Cela faisait près d’un mois que Lilyneska avait débuté son service militaire. Elle avait donc quitté la demeure d’Otmar pour aller vivre à la caserne, là où les gens étaient entraînés. Ce n’était pas déplaisant, la plupart du temps, mais elle n’était pas vraiment enjouée non plus. Elle le faisait surtout parce qu’elle le devait si elle désirait obtenir sa citoyenneté akkatonnienne. Il y avait plusieurs aspects à ce travail de soldate et les apprentissages étaient autant sur le plan physique que mental. Elle devait notamment rester en forme et faire beaucoup d’exercices pour devenir plus forte, mais il y avait aussi le côté discipline à travailler. Elle n’aimait pas l’autorité et avait beaucoup de mal à s’y faire, bien qu’elle parvenait souvent à prendre sur soi. Elle avait vu quelques techniques de combat, mais par sa nature magique, on avait préféré l’écarter de tout ce qui était armement technologie. Pour l’instant, c’était plutôt l’initiation à la vie militaire et l’entraînement général. Elle avait entendu que plus tard, il y aurait des spécialités dans lequel on pouvait se spécialiser : par exemple, le combat de l’infanterie ou de la logistique, les soins physiques ou mentaux, l’ingénierie, les forces aériennes, terrestres ou marines, le pilotage, etc. Elle avait aussi entendu parler des soldats magiques, mais cette catégorie avait moins d’ampleur dans cette contrée technologique.

« Bonjour! Je suis rentrée! » S’exclama-t-elle en poussant la porte de leur belle demeure à Airain. En ce jour de congé, la jeune femme avait décidé de rentrer chez elle et de rendre visite à son père. Elle ne l’avait pas avisé puisqu’elle voulait lui faire une surprise. Elle ignorait s’il était là ou non. « Papa? » S’enquit-elle fortement. Elle salua d’un signe de la main la domestique qui s’approcha d’elle et qui lui souhaita la bienvenue de façon polie. Elle l’informa qu’Otmar était au salon et qu’elle allait préparer le thé.

Avant de s’y diriger, Lily retira ses bottes et posa son sac sur le sol de l’entrée. Elle était vêtue d’un pantalon trois-quarts noir, d’une blouse beige et d’une veste en cuir. La petite avait d’ailleurs conservé sa chevelure blanche. « SURPRISE! » S’exclama-t-elle lorsqu’elle arriva devant son père. Ce n’était plus vraiment une surprise puisqu’elle avait fait beaucoup de bruit. « Tu sais quoi? Je vais participer à une expédition à Ikhyld! » Lui dit-elle en souriant.

S’approchant de lui, elle vint le serrer dans ses bras, fortement durant de longues secondes.

Otmar passait une journée calme, du moins l’une des calmes dont il pourrait disposer, car il sentait bien, très bien même que les prochaines semaines allaient être forts animées et peu aptes à tout repos pour lui. Surtout s’il devait croire certains rapports qu’on lui avait fait sur la situation du continent, en vérité il aurait peut-être mieux fait dans un tel cas d’être à Akkat ou Aros pour ne pas avoir à gérer tout cela, il aurait pu ainsi déléguer toutes ces responsabilités au gouverneur de province et autorités purement locales. Mais bon, maintenant qu’il était là, autant s’en occuper après tout…

Mais d’abord, il fallait profiter du calme de la matinée et d’une bonne tasse de thé, après tout s’arracher les cheveux n’avancerait à rien et puis dans tout ce qu’il faisait Otmar aimait conserver une certaine classe et sérénité, après tout c’était là une discipline de comportement qui avait toujours sut lui être utile et qui lui permettait au moins de garder l’esprit clair en tout temps. Il était donc dans le salon et en vérité si plongé dans l’écoute d’une douce musique d’opéra qu’il ne devina pas immédiatement que sa fille était rentrée quand celle-ci s’annonça. Était-ce aussi la fatigue qui jouait ? Peut-être, des fois la vie de dirigeant même dans une démocratie avait un côté fatiguant, surtout qu’Otmar s’il n’était pas du tout un vieillard, n’était plus non plus un jeune homme fringuant, sans compte qu’il n’avait jamais été athlétique non plus.

Comme souvent, il avait revêtit une veste et des vêtements typiques d’un gentleman Akkatonien voulant avoir une certaine prestance vestimentaire, et… Notons-le, il arriva à ne pas sursauter lorsque sa fille débarqua soudainement, même si sa surprise fut manifeste à la manière un peu brusque dont il sortit de sa contemplation auditive de la musique qu’il écoutait. Une surprise qui se métamorphosa rapidement lorsque sa fille vint dans ses propos. Il sourit alors doucement et dit en renvoyant l’étreinte.

« Je suis content de te revoir Lilyneska, j’espère que le service n’est pas trop dur. Des fois les officiers en font un peu beaucoup pour impressionner les jeunes recrues. » Car même si en Akkaton c’était très régulé à cause des pressions du gouvernement pour séduire les nouvelles recrues et éviter de dégoûter celles-ci, le militaire était toujours un milieu à part par rapport au civil, il ne fallait pas se leurrer, un milieu exigeant. Même si dans un service militaire citoyen, elle ne ferait qu’en effleurer la surface en vérité. Puis sur ce il glissa avec un ton assez fier.

« Quoiqu’il en soit je suppose que tu as dû les impressionner à l’entraînement, tu es déjà une redoutable guerrière après tout, et t’attirer pas mal de respect de la part de tes camarades. » Puis tout ceci dit il laissa un instant couler et…

« Parle moi de cette expédition. C’est bien celle à laquelle je crois ? Si tu n’étais pas aussi débrouillarde je serais sceptique à cette idée, mais bon je suis mal placé pour te dire que ce n’est pas une bonne idée. » Ajouta t-il sinon à moitié préoccupé et à moitié amusé, il est vrai que s’il avait été de nature plus prudente ils ne se seraient peut-être jamais rencontrés.

Aussitôt qu’il avait tourné son regard vers Lilyneska, elle avait pu remarquer le sourire s’afficher sur le visage d’Otmar. Il était sincère et doux, son père était réellement content de la revoir. Cela faisait un bon moment qu’elle n’était pas revenue à domicile, pas qu’elle n’avait pas voulu, mais elle avait eu des obligations ailleurs avec le début de son service militaire. Elle n’était plus libre comme l’air, mais cela lui convenait… car en réalité, elle pourrait le redevenir si souhaité. Faire une formation militaire n’était pas obligatoire. Or, la jeune hybride désirait la faire puisqu’elle voulait sa citoyenneté akkatonnienne. « J’ai eu beaucoup de mal à m’adapter au début, mais ça a été… Les officiers sont compréhensibles. » Expliqua-t-elle. Elle avait évité le terme gentil parce qu’on ne pouvait pas les qualifier exactement de sympathiques ou de plein de douceurs. Ils étaient stricts et fermes, mais ils étaient tout de même attentionnés.

« Mon but n’était pas de les impressionner... » Poursuivit Lily suite aux paroles de son père. « Mais on ne m’a pas trop laissé le choix. » Une lumière s’était allumé dans son regard, à la fois taquine et fière. « À l’entraînement, un naga n’arrêtait pas de vouloir me chercher. Pas juste moi, pas mal tout le monde. Il n’arrêtait pas de se vanter. Je l’ai bien bouche-bée quand je l’ai battu sans peine au corps-à-corps. Tu aurais dû voir sa tête… et celle des autres quand ils ont compris que je n’étais pas à sous-estimer. »

Racontant son souvenir, Lily s’était assise sur un sofa. « Bientôt, nous irons à Ikhyld. Pas tout le monde, seulement les volontaires et ce n’est pas tous les volontaires qui ont été sélectionnés. » Débuta-t-elle. Les sergents avaient dû juger bon qu’elle fasse parti de l’expédition. « Tu dois en avoir entendu parler? De la gigantesque cité elfique qui est apparu magiquement! Ça ne devrait pas une mission dangereuse, mais plutôt de recherche et d’exploration. » Poursuivit-elle pour le rassurer. « Tu as dû envoyer les archéologues akkatonnien? Te connaissant, tu dois être excité par la nouvelle, non? » S’enquit-elle d’une voix enjouée.

Otmar continua à sourire de façon amusée aux paroles de sa fille qui lui raconta son séjour à l’armée. Bon, au moins elle ne semblait pas le trouver insupportable, même s’il s’attendait à ce qu’à la fin elle ait envie de prendre quelques semaines ou mois de repos… Quoique, cette jeune femme était une véritable pile, donc difficile à savoir… « Haha, cela me rappelle mes propres débuts, je crois que les premières semaines j’ai eu de sacrés courbatures, j’étais même arrivé à obtenir une semaine de repos je crois en me faisant porter pâle. Je crois que l’officier qui m’avait pris en charge avait crut que le fait que je sois un voyageur depuis mon plus jeune âge justifiait un entraînement physique plus intense que pour les autres recrues… » Enfin, il n’avait pas détesté cette période en soit, mais il n’avait pas voulu insister avec l’armée. Notamment car ce n’était pas vraiment dans ses mœurs la vie militaire, après l’armée était très bien vu dans l’empire en soit… Il fallait dire, Akkaton malgré le fait que c’était un pays très progressiste, n’a jamais oublié son amour pour une bonne dose de militarisme.

« Haha, ce n’est pas plus mal, il y en a toujours qui veulent montrer qu'ils sont les meilleurs et il est bien que tu l’ais forcé à un peu de modestie... Surtout qu’il ne faut pas compter dans un tel cas sur les officiers pour mettre fin à ça tant que ça ne va pas trop loin, ils sont du genre à considérer que ça peut aider les recrues à faire de leur mieux pour se surpasser. » Disons que tant que ça se limitait à quelqu’un qui agaçait les autres par sa fierté pédante, les officiers aimaient l’idée que ça poussait les autres à se surpasser. Surtout pendant le service militaire.

« Je suppose que normalement je devrais t’interdire de te mêler à cela, mais bon de un tu es déjà assez grande pour prendre tes propres décisions et de deux ce n’est pas comme si je ne connaissais pas tes talents. » Ajouta t-il sinon à la fois pensif et un peu amusé, comme s’il avait l’impression presque de fauter quelque part, mais finalement il se contenta de prendre une gorgée de café et d’ajouter avec entrain.

