Se trouvant à la frontière entre trois pays, la forêt d’Aïra semble exister depuis toujours. S’étendant sur plusieurs centaines de kilomètres, il faudrait entre 3 et 8 jours de marche pour la traverser à pied si son voyage suit une ligne droite et n’est guère semé d'embûches. Terre neutre dans les conflits actuels et précédents, tout esprit avec un semblant de clairvoyance pensera à deux fois avant de s’y aventurer. S’en dégage une aura magique forte telle qu’on dit qu’elle a influencé la faune y vivant et que toutes sortes de choses inhabituelles y poussent. Les arbres y murmurent leurs pensées au vent qui la traverse. Aux petits aventuriers qui auraient tenté d’y mettre un pied, il leur semblait que les racines apparaissaient à chaque instant pour les faire trébucher. Cependant, il n’est pas impossible d’y trouver de petites tribus nomades, des âmes solitaires ou à la recherche d’un refuge loin de la technologie et de la barbarie de ce monde.

Bien qu’elle s’étende sur des centaines de kilomètres, il existe un chemin contournant la forêt au nord, longeant la mer et ses plages de sable. Evidemment, ceux qui désireraient passer par là devront prendre leur mal en patience. Il leur faudra quelques jours de plus pour arriver à leur destination mais la route est calme et les paysages impressionnants. Il faut dire qu’entre Teïder et Eïrn, elle n’est que peu fréquentée.

Empiétant sur les terres marécageuses de Teïder, on observe une nette transition dans le paysage vert de la forêt. La terre devient plus molle et humide, les bottes s’enfoncent de plus en plus profondément. D’un instant à l’autre, les racines des arbres se retrouvent noyées dans une eau boueuse. L’air est empli de moustiques, les couleurs tournent au kaki et au brun, la faune se peuple de rampants et d’écailles. Il devient difficile d’avancer sans se prendre les pieds dans quelque chose qui pourraient vous tuer par noyade, morsure ou infection. Aucun sentier clair n’existe dans cette partie de la forêt. Le moment le plus sûr pour tenter de s’y aventurer reste durant l’hiver où le froid glace les marais et la neige endort tout ce qui semble respirer d’une manière ou d’une autre.

Proche sans être en contact avec les premières fortifications, la végétation d’Aïra a pris racine sur les premiers reliefs de la chaîne montagneuse entourant l’empire d’Akkaton. Une cinquantaine de kilomètres environ la sépare de la forteresse indomptable. S’il existe une route au départ de cette dernière et traversant la forêt en direction d’Eïrn, il est rarement emprunté de tout ce qui serait trop impliqué dans la technologie. Si elle est un atout pour Akkaton en cas d’invasion teïderienne, elle reste grandement évitée par ceux-ci.

Si la majorité du territoire forestier s’étend sur Eïrn, cela n’implique pas qu’elle ait toutes les caractéristiques de la République. Certes, la partie la plus à l’ouest semble figée dans le temps, entre printemps et été, sans pouvoir jamais souffler. Preuve du pouvoir de la source, il faudra noter qu’elle semble moins présente que dans le reste d’Eïrn. C’est la partie la plus verte de la forêt. La majorité des communautés habitant dans cette dernière appartiennent à la république.