3 Juin de l’An 2000 de l’Âge d’Acier

Xin était un invocateur de grand talent et un personnage important de l’état Ikhyldien, mais donc un grand invocateur, censément le plus grand de tous les invocateurs d’ailleurs étant donné qu’il était arcane de ce domaine à Ikhyld. Ce qui pouvait toujours être discutable, mais n’était pas non plus faux. Et un invocateur honorable, devait évidemment faire plusieurs choses pour pouvoir exercer son art au mieux, l’une de ces choses étant bien entendu de passer des pactes avec certaines entités des plans élémentaires douées de conscience pour pouvoir demander des services à ces dernières quand nécessaire et non pas se contenter de ceux d’élémentaires plus primaires ayant une intelligence somme toute à peine supérieure à celle d’une souris.

Ces pactes prenaient diverses formes, notamment parce qu’il devait offrir en échange des services de ces entités, diverses choses, mais en général un accord tacite n’était jamais impossible à trouver. Surtout qu’il n’était pas de ces invocateurs forçant la main aux élémentaires, pratique de toute façon interdite en Ikhyld et qui à ses yeux déshonorait la magie invocatrice elle-même comme la voie noire de la nécromancie pouvait couvrir de honte les pratiques de la voie blanche et honnête.

Quoiqu’il en soit, parmi ces entités avec lesquelles Xin avait pu constituer un pacte, il y avait une certaine esprit de lumière qui lui avait déjà rendu quelques services contre paiement, dont un qu’il tenait à honorer aujourd’hui. Autant par honnêteté que aussi parce que ce serait l’occasion de montrer à celle-ci, qu’il restait et serait toujours un allié intéressant. Après tout il fallait savoir rassurer, mais aussi motiver les partenaires en affaire quand on était invocateur comme lui…

C’est ainsi, qu’il avait procédé au rituel d’invocation pour convoquer l’esprit de lumière dans une salle dédiée à cela au sein de sa demeure à la périphérie de la cité de Jade. Xin accueillit avec la politesse et amabilité habituelle son invitée.

« Salutations à vous oracle, j’espère que vous allez bien depuis notre dernière entrevue d’il y a quelques jours, votre quête de savoir a t-elle encore progressé ? » Ce demandé poliment avant de glisser d’un air amusé. « Je suppose que le jour d’aujourd’hui pourra y contribuer, je ne vous ai pas appelé pour vous demander un service, mais vous rembourser justement, mais aussi honorer notre partenariat encore récent. Je suis sûr que la cité de Jade en plus d’être une source future d’étonnement et admiration pour vous a beaucoup à vous offrir. Du moins si passer la journée en ma compagnie ne vous dérange point. » Même si soyons sincère, au stade où elle en était, il était probable que pour une créature de magie comme elle, une journée ce n’était pas grand-chose à sacrifier…

Surtout qu’il supposait avoir ainsi attiré son intérêt.

La notion du temps devait certainement apparaître ambiguë pour un élémentaire de lumière, mais peut-être aussi d’autant plus intéressante. Après tout, un jour éternel régnait dans le plan élémentaire de la lumière, éternel et constant, ainsi il y avait peu de repères pour décider du temps qui passait sauf de façons arbitraires ou organisées. De plus pour des êtres immortels qui goûtaient souvent à une existence plus ou moins solitaire, cela était encore plus abstrait, quel intérêt après tout de compter les années quand la vieillesse ne vous touchera jamais ? Orzian en cela aussi avait peut-être de quoi surprendre.

Quoiqu’il en soit, quand l’elfe invoqua l’esprit, celle-ci vint, sous une forme elfique, chose qui n’était pas si étonnante que cela aux yeux de l’elfe et dont celui-ci se demandait si c’était dans le but de mettre à l’aise les mortels que fréquentaient l’esprit ou juste par fascination pour la race elfique.  Une question à laquelle il aurait probablement la réponse à terme, mais qui sur l’instant était assez secondaire, il fallait le dire…

« Je suis d’assez bonne humeur aussi, rien de pressant ou grave à gérer aujourd’hui et je n’ai pas à me plaindre de la vie en général actuellement. » Glissa quoiqu’il en soit Xin avec une teinte d’amusement à l’égard de son interlocutrice. Il se disait que d’une certaine façon les esprits étaient à a fois plus simples et complexes que les mortels. Après tout, eux qui n’étaient pas tant habitués que cela aux machinations et aux complexités innées de l’existence civilisée n’était pas si dur que cela à comprendre, mais d’une autre façon leur logique pouvait être bien étrangère par moment pour des mortels, même si ce n’était pas une généralité.

