrement pour s’assurer qu’il était en bonne santé, avant de finalement se dégager de son décor pour s’approcher de la porte du cagibi. Elle l’entrouvrit pour y passer un regard, sûrement inutilement, bien que pouvant lui permettre de s’assurer qu’il s’agit du garde avant de sortir. Mais ça, à moins qu’un réflexe ne l’en empêche, son esprit avait plus envie de sortir quelqu’en soient les risques que de rester davantage ici.

Alors, elle sortit de sa cachette en prenant bien soin de refermer la porte derrière elle, la cage accrochée à sa ceinture. Elle replaça son casque sur sa tête et s’annonça.

Bien alors, allons la voir ! J’ai, moi aussi, hâte d’en finir avec tout ça.

A moins d’être au final tombée dans un piège qu’elle n’avait pas décelé, elle s’apprêta à rejoindre la Kitsune en suivant le garde qui voudra probablement l’y guider.

Il n’y eut visiblement pas de piège pour Abigale, car ce fut bien l’un des gardes qui l’accueillit dehors et qui lui glissa même en voyant la cage.

« Vous devriez le sortir de la cage, la dame serait trop tentée sinon de l’y laisser quelques temps pour lui apprendre la vie. Elle n’est pas très contente du fait qu’il lui ait caché certaines choses. Et elle a son caractère. » L’humain avait l’air de savoir de quoi il parlait. En même temps, lui avait l’air d’avoir la quarantaine donc il devait être serviteur du domaine depuis un petit moment et son léger accent rustique, même si raffiné laissait penser qu’il devait avoir des origines paysannes. Ce qui en Ikhyld voulait souvent dire une certaine modestie sociale et dépendance au noble, qui selon les cas pouvait aider à connaître ces derniers...

Quoiqu’il en soit qu’Abigale décide ou non de sortir le professeur, le garde la mènera à la maîtresse des lieux, qui avait l’air couturée de blessures, mais qui semblait peu à peu, s’en remettre ? Sans doute un secret de la magie qu’elle maîtrisait, la garde elfe aussi semblait blessée, mais ça avait l’air d’aller. Tandis que leurs adversaires, étaient ficelés et visiblement assommés pour certains.

Et la kitsune semblait en effet d’assez mauvaise humeur, mais elle n’avait pas encore remarquée Abigale ou plus précisément le professeur à ses côtés. Elle semblait plutôt occupée à retirer les masques des prisonniers pour noter qui ils étaient. Qu’allait-elle faire d’eux ? Sans doute que le choix normal serait de les livrer aux autorités Ikhyldiennes, mais d’un autre côté ils cafteraient sans doute le double jeu du professeur. Néanmoins, elle ne les relâcherait sans doute pas, car ils reviendraient ou voudraient sans doute se venger.

Voilà les pensées évidentes qui devaient tourner dans sa tête, mais sans doute que d’autres moins prévisibles, s’y trouvaient également…

Quoiqu’il en soit, le paysan laissait la jeune Akkatonienne s’avancer. Peut-être était-ce l'occasion pour celle-ci de commencer des négociations pour obtenir ce qu'elle voulait ? Après tout maintenant que le professeur étant en sécurité et ceux l'ayant enlevés neutralisés, les deux femmes n'avaient peut-être pas exactement les mêmes intentions...

Voilà donc qu’une fois sortie de sa cachette, Abigale eut la bonne surprise de voir bel et bien un des gardes de la Kitsune qui était venu la chercher. Sous ses bons conseils, elle libéra le professeur en le laissant reprendre pied avec la réalité tout en gardant la cage, vide désormais, dans sa main. Elle laissa alors le garde la guider dans la maison tandis qu’elle leva le regard vers le professeur pour en détailler les traits, intriguée.

J’espère que tout va bien pour vous. Quoi qu’il en soit, je pense que vous devriez vous expliquer avec Akkaton. Pour ma part, j’ai accompli ma mission, qui était de vous retrouver. Enfin, discutons tout d’abord avec la Dame, nous aviserons ensuite.

