3 avril 2001

Aujourd’hui était un grand jour pour la Comtesse d’Emeraude. Car ce n’était pas tous les jours que l’on recevait une artiste avec le talent de Cécilia Cassetti! Considérée comme un génie dans le domaine de l’art mais aussi nécromancienne renommée. Pandora était donc très excitée à l’idée à la fois de se faire tirer le portrait par une telle artiste, mais aussi enjouée de possiblement un agréable moment de conversation. Le manoir avait été nettoyé de font en combles, les jardins n’avait jamais aussi bien été taillés et la Nécromancienne noire n’attendait plus que la visite de l’artiste avec impatience!

Pour l’occasion, elle avait envoyé une escorte d’une dizaine de mercenaires parmi ses plus fidèles et habiles accueillir Dame Cassetti aux frontières du Comté. Un problème en chemin sur ses terres serait impardonnable, bien qu’elle ne doute nullement de sa capacité à se défendre efficacement. Sur le principe cela aurait été intolérable! A son arrivée donc, elle sera accueillie avec égards par l’escorte portant les armoiries du Comté. Cette dernière l’escortant jusqu’à la capitale qu’est Le Havre d’Emeraude. Une chose était sûre, c’est que de nombreux résidents la reconnurent bien qu’ils leurs soient impossible de s’approcher à moins de trois mètres car entourée des mercenaires de la Comtesse. Cependant nombre de gens la saluèrent poliment avec des sourires courtois et lui firent bon accueil. Elle pourra remarquer en passant par la Grand Place du marché que c’est très animé à cet endroit avec ces commerçants haranguant les chalands.

Mais l’objectif de son voyage se trouvait encore plus haut. Tout au sommet de la montagne un peu après Le Havre. Après un périple assez pentu se trouvait les larges grilles du domaine Emeraude. Une fois ces dernières ouvertes par des gardes mercenaires, elle fut escortée dans les jardins parfaitement entretenus pour finalement pénétrer dans la demeure dont le hall était décoré de diverses œuvres d’arts, notamment des sculptures de bonne facture et autres toiles. Mais c’est finalement jusqu’à un salon que l’artiste fut escortée, après que l’un des gardes ait toqué à la porte pour obtenir l’autorisation d’ouvrir.

La Comtesse se tenait là accompagnée de deux Néméïdes de bonne taille, accueillant Cécilia avec un sourire courtois, à côté d’un canapé confortable dans sa robe de mage de couleur sombre rehaussée de reflets émeraude.

« Dame Cassetti… bienvenue au Comté d’Emeraude. C’est un plaisir autant qu’un honneur d’enfin rencontrer une artiste telle que vous. »

Salua Pandora en accompagnant ses paroles d’une élégante révérence.

« Avez vous fait bon voyage? Je sais que le chemin est parfois quelque peu éreintant…

Ajouta t’elle aimablement en lui désignant un fauteuil d’un geste élégant de la main face à elle si elle désirait s’asseoir.

Cécilia avait l’habitude de voyager au sein des Duchés, et pas que, mais disons que cela fait si longtemps qu’elle errait dans les Duchés, d’évènement en évènement, de client en client, ou d’un point d’intérêt à l’autre, qu’elle connaissait ces derniers presque parfaitement. Ainsi ce n’était sans doute pas la première fois qu’elle se rendait dans les terres du comté d’émeraude, mais probablement la première depuis la venue au pouvoir de la nouvelle comtesse.

Et comme souvent, on lui avait offert une escorte pour la mener jusqu’à la demeure de sa future mécène, car même si la vampire n’était que rarement bien éloignée des deux fidèles ombres qui la suivaient partout… Disons que ça faisait sans doute plus prestigieux et c’était évidemment plus prudent de l’escorter jusqu’à destination.

C’est ainsi assez rapidement qu’elle arriva au Havre d’émeraude qui était sans doute la ville la plus connue de ce comté, où elle fut sans doute reconnue par certains, ou en impressionna d'autres par sa magnificence, mais aussi où elle put constater à la  vue des commerçants que dans les duchés il y avait des choses qui ne changeaient jamais… L’esprit de commerce et d’entreprise étaient toujours aussi prospères ou présents, ce où qu’elle aille !

Puis elle arriva à un manoir bien entretenu et décoré tout à fait convenablement pour celui d'une comtesse prospère, ce que Cécilia apprécia, surtout qu’elle avait déjà connue des comtes plus chiches, souvent à leur grande honte… Et elle fut rapidement menée après avoir légèrement appréciée du regard les lieux, son hôte qui visiblement était en compagnie de deux néméides.

Et si Cécilia n’était pas juste une artiste, certes très prestigieuse venue prendre commande, elle se serait alors demandées si les deux bêtes ici présentes servaient à intimider ou juste à mettre en avant le prestige de son interlocutrice. Néanmoins comme elle n’avait aucune raison de se méfier outre mesure, elle salua poliment la comtesse, avant de faire signe cordialement  à ses deux gardes du corps, qui après avoir eut aussi salués la comtesse, s’éloignèrent donc pour leur laisser un peu d’intimité… Puis elle dira poliment.

« Je vous remercie de votre accueil dame Rosamonde, il fait honneur à votre stature et raffinement. Je dois dire que ce sont d’ailleurs de belles bêtes qui se tiennent à vos côtés. » Elle irait ensuite s’asseoir avec élégance sur le fauteuil désigné par la comtesse, avant d’ajouter en détaillant du regard celle-ci qui semblait avoir une prestance fort notable, fort digne de quelqu’un dirigeant un comté prospère.

« Je n’ai eu aucun problème sur les routes, je dois dire que j’apprécie le paysage assez montagnard de vos terres sinon, même si évidemment cela rend les trajets un peu plus long. Et vous, comment se portent vos affaires ? » Avant ensuite de conclure aimablement, après avoir évidemment laissé le temps à la comtesse de répondre.

« J’avais sinon cru comprendre que vous aimeriez solliciter mes talents artistiques. » Mais elle n’ajouterait rien, laissant la comtesse développer, après tout c’était elle son hôte, Cécilia lui donnait juste une excuse pour pouvoir aborder ce sujet dès maintenant si elle le désirait, sauf si elle préférait attendre un peu. La dame alchimiste n’était après tout pas quelqu’un de pressé par nature...

Laissant bien entendu son invitée s’asseoir en premier tout en écoutant ses premières paroles, elle eut un léger rire cristallin qu’elle cacha délicatement du dos de sa main à l’évocation de ses Néméïdes. Tout en s’asseyant à son tour elle répondit alors d’un ton doux.

« Pardonnez moi. Je manque à tous mes devoirs. Il est vrai que je ne vous ai pas présenté Diamant et Rubis à votre arrivée. »

Tout en disant cela elle désigna tour à tour les deux Néméïdes qui bien que très similaires semblaient tout à fait reconnaissables pour leur maîtresse qui les appela ensuite d’un claquement de langue contre son palet tout en tendant sa main alors que les deux créatures vinrent chercher des caresses. Ce qu’elle obtinrent facilement au niveau de leur crinière en ronronnant.

« Les Néméïdes sont des créatures dangereuses mais aussi très affectueuses une fois qu’on les a dressé. Certains dompteurs les considèrent simplement comme des armes… pour moi c’est un peu comme mes enfants voyez vous? Bien sûr ils sont en mesure de me protéger efficacement, mais j’aime à les avoir près de moi.

Explique la Comtesse avec un regard tendre à l’intention de ses créatures. Elle le reposa ensuite sur l’artiste afin de répondre à sa question d’un ton courtois.

« Me plaindre des affaires du Comté serait plutôt indécent de ma part. Elles sont plutôt prospères comme elles l’ont toujours été grâce au travail de feu mon père. Cependant j’ai été dans l’obligation de jouer un peu sur les impôts et autres taxes afin de les réinvestir dans d’autres domaines.

Si Cécilia avait assez de connaissances des Duchés, ce qui était très probable, elle se douterait aisément que les investissements de la nouvelle Comtesse avaient en grande partie été dans le domaine militaire afin de ne pas rester vulnérable face à des Ducs un peu ambitieux ou d’autres Comtes. Elle devait asseoir sa position au Comté d’Emeraude et pour cela elle devait être capable de faire montre d’une force militaire qui ferait réfléchir à deux fois avant de s’en prendre à son Comté. Faisant ensuite asseoir ses Néméïdes de chaque côté du fauteuil, elle s’en servit en quelques sortes d’accoudoir tout en les caressants pour expliquer un peu l’objet de l’invitation de la venue de l’artiste dans son manoir. Elle semblait tout à fait directe. Dans un sens elle appréciait cela. Et puis… elles aurait sans doute le temps de discuter pendant qu’elle s’affairerait à peindre sa toile après tout. C’est donc dans un sourire qu’elle reprit ensuite.

«  En effet. Voyez vous je ne vous cache pas que j’apprécie énormément l’art. Autant que j’ai une immense estime pour les artistes de talents que je peux rencontrer. Alors avoir l’opportunité de pouvoir exposer une œuvre d’une artiste de génie telle que vous dans le hall de mon manoir où dans ce salon serait pour moi un honneur. Comme je vous l’ai dit, je considère Diamant et Rubis comme mes enfants. Et quoi de plus beau pour une mère que d’avoir un portrait d’elle entourée de ses enfants? »

Après un petit sourire et lui laissant le temps de répondre, elle reprend courtoisement sur le ton de la conversation.

« D’ailleurs, je ne vous ai guère proposé de rafraîchissement? Voulez vous que je vous fasse quérir une carafe de sang? »

Elle n’en stockait pas au manoir bien sûr, mais sa garde personnelle pourrait se charger de trouver un donneur pour une belle bourse d’or sans nul doute. Après tout, une invitée de marque comme Cécilia Cassetti valait bien un léger investissement financier pour la satisfaire…

« Ce sont de jolis noms, en référence à deux types de pierres précieuses se trouvant en vos terres ? » Glissera Cécilia amusée et du ton du léger compliment au sujet des deux néméides, qui ne l’intimidaient pas spécialement contrairement à d’autres. Peut-être que s’ils se montraient ouvertement hostiles ce serait différent, mais disons qu’une nécromancienne comme elle était était un peu trop habituée aux choses intimidantes, pour s’émouvoir du fait d’être en présence de grosses bêtes pacifistes…

Et les talents de la comtesse en domptage semblaient grand pour avoir ainsi su rendre dociles et fidèles deux néméides, ces bêtes avaient du caractère et des exigences après tout. En tout cas Cécilia ne manqua pas de glisser avec amusement et appréciation.

« Je comprend, de plus ce sont des amis fidèles qui tiennent à vous, c’est une chose précieuse et fort rare en ces terres, pas l’amitié, mais la véritable fidélité. » Avant d’ajouter aimablement. « En tout cas, cela en dit long sur vos talents de dresseuses remarquables. » Avant d’ajouter ensuite avec compréhension et une dose d’amabilité.

