Cécilia n’ajouta rien au sujet de ses talents artistiques, mais glissera un sourire mêlant léger amusement et appréciation à la comtesse qui visiblement démontrait une très grande estime pour son art. Sans avoir l’air pour autant de la flatter spécialement ou du moins pas excessivement, ce qui démontrait une estime sincère pour son travail…

Après ce n’était pas non plus si étonnant… Même si tout autant appréciable, après tout malgré leur cynisme fréquent, beaucoup de puissants et riches des duchés aimaient sincèrement l’art. Et si, les obligations de la politique obligeaient souvent à se faire mécène, ils ne le faisaient pas uniquement par simple intérêt…

« Voyez cela comme une manière de remercier le bon travail de vos artisans si cela attire l’intérêt d’autres pour la joaillerie de vos terres. » Dira t-elle sinon simplement avec amusement à ce sujet, ne sous entendant pas que la comtesse lui offrirait cela par intérêt. Surtout que c’était la vampire qui l’avait demandé ! Mais après tout, un bon travail méritait d’être récompensé ! Quant au sujet de la liberté artistique...

« Oh, certains vous diront que suggérer un cadre à un artiste peut lui donner une voie à suivre qui peut l’inspirer pour s’y conformer. Après, il y a évidemment une différence entre donner quelques orientations et idées, et littéralement tout dicter dans les moindres détails à un peintre. Quoiqu’il en soit, j’apprécie pouvoir donner libre cours à mes idées pour ma part... » Ajoutera t-elle sinon sympathique à ce sujet et avec une douce réflexion. En effet, elle avait disons depuis longtemps dépassée le stade où elle ne pouvait se débrouiller par elle-même… Quant à son interlocutrice, celle-ci n’était pas trop une artiste ?

« Après il y a art et art comtesse. Avez vous déjà essayée l’écriture ? C’est différent de ce que je fais, mais tout aussi mélioratif et je gage que quelqu’un avec un esprit comme le votre pourrait sans doute esquisser de belles œuvres. » Répondra donc la vampiresse amicalement, ce du ton du conseil, avant de préciser avec amabilité… « Et puis l’avantage de l’écriture c’est que c’est que vous pouvez reprendre votre travail s’il ne vous convient pas. » Ce que permettait moins la peinture…

Pour le reste, elles arrivèrent donc à destination et à un de ces fameux élèves de chevaux de guerre. De biens belles, même si évidemment Cécilia avait vu bien plus excentrique, disons qu’elle savait apprécier à sa juste valeur la grâce et la puissance de ces étalons. Elle dira donc avec amabilité.

« En effet, ce sont de beaux destriers, bien nourris et dressés je suppose. Je me demande ce que vous donneriez sur une selle tiens comtesse, après tout vous devez dégager une certaine aura sise sur ce genre de montures. » Du moins sembla t-elle supposer que Pandora savait monter à cheval… Ce avant d’ajouter pensive.

« Le savoir faire de vos éleveurs est assez ancien je crois, datant de plusieurs siècles ? Dîtes-moi, quels types de chevaux sont élevés par ici, avez vous quelques destriers elfiques notamment ? » Après tout ce n’est pas comme si les duchéens étaient incapables d’élever ce genre de races, notamment car il y avait bien des elfes vivants en ces terres… Et puis, c’était l’une des plus réputées des races de chevaux avec les montures des nomades des contrées sauvages, même si pas la seule.

Remercier le bon travail de ses artisans… charmante attention s’il en est. Bien qu’elle ne doutait guère de leur talent, un peu de bouche à oreille pour le Comté d’Emeraude fournis par une prestigieuse artiste itinérante, elle n’allait sans doute pas cracher dessus. C’est donc dans un sourire aimable et une légère inclinaison de tête qu’elle répondit.

« Je vous remercie pour votre bienveillance à l’égard de mon Comté Dame Cassetti. J’espère que votre collier sera à la hauteur de vos espérances… »

Puis au sujet de la liberté des artistes, Pandora elle étant partisane de laisser leur talent et leur imagination s’exprimer, sourit aimablement .

«  Selon moi, un artiste n’est jamais meilleur pour exprimer son talent que quand il prend plaisir à laisser s’exprimer son art… qu’il laisse vagabonder son esprit et puise son inspiration de lui même guider par ses émotions et son ressenti vis à vis de son modèle. C’est là qu’il est le plus vivant. Que tout son talent s’exprime à travers son œuvre! Chercher à définir ce qu’a voulut exprimer l’artiste dans son œuvre est pour moi un jeu auquel j’adore m’adonner. Avait il de la colère à ce moment là… de l’amour…pourquoi à t’il choisit un cyan très pâle pour représenter le ciel d’une mer pourtant déchaînée alors que le gris aurait été peut être plus indiqué? Et pourtant le résultat et l’émotion sont bien là… il est parvenu à m’emmener dans son monde… et j’apprécie sa toile parce que ce qui en ressort me touche… »

Explique t’elle avec passion. Concernant sa suggestion, la Comtesse eut un léger rire. En effet elle n’avait jamais pensé à écrire. Mais la vampire avait raison sur un point. Cela relevait aussi de l’art. Pas comme elle l’entendait elle, certes qui préférait l’art visuel mais cela restait une idée .

«  J’écris essentiellement des livres de comptes Dame Cassetti. Cela n’a rien de passionnant… mais je note l’idée bien que je sois plus une passionnée d’art visuel. Les tableaux, les sculptures… »

Après tout peut être qu’elle essayerait un jour de s’adonner à l’écriture, si elle trouvait un sujet intéressant. Et quand elle lui demanda si elle savait monter des chevaux elle répondit.

« J’ai presque honte de vous le dire, mais je ne sais guère monter à cheval Dame Cassetti… toutefois il est vrai que je pourrais avoir belle prestance sur un fier destrier. Il faudra que je songe à apprendre cela . »

Admet elle souriante. Pour le reste d’autant qu’elle s’en souvenait Emeraldia avait toujours produit de fiers destriers de guerre. Mais elle était jeune. Alors répondre cela a quelqu’un qui avait connus le Comté bien avant sa propre naissance était légèrement audacieux, ce qui la fit sourire intérieurement.

« Je sais qu’Emeraldia élève des chevaux depuis fort longtemps en effet. De là à vous dire que cela existe depuis plusieurs siècles… vous devez le savoir bien mieux que moi… »

Répond la Comtesse avec un ton amusé.

« Nous élevons bien sur des destriers elfiques, mais aussi des Heïng. Bien qu’en grande partie ce sont surtout des destriers de guerre. Les deux premières races sont surtout réservée à des clients aisés il faut bien le dire. De même que nos pégases. Oh! Et nous produisons aussi quelques chevaux de courses! »

Énumère t’elle alors que le carrosse s’arrête finalement et que la porte de ce dernier s’ouvre. Un mercenaire tend alors la main galamment a Dame Cassetti pour l’aider à descendre…

Cécilia écouta avec attention les propos de la comtesse concernant l’art et la liberté des artistes, tout en affichant un sourire appréciateur qui s’affina légèrement au fur et à mesure des propos des Pandora. Ce jusqu’à ce que la vampire finisse par dire avec une certaine estime.

« Si, et ce n’est pas le cas, j’avais encore doutée de votre goût pour l’art, vous venez d’achever tout possible doute à ce sujet dame Pandora. Ce n’est que mon opinion, mais la sensibilité artistique et le raffinement sont de grandes qualités pour diriger et vous les avez décidément. » Un bon point pour elle, qu’elle ne pouvait que remarquer. Décidément cette comtesse lui plaisait bien finira t-elle par se dire, après tout ce n’est pas tout le monde qui pouvait développer une réflexion aussi approfondie à ce sujet. Cela et avec une sincérité véritable…

« Gardez mon conseil pour l’écriture en tête, sinon vous trouverez peut-être quelque chose qui pourrait vous inspirer concernant tel art ou tel autre. Si tel est le cas, je serais ravie de vous donner des conseils ou au moins, de voir ce que vous concevriez. » Ajoutera t-elle sinon tout aussi sincère et bienveillant au sujet d’un art que pourrait pratiquer la comtesse, ce avant de reprendre appréciative.

« Il est vrai que vous avez déjà beaucoup de talents, moi non plus je ne suis pas une grande cavalière sinon… Même si j’avouerai que ça ne me déplairait pas forcément, comme devenir invocatrice, mais j’ai déjà tant à faire. » Glisserait-elle sinon, en se disant que glisser qu’elle aussi avait des projets en tête et des buts à atteindre, montrerait qu’elle était empathique et compréhensive à ce sujet. Et pas juste quelqu’un qui donnait l’impression de réussir tout ce qu’elle accomplissait, même si évidemment elle accomplissait pas mal...

« Je crois que la tradition d’élevage de vos terres est plus ancienne que la race humaine, l’empire elfique d’or avait déjà quelques élevages par ici, après les choses ont bien changées depuis le temps. Et, je ne suis pas aussi ancienne que l’empire des elfes si c’est ce que vous demandez... » Ajouterait -elle enfin pensive, puis avec humour sur son âge certes grand, mais pas non plus antédiluvien ! Puis elle reprendrait amusé alors que la carosse s’arrêtaient et qu’elles descendaient sans doute… Ce pendant que ses deux suivants silencieux observaient les environs.

« Il est d’ailleurs fort dommage que je ne sois pas une cavalière car j’aurais été curieuse de chevaucher l’un des destriers élevés en vos terres, mais peut-être un jour ? » Sur ce, elle suivrait donc la comtesse qui menait après tout la marche et le mouvement. Une comtesse qui se ferait sans doute une joie de lui faire profiter des alentours, ce pendant que Cécilia observait avec attention et curiosité.

Voilà que l’on entrait dans des réflexions philosophiques à présent au sujet de l’art et de la sensibilité. Tout cela n’était pas pour déplaire à la Comtesse bien au contraire. Celle ci se fendit donc d’un petit sourire reconnaissant à l’égard de la Grande artiste avant de répondre humblement.

« Vous m’honorez Dame Cassetti. Quant à la sensibilité artistique et le raffinement, j’aurais tendance qu’un peuple vivant dans un lieu des plus plaisant sera plus heureux, malgré des conditions de vie pouvant s’avérer difficiles… malheureusement, je pense que cela ne suffit guère. Même si j’aimerais que cela soit le cas… il faut parfois être en mesure d’imposer une discipline farouche et brutale pour garder le respect de la population. Ou faire des exemples pour rappeler aux plus audacieux que si la Comtesse d’Emeraude est une femme bienveillante, elle n’en reste pas moins une Archimage puissante et est loin d’être la faible femme qu’elle laisse apparaître derrière son aimable sourire lorsque tout va bien…

Car si une certaine diplomatie et une certaine sensibilité était nécessaire dans les Duchés. Le plus souvent d’ailleurs. Il fallait aussi savoir de temps à autres montrer que notre Comté ou Duché n’était pas qu’un faible territoire aisément prenable par le premier venu! Elle hocha ensuite la tête à la proposition de l’artiste non sans un sourire sincère.