Bien que sa mission était terminée, sa visite en Ikhyld ne l’était pas. A moins d’être rappelée tout de suite en akkaton, elle avait une sortie à faire avec une belle Kitsune et le maximum d’écrits du professeur à lire. Enfin, c’est à l’issue de la marche au travers de la maison qu’Abigale constata le succès de la Kitsune sur les brigands, ces derniers attachés et démasqués. Une fois dans la salle, Abigale avisa la Kitsune tranquillement, se penchant un peu en avant, sûrement en un réflexe, avant de finalement la parole, incitant le professeur à faire un pas.

Bien, il semblerait que nous avons ce que nous voulions. Pour ma part, retrouver le professeur m’a permis de compléter ma mission, et lui permettre de reprendre contact avec Akkaton sera la prochaine étape. A part cela, je propose que nous en discutions tous les trois, à l’abri des oreilles indiscrètes.

Elle souriait doucement, posant la cage dans un coin, n'en n'ayant pas l'utilité, avant de finalement se préparer à suivre la Kitsune dans un endroit plus adapté pour discuter.

La professeur soufflait, il devait à peine se réveiller et semblait encore un peu sous les effets de la drogue. Il semblait aussi qu’il avait été assez malmené il y a quelques temps, physiquement parlant, par ses geôliers, mais rien de grave. En tout cas l’homme glissa.

« Je vais bien, je vais bien. Je m’occuperai de parler à mes supérieurs plus tard. Sur ce, allons discuter avec elle en effet. » Dit-il tout simplement même s’il avait en effet pas l’air en forme pour cela, sans doute aurait-il besoin de bonnes nuits de sommeil et de journée calmes, mais bon rien d’insurmontable.

Quoiqu’il en soit il avait l’air d’un Ikhyldien plutôt digne, d’âge mur, mais plutôt beau et élégant. Il était habillé à l’Ikhyldienne, comme l’équivalent d’un petit bourgeois local, avait une moustache à pointe typique du pays et les cheveux noirs.


Et lorsque la conversation débuta avec la dame, celle-ci après avoir jeté un regard foudroyant à l’égard du professeur, hocha la tête aux paroles d’Abigale avant de dire à ses gardes.

« Assurez-vous qu’ils ne bougent pas de là. » Puis ils allèrent tous les trois discuter dans un coin, et étonnamment ou non, ce fut la dame qui démarra la conversation, ce assez calmement.

« Je vais dire l’évidence, je reste fidèle à mon pays et refuse donc de me mêler à vos affaires à l’avenir, donc cette histoire ne fait pas de moins une potentielle agent double. Néanmoins par égard, pour mon ami... » Elle lança un regard qui sous entendait beaucoup sur ce à quoi il aurait droit quand il serait plus en forme, avant de reprendre. « Je vais tâcher d’oublier tout cela, par contre je ne peux pas m’encombrer de ces prisonniers. Ce sera à vous de vous en occuper, car si je les confie à l’état Ikhyldien, je ne doute pas qu’ils parleront de cette histoire. » Autant dire que la couverture du professeur notamment sauterait. Puis elle conclut assez aimablement tout de même à l’égard d’Abigale.

« Je suppose que tout cela est assez clair et vous convient ? »

Abigale et le professeur furent menés dans une pièce à part pour discuter avec la dame. Une opération semblant délicate, l’intimidante femme ne laissant paraître aucune faille, ce qui a pour effet de probablement tenir la langue de certain, de peur de le payer assez cher. Abigale se contenta d’écouter calmement les paroles de la Dame et ce qu’elle compte y faire, arrangeant chacune de ces informations dans un ordre précis dans son esprit, telle une liste de choses à faire. Elle acquiesça pour elle-même avant de poursuivre une fois les mots de la Kitsune confirmés.