« Des archéologues vont y être envoyés oui et évidemment je soutiens ce projet, par contre je crois que j’ai dû déléguer l’organisation de celui-ci aux université de la cité d’Airain… Donc je ne saurais pas dire ultimement qui va y être envoyé, mais tu peux être certaine que je me tiendrais informer concernant vos découverte là-bas. En tout cas… » Lilyneska vit alors un domestique déposer de quoi légèrement manger, puis son père ajouta avec bonne humeur.

« Tu vas pouvoir en profiter au passage pour découvrir un peu Ikhyld, c’est une bonne chose ! C’est un beau pays et il est toujours bien de voir du paysage, ça nous ouvre l’esprit et permet de contempler maintes merveilles… En plus, ils ont une culture et façon de penser assez différente d’Akkaton, mais les Akkatoniens qui y vont sont assez bien accueillis en général. Ce même si les relations politiques entre nos deux pays sont des fois assez variées. » Lilyneska avait largement eut le temps d’apprendre après tout que l’empire Ikhyldien et Akkatonien étaient rivaux, mais bon aucune guerre ne pointait vraiment à l’horizon pour le moment… Donc c’était surtout une rivalité entre deux pays qui voulaient montrer au monde qui était le plus puissant et prestigieux.

Lily avait remarqué l’air de son père changer lorsqu’elle lui avait parlé de l’expédition à Ikhyld. C’était de l’inquiétude qu’elle y lisait. Ou y avait-il autre chose? Elle se mit à se questionner sur le fait qu’il en savait peut-être davantage sur cette recherche archéologique. Connaissait-il des dangers potentiels? Finalement, elle se dit qu’il n’était qu’un père qui se faisait du souci pour son enfant. En effet, elle partirait loin pendant un long moment et ce, dans une contrée qui lui était complètement inconnue.

« M’inter-dire…? » Balbutia-t-elle. Elle ne pouvait cacher sa propre surprise. Il n’y avait pas de colère dans ses azurs, seulement de l’incompréhension. « Il n’est pas censé y avoir de dangers. Je veux dire, c’est une mission d’exploration et de découvertes. On ne s’en va pas à la guerre. » Poursuivit-elle pour expliquer ses choix.

Un domestique posa alors un plateau contenant quelques pâtisseries, fruits et petits mets à déguster. Elle le remercia puis prit place dans un fauteuil qu’elle plaça en biais à son père pour bien le voir. Elle se gâta d’une danoise au fraise puis de quelques morceaux de fromage. « Trop bon. » Murmura-t-elle. C’était délicieux. Elle savait, au fond, que la nourriture qui venait d’apparaître était surtout pour elle. Elle était reconnaissante de toutes ces petites attentions et la joie se lisait sur son visage lorsqu’elle mordait dans un petit morceau.

« C’est vrai qu’Ikhyld est majoritairement axé sur la magie, la beauté et l’art? J’ai hâte de voir à ce que ça ressemble de mes yeux. Ça doit être des paysages tellement différents d’Akkaton et des Duchés. » Dit-elle. Ses pensées se mirent à dériver. Était-ce sa crainte? Que Lilyneska tombe amoureuse de cette contrée et qu’elle ne veuille plus revenir dans la région technologique? « Je crois que c’est de là que ton amie, la fabuleuse transformiste Osami, vient, si je ne me trompe? » Questionna-t-elle. La rencontre avec cette femme mystérieuse ne remontait pas à si loin. « Oh?! Mais je crois qu’ils ont un langage propre à eux, les Iklhydiens. Non? » S’exclama-t-elle. Ses oreilles félines s’agitèrent sur sa tête et ses sourcils se froncèrent. Ça allait être problématique et elle espérait que ça n’allait pas être une raison pour la retirer de l’expédition.

« Oui, vous n’allez pas à la guerre, après on ne sait jamais avec ces ruines du passé. Est-ce que d’autres personnes s’y rendront avant vous ? Est-ce que certains systèmes de sécurité qui ont été conçus à une époque pour combattre les intrus, par exemple les nains, sont toujours actifs ? Des dangers peuvent vous y attendre. Après, tu as vu pire je pense dans l’ancienne ruine des nagas. » Oui, après tout ils s’en rappelaient… Quoiqu’il en soit il ne cachait donc pas les possibles risques, mais visiblement il semblait se dire que Lilyneska avait vu pire. Sinon, en se permettant de prendre un petit gâteau lui aussi et en souriant doucement à sa fille qui avait l’avantage grâce à sa magie de pouvoir presque manger n’importe quoi sans le moindre risque, chose enviable, il glissa avec bonne humeur.

« Chaque pays est différent à sa façon, chacun a ses merveilles, ses aspects sombres, mais je dirais qu’Ikhyld est tout comme Akkaton un pays qu’il faut visiter une fois. Je m’y suis déjà rendu plusieurs fois par le passé, quand je n’étais pas encore dans la politique, j’ai même quelques tenues traditionnelles Ikhyldiennes dans ma garde robe. » Il esquissa un sourire amusé à cette pensée, puis reprit pensif au sujet d’Osami.

« Oui, c’est une noble Ikhyldienne d’origine, le continent d’Ikhyld est en vérité celui dont est originaire le peuple kitsune, donc beaucoup de kitsunes sont aussi Ikhyldiens, même si pas tous, bien au contraire. Je crois même que la langue des kitsunes est celle dont est originaire l’Ikhyldien... » Il prit alors un air rassurant et dit.

« Tout le monde ou presque sait parler l’Akkatonien en Ikhyld, c’est une langue presque universelle, l’Ikhyldien aussi est très répandu par le monde, mais plus chez les élites ou ceux cultivés. S’ils apprécieront sans doute que tu converses en Ikhyldien donc, ça peut passer si tu sais parler l’Akkatonien. » En somme, pas de vraie raison qu’elle soit retirée de l’expédition, en soit l’Akkatonien était une langue passe partout, c’était l’avantage de l’apprendre. Il se permit quoiqu’il en soit de glisser sinon d’un ton taquin.

« Par contre, je pense que tu risques de beaucoup aimer leurs habillements, ils ont des choix de costumes très différents de ceux Akkatoniens, mais très élégants aussi. Que ce soit les kimonos ou autres, je me dis d’ailleurs que cela t’irait bien. Quant à leur cuisine, elle n’est certes pas aussi réputée que celle d’Akkaton, mais elle n’a pas à rougir, même si chez eux le sucré est un peu plus cher. Quoique moins depuis un bon siècle à cause du sucre qu’on leur vend en masse... » Conclut-il amusé. Disons que l’avantage de presser la betterave c’était que le prix du sucre fondait à vue d’œil. Les pays technologistes comme Akkaton en avaient évidemment profiter pour vendre du sucre abordable au monde entier, faisant d’une denrée de luxe, quelque chose de courant et peu cher presque…

Lily haussa les épaules. Otmar était inquiet et elle le comprenait. Mais elle n’avait pas les réponses à ses questions. Elle n’était que soldate et c’était une expédition qui demandait des volontaires pour se salir les mains dans les recherches archéologiques. Elle ne savait pas qui s’y rendraient, elle ne savait même pas si elle-même serait sélectionnée! Elle réalisait qu’elle ne savait pas grand-chose de l’expédition. Aucune idée s’il y avait des systèmes de sécurité et si on y verrait des nains. « Qui sait? » Dit-elle finalement. Concrètement, la jeune femme réalisait qu’elle s’en fichait un peu et comptait improviser si l’aventure tourne à la catastrophe. Son père disait vrai : les ruines des nagas resteraient probablement une expédition plus troublante.

Si elle n’était pas sélectionnée, il est certain que l’hybride irait en Ikhyld un beau jour. Cela semblait un endroit incroyable qu’il fallait visiter au moins une fois dans sa vie. « Des tenues traditionnelles? Montre-moi! » S’exclama-t-elle d’une voix enjouée. Elle avait des étoiles dans les yeux. Lilyneska savait que cela attendrait, mais qu’il finirait par les lui montrer. Lorsque la conversation tourna sur Osami, elle engloutit une deuxième pâtisserie et cela lui fit penser à quelque chose. « Je pourrai aussi manger plein de bonnes choses. Osami m’avait fait goûter des pâtisseries. Je pourrais même ramener des gâteaux-lunes! » Dit-elle. Elle était excitée à cette idée. Si petite, mais qu’est-ce qu’elle aimait manger! Elle était un trou sans fond.

« J’essayerai d’apprendre un peu la langue. Ça me sera utile. Tu crois qu’ils vont penser que je suis moi-même une kitsune là-bas? » Demanda-t-elle. Après tout, avec ses oreilles félines, elle avait des airs de cette race. Tout ce qu’il lui manquait, c’était la queue… Mais ça, ça s’arrangerait, non? « J’ai trop hâte d’y être. J’espère qu’ils me prendront. Je veux voir les vêtements, goûter à leur cuisine et visiter l’endroit. » Dit-elle en pensant déjà à plusieurs activités qu’elle pourrait faire.

Elle but quelques gorgées d’eau pour faire descendre les dernières danoises qu’elle avait englouties. Lily était bien heureuse d’être de retour ici.

« En effet. » Accorda t-il pensif concernant l’expédition. Qui sait ? Il supposait quoiqu’il en soit qu’ils approfondiraient éventuellement le sujet plus tard, après tout il l’avait autorisé à se porter volontaire, donc l’essentiel pour le moment était dit. Par contre, quand elle sembla s’émerveiller par rapport aux tenues traditionnelles en sa possession, Otmar s’en amusa et glissa avec bonne humeur.

« Soit, soit, je te les montrerais un peu plus tard si tel est ton désir. Je pense que cela te plaira assez. » Il est vrai après tout qu’il ne l’avait jamais vu fouiller dans sa chambre, donc elle ne devait pas savoir tout ce qu’il y détenait probablement. Il était sûr et certain en tout cas que certaines de ces tenues lui plairaient assez. Et peut-être lui donneraient-elles quelques idées. Quoiqu’il en soit il ajouta sinon d’un air compréhensif et complice.