« J’ai en effet pu voir que votre comté semblait bien se porter, après je ne suis pas trop porté dans la gestion politique, mais il est rassurant de constater qu’une future mécène a les moyens de ses possibles ambitions. » Même si elle se doutait que peu de haut bourgeois auraient osés faire appel à elle dans le cas contraire, ça aurait été au risque de paraître ridicule…

Cécilia se fit alors la remarque qu’elle aurait put laisser ses deux amis ombres à ses côtés vu que son hôte avait ses néméides, mais ne les rappela pas pour autant. En tout cas elle supposa que ça devait faire de bons gardes du corps sinon… Pour le reste, la comtesse profita de la perche qu’elle tendit, pour aborder donc le sujet de la peinture, qui concernant la comtesse et ses deux bêtes ?

« Oh ne vous inquiétez pas, je suis rassasiée, après si vous aviez un peu de sang exotique à me proposer je ne dirais pas non. Une fois un mécène m’avait offert du sang de demi dragon demi essence de ténèbres, c’était intéressant. » Ajoutera t-elle sinon aimable et sur le ton du léger humour, après tout une artiste de renommée comme elle ne devait probablement pas se contenter de sang d’un humain de classe pauvre ou moyenne traînant dans la rue… Puis elle reprit plus sérieusement.

« Ainsi vous voulez une peinture vous représentant vous et vos deux enfants ? C’est tout à fait possible et ce sera même intéressant à faire pour moi. Il faudra juste aviser de certains détails, comme le décor ou bien l’impression que vous voulez faire transparaître dans votre peinture, c’est autant une question d’attitude que de vêtements ou objets en main. » Elle ajoutera alors amusée. « Enfin, vous devez sans doute vous y connaître, mais j’aimerai juste savoir ce que voudrez que cette peinture exprime sur vous et diamant et rubis, la force, la majesté, un côté intimidant, guerrier ou sage ? Cela me permettra de vous conseiller au moment où nous mettrons en place le décor pour la peinture. » Après tout, elle supposait que ça aurait aussi un côté « politique », alors autant que le message que voulait faire transparaître la comtesse soit clair dans la future peinture qui serait faîte pour elle...

« Les mines de mon Comté regorgent plus d’émeraudes Dame Cassetti. Bien que l’on y trouve aussi dans une moindre mesures des diamants et des rubis. »

Répond courtoisement Pandora avec un sourire.

« Mais les choses les plus rares, ne sont elles pas aussi les plus précieuses? Et Diamant et Rubis sont sans doute ce que j’ai de plus précieux. »

Complète t’elle. Son petit laïus sur la fidélité ensuite fit légèrement étiré le sourire de la Nécromancienne qui eut un signe de tête approbateur à ces mots. C’était bien là une preuve que l’artiste connaissait on ne peut mieux la vie aux duchés. Bien qu’elle semblait prétendre le contraire. Peut être était ce juste dans le but d’amadouer un peu la Comtesse par des compliments voilés. Quoiqu’il en soit et bien qu’elle ne soit pas dupe non plus, cela marchait plutôt bien. Il est vrai que ses talents de dresseuse étaient assez élevés bien qu’on reconnaissait surtout ses talents magiques en tant que Nécromancienne.

« J’aime les créatures depuis toute petite. Je dressais des chats toute jeune… puis de fils en aiguilles les chats sont devenus un peu plus gros si je puis dire… »

Un léger rire cristallin perça ses lèvres alors que ses doigts graciles vinrent flatter tendrement l’encolure de ses Néméïdes.

« J’ai toujours été quelqu’un d’avide de savoir… voyez vous pour moi, même si l’on est au sommet de son art, il est toujours possible de progresser encore… d’apprendre de nouvelles choses… je jalouserais presque les immortels ayant la chance d’apprendre tant de domaines différents pour l’éternité. »

Dit elle sur le ton de l’humour.Car forcément, la vie humaine était on ne peut plus courte par rapport à une vie elfique ou vampirique pour ne parler que de celles ci. Le temps jouait contre les humains quand il glissait sur les immortels… bien sûr elle ne jalousait pas réellement les immortels, mais elle s’était toujours dit qu’elle aurait pu apprendre tant de choses avec une vie millénaire. A la demande de son interlocutrice, elle acquiesça avec un sourire courtois.

« Veuillez m’excuser une petite minute je vous prie Dame Cassetti… je vais voir ce que je peux faire pour vous trouver un rafraîchissement digne de votre statut. »

Après tout quelle hôte serait elle, si elle n’était pas en mesure de satisfaire son invitée de marque. Disant cela elle se leva élégamment pour se diriger vers la porte avec grâce avant de l’ouvrir pour s’adresser à ses gardes attendant de l’autre côté.

« Voyez si parmi nos troupes ou dans Le Havre, il n’y aurait pas quelqu’un acceptant de fournir un peu de sang exotique… dites lui bien qu’il sera grandement récompensé par la Comtesse d’Emeraude en personne. »

Refermant ensuite la porte alors que les gardes partaient en quête de ce graal rare demandé par son invité, elle revint prendre place sur le fauteuil tout en lissant sa robe.

« Voilà qui est fait.. »

Dit elle avec un sourire courtois. Vinrent ensuite des questions pointues de la part de l’artiste. Questions auxquelles Pandora n’avait en partie pas réfléchie… elle devait bien se l’avouer. Mais l’avouer à Cécilia serait malvenue et la mettrait dans une situation un peu gênante. Elle choisit donc de jouer sur le compliment.

« Vous êtes une artiste de génie Dame Cassetti. Je n’ai aucun doute que vous saurez exactement trouver le lieu idéal reflétant au mieux ce que je souhaiterais faire passer comme émotions dans cette toile. Ce sera relativement complexe, mais j’ai encore une fois une totale confiance dans vos talents. Cette toile devra représenter plusieurs choses… la majesté, la force, mais aussi l’amour qui me lie à Diamant et Rubis… elle devra aussi, peut être dans le choix de couleur que je laisserai à votre appréciation, représenter le Comté d’Emeraude…

Explique t’elle lui laissant ensuite son elle le désirait peaufiner ses questions.

« Il est vrai que le nom de votre comté est évocateur à ce sujet. » Glissera Cécilia avec amabilité concernant le fait qu’on trouvait surtout des émeraudes comme type de pierres précieuses dans ce dernier, ce avant d’acquiescer aimablement concernant les néméides et leur caractère précieux pour la comtesse. Elle n’avait après tout rien à répondre de particulier à cela, seulement acquiescer à ce qui était probablement une vérité, après tout ça restait en effet des créatures forts difficiles à domestiquer...

Pour sa part elle n’était pas vraiment une dresseuse ou cavalière sinon, peut-être pourrait-elle s’y intéresser un jour, mais elle avait déjà tant de passions qui l’occupaient ! Cela et d’une certaine manière ses richesses et ses dons nécromantiques comblaient certaines lacunes. Après tout quel besoin de savoir monter un cheval quand on pouvait aisément vous fournir une carrosse ou une escorte ? Disons que Cécilia n’était pas une humble mercenaire cherchant un moyen de transport plus rapide pour gagner du temps…

« Et ils continueront à êtres plus gros ? » Demandera t-elle quoiqu’il en soit avec amusement, en réponse au petit trait d’esprit de la comtesse qui raconta rapidement son expérience avec les bêtes, ce avant de reprendre avec plus de sérieux...

« Nous ne sommes jamais vraiment au sommet de notre art, enfin en quelque sorte si, mais il y a toujours des nouveautés, des innovations ou découvertes. Quoiqu’il en soit, si vous aspirez à l’immortalité, en tant que nécromanienne, vous êtes mieux placée que bien d’autres pour y goûter je suppose. » Glisserait t'elle sinon avec amabilité. Après tout les nécromanciens ne visaient pas forcément l’immortalité, mais en effet devenir une ombre ou un vampire leur était fort accessible… Du moins à ceux du niveau de la comtesse, elle connaissait après tout des hauts ou archinécromanciens humains qui avaient troqués leur naturelle mortelle, pour quelque chose d’autre de plus durable...

Après, peut-être que la comtesse ne voulait pas faire cela ? Ce serait son droit, mais la porte lui était ouverte en quelque sorte… Ce évidemment sans que Cécilia soupçonne sa nature de nécromante noire, après tout ces sorts étaient accessibles aussi aux disciples de la voie blanche !

« Vous êtes tout excusée. » Dira t-elle sinon légèrement surprise que la comtesse aille immédiatement faire quérir quelque chose pour elle, mais elle laissa faire. Au pire elle aurait put attendre, mais elle patienta donc le temps que la dame revienne, en regardant un peu les alentours… Puis en consacrant à nouveau son attention à son hôte lorsque celle-ci revint.

Hôte qui alors répondrait à quelques questions… Et qui visiblement allait laisser quelques libertés à la vampire concernant le futur tableau qu’elle lui ferait, attention appréciée ou signe que son hôte ne se sentait pas de devoir détailler de multiples exigences comme certains ? La vampire dirait alors pensive.

« Je suppose qu’il va falloir que j’incruste la couleur émeraude ou bien l’emblème de votre comté quelque part, ou bien quelque chose de visible et typiquement reconnaissable de chez vous. Quoiqu’il en soit j’y arriverai, il me faudra juste un peu de temps pour y réfléchir, nous nous y mettrons donc demain si cela vous va ? » Après tout, elle n’allait pas avoir l’idée du tableau en claquant des doigts, certes la vampire était une artiste très expérimentée, mais tout de même…

« D’ici là, car votre conversation est agréable, et car cela est important que je me fasse une idée de votre personnage, du moins celui que vous voulez qui se voit sur la peinture. » Glisserait-elle sinon avec une pointe d’humour, après tout en général ses mécènes voulaient êtres bien mis en valeur… Ce avant de conclure aimablement. « Pourriez-vous m’offrir une visite de votre manoir ? Ou bien me montrer une partie de votre quotidien en tant que comtesse de ces terres ? Du moins une partie que vous trouveriez représentatif de l’image que vous vouliez donner. » Par exemple, ce serait bien que Cécilia la voit gouverner ou faire preuve d’autorité, pour l’impression de majesté. Mais ce n’était évidemment qu’un exemple.

Cet échange avec la grande artiste qu’était Cécilia était fort plaisante pour la Comtesse. Ce n’était pas tous les jours qu’elle pouvait discuter avec quelqu’un de façon aussi légère et détendue. Et cela lui faisait du bien. Elle appréciait sa compagnie autant que sa façon de voir les choses et son humour. Sa question au sujet du dressage lui tira d’ailleurs un léger rire à nouveau.