« Et vos conseils dans ce domaine seront plus que bienvenues. Avoir la chance d’en profiter sera pour moi un nouvel honneur! Je m’y attèlerai peut être lors de mon prochain long voyage. Puis je vous ferai transmettre mes premières ébauches si vous le souhaitez afin de pouvoir juger de façon factuelle du fossé qui me sépare d’une artiste. »

Rit elle humblement. Mais après tout elle était sans doute consciente que l’on ne s’improvisait pas artiste comme cela en se levant un beau matin. Cela demandait travail, rigueur autant que discipline. Elle écarquilla les yeux ensuite en apprenant qu’elle souhaitait devenir invocatrice. Voilà qu’elles se trouvaient un nouveau point commun! Car pour Pandora aussi c’était une magie qui avait éveillée son intérêt!

« Et bien ça alors?! Moi aussi c’est une magie qui m’intéresse au plus haut point! Que j’aimerais beaucoup travailler aussi. Bien que je ne connaisse guère d’invocateurs de renom pour le moment. Quoiqu’il en soit ou cela le sera donné d’apprendre cette magie d’invocations, je ne manquerai pas de m’y pencher sérieusement ! »

Explique t’elle d’un ton enthousiasme avant d’écouter un peu à nouveau l’histoire de son Comté au sujet de l’élevage. Un léger rire cristallin perça ses lèvres qu’elle couvre avec bienséance du dos de sa main.

« L’on ne demande jamais l’âge d’une Dame. Alors même si je sais que vous êtes beaucoup plus âgée que moi, bien que je souhaites avoir les mêmes traits magnifiques que les vôtre si je devais atteindre un jour votre âge, je ne souhaite guère non plus chercher à le deviner.

Dit elle d’un ton léger après être descendue du carrosse derrière l’artiste aidée cela va de soit par la main d’un de ses mercenaires. Il se trouvaient donc devant la grande porte de chêne massif de la ville d’Emeraldia. Une ville des plus animées mais à la population semblant peut être un peu plus rurale que Le Havre d’Emeraude de ce que l’on pouvait en voir. L’invitant donc d’un geste élégant de la main à la suivre, ses Néméïdes marchants au pas à côté d’elle sous les regards de quelques badauds qui la saluaient bien bas alors qu’elles marchaient toutes deux elle répondit enfin à la vampire.

« Je vous aurais offert un tour sur le dos d’une de nos meilleures montures avec plaisir Dame Cassetti. Seulement je serais peinée que vous vous blessiez en tombant si vous n’êtes guère une cavalière assez expérimentée pour cela.

Puis une idée lui vint. Idée qu’elle proposa de façon courtoise.

« Toutefois, si votre souhait est d’apprendre à monter, je ne peux donner l’ordre que nos meilleurs experts vous aide à cela. Ainsi vous pourrez apprendre des meilleurs.

Et enfin, alors qu’elles passaient la grande porte, un homme à cheval arrivait au galop sur un fier destrier elfique justement. Un cheval à la robe blanche immaculée accompagné d’une escorte. Plutôt jeune et beau garçon, qui descendit de cheval promptement avant de poser genou à terre et de baisser la tête vers le sol sous le regard de la Comtesse.


 « Comtesse Rosamonde… c’est un honneur de vous voir ici à Emeraldia. »

« Baron Eighfield…relevez vous… »

Une fois debout la Comtesse reprit.

« Je suppose que vous connaissez déjà Dame Cassetti qui m’accompagne? »

Son regard dévia alors sur la magnifique artiste et resta un peu comme figé un instant. Ou troublé peut être.

 « Bien malheureusement je… n’ai pas eu un tel honneur… jamais je n’aurais pu oublier un visage à la beauté si… envoûtante… »

Répond t’il toujours un peu troublé avant que la Comtesse ne claque des doigts pour le ramener à la réalité avec un claquement de langue autoritaire.

« Nous sommes ici pour visiter vos élevages de chevaux Baron Eighfield! »

« Humm… fort… fort bien Comtesse Rosamonde… il est dommage que je n’ai guère été prévenu de votre arrivée. J’aurais pu vous faire préparer un défilé de nos meilleurs bêtes. Cela vous aurait évité un voyage au travers les contrées d’Emeraldia… ou bien encore aurais je pu organiser une course ici même afin que vous puissiez juger de la qualité de nos cavaliers autant que de nos montures… »

Répond t’il un peu gêné visiblement.

La vampire n’avait pas spécialement d’avis à donner sur une approche sévère de la gouvernance, qui pouvait être efficace en soit, elle supposait juste que tant que la comtesse ne versait pas dans la tyrannie ça irait pour elle, après tout dans les duchés il valait mieux ne pas non plus être un tyran, au risque de multiplier les comploteurs et soutiens de ces derniers. Cela et puis Cécilia n’était guère formée en gouvernance, par contre elle avait des choses à dire sur les arts...

« Je ne saurais pas répondre à la question de comment l’on assure le bonheur d’un peuple, pour ma part je considère être satisfaite de mon existence, même si je ne saurais dire si je suis heureuse pour autant, mais je pense que l’art est la démonstration d’une société qui va bien. Après tout on ne produit de l’art que quand une civilisation n’a pas que la simple survie en tête, mais qu’elle peut se permettre de consacrer des ressources à créer la beauté. Une société raffinée et artistiquement développée me paraît donc à la fois montrer une bonne image d’elle, mais aussi augurer à première vue que qui la dirige est un gouverneur compétent et éclairé. Sauf s’il sacrifie les besoins de ses sujets à l’art je suppose. »

Cela sous entendait qu’elle avait déjà vu ce genre de chose, quelqu’un sacrifiant le bien être de ses sujets à l’art. Après dans les duchés le bien être de la population n’était pas forcément quelque chose d’important pour tout le monde, mais disons qu’il y avait une différence entre la laisser vivre, et faire des sacrifices en ce sens…

« Quoiqu’il en soit, ce sera avec plaisir que je lirai vos ébauches, certes je suis fort nomade, mais je connais quelques messagers qui sauront me retrouver et me faire part de vos progrès. Je tiens néanmoins à vous prévenir, je suis une tutrice très sévère, mais ce ne sera que dans l’optique de vous aider à vous améliorer... » Précisera t-elle sinon aimablement, mais avec une dose de prudence, augurant qu’en effet elle ne devait pas être du genre à donner des compliments fréquemment quand elle encadrait le travail de quelqu’un.

Pour le reste, ce fut une amusante surprise d’apprendre que la comtesse aussi visait à devenir une invocatrice à terme. Elle glisserait alors avec complicité. « Je ne doute pas que quelqu’un de votre ressource sera tout à fait capable de trouver un professeur compétent pour vous apprendre l’art invocatoire. Au pire, si je venais à prendre un peu d’avance, je pourrais vous enseigner certaines bases je suppose... » Ce qui démontrait sans doute qu’elle devait apprécier assez la dame pour ainsi proposer cela spontanément…

« Disons que passer un certain stade, l’âge devient plus un concept qu’un fait, mais je suis sûr que conserver une certaine grâce malgré l’âge sera tout à fait possible pour vous. » Ajoutera t-elle sinon un peu amusée au sujet de l’âge. Puis le carrosse descendrait.

Cécilia descendrait donc du carrosse avec de l’aide et une grande élégance, ce avant de suivre le mouvement alors que ses deux fidèles gardes du corps restaient non loin et donnaient l’impression d’une certaine dangerosité, même si ainsi revêtus d’une lourde armure on ne voyait rien de leur nature mort vivante.

« C’est une proposition fort aimable, peut-être pas tout de suite néanmoins, j’ai tant à faire, mais je me tournerai vers vos meilleurs cavaliers si je trouve le temps et la motivation nécessaire à cela. Il faut déjà trouver le temps pour la pratique de l’invocation après tout. » Glissera sinon la vampire avec un brin d’humour, puis le fameux baron des environs arriva…

Un baron qui visiblement était assez jeune et un peu soumit à la comtesse, du moins assez pour mettre genoux à terre devant elle… Et qui fut aussi assez rapidement hypnotiser par la vampire. Spectacle guère inhabituelle pour elle qui l’amusa, ce alors qu’elle le saluerait évidemment avec politesse et en s'inclinant légèrement. « Salutations à vous baron, c’est un plaisir. » Puis ensuite, quand le baron fut un peu gêné, car prit à l’improviste, elle glisserait avec intérêt.

« Oh au contraire ce n’est pas un mal, après tout vos élevages doivent êtres forts intéressants en eux-mêmes, et si jamais vous aviez peur que je sois indisposée par l’odeur, je suis chirurgienne, j’ai vu et sentit pire. » Achèverait-elle avec humour, avant de reprendre avec élégant sourire. « Je suppose d'ailleurs que vous sauriez nous présenter sous leur meilleur jour ces magnifiques élevages cher baron, si cela vous convient de nous offrir une petite visite de votre baronnie évidemment. »

« Voilà qui est amusant… j’ai une vision légèrement différente, mais peut être est ce parce que je dirige un comté et que cela me force à être plus… factuelle? »

Répond t’elle dans un premier temps de façon courtoise avant d’enchaîner pour compléter sa réponse .

« Lorsque vous vous adonnez à l’art. Pensez vous à autre chose? Ou êtes vous totalement concentrée sur d’éventuels problèmes que vous pourriez avoir? Selon moi un artiste concentré sur son travail est totalement détendu. Dans son monde qu’est l’art… ce faisant, les problèmes disparaissent un temps… c’est une première chose. Ensuite, habiter dans une ville aux habitations et décorée artistiquement agit sur l’humeur de la population. Elle est bien plus encline à être heureuse que dans un bouge ressemblant à un coupe gorge n’est ce pas? »

Sourit elle. C’était en effet beaucoup plus factuel et stratégique, même si son amour de l’art y était forcément pour quelque chose bien sûr .

« Mais ceci mis à part, je pense pouvoir affirmer que mon peuple est plutôt content de sa situation… il y’a bien pire comme endroit pour vivre que le Comté d’Emeraude! »

Rit elle ensuite. Quand vint le sujet de l’écriture et qu’elle lui dit qu’elle était exigeante, Pandora sourit à nouveau. Elle même était exigeante dans son travail. Alors avoir un mentor aussi exigeant qu’elle pouvait l’être pour elle même, ne la gênait pas outre mesure.