« Eh bien, il y a beaucoup de possibilités offertes dans la Cité de Jade. » Glissa d’abord Xin légèrement pensif quand elle demanda des précisions, puis rapidement il donna ses dernières avec un calme enthousiasme. « Il y aussi bien des lieux de connaissances sur le plan matériel, que sur les astres, des observatoires, lieux de contemplation des astres dont je vous ai déjà parlé, des académies et monastères de magie et des commerces où peuvent se vendre divers biens et trésors. Des gens de toutes sortes aussi bien intéressants que de peu d’intérêts, des lieux splendides que vous n’avez encore jamais vu et certaines occupations mortelles qui je pense pourraient vous intéresser, même si vous les connaissez certainement déjà. Vous vous rappelez de la fois où j’ai joué un peu de shamisen en votre compagnie ? Je suis doué, mais il y en a des bien plus doués que moi. » Oui il avait déjà eut cette occasion, il ajouta alors amusé. « Cela et bien plus encore, la journée d’aujourd’hui risque donc d’être assez riche en découvertes et de vous offrir de quoi vous occuper pendant longtemps. Par quoi voudriez-vous commencer par exemple ? » Autant lui laisse les commandes à ce sujet après tout, car c’était elle qui profiterait de cette « remerciement » en quelque sorte.

Quant au lieu dans lequel elle se trouvait, elle le connaissait déjà, c’était une salle au centre de la demeure de Xin, assez sobre, mais assez grande dans lequel ce dernier invoquait des fois calmement quelques créatures. On pouvait distinguer à la limite sur les murs quelques estampes aux allures oniriques, mais guère de tapis par exemple et un sol ignifugé et renforcé par magie pour des raisons évidentes.

La musique était sans doute un art assez universel à sa façon, après tout toutes les créatures douées d’ouïe, du moins théoriquement, surtout celles pensantes, pouvaient en profiter d’une façon ou d’une autre. Xin en tout cas n’avait été jamais avare par exemple lors de ses petites recueillements en solitaire dans la nature, pour faire profiter la faune locale de son talent musical, de plus il aimait bien des fois un peu de retrait par rapport à la vie urbaine qu’il appréciait certes, mais après tout comme tout elfe, voir la nature s’épanouir pleinement était aussi en quelque sorte un besoin inconscient pour lui.

Quoiqu’il en soit le programme qu’il proposa à l’esprit sembla convenir à celle-ci et ainsi cette dernière voulait commencer par les commerces et aussi le connaître un peu, chose qui ne le dérangeait point vraiment. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’un esprit lié à lui voulait en savoir plus sur son partenaire de pacte, car certes si pour ces derniers les choses qui importaient chez quelqu’un pouvaient des fois êtres différentes de celles qui importaient pour beaucoup de mortels. Une relation de confiances entre collaborateurs était toujours importante.

« Eh bien, si vous désirez en savoir plus sur moi. Pourquoi pas ? Bien entendu ne vous privez pas de poser des questions pour orienter un peu mon discours, mais du coup je vais tâcher de parler un peu de moi point par point, n’hésitez pas d’ailleurs au passage à poser des questions si mes paroles en suscitent pour vous. » Répondit-il donc agréable, sans doute qu’il ne confierait pas tous ses secrets, un elfe comme lui devait en avoir énormément d’ailleurs, mais il ne semblait pas contre de parler de sa personne après tout. Ce qu’il fit donc plaisamment alors qu’ils sortirent de chez lui.

« Pour commencer comme vous le savez déjà, je suis un elfe tout d’abord, membre d’un peuple ancien, pas le plus ancien, mais assez ancien et qui dans un lointain passé s’est répandu dans le monde entier et doté d’une longue durée de vie même si il peut probablement paraître étrange pour quelqu’un comme vous que notre vie ait une fin. Nous sommes des êtres profondément liés à la magie et très attachés à certains concepts encore assez étrangers pour vous tel que la famille par exemple, mais aussi d’autres plus connus comme la beauté et d’occuper notre longue existence. » Il ajouta alors amusé. « Pour les autres peuples, beaucoup de termes peuvent nous décrire. Magnifiques pour certains, sages pour d’autres, arrogants aussi selon les jours ou justes fiers, patients, bienveillants, même si des fois condescendants, mais en vérité aucun de ces termes ne nous décrit à lui seul et bien d’autres pourraient s’impliquer car il y a beaucoup de diversité au sein de mon peuple. » Et alors qu’il allait peut-être poursuivre, il finit par demander curieux à l’esprit, peut-être que cela plairait après tout à cette dernière de parler un peu d’elle ?