« Je pense que je serais sans doute capable de dresser une créature plus grosse encore. Mais j’aime trop Diamant et Rubis pour partager mon amour avec une créature supplémentaire. J’aurais bien trop peur qu’ils se sentent délaissé. Là dressage est un travail qui demande beaucoup d’attention et de longue haleine. »

Explique t’elle aimablement avant que le sujet de l’immortalité ne vienne dans la conversation. Un sujet qu’elle avait certes elle même lancé finalement, mais d’un ton léger. Autant continuer à développer un peu après tout. Elles n’étaient guère pressées par le temps.

« J’ai déjà pensé à devenir immortelle en effet. Et puis je me dis que j’étais encore jeune? J’ai donc préféré me laisser le temps de la réflexion encore un peu. »

Car en effet elle n’était pas plus pressée que cela. Il lui restait encore quelques belles années avant que son corps ne commence à dépérir après tout. Elle acquiesça ensuite à la demande de l’artiste concernant le début du travail de peinture.

« Bien entendu Dame Cassetti. »

Répond t’elle courtoisement avant d’acquiescer de nouveau en se levant élégamment.

« Avec plaisir! Ce sera même un honneur de vous faire visiter mon domaine. Souhaitez vous commencer par le lieu de vie ou les jardins? Ensuite pour ce qui est de mon quotidien, nous pourrions nous rendre au Havre y régler quelques affaires courantes si vous le souhaitez? Je ne doute pas qu’un vol ou pire ait encore été commis malgré notre politique punitive pourtant… si vous voulez vous passer de voir l’amputation ou l’exécution en revanche, je vous en ferait grâce avec joie.

Elle n’aimait pas spécialement devoir rendre des jugements et ordonner des exécutions. Mais cela faisait partie de son quotidien aussi et ne venait elle pas de lui demander de le partager?

Cécilia était habituée à ce que les gens haut placés des Duchés soient plutôt agréables ou détendus en sa compagnie, du moins plus qu’ils le sont en général. C’était en général, outre son immense beauté, dû au fait qu’elle n’était qu’une génie aux multiples passions certes, mais jamais un rival politique ou un danger pour eux, ainsi ils avaient tendance à moins se braquer en sa présence, sans pour autant lui dévoiler leurs secrets.

« Je comprend, de toute manière une passion prend du temps et vous devez déjà beaucoup en consacrer à votre art magique, mais aussi à vos tâches de comtesse. Pour ma part c’est à peine si j’ai du temps libre sortit de mes diverses activités ! Après est-ce vraiment du travail que celles-ci étant donnée que je vis de mes multiples passions artistiques et scientifiques ? »

Répondra t’-elle sinon amusée et compréhensive, ce avant d’ajouter ensuite aimable et en comprenant totalement l’argument qu’avançait la comtesse concernant sa jeunesse actuelle.

« Vous avez raison, après je vous conseillerai d’y penser avant de trop perdre de votre beauté si vous voulez être vampirisée, mais vous avez encore le temps devant vous. Cela et puis, c’est une période de transition complexe et possiblement agaçante de passer de vivant, à non vivant. » Et elle parlait bien en connaissance de cause. Après pour sa part elle avait été vampirisée fort jeune, mais c’était disons un accord qu’elle avait eut avec son maître en magie nécromantique… Qui pour la récompenser d’avoir été une des meilleures élèves qu’il ait jamais eu, lui avait proposé cela…

Pour le reste, heureusement sa cliente ne se montra pas spécialement difficile, quant à quand l’artiste se pencherait sur son œuvre, après Cécilia n’aurait de toute façon pas pu travailler dans le cas contraire. Après tout on ne faisait pas une peinture comme on fait un clou, il fallait du temps et de l’inspiration, pour le reste…

« Je me passerai volontiers de voir une amputation si cela ne vous gêne pas, après je pensai peut-être à un moment où vous faîtes sentir votre majesté et autorité auprès d’un vassal ou bien pour gérer une affaire civil entre négociants ou bourgeois quelconques ? Après cela peut se faire un autre jour. » Dira sinon la vampire pensive, avant d’ajouter aimablement en se levant. « En attendant je suis fort curieuse de visiter votre domaine, mes suivants peuvent-ils venir avec moi ? En général aux aussi apprécient voir le paysage. » Achèverait-elle par une demande polie, soulignant sans doute qu’elle ne considérait pas forcément les deux ombres l’accompagnant uniquement comme des mercenaires à son service. Enfin des mercenaires payés en immortalité et sous vu leur nature...

« Je n’ai pas autant de temps que j’aimerais pour me consacrer à mes passions avec mes obligations de Comtesse c’est un fait. Toutefois, j’essaye autant que faire se peut de me consacrer à mes apprentissages magiques et au domptage dès que possible. »

Répond aimablement la Comtesse qui comprenait un peu ce que voulait exprimer l’artiste mais qui ne pouvait non plus se permettre de dire qu’un travail artistique n’était pas un travail. Cela pouvait tout à fait la froisser ce qu’elle ne souhaitait absolument pas. Elle opterait donc pour la réponse la plus diplomatique qui soit. Abonder en son sens, tout en soulignant que cela restait un travail difficile.

« Je pense que le travail est beaucoup plus plaisant quand il est lié à une passion plutôt qu’une corvée. Cela n’enlève rien aux longues années d’études en amont pour parvenir à un tel niveau de détails et une telle qualité de travail cependant. »

Sourit elle. Quant au sujet de l’éternelle jeunesse, l’artiste semblait tenir à cette notion de beauté. Ce qui était somme toute normal de part son métier autant que par sa troublante beauté à elle. Elle y penserait plus sérieusement d’ici quelques années sans doute. Mais pour l’heure, elle était bien dans sa vie de mortelle.

« Il s’agit là d’une lourde décision que l’on ne peut prendre à la légère. Mais si je venais à sauter le pas, je serais honorée que vous soyez celle qui m’offrira l’éternité. »

Pour ce qui était de faire montre d’autorité auprès d’un vassal, ça n’avait là rien de compliqué. Elle avait déjà sa petite idée. Ce ne serait pas bien difficile d’aller contrôler une production et de faire plier le genou à un bâton devant elle. A cela elle pouvait accéder facilement à cette requête.

« Fort bien Dame Cassetti. Une fois que vous aurez visité le domaine, nous prendrons une calèche pour nous rendre à Emeraldia. C’est dans cette ville que sont élevés les chevaux de guerre et nos pégases. Outre la magnificence de ses équidés qui font la fierté du Comté, vous pourrez y voir un de mes vassaux et ainsi juger par vous même. »

Elle acquiesça ensuite à la demande avec un sourire aimable.

« Bien entendu. J’apprécie que vous ayez souhaité vous en séparer pour ne pas paraître menaçante à mon égard, mais je ne m’en serais pas offensé si vous aviez souhaité les garder à vos côtés. »

Répond la Comtesse avant de claquer sa langue contre son palais pour faire venir ses Néméïdes à elle.

« Rubis. Diamant. Venez mes amours… »

Dit elle a ses lions qui se levèrent pour venir de chaque côté d’elle.

« Vous verrez. Le domaine dispose de magnifiques jardins et d’une vue imprenable sur Le Havre d’Emeraude en contrebas. C’est aussi une preuve de majesté en quelques sortes de dominer la situation n’est ce pas? En plus d’une fine stratégie militaire défensive aux vues du chemin escarpé pour atteindre le domaine autant que Le Havre…

Sourit elle en la menant vers la porte, lui ouvrant pour la laisser passer afin de la mener aux jardins de son domaine. Des jardins parfaitement entretenus, ou les buissons sont taillés de façon précise et en montant sur les murs fortifiés protégeant le domaine où elles seront saluée à leur passage par des gardes mercenaires avec déférence, Cécilia pourra en effet voir Le Havre Emeraude en contrebas, ou l’activité sera semblable à l’observation d’une fourmilière en activité vu d’ici et avec une seule et unique porte d’accès que ce soit pour accéder au Havre qu’il faut ensuite traverser complètement pour accéder à la porte arrière menant au domaine…

Cécilia adressera un léger sourire à la comtesse concernant le fait que celle-ci n’avait que peu de temps libre, mais qu’elle tâchait d’en consacrer à l’érudition magique et ses talents de dompteuse, ce qui était tout à son honneur ! Après tout la vampire ne pouvait qu’approuver ce genre de passions nobles, cela et il ne fallait jamais perdre de vue des choses comme le loisir et l’érudition.

Pour le reste, elles semblaient plutôt d’accord sur pas mal de choses, mais était-ce étonnant ? Cécilia n’avait guère une personnalité vraiment détonante, même si unique, par rapport à la mentalité classique de divers duchéens. Et dame Pandore ne semblait pas non plus hors de ce schéma.

« J’ai encore beaucoup à apprendre, mais en effet j’y ai consacré beaucoup de temps. » Achèvera t-elle sinon d’un ton aimable concernant le temps qu’il lui avait fallut pour maîtriser grandement toutes les passions qu’elle exerçait… Pour le reste, Cécilia fut légèrement surprise à son léger haussement de sourcil quand la comtesse lui dit qu’elle apprécierait que ce soit elle qui l’aide à obtenir l’immortalité. Puis la vampire glissera aimablement, car un peu flattée.

« Eh bien je pourrais en effet, en tout cas je suis honorée que vous pensiez à moi pour cela. Mais sachez que je peux en effet vous l’offrir, et de manière moins désagréable qu’en plantant mes crocs dans votre gorge. » Achèvera t-elle donc avec sympathie, mais aussi sincérité. Après tout un nécromancien avait une manière plus efficace de créer un vampire, qu’un vampire lui-même en plantant ses crocs dans une gorge et en y injectant du venin...

« Soit, j’en serais fort aise. » Glissera t-elle donc satisfaite de ce que la comtesse lui proposa pour rencontrer un vassal et visiter un élevage de pégases, puis toujours aussi satisfaite elle dira quand la comtesse acceptera la présence de ses deux ombres. « Bien, je les considères comme des amis, ce n’est pas pareil que vos enfants, mais égal à sa manière vu l’ancienneté de nos relations. » Elle invitera alors les deux ombres à revenir pendant que la comtesse appelait ses deux néméides…

Et les deux ombres se mirent à ses côtés, à quelques mètres derrière avant de la suivre. Elles se permirent alors tout en restant un peu vigilante, de regarder les environs alors qu’ils s’engageaient dans le jardin et que la comtesse en parlait.

« Oh je ne m’y connais que peu en stratégie militaire, même si j’ai connu bien des militaires et officiers, j’ai même connu et fréquenté Ilfrido. Mais je suppose qu’une hauteur est toujours une position avantageuse en cas de combat. » Elle appréciera elle aussi au passage le côté fort bien entretenu et de goût du jardin, avant de glisser amusée.