« La nourriture, voilà une raison comme une autre de découvrir les cultures étrangères, mais une excellente raison. Chaque pays, chaque culture et même chaque peuple a ses petites spécialités. Je suppose que c’est un bon moyen de profiter de la solde que tu auras peut-être à ce moment là, sinon je te céderais un peu d’argent. Pense aussi à assister à quelques spectacles de magie, ils paraît que les Ikhyldiens en raffolent. » Oui, après tout la magie ne savait pas à se battre, de même que la technologie, il ne paraissait donc pas irréaliste que certains y ais trouvés des applications ludiques.

« Cela dépend, les paysans pourraient te confondre avec, mais je doute que les nobles ou érudits là-bas fassent ainsi. Disons qu’ils savent aussi à quoi ressemblent des thérianthropes félins ou leurs hybrides, ils en ont même dans leur noblesse. » Dit-il sinon pensif quand au fait qu’on pourrait la prendre pour une kistune, avant d’ajouter d’un air d’encouragement. « Bonne idée concernant l’Ikhyldien, par contre c’est une langue assez difficile à apprendre, donc je ne sais pas si tu sauras entretenir une conversation de base d’ici là, mais ils apprécieront certainement l’effort. » Après tout les Ikhyldiens étaient fiers de leur héritage culturel, donc les flatter en ce sens pouvait être une bonne idée…

« Il y a des chances qu’ils te prennent, ne t’inquiète pas, après tout tu as été utile lors de l’expédition dans le désert... » Puis se levant, il lui dit avec un calme entrain.

« Bon, sur ce avant que j’oublie, que dirais tu donc de voir mes quelques tenues traditionnelles ? Si cela te plaît nous pourrions chercher en ville un marchand Ikhyldien de passage qui vend des vêtements traditionnels. » Sur ce, il l’invita donc à le suivre jusqu’à sa chambre si ça l’intéressait toujours. Car il doutait sinon que ses vêtements à lui lui aillent vu là… Ah oui c’était une mage transformiste donc elle pouvait moduler sa taille se dit-il. Même si peut-être qu’elle voudrait quelque chose de plus féminin ?

« J’essayerai d’apprendre les bases, ça pourra m’être utile et ils seront heureux de voir mes efforts. » Dit-elle. « Aurais-tu des ouvrages sur le sujet? » S’enquit-elle ensuite. Apprendre l’Ikhyldien par elle-même ne serait pas évident. Lilyneska s’attaqua à un autre croissant tandis qu’elle réfléchissait. Ce serait certainement plus facile avec un instructeur. Peut-être pourrait-elle voir avec un collègue soldat, car il lui semblait qu’il y avait quelques personnes qui avaient séjourné là-bas.

Elle but quelques gorgées d’eau puis hocha positivement de la tête. « On verra. » Fit-elle finalement en soulevant les épaules. Elle avait posé sa candidature. Après, si elle était choisie ou non, ce n’était plus de son ressort. Elle serait un peu déçue, mais pas triste. Vrai qu’elle avait un peu d’expérience quant aux expéditions et que sa magie transformiste pouvait être pratique. Mais concrètement, elle ne savait pas ce que ceux à la tête du projet se basaient pour faire leur sélection.

Peu importe. C’est avec le sourire et beaucoup d’entrain que la jeune hybride se leva d’un bond de son fauteuil. Elle avait grande envie de voir les habits de son père. Il devait avoir plein de tenue d’un peu partout, non? Elle n’était pas très matérialiste et n’avait pas une grande garde-robe de base, car elle ne voyait pas le but d’avoir plein de vêtements qu’elle ne porterait pratiquement jamais. Mais… Des tenues traditionnelles ou des souvenirs liés à des voyage, oh oui ! Ça elle pouvait grandement se l’imaginer! « Ça me plairait beaucoup, oui! » Répondit-elle en le suivant jusqu’à sa chambre. L’idée d’essayer les vêtements de son père ne lui avait pas traversé l’esprit. C’était les siens, elle n’y toucherait pas. Ils devaient receler de souvenirs et d’histoires. Elle aimait bien l’idée d’avoir les siens.

« J’ai des ouvrages aussi bien sur la langue Ikhyldienne, que sur Ikhyld en général si ça t’intéresses, même si évidemment ma collection est loin d’être complète concernant le deuxième sujet. » Disons qu’un empire faisant un continent entier comme celui Ikhyldien englobait une telle diversité de cultures et d’êtres différentes, surtout que son histoire était quasiment deux fois millénaires, qu’il était évidemment difficile de posséder un ensemble d’informations exhaustives à ce sujet dans une bibliothèque de demeure, même celle de quelqu’un d’assez aisé comme Otmar qui devait être le genre à avoir lu plusieurs milliers d’ouvrages dans son existence, au moins. Par contre pour leur langue, c’était plus simple, du moins tant qu’on se bornait à l’apprentissage de cette dernière.

Quoiqu’il en soit peu après lorsque sa fille se leva, enthousiaste à l’idée de voir l’ensemble de vêtements en possession d’Otmar, celui-ci glissa avec amusement. « Dans ce cas là suis moi, et sache que le tout est assez fournis. » Oui, après tout sa fille avait pu deviner à force qu’il aimait s’habillait de façon assez classe et assez variée. Ce n’était pas en soit un homme qui suivait la « mode », mais il appréciait avoir une certaine variété de vêtements et bien paraître par son habillement.

Ils se rendirent donc dans sa chambre, moyennement grande, surtout constituée d’un lit assez grand bien décoré, d’un bureau pour travailler, de quelques appareils électriques pour le confort, d’une bibliothèque pour ses ouvrages, parmi toutes les autres de la maison, et quelques étagères. Mais aussi en dehors de quelques autres fioritures, d’une porte menant à une petite salle qui visiblement servait de dressing. Il laissa sa fille s’asseoir quelque part quoiqu’il en soit et alla chercher quelques paires de vêtements à montrer. Ce qui prit un peu de temps car visiblement notre homme en avait… Beaucoup.

« Je me dis que je dois avoir une certaine passion pour le noir et les sombres coloris car à bien regarder à part pour quelques vêtements, la plupart sont dans ces styles de couleurs, surtout ceux originaires de notre patrie. » Glissa t-il d’ailleurs au passage avec amusement puis sortant enfin. Il déposa alors quelques ensembles de vêtements sur son lit, trois plus précisément de styles Ikhyldiens. Il les désigna alors un par un en disant avec amusement.

Spoiler:

« C’est un style de vêtements portés par des gens de conditions modérées assez souvent, des fois guerriers, d’autres fois civils. Il est assez populaire chez les voyageurs Ikhyldiens. »

Spoiler:

« Celui là est un style de vêtements porté par les hommes de condition assez modeste à Ikhyld comme les paysans. »

Spoiler:

« Celui-ci est un style assez apprécié chez certains guerriers un peu gradés ou chez les petits nobles. Il faut noter sinon que les vêtements Ikhyldiens peuvent êtres assez colorés en général et que ceux des femmes sont souvent un peu plus étoffés que ceux des hommes, voir plus jolis. Mais ce n’est pas systématique. Et il y a beaucoup d’autres styles de vêtements à Ikhyld d’ailleurs, même si à l’époque mes économies ne me permettaient pas de toucher à tout ceux un peu luxueux. » Si elle le désirait, il pourrait montrer quelques autres vêtements d’Ikhyld au passage. Puis ceci fait, il alla chercher trois autres paires de vêtements dans des coloris plus clairs qu’il déposa sur le lit…

Des vêtements visiblement elfiques, du moins dans le style traditionnel elfiques, quand ces derniers s’habillaient d’une façon assez associée à leur peuple et non à la culture nationale d’un pays comme Akkaton.

Spoiler:

Spoiler:

« C’est là deux styles de vêtements assez appréciés des elfes vivant dans des villes ou villages qu’ils soient associés surtout à leur peuple ou mélangé à d’autres races. » Puis, au sujet du troisième ensemble, il dit avec amusement.

Spoiler:

« Celui-là je l’ai beaucoup porté quand je fréquenté diverses tribus elfiques proches de la nature à Eïrn. C’est à la fois élégant et pratique et ça permet d’être un peu camouflé au passage. C’est le genre aussi bien porté par les hommes que les femmes et très apprécié des guerriers. »

Ceci fait, il laissa sa fille apprécié puis revint avec trois dernières paires de vêtements pour le moment.

Spoiler:

« Tu reconnais sans doute. Il m’arrivait de porter cela dans les Duchés du Sud quand je fréquentai certains marchands et petits bourgeois. »

Spoiler:

« Ce genre de vêtement là est assez apprécié des bourgeois particulièrement aisés ou des riches artisans. »

Spoiler:

« Celui-ci est d’un style un peu plus modeste comme tu le sais. Assez à la mode dans certains cités je crois. Après, chaque territoire duchéen a ses préférences et ses excentricités donc il est dur même pour moi d’avoir des vêtements venant de chacun d’entre-eux. »

Sur ce il laissa sa fille apprécier un temps le tout même si c’était visiblement surtout des vêtements masculins, puis...

« Alors qu’en pense tu ? » Glissa t-il avec amusement, en regardant son lit qui était assez occupé maintenant avec tout ce qu’il venait de déposer dessus...

C’est ainsi que Lilyneska emprunta deux ouvrages portant sur le sujet d’Ikhyld. Si ce n’était pas durant cette expédition qu’elle irait dans cette nouvelle contrée pour elle, il est certain qu’elle irait la visiter à un moment ou à un autre. Il lui paraissait être une bonne idée que d’apprendre sur un lieu que l’on voulait visiter. Les us et coutumes étant différents, il était sage de s’y adapter… et d’éviter de faire des actions qui seraient mal vues par les Ikhyldiens. Le premier ouvrage portait sur la langue et comment l’apprendre. Elle ne pensait pas pouvoir la maîtriser, pas maintenant mais un jour peut-être, mais au moins connaître les mots et expressions de base comme ‘’bonjour’’, ‘’merci’’, ‘’je ne comprends pas’’ et ‘’au revoir’’. Le deuxième comportait beaucoup d’images, ce que Lilyneska appréciait beaucoup, et portait sur la géographie ainsi que sur les coutumes Ikhyldiennes. À l’intérieur, il y avait justement des images de vêtements typiquement traditionnels pour hommes et femmes.