« Je suis moi même très exigeante avec moi même. Ou avec ceux à qui j’enseigne si je dois enseigner. Car je ne supporte rien de moins que l’excellence Dame Cassetti. Ne vous en faites donc pas. Je saurais accepter vos critiques constructives dans le but de m’améliorer dans le domaine de l’art. »

Et avoir Cécilia Cassetti comme mentor n’était pas donné à tout le monde. Ça plus le fait que Pandora soit totalement amoureuse de son art, suffisait à accepter ce grand honneur qu’elle lui faisait! Et dans sa grande clémence, elle lui proposait même de l’aider concernant la magie d’invocation, s’il advenait qu’elle avance plus vite qu’elle dans ce domaine. La Comtesse avait tout de même un léger esprit de compétition, mais ne refuserait guère une opportunité pareille… les invocateurs, pour le moment elle n’en avait pas trouvé. Alors avoir la possibilité d’en avoir une personne un peu plus avancée sous la main en plus d’apprécier la personne autant que de lui permettre de la recevoir plus souvent au Comté, était une belle option.

« Et bien à nouveau, je vous remercie de votre bienveillance… ce qui sera valable pour vous aussi bien entendu s’il advenait que la situation soit inversée… »

Elle rit ensuite au sujet de l’âge. Il y avait un monde entre l’éternité et la mortalité. Une sorte de fossé qui faisait que les immortels savaient prendre le temps de « non-vivre » quand les vivants courraient toujours après le savoir pour certains ou la gloire pour d’autres, car leur temps sur Orzian était des plus limité notamment pour les humains.

« Je dois reconnaître qu’en tant qu’humain mortel, l’on a tendance à… courir après tout ce que l’on peut apprendre ou gagner le plus vite possible… je m’en aperçois à votre contact… les immortels sont plus… comment dire… sereins quant à l’apprentissage. Ils ont bien plus de temps…

Ce qui était finalement d’une logique implacable et la Vampire au fil des siècles avait sans doute changer de façon de penser et voir les choses… le Baron sourit ensuite et incline doucement la tête et le buste de façon tout à fait élégante aux mots de l’Artiste.

« Je suis votre obligé Ma Dame. Et aux ordres de la Comtesse Rosamonde… si vous désirez visiter l’élevage, alors je vous ferai visiter l’élevage… »

Répond t’il très poliment non sans un regard légèrement suspicieux vis à vis des ombres qui l’accompagnaient mais ne disant rien si la comtesse les tolérait. D’un geste élégant de la main, il invita donc ses dames à le suivre. Ils traversèrent donc la ville calmement, les gens saluant autant le Baron que la Comtesse et son invitée de marque, légèrement anxieux quant aux Néméïdes et aux ombres qui les accompagnaient toutefois… le premier arrêt fût dans les écuries d’Emeraldia. De vastes écuries où étaient parqués de magnifiques chevaux de guerre dans des box. Puissant, les muscles saillants, de différentes robes et fort bien entretenus visiblement.

« Ici ce sont les écuries militaires d’Emeraldia… ces montures sont capables de piétiner nos ennemis. A la fois puissantes et rapides, elles peuvent supporter de lourdes charges et emmener nos guerriers en armures lourdes. »

Explique t’il en flattant l’encolure d’un des chevaux. L’odeur était bien sur celle des écuries mais néanmoins le lieu était « propre » pour un lieu comme celui ci. La suite de la visite mena le Baron et ses invitées à l’extérieur de la ville vers un très grand pré. Le Baron siffla bruyamment et bientôt de magnifiques coursiers elfique que l’on pouvait voir au loin pour le moment, commencèrent à accourir vers eux comme une vague blanche qui se rapprochait rapidement en hennissant. Un spectacle des plus magnifiques à voir et observer… pendant qu’ils arrivaient, le Baron se tourna vers ces Dames.

« L’une de vous voudrait elle monter un de ces magnifiques coursiers? »

Leur demanda t’il. Ce que la Comtesse déclina poliment.

« Oh je ne suis guère en mesure de monter une telle beauté Baron Eighfield… »

« Comtesse… si vous le souhaitez vous pouvez au moins vous asseoir dessus et marcher au pas? Je tiendrai les rênes et vous ferai continuer la visite? Il en va de même pour vous Dame Cassetti si tel est votre souhait? »

Proposa t’il ensuite à l’artiste avec un sourire charmeur.

« C’est pour cela que le mécenat existe, enfin pas que pour cela, que les artistes puissent s’adonner à leur art sans que leur esprit soit empoisonné par des problèmes financiers divers. » Glissera Cécilia amusée pour appuyer en partie les propos de la comtesse, ce avant d’ajouter avec une délicieuse cordialité. « Et je suis d’accord sur le fait qu’en effet tout le monde préfère habiter dans un endroit charmant, même si chacun aura sa vision de la chose. Par exemple les Akkatoniens peuvent trouver sublimes de grandes structures de béton ou acier, là où des Ikhyldiens trouveraient cela laid. Après, c’est un exemple extrême... » Ce avant d’ajouter avec un léger humour à l’égard de la comtesse. Qui sans doute à raison considérait que la situation de son comté était assez agréable pour ses sujets...

« Oui, il y a toujours pire de toute manière, il suffit d’aller au Nord  pour avoir un exemple avec Teïder. Quoique, peut-être ce pays n’est-il pas déplaisant à vivre pour le roi de Teïder et sa famille... »

Pour le reste, ça ne l’étonnait pas vraiment que la comtesse ne soit pas dérangée par l’idée d’une mentor aux tendances exigeantes, après tout Pandora avait l’air du genre de dame à peu apprécier la médiocrité, aussi bien chez elle-même, que chez les autres. Elle répondit donc avec une certaine satisfaction amicale...

« Bien, dans ce cas si un jour vous désirez vous mettre à l’écrit et avoir quelqu’un pour critiquer ce que vous rédigez, cela me va tout à fait, ce n’est pas comme si ça allait changer mes habitudes. » Après tout, ce ne serait pas la première artiste en herbe ou confirmée, qu’elle aiderait ainsi. Elle se rappelait notamment avoir aidée pas mal de poètes ou écrivains divers à s’améliorer et entretenait donc une assez riche correspondance à ce sujet.

« Je m’en souviendrai dans ce cas. » Accordera t-elle sinon avec grâce, quant Pandora dira qu’elle serait disposée à aider Cécilia sinon, si jamais c’était la comtesse qui prenait de l’avance dans la magie invocatrice, ce qui ne dérangerait guère la vampire. Qui ensuite glissera avec un léger amusement à Pandora concernant le sujet d’une longue ou courte vie...

« Peut-être qu’à terme, vous commencerez à envisager les choses comme moi. » Du moins telle était une possibilité souvent accordée aux nécromanciens après tout… Surtout que Cécilia n’entretenait aucun tabou à l’idée qu’un mortel de sa connaissance se vampirise ou devienne une ombre. Au contraire, elle serait même plutôt du genre à l’encourager…

Pour le reste et par la suite, Cécilia répondrait aimablement au baron quand celui-ci acceptera de lui faire visiter l’élevage. « Je vous en suis gréé. »

Et elle suivrait donc le mouvement, pendant que ses deux gardes du corps totalement armurés et donc difficiles à distinguer de vivants ordinaires la suivraient à bon rythme. En vérité ils n’étaient probablement pas du genre à inquiéter une population duchéenne lambda, qui sans doute été habituée à quelques excentricités diverses, donc ils ne faisaient pas spécialement attention à la population alentours, mais semblaient observer les lieux tout en se préparant à protéger leur maîtresse si nécessaire. Maîtresse qui aura rapidement la chance de contempler de spacieuses écuries, et bien entendu la vampire ne semblait guère intimidée par l’odeur locale...

« Ce sont de sublimes destriers, je ne m’y connais que peu en équitation, mais je devine un élevage efficace et un bon entraînement. Je comprend la réputation des destriers originaires de votre baronnie... » Puis, ils sortirent du bâtiment et allèrent dans un grand pré ou le parent eut la bonne idée d’appeller quelques destriers qui approchèrent, ce avant de proposer aux deux dames de monter l’un d’entre-eux…

« Eh bien, j’aurais déclinée si vous n’aviez pas fait la proposition de m’aider concernant la monte d’un de ces magnifiques destriers, j’accepte donc volontiers votre proposition baron. » Répondra alors Cécilia aimablement et avec un agréable sourire où elle jouait volontiers en partie de sa charme naturel. Il faut dire, c’était une de ses nombreuses manières d’obtenir ce qu’elle voulait en société…

Et elle attendrait donc de voir si Pandora acceptait finalement et dans tous les cas, aussi de tester la monte d’une de ces sublimes montures.

« Il est vrai qu’en un lieu à la population aussi hétéroclite que les Duchés du Sud, il n’est guère aisé de satisfaire tout le monde en terme d’architecture. »

Admet volontiers la Comtesse.

« Mais la richesse de cette population fait aussi la richesse de l’art du Comté d’Emeraude. Chacun a sa propre sensibilité quant à l’art. Ses propres goûts si j’ose dire… mais quand une œuvre d’art est réussie, elle ne déplaît à personne. Tout le monde y trouve ce petit quelque chose de beau, intéressant dans la conception, dans le choix des couleurs, des formes… enfin ce n’est là que mon avis personnel… m’a sensibilité va plus à l’art elfique pour ma part par exemple, mais je ne suis jamais fermée à découvrir certaines œuvres d’autres races. »

Ajoute t’elle ensuite pour développer sa pensée. Quant à Teïder qui était un sujet assez sensible, elle eut une légère grimace. Elle ne connaissait pas cette nation. Du moins pas de l’intérieur. Mais ce qu’elle en savait lui suffisait bien à ne pas avoir envie de s’y rendre même juste à des fins commerciales ou diplomatiques.

« Le respect de la gente féminine a Teïder n’est pas quelque chose d’ancrer dans les mœurs de ce que j’en sais. Quand dans ce Comté, l’égalité des sexes est prônée. C’est quelque chose auquel je tiens tout particulièrement et de fait, ces barbares Teïderiens ne m’intrigue guère. Je ne souhaite rien avoir à faire avec eux. »

Sa réponse vis à vis de l’artiste bien que factuelle, fut néanmoins tout à fait aimable. Elle acquiesce ensuite avec un sourire.

« Fort bien. En ce cas permettez moi de vous remercier par avance pour mes retour que vous me ferez. »

Dit elle concernant ses écrits. Écrits qu’elle s’appliquerait à faire avec beaucoup de soin, afin de ne pas passer pour une élève médiocre non plus, bien qu’elle sache qu’elle devrait sans doute faire face à des critiques parfois cinglantes sans doute. Elle avait accepté cet état de fait et n’en tiendrait pas rigueur à Cécilia. Au sujet d’envisager une Vampirisation elle sourit aimablement.