« Et vous, comment vous décririez vous en tant qu’esprit de lumière ? »

« Je comprend la métaphore, ce n’est peut-être pas la plus appropriée, mais elle sonne assez bien, surtout au vu du fait que vous ne connaissez pas encore véritablement mon peuple. Mais en effet, nous enseignons souvent les choses du passé aux nôtres, et cela tous les peuples le font, pour que ceux qui naissent alors que d’autres ont disparus depuis fort longtemps, sachent d’où ils viennent et qu’est-ce qu’ont fait leurs ancêtres. Une façon pourrait-on dire, de les maintenir en vie alors qu’ils ont disparus. » Il réfléchissait visiblement à comment expliquer la chose à l’esprit sans la rendre confus. Ce serait sans doute plus aisé de toute façon quand elle se serait davantage habituée à ce monde, mais il est vrai que là ça pouvait paraître assez compliqué.

« Certains jugent les autres peuples ou individus avant même de vraiment les connaître, ce n’est pas une généralité et ces qualificatifs sans êtres forcément faux ne sont pas toujours exacts, mais c’est un réflexe courant chez beaucoup d’émettre un pré-jugement, avant de peaufiner celui-ci plus tard au contact des personnes ainsi perçues de cette façon. » Il nota sinon qu’elle serait curieuse d’entendre ce qu’il se disait sur les esprits, mais retînt ses propos pour écouter ce de la dame concernant les siens, qu’il écouta alors avec une certaine patience, avant de glisser amusé alors qu’ils marchaient au sein de la campagne paisible qui constituait les environs immédiats de la capitale provinciale.

« Cela peut dépendre de plusieurs facteurs, la plupart des êtres se comportement différemment selon les circonstances et personnes leur faisant face, de plus chacun a sa façon ou non de percevoir le monde. Il ne faut pas vous étonner par exemple si certains réprouveront votre comportement là ou d’autres l’apprécieront grandement. C’est comme la nuance entre un esprit de ténèbres et de feu, l’un aurait tendance à ne pas vous aimer facilement là où l’autre serait assez neutre de base. » Il espérait que l’exemple serait parlant, puis ajouta amusé.

« Cela dépend des pays quant à ce qui se dit concernant les esprits élémentaires, mais en Ikhyld les votre sont assez appréciés, après tout vous êtes des êtres de magie pure, la même magie que nous vénérons comme une énergie divine. Après cela dépend des esprits, ceux de lumière par exemple sont vus comme assez droits souvent et plus ou moins intègres et potentiellement autoritaires, mais aussi justes, même s’il y en a des bienveillants et malveillants. Quoiqu’il en soit, peu douteront par ici de l’honnêteté d’un être tel que vous. » Ce avant de glisser. « Voudriez vous que je parle d’autre chose me concernant ? Mon pays ou ma personne surtout ? » Oui, après tout il pourrait parler des heures aussi bien de l’un que de l’autre...

« Du pays principalement et des fois de l’espèce aussi. En somme, chaque nation a sa propre histoire, mais chaque race a aussi la sienne, même si évidemment cela n’empêche pas des membres d’autres races d’étudier la notre et inversement. Mais tous, ne sont pas aussi passionnés par de tels sujets. » Par exemple chez les humains c’était assez aléatoire pensa Xin, mais ça devait venir de leur vie assez courte.

Quoiqu’il en soit, l’esprit élémentaire était attentif à ce qu’il disait et c’était plutôt plaisant. De toute façon, il ne doutait pas qu’à force de fréquenter Orzian, elle finisse par parfaitement comprendre comment fonctionnait ce continent et beaucoup d’autre chose. Après tout de un elle avait l’air très intelligente et de deux, c’est souvent par la pratique et le contact avec l’exotique qu’on finissait pas s’y habituer en soit.