Parlant de vêtements, la fille d’Otmar zieutait désormais sa grande garde-robe. Ce n’était pas très étonnant à ses yeux, car son père était collectionneur. Elle ne pouvait se l’imaginer se paradant avec tous ces vêtements, ce n’était pas lui. Il était rare qu’elle entrait dans la chambre de l’empereur, préférant lui laisser son intimité. Elle n’était pas assez curieuse pour fouiner dans ses affaires et découvrir peut-être ses mille et un secrets. Il en faisait de même avec sa chambre et elle l’appréciait.

« Oui, je pense que tu aimes le noir et les couleurs sombres. C’est rare qu’on te voir en vêtements colorés ou qui attirent l’œil. » Répondit-elle. Inertes, elle était tout de même capable d’imaginer son père dans les différents vêtements qu’il lui présentait. « Est-ce que tu les portes quand tu vas à Ikhyld? » Demanda-t-elle. Est-ce qu’il gardait son accoutrement akkatonien ou plutôt, essayait-il de se fondre dans la masse? « Est-ce que les Ikhyldiens portent ces vêtements dans leur vie de tous les jours? » S’enquit-elle. Elle voulait tout savoir. Elle voulait avoir une bonne idée de quoi s’attendre lorsqu’elle irait.

C’était des vêtements plutôt modestes. Elle parut surprise lorsqu’il mentionna qu’à l’époque, ses économies ne permettaient pas d’avoir du luxueux. « Aimerais-tu y retourner un jour pour y agrandir ta collection? » Demanda-t-elle. « J’aime particulièrement celui-ci. » Dit-elle en pointant le premier. Il était sombre, mais avec un petit je-ne-sais-quoi dans toute sa simplicité et il semblait très confortable. « Ooh c’est joli aussi le style elfique! » S’exclama-t-elle.

« Oui, je reconnais bien. » Dit-elle d’une voix beaucoup moins excitée à l’égard des vêtements Duchéens. « J’aime beaucoup mieux les vêtements d’Ikhyld ou d’Akkaton. » Poursuivit-elle. La jeune hybride n’aimait pas tant parler des Duchés, elle n’aimait pas les Duchés en fait. On ne pouvait pas lui en vouloir.

Après ce long moment à découvrir la culture Ikhyldienne, ils prirent le temps de déjeuner ensemble. Puis, ils décidèrent de sortir dans la cité d’Airain. L’empereur connaissait un endroit qui vendait des vêtements et accessoires d’Ikhyld, boutique que la petite Ehrlich voulait absolument voir!

La chambre d’Otmar avait l’air plutôt garnit en effet au vu des meubles de rangements et bibliothèques présents en dehors de sa penderie, sans doute que notre homme était du genre à beaucoup conserver de souvenirs du passé. En même temps, il devait aussi être de ceux soit incapables de jeter des choses, soit qui avaient reçut tellement de cadeaux au cours de leur vie qu’il gagnerait peut-être une petite fortune s’il les vendait, mais n’envisageait même pas de les faire. Après tout, notre homme considérait sans doute comme peu moral de vendre des cadeaux offerts par des amis.

« Les Ikhyldiens portent certains de ces vêtements dans la vie de tous les jours, d’autres dans de grandes occasions et d’autres encore pour répondre à certaines exigences sociales. La société Ikhyldienne après tout est assez hiérarchisée à sa façon. Les vêtements portés peuvent ainsi témoigner de ton rang social. » L’on était pas dans l’égalitarisme Akkatonien qui certes restait quand même astreint à certaines logiques sociales et de classes, mais exigeait aussi une certaine souplesse. Ikhyld sans être stricte ou autoritaire, était dans une logique différente. Quant au sujet de ce qu'il portait actuellement quand il allait en Ikhyld. « Actuellement non, à une époque oui, mais aujourd’hui je dois représenter mon pays à tout moment. Sauf éventuellement si je veux vraiment honorer les Ikhyldiens, mais certains patriotes ou nationalistes de l’empire pourraient le prendre mal. » Oui, après tout comme dans tous pays, il y en avait qui avait l’orgueil national très sensible.

Il sourit quoiqu’il en soit doucement quand il vit que les différents vêtements semblaient lui plaire, puis glissa pensif. « J’apprécie toujours d’obtenir des souvenirs de voyage, c’est une façon assez matérielle de marquer l’expérience, mais aussi concrète. En plus, certains souvenirs sont aussi des cadeaux que l’on m’a offert, ces derniers revêtent alors une toute autre importance. » Oui, après tout notre homme avait exercé une profession faisant qu’il avait été beaucoup en contact avec son prochain. Donc évidemment il avait fallut interagir avec beaucoup de monde. On ne devenait pas ethnologue quand on détestait la compagnie. Le principe même du métier étant de s’imposer celle d’inconnu de cultures et races des fois très différentes...

Quoiqu’il en soit, quand ils eurent finit avec tout cela et qu’Otmar prit la peine de ranger la chose, ils déjeunèrent ensemble et se rendirent dans la cité pour aller trouver un marchand vendant des bien Ikhyldiens.

Et dans les faits, ils n’entrèrent pas exactement dans la cité, mais se dirigèrent vers un endroit à la périphérie de celle-ci, comme une sorte de village frontalier qui n’en était pas vraiment un, plutôt à bien y regarder une sorte d’enclave étrangère à l’apparence exotique des bâtiments et aux gens pouvant s’y croiser. Pas que les étrangers étaient interdits dans la cité elle-même, au contraire Lilyneska avait pu en croiser beaucoup dans les rues, mais Otmar lui explique assez simplement pourquoi on pouvait trouver des enclaves comme celle-ci des fois à proximité des grandes villes Akkatoniennes, mais pas dedans. L’isolation par rapport à la technologie surabondante de la cité et la facilité d’isoler magiquement un tel endroit avec certains cristaux Ikhyldiens par exemple. En quelque sorte, c’était une poche de magie au milieu d’une mer de technologie… Où pouvaient notamment se trouver des marchands d’objets magiques et visiteurs étrangers voulant conserver un mode de vie basé sur la magie au cours de leur séjour en Akkaton, ou hybride.

Et leur pas au milieu de cette petite enclave occupée par des demeures de cultures différentes et de gens de toutes origines et races, spectacle pas forcément inhabituel dans l’empire en vérité même si différent. Les mena jusqu’à une sorte de grande demeure aux allures orientales bâtit en dur, avec de la pierre de grès, mais ouvragée de façon Ikhyldienne et colorées. En dehors d’un petit jardin sinon et de quelques sculptures le tout était assez sobre et de grandes vitres montraient ce qui pouvaient se vendre ici. Surtout des vêtements.

Ils entrèrent donc pour constater que l’endroit était occupé par les présentoirs à vêtements, quelques clients et la propriétaire des lieux. Visiblement une elfe à le chevelure blonde, habillée à l’Ikhyldienne avec un kimono et qui dit en reconnaissant Otmar.

« Salutations à vous, ce n’est pas tous les jours que j’ai l’honneur de la présence d’un si éminent client et de sa fille, que puis-je faire pour vous ? » Otmar qui renvoya alors les salutations d’abord, en s’inclinant comme elle l’avait fait dit. « Salutations à vous, madame, ma fille serait intéressée par le fait de pouvoir se faire une idée et peut-être obtenir quelques vêtements traditionnels d’ikhyld. » Puis il témoigna un regard entendu à Lilyneska comme pour lui dire qu’il payerait sans doute, il avait les moyens après tout. La soie Ikhyldienne n’était pas bon marché, mais ce n’était pas d’un luxe indécent.

À la découverte du monde Ykhyldien! C’était pas mal ça, mais sans se déplacer réellement dans la contrée totalement à l’Est d’Orzian. Les lanternes rouges accrochées ici et là accrochèrent son regard azuré. Le style était différent d’Akkaton. Il n’y avait plus de technologies. L’enclave étrangère avait le parfum de magie. Il y avait beaucoup d’elfes qui se promenaient dans les rues. Lily et Otmar passèrent devant quelques musiciens qui jouaient d’instruments qu’elle n’avait jamais vus. Tout ce qu’elle savait était que ses oreilles aimaient la mélodie. Se promenant, la jeune femme gravait dans sa mémoire les différents aspects orientaux ou elfiques qui caractérisaient cette autre contrée. Elle ne voulait pas se sentir dépaysée, pas trop, si elle allait à Ykhild pour la mission archéologique.

Ils entrèrent dans une boutique et une jolie elfette vint les accueillir. « Bonjour. » Lui dit-elle poliment. Son père s’occupa d’expliquer la raison de leur présence. La blonde eut aussitôt un grand sourire et les invita à la suivre. Avaient-ils des idées en particulier? Lilyneska hocha négativement de la tête. « Je ne sais pas… Je ne voudrais pas vous importuner. Je peux regarder par moi-même si vous préférez. » Lui dit-elle. Hors de question! L’hôte voulait avoir l’honneur de leur faire visiter, de toute façon ils étaient les seuls clients pour le moment.

« Oh wow! Qu’est-ce que c’est joli! » S’exclama-t-elle. Ils étaient dans la section des robes élégantes. C’était des robes qui pouvaient être portées lors de bal par exemple ou de grands événements. Elle s’était arrêtée face à une robe violette dont le tissu était soigneux. Non loin, il y avait une robe rose qui semblait avait plusieurs ornements. Elle avait des pantalons, mais cela ne paraissait pas avec les longues manches qui tombaient. Plusieurs l’utilisaient pour danser qu’expliqua la propriétaire. « Le rose n’est pas ma couleur malheureusement. » Se plaignit-elle. L’elfe l’avisa aussitôt qu’il ne s’agissait pas d’un problème puisqu’elle pouvait avoir n’importe quelle teinte désirée.





Continuant leur visite, les trois passèrent ensuite dans la section des kimono et des yukata. « Quelle est la différence entre les deux? » S’enquit-elle. Rapidement, les deux sortes de vêtement semblaient pareilles. En bref, elle expliqua que le tissu utilisé était différent. De plus, le yukata était plus décontracté du kimono. Le kimono est une pièce traditionnelle importante, de meilleure qualité, mais plus dispendieuse. « Il y a tellement de variétés…! » S’exprimait-elle. Lily avait des étoiles dans les yeux. On ne la connaissait pas matérialiste, mais jamais elle n’était entrée dans une boutique pour s’acheter des vêtements spécialement pour elle. Lily pointa surtout ceux qui étaient noirs et à fleurs. À l’exception de celui qui était mauve foncé et bleu pâle dans le haut. Celui-là aussi était joli.