« Oh j’y viendrai à terme Dame Cassetti. Je le sais déjà. La question est, quand est ce que j’y viendrai. Pour le moment je ne suis guère prête à sauter le pas. Je veux encore profiter un peu de certains plaisirs culinaires qui ne seront plus d’actualité une fois que j’aurais choisis de sauter le pas. Enfin… sans vouloir vous offenser bien entendu… »

Elle se disait que depuis le temps, l’artiste devait avoir oublié de certains aliments pourtant si bon et appétant… ce genre de petits plaisirs d’un bon repas partagé. Le fait de boire du sang était assez difficile à imaginer pour Pandora à l’heure actuelle…

Le Baron inclina poliment la tête lorsque l’artiste félicita leurs compétences d’élevage de chevaux avec un léger sourire.

« Vous ne trouverez pas de meilleurs chevaux de guerre dans les Duchés Ma Dame je puis vous l’assurer. Nos montures sont ce qui se fait de mieux depuis des générations d’éleveurs! »

Peut être exagérait il, mais à Emeraldia l’élevage était une grande fierté et la qualité des chevaux produits était une chose des plus importante à leurs yeux. Il mis ensuite ses mains en « chaise » afin que Cécilia y pose son pied pour pouvoir monter sur le coursier elfique. Un magnifique cheval d’un blanc parfait.

« Bien Ma Dame… de votre main gauche, vous allez attraper sa crinière… ne vous inquiétez guère vous ne lui ferez aucun mal. De l’autre main vous allez la poser sur son dos et pousser sur votre jambe pour prendre appui et monter... »

Explique t’il calmement attendant qu’elle exécute.

« Asaod est une monture parfaitement dressée et calme ne vous en faite pas… »

Ajoute t’il avant de se tourner vers la Comtesse.

 « Je peux vous proposer de monter Asulas Comtesse si vous le souhaitez… ne vous en faites pas, vous ne risquez absolument pas de tomber je vais les faire marcher au pas… »

Avec un sourire il se mit à côté d’un autre destrier à la robe noire celui ci et fit de même avec ses mains. La Comtesse après une légère hésitation sourit.

« Oh et puis après tout… pourquoi ne pas essayer? »

Elle monta donc sur le cheval à son tour et le Baron attrapa les brides des deux montures et commença à marcher au pas.

« Il faut serrer vos jambes contre lui et bien tenir les rênes. Ne tirez pas dessus et ne les agitez pas ou ils se cabreront et partiront au grand galop.. »

Après cette petite explication, ils marchèrent tranquillement vers les montagnes pendant que les femmes pourront admirer les paysages variés qu’offre Emeraldia. Une fois arrivés entre deux montagnes elles purent voir une horde de pégases dans le ciel faisant de grand cercles tels des oiseaux de proies alors que le Baron siffla dans ses doigts pour les faire atterrir près d’eux. De magnifiques chevaux ailés dans les tons blancs et gris.

« Et voici quelques uns de nos magnifiques pégases Mesdames… »

Annonça t’il fièrement.

« L’art est une création subjective qui dépasse souvent ceux la produisant, il est toujours amusant d’entendre des experts ou passionnés trouvant des significations dans vos peintures ou créations que vous n’aviez même pas imaginé, ce sans que cela soit faux pour autant... Je comprend donc ce que vous voulez dire et je confirmé qu’en effet chacun peut y trouver sa part. » Glissera Cécilia amusée à cette idée et appréciative, ce avant de sembler pensive aux paroles de la comtesse au sujet de leur voisin nordique.

Elle n’avait pas une opinion très exotique concernant Teïder, même si elle pensait que le sexisme n’était sans doute pas le pire de leurs méfaits entre leurs tendances génocidaires et leur haine crasse des étrangers. Quoiqu’il en soit, elle se contentera ensuite de dire avec amusement.

« De toute manière, ce n’est pas comme si les Duchés comptaient les laisser réimposer leurs dogmes ici. S’il y a bien une chose que nous savons accomplir ensemble, c’est bien nous protéger des invasions extérieures après tout. » Une tradition en effet très duchéenne…

Pour le reste, elles furent donc d’accord sur le fait que Cécilia se tiendrait à disposition de la comtesse si jamais celle-ci se trouvait plus ou moins une vocations d’écrivaine, ce avant de poursuivre avec plus ou moins de sérieux sur le sujet d’une potentielle immortalité future pour dame Pandora…

« Et encore vous avez décidées que ce serait le vampirisme, état qui ne vous prive pas de tous les plaisirs de la chair, même si la condition d’ombre aussi a ses avantages. Mais je peux vous garantir quoiqu'il en soit, que le moment venu, un mode de vie hédoniste reste fort envisageable ensuite. » Dira t-elle donc aimablement en se prenant en exemple…

Pour le reste, plus tard le baron fut assez fier de parler des chevaux élevés dans son comté. En effet Cécilia n’était pas certaine que ce soient les « meilleurs », mais sans doute devaient-ils êtres dans le haut du panier sans aucun doute. De toute façon c’était fort duchéen de vanter la qualité de ses produits, même si elle ne doutait pas que c’était mérité !

Quoiqu’il en soit, elle accepta donc la main tendue par le baron pour monter sur le sublime destrier, avant ensuite de suivre scrupuleusement les instructions du jeune humain. Une main sur la crinière, des gestes prudents et surtout, se réjouir de porter des gants car au moins le cheval ne sentirait pas une main froide sur lui…

« Je ne doute pas qu’avec un tel professeur je n’ai pas à m’en faire. » Glissera t-elle sinon amusée et légèrement malicieuse au jeune baron concernant le fait qu’elle n’avait pas à s’en faire concernant cette monture… Puis c’est avec amusement et curiosité qu’elle vit Pandora s’essayer à l’exercice aussi.

Et se débrouiller plus ou moins, comme elle, en tout cas il n’y eut pas d’accident et elles purent avancer, et autant contempler le paysage, que finir par arriver au niveau d’un troupeau de pégases. Cécilia commenterait alors appréciative en les voyant descendre.

« Ils sont majestueux, j’ai toujours considéré qu’il fallait un certain courage pour monter des créatures ailées, les erreurs des cavaliers sont plus dangereuses après tout, une fois dans les airs. » Des paroles sans doute très réalistes sur le fait qu’en effet, si ce n’était pas les débutants qui s’exerçaient à la monte de pégases ou griffons, ce n’était pas sans raison… Disons qu’une ruade de cheval pouvait être dangereuse, tomber du dos d’un griffon à 50 mètres d’altitude, était très probablement mortel ou une garantie de casser une bonne partie de ses os !

« Je suppose que ce genre de monture ailée est très appréciable dans un environnement montagneux, quand voler est plus aisé que juste galoper, je suppose qu’ils sont assez populaires en vos terres ? » Demandera t-elle sinon avec amusement à la comtesse et au baron. Après elle se doutait que vu le prix d’un pégase, ce n’était pas la première lame à vendre qui allait en acheter un, mais au minimum des cavaliers d’élites ayant les moyens, ou de petits marchands fort aisés...

Et puis, ce genre de montures volantes avaient aussi beaucoup d'intérêts au niveau civil !

« Mais c’est bien là tout le jeu Dame Cassetti! »

Rit la Comtesse.

« Chercher ce que souhaitait exprimer l’artiste à ce moment précis, qu’avait il en tête, de quelle humeur pouvait il bien être? Cela doit être aussi passionnant de créer une œuvre que de tenter de l’analyser! »

Ajoute t’elle avec passion. Car cela faisait partie de ses passes temps favoris. L’art faisait partie intégrante de sa vie depuis de nombreuses années et son « expertise » s’était affûtée au fils des ans ou plutôt son œil critique. Bien sûr tout cela était subjectif. Car chaque amateur d’art avait sa propre vision et ses propres ressentis. Ce qui donnait bien souvent des discussions enflammées quant à l’appréciation d’une œuvre entre plusieurs amateurs. La réflexion sur les Duchés ensuite lui tira un léger rire.

« Il est vrai que fédérer les Duchés en cas d’attaque de Teïder est la chose la plus simple qui soit! Au moins sur ce point là les discussions sont rapides et les décisions vites prises. »

Puis au sujet du Vampirisme elle sourit avant de répondre aimablement et sincèrement.

« Et bien disons que je suis assez satisfaite de ma condition physique… humaine… et le Vampirisme est ce qui me gardera le plus proche de cette condition. Le plus proche du vivant dans la non-vie en quelques sortes. C’est un sentiment assez difficile à exprimer, mais je suis sure que vous voyez de quoi je parle. »

Par la suite Pandora imita donc Cecilia afin de chevaucher un cheval noir tout aussi magnifique que le sien. Elle n’était pas des plus à l’aise il fallait bien le reconnaître. La peur de l’inconnue sans doute. Et peut être aussi un peu du fait que ses deux Néméïdes rôdants dans le coin pourraient effrayer les chevaux selon elle. Mais ils étaient en effet parfaitement entraînés car il ne semblèrent guère trop s’en soucier. Au compliment de l’Artiste le Baron qui de fait se retourna vers elle en marchant fut de nouveau légèrement troublé visiblement puisqu’il en perdit un peu ses mots.

 « Je… vous me flattez Dame Cassetti… et un si beau compliment venant d’une Dame aussi… envoûtante… me… euh… humm… me comble d’aise… »

Dit il en se détachant avec peine de sa contemplation afin de continuer à mener les chevaux par les brides, pendant que la Comtesse laisse coulisser un regard malicieux vers l’artiste. Et c’est d’ailleurs en se forçant à ne pas se retourner cette fois qu’il répondit aux paroles sommes toute pleines de bon sens de Cécilia.

« Il faut en effet une bonne dose de courage, beaucoup de talent et un léger grain de folie. »[/color]

Répond le Baron sur un ton amusé en soufflant du nez à la fin de sa phrase.

« Vu le relief du Comté d’Emeraude, une chute d’une monture volante est tout simplement mortelle en altitude. Aucune chance que le cavalier n’en réchappe… à la limite s’il chute en volant en rase motte près des montagnes, mais entre les lourdes blessures que cela lui occasionnerait et le froid mordant des montagnes, sa mort n’en sera sans doute que plus lente… »

Explique t’il ensuite doctement comme un professeur qui maîtrisait parfaitement son sujet.

« C’est d’ailleurs pour cela que les premières montes de destriers volants se font en plaine et à faible altitude. En cas de chute les secours ne tardent pas ainsi. »

A la question suivante en revanche il se retourne et son regard vient directement se poser sur la Comtesse avec un air interrogatif. Cette dernière acquiesce en silence le laissant répondre ce qu’il fut donc une fois autorisé.

« Et bien disons que les montures volantes sont en effets très utilisées au Comté et dans tout environnement montagneux d’ailleurs… et une grosse partie de notre armée est composée de ces fameuses montures… »

Alors qu’il termine sa phrase, il coule un nouveau regard vers la Comtesse qui le regarde de ses yeux émeraude. Visiblement, il avait bien fait de s’arrêter là dans son exposé militaire. Car la Comtesse n’aimait guère trop exposer ses forces militaires dans des conversations cordiales.