« Prendre le temps de connaître les autres est pour le mieux. Après même si évidemment ce genre de pré-jugements sont souvent simplistes et probablement faux à l’égard de ceux envers qui on les entretient. Des fois, ils peuvent aider à être prudent quand il le faut. Par exemple et vous l’apprendrez rapidement, les Teïderiens ont une mauvaise réputation et ce n’est pas totalement à tort. Même si bien entendu elle ne les représente pas tous. » Et dans ce cas évidemment, personne ne jugerait idiot d’être assez méfiant en se rendant dans le pays de Teïder.

Quant au sujet de la famille et de la dépendance aux autres, Xin glissa avec amusement.

« Beaucoup de mortels trouvent leur vie monotone, je suppose que ce n’est pas un trait inné d’une espèce donc que sa vie soit passionnante ou non, je pense même que certains vous envieraient pour certaines choses. Par contre, concernant les liens que nous entretenons forcément avec nos prochains, d’une certaine façon c’est aussi dû au fait que nous vivons rassemblés dans une civilisation, comme pour nous soutenir tous et ainsi être indirectement plus forts. Après selon chaque peuple et chaque pays, cela peut être différent. » Il développa alors.

« En Ikhyld c’est assez important notamment, que ce soit les liens avec notre famille, les gens avec qui nous vivons, mais aussi avec nos inférieurs et supérieurs hiérarchiques. Notre société est disons hiérarchisée à sa façon, pour simplifier, le fort doit protéger et aider le faible à prospérer et le faible doit obéir au fort. Chacun a ainsi une place dans la société qu’il doit connaître et dépend des autres. C’est assez différent sinon du côté des coutumes elfiques, beaucoup d’elfes donnent une grande importance à leur famille par exemple et se définissent avant tout par elle. Nous préserverons et honorons la mémoire de notre lignée, mais essayons aussi de ce fait de nous soutenir dans le même cercle familial. Cela n’implique pas forcément une hiérarchie sociale de ce côté là, mais à la fois une forte solidarité et une certaine pression familiale. »

« De toute façon, je suppose que dans votre cas, du temps, c’est dont ce que vous ne manquez pas justement. » Glissa t-il amusé, voilà les avantages de ne pas être contraint après tout à certaines exigences de la vie d’être de chair telle que la vieillesse par exemple. Après ce n’était pas non plus comme s’il imaginait lui-même manquer de temps, huit cent ans restait très large après tout.

« Ils ne tolèrent souvent pas grand-chose qui sort de leur conception de ce que devrait être un être pendant respectable et la manière dont devrait vivre chacun. Et dans les faits, je vous déconseille de vous y rendre, car sans forcément y perdre la vie, vous mettrez en péril votre liberté là-bas. Ils considèrent après tout que les esprits peuvent êtres réduits à la servitude sans arrière pensée. C’est un peu comme devoir rendre des services à quelqu’un souvent, sans rien ou presque en retour et sans le choix de refuser. » pour lui décrire un peu ce à quoi ressemblait l’esclavage pratiqué ainsi.

Quoiqu’il en soit, pour sa part il n’envisageait pas de la faire aller là-bas pour une raison ou une autre, donc si jamais le besoin de le faire se faisait sentir chez-elle, il préférait ne pas en être la cause si possible, bien au contraire même.

« Vous n’avez pas vraiment de position officielle en vérité dans la société Ikhyldienne, tant que vous ne tentez pas de vous intégrer en tant que citoyenne. Mais je dirais que votre statut d’esprit, votre maîtrise de la magie exceptionnelle… Pourraient faire de vous aisément une noble, une personne d’un assez haut rang même si pas forcément du plus haut, notamment au début, mais pour cela il faudra de votre part un réel désir de vous intégrer à cette société. » Ce avant de glisser avec amusement. « C’est agréable d’entendre de votre part que je suis un être à part. La modestie voudrait que je réfute ce compliment, mais je vais le prendre et espérer continuer à ne pas vous décevoir. » Oui, après tout il avait bien le droit de temps en temps de ne point être modeste après tout.

« Bientôt en effet, il faut juste encore un peu de marche. » Glissa t-il sinon bien après qu’ils aient passés les portes de la cité de Jade, ne restait en effet qu’un peu de marche, mais déjà l’esprit pouvait apprécier la vision de la ville à l’extrême orientale autour d’elle, avec sa diversité de gens, sa présence de magique à chaque recoin typique d’Ikhyld et toute l’activité que cela engendrait.