« Si vous avez des questions sur une quelconque figure historique morte depuis longtemps, cela m’évitera de livrer des secrets, je peux donc y répondre. Ce n’est pas que j’ai connu toutes les personnes célèbres des duchés, mais pas mal tout de même. » Ce dû à son ancienneté, son charme et sa haute position artistique et sociale sans doute.

« Alors imaginez donc ce que moi j’ai encore à apprendre! »

Répondit la Comtesse avec un petit rire cristallin. Car en effet leur différence d’âge était vraiment énorme. Elle ne pouvait ne serait ce qu’imaginer tout ce qu’elle avait pu voir depuis sa naissance ou même apprendre! D’un côté elle enviait sa longévité. D’un autre, elle restait encore hésitante quant au fait de sauter le pas comme elle lui avait confié.

« Vous avez connus tant de choses. Vue tant de choses aussi! Bien que vous vous soyez sans doute bien passer de certaines… »

Ajouta t’elle ensuite avec un petit sourire. En milles ans, elle bien dû voir certaines choses qui lui avaient fortement déplues après tout. C’était là plus une preuve de logique de sa part, qu’une véritable affirmation toutefois. Et le fait de sa surprise qu’elle ne manqua pas de voir poindre dans son regard autant que par sa mimique faciale ne manqua pas de lui tirer un nouveau sourire.

« Allons Dame Cassetti… vous êtes bien trop modeste… outre la fait que je souffrirais moins d’une transformation effectuée par vos soins, vous êtes une artiste de renom. C’est bien moi qui serait honorée d’une telle faveur de votre part. J’ai le plus grand respect pour vous autant que pour votre travail. Rien que le fait de pouvoir converser avec vous et me montrer un peu digne de votre intérêt me remplit d’aise.

Répond t’elle sincèrement. Après tout l’artiste de génie n’était pas des plus accessible non plus. Il fallait déjà une certaine fortune pour ne pouvoir que rêver d’afficher une de ses œuvres ou sculptures. C’est d’ailleurs à ce moment précis de la conversation que deux mercenaires revinrent avec une carafe remplie de liquide carmin un peu aqueux en ayant pris soin de récupérer un verre.

« Comtesse Rosamonde… Nous avons pu trouver ce que vous avez demandé… »

« Oh! Fort bien! Qu’est ce? »

Le mercenaire parut surpris de la question et répondit de façon un peu maladroite. 

 « Du sang Comtesse… »

Pandora leva les yeux au ciel en secouant la tête.

« Je m’en doute bien! Puisque c’était là l’objet de ma demande pour Dame Cassetti! Ma question portait sur sa provenance! »

S’agaça t’elle alors que le mercenaire rentrait un peu sa tête dans ses épaules au moment où ses Néméïdes sentant l’agacement de leur maîtresse se mirent à émettre un grondement de gorge.

 « Du… du Kitsune Comtesse… »

Précisa le mercenaire un peu penaud en continuant de tendre la carafe vers la Comtesse mais sans vouloir croiser son regard. Cette dernière s’en saisit ainsi que du verre et regarda son hôte.

« Cela sera t’il à votre goût Dame Cassetti?

Demanda t’elle aimablement en se tournant vers elle prête à lui servir le rafraîchissement après avoir congédié les deux mercenaire d’un signe impérieux de la tête avant de reprendre sa conversation, observant les ombres un instant sans montrer aucun signe de crainte à leur égard.

« Je pense pouvoir aisément comprendre votre attachement… ne vous en faites pas… vos amis sont les bienvenues sur mon domaine.

La conversation tournait ensuite sur d’anciennes personnalités connues des duchés. Et là la Vampire semblait très à son aise concernant les anciens grands noms des Duchés. Et cela l’amusa elle aussi. Mais avant cela elle acquiesça à ses suppositions.

« Une position en hauteur, permet en effet de mieux se défendre. Cela fatigue les troupes adverses de monter sous un feu nourrit. Et cela les ralentit aussi. »

En plus le fait qu’une armée ne pourrait pas vraiment avancer en grande ligne de front pour monter jusqu’au domaine, permettait de moins disperser ses tirs. Mais elle n’allait pas partir dans une grande discussion militaire avec l’artiste qui semblait selon ses dires de pas trop s’y intéresser. Cela aurait sans doute barbant pour elle.

« Ilfrido? Vraiment? Comment était il? »

Demanda t’elle curieuse autant qu’amusée.

« Certains vous ont ils plus marqué que d’autres? De part leurs connaissances ou même de part leur manque d’intérêt?… »

Demanda t’elle ensuite avec un sourire mutin.

« En effet, mais je ne regrette pas tout ce temps passé. » Répondra Cécilia d’un ton faussement mystérieux concernant le fait qu’en ayant vécue si longtemps elle avait beaucoup apprit en effet, mais vu aussi bien des choses déplaisantes pour elle, c’était une évidence... Après, elle appréciait sa vie actuelle d’une certaine manière et ce n’est pas comme si elle était souvent confrontée au malheur ou à la douleur d’une certaine manière.

« Je ne doute pas que vous appréciez mes compétences ou m’estimez, c’est plus que ce genre de chose pointe une certaine confiance de votre part à mon égard, ce qui de la part d’une comtesse n’est pas rien. Après vous savez que je suis d’une certaine neutralité politique et ce serait sabordé ma réputation d’abuser de votre confiance, donc en effet vous pourrez me faire confiance, si un jour vous décidez de sauter le pas. » Précisera sinon Cécilia pour finir d’éclaircir les raisons de sa surprise… Après tout cela impliquerait que la comtesse se laisse altérer par sa personne et soit à sa merci un temps. Ce qui évidemment serait idéal pour un assassin, mais bon en effet Cécilia saborderait sa grande réputation si elle abusait d’un employeur au cours d’un tel rituel.

Pour le reste, le sang arriva et Cécilia put remarquer deux choses. Le mercenaire qui rapporta le sang était peut-être légèrement simplet, ou intimidé par son employeuse et la dite employeuse pouvait être un peu cassante ou autoritaire quand elle le voulait. Rien qui ne choqua la vampire en soit, elle même pouvait des fois du genre exigeante ou cassante envers des élèves ou apprentis après tout. Mais il faut dire, la vampire avait beaucoup de mal avec les gens prometteurs, qui se montraient incompétents…

« Cela me conviendra tout à fait ne vous inquiétez pas, c’est difficile de trouver du sang de kitsune dans les duchés, aussi vite en plus, vos hommes se sont bien débrouillés. » Dira t-elle sinon avec une pointe de satisfaction et en tenant à préciser que ce n’était pas rien tout de même comme petit exploit, de quoi peut-être adoucir la comtesse à ce sujet. Puis la vampire prendra le verre, et partant du principe qu’une nécromancienne n’allait pas se choquer qu’une vampire boive du sang devant-elle, elle se mit à savourer ce dernier comme un bon vin et en prenant soin de ne pas tâcher ses lèvres… Ce avant ensuite de se lever et d’emporter le verre avec elle tout en suivant son hôte. Après tout elle ne l’avait pas finit et se serait impoli de laisser ce dernier coaguler sur une table…

Elle écoutera sinon quelques explications militaires de la comtesse, sincèrement même si ce n’était pas son domaine de prédilection ou d’intérêt premier, puis semblera sourire avec amusement sur la question sur Ilfrido, puis sur les célébrités diverses. « Il y en a qui m’ont marqués oui et Ilfrido m’a beaucoup marqué, mais il a marqué beaucoup de monde vous savez. Il a vécu très peu de temps au final comparativement à bien des duchéens, mais sa vie à brûlé comme une intense fournaise. » Elle ajouterait alors amusée.

« Il avait un caractère détestable et arrogant, cela tout le monde vous le dira, mais c’était un génie comme on en voit peu et il était doué dans tant de domaines. Il se pensait supérieur à tout le monde et… Malheureusement c’était presque vrai, c’était un grand érudit, il était très raffiné, c’était un génie militaire, un inventeur à ses heures, un grand guerrier, un génie de la politique, il était doté d’une résistance physique surhumaine et était aussi un excellent cuisinier… Et il avait encore d’autres talents. » Elle reprendra alors pensive. « Néanmoins je ne suis pas mécontent qu’il soit mort sans unifier pour de bon les duchés, je l’ai apprécié mais ses buts et aspirations ne me plaisaient que peu… Néanmoins, vous saurez donc que quelques unes des œuvres d’arts faîtes de son vivant par les artistes, sont de moi. » Ceci dit, elle reprendrait ensuite amusée en explorant le jardin avec la comtesse. « Après tous ont une opinion sur le conquérant il faut dire, beaucoup l’admirent, beaucoup le détestent, ou le respectent juste, mais il laisse peu de monde indifférent en ces terres, des siècles encore après sa mort. »

La Comtesse ne relèvera pas la première phrase de l’artiste, considérant le sujet clos, elle se contentera d’acquiescer aimablement tout en continuant lentement de marcher avant de répondre d’un ton amical à Dame Cassetti au sujet de la confiance.

« Je ne compte pas vous demander un tel service aujourd’hui Dame Cassetti. D’ici là j’espère que nous aurons toutes deux l’opportunité de converser à nouveau de choses et d’autres et d’instaurer un réel climat de confiance entre nous. Bien que je ne doute nullement de vos intentions me concernant. Si vous aviez été Comtesse ou Duchesse les choses auraient sans doute été bien moins évidentes. »

Sourit la Comtesse. Pour la suite, une fois ses mercenaires retournés à leurs occupations, elle répondra à Dame Cassetti.

« J’apprécie votre clémence et elle vous honore. Ces mercenaires sont les meilleurs quand il s’agit de stratégie militaire ou de combat, mais parfois j’ai l’impression que leur esprit divague un peu quand il s’agit d’autre chose… »

Et c’était assez épuisant quand on était aussi exigeant qu’elle. Frustrant aussi. Elle écouta ensuite l’artiste parler d’Ilfrido. Et quelque chose là fit tiquer au sujet de celui ci. Elle semblait heureuse qu’il n’ait pas unifié les Duchés complètement. Pourquoi? Après tout si les duchés finissaient par être unis dans un but commun, sans doute serait elle la nation la plus puissante du monde!

« Personnellement, je fais partie des personnes qui le respectent… en revanche puis je m’enquérir d’une question? Vous avez dit n’être pas mécontente qu’il soit mort avant d’unifier totalement les duchés? Pour quelle raison? »

Il était vrai qu’elle ne pensait de façon militaire elle. La vampire de son alignement neutre voyait les choses sans doute les choses différemment de nombreux Ducs et Comtes. C’était bien sûr contraire à ses propres ambitions, mais cela pourrait mener à un sujet de conversation intéressant après tout. Elle avait vu beaucoup de choses par rapport à la Comtesse. Vécue bien plus. Elle devait avoir une bonne raison de penser ainsi.