Cela n’avait guère étonné Cécilia que Pandora préfère devenir une vampire à terme, même si évidemment cela imposerait aussi une certaine dépendance au sang, mais en soit quand on était riche et puissant ce n’était pas dur d’en obtenir. Cécilia savait par exemple fort bien que beaucoup de duchéens seraient prêt à donner leur sang si on les payait, même si pour sa part elle en connaissait aussi certains qui lui confieraient le leur volontairement, mais ça c’était l’avantage d’être d’une grande splendeur…

Pour le reste, sur un cheval ce n’est pas que la dame nocturne était à l’aise et en vérité elle aurait été incapable de faire quoique ce soit sans l’aide ou les conseils du baron… Mais elle arriva en tout cas à donner le change, tout en s’amusant aussi du léger malaise qu’elle provoquait chez le jeune humain. Typique pensa t-elle alors amusée, elle n’aurait guère vu un duc réagir ainsi, mais un comte pouvait encore se le permettre sans doute !

« Oh n’allez pas me faire croire que l’on ne complimente pas souvent vos compétences en équitation. » Glissera t-elle donc amusée, ce avant de reprendre intéressée au sujet des montures volantes.

« Hum, comme quoi même quand on vit longtemps on a toujours à apprendre, mais pour votre part vous n’avez je suppose eu que peu de problèmes avec la monte de tels destriers ? Après tout j’imagine qu’on ne va pas laisser un baron ou son fils s’entraîner en solitaire dans les sommets. » Quoique c'était possible, mais ce serait tout de même une possibilité de provoquer de l'instabilité chez soi à faible frais dans ce cas !

« Ah, comme à Sarassi, il faut dire c’est un charme que je trouverai aux terres montagnarde par rapport à celles côtières, les montures volantes et leurs cavaliers y sont assez fréquents. » Ajoutera t-elle sinon cordiale, avant de reprendre en changeant de sujet.

« Et pour un cavalier comme vous, qu’est-ce qui importe le plus pour des novices comme moi et la comtesse ? Une bonne assise sur la monture, une bonne attitude ou bien une bonne relation avec le destrier ? » En somme, elle relançait aussi celui de l’apprentissage actuel, après tout quitte à essayer la chose, autant vraiment apprendre à savoir monter un cheval… Difficile de dire si après la vampiresse comptait approfondir cette compétence, mais pourquoi pas à terme ?

 « Et bien disons que… certains compliments touchent… plus que d’autres selon la personne qui les offrent? »

Répond le Baron sur un ton léger alors que la Comtesse ajoute en soufflant du nez.

« Notre cher Baron Eighfield est aussi bon cavalier que modeste. Il a déjà remporté par deux fois la grande course équestre d’Emeraldia. Il aime même meilleur cavalier qu’il est doué à l’épée et aux bouclier. Bien qu’il n’ait guère à rougir dans ces domaines non plus. »

Ceci étant dit, le Baron secoua la tête en souriant.

« Vous me faites trop d’honneurs Mes Dames… il est vrai que je fais disons partie des meilleurs cavaliers du Comté… et pour vous répondre Dame Cassetti, j’ai commencé à apprendre très jeune. Sur de simples montures d’abord. Les pégases ne sont venus que bien plus tard. Mon père tenait à ce que je sache autant élever les montures, que les monter et en prendre soin. C’est une longue tradition familiale voyez vous? Donc j’ai commencé comme tout le monde dira t’on. Mes premiers vols se sont effectués en rases mottes en plaines et les premières chutes m’ont laissés quelques côtes cassées… »

Explique t’il assez humblement d’ailleurs pour un Baron, avant d’acquiescer.

« Les montures volantes en effet sont magnifiques à voir évoluer dans les montagnes. En temps de guerre c’est un véritable ballet aérien. Bien que l’on préfère éviter de les voir à ce moment là pour d’évidentes raisons… cependant, spécialement pour vous mesdames, je peux demander a quelques mercenaires de vous exécuter quelques manœuvres aériennes sur pégases? Je leur dirais que la Comtesse souhaite se faire une idée de leurs compétences? »

Propose t’il avec un sourire amusé en s’imaginant dire aux mercenaires que la Comtesse en personne souhaitait juger de leurs aptitudes de monte. Voilà qui promettait un magnifique ballet… il se retourna ensuite à la question de Dame Cassetti et stoppa les montures avant de leur flatter l’encolure.

 « Il y’a plusieurs écoles à ce sujet. Mais pour moi, rien n’est plus important que de créer le lien avec sa monture. Après, il ne reste qu’à savoir lui parler… par exemple, si vous voulez que votre monture tourne à gauche, il vous suffit de tirer légèrement sur les rênes de votre main gauche tout en appliquant une légère pression de votre genou sur son flanc gauche. Mais si par exemple vous tirez sur votre main droite alors que votre genou gauche appui sur son flanc, il ne comprendra pas ce que vous voulez. A allure de marche, il risque juste de reculer un peu en secouant la tête. Mais si vous êtes à vive allure, il risque de se cabrer et de vous faire chuter. Toujours main et genou du même côté. Jamais main et genou opposé. Ce ne sont là que des bases de départ bien sûr et je pourrai si vous le souhaitez avec plaisir vous donner quelques cours particuliers… à vous aussi bien sûr Comtesse Rosamonde…

Se reprend t’il alors que son regard s’était un peu perdu dans celui de l’artiste un bref instant.

« Et hum… si… vous voulez essayer la marche, je lâche les brides et vous essayerez d’avancer par vous même et de faire un petit parcours? Mais guère plus, car ces destriers elfiques sont bien trop fougueux pour des cavalières novices. »

« Mes soupçons quant à vos talents en équitation s’avèrent donc confirmés. » Glissera la vampire amusée à ce sujet alors que le baron dû un peu développer suite à une réaction de la comtesse, ce avant d’ajouter de bonne humeur... « En tout cas c’est une chance que vous avez je suppose, bien peu d’êtres encore aujourd’hui peuvent avoir le plaisir de parcourir les cieux Orzanien avec aisance… Même si je suppose que pour vous à force c'est assez anodin ? » Après bien entendu, elle ne parlait pas des azuriens qui représentaient la seconde race la plus représentée de ces terres et qui savaient voler,  mais bon ils n’étaient pas non plus la race la plus nombreuse d’Orzian en général, il faut dire leur peuple était encore fort jeune…

« Hum, ce serait une bonne idée et je suppose qu’ils seraient d’autant plus motivés de faire de leur mieux pour s’attirer l’appréciation de dame Pandora. » Ajoutera t-elle sinon complice à la proposition du baron quant à un éventuel spectacle aérien, en lançant alors un regard amusée à la dame dirigeante, avant de préciser avec une petite dose de complicité. « En tout cas je serais pour si cela vous va à vous aussi dame Pandora, ce sont après tout vos troupes. » Puis suite à cela et après un temps de réflexions aux propos de l’humain, elle ajouterait pensivement. Ce en remarquant toujours avec amusement la fascination qu’elle provoquait chez le jeune humaine.

« En somme tout est une question de détails ? Comme en peinture où il suffit des fois d’un faux geste pour gâcher des heures travail, une seule fausse manœuvre pourrait vous faire tomber au sol à un moment critique. Après dans le cas de la peinture, il est possible de corriger quelques erreurs, mais faisons comme si je n’en avais jamais eu besoin, cela casserait certains mythes à mon sujet. » Conclurait-elle donc avec peu d’humour, ce avant de reprendre avec un certain sérieux quant à l’idée de manœuvrer elle-même la monture

« Je veux bien essayer, mais tenez vous prêt à m’aider si jamais ma monture panique ou s’énerve… Et quoiqu'il en soit, j'attend votre signal. » Ceci dit, elle se concentrera donc fermement sur l’exercice prochain.

Le Baron totalement sous le charme de l’artiste, comme beaucoup d’hommes sans doute, voyait là une occasion en or de placer une proposition des plus innocente.

« Oh et bien… disons que le fait d’être capable de voler sur le dos d’un pégase a de nombreux avantages pour gérer les affaires rapidement… mais cela mis à part, le paysage est magnifique. On ne s’en lasse jamais. Et cette sensation de liberté grisante lorsque l’on vole dans les cieux… a croire que l’on pourrait toucher le soleil… si vous le souhaitez Dame Cassetti je pourrais vous offrir votre premier baptême de l’air en pégase ou en gryffon?… »

L’offre était très subtile bien sûr et paraissait innocente. Mais la Comtesse elle, n’était pas dupe. Ce qui lui fit rétorquer dans un sourire.

« Une proposition pour le moins cavalière mon chéri Baron… bien que vous soyez un excellent cavalier, il faudrait veiller à ne pas confondre… »

 « Je… non non Comtesse Rosamonde! Ma démarche était tout à fait courtoise! »

Répond t’il vivement et un peu gêné aussi. Et le fait de rebondir sur le spectacle aérien était fort à propos finalement. Et si la Vampire souhaitait voir un ballet aérien de pégases alors la Comtesse y consentirait bien sûr. Elle tenait tout autant à se faire bien voir de sa nouvelle amie, qu’asseoir sa présence sur le territoire d’Emeraldia.

« Bien sûr Dame Cassetti. Je suis sûr que les mercenaires du Baron Eighfield nous offriront un spectacle enchanteur et à la hauteur de leur talent… »

Acquiesça t’elle non sans mettre une petite pression supplémentaire au dit Baron qui se retrouvait à devoir assumer ses propos et offrir un spectacle digne de ce nom à ces dames…mais alors que le Baron était un peu blême et pensif suite à la demande de l’artiste. Cette dernière avec sa plaisanterie sur la peinture le fit rire légèrement.

« Je suis sûr que vos peintures ont toujours été parfaites Dame Cassetti. D’ailleurs il n’en sera jamais autrement. »

Dit il d’un ton assuré mais avec un fin sourire mutin. Lui même était beaucoup tombé pour apprendre à monter correctement.

« Bien… Madame la Comtesse, Dame Cassetti… soyez les bienvenues à votre premier cours d’équitation… je vais lâcher les brides et vous serez seules à diriger vos montures ensuite. Mais n’ayez crainte, je les suivrais en marchant à côté. A présent, détendez vos épaules. Si vous manquez de confiance, vos montures le sentiront. Si vous avez des pensées négatives à leur égard, elles le sentiront aussi… à présent, pour avancer tenez simplement les rênes puis donnez un petit coups de vos deux talons contre son flanc. Deux si un ne suffit pas… gardez le dos bien droit, regardez où vous voulez aller et faites confiance à votre monture… »

Explique le Baron tout en reculant de quelques pas, alors que la Comtesse s’exécuta, concentrée. Et en effet la monture commencera à avancer au pas. Cela lui semblait facile pour le moment. Mais il est vrai que le Baron ne leur avait pas demandé de tourner encore…

« N’ayez pas peur. De toute façon si vous deviez tomber je suis prêt à vous rattraper. Avancez vers moi… doucement… voilà… »

Et les destriers elfiques étant des montures intelligentes, en prime elle suivaient le Baron.