La prochaine section était un peu différente. L’elfette expliqua que ce n’était pas des robes typiquement tradionnelles, mais plutôt d’inspiration Ikhyldienne. Les confectionneurs s’étaient amusés à mêler plusieurs cultures si nécessaires, mais qu’au final elles avaient toutes un élément qui rappelait Ykhyld. Il pouvait s’agir du type de tissu, par exemple, des couleurs utilisées ou des motifs. C’était très tendance en ce moment, mais à l’extérieur d’Ikhyld. « Je n’ai vu personne avec ces robes-là à Akkaton… Peut-être que si, je ne suis pas sûre. Fit-elle finalement après réflexion. « Papa, tu en vois des fois dans le train, dans les trains. Ou peut-être au palais? » Demanda-t-elle. C’était peut-être les haut-placés qui aimaient surtout ce type de vêtements ou pas… parce qu’elles avaient tendance à être courtes. « Ça a l’air d’être plus facile de bouger dans celles-là, en tout cas. » Dit-elle. C’était un avantage à ses yeux. L’hybride détestait être contrainte par ses vêtements. Elle avait le besoin d’être capable de facilement bouger et de courir si c’était nécessaire.

« Lesquelles t’ont le plus plu? » Demanda-t-elle finalement.

Il n’y avait pas qu’Ikhyld qui était représenté ici, mais il l’était pas mal et en effet le culture Ikhyldienne était aussi très elficisée sans l’être totalement, elle aussi kitsunéisée dirons-nous, mais comme il y avait aussi pas mal d’humains comme partout ailleurs, il fallait compter sur ces derniers. Même si selon les considérations Ikhyldiennes, les elfes et kitsunes pour de multiples raisons, notamment la beauté et la magie, étaient des êtres véritablement dignes d’éloge.

Quoiqu’il en soit lorsque le moment de s’intéresser à des vêtements vint, Otmar fut amusé de voir que Lilyneska était vraiment motivée par la chose. Cela risquait de lui coûter cher par contre se dit-il. Mais soit, il n’était pas pauvre après tout, et pas du genre près de ses sous non plus. Pour ne pas dire que le salaire de président même s’il restait borné à quelques normes égalitaristes, était un excellent salaire. C’était amusant d’ailleurs de se dire que sur ce continent il était vraiment l’un des rares dirigeants à avoir un « salaire »…

Et il y avait de tout parmi ce qui plût à Lilyneska, que ce soit des robes assez précieuses pour le bal et en étoffes sans doute Ikhyldiennes et luxueuses. Pas forcément des étoffes magiques ou ésotériques, mais ne serait-ce que de la soie d’Ikhyld par exemple, un matériel mondialement apprécié. Plus en tout cas que le coton Akkatonien par exemple, après tout en général quand les pays en ce monde importaient du tissu à l’heure actuelle, c’était majoritairement du luxe ou du rare, celui de base ou commun, chaque pays était quasiment auto suffisant à ce niveau...

D’ailleurs cela ne l’étonna pas qu’elle apprécie aussi les kimonos entres autres, ces derniers pouvaient des fois êtres compliqués à porter, contrairement à la variante plus décontractée dirons-nous certes, mais ! Ils étaient particulièrement conçus pour la beauté et l’esthétique et puis une touche d’exotique ne pouvais pas faire de mal. En plus, Otmar ne le cacherait probablement pas, ceux portés par la femme lui semblaient des fois un peu plus esthétiques que ceux des hommes, même si ce n’était évidemment pas une généralité...

Quant aux vêtements un peu inspirés, cela ne l’étonna pas, de toute façon rien qu’au sein des deux empires, énormes masses de territoires, il y avait beaucoup d’échanges et hybridations culturelles locales, l’habillement Akkatonien pouvant par exemple différent d’une province à l’autre, voir des fois d’une région à l’autre. Alors qu’en plus il y ait des échanges au niveau international...

« J’ai bien vu quelques personnes porter ça par ci et par là, même si plus à l’extérieur du palais qu’au sein de celui-ci. Après au palais, on trouve surtout des fonctionnaires qui exercent leurs fonctions, donc peut-être portent-ils autre chose pendant leur temps libre. » Si on y réfléchissait après tout, au sein du palais, porter des vêtements d’un style étranger pouvait avoir pour risque qu’on vous prenne justement pour un Ikhyldien en visite ou un membre de l’ambassade d’Ikhyld. Quoiqu’il en soit quand elle lui demanda son avis, il glissa amusé.

« Pour l’esthétique, je dirais que ce sont les deux premières, mais sinon en général j’ai apprécié l’ensemble et je trouve que cela pourrait être assez joli sur toi. Même si ce n’est pas difficile si on part du principe qu’au pire tu peux ajuster ta propre apparence... » Précisa t-il amusé, le transformisme avait ses avantages après tout, avant de reprendre plus sérieusement. « Au pire, nous pouvons vérifier en te laissant essayer ? Enfin, si cela ne dérange pas la dame, je suppose en tout cas qu’il vaut mieux que je prépare mon porte monnaie... » Il doutait après tout, repartir d’ici sans faire d’achats.

« Oh! Je vois. » Marqua Lilyneska. « J’avoue que je n’ai pas remarqué à l’extérieur, dans les rues, les gens qui portaient les robes inspirées d’ailleurs. Ça dépend peut-être des quartiers ou des occasions. » Poursuivit-elle. La mode Ykhyldienne n’était peut-être pas aussi prisée que la vendeuse laissait entendre. Il fallait se garder un petit doute, car après tout, son désir était de vendre. Ce n’était pas réellement un problème, car les azurs de la jeune hybride brillaient à chaque robe ou presque. Si ce n’était d’elle, elle achèterait tout.

« Oui, c’est vrai. Les grandeurs ne sont pas de réels problèmes. » Ricana-t-elle. Avec sa magie transformiste, elle pouvait s’allonger et grossir. Elle pouvait être une toute autre personne, si tel était son désir. L’elfe à la chevelure blonde ne rata pas l’occasion de mentionner qu’ils offraient les ajustements et qu’ils pouvaient également faire des vêtements sur mesure, moyennant un peu de temps et un coût supplémentaire. « Mais là, tu ne m’aides pas trop à choisir si tu aimes tout. On peut essayer, demoiselle? » Demanda-t-elle.

La demi-heure suivante servit à Lilyneska d’essayer les robes qu’elle avait sélectionnées, c’est-à-dire les deux robes élégantes, le kimono et le yukata. Elle avait laissé tomber les vêtements d’inspiration. Elle voulait du vrai ou en tout cas, qui se rapprochait du plus authentique dans cette boutique. « Je n’aurai pas vraiment d’occasion de les porter, non? » Demanda-t-elle à son père. C’était de belles robes, pas le genre de vêtements qu’il était convenu de porter à tous les jours. Lily était rationnelle, elle ne voulait pas toute la boutique entière. « Je pense que je vais prendre la yukata. Avec ma paie de soldate en formation, je crois avoir assez pour l’avoir ». Dit-elle finalement. Elle avait fait son choix. La robe lui plaisait et il est vrai, c’était aussi la moins dispendieuse du lot.

« Après, tu veux faire quoi? Et si on allait se prendre un casse-croûte Ykhildien. J’ai vu au fond des cantines extérieures. Ils avaient l’air de faire griller la nourriture devant les gens. Je suis certaine que ça doit être bon. » Dit-elle d’une voix enjouée. Oui, manger, c’était son plus grand plaisir.

« En effet, mais ce n’est pas ma faute si tu as des goûts vestimentaires excellents ma fille. » Glissa t-il amusé quant au fait qu’il n’aidait pas trop en aimant tout. Quoiqu’il en soit, il laissa sa fille essayer les tenues en se disant que ce serait amusant à voir. Quant à lui, il se disait qu’il serait presque triste de ne pas être une femme car ça ne lui permettait pas de porter certains types de vêtements avec la grâce qu’elles pouvaient avoir. Mais soit, en vrai ça ne le dérangeait pas tant que cela, même si c’était encore là un atout qu’il pouvait remarquer chez les transformistes, la possibilité aisée, surtout au plus haut niveau, de changer de sexe à volonté.

« Il pourrait y avoir des occasions où tu les porteras à terme, même si je doute qu’à l’armée ce soit fréquent par exemple, du moins au cours du service militaire. » Cela et elle risquait de les abîmer, même s’il connaissait un certain kitsune qui pouvait se battre en portant un très élégant kimono, mais après ce dernier était un peu spécial et usait d’un vêtement changeforme évidemment.

« Ah ? Tu désires payer avec ton argent ? Soit, je comprend. » Dit-il d’accord avec ça sinon, mais avec une légère pointe de tristesse qui disparut très vite néanmoins. Pourquoi celle-ci ? Difficile à dire, peut-être appréciait-il l’idée de payer des choses à sa fille adoptive qui était depuis encore récemment dans sa famille ? Néanmoins, il comprenait sans doute qu’elle veuille une certaine indépendance à ce niveau, même s’il ne doutait sûrement pas des capacités d’autonomie de Lilyneska.

Ils prirent quoiqu’il en soit le vêtement et demandèrent à se le faire livrer chez eux, puis une fois sortit, Otmar réfléchit à ce qu’ils allaient faire, ce pour ajouter d'un air amusé.

« Manger à l’Ikhyldienne ? Si tu en as envie je suis d’accord, ils ont une très grande variété d’aliments à offrir et de ce que je sais c’est souvent assez bon. » Ils se dirigèrent donc vers le stand et constatant ce qu’il y avait à manger, mais se disant aussi que ça aurait de quoi faire sourire de voir un président d’Akkaton acheter de la nourriture sur un stand à l’air libre, il glissa de bonne humeur à sa fille en remarquant du coin du regard un kitsune qui devait vivre dans l’enclave, aux cheveux noir et très beau comme beaucoup des siens.