« Plus loin au fond là bas, se trouve le cimetière familial… je vous passerais volontiers cet endroit si vous voulez. Il n’a guère d’intérêt pour vous… »

Mais au moins saurait elle pourquoi elle l’inviterait à contourner ce lieu.

Cécilia hochera légèrement et avec un sourire polit de la tête, quand la comtesse dira qu’en effet elle pourrait lui demander à l’avenir, de l'aider à accéder à un nouvel état pour prolonger son existence. Après, la vampire se disait qu’au pire la comtesse pourrait s’en charger, mais il est vrai que c’était plus pratique d’avoir de l’aide pour ce genre de choses. Notamment si elle choisissait le vampirisme par exemple…

« Je suppose que c’est pour ça qu’ils sont mercenaires et non domestiques ou érudits. » Glissera t-elle sinon amusée au sujet des combattants au service de la comtesse qui des fois n’étaient pas doués dès qu’il s’agissait de faire quelque chose n’ayant pas un rapport avec leur profession. Il faut dire, si mercenariat était une carrière fort populaire dans les duchés, elle attirait aussi beaucoup de monde qui considérait que c’était un bon moyen de gagner sa vie, sans avoir certaines autres compétences… Bon après, beaucoup de mercenaires savaient quand même lire et écrire et pas que, c'est juste qu’on pouvait souvent y croiser des fermiers venant d’un trou paumé qui préféraient ça que de passer leur vie à manier la houe.

Puis elle ajoutera, sincèrement et sans le cacher, concernant Ilfrido.

« Il aurait tué la liberté à la duchéenne s’il avait unifié pour de bon les duchés, ainsi qu’une partie de la vitalité de notre contrée qui dépend de la concurrence entre ses gouvernants et leur autonomie. Certes, ça aurait eut ses avantages, mais ça aurait été comme être gouverné par une sorte de roi et empereur auquel tout le monde doit obéir, cela aurait impliqué des changements culturels et sociaux majeurs qui auraient rendus notre contrée méconnaissable sur le long terme. Après je ne dis pas que ça aurait été une mauvaise chose, mais ce n’est pas ce que j’aurais aimée. » En somme, un point de vue pas si rare en ces contrées, avant ensuite de dire poliment concernant le cimetière familial.

« Faisons ainsi si vous préférez. » Sans rien ajouter en question, supposant que le sujet était peut-être indiscret. D’ailleurs en parlant de cimetière, l’artiste ajouterait.

« Vous êtes sinon vous aussi une pratiquante des arts nécromantiques je crois. Ce n’est pas rare pour moi de croiser des confrères, mais rarement parmi les rangs des ducs et comtes. Je suppose que cela vous est utile sur certains aspects ? Dîtes moi, quelle est la raison vous ayant poussée dans cette voie ? Pour ma part c’était pour mieux comprendre la nature de la vie et de la mort, mais aussi mieux soigner les corps, entre autre. » Après tout la nécromancie pouvait susciter bien des intérêts et vocations et pas uniquement comme certains le pensaient, la recherche de pouvoir. Recherche de pouvoir qui pouvait d’ailleurs se faire, avec n’importe quelle autre magie techniquement...

« Certes… mais cela n’empêche nullement de faire preuve de bon sens parfois aussi n’est ce pas? »

Sourit la Comtesse en retour au sujet de ses mercenaires. Elle ne leur demandait pas spécialement de maîtriser une parfaite étiquette ou d’être capable de choses qui ne les intéresseraient que peu, mais bien d’un peu de jugeote quant à une simple question de sa part. Pour le coup avec celui ci elle n’était pas tombée sur le couteau le plus affûté du tiroir comme on dit, mais elle en avait tout de même certains bien plus dégourdis. Heureusement pour elle d’ailleurs. Sans cela le Comté aurait été bien mal protégé…l’explication ensuite sur Ilfrido laissa Pandora pensive. Elle n’avait pas tort… et surtout, il était presque impossible de tenir déjà ses barons dans un Comté… alors il était vrai que de tenter d’unifier Comtes et Ducs… elle finit par sourire à nouveau.

« Il est vrai que cela me parait bien compliqué d’unifier tout les Duchés… les Ducs et Comtes tiennent à leur liberté. C’est sans doute d’ailleurs ce qui a précipité sa perte au final… lorsque l’on commence à déranger, il faut s’attendre à ce chaque jour que nous vivons devienne risqué… »

Admet elle en acquiesçant, avant que le sujet ne dérive sur un autre un peu plus sensible. Là elle devrait marcher sur des œufs. Préférant garder son petit secret concernant son art pour elle. Car tout le monde ne réagissait pas forcément bien à l’évocation de la Nécromancie Noire. Encore moins si l’on avait face à soit une autre pratiquante aguerrie à qui il était impossible de mentir à ce sujet. La question n’étant pas spécialement ciblée elle se contenta de sourire aimablement.

« Archimage Nécromancienne en effet… en fait, c’est mon frère Stanis qui apprenait les arcanes de la nécromancie avec un précepteur des duchés. Il était un peu plus âgé que moi. Moi j’avais la passion du Domptage comme mon père, mais j’avais aussi le goût de l’apprentissage. J’ai donc demandé l’autorisation de participer aux cours avec le précepteur et… je dois bien reconnaître que connaître ces possibilités de vaincre la mort elle même m’ont séduite et donc j’ai continué à travailler encore et encore dans ce domaine. »

Explique t’elle courtoisement tout en marchant quand un mercenaire revint à nouveau vers elle.

 « Madame la Comtesse… Dame Cassetti… pardonnez mon interruption mais votre carrosse est arrivé… »

Se retournant elle acquiesça avec un sourire.

« Oh! Fort bien. Merci! »

Répond t’elle. Le Carrosse pour se rendre à Emeraldia était enfin arrivé.

« Je vais pouvoir vous montrer la magnifique bourgade qu’est Emeraldia Dame Cassetti. Elle est d’ailleurs chargée d’histoire que peut être vous connaissez déjà d’ailleurs? »

Étant donné son âge, ce ne serait guère étonnant qu’elle ait connaissance de quelques coutumes d’Emeraldia autour des chevaux. Mais peut être aussi que cela ne l’intéressait pas plus que ça après tout.

« C'est vrai en effet. » Dira Cécilia aimablement et sans trop s’engager pour conclure sur le sujet des mercenaires un peu benêts. Certes elle confirmait ce que disait la comtesse, mais elle n’allait pas après tout dire à quel point elle-même pouvait être très sévère. Certains diraient même effrayante, même si elle n’était jamais injuste ou cruelle… Après elle l’était surtout envers ses apprentis, ce par désir que ces derniers exploitent au mieux leur potentiel, moins envers le petit personnel ou son prochain, même si évidemment quand elle payait quelqu’un de façon honnête pour faire quelque chose, elle s’attendait à du bon travail…

« Oui, c’est sans doute ce qui a causé sa perte ou son caractère, disons qu’il se pensait vraiment supérieur à tout le monde et le montrait. Après je suppose que quand on réussit un tel exploit malgré les oppositions en face, cela peut évidemment vous monter à la tête... » Dira t-elle sinon au sujet d’Ilfrido, après tout il était encore connu comme le seul étant arrivé à unifier les duchés un temps, autant dire que sa légende était encore très vivace aujourd’hui par exemple.

« Il est vrai que c’est une quête estimable à sa manière de vouloir vaincre sa mortalité, en tout cas je ne vous la reprocherai pas, moi-même j’aurais eu moins de temps pour me consacrer à mes passions ou mes études si je n’étais pas vampire aujourd’hui… » Dira t-elle sinon cordiale et compréhensive au sujet de la nécromancie, puis on vint leur dire qu’un carrosse était arrivé. Cécilia adresserait alors un sourire aimable au dit mercenaire, mais pas trop car sinon il risquait peut-être de la fixer bêtement comme certains… Puis elle dira aimablement à la comtesse.

« Oh je suis déjà venu ici par le passé, diverses fois, après vous savez tout change avec le temps et il m’arrive lors de chaque visite de découvrir de nouvelles choses. Cela et puis de souvenir c’est toujours un endroit agréable à parcourir. » Ceci dit, elle suivrait donc cette dernière jusqu’au carrosse, tout en étant suivit par ses deux ombres diligente, tout en glissant amusée.

« Puis je suppose que certaines choses ont changées depuis le début de votre règne ? Après tout, vous ne serez pas étonnée d’apprendre que cette bourgade n’avait pas du tout la même forme ou activité il y a un millénaire. » Oui, la vampire était vraiment ancienne, mais ça faisait sinon un prétexte à la comtesse pour parler de certains de ses accomplissements dans les environs.

Donc ce qui causa la perte d’Ilfrido hormis son intention d’unifier les duchés, fut sa propension à se montrer supérieur aux autres… et son caractère… voilà une erreur qu’elle saurait plus aisément éviter que lui… les femmes avait l’art de se faire passer pour fragiles et plus humbles pour laisser ses messieurs jouer les gros bras… pas qu’elle ne sache pas se défendre en cas de problèmes, mais elle préférait essayer de d’abord faire preuve de diplomatie avant d’en venir au combat… ce qui avait en partie causé la perte de cet ancien Duc visiblement…

« Je crois qu’il s’agit là d’un problème typiquement masculin… qu’est celui de constamment essayer de se montrer bien plus fort que son voisin au lieu de simplement jouer de diplomatie et éventuellement le surprendre par sa force en cas de conflit… »

S’amusa la Comtesse. Pour ce qui était de vaincre la mort, ce n’était pas vraiment une quête qu’elle s’était donnée à proprement parler, mais au moins le sujet de partirait pas sur un terrain glissant. Ce qui lui convenait tout à fait.

« C’est en effet un sentiment de puissance inégalé que d’être en mesure de vaincre la mort elle même… encore plus quand on est mortelle… mais au delà de cela, il y’a tout simplement la possibilité de converser avec les esprits des défunts par exemple! Nous avons la chance de pouvoir nous jouer de la mort et parler aux défunts. Qui peut se vanter d’être en mesure de réaliser une telle prouesse Dame Cassetti? Je vous le demande? »

Car oui la pratique de la Nécromancie était aussi pour elle une grande fierté. Elle l’avait travaillé de nombreuses années pour atteindre un tel niveau. D’abord avec un précepteur, puis un maître dans la nécromancie noire et enfin par ses propres moyens. Et en cela elle fière d’avoir atteint un tel niveau! Se dirigeant vers le carrosse un mercenaire tendit la main à la vampire pour l’aider à monter galamment avant de quelque peu se figer en croisant son regard. Une sorte de sourire béa sur le visage. La Comtesse le réveilla en claquant des doigts près de son oreille pour le « réveiller » suite à quoi il s’empressa de tendre la main pour elle ensuite afin qu’elle monte. Les Néméïdes suivraient le convoi alors qu’elle s’installait afin de répondre aimablement.

