Lendemain du rp « La Grandeur de l'Airain »

C'est assez tard le soir qu'Otmar attendait dame Maria non loin de l'écurie qu'il lui avait indiqué pour le rendez-vous, il devait être aux alentours de 20 heures à bien y regarder, du moins si l'on se fiait à l'heure indiquée par l'une des grandes tours d'horloges qui dominait le paysage de la cité. Pourquoi avaient-ils convenus d'une heure de rendez-vous aussi tardive ? Sans doute car en pleine journée il faisait vraiment très chaud au sein du désert, même dans les alentours de la cité d'Airain qui étaient abondamment irrigués et donc guère dénués de faune et flore… Ce serait donc évidemment plus agréable pour une balade à cheval, de plus cela éviterait sans doute à la duchesse d'avoir un malaise sur le dos d'une monture, ce qui serait sans doute un peu plus périlleux qu'hier au milieu d'une piste de danse avec l'empereur à proximité pour la rattraper rapidement.

Quoiqu'il en soit, cette écurie située à la périphérie de la cité, juste en dessous de la muraille qui encadrait celle-ci n'était pas des plus excentriques, elle était loin d'être disons ostentatoire, mais à l'inverse ce n'était pas non plus un cloaque immonde. Otmar connaissait le propriétaire de celle-ci, un homme honnête et pragmatique qui aimait beaucoup les chevaux et qui préférait se concentrer sur la bonne santé et le bonheur des bêtes plutôt que le simple apparat, comme en témoignait d'ailleurs le grand terrain que cet établissement possédait à l'extérieur de la cité. Et cela devait payer sans doute, car si l'empereur lui-même était un de ses clients, c'est qu'il appréciait la qualité du service donné en ces lieux…

Quoiqu'il en soit, alors qu'il attendait calmement la dame tout en contemplant les alentours qui drapés du voile nocturne étaient à la fois paisibles et presque oniriques, il aperçut tout à coup celle-ci arriver. La saluant de manière gestuelle quand elle arriva à son niveau, il l'aborda alors avec son habituelle cordialité.

« Dame Maria ! C'est un plaisir de vous revoir, je suis heureux en tout cas de constater que vous avez honorée mon invitation et vous portez bien depuis hier. » Ceci dit, puis lui faisant un baisemain à la manière des gentilshommes, il conclut avec un calme enthousiasme.

« J'espère que vous êtes toujours prête à faire une petite balade équestre. Dîtes-moi d'ailleurs, même si nous avons pu en parler un peu hier j'aimerai quand même vous poser la question, à quel point vous pensez vous vraiment compétente dans ce domaine ? » Ce précisément, après tout il préférait savoir à quel point il devait être derrière son dos ou bien la laissait faire comme bon lui semblait… L'important étant évidemment de trouver le juste équilibre pour que le tout soit le plus agréable et instructif possible.

Le thérianthrope vint lui ouvrir la porte alors qu’ils étaient arrivés à destination. Quelques rayons de soleil éclairaient encore le fond de l’horizon, dessinant un dégradé de bleus dans le ciel déjà étoilé. Par chance, le ciel était dégagé ce qui rendrait la balade encore plus somptueuse mais aussi plus froide. Glissant sa main dans celle caleuse de son garde du corps, elle descendit de son transport jusqu’à poser dans l’herbe humide. N’ayant absolument pas l’habitude de la chaleur du désert et malgré la chute rapide de température, il faisait toujours un peu chaud pour la duchesse de Vinche qui dégaina l’éventail dont elle avait fait l’achat sur le marché d’Airain. Tout en s’éventant, elle s’avança vers ce qui s’apparentait à une écurie et plus particulièrement, elle s’avança pour rejoindre la silhouette de l’empereur d’Akkaton qu’elle su deviner facilement.