« Le désir de pouvoir justifie souvent chez beaucoup certains actes répréhensibles, cela ou le fait de s’en ficher de faire le moindre mal envers leur prochain. Quant aux esprits, je pense qu’aucun ou très peu acceptent ce genre de choses, quant aux gens de Teïder, ils ont une certaine mentalité construit par leur société et foi qui fait que pour eux la chose paraît normal. Disons que chaque société inculque à ses populations, par son fonctionnement même, des façons de penser courantes. » Une façon assez simpliste de parler d’un phénomène presque universel à ce niveau.

Quant au sujet de la noblesse, Xin prit la peine d’expliquer avec réflexion.

« Si vous devenez nobles, vous obtenez privilèges mais aussi responsabilité. Vous devez travailler pour le bien de la nation d’une façon ou d’une autre et être bienveillant et généreux envers ceux qui sont vos inférieurs hiérarchiques, mais en retour vous êtes riche, bien considéré et pouvez obtenir beaucoup de choses qu’un non noble aurait du mal à avoir, avec une certaine aisance. Après, chaque rang de noble a ses différences, il y a les nobles possédant une terre et la gouvernant, ceux au service de l’état et devant diriger des personnes non nobles à leur service, ceux dans l’armée ou ceux servant de hauts mages civils qui rendent service pour un coût modique voir inexistant mais reçoivent un haut salaire de l’état. Cela et bien d’autres statuts. » En somme privilège, pouvoir et luxe, mais aussi responsabilités.

Quoiqu’il en soit ils finirent par arriver au niveau d’un des grands marchés de la ville, celui-ci tourné vers des produits de luxe que pouvaient apprécier aussi bien les classes moyennes, que aisées, mais aussi les plus modestes qui avaient économisés pour cela. Des épices, de la bijouterie, de la soie, de la nourriture, des gemmes enchantées, des métaux et tout ce qui pouvait être raffiné avec. Pas d’armes, on en vendait pas à la sauvette à Ikhyld comme on en vendrait comme si c’était juste du pain aux Duchés, mais des bijoux, des vêtements,  des parfums, des décorations, des objets de toutes sortes, souvent enchantés, des fois non. Certains d’un faible luxe, d’autre d’un luxe si inouïe que leur prix était obscène. Il y avait de tout et le simple fait de regarder les produits pouvait être un vrai plaisir.

Intéressant, ainsi avant d’être invoquée elle n’avait même pas vraiment conscience d’elle-même. Comme si l’interaction avec d’autres êtres intelligents sachant parfaitement ce qu’elle était avait été l’acte précurseur de son état de conscience ? Cela sonnait presque comme une sorte de naissance métaphorique. Quoiqu’il en soit au sujt d’un autre destin qui aurait été possible, Xin glissa avec amusement.

« Après si ça peut vous rassurer, il y aurait eut peu de chances que cela arrive. Car à Teïder ils considèrent la magie invocatrice comme hérétique et ainsi ne tolèrent pas les mages la pratiquant. En général les esprits qui y sont évoqués donc, sont rarement le fait de mages Teïderiens légaux. » Pour ne pas dire jamais et ce n’était pas plus mal. Xin n’appréciant pas forcément l’idée d’asservissement d’êtres de magies tels les esprits.

Quoiqu’il en soit, ils changèrent de sujet et il nota donc qu’Eores n’avait pas encore envisagé d’être au service de quelqu’un d’autre que lui pour le moment. Enfin, ce de façon active et prolongée, il supposait après que certains autres invocateurs pourraient l’appeler de temps en temps. Ce fait l’amusa un peu, mais il supposa que c’était une marque d’amitié agréable à laquelle il était plutôt sensible...

Il glissa donc d’un air amusé en notant bien ce qu’elle avait dit, notamment le fait déjà assez connu qu’elle appréciait l’idée de rendre son existence plus intéressante de diverses manières.

« C’est à se demander presque ce que j’ai pu faire pour mériter tant d’égards ou estimes, mais je suppose qu’il faut chérir les faveurs d’un archimage de votre trempe, surtout esprit. Je saurais donc entretenir notre amitié. » Il est vrai après tout qu’avoir à disposition une mage de lumière aussi puissante quand vraiment nécessaire pouvait bien l’aider, même s’il fallait payer évidemment le prix.