« Le Comté d’Emeraude dispose de divers panoramas tous très différents comme vous le savez donc. Pour ma part, ce que j’ai surtout fait pour le moment fut de renforcer drastiquement le domaine militaire… vous comprendrez aisément qu’une jeune Comtesse seule serait bien vite la cible de quelques Ducs ambitieux… et j’ai aussi instauré une petite fête tous les ans. La fête des morts. Pour les honorer. En tant que Nécromancienne je trouvais cela on ne peut plus normal après tout… »

Après cette réponse cordiale, alors que la calèche se mettait doucement en route, elle demanda intriguée au sujet de son Comté il y a mille ans.

« Oh vraiment? Je serais vraiment enchantée de savoir comment était le Comté d’Emeraude il y’a un millénaire de cela?! »

Plus petit? Plus grand? Plus prospère? Moins prospère? Voilà qui attisait grandement sa curiosité.

Cécilia ne commenta pas, mais fut sceptique même si elle n’en montra rien concernant le fait que les femmes n’avaient pas en général certains des points faibles qui pouvaient jouer des tours aux hommes. Elle supposa que peut-être la comtesse avait été éduquée ainsi, mais disons que dans les duchés on avait tendance dans les milieux politiques à se méfier autant des hommes que des femmes. Après tout les duchéens étaient des pragmatiques et des cyniques, parmi les meilleurs intriguant du continent… Autant dire que même les hommes étaient souvent de bons diplomates ou forts subtils.

Après elle n’était pas là pour commenter ce genre de détail, ni du genre à s’attarder longuement dessus. Les affaires de ceux gouvernant les terres ou dominant la politique étaient de celles dans lesquelles elle s’immisçait peut quand il ne s’agissait pas d’art ou de mécénat. Une philosophie qu’elle suivait depuis toujours et à laquelle elle ne comptait pas déroger !

Cela et puis le sujet de la nécromancie était bien plus passionnant pour elle.

« Les archimages de lumière pourraient vous dire qu’ils sont capables de ressusciter un défunt, du moins tant qu’un délai de 7 jours n’a pas été passé. » Glissera Cassetti amusée sinon, mais surtout pour faire un peu d’esprit, ce avant de reprendre plus sérieusement. « Mais oui, certaines des accomplissements propres à la nécromancie sont fascinants. Nous touchons après tout par notre savoir et notre art aux domaines de la vie et de la mort, les deux faces d’une même pièce avec laquelle le bon nécromancien sait jouer. » Puis d’ajouter aimable. « Et c’est rare en effet de voir une comtesse pratiquer cette magie à un tel niveau, pas tant parce que ça n’intéresse pas ceux de votre rang, qu’il est quasiment surhumain de devenir à la fois politicien habile et archimage. » Etait-ce un compliment ? Probablement.

Pour le carrosse, elle acceptera sinon volontiers l’aide du mercenaire pour monter, sans trop remarquer l’air fasciné du militaire… Sans doute par pure habitude ou bien parce qu’elle n’y faisait pas attention délibérément. Elle écoutera par contre volontiers la comtesse parler de ses terres.

« Oh vous avez instaurée une fête funéraire ? C’est original, je suppose que ça mettra longtemps à s’ancrer définitivement dans les traditions de votre comté, mais il est bien d’honorer les morts, vous et moi savons après tout qu’ils font des fois autant partie de ce monde que les vivants. » Dira t-elle donc aimablement, avant d’ajouter amusée. « Vous voulez que je donne un léger côté militaire à votre peinture ? Plus sérieusement je pourrais, même si je dis cela par amusement. »

Quant à l’état du comté il y a milles ans ? Cassetti sembla réfléchir et dira pensive.

« Votre capitale était moins grande et le comté plus modeste en taille, je me rappelle néanmoins que les environs étaient déjà assez prospères, les montagnes locales ont toujours été riches en gisement. Après cela fait si longtemps que je ne me rappelle pas de tous les détails, mais je dirais que vous n’avez pas à rougir en comparaison du passé. » Elle sourira alors doucement et ajouterait avec malice.

« D’ailleurs, pour mon paiement, que diriez-vous de le faire avec un bijou fait par vos artisans, plutôt que par du simple or ? Je suis disons curieuse de cela et après tout votre joaillerie est réputée. »

Alors que le carrosse traversait la ville animée, la voix était ouverte par une escorte de mercenaires fidèles au comté. Du moins portaient ils ses couleurs et étaient engagés sur le long terme. Il continua ensuite sa route le long de chemins de montagne sinueux, dévoilant de magnifiques paysage de montagne. Des neiges éternelles aux altitudes un peu plus vertes, cela laissait entrevoir un tableau plutôt joli si Dame Cassetti regardait par la fenêtre. Souriant aimablement à la remarque de l’artiste quant aux mages de Lumière elle écouta la suite avec une attention plus grande. Prenant ses paroles comme un compliment bien entendu avant de répondre en souriant.

« Vous connaissez déjà mon avidité pour l’apprentissage Dame Cassetti… mais je suis aussi un véritable bourreau de travail… je n’étais pas spécialement vouée à devenir la Comtesse de ce domaine au départ. J’écoutais bien sur les conseils politiques que prodiguait mon père à mon frère par curiosité et par amour du savoir, mais à côté je travaillais déjà énormément la Nécromancie. Et je ne me contente ni plus ni moins que de l’excellence… que ce soit envers les autres ou envers moi même. De fait lorsque je travaille sur quelque chose, je ne suis satisfaite que lorsque le niveau atteint convient à mes exigences élevées.

Explique t’elle. En clair elle exigeait autant d’elle que des autres. Et ne se contentait jamais d’à peu près. Tout devait être calé et parfait pour elle.

« Et comme j’ai l’immense chance ne pouvoir travailler ce que j’apprécie, je ne vois guère le temps passé quand je m’y mets… »

Ajoute t’elle d’un ton léger expliquant ensuite l’histoire de cette fête funéraire avec un sourire non feint. Car elle était fière de son stratagème pour l’avoir rendue plus que respectée .

« Et bien avec un brin de diplomatie et de persuasion je dois dire que cette fête a remportée un franc succès. Après tout, qui peut se vanter de n’avoir jamais perdu un être cher? L’honorer un jour par an n’est nullement une corvée après tout? Et nous avons aussi bien d’autres fêtes plus festives! L’une tournant autour des chevaux et une autre tournant autour de l’art par exemple. D’ailleurs ce serait un honneur de vous avoir comme juge un jour à cet événement ?!

S’exclama t’elle à la fin de sa phrase. Après tout l’idée lui paraissait tout simplement lumineuse. Avoir Cécilia Cassetti en invitée d’honneur et juge de son petit concours d’artistes! Quel prestige! Elle écouta ensuite la description du Comté tel qu’il était il y a de cela mille ans. Plus petit et moins prospère. Voilà qui avait de quoi la ravir. Bien que pour agrandir un Comté, cela se faisait généralement dans le sang… elle le savait mais n’en avait cure. Après tout c’était le jeu non? Un jeu de pouvoir. Et cela renforçait le domaine à terme en prime. Mais ne connaissant guère trop l’avis de l’artiste à ce sujet, elle se devait de donner une réponse un peu plus diplomatique.

« Et bien je suis tout à fait ravie que le Comté d’Emeraude soit devenu de plus en plus prospère au fil des siècles. Et j’espère faire honneur aux anciens Comtes et Comtesses en le rendant plus prospère encore. Vous êtes une véritable mine de savoir Dame Cassetti! Quel plaisir de converser avec vous! En plus d’être très agréable, vous êtes une personne des plus intéressante!

La complimenta t’elle sincèrement. Car elle avait vraiment du respect pour son art autant que pour ses compétences. La demande derrière la fit sourire d’ailleurs. Comment n’y avait elle pas pensé plus tôt? Après son bâton d’Archimage a elle était lui même ornée d’une magnifique et imposante émeraude. Elle acquiesça sans même avoir besoin de réfléchir d’ailleurs.

« Mes meilleurs artisans travailleront sans relâche à la réalisation d’un bijou à la hauteur de vos exigences je l’espère Dame Cassetti. Quel type de bijou vous ferait plaisir?

Demanda t’elle en retour.

Cécilia ne manquerait pas évidemment de regarder un peu le paysage en dehors du carrosse, sans pour autant ignorer son interlocutrice ou le faire de manière lourde et insistante. Après tout, même si la comtesse apprécierait certainement que la vampire prenne le temps de contempler les environs, il restait impoli en pleine conversation de ne pas écouter et répondre à son interlocuteur.

« En cela nous nous ressemblons, le goût pour l’excellence et l’exigence. » Dira t-elle alors avec amabilité et amusement en apprenant que la comtesse était en effet un peu comme elle à ce niveau. Elle avait des passions, elle voulait cultiver ses talents dans ces domaines et ne négligeait pas les efforts pour... « Néanmoins il aurait été étonnant qu’une comtesse comme vous soit indolente et incompétente, néanmoins j’apprécie un tel dévouement et une telle abnégation qui vont au delà de ça. » Glissa t-elle néanmoins avec une dose d’humour.

Mais oui, elle appréciait avoir affaire à une autre érudite dévouée comme elle, même si pas totalement du même monde. Après tout Cécilia considérait peu de choses aussi nobles que la quête du savoir notamment, c’était après tout sur les fondations de ce dernier qu’était bâtit le monde, non sur qui était capable de frapper plus fort son prochain. D’ailleurs, le savoir aidait à frapper plus fort son prochain justement, en théorie du moins !

Pour le reste, elle appréciait l’idée de créer une nouvelle fête, pas forcément uniquement funéraire, mais elle supposa la chose appropriée pour une comtesse nécromancienne. Cela et puis le domaine de la mort pouvait aussi être un axe de respect et vénération selon comment il était abordé.

« M’avoir comme juge pour la fête des arts ? Ma foi si je suis de passage ou que vous êtes assez convaincante cela peut tout à fait se négocier. L’idée en tout cas me plaît. » Dira t-elle sinon amusée à la proposition de la comtesse. Sans doute que ce serait intéressant en effet, mais évidemment elle ne ferait pas cela gratuitement, ce serait peu professionnel et puis si elle commençait à travailler gratuitement par passion, ça n’aurait plus de fin…

Pour le reste elle avait été un peu vague sur le passé du comté, mais en même temps elle n’avait pas non plus dû connaître celui-ci parfaitement, les duchés étaient immenses après tout et selon la période la situation politique pouvait être fort changeante ou agitée. Puis, accordant pleinement son attention à la dame.