Le jour précédent, elle s’était retrouvée dans un même bal que lui et elle avait été agréablement ravie de sa proposition de balade à cheval. Maria n’était pas la meilleure cavalière des Duchés et de loin, mais elle savait monter à cheval. Pour l’occasion, elle avait revêtu un pantalon en tissu épais, des bottes pour l’équitation, un simple haut fluide à longue manche qu’elle avait recouvert d’une large étole beige et chaude. La pénombre ne rendait pas grâce aux efforts de ce pantalon qui mettait ses fesses en valeur. De toute façon, l’empereur était un vieil homme galant qui n’oserait y poser les yeux, c’était ce qu’elle s’était dit en l’enfilant.

Comment aurais-je pu vous la refuser messire Deffarès, cette sortie semble m’enthousiasmer autant que vous, dit-elle alors que l’homme lui faisait un baisemain aérien.

Elle réfléchit un instant, plus pour peser le pour ou le contre à lui avouer la vérité ou non. Elle savait qu’il n’était pas le genre d’homme à se moquer ou à la prendre de haut, elle ne sentit pas menacée de lui dire la réalité :

Comme je l’ai souligné hier, je ne suis pas une excellente cavalière mais disons que je maitrise les bases. Je ne suis pas une grande appréciatrice du galop mais le trot me convient. Cela fait un petit moment que je n’ai pas pratiqué cependant. Je pense qu’il va me falloir un petit tour d’échauffement, ajouta-t-elle avec un sourire tout en esquissant un petit rire polie.

La duchesse se comportait bien plus naturellement avec l’empereur que n’importe quelle autre personne qu’elle côtoyait par obligation politique. Elle se sentait détendu, certaine d’apprécier la suite de la rencontre.

Par ailleurs avant que nous commencions, pourriez-vous me dire ou nous nous trouvons ? Ou plutôt chez qui nous nous trouvons ? Est-ce votre modeste écurie ? Elle me parait bien plus grande que ce que j’imaginais après votre description…

« Au moins cette balade sera plaisante pour nous, c'est ce qui importe le plus je suppose. » Glissa l'empereur à la duchesse et ce de bonne humeur en réponse aux paroles de celle-ci, ce avant d'ajouter aimablement.

« Ma foi, j'aurais le plaisir ainsi de vous donner quelques conseils au sujet de l'équitation si vous n'avez rien contre ma dame, c'est après tout une pratique que j'apprécie même si j'avouerai que mes responsabilités récentes de dirigeant de ma nation ne me laissent pas forcément le temps d'exercer cela autant que je le désirerais actuellement. » c'était toujours intéressant après tout d'enseigner quelque chose à une personne qui y semblait réceptive. Sur ce il ajouta en prenant le bras de la dame de manière galante en l'invitant à entrer dans l'écurie.

« Oh vous savez, pour moi une modestie écurie doit être l'équivalent je suppose d'une honorable écurie pour beaucoup de monde, ce qui doit expliquer mon erreur. Quoiqu'il en soit, j'ai l'honneur de vous présenter l'écurie d'Alford Grünh, un homme de bon goût qui a toujours misé sur la qualité avant la quantité, mais aussi sur la bonne santé de ses montures et leur bien être que le fait de les vendre en grande quantité. Il est persuadé après tout que c'est le mieux pour offrir la meilleure qualité à ses clients, mais aussi ne pas avoir de honte concernant l'exercice de sa profession. De ce fait, je vous invite si vous n'avez rien contre à ce que nous entrions tout les deux à l'intérieur, j'aimerai vous montrer la magnifique monture que je tiens à vous offrir. » Ce qu'ils firent donc, ceci fait ils purent constater que l'intérieur était plutôt bien entretenu et que les chevaux en train de dormir avaient un certain espace dans leurs loges individuels. Quoiqu'il en soit c'est en à peine 20 secondes qu'ils arrivèrent au niveau des loges contenant les plus belles montures de l'endroit, notamment celle que l'empereur voulait offrir à la dame, un magnifique destrier venant du continent Akkatonien qui avait l'air à la fois puissant et majestueux, ce tout en grâce, non en puissante brute, d'un magnifique pelage blanc. En le désignant à la dame, Otmar dit alors avec un calme enthousiasme.

« Une magnifique monture n'est-ce pas ? C'est celle que j'aimerais vous offrir... » Mais avant qu'il ne puisse rajouter quoi que ce soit, il remarqua à vrai dire que l'attention de la dame était concentrée ailleurs...

