Grand Palais - Cité de Jade.
2 Septem 2000 de l'Âge d'Acier - matinée.




Les vents soufflaient aujourd'hui comme depuis quelques jours déjà, sur la capitale et particulièrement le Grand Palais de notre si glorieuse et prestigieuse Cité de Jade. Par les vents, je faisais aussi bien référence à ce vent de fin d'été, frais, qui annonçait la venue prochaine de l'automne, que celui du renouveau. Toutefois, il y en avait un de bien particuliers, un que j'avais en tête à ce moment précis. Oui, il s'agissait d'un vent bien précis, un vent qui tenait de la rafale, serpentant ça et là. Cette tornade Naga faisait de gros ravages sur son passage et son nom revenait sans cesse alimenter les racontars ça et là.  En bien ou mal ? C'était à la libre interprétation de tout un chacun. De mon point de vue, c'était simplement un artiste martial, ni plus, ni moins. A dire vrai, peu m'importait son rang, sa race, ses origines ou son appartenance nationale. Oui, je ne voyais que son statut d'artiste martial de qualité. Il était un bretteur renommé et bien avant son arrivée en nos terres, j'avais eu vent de son nom et de ses faits d'arme. J'avais alors voulu croiser le fer avec lui, non pas en guise de gloire et de renommée mais simplement par curiosité tout autant que par l'envie de pouvoir confronter mon art au sien. Apprendre, adapter, s'approprier, s'adapter, évoluer, se rapprocher de la perfection. Tout ceci guidait ma vie. Comme celle de bon nombres d'artistes martiaux d'ailleurs.

J'avais passé ces derniers jours auprès de notre impératrice, assignée à sa garde personnelle. Lorsque je n'avais pas été à ses côtés directs, c'était devant la porte que j'avais monté la garde avec un autre collègue, parfois à l’intérieur de la pièce si la situation l’exigeait, sinon, devant la porte. J'avais alors eu tout loisir d'observer le Naga aller et venir au Palais, le voyant de très près même lorsqu'il était venu s'entretenir avec notre inestimable Grande Impératrice. En revanche, de part cette assignation, je n'avais pas eu loisir à observer les duels de mes deux amis, Imryll et Isamu. Les ragots allaient bon train et tout ceci m'importait peu à dire vrai. J'étais juste quelque peu frustrée. Je n'était pas en service en ce jour mais je sillonnais les couloirs du Grand Palais. Netsuretsuna en main gauche, Hisui Iki au dos, je cheminais vers mon objectif du jour. Ma démarche était fluide, toujours aussi chaloupée. Des têtes se retournées sur mon passage, envoûtées par le balancé de mes hanches.

*Si seulement j'avais une ou plusieurs queues moi aussi...* avais-je alors pensé.  Les têtes ne se retournais pas ainsi sur les kitsune. Peu importait la femme, on se retournait à peine, c'était limite habituel, normal. Toute hybridée que je fusse, les gens ne me voyaient pas comme telle. Non, on me prenait pour une elfe, ce qui était vrai de moitié, ou pour une humaine. A ce titre, ma démarche détonnait clairement, émoustillant certains mâles. Je détestais cela. Bon nombre de ces têtes étaient des étrangers. Je ne pouvais donc rien leur dire ou faire. Je me devais juste de passer, rester stoïque et ne pas déshonorer mon rang, ma cheffe autant que ma Glorieuse Impératrice. Ma main se crispait chaque fois un peu plus sur le manche de Netsu. Pauvre de lui.Alors que j'arrivais devant la salle d'entrainement, quelle ne fut pas ma surprise de voir cette être qui glissait sur notre sol. Nos routes se croisaient pile devant la porte de la salle. Je me stoppais devant lui.

« Messire... » Je l'avais alors accueillis par une noble révérence, lui offrant mes plus distingués égards, polie et courtoise. Me redressant : « Quel bon plaisir de vous croiser en ce lieu. Je vous pensais déjà parti vers de nouvelles aventures ou autres faits d'armes illustres. Quel bon vent vous amène ? Ne me dîtes pas que vous êtes encore venu chercher querelle à un membre de la garde impériale, n'est-ce pas ? Si tel en devait être le cas, vous me verriez contrainte de vous tirer par les écailles du cou jusqu'en cellule. » Je lâchais un petit rire amusé. « Rassurez-vous, plaisante Sire Ameniritis. Même si j'en ai l'air, je ne suis pas en service aujourd'hui, je me rends simplement à la salle d'entraînement. »

Je lui avais indiqué d'un léger coup de menton la porte qui nous fixait impassible.  Silencieuse désormais, je plongeais mes yeux vairons dans les siens, curieuse et amusée.