Cela amusait Cécilia de voir un jeune baron assez charmé, lui faire une fort soudaine et intéressante proposition, il est vrai qu’elle avait rarement put profiter de telles expériences, donc pourquoi pas ? Bien entendu, elle ne manqua pas aussi de s’amuser de la réponse de la comtesse et ajouterait alors aimablement...

« Eh bien, j’y réfléchirais, mais la proposition est fort tentante, surtout qu’en effet ce serait une expérience nouvelle pour moi. » Elle n’était d’ailleurs pas dupe non plus, mais bon Cécilia était une libertine dans l’âme, donc si jamais ce jeune baron lui semblait assez agréable, pourquoi pas ?

Et elle mentait un peu sinon, car ce ne serait pas sa première fois sur le dos d’un pégase ou griffon, mais ça aurait réduit le charme de la chose pour le jeune homme si elle l’avait soulignée, alors autant s’en passer !

Néanmoins, elle consentit sinon à passer rapidement à autre chose, en disant ensuite avec un réel intérêt. Ce en ajoutant peut-être un peu en pressions sur les épaules du baron, quoique peut-être que cela le rassurerait au contraire ?

« Je suis certaine quoiqu’il en soit, que ce spectacle saura nous ravir, ne vous inquiétez pas. » Avant de reprendre amusée, quant au fait que ses peintures ont toujours été parfaite… Bien entendu elle avait compris que le baron faisait un peu d’humour.

« Il est vrai que je suis probablement né avec un pinceau à la main, et vous sur un cheval je suppose… Les mystères de la vie. »

Pour le reste, elles débutèrent donc rapidement un petit cours d’équitation… Cécilia espérait vraiment ne pas finir par terre de manière lamentable d’ailleurs, même si elle saurait se relever avec dignité, elle avait tendance à ne pas vouloir abîmer les vêtements précieux qu’elle portait. Mais qu’importe, au pire elle en rachèteraient ! Et puis c’était elle qui avait demandée un cours…

La vampire écoutera donc le baron attentivement et se demandant l’espace de quelques instants comment un cheval pouvait sentir la crainte ou tension de son cavalier… Quoique sans doute devaient-ils êtres plutôt malins à ce sujet à force de fréquenter des atamas. Puis, une fois qu’il eut terminée, elle suivrait donc ses instructions, en avançant calmement après avoir donné un coup de talon prudent à la monture, celle-ci s’exécuterait alors…

Et la dame qui regardera du coin de l’œil la comtesse qui avait l’air de savoir se débrouiller, se sentira un peu tendue mine de rien, même si elle fit de son mieux pour ne pas le faire ressentir… Disons juste, qu’elle n’avait pas l’habitude d’être installée sur le dos de quelque chose.

Puis, elle sentit sa monture qui s’arrêta soudainement, la dame essayerait alors de la faire avancer à nouveau, sans trop en faire, mais le cheval s’immobilisa tout simplement et se mit à brouter… Se disant amusée que visiblement il ne reconnaissait pas trop son autorité, elle demandera curieuse au baron.

« Ce destrier m’a l’ait fort nonchalant, comment suis-je censé faire dans un tel cas ? » Après tout, elle supposait qu’il fallait normalement le rappeler à l’ordre, mais disons qu’elle hésitait à faire preuve de fermeté, de peur que cela se retourne un peu contre elle...

« Et puis vous ne risquerez rien en montant devant moi. Mes bras vous éviteront une chute malheureuse… »

Argumente t’il avec un léger sourire. Il aurait aussi surtout la chance de gagner une certaine proximité avec la magnifique Vampire. De quoi le ravir si elle venait à accepter son offre. Puis au sujet de la démonstration de vol, il acquiesça non sans une légère nervosité.

« Et bien il vaudrait mieux que le spectacle soit à la hauteur des attentes de ces Dames… surtout de notre chère Comtesse. Nous allons évoluer sans filet si je puis dire.. »

Ce qui fut légèrement sourire la Comtesse d’ailleurs. Car le Baron savait qu’elle ne se satisfaisait guère de la médiocrité. Et que son apparente amabilité cachait aussi une certaine propension à punir lourdement ceux qui la décevaient. Il rit ensuite se détendant légèrement aux mots de Cécilia.

« Et bien je ne suis pas né dans une écurie mais j’ai appris à monter très jeune. J’ai vécu au milieu des chevaux toute ma courte existence… »

Car en plus d’être encore relativement jeune, il était humain. Ce qui en faisait pour l’artiste un bébé au final. Bien qu’il ne savait guère qu’elle âge elle pourrait avoir mais qu’il ne demanderait sûrement pas, car cela été des plus impolis. Ensuite ces Dames se concentrèrent toutes deux à exécuter les recommandations du Baron, ce dernier les regardant avec attention afin de déceler en amont un mauvais geste qui les ferait chuter au sol tout en reculant pour laisser avancer les chevaux. Il souriait légèrement de les voir ainsi légèrement malhabiles. La Comtesse avançait doucement de même que la Vampire. Mais finalement, les deux chevaux se mirent à brouter l’un à côté de l’autre. Une petite lueur d’amusement apparut alors dans le regard du jeune homme.

« Pour que votre monture avance sans s’arrêter, il faut constamment lui donner de léger coups de talons mesdames… là en l’occurrence vous allez d’abord légèrement agiter vos rênes pour qu’il relève la tête, puis lui dire: Allez! Ensuite vous donnerez un léger coup de talon ou deux. Il devrait repartir. Vous allez faire quelques mètres puis faire demi-tour. Madame la Comtesse fera un demi-tour sur sa gauche et vous sur votre droite Dame Cassetti. »

Ce qui si elle se débrouillaient bien devrait faire un demi-tour synchronisé et plutôt joli à voir.

« Et n’hésitez pas à parler a votre monture. Ne croyez pas qu’elles ne comprennent pas vos flatteries ou encouragements. Selon le ton de votre voix, elles sont en mesure de comprendre compliments,ordres ou réprimandes. »

Leur expliqua t’il de façon extrêmement bienveillante et patiente.

Cécilia se disait que le jeune baron n'avait décidément pas l'air intimidé par le fait d'être en face d'une vampire, car il avait probablement dû entendre parler d'elle, donc il devait aussi connaître sa nature. C'était une bonne chose et heureusement pas si rare dans les duchés, mais disons que certains avaient peur qu'elle s'amuse à boire leur sang notamment si jamais elle devenait intimide avec eux. Quoique, cela en excitait certains autres... En vérité, elle avait un peu connue de tout depuis le temps !

En tout cas elle avait lancée un sourire entendu au baron, signifiant qu’elle réfléchirait à sa proposition de balade aérienne. Par contre elle sembla un peu curieuse de le voir nerveux concernant le futur spectacle...

Elle doutait après tout qu’il se montre décevant, peut-être car il voulait faire honneur à sa réputation ? Difficile à dire, mais elle lui lança un léger sourire d’encouragement et un regard assez bienveillant. Le genre de légère mimique qui pouvait suffire à apaiser ou motiver, ou du moins donner l’impression qu’elle ne serait pas une critique trop dure au pire…

Pour le reste, elle glisserait amusée. « Vous avez dû les fréquenter bien plus que moi au cours de mon longue vie elfique dans ce cas. » Concernant le fait qu’il avait passé beaucoup de temps chez les bêtes et sans cacher qu’elle avait vécu longtemps… En même temps, si le fait qu’elle était vampire ne sautait pas tout de suite aux yeux, c’était une elfe d’apparence et les elfes vivaient fort longtemps… D’ailleurs c’était ironique selon les préjugés communs qu’un humain ait plus de proximité avec les animaux qu’un elfe, mais en vérité ce n’était pas si rare… Après tout, tous les elfes ne faisaient pas du domptage ou de l’équitation leur métier.

Pour le reste, au cours de la leçon improvisée que les deux dames eurent, on pouvait au moins dire que leurs chevaux ne paniquaient pas, même si visiblement ces derniers en faisaient un peu à leur tête… En tout cas, le baron saurait leur fournir quelques conseils et la vampire pensive, aviserait alors sa monture…

Puis elle agita les rênes, pas trop fortement pour éviter de paniquer le cheval, mais comme elle le fit trop timidement au début, elle dû s’y reprendre plusieurs fois… Puis quand le cheval relèvera enfin la tête, la vampire dirait un simple et convaincu « Allez ! » et la monture obéirait ! La vampire dirait alors « C’est bien. » d’un ton encourageant pour motiver le destrier, qui accéléra alors légèrement la cadence...

Souriant de voir que cela fonctionnait, arrivera par contre bien vite le moment où il fallut tourner, du moins bien vite aux yeux de Cécilia…

Celle-ci s’exécuterait donc et, craignant un instant que la monture fasse n’importe quoi, elle manqua de légèrement soupirer de voir qu’elle fut obéit… Après, elle supposait que comme c’était une manœuvre de débutant, ça allait à peu près. Elle glisserait alors amusée à Pandora.

« Ce n’est pas désagréable, même si je doute pouvoir monter un de ses jours sur le dos d’un griffon, ou alors il faudra que vous sortiez ces fameux filets de sécurité... » Elle lancerait alors un regard entendu au baron, lui faisant se dire qu’en effet de tels filets devaient êtres bien utiles pour s’entraîner à la monte de créatures volantes, surtout s’ils étaient bien solides...

Le Baron eut un regard reconnaissant envers la Vampire et sa mimique d’encouragement. Bien vite remplacé par une mine un peu plus attendrie devant sa grande beauté. Il suffisait qu’elle le regarde et il perdait ses moyens. C’était dans un sens agaçant pour le Baron et à la fois… et bien il lui était difficile de détacher son regard d’elle. C’est finalement sa réponse qui le sortit de sa pseudo torpeur contemplative.