Apparemment le bâtiment n’était pas le sien. Il appartenait à un homme de la connaissance de l’empereur qui était passionné par son métier. A l’intérieur devait se trouver quelques chevaux d’exceptions. Maria fut étonnée d’entendre lorsqu’elle entendit qu’on souhaitait lui offrir un cheval. Contrairement à la dernière fois qu’on lui avait fait une surprise, la dame contrôla ses émotions pour ne pas paraitre outrée. Certes, ce cadeau était moindre comparé à un jade, bijou de puissance. Il lui avait pourtant semblé que cette rencontre était officieuse, elle ne s’attendait donc pas à recevoir un quelconque présent.

- Oh, je ne m’attendais pas à ça messire Deffarès. J’en suis très honorée.

Tout comme pour Ikhyld, accepter ce genre de cadeaux, même pendant un rendez-vous officieux, serait mettre à mal la relation politique entretenue entre les deux nations. Maria ne pouvait se le permettre.

L’empereur, la prenant par le bras, l’amena à l’intérieur de l’écurie. Tout en la présentant, ils avançaient entre les chevaux assoupis. Ce n’était clairement pas l’écurie modeste que la duchesse de Vinche imaginait mais elle pouvait facilement se rendre compte qu’on prenait bien soin des chevaux qui s’y trouvaient. Ces derniers avaient tous le poil très satinés et brossés. Les crinières étaient tressées ou enserrées d’un ruban pour les poils ne s’emmêlent pas. Les bêtes n’étaient pas tous de la même race, certains avaient des muscles saillants, se dessinant sous leur respiration calme. Pour une écurie, l’odeur était particulièrement douce. Certes cela sentait toujours le foin et le crottin mais en rien on n’était agressé par les odeurs.

Quelque chose attira le regard de la jeune femme mais ce ne fut pas la magnifique monture que lui présentait l’empereur. Tout en se détachant du bras de ce dernier, elle s’avança plus loin encore dans le couloir. Des fils très fins, semblables à de la soie d’araignée, flottaient au dessus d’une porte d’un box dans l’ombre. Les reflets bleus avaient attiré le regard de la duchesse.  Elle s’approcha comme envoûtée et tomba nez à nez avec des yeux d’un bleu très clair, presque transparent, qui l’observait. Il s'agissait d'un cheval comme elle n'en avait jamais vu auparavant. Le poil était gris et blanc, les couleurs se mélangeant de sort à créer une écume de tâches. La crinière ainsi que la queue étaient très foncés, presque noires et à la lumière, des reflets bleus s'y dessinaient. Ceux-ci donnaient une impression d'humidité et lorsque Maria y passa la main, elle eut l'impression qu'elle traversait des algues tout juste sortie de l'eau. Elle ressentait une sorte de connexion avec la bête, elle savait, il la lui fallait à tout prix.

« Oh, cela restera entre nous évidemment ma dame, un cadeau d'ami à ami. » Répondit Otmar amusée à la dame qui semblait assez formelle concernant le fait qu'il voulait lui offrir un cadeau. Après tout il n'y avait pas à considérer spécialement la chose comme ayant la moindre gravité. Il comptait d'ailleurs payer le cadeau avec son argent personnel même s'il ne le disait pas, après tout ce serait ainsi un geste bien plus amical et personnel de sa part que s'il usait de l'argent du contribuable pour.

Par contre, il se demanda bien quoi faire quand peu après il vit par quelle monture l'attention de la dame fut attirée… Fichtre, cette monture ci ? Mais il avait difficilement les moyens de la payer avec ses propres fonds personnels… Oh, certes il était empereur d'Akkaton, mais il ne croulait pas pour autant sous l'argent comme un duc des Duchés du Sud ou un roi, c'était un salaire certes très élevé, mais dont il devait user pour toutes ses dépenses personnelles n'ayant aucun lien avec le bien de l'empire. Autant dire qu'une telle monture dépassait malheureusement ses moyens par rapport à ses économies actuelles… Hum, du moins c'est ce qu'il se dit en imaginant que la dame Maria aurait du mal à apprécier une autre monture si celle-ci attirait tant son attention.