Quoiqu’il en soit, il nota que les bijoux attiraient beaucoup l’œil de l’esprit de lumière, plus qu’ils ne l’auraient fait chez une véritable elfe, enfin la plupart du temps. Et surtout d’une façon presque enfantine, comme chez une enfant qui était admirative et fascinée devant tout ce qui pouvait briller. Même si là ce qui briller presque comme des étoiles, étaient des possessions très chères... Même si d’un prix très abordable en soit pour une arcane.

En vérité le seul souci était la quantité de bien qu’elle risquait d’acheter car il faudrait les transporter, cela et puis il ne savait pas pourquoi mais Xin se disait qu’apprendre l’esprit à viser ce qui l’intéressait le plus en premier serait une bonne idée, il glissa donc amusé et bienveillant.

« Si certains bijoux vous plaisent vraiment beaucoup, pourquoi pas ? Je pourrais vous les payez si vous le désirez, vous n’aurez qu’à considérer cela comme un cadeau d’ami à ami. » Et sur ce ils se dirigèrent donc vers l’entrée d’une bijouterie, une vraie. Et une bijouterie de luxe, qui vendait une profusion presque obscènes de biens luxueux faits d’or, d’argents, de multiples précieuses aussi bien neutres que magiques. Il y en avait pour tous les goûts, mais absolument pas toutes les bourses.

« C’est plutôt une appréciation réciproque entre deux êtres. » Commenta Xin simplement au sujet de l’amitié avant que l’esprit ne s’absente pour aller lui faire un cadeau ? Ah ? Il se demandait bien ce qu’elle comptait lui ramener et se disait que ce serait probablement un bijou. Soit, pensa l’elfe, il n’était pas forcément du genre à s’attendre à ce qu’on lui offre des présents, mais il savait apprécier ce genre de gestes de la part de ceux qu’il appréciait. Cela et puis en vérité ce n’est pas si souvent qu’on lui offrait quelque chose en dehors des grandes occasions. Que ce soit de la part de ses amis ou de n’importe qui d’ailleurs, le ministre des renseignements n’étant par nature pas la personnalité la plus populaire des arcanes même si le contraire n’était pas non plus exacte.

Mais la dame esprit ne revint pas avec un bien, mais plutôt une proposition. Ainsi elle avait potentiellement une autre idée en tête pour un cadeau à offrir à son invocateur ? Cela semblait plutôt intéressant et même s’il n’était pas du genre à être très intéressé par les cadeaux ou biens matériels qu’on pouvait lui offrir, il ne manqua pas de glisser avec amusement et une pointe de sincérité.

« J’aurais presque l’impression très chère, que vous faîtes exprès d’attiser ma curiosité, est-ce que je me trompe. » Ce avant d’ajouter en lui faisant signe d’ouvrir la marche. « Mais sortons quoiqu’il en soit si tel est votre désir et allons ailleurs. Auriez-vous une idée en tête ? Je sais que vous ne connaissez pas encore les lieux, mais je suppose que l’on peut se fier à votre intuition, féminine ? » Bonne question, après tout il était toujours compliqué de vraiment dire si un esprit avait un sexe, c’était plus quelque chose qu’ils décidaient après tout que l’inverse.

Quoiqu’il en soit il était intéressant de profiter de la compagnie d’une esprit de lumière encore peu expérimentée du monde comme elle. C’était comme à la fois se promener avec un enfant, un adulte et un être d’une nature particulière. Car elle avait encore cette certaine naïveté dirons-nous que beaucoup d’esprits avaient, surtout ceux encore peu au fait du monde matériel, tout en ayant un caractère déjà existant et une réflexion qui n’était pas aussi précaire que celle d’une jeune enfant.

« Nous pourrions aussi dire votre intuition d’oracle. » Ajouta t-il quoiqu’il en soit après avoir parlé d’intuition féminine. Même si de toute façon ça avait été un trait d’humour. Quoiqu’il en soit avec les esprits, les apparences étaient souvent plus ou moins trompeuses et les considérations sexuelles non pas dans le sens charnel, chose les intéressant rarement, mais de genre venaient souvent au contact des mortels, quand ils voulaient en avoir du moins.

Ils étaient au moins hors souvent des considérations du genre. Il se demandait d’ailleurs si c’était un peu le cas pour les transformistes du plus haut niveau, mais sincèrement il en doutait tout de même un peu.