« Oh! Euh… oui certes. Pour tout vous dire j’ai sans doute passer plus de temps aux écuries que dans le fort d’Emeraldia! »

Plaisante t’il. Bien sûr du côté de la Vampire aux traits si jeunes, il lui était difficile d’estimer un âge quelconque. Elle pouvait avoir trente ans comme elle pouvait en avoir mille. Mais vu sa réponse, elle n’avait sans doute pas trente ans… la Comtesse quant à elle souriait discrètement de cette conversation amicale entre son vassal et l’artiste renommée. Après tout le calcul était simple pour elle. Si jamais une idylle venait à naître entre ces deux là, l’artiste s’installerait peut être à Emeraldia qui sait? Ce qui lui donnait deux avantages. Le premier c’est qu’elle jouirait de son aura dans les Duchés ce qui ferait sans doute prospérer encore plus son Comté. La seconde était qu’en tant que grande amatrice de son talent, elle l’aurait non loin d’elle. Mais elle ne voulait rien prévoir à ce sujet. Car elle savait aussi que Cécilia était du genre itinérante et libre. Elle ne resterait probablement pas trop longuement à Emeraldia et voyagerait beaucoup. Le Baron regarda les progrès des deux Dames en équitation les encourageant gentiment.

« Vous savez les chevaux aussi majestueux soient ils ont le cuir relativement épais tout de même. Il faut aussi savoir preuve d’une légère autorité respectueuse. »

En clair, elles pouvaient toutes deux agiter les rênes un peu plus vivement. Ce qui eut pour effet de faire avancer les montures un peu mieux. Arriver au moment de faire demi-tour, la Comtesse tira légèrement sur la droite des rênes, mais le cheval refusa de tourner mettant sa tête sur le côté.

« Mais vas tu faire demi-tour?! »

Gronda t’elle. Le cheval avançait la tête sur le côté et ne tournait pas.

« Madame la Comtesse. Tapez avec votre talon droit contre son flanc! Il ne comprends pas ce que vous souhaitez faire là. »

Le cheval commença légèrement à se cabrer d’ailleurs alors que le baron commençait à courir pour la rattraper, alors qu’elle écarquilla les yeux de surprise. Elle avait peut être tiré les rênes un peu trop fort. Le cheval reposa alors les quatre pattes au sol, pendant que le cœur de la Comtesse ratait un battement. Elle n’était pas tombée mais il s’en était fallut de peu!

« Doucement… »

Dit elle en soufflant de soulagement. Elle tapota de son talon droit contre le flanc de l’animal en tirant légèrement plus à droite sur les rênes ce qui eut pour effet de faire pivoter lentement sa monture pour faire demi-tour.

«  Bravo Comtesse Rosamonde ! Vous avez compris! »

La félicite le Baron. Elle de son côté avait eu une belle frayeur. Et à la remarque de Cécilia, elle eut un léger rire.

« Je crois que je vais me cantonner aux chevaux pour le moment. Filets ou non! »

Le Baron pour sa part eut un léger sourire amusé.

« L’utilisation rend plus facile la monte des créatures volantes en effet. Mais ils requièrent tout de même une certaine pratique. Certains sont de véritables acrobates! Vous le verrez tout à l’heure mesdames. »

Cécilia était d’humeur plutôt ludique, comme souvent quand elle évaluait si quelqu’un pourrait être un ami potentiel ou un amant. Et sans doute qu’elle risquait de changer vite d’attitude ou d’être plus prudente si jamais le baron s’imaginait davantage. Mais en attendant, supposant qu’il n’y avait pas de malentendu et habituée disons aux aventures diverses et variées, elle se permettait évidemment de s’amuser un peu...

Et puis après tout, c’était l’un des avantages d’êtres une vieille vampire, une sorte de petit ascendant qu’elle pouvait avoir sur pas mal d’interlocuteurs dans ce genre de petit jeu. Du moins quand ça ne les intimidait pas, après tout certains pouvaient avoir du mal s’ils avaient une fierté mal placée ou juste trop de sérieux...

Néanmoins, ce n’est pas pour autant qu’elle n’était pas sérieuse concernant l’entraînement en équitation ! Après tout, elle prenait bien trop au sérieux ses propres cours quand elle en donnait, pour se permettre de plaisanter quand c’est la situation inverse qui se présentait...

« Je comprend mieux, j’avais en effet peur de la blesser. » Dira t-elle donc pensive, avant ensuite de regarder avec un léger amusement dame Pandora qui semblait avoir un peu de mal, mais qui avec les conseils du baron, finira par mieux se débrouiller.

Ou du moins finira alors que Cécilia redouta un moment qu’il y ait une déconvenue, néanmoins et heureusement les choses finirent par bien se passer… La vampire se rappela alors une autre raison de sa prudence, ne pas finir au sol et se recevoir potentiellement un coup de sabot dessus ! Après tout on sous estimait souvent cela, mais un cheval pouvait faire très mal quand il s’y mettait…

« Au pire, si vous finissez par maîtriser l’invocation, vous n’aurez qu’à invoquer une monture pour la chevaucher. » Finira t-elle sinon par dire amusée en réponse à Pandora qui préférerait se cantonner aux chevaux, ce avant d’ajouter avec humour au baron. « Rassurez vous, je ne vous ai pas demandé de nous faire une petite leçon pour juste me contenter ensuite de monter sur le dos d’un cheval spectral ou je ne sais quoi. » Puis plus sérieusement et intéressée…

« Et donc vous allez cumuler cela avec des acrobaties ? C’est impressionnant, il faut vraiment être très courageux, pour en plus de voler sur le dos d’une créature volante, faire des cabrioles dessus… Je suppose qu’en plus, selon qu’on monte sur un pégase, griffon ou plus grand encore, le style peut fortement varier ? » Sans doute était-elle en train de s’imaginer l’intérêt artistique et esthétique du spectacle...

« C’est surtout l’intention qui compte. Croyez le ou nous, mais les bêtes ressentent énormément de choses. Dont votre humeur. »

Répond le Baron quant au fait d’avoir peur de blesser les montures, alors que la Comtesse reprend à sa suite.

« Je confirme ce point. Diamant et Rubis ressentent absolument toutes mes émotions, ou les variations d’humeur des gens qui m’entourent. »

Puis elle ajouta avec un sourire à l’intention de Cécilia avec un sourire amusé.

« Cela serait fort dommage vous en conviendrez. Bien qu’utile possiblement dans certaines situations… »

Dit elle sinon pensive finalement. Après tout faute de monture sous la main, un cheval spectral ferait l’affaire dans certains moments critiques sur un champs de bataille par exemple. Mais pour cela, il faudrait qu’elle maîtrise mieux l’équitation sans doute… car pour le moment, monter un cheval spectral l’handicaperait plus que cela lui donnerait un avantage. Pendant ce temps, le Baron sourit en soufflant du nez vis à vis des questions de Cécilia et incline légèrement le buste.

« Bien Dame Cassetti. Je pense qu’il est temps de satisfaire votre enthousiasme. Laissez moi une petite minute le temps que je regroupe quelques uns de mes meilleurs mercenaires et que nous équipions les pégases de filets et je vous promet votre spectacle… »

La Comtesse acquiesça et le partit préparer les festivités. Sauf que l’une comme l’autre étaient toujours assise sur leur monture. Ce qui fit rire la Comtesse de bon cœur.

« Et bien il faut croire que ce cher Baron Eighfield s’est dit que nous étions des cavalières émérites à présent… étant donné qu’il nous laisse seul sur nos montures elfiques… »

Mais le rire était plutôt nerveux en fait. D’autant que sa monture s’amusa a hennir avant de secouer la tête. Rien de grave mais surprenant.

Pendant ce temps, le Baron lui s’était attelé à préparer les chevaux. Et il arriva par le ciel avec pas moins de cinq mercenaires dans une formation en triangle. Six magnifiques pégases blancs descendant en piqué vers ces dames.

« Yyyahhh!!! »

Et alors qu’ils étaient à présent tous bien en vue, c’est un véritable balai d’acrobaties bien chorégraphiées qui débuta. Ou les mercenaires et le Baron enchaînaient plusieurs acrobaties en rythme régulier. A un moment, tous s’accrochèrent dans le vide, se tenant par le filet à la force des bras en souriant avant remonter en selle. Puis de mercenaires, volant côte à côte ou presque se mirent accroupis sur leur selle avant d’échanger leurs montures en sautant. Visiblement, ce genre de spectacle équestre devait être assez courant ici. La Comtesse alternait entre sourires et mine anxieuse sur certaines acrobaties dangereuses. Puis vint ensuite le bouquet final. Le baron rasa le sol avec son pégase à grande vitesse, se penchant pour récupérer une fleur au passage d’un geste habile avant de passer tout près de Cécilia le bras tendu pour lui donner en passant avec un sourire charmant. Le spectacle prit fin peu après où le Baron et ses mercenaires atterrirent non loin des dames avant de descendre de leur monture et de s’incliner élégamment sous les applaudissements de la Comtesse.

Cécilia hocha légèrement la tête pensive quant à l’empathie des bêtes envers les atamas les montant ou dressant. Elle s’en doutait déjà un peu disons, mais elle n’avait jamais vraiment trop réfléchit au détail de la chose, après tout la vampire avait déjà beaucoup à faire et réfléchir en général pour maîtriser tous les sujets, même si évidemment ce n’était jamais trop tard pour en apprendre plus sur un tel sujet !

Pour le reste, la peintre de toute manière imaginait aussi avoir le temps si jamais elle désirait en effet apprendre à faire de l’équitation ou s’améliorer dans ce domaine. Ce n’était pas une priorité néanmoins, mais disons que ça pouvait avoir son utilité après tout, notamment pour voyager ! Car soyons sincère, les trajets pour aller de telle cité à telle cité n’étaient pas ses moments préférés, même si évidemment quelqu’un comme elle avait largement les moyens de ne jamais les faire à pied…

« Volontiers baron, prenez votre temps. » Glissera quoiqu’il en soit la vampire de bon cœur et intéressée quand le baron prendrait congé pour se préparer au spectacle, ce avant de remarquer elle aussi qu’il les avait laissées seule sur leur destrier elfique…

« Je suppose qu’il suffit de ne pas trop bouger ? C’est un peu particulier comme siège, mais ça nous habituera à l’assise de rester calmement dessus…. » Dira t-elle donc amusée et pensive à ce sujet à la comtesse, avant qu’ensuite le fameux spectacle aérien ne débute ! Et que Cécilia n’en perte pas une miette…

Et en effet c’était fort acrobatique, après ce n’était pas le premier spectacle du genre que voyait Cécilia, mais celui-ci était très élégant et plutôt audacieux, notamment car il n’y avait aucune sécurité en vue en cas de maladresse de tel ou tel cavalier. Quoiqu’il en soit la vampire regarda la chose fascinée, quoique grimaçant légèrement des fois quand elle cru que l’un ou l’autre allait tomber de sa monture et s’écraser en bas… Ce qui en effet, en plus de gâcher le spectacle serait une bien sinistre tragédie !

Elle fut même un peu surprise, mais assez réactive pour attraper la fleur que lui tendit le baron suite à un petit tour habile et audacieux. Heureusement qu’il était assez habile pour ne pas la percuter au cours du processus, sinon ça aurait été bien moins charmant ! Quoiqu’il en soit une fois tout cela terminé, la vampire elle aussi applaudira, ce avant de glisser amusée.