« Je me dois de préciser, que votre compagnie non plus n’est pas désagréable comtesse, mais je suis honorée d’être pour vous une invitée estimable. » Dira t-elle donc avec un raffinement et une amabilité délicieuse. Sans doute assez sincère, puis elle réfléchira et dira pensive concernant le bijou…

« Un collier m’intéresserait beaucoup. Ce sont après tout des bijoux assez grand et long pour êtres travaillés de multiples manières et je les trouves forts élégants. » Ce avant d’ajouter avec esprit. « Il faudra aussi aviser pour les vêtements et les bijoux que vous désirerez porter pour la peinture, sauf si vous préférez une armure ? Quoique j’ai le sentiment que ce n’est pas trop votre genre. Néanmoins comme les pierres précieuses sont un délice de vos terres, sans doute qu’un ou deux bijoux d’un travail remarquable seront très appropriés sur votre personne. » Sans doute que la dame avait des idées à ainsi parler de sa future peinture, ce qui était bien entendu bon signe.

« J’ai l’impression que nous avons de nombreux points communs Dame Cassetti… et cela me comble d’aise je dois vous l’avouer. »

Répond aimablement Pandora.

« Lorsque je me prends d’une passion quel qu’elle soit, je ne peux m’empêcher de la travailler sans relâche. C’est comme cela que voulez vous? Je n’ai jamais su faire preuve de mesure concernant mes passions. »

Ajoute la Comtesse d’un ton léger avec un petit rire cristallin. Et alors que la conversation déviait sur les fêtes du Comté d’Emeraude, la réponse de l’Artiste la laissa un peu sur sa fin. S’allouer Cécilia Cassetti en tant que juge d’honneur aurait fait montre d’un sacré prestige. Mais si elle s’était imaginée qu’elle serait enjouée à cette idée ce ne fut guère vraiment le cas. Mais la partie n’était pas terminée. Loin de là. La Comtesse était une femme qui savait faire ce qu’il fallait pour obtenir le meilleur de chacun quand elle en avait besoin. Et elle trouverait un moyen. Mais pour l’heure, elle devait laisser un peu à Cécilia de temps de réflexion et faire mariner l’idée dans sa tête.

« Le Grand Banquet a lieu tous les 30 mars Dame Cécilia. En cette journée le Comté se pare de ses plus beaux atours et chaque ville se réunit autour d’un vaste banquet. Les gens y chantent, y dansent, y mangent, y boivent et ensuite, un grand concours d’art est organisé. Poésie, musique, chant, peinture, sculpture. Tous les plus grands artistes du Comté y participent et parfois mêle certains artistes d’autres comtés ou duchés viennent y présenter leurs œuvres. C’est vraiment magnifique et festif! »

Explique t’elle d’un ton enjoué et passionné bien sûr dans le but de peut être attiser un peu sa curiosité d’artiste passionnée tout simplement. Peut être même y retrouverait elle quelques anciens élèves qui sait. En tous cas, la Comtesse posait là les jalons d’une possible participation d’honneur de Dame Cassetti l’an prochain.

« Je n’oublierai guère de vous faire parvenir une invitation l’an prochain Dame Cassetti. Bien que votre talent ne souffre d’aucune concurrence, si le cœur vous en dit, vous pourrez juste venir en amatrice d’art pour voir un peu ce qui se fait au Comté ? »

Ce qui au final assurerait sa présence à l’événement en tant que simple invitée. De quoi assouvir éventuellement sa curiosité sans qu’elle ne soit obligée de se poser en tant que juge du concours. Et être une invitée estimable, le mot était faible pour la Comtesse. Si elle avait l’habitude de mentir pour arriver à ses fins, concernant l’a vampire artiste, elle n’en avait guère besoin. Elle put lui dire avec son regard émeraude droit dans le sien et sur le ton de la confidence pour renforcer cela.

« Une invitée estimable serait à votre égard une insulte… du jour où j’ai pu poser mon regard sur une de vos toile, je suis littéralement tombée amoureuse de votre art. Dès lors je n’ai aspiré qu’à une chose. Pouvoir un jour me vanter d’exposer une de vos œuvres dans mon manoir et vous rencontrer en personne… et ce jour me parait si proche à présent que j’en suis toute excitée, comme une enfant! »

Lui explique t’elle d’un ton enjoué avant d’écouter les désirs de son invitée qu’elle souhaitait combler bien entendu. Elle tapota sa lèvre inférieure en observant le visage un peu pâle il fallait bien le dire de Cécilia, mais néanmoins tellement magnifique qu’elle avait un peu de mal à réfléchir devant détourner un instant le regard vers le plafond du carrosse signé de réflexion de sa part.

« Hummm… voyons voir… je pense en effet qu’une grosse émeraude, mais taillée avec finesse et précision ferait ressortir l’éclat de votre visage. Peut être prenant la forme d’une longue goutte d’eau… sertie avec de l’or par exemple pour un éclat encore plus prononcé… mais de part votre port altier et votre élégance, la chaîne ne devra pas être trop grosse… plutôt fine je dirais. Oui. Discret, mais éminemment précieux. D’une grâce et d’une délicatesse que seuls les elfes sont capables de travailler… pourquoi rehausser de quelques rubis autour ou diamants. Oui. Je pense que cela vous irait à ravir! »

Oh elle ne donnait là qu’une idée bien sur. Rien n’était arrêté ou commandé et elle choisirai ce qu’elle voudrait le moment venu. Mais la Comtesse habituée à l’élégance et au raffinement voyait là quelque chose de ce style qui rehausserait encore la grande beauté de la vampire. Et d’ailleurs l’artiste ne manqua pas de ramener la discussion vers elle de façon habile. Elle avait déjà une idée de sa tenue bien sûr plus ou moins, mais était ouverte sur ce point. Elle préféra donc laisser un peu de latitudes à celle qui devrait la peindre.

« Je ne porte guère d’armure en effet Dame Cassetti. Seulement ma robe d’Archimage et mon bâton d’émeraude. Bien que je dispose de nombreuses autres robes dans ma garde robe bien sûr ! »

Rit elle légèrement.

« Tout comme je dispose de nombreux bijoux… mais voyez vous, l’idée de cette peinture est qu’elle me représente. Et je me demande si un œil extérieur comme le vôtre ne serait pas plus à même de représenter qui je suis aux yeux de mon Comté que de me définir moi même?

Après tout beaucoup de puissants se définissaient eux même pour les toiles qui les représentaient mais était ce réellement le reflet de leur vraie nature ou celui du masque qu’ils portaient en toute circonstances ? La Comtesse elle voulait de l’authentique plus ou moins. Un avis extérieur sur le reflet qu’elle renvoyait. Un reflet de sa noblesse et de sa puissance mais aussi de son amour pour ses Néméïdes…

En effet elles avaient des points communs, cela ne voulait pas forcément dire qu’elles noueraient une amitié de longue durée prochainement, mais bien entendu ça avait tendance à rendre ce genre de possibilité plus probable. Bien plus en tout cas que si Cécilia avait eut affaire à une comtesse paresseuse et amorphe. Cela et le raffinement et la compagnie agréable de la dame humaine risquaient aussi d’y aider...

« Je ne peux qu’approuver cela, même si évidemment je suppose que votre tâche de gouvernante doit aussi assez limiter le temps consacré à vos passions. » Dirait-elle donc aimable et avec une dose d’approbation visible dans son regard de saphir profond. Pour sa part en tout cas le pouvoir politique n’était pas fait pour elle, mais elle considérait respectable que la jeune humaine arrive à concilier celui-ci avec d’autres intérêts.

Pour le reste, il était probable que Pandora était loin d’être la première personne à lui proposer de participer à ce genre de festivités, que celle des arts de son comté, et sans doute que Cécilia devait même avoir des propositions fort fréquemment. En somme, si cela intéressait la vampire, cette dernière partait d’abord du principe qu’il allait falloir la convaincre pour qu’elle accepte d’y participer. Après tout, si elle présente à chaque évènement du genre ayant lieu dans les duchés, son agenda risquait d’être encore plus débordé qu’il ne l’était déjà actuellement...

Et la comtesse en vérité semblait plutôt insister de diverses manières pour obtenir sa présence ce jour là. Démontrant sans doute qu’elle considérait que ça aurait une certaine importance. Ce dont la vampire ne doutait pas, car sans fierté excessive, elle se doutait que sa simple présence serait en effet du genre à mettre davantage en lumière une telle fête...

Et elle avait le sentiment que la dame était fort sincère par rapport à l’admiration qu’elle avait pour elle. Après ce n’est pas comme si elle n’était pas habitue à un certain respect, mais rarement évoqué aussi directement par un gouvernant duchéen. Ce serait peut-être dommage de refuser de lui faire cette faveur ? Après tout la comtesse apprécierait certainement cela et le lui rendrait d’une façon ou d’une autre, tout en solidifiant ainsi une relation qui débutait avec une nouvelle mécène. La vampire dirait donc avec un aimable sourire affiné par sa ténébreuse beauté.

« Soit, n’hésitez pas à me faire parvenir une invitation. Sauf si un impératif de dernière minute m’en empêche, vous pourrez donc compter sur ma présence dame Pandora. » Elle supposait que rien que cette acceptation serait grandement appréciée par la comtesse, comme celle-ci sembla ensuite apprécier son idée de la payer avec bijou raffiné conçu par ses artisans.

« Eh bien, à votre réflexion rapide et affinée concernant quel genre de bijou m’irait, je peux voir que vous n’êtes pas que bénéficiaire du talent de vos artisans joailliers, mais avez aussi des connaissances affinées dans le domaine. Quoiqu’il en soit, ce que vous proposez me convient parfaitement. » Glissera t-elle sinon légèrement impressionnée, puis son sourire se fit plus fin quand elles parleraient de l’habillement futur de la comtesse pou le tableau…

« Vous me proposez donc aussi de choisir l’habillement et les parures que vous arborerez pour cette peinture ? Ce n’est pas si fréquent de la part d’un de mes mécènes, mais j’apprécie que vous me laissiez cette liberté. Sachez que je ferais évidemment au mieux pour que la peinture que j’esquisserais vous concernant, réponde à toutes vos attentes la concernant. » Ajoutera t-elle sinon vraiment appréciative à ce sujet. En effet elle appréciait qu’on lui laisse ce genre de libertés… Elle ne manquera pas d’ailleurs de glisser amusée.

« Il me faudra peut-être juste un peu de temps pour choisir selon la grandeur de votre garde robe, je suppose que vous aurez une plusieurs heures à m’accorder pour le temps des préparatifs ? » Après tout, on ne préparait pas une peinture en quelques secondes ou minutes, sinon le résultat ne serait pas idéal...