« L’art ? L’art est la création de la beauté pour être contemplée ou immortalisée ou glorifiée. Il peut prendre bien des formes, peinture, sculpture, musique, artisanat élégant, ou celle d’une façon de vivre son quotidien ou une pratique comme le combat particulièrement stylisée. Quoiqu’il en soit, vous dire quelle est ma forme préférée j’aurais bien du mal, mais cette boutique me semble sinon intéressante à visiter. Allons-y. »

Ils y entrèrent donc et purent rapidement observer les œuvres exposées dans la boutique, des peintures de toutes sortes et de tout thèmes. Autant des estampes que des peintures à l’huile, beaucoup représentant la nature, d’autres certains personnages élégants ou simples mis en scènes, d’autres des scènes du quotidiens, la cité de jade ou encore quelques phénomènes magiques. L’ensemble était assez élégant et certaines œuvres étaient vraiment de très grandes qualités.

« Je crois connaître le propriétaire de cette boutique. » Qui n’était pas dans les environs immédiats, peut-être était-il occupé dans une autre pièce ? Xin ajouta alors aimablement. « Il a été anoblit pour ses talents artistiques. Des plus belles œuvres malheureusement ne sont sans doute pas ici, mais offertes au palais ou reste de la noblesse, néanmoins nous avons là une bonne démonstration de ses talents. Est-ce que ça vous plaît ? » Il désigna d’ailleurs du regards quelques peintures qui représentaient les étoiles ou le ciel.

Quoiqu’il en soit, la boutique d’arts sembla beaucoup plaire à l’esprit qui sembla comme perdue dans ses pensées. En pleine contemplation ? L’art pouvait avoir cet effet chez ceux qui y étaient sensibles et surtout ceux qui le découvraient et qui ne s’étaient point encore possiblement blasés d’une bonne partie des merveilles qu’on pouvait leur faire découvrir.

Il fut par contre surprit de la voir commencer à léviter soudainement, alors qu’elle réfléchissait à tout cela. Un peu du moins, après tout pour un arcane baignant dans un univers de magie ce genre de choses pouvait légèrement étonner mais au final était du niveau de la banalité quand on y réfléchissait. Et encore même pour un non arcane cela pouvait être habituel en une terre comme Ikhyld.

« Vous désirez ainsi faire de la musique ? Pourquoi pas ? C’est une belle vocation et bien entendu je vous y aiderai même si je ne suis guère le plus grand musicien que vous trouverez dans la cité. » Finit-il quoiqu’il en soit par répondre amusé et bienveillant à la demande de l’esprit qui se découvrait une vocation artistique.

Quoiqu’il en soit, Xin se demandait si c’était normal pour un esprit de lumière un tel changement de comportement soudain. Enfin, changement, tout le monde pouvait avoir une grande inspiration soudaine après tout... Il se disait d’ailleurs qu’ils pourraient certainement en profiter pensa t-il, elle qui désirait un instrument, il glissa alors avec douceur et un fin sourire.

« Nous pourrions nous y mettre aujourd’hui. Aller chercher un instrument qui pourrait vous convenir pour commencer et aller apprendre quelques bases de la musique dans un lieu paisible. Je ne vais pas vous cacher que l’on ne devient pas musicien du jour au lendemain, mais vous avez le temps justement de devenir une grande virtuose, alors autant en profiter. Qu’en pensez-vous ? » Il connaissait après tout un parfait endroit pour obtenir de bons shamisens, l’instrument que Xin employait principalement.

« Dîtes que c’est surtout pour passer plus de temps avec moi. Quoique en vérité, je pense que vous ne regretterez pas ce que je peux vous apprendre, je sais tout de même y faire. » Dit-il d’abord amusé en sachant bien que c’était peu probable, avant d’ajouter avec un peu de fierté tout de même pour ses propres talents d’artiste, il restait après tout autant un Ikhyldien qu’un elfe.

Quoiqu’il en soit, il ne pouvait bien entendu qu’être satisfait d’initier quelqu’un d’autre, surtout une esprit notable comme son amie à l’art musical, c’était après tout quelque chose d’unique et magnifique qui rendait le monde plus beau en général. Du moins, il avait cette façon de penser typiquement Ikhyldienne que les arts et la beauté en général ne pouvaient que rendre le monde meilleur pour leur pratique et le fait de se répandre. Après tout, on ne tuait pas des gens avec des peintures et si tout le monde ne pouvait pas être mage, beaucoup pouvaient au moins s’adonner au fait d’essayer de créer la beauté et la répandre sous ses diverses formes.