« Il faudra aussi que je te parle des kitsunes, c’est un peuple emblématique de l’empire d’Ikhyld, on peut certes en trouver quelques-uns fort rares en Akkaton, moins dans cette enclave, mais c’est dans le grand empire de l’Est que la majorité vit. Et ils ont un point commun avec toi, la pratique de la magie transformiste. En vérité c’est leur spécialité car la plupart des transformistes du monde sont kitsunes… Quoiqu’il en soit en Ikhyld tu en croiseras beaucoup. » Que ce soit des kitsunes dont ou des transformistes comme elle. Rarement voir très rarement de son niveau par contre, mais cela c’était une évidence...

La réplique d’Otmar avait fait ricaner Lilyneska. « Tant mieux, alors! J’ai l’impression que peu importe ce que j’aurais choisi ici, cela aurait été un bon choix. Tout est très beau. Je reviendrai certainement. » Ajouta-t-elle. Après de mûres réflexions, la jeune hybride avait opté pour un seul vêtement qu’elle payerait avec sa propre argent et elle apprécia le fait que son père lui laisse son indépendance. Ainsi, ce serait son vêtement à elle et à elle seule. Elle avait d'ailleurs officiellement choisi la robe traditionnelle dont la jupe était mauve et le haut bleu pastel agrémenté de fleurs. Cela la vendeuse, c’était une robe de type hakama. Elle ne savait pas ce que ça signifiait réellement, mais ce n’était pas important non plus. « Je la porterai le jour où nous serons invités à un bal à Ikyld. » Dit-elle à la blague. Elle ignorait quand est-ce qu’elle la porterait, mais ce n’était pas très grave. C’était plus une pièce de collection qu’autre chose. De plus, après avoir vu tous les vêtements ici, ça lui donnait quelques idées si jamais elle voulait employer l’enchantement qu’elle avait sur ses vêtements qui lui permettaient de les faire changer d’apparence. Oui, sa capacité de transformation ne se limitait pas qu’à son corps.

La dame ferait les ajustements nécessaires sur la robe puis il serait convenu qu’elle enverrait le vêtement directement à la demeure Ehrlich. « Merci beaucoup! » Finit-elle par dire en franchissant la sortie de la boutique. « Oui, j’aimerais beaucoup manger à l’Ikhyldienne. Je suis sûre que c’est très bon! Et de toute façon… Comme tu as dû le remarquer déjà, je ne suis pas très difficile côté nourriture. » Dit-elle. C’était vrai : Lily n’avait pas la fine bouche. Un peu normal quand on pense que dans le passé, il y avait eu des moments où elle n’avait rien mangé pendant une longue période ou qu’on lui avait offert des repas peu ragoûtants. « Je veux ça! » Dit-elle en pointant des onigiris. C’était une boulette de riz en forme de triangle enveloppée d’un algue nori et était garni de poisson, de porc ou de bœuf. « Ça aussi. » Ajouta-t-elle. Il s’agissait de gyoza, des dumplings japonais. « On peut avoir un peu de tout? » Demanda-t-elle au commerçant en souriant. En effet, elle voulait goûter à tout. Autant aux rouleaux impérieux, qu’à l’omurice, aux edamames, au Kimchi, aux brochettes, aux sushis et à la banane frite. Elle ne comptait définitivement pas payer, cette fois, et regardait son père avec de grandes étoiles dans les yeux.

Par la suite, Otmar avait remarqué une kitsune à la chevelure noire et commença à lui décrire cette race. Elle l’écouta attentivement. « Je connais. Mon amie Melk, elle était une kitsune. C’est elle qui m’a montrée à maîtriser ma magie transformiste. Elle me racontait souvent ses histoires d’enfance et son désir de retourner à Ikhyld… » Dit-elle d’une voix nostalgique. « J’espère qu’elle a réussi. » Souffla-t-elle. Après leur séparation, elles ne s’étaient pas revues toutes les deux. Elle lui serait toujours reconnaissante de l’avoir aidée à s’échapper de l’esclavage. Lily ne parlait pas souvent de son passé d’esclave et c’était la première fois que son père entendait parler de son amie Melk.

Lily prit une bouchée de nourriture et sourit. C’était vraiment délicieux. Repenser à son passé la rendait un peu morose avec une pointe de colère, mais la nourriture avait l’effet de la calmer et de la rendre de bonne humeur. « Osami, c’est une Kitsune aussi. Elle vient d’Ikhyld si je ne me trompe pas. »

L’achat fait, ne restait ainsi qu’à manger et visiblement de façon Ikhyldienne, ce qui était un concept assez vague pour inclure à peu près tout et n’importe quoi. Comme toute tradition alimentaire nationale pensa t-il, probablement plus quand cela englobait l’ensemble d’un empire qui recouvrait un continent entier.

Il était au moins aisé avec cela en cherchant un peu de trouver quelque chose de plutôt ragoûtant et appréciable, et il est vrai que ça changeait un peu des plat traditionnels Akkatoniens, qui n’étaient pas mauvais ou en manque de variété, mais paraissaient moins exotiques. Quoique, vu le peu de temps que sa fille avait été Akkatonienne pour le moment, c’était surtout de la nourriture des duchés du Sud qu’elle était possiblement lasse, et encore…

« Oh, cela je l’avais remarqué, moi-même je ne suis pas bien difficile de toute façon, je te laisse donc choisir ce que tu veux manger et je ferais sans doute les mêmes choix que toi. » Glissa t-il donc amusé à ce sujet, après tout de la part d’un ancien ethnologue, il était normal que ce dernier ne soit pas du genre difficile au niveau alimentaire, surtout qu’il avait dû pendant de longues périodes manger les plats traditionnels des diverses peuplades qu’il avait pu fréquenter.

Quoiqu’il en soit, évidemment le marchand affirma qu’en effet ils pouvaient prendre un peu de tout, y compris certains plats qui n’avaient pas l’air purement Ikhyldiens, mais qui restaient intéressants. Et Otmar qui devina que c’était à lui de payer donc, sorti quelques billets. Sans doute d’une valeur inférieure à une pièce d’argent pour payer leurs achats.

Suite à cela et à quelques propos du père de famille, la fille de celui-ci se confia un peu sur son passé et une de ces anciennes amis, entendant cela, Otmar se sentit obligé de dire ne serait-ce que pour la rassurer, mais aussi si jamais sa fille désirait savoir.

« Je pourrais demander à ce qu’on m’informe à ce sujet, pour savoir si elle a réussit ou non, si c’est le cas je t’en parlerai. Du moins, si tu désires le savoir. » Il aurait pu évidemment simplement dire qu’il était sûr qu’elle avait réussit, mais il était empereur après tout. Cela et puis sa fille préférerait certainement connaître la vérité, n’est-ce pas ? Ce avant de reprendre sur un sujet plus léger.

« Dame Osami vient d’Ikhyld en effet, comme beaucoup de kitsunes, c’est la terre dont est originaire leur peuple, même si aujourd’hui un peu trouver des leurs un peu partout. Quoiqu’il en soit, je pense que c’est eux qui ont inventés la magie transformiste si jamais tu veux savoir qui remercier pour cela. » Cela dit avec un peu d’amusement, avant de conclure avec bienveillance alors qu’ils avaient obtenus leur commande.

« Où désire tu aller manger cela ? »

« Ah oui? Ce sont les kitsunes qui ont créé la magie transformiste? » Dit-elle, surprise. La jeune femme n’avait aucune idée comment on pouvait créer une magie. Mais elle pouvait s’imaginer décortiquer elle-même la magie qu’elle maîtrisait et réussir à former des sorts qu’elle n’avait jamais fait auparavant. Oui… Avec un peu d’imagination et beaucoup d’entraînement, peut-être bien qu’elle saurait faire des sorts uniques. Faudrait juste qu’elle s’y concentre et qu’elle s’y donne le but.

« Juste là. » Avait répondu Lilyneska. Elle avait pointé un banc situé à quelques mètres de marche. Il semblait y avoir un petit parc avec un peu d’ombre procuré par des arbres. L’endroit était joli et il y avait eu du travail d’irrigation puisqu’il était recouvert de végétations. Ça ne ressemblait pas au bon vieux désert aride d’Akkaton. Certains enfants jouaient entre eux et couraient les uns après les autres. Plus loin, il y avait un pont traversant une petite étendue d’eau.

« C’est succulent. » Dit-elle en s’asseyant. Lily avait pris littéralement de tout et en effet, c’était Otmar qui avait payé pour son repas. L’idée de payer elle-même ne lui avait même pas traversé l’esprit. Le budget de l’empereur pour sustenter sa fille était sûrement plus élevé que ce qu’il avait planifié. « Qu’est-ce que tu préfères? » Demanda-t-elle. Elle n’avait pas encore sauté sur la discussion pour avoir des nouvelles de son amie Melk. Ses pensées s’étaient tournées vers elle et elle avait beaucoup de questionnements également. « J’adore les rouleaux frits. » Commenta-t-elle. La nourriture la rendait heureuse.

« Tu serais vraiment capable de la retrouver et d’avoir de ses nouvelles? » S’enquit-elle. Sa voix était devenue plus sérieuse. « Par quels moyens t’y prendrais-tu? » Demanda-t-elle. L’hybride pouvait lui donner une description de ce à quoi elle ressemblait à l’époque, mais son apparence aurait sûrement changé depuis. Elle n’avait qu’un nom et elle ne pouvait même pas dire si c’était son véritable nom. Elle réalisait qu’elle ne savait pas grand-chose de son amie Melk. « Ouais, j’aimerais avoir de ses nouvelles… Qu’elles soient bonnes ou mauvaises. » Dit-elle. Oui, elle préférait connaître la vérité. Elle savait que la vie n’était pas rose alors il était inutile d’essayer de lui faire croire le contraire.

« Il est difficile de vraiment dire qui a inventé cette magie, mais c’est les kitsunes qui pratiquent la plus celle-ci et qui à l’origine l’ont transmise à d’autres peuples sur le continent d’Ikhyld par delà les océans il y a fort longtemps de cela avant qu’elle ne finisse pas se répandre un peu partout par la suite. On peut donc faire cette supposition en effet. » Oui, en tout cas c’était logique, il y avait même quelques preuves sans doute de cela même si évidemment quand on parlait de choses s’étant passées il y a si longtemps, rien n’était jamais totalement sûr.