Oui, je comprends cela parfaitement. Votre aide n’était que personnelle, et d’ailleurs vous n’êtes pas intervenue dans cette histoire. Enfin, Akkaton ne vous devra rien et vous nous devrez rien, vous restez à l’écart de cette affaire, je vous le garantis. On s’arrangera avec les prisonniers, je pense rester en Ikhyld un petit temps, pour affaires personnelles, et surtout boucler cette histoire en interne. Vaut mieux ne pas impliquer Ikhyld dedans, pour sûr, je vous remercie de votre discrétion. Sur ce, s’il n’y a plus rien à se dire, je vous salue et m’en vais régler les derniers détails.

Elle s’inclina poliment, avisant le professeur s’il n’avait plus rien à ajouter, avant de planifier le départ de la maison. Toute une logistique pour transporter des prisonniers sans trop se faire remarquer ! Ne connaissant pas les lieux, elle laissera le professeur décider de où transférer les prisonniers en attendant de contacter Akkaton à ce sujet. Elle restera à ses côtés pour discuter de l’affaire, de manière agréable sans paraître invasive. Elle se montrera curieuse concernant cette Shizune Akira, et ce qu’elle a pu apprendre en fouillant dans les affaires du professeur. Elle s’excusera, après coup, d’avoir fouillé dans ses affaires de cette manière, ajoutant néanmoins qu’elle avait fait attention à ne pas y mettre trop de désordre.

Abigale profitera des jours qu’elle aura en Ikhyld pour honorer son rendez vous avec la jeune Kitsune apprenant auprès du professeur, et se montrera réellement intéressée par les écrits du professeur, afin de s’instruire sur les sujets qu’il a pu traiter, passant un temps considérable à la bibliothèque -si tant est que l’accès lui en est autorisé-

Le professeur fut d’avis de contacter au plus vite l’ambassade pour les laisser s’occuper des prisonniers, ce assez discrètement, après tout les ambassades elles-mêmes étaient comme toujours des nids à espions et informateurs de tout poil. En attendant les prisonniers serait installé dans un entrepôt situé dans le jardin, un professeur d'ailleurs pas pressé de se retrouver seul à seul avec la dame, car redoutant certainement à juste titre une confrontation.

Pour le reste, le professeur parlera de ses travaux, sur les lignées nobles Ikhyldiennes, celles récentes notamment s’étant installées dans la province, sacré sujet où il n’était pas le seul à travailler. Un sujet ne mobilisant pas que lui sans doute et ayant ses intérêts après tout, car c’était la classe sociale dominante de l’empire sans aucun doute. Savoir une partie de son histoire et fonctionnement permettait de mieux comprendre cette société féodale et hiérarchisée.

Ce dernier n’avait pas prit mal la fouille de ses affaires et pour son apprentie, glissera que celle-ci est plutôt prometteuse. Mais il n’avait pas l’air d’entretenir avec elle autre chose qu’une relation très académique. Vraiment celle du professeur et de l’élève.

Quoiqu’il en soit les jours suivants se passeraient bien, les écrits du professeur étaient plutôt instructifs, quoique écrits par un homme qui avaient du mal à rendre ce qu’il écrivait agréable à lire. Comme ces livres de philosophies ou d’histoire où on se disait « raisonnement intéressant, écriture horrible ». Sans doute aurait-il vraiment besoin de travailler cela.

Quant à Shizune pendant les jours suivants, elle fut très amicale, la kitsune avait des habitudes de vie sortant sans doute de l’ordinaire auquel était habituée Abigale, entre raffinement et style de vie un peu aristocratique, mais elle semblait aussi capable de décompresser et évoluer dans d’autres milieux. Quelqu’un de très intéressant à fréquenter. Malheureusement, elle ne semblait pas intéresser par Abigale pour certaines choses, peut-être car c’était une femme, peut-être car c’était une humaine, ça arrivait.