« Qui sait ? Je suppose que vous pourriez déjà m’apprendre beaucoup de choses dans certains domaines comme la maîtrise de la lumière, après tout je doute vous égaler à ce sujet. » Glissa t-il sinon aimable concernant le fait qu’elle pourrait peut-être à l’avenir lui apprendre certaines choses.

Ils arrivèrent sinon dans une boutique dont avait parlé Xin à l’esprit et les instruments qui y étaient proposés, dont des shamisens étaient de toutes sortes et visiblement de qualité. Xin voyant qu’elle semblait hésiter un peu, dit alors pensif.

« Il faut que ça vous plaise, autant en apparence qu’au niveau du son produit par les cordes. Si vous désirez, je peux vous proposer quelques-uns en plus de ceux qui vous sembleraient intéressants et il faut voir si la sonorité vous semble aller… Ce serait plus aisé après si vous aviez déjà une forte expérience dans l’art musical, mais nous pouvons faire sans. » Il demanda donc au propriétaire de la boutique, visiblement un humain âgé qui leur proposa humblement une pièce juste à côté pour essayer cela. Et si ce dernier avait l’air d’un bourgeois assez aisé habillé à l’Ikhyldienne, nul besoin de dire qu’il était très impressionné d’être en présence d’un arcane comme Xin, donc il était d’une politesse et amabilité soutenue.

Ils se retrouvèrent donc dans une autre pièce visiblement le genre où des fois des artistes pouvaient jouer en présence d’un public assez restreint et Eores put commencer si elle le désirait à essayer les instruments choisis, ce sous la supervision de Xin qui évidemment commencerait à la conseiller de son mieux et lui indiquer quelques bases pour tester la sonorité d’un shamisen.

Xin se disait qu’au moins il était bien lotit avec cet esprit là, surtout qu’au vu de sa puissance et sagesse elle avait un plutôt bon caractère, là où des fois certains étaient plus ou moins capricieux ou exigeants, même à l’égard d’un arcane comme lui. Mais tel était le jeu de l’invocation après tout, surtout qu’il ne pratiquait pas vraiment une forme d’esclavage détourné, alors il fallait bien que ces êtres singuliers pensent tirer quelque chose de ce partenariat, sinon ils seraient bien moins disposés à l’aider, même sans grand risque pour eux, que ce dont il espérait de leur part.

Enfin, bien entendu il ne voyait pas purement ce genre de relation dans un but purement utilitaire, notamment avec dame Eores, du moins quand l’esprit avait bon caractère et était de bonne compagnie, après tout ça reste des êtres de magie pur dont la compagnie était de bon augure, mais pouvait aussi s’avérer, agréable ?

« Je suppose aussi que vous êtes peut-être flattée par l’idée que je m’intéresse autant à la maîtrise de la magie qui a votre faveur ? » Continua t-il sinon de glisser taquin au sujet du fait qu’elle pourrait lui enseigner la lumière, chose pas forcément fausse.

Quoiqu’il en soit, ils s’installèrent dans une salle un peu plus isolée pour tester quelques instruments et Xin hocha la tête quand elle demanda si elle devait frotter les cordes, avant de lui montrer comment faire en faisant ainsi face à elle. Après tout, c’était plus instructif quand quelqu’un montrait les gestes simples à accomplir devant vous de les reproduire, même pour un esprit supposait-il…

Et les premiers essais ne furent guère probants, du moins aux yeux de l’esprit, mais comme Xin et le vendeur ne semblaient pas manquer de temps, ils attendirent patiemment, ce jusqu’à ce que l’esprit demande à utiliser un Shamisen en particulier, ce qui surprit légèrement le vendeur qui néanmoins alla le chercher en disant.

« Je ne me rappelle plus où j’ai eu celui-ci, un soldat me l’avait vendu il y a quelques années après l’avoir trouvé je ne sais où. Il ne m’a pas l’air de facture particulièrement exceptionnelle, mais l’autre m’étais sympathique et semblait avoir besoin d’argent donc j’avais accepté de le prendre. Si vous voulez bien entendu, vous pouvez l’essayer. » Mais donc pour le commerçant il n’était pas vraiment exceptionnel, quoiqu’il en soit, ce dit Shamisen finit donc dans les mains de l’esprit...