« D’accord. » Dit-il quoiqu’il en soit calmement quand elle désigna un banc pour qu’ils mangent dessus, en plein air presque, enfin en plein air, dans un environ qui avait été pas mal aménagé pour être plus accueillant que le désert de la province qui les entourait... Même si dans les faits Otmar n’était pas forcément gêné par ce dernier, mais il est vrai que l’empire n’avait pas pu se passer de l’idée de mettre en avant ce qu’il était capable par ici, alors autant ne pas s’en plaindre.

« Difficile à dire, le tout est assez bon et différent, d'ailleurs ça me manquait un peu je t’avouerai de manger à l’Ikhyldienne, cela et j’ai pu tellement manger de plats différents par le passé, c’est l’avantage de beaucoup voyager, que j'ai du mal à me faire à un seul type de gastronomie. » Cela et le fait de rencontrer des gens de toutes sortes qu'il pratiquait encore pas mal actuellement, mais il est vrai qu’il avait sans doute pu varier aussi les expériences culinaires avec le temps… Quoiqu’il en soit il mangeait avec assez d’appétit même si avec la classe qui avait toujours été sienne.

« Je suis le dirigeant d’un empire ma fille, j’ai des espions et des agents, je pourrais aussi quémander une faveur de la part de l’administration Ikhyldienne, ce n’est pas comme si c’était un secret d’état pour eux. » Glissa t-il sinon avec amusement ensuite pour expliquer comment il s’y prendrait, ce avant de glisser. « Je demanderai sans doute une faveur à Ikhyld à ce sujet, ce sera moins cher et leur rendre la pareille pour ça ne sera pas trop dur, il me faudra juste la description la plus détaillée possible que tu as d’elle, son apparence et son histoire. » Oui, autant bien faire les choses après tout, quoiqu’il en soit après qu’ils aient parlés de cela, il reprit un peu pensif.

« Je me demande où nous en serons dans dix ans, quand j’aurais finis mon mandat. Je suppose qu’au niveau de mon avenir professionnel ou politique je n’ai pas à m’en faire, ni pour toi, je me demande juste quelles seront nos situations, celle du continent ou de l’empire. Les choses ont l’air si compliquées actuellement, et toi ? Tu te projettes dans dix ans ? » Il était curieux à ce sujet après tout.

C’est vrai. Son père n’était pas n’importe qui. Il était à la tête d’un empire et il avait l’influence ainsi que les ressources qui allait avec ce rôle important. Il devait avoir des gens dans chaque contrée d’Orzian pour garder un œil constant sur ce qui se passait et être à l’affut des nouvelles le plus rapidement possible. Il avait aussi les connexions avec les autres dirigeants. « Je ne voudrais pas que ça te cause d’ennuis. » Le prévint-elle. Mais c’est un sourire rassuré qui se dessina sur ses lèvres. Avoir des nouvelles de son ancienne camarade l’intéressait beaucoup et elle devait avouer que ce n’était pas le genre de recherches qui engendraient des conflits.

Lilyneska posa sa nourriture à côté d’elle puis se leva du banc. C’était la preuve que c’était un sujet qui lui tenait à cœur, car elle préférait s’y attaquer immédiatement que de terminer de manger. « Alors… Elle s’appelle Melk. C’est comme ça qu’elle voulait qu’on l’appelle. Elle ne m’a jamais donné de nom de famille. Je ne pourrais pas dire si c’est son véritable nom, sûrement un surnom en fait… » Commença-t-elle. « Elle ne parlait pas beaucoup de son passé. Elle était originaire d’Ikhyld avant qu’elle se fasse capturer dans les Duchés et qu’on fasse d’elle une esclave. Elle parlait qu’elle retournerait à Ikhyld et qu’elle retrouverait sa famille qui devait se faire un sang d’encre pour elle ou qui devait penser qu’elle était morte… » Continua-t-elle.

Elle prit un petit moment pour consolider ses mémoires d’elle. « Physiquement, elle avait l’air plus âgée que moi. Je lui aurais donné quelque chose comme vingt-cinq ans si elle ne m’avait pas dit qu’elle avait près d’un siècle. C’est une kitsune. Ses cheveux étaient noirs tout comme ses deux queues. Elle avait des yeux perçants et d’une belle couleur doré. Elle était belle. Sa peau était plus foncée que la mienne, quoique ça c’est pas difficile à battre. » Dit-elle en haussant les épaules. En effet, la fille d’Otmar était de teinte pâle de nature. « Euuhm… Quoi d’autre… Grande comme ça environ. » Dit-elle en haussant son bras, ce qui donnait environ 1m80. »[/color] Dit-elle.

« Attends. Je vais te montrer. Ça sera plus simple. Pourquoi je n’y ai pas pensé avant? » S’exclama-t-elle. La magie transformiste s’opéra sur son corps. Elle devint la jeune kitsune dont elle avait le souvenir. « Elle avait une cicatrice sur le nez aussi. » Rajouta-t-elle en la rajoutant sur elle. « Donc voilà. » Dit-elle en tournoyant sur elle-même. « Mais attention. C’est aussi une mage transformiste. Alors, qui sait ce à quoi elle ressemble maintenant ? » Fit-elle en haussant les épaules.

La présentation de Melk étant terminée, Lilyneska reprit sa forme initiale. Elle reprit place sur le banc et termina de manger toutes ces délices Ikhyldiennes. « Dans dix ans? Euh… Bonne question… » Un long silence s’ensuivit. L’hybride avait longtemps eu l’habitude de penser au jour le jour, ne sachant même pas si le lendemain viendrait pour elle. « Dans dix ans, je… je serais peut-être en train de voyager et d’explorer Orzian? Je sais pas… Dans moins d’un an, j’aurai fini mon service militaire. Je serai enfin Akkatonnienne. Après, je sais pas ce que je ferai. Tu as des suggestions? » S’enquit-elle. Faudra-t-il qu’elle se trouve un travail? « Qui te remplacera dans dix ans? Seras-tu triste de ne plus être empereur? » Demanda-t-elle également.  

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Melk:

« Je doute que demander des informations sur le devenir d’une jeune femme soit le genre de chose qui pourrait me causer des ennuis, au pire j’avouerai à ceux vraiment intéressés que c’est pour rendre service à un proche. » Oui, après tout au niveau des faveurs, c’était une chose très secondaire par rapport à ce que pourrait demander ou exiger le dirigeant d’un pays, surtout un empire… Il ajouta sinon quoiqu’il en soit en notant les premières informations que lui donnait sa fille, sur cette fameuse Melk.

« Ma foi, si elle est rentrée à Ikhyld, la retrouver ne devrait pas être impossible, les Ikhyldiens sont du genre à bien tenir leurs registres concernant leur population et connaître le devenir de la plupart des citoyens vivant au sein de leur frontière. Je pense donc que de ce côté là ça devrait être assez rapide d’avoir des informations. » Et surtout ça ne demanderait pas des efforts grandioses pour les obtenir, il pourrait sans doute même faire une demande officielle à l’administration Ikhyldienne...

Puis écoutant le reste de la description, il finit par glisser lorsqu’elle eut l’idée de prendre l’apparence de la jeune femme, ce avant une dose d’amusement évident. « C’est vrai que l’idée n’est pas mauvaise. » Puis regardant pour mémoriser la nouvelle forme de Lilyneska, il ajouta pensif. « L’avantage si c’est une kitsune, c’est que son apparence physique n’a pas dû beaucoup changer, voir pas du tout en quelques années, du moins celle de sa forme originelle… Après si elle est rentrée en Ikhyld, aucune raison qu’elle ne la prenne pas. » Après tout en Ikhyld les kitsunes étaient très respectés. Il conclut donc à ce sujet. « Nous verrons bien quoiqu'il en soit, mais j’ai bon espoir à ce sujet. » Puis ils repartirent sur une discussion un peu plus légère. Sa fille répondit alors au sujet qu’il avait abordé avant de lui renvoyer la balle. Il glissa alors avec réflexion.

« Dix ans de présidence me suffiront, tel est le jeu démocratique de toute façon. Ma carrière politique ne sera pas terminée et j’aurais pu marquer mon temps, si je veux poursuivre au pire je pourrais briguer un poste de sénateur, membre de l’assemblée du peuple, conseiller ou ministre peut-être… Sauf si je me remet aux études anthropologique sur le terrain comme par le passé. Je verrais bien. » Ce avant de glisser avec un certain sérieux ?

« Traditionnellement les élections impériales servent à déterminer laquelle des cinq grandes familles aura un peu plus le vent en poupe pour les dix prochaines années, car en général aucune ne se démarque tant que cela aux deux autres grandes élections. Ainsi que, les aspirations du peuple envers la politique de l’empire des prochaines années, par exemple un Deffarès comme moi est élu quand on veut approfondir les relations diplomatiques avec l’étranger, un dirigeant proche du peuple et diverses réformes sociales, entre autre.... Quant à savoir ce à quoi le peuple aspirera dans dix ans ? Je ne saurais dire, tel est le jeu de la démocratie. En plus, il va être dur de deviner quel va être le candidat choisit par chacune des familles »

Puis il reprit au sujet des suggestions pour sa fille.

« Te former à l’école de la vie ? Je veux dire, t’éduquer, réfléchir peut-être à une profession future, mais tu as le temps, t’amuser, voyager sans doute, goûter à de nouvelles expériences, vivre en quelque sorte ? Il faut voir ce que tu désireras à faire, mais sache que tu es encore bien jeune Lilyneska, donc rien n’est pressé. Et... » Il reprit pensif avant d’ajouter amusé. « Te découvrir quelques passions ? Je ne sais pas, par exemple la peinture, la couture, la lecture, les animaux ? Jouer de la musique ? Ce sont des petites choses plus ou moins futiles d’apparence qui enrichissent beaucoup nos existences, même si souvent on met du temps à trouver ce qui nous plaît vraiment. » Il jeta alors un regard amusé aux alentours pour glisser. « Pour ma part tu as dû deviné que la lecture était l’une de ces passions. »

Il y avait de l’espoir. Otmar tirerait ses ficelles et Lilyneska croyait sincèrement qu’il réussirait à mettre la main sur l’information qu’elle désirait. Certes, elle pouvait se rendre elle-même à Ikhyld pour la rechercher, mais combien de temps cela lui prendrait-il pour croiser Melk par le plus pur des hasards? Maintenant qu’elle lui avait donné une idée concrète de ce à quoi ressemblait son ami, son père avait tous les outils pour réussir cette requête. « Oui, tu as raison. Si elle est chez elle, elle n’a pas le besoin de cacher son identité. En tout cas, si jamais tu as des nouvelles d’elle, fais-le-moi savoir et ce, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. » Dit-elle.