Avec un hochement de tête et un sourire courtois, la Comtesse approuvait les dires de l’artiste.

« Mes obligations de dirigeantes font que je voyage aussi beaucoup. Et assez loin. Je profite donc généralement de ces moments là pour le mettre à profit en travaillant mes passions. »

Car la Comtesse était aussi une gestionnaire avant tout. Et gérer le mieux possible son temps impartie lui permettait de travailler de front passions et obligations.  C’était au final aussi simple que cela. Une bonne organisation. Quasi militaire diraient certains, mais nécessaire pour pouvoir s’en sortir dans plusieurs domaines. Et la Comtesse n’était pas prête de laisser quiconque voler son trône. Peut être aussi qu’être mortelle la forçait à travailler vite. Elle n’avait pas le temps d’apprentissage possible des immortels alors peut être qu’elle s’était lancée dans une course à la connaissance inconsciemment…l’acceptation ensuite de Cécilia éclaira son visage d’une joie profonde et non feinte alors que ses yeux émeraude pétillaient de joie. Elle aurait l’honneur de recevoir la grande artiste Cécilia Cassetti au grand banquet comme invitée d’honneur! Outre le prestige que cela représentait bien sûr, elle était vraiment heureuse de cela tout simplement.

« Je vous remercie de tout cœur Dame Cassetti d’accéder ainsi à ma requête. Je ne manquerai pas de vous envoyer l’invitation le moment venu. Il me tarde déjà de pouvoir annoncer la présence de la plus Grande Artiste d’Orzian au Grand Banquet du Havre comme invitée d’honneur. »

Vint ensuite le sujet du bijou en paiement de son travail. La Comtesse souhaitait rester humble à ce sujet. Elle n’était pas non plus experte, mais comme toute femme elle savait se mettre en valeur. Et la vampire ayant le teint pâle, il devait être rehausser par des teintes chaudes et raffinées pour ne pas effacer la grande beauté de l’artiste. Bien qu’elle doute cela possible. Toutefois le doute était d’encore plus la sublimer si tant est que soit encore possible…

« Ce n’était là qu’une simple proposition Dame Cassetti… nous pourrons aussi voir avec nos joailliers ce qu’ils en pensent afin que vous ayez plusieurs avis? J’ai l’habitude comme toute femme je suppose de me mettre en valeur, mais je n’ai pas non plus une énorme expertise de la joaillerie. »

Pour la suite, elle acquiesça avec un sourire aimable avant d’expliquer un peu son choix de lui laisser le sien justement concernant sa tenue et ses atours.

« Cela va de soit Dame Cassetti. Vous ne me dites comment gérer mon Comté parce qu’il s’agit de mon domaine? Et bien je ne me sens guère légitime pour vous dire comment gérer le votre dirons nous? C’est vous qui allez mettre cette toile en valeur par votre talent artistique et la créer de toute pièce au gré de votre inspiration. Il est donc pour moi tout à fait normal de vous laisser maître de votre art afin que vous puissiez pleinement l’exprimer. »

Elle lui laissait donc une liberté totale, ne doutant pas que l’artiste soit capable de rater une toile ou qu’il y ait une possibilité qu’elle soit déçue du résultat. L’art était son domaine. Elle savait ce qu’elle faisait et dirigerait donc totalement le procédé de création. La Comtesse y tenait même si cela pouvait paraître quelque peu extravagant de la part d’un dirigeant habitué à ce qu’on réponde tout simplement à ce qu’il ordonne. Cela marquait aussi son respect pour la liberté créative de l’artiste qu’elle était. Un rire léger perça ensuite ses lèvres alors qu’elle parlait de sa garde robe. Mais acquiesça tout de même à la question.

« Il est vrai que ma garde robe est quelque peu… conséquente… et j’aurai bien sûr plusieurs heures à vous accorder cela va de soit. Sauf affaire réellement urgente que je ne pourrai déléguer bien entendu, mais fort heureusement en temps de paix cela n’est pas si fréquent que cela. »

Cécilia ne doutait pas alors que le sujet se clôturait un peu, que la comtesse devait beaucoup voyager, après tout cette dernière devait en effet assez fréquemment rencontrer des dirigeants d’autres états ou bien ses vassaux, elle ne pouvait donc pas juste rester statique dans son manoir comtal et ignorer le monde extérieur. Il était bon d’ailleurs de profiter de ce genre de voyages pour autre chose, un peu comme ce que faisait Cécilia... Même si en soit c’était surtout le but de ses voyages et non une opportunité dont elle profitait pour sa part.

Pour le reste, comme elle l’avait pensée à raison, la comtesse fut très contente qu’elle accepte son invitation. Cela n’étonna pas vraiment Cécilia qui savait après tout fort bien que sa venue serait très positive pour ce comté. Mais elle était évidemment appréciative du fait que ce soit aussi une question d’appréciation et estime personnelle aussi et non juste une opportunité politique satisfaite.

« Vous me faîtes probablement trop d’honneur de dire que je la plus grande artiste d’Orzian, mais je tâcherai évidemment de ne pas décevoir vos attentes. » Conclura donc la vampire amusée à ce sujet et se disant après qu’elle appréciait qu’on la qualifie ainsi certes... Mais disons que si elle se vantait de cela, ça risquerait de sonner plus arrogant que nécessaire, alors autant rester assez humble. Surtout qu’en effet, elle avait sans doute des égaux, à défaut de connaître des supérieurs...

« J’en discuterai de toute manière avec les joailliers, mais votre idée me semblait en tout cas intéressante. Pour le reste, je ne doute pas qu’au final le bijou saura grandement me plaire et je suppose que si je le porte de temps en temps, cela mettra en valeur l’artisanat de votre terre. » Ajoutera t-elle sinon  aimable et un tantinet amusée à ce sujet. Après tout elle savait aussi que ce serait une vitrine pour la joaillerie des terres d’émeraude en effet si le bijou lui plaisait, mais bon il fallait savoir récompenser le bon travail après tout.

Pour le reste, la dame se disait que si en effet il était bien de ne pas dire à une artiste comment faire son travail, disons que beaucoup de clients ne lui laissaient pas forcément autant de libertés. Soit car ils avaient des attentes, soit quelques exigences. Quoiqu’il en soit, une telle liberté d’action pour la peinture, lui convenait parfaitement !

« C’est un point de vue intéressant et que j’apprécie. Je suis aussi flattée que vous me fassiez assez confiance à ce sujet, même si je me permettrais le petit orgueil de dire que je saurais m’assurer que c’est à raison. » Répondra t-elle donc aimablement, ce avant d’ajouter amusée. « Bien, nous commencerons ce soir si cela vous convient. » Ce au sujet des essais sur la garde robe… Puis, se disant quelles allaient peut-être bientôt arriver à destination, elle ajouterait avec réflexion.

« Et donc vous êtes amatrice d’art. Êtes vous aussi praticienne de temps en temps ? Après vous avez déjà beaucoup de passions, mais des fois il est agréable après tout de laisser exprimer la voix de son âme d’une manière ou de l’autre. » Du moins telle était sa philosophie, l’art était autant source de beauté, que la voix de l’âme de celui le pratiquant !

« Vous êtes beaucoup trop humble Dame Cassetti… ce qui rajoute encore à votre valeur et au fait que votre compagnie me soit agréable. »

Répond aimablement la Comtesse.

« S’il existe un artiste égalant votre talent, alors je crains de ne pas l’avoir encore croisé. »

Ajoute t’elle. Après il est vrai que la sensibilité a l’Art dépendait beaucoup de la personne qui l’observait. Mais les traits fins, le soucis des détails, les fines couches de peintures ajoutées les unes après les autres donnant à l’ensemble ce que la Comtesse considérait comme un rendu parfait. Et elle était extrêmement sensible aux détails et à la perfection ce qui selon elle était parfaitement représenté dans les toiles de la Vampire. Le suite au sujet du bijou lui tira un sourire plus grand. Même quand elle ne calculait pas spécialement de façon politique mais qu’elle essayait simplement de se montrer amicale et aimable, cela revenait vers elle comme un boomerang.

« Et bien en effet cela accordera un certain prestige supplémentaire au Comté… bien que je vous avoue que je n’avais guère calculé cela. »

Mais elle n’allait pas cracher dessus après tout si cela ne dérangeait pas l’artiste… elle acquiesça ensuite en souriant aux mots de l’artiste. En effet elle avait confiance en ses talents. Elle saurait sans doute marier idéalement les couleurs, poser le décor, lui faire prendre la pause la plus adéquate et qui la représenterait le mieux après tout. Elle si elle le faisait avec plaisir le résultat n’en serai que meilleur! C’était donc un pari sans risques selon elle étant donné le talent dont elle faisait preuve.

« J’ai entièrement confiance en votre talent et votre œil expert pour me mettre en valeur sur cette toile en effet! Plus que je ne pourrais moi même me mettre en valeur en choisissant mes tenues et atours moi même au risque de commettre un impair par rapport au fond que vous choisirez. Bien que je ne guère que vous soyez capable de vous adapter le cas échéant. Mais un artiste de talent réussira toujours une toile. Un artiste inspiré et libre produira une merveille vous ne pensez pas? »

Suggéra t’elle sur un ton un peu philosophique, devisant sur le fait que de laisser une totale liberté a un artiste, lui permettrait de peindre avec plaisir et donc de « mieux » peindre que s’il devait s’adapter à des demandes farfelues de la part de son mécène. Du moins c’était son avis à elle à ce sujet. A la question suivante elle répondit en cachant un léger rire cristallin du dos de sa main.

« Non malheureusement… je ne suis guère née avec des mains d’or comme les votre Dame Cassetti. Je sais apprécier des chefs-d’œuvre, mais je suis bien incapable de les réaliser moi même. Fort heureusement j’ai une aisance financière me permettant de pouvoir profiter d’œuvres de véritables artistes et de les aider un temps à vivre de leur passion… »

Et effectivement, il ne lui fallut qu’un discret regard par la fenêtre pour voir qu’ils arrivaient à destination. Une vaste plaine où courraient des chevaux de guerre près à être entraînés. Dans le ciel, des pégases avec des cavaliers montés prenaient leur envol.

«  Nous arrivons à Emeraldia regardez! Ne sont ils pas magnifiques?! Une des sources de revenus du Comté se trouve là sous vos yeux. Nous sommes particulièrement fiers de nos montures. D’ici quelques petites minutes nous serons à la ville et je pourrais vous présenter le Baron. Puis nous ferons si vous le souhaitez un petit tour dans les plaines afin que vous puissiez observer ces puissants et magnifiques chevaux… regardez comme leurs muscles sont saillants…»

Dit elle toujours admirative de ces chevaux puissants.