« J’ai presque l’impression que si vous cherchez une retraite ou reconversion, vous pourriez faire d’excellents spectacles en arène ou lors de festivals, quoique je ne devrais peut-être pas donner d’idées à vos hommes… » Elle plaisantait évidemment, elle se doutait que ce genre de mercenaire d’élite devait avoir une belle solde, autant dire peu d’intérêt financier à s’orienter vers l’art du spectacle volant… Puis un peu amusée, elle glisserait avec sérieux à Pandora.

« Ce serait une idée intéressante de mettre en arrière plan, dans la peinture, quelques cavaliers volants au loin, comme pour indiquer une des spécialités de votre duché ? » Après tout, ce genre de détails étaient toujours utiles pour signifier diverses choses...

La Comtesse regardait d’un regard affûté le spectacle se déroulant sous ses yeux. Elle savait apprécier la prise de risques du Baron et de ses hommes à leur juste valeur. Les cavaliers d’Emeraldia étaient connus pour leurs talents équestres et le démontraient lors d’un spectacle improvisé. Son cœur rata cependant un battement lorsque le Baron fonça vers Cécilia sur son destrier volant pour lui tendre une fleur en plein vol. Pas qu’elle n’avait pas confiance en ses capacités de cavaliers, mais plus de peur que l’Artiste ne fasse un faux mouvement assise sur son propre destrier et ne tombe en arrière sous la surprise. Quelle audace avait eut ce jeune Baron. Quelque chose qu’elle appréciait aussi de manière générale, mais bien moins lorsque cette fameuse audace était tournée vers une invitée d’honneur et la mettait en danger un peu bêtement. Fort heureusement pour lui, tout se passa bien… et elle applaudit la fin du spectacle avec un charmant sourire non sans dire pince sans rire.

« Un magnifique spectacle Baron. Heureusement que Dame Cassetti n’est pas tombée de sa monture sur votre audacieuse dernière acrobatie… j’aurais été dans l’obligation de vous faire écarteler… »

Malgré le sourire amical de la Comtesse, la Baron ne savait trop si c’était du lard ou du cochon. Il blêmit donc légèrement à ces paroles, balbutiant que sa figure était tout à fait maîtrisée, ce qui tira un léger rire cristallin à la Comtesse. Et c’est un rire un peu nerveux que lui rendu le Baron Eighfield.  Fort heureusement l’artiste avec son trait d’humour, détourna légèrement la conversation.

« Je vous remercie pour ces bons compliments Madame… »

S’incline le Baron en posant sa main sur le cœur avec un charmant sourire.

« Toutefois, nos compétences de cavaliers servent avant tout le Comté d’Emeraude et sa grande dirigeante la Comtesse Pandora… »

Une façon pour lui sans doute de rattraper un peu sa maladresse a l’égard de Cécilia avec sa figure audacieuse vis à vis de Pandora.

« Et mes hommes bien sur sont fidèles au Comté autant qu’à moi même. »

Ajoute t’il avec déférence. A la proposition de l’artiste, Pandora se tapota la lèvre de son index songeuse, alors que son regard émeraude se posait sur le Baron. Finalement elle haussa les épaules avec un léger sourire.

« C’est une idée Dame Cassetti… mais comme je vous l’ai dit, c’est vous qui allez me représenter tel que vous me voyez et que vous voyez le Comté d’Emeraude… alors si votre inspiration vous dicte à y mettre des cavaliers volants, alors je ne briderai pour rien au monde votre incroyable créativité. »

Visiblement il y avait une sorte de rapport de force permanent qui se jouait entre la comtesse et son baron, rien d’étonnant en soit au sein d’un comté autocrate comme celui-ci, mais cela se remarquait assez bien. Du moins pour une vampire ancienne comme Cécilia qui avait eut plus que la possibilité de pouvoir constater certaines habitudes des gouvernants duchéens au cours des presque deux millénaires d’existence de cette contrée…

« J’aviserai dans ce cas. » Glissera quoiqu’il en soit la vampire amusée, quand sa mécène insistera sur le fait, que la peintre fasse comme elle le sentait quant à la peinture future qu’elle devra esquisser. Soit, cela lui convenait parfaitement, même si évidemment il lui faudra prendre le temps de bien réfléchir avant d’adjoindre telle ou telle idée à sa future peinture…

Quoiqu’il en soit, elle avait dont eut le droit à ce petit spectacle et à un petit tour des élèves locaux, quelle était la suite ? « Pour le reste, c’est à vous de me dire comtesse quelle est la suite du programme, ou à vous cher baron. Soyez certains en tout cas que je saurais me souvenir de ce spectacle. » Une manière donc de conclure sur le fait qu’en effet la chose lui avait plut, ce avant de se relever et de légèrement s’épousseter, la vampire prenant évidemment soin de toujours bien paraître quelque soit les circonstances…

Tout comme les deux ombres l’accompagnant se mirent rapidement non loin d’elles sans pour autant la coller, témoignait d’une expertise de gardes du corps professionnels et non de morts vivants stupides… Bien entendu lors du spectacle crispants ils s’étaient assez crispés lors de la tentative courageuse du baron d’impressionner la dame, mais elles ils n’avaient pas eut à agir finalement.

« Vous en profiterez pour me parler de vos deux dynasties, après tout si je veux avoir une bonne idée de ce que je dois peindre, j’aimerai en connaître davantage sur les illustres familles qui gouvernent ces contrées, de la bouche même de membres de ces dernières. » Un point important en effet… Surtout que même si dans les duchés la réussite individuelle passait en premier, les notions de dynastie ou de familles prestigieuses pouvaient importer, dans une certaine mesure au moins… Et surtout chez ceux arrivant à se maintenir au pouvoir plus d’une ou deux générations !

La Comtesse acquiescera aimablement avec un sourire aux premières paroles de Cécilia. Ce qui l’intéressait était essentiellement de voir comment elle était vue. Certes cela ne serait pas représentatif de tout un peuple, mais avoir une vision de l’Artiste était tout de même un bon point de départ selon elle. Pour la suite, elle n’avait guère prévue grand chose à vrai dire. L’Artiste peintre avait eu un bel avant goût de son Comté et des choses intéressantes qu’elle pouvait y voir et la représentant. Et le Baron attendit les ordres de sa suzeraine avant de dire quoique ce soit. Ce qui ne tarda pas bien sûr.

« Et bien je pense Dame Cassetti que l’heure est venue pour nous de rejoindre Le Havre d’Emeraude… nous allons laisser le Baron vaquer à ses occupations. »

Trancha t’elle alors que le Baron inclinait le buste en direction de ces Dames poliment.

« J’ai toujours du temps à accorder à ma Comtesse ainsi qu’à ses invités Comtesse Rosamonde… »

« Certes… »

Rétorqua simplement Pandora avec un léger sourire. Il ne manquerait qu’elle doive prendre rendez-vous quand elle avait besoin d’un de ses vassaux…elle descendit donc de sa monture laissant le soin au Baron de la récupérer avant que ses deux Néméïdes ne reviennent à ses côtés. A la question elle répondrait en chemin une fois dans la calèche.

« Et bien mon père a beaucoup oeuvré dans le domaine militaire notamment et architectural afin de faire du Havre d’Emeraude ce que vous pouvez en voir aujourd’hui et que je ne doute pas vous avez connus bien différemment. Essentiellement sur le fait de mettre le Domaine au sommet de la plus haute montagne. Une seule voix d’accès à pieds, une pente escarpée et de hauts murs d’enceinte avec meurtrières. Une dernière forteresse quasi imprenable d’après ses dires. »

Il est vrai qu’un assaut mené contre le Domaine provoquerait bien des pertes adverses. Et il était toujours plus simple de défendre que d’attaquer dans ce genre de situations.

« Mon père donc, était un fin stratège. Il enseignait d’ailleurs tout ce qu’il savait à mon frère à ce niveau. Fort heureusement pour moi, j’écoutais moi aussi attentivement, toujours avide d’apprendre chaque fois que cela était possible. Mais après le drame, et mon père étant malade il a jugé bon de renforcer les forces militaires. Et cela m’a servit à asseoir ma domination sur ce Comté sans risquer de trop me faire attaquer par un voisin… »

Bien sûr derrière tout cela, il y avait tout un aspect diplomatique qu’elle n’expliquait guère, ainsi que le fait que ce soit elle qui avait soufflé l’idée à son père de renforcer les forces militaires afin de mettre en place son plan ensuite. Et finalement elles retourneront au Havre ou l’artiste pourra continuer de discuter ou commencer à esquisser sa toile si elle le souhaite, avant que sans doute elles ne se séparent jusqu’à possiblement un prochain rendez-vous…

Il fut donc temps de quitter la compagnie du baron et de rentrer au Havre, ce que Cécilia ferait avec une certaine grâce, non sans prendre congé avec le raffinement la caractérisant à l’égard du jeune humain. Bien entendu une fois en chemin, ce sera non sans une certaine curiosité qu’elle écoutera son hôte parler et évoquer ses réalisations militaires.

Ou plutôt des réalisations militaires défensives, mais Cécilia trouvait tout aussi honorable de construire et bâtir une armée pour se défendre, que de mener l’attaque en soit, après tout c’était là la responsabilité des gouvernants… Surtout que dans une terre comme les Duchés du Sud, il était essentiel d’être sur le qui-vive, même si évidemment pour sa part elle ne mêlait jamais plus que nécessaire de toutes ces affaires martiales.

« Il est vrai que le comté d’émeraude en tant que terre minière et pas que, pourrait avoir un certain intérêt pour qui désirerait s’en emparer par la force, feu votre père et vous êtes donc sage je suppose de vous inquiéter de sa défense et de son autonomie. Je suppose qu’il faudra que j’y réfléchisse concernant ma prochaine œuvre... » Après tout, la comtesse voulait peut-être aussi se donner l’image d’une dirigeante tout à fait capable de montrer les crocs pour se défendre… Ce qui était tout aussi important que d’avoir les dits crocs évidemment. Après tout, devoir mener une guerre défensive restait assez coûteux financièrement, même si on la remportait…

Quoiqu’il en soit, la conversations ne s’arrêtera pas là, mais elles finiraient de tout manière par arriver au Havre, puis ensuite d’aller chacune vaquer à ses occupations. Après tout l’artiste devait se concentrer et réfléchir à la peinture qu’elle comptait esquisser et ensuite… Démarrer son travail, après tout on ne faisait pas une toile en seulement une soirée, c’était un long travail pouvant s’approcher de la centaine d’heures aisément, surtout si elle était de bonne taille et surtout si on désirait y ajouter luxe de détails…

En somme, ces prochaines journées au moins, seraient fort occupées !