Ils s’étaient ensuite tournés vers un autre sujet : le futur. Pour le moment présent, elle était simplement heureuse de passer du temps avec son père et de manger toute cette nourriture délicieuse. La discussion était intéressante. « C’est vrai que dans dix ans, quand tu ne seras plus président, ce ne sont pas les options qui te manquent. » Commenta-t-elle. Il avait l’influence et les compétences pour avoir n’importe quel poste désiré, non?

« C’est compliqué la politique. » Avoua sa fille. « Mais je pourrai voter aux prochains élections, si je ne me trompe pas. » Poursuivit-elle. Akkaton avait un système démocratique basé sur un empereur, des assemblées et un sénat. Quifait quoi et pourquoi, ça lui échappait encore. Mais elle supposait qu’elle finirait par tout assimiler avec le temps. Les explications d’Otmar aidaient à la compréhension. Les cinq grandes familles d’Akkaton étaient importantes et la politique tournait autour d’elle. « Ça ne doit pas être évident de maintenir une certaine paix avec les autres nations. Qui sait où on en sera dans dix ans. On sera peut-être en pleine guerre? » Dit-elle. Oui, c’était son côté pessimiste qui ressortait. N’y avait-il pas de sombres rumeurs qui courraient sur Teïder?

« Je dois t’avouer que j’ai l’impression que ma vie ne fait que commencer. Alors oui… Je suis partante pour l’école de la vie et voir où le vent me pousse. » Dit-elle. Allons-y une étape à la fois. Que ferait-elle après son service militaire? Cela la mènerait où : simplement Akkatonnienne ou plus? Une carrière militaire l’intéresserait-elle? Elle ne connaissait pas la réponse elle-même, à vrai dire. « Je sais bien que tu aimes lire! As-tu vu le nombre de bibliothèques chez nous? » Dit-elle en ricanant.

« J’aime la musique. J’ai commencé à jouer au piano, tu te rappelles? D’accord… J’ai pas mal arrêté. Faudrait que je reprenne le piano. Tu ne connaîtrais pas un professeur de piano, par hasard? C’est pas facile apprendre par soi-même. » Dit-elle. Elle aimait la musique, ça c’était certain. « Tu sais bien que j’aime les animaux ! J’en aurais tout plein, si je pouvais. Quoi? Je peux, papa? » Finit-elle avec un grand sourire narquois. Otmar pouvait s’imaginer un instant avec une maison remplie d’animaux : de chats, de chiens, d’oiseaux, de reptiles… Peut-être des animaux un peu surprenants aussi. « Sinon, tu dois bien savoir que j’aime manger… goûter à tout. » Ajouta-t-elle. C’était l’une des raisons pour laquelle elle voulait voyager. « Et aujourd’hui, je t’avoue que j’ai passé vraiment du bon temps dans la boutique de vêtements. Est-ce que ça compte comme passion? C’est pas très bon pour le porte-feuille. »

Lily était de bonne humeur. Elle avait terminé en riant de bon cœur.

Ils étaient d’accord sur le sujet de Melk et le fait qu’il y avait bon espoir de la retrouver si elle était rentrée chez elle, sinon eh bien Otmar chercherait d’autres pistes, même s’il espérait bien que la chose serait suffisante. En somme, le sujet était plutôt clôt, sauf si évidemment sa fille voulait tout de même l’aborder à nouveau. Quoiqu’il en soit, pour sa part Otmar restait optimiste à ce sujet et espérait que sa fille était sereine maintenant.

« Je pourrais même prendre ma retraite je suppose, mais je pense que je m’ennuierais un peu et que c’est aussi encore un peu tôt pour moi. » Ajouta t-il sinon avec bonne humeur sur ce qu’il pourrait faire dans dix ans, ce avant de glisser avec humour. « Après, si j’ai vraiment envie de vivre plus longtemps, je suppose que je peux toujours demander à un ami de me vampiriser, mais je ne sais pas si ça m’intéresserait et on va éviter de le faire en plein mandat. » Disons que les probabilités dans ce cas qu’il doive démissionner étaient extrêmement fortes. Un dirigeant amnésique et perdu ce n’était pas pratique après tout.

« La politique est d’autant plus compliqué quand le peuple doit s’exprimer je suppose, les régimes politiques simples sont étrangement rarement les plus démocratiques. » Plaisanta t-il sinon un peu avant de glisser pensif. « En effet tu pourras voter, aussi bien pour le futur empereur que la nouvelle assemblée ou le sénat. Entres autres. » Après tout il existait aussi des élections plus locales dirons-nous… Quoiqu’il en soit il reprit sinon avec un peu plus de gravité.

« Il y a Teïder et nous aussi. Cela fait deux cent ans que l’empire a stoppé quasiment ses conquêtes en se contentant de la province Orzanienne et du développement de terres peu peuplées sur les autres continents, mais aussi de la défense de nos alliés à travers le monde. Je doute que cela arrive sous mon mandat, mais je peux déjà sentir des pressions pour une nouvelle guerre. » Akkaton aussi progressiste et égalitariste qu’elle soit était aussi une puissance impérialiste et hégémonique après toutr… Mais aucun pays ne pouvait être parfait après tout. Puis soupirant, il reprit plus léger.

« Enfin, ce ne sont que des suppositions ! Et sinon tu veux te laisser porter par le vent ? Ma foi, ça doit être bien utile pour cela de pouvoir prendre la forme d’un oiseau à volonté. Comme je l’ai déjà dis, je t’envierai presque de ce côté, quoiqu’il faut je suppose un certain entraînement pour s’habituer à toutes ces formes que tu peux prendre. » Après tout il doutait qu’elle ait su voler instinctivement en prenant la forme d’un oiseau pour la première, n’est-ce pas ?

« Je connais bien quelques personnes sachant jouer du piano sinon, je pourrais te montrer moi aussi en attendant, j’ai disons quelques connaissances dans ce domaine. Et sinon jeune fille, comment cela se passe avec tes professeurs ? » Finit-il par demander avec amusement, ce avant de reprendre pensif au sujet des animaux. « Nous verrons à terme si tu peux avoir quelques animaux en plus, mais il va falloir que tu t’occupes de chacun d’entre-eux jeune fille, c’est une sacrée responsabilité. » Disons que même s’il avait des domestiques, il trouverait cela un peu léger d’en engager uniquement pour cela… Puis, un peu amusé par les dernières paroles de sa fille il ajouta en se levant.

« Que dirais-tu de poursuivre cette conversation au cours d’une petite promenade dehors ? » Ce avant d’ajouter de bon gré, qu’elle accepte ou non. « Quand j’y pense ma fille, avouons le de nous deux, c’est sans doute toi qui sait le mieux te défendre. Est-ce que cela t’intéresserais de me montrer quelques petites choses au cours d’un petit combat d’entraînement ? Disons que l’on est jamais sûr de rien après tout et ainsi tu pourras me montrer ce que tu as pu apprendre à l’entraînement. » Glissa t-il en se disant qu’elle serait probablement d’accord avec l’idée qu’il sache mieux se défendre.

« Est-ce que ta personnalité changerait si tu devenais vampire? » S’enquit-elle. Lilyneska n’avait jamais rencontré de vampires, elle en avait seulement entendu parler à travers des rumeurs. « Si je ne me trompe pas, mon sang thérianthrope m’immunise à leurs venins. Je ne pourrai pas te joindre dans cette folie. » Dit-elle en terminant avec un sourire narquois. Ce n’était pas exactement sincère, dans le sens qu’elle n’avait aucune intention de devenir une vampiresse ou quoi que ce soit. C’était déjà assez compliqué d’être elle-même comme elle l’était.

Elle n’avait pas grand-chose à ajouter quant à la politique. Elle acquiesça d’un signe de tête. Un jour, elle irait voter. Mais à part ça, elle ne risquait pas de devenir diplomate ou d’avoir un rôle politique. Ça ne l’intéressait pas… Peut-être qu’un jour ce serait différent, qui sait? Le vent la guiderait. « La première fois que je me suis transformée, j’étais désemparée. Ça faisait mal. Et je comprenais rien! Mais une fois les transformations maîtrisées, c’est vraiment génial. C’est merveilleux de pouvoir voler comme un oiseau, de sentir le vent dans les plumes et de pouvoir aller où on veut. Je n’ai jamais ressenti plus grand sentiment de liberté qu’en oiseau. D’ailleurs…! Si tu veux vivre l’expérience d’un oiseau, je peux te transformer! Suffit juste de me le demander. » Lui dit-elle en finissant avec un grand sourire qui mêlait fierté et espièglerie.

« J’aimerais beaucoup que tu me montres, oui! Quand on rentrera, tu me montreras. Ça me fait drôle de m’imaginer pianiste, mais j’aime tellement la musique! Puis ça s’agencera bien à ton violon. On fera un duo d’enfer! » Dit-elle concernant l’instrument. Quant à ses leçons… « Ça se passe quand même bien. Je ne suis pas une trop mauvaise élève, je crois. Quoiqu’ils doivent en avoir vu des plus attentifs! » Dit-elle en ricanant. Il était si facile de perdre son attention. « Ça fait longtemps que je n’ai pas eu de nouvelles d’Éléonore. J’espère qu’elle se porte bien. » Dit-elle finalement sur une pensée qui venait de lui traverser l’esprit. C’était la première professeure qu’elle avait eu et elle l’avait trouvée captivante et sympathique. Ce n’était pas le cas de tous les enseignants.

« Bonne idée! Allons-y! » Dit-elle en sautant de son banc et en emboitant le pas. « Tu as raison. Je ne serai pas toujours là pour protéger tes arrières. Il faut que tu saches de défendre un minimum. Sans être une experte, je pense que je pourrai t’apprendre un truc ou deux. » Dit-elle alors qu’ils se promenaient dans le parc.

Quelques minutes plus tard, ils étaient dans un endroit reculé où il n’y avait personne. Elle se distança de quelques mètres d’Otmar. Puis avec un signe de la main, elle l’invita à s’avancer. « Allez. Attaque-moi! »