« Un enfant des nuées, une magnifique monture ayant la capacité de parcourir les flots aussi aisément que la terre ferme, à ce que je vois elle a su attiré votre regard ? Eh bien soit, néanmoins j'avouerai que c'est gênant étant donné que je n'ai pas les moyens de vous la payer avec mes fonds personnels... » Confia t-il donc à la duchesse en la rejoignant et en paraissant légèrement embarrassé, confiant qu'il avait voulut à l'origine payer avec son propre argent, il proposa néanmoins aimablement, mais un peu gêné.

« C'est embarrassant de dire cela à une dame, mais je vous propose si c'est celle-ci que vous préférez de payer tout les deux pour elle. Mes excuses en tout cas ma dame de ne pas avoir les moyens pour sur l'instant, je pourrais toujours vous rembourser au pire à l'avenir quand j'aurais fais quelques mois d'économies ? » Ceci dit, il caressa à son tour la crinière de la splendide monture, ce avant de conclure avec empathie.

« La reine des flots, voilà comment on pourrait vous surnommer en vous voyant gracieusement fendre les flots sur le dos de cette magnifique monture, du moins c'est ce que j'imagine quand elle sera votre. » Il avait ses petits instants poésie lui aussi après tout, restait donc à voir ce que la dame pensait de sa proposition...

Elle écouta d'une oreille distraite ce que racontait l'empereur au sujet de la bête. Un animal magique lié à l'eau ? N'était-ce pas exactement ce qui lui fallait ? Elle continua à y passer sa main avec douceur jusqu'à ce qu'elle entende l'homme s'excuser encore une fois. Elle se retourna vers lui alors qu'il changeait de sujet pour caresser à son tour sa future monture. Elle ne put s'empêcher de rosir légèrement à la suite du magnifique compliment que lui faisait l'empereur. Elle se permit un geste entreprenant et passa sa main sur celle de l'empereur qui se trouvait dans la crinière pour la ramener à elle. Elle lui fit un sourire franc tout en gardant sa main entre les siennes près de son ventre.

   - Vous n'avez pas à vous excuser messire Deffarès. Je ne vous aurais jamais laissé m'acheter ce cheval, sincèrement. Je sens comme une connexion entre lui et moi. Je pense que ce serait un affront de l'obtenir de l'argent de quelqu'un d'autre. Mais je vous remercie du geste, il me touche énormément, ajouta-t-elle en lâchant sa main.

Elle se retourna vers l'enfant des flots.

   - Et si nous allions faire la balade que vous m'aviez promis ? Je vous propose aussi d'emprunter un autre cheval que celui-ci; souvenez-vous que mes capacités à chevaucher sont limitées ! Je doute tenir bien longtemps sur son dos pour le moment...  

Comme pour soutenir ses propos ou simplement se moquer de la jeune humaine, un hennissement lui répondit. Il fut suivit d'un secouement de crinière et ils sentirent de petites gouttes de bruine sur leur visage.

   - Promis, je reviendrais te chercher juste après. Je ne t'oublierais pas, plus maintenant.

Otmar fut légèrement surprit du geste de la duchesse qui prit sa main entre les siennes et les ramena près de son ventre. Hum, une marque d'amitié ou d'autre chose ? Il fallait avouer que le geste était assez révélateur en soit même si évidemment en bon gentleman l'empereur n'allait pas s'amuser à en user et en abuser comme certains. Il se contenta donc de répondre avec amusement à la duchesse et avec un aimable sourire de gentilhomme.

« Une connexion ? Littéralement ? Eh bien... » Il prit alors un air légèrement rêveur, puis dit. « Je suppose que ça arrive des fois que l'on se sent une connexion particulière avec un autre être ou quelque chose, on pourrait se dire que c'est le destin d'une certaine manière. Qui a fait que vous veniez ici, mais aussi que cette sublime monture s'y trouve. » Néanmoins il ne croyait pas au destin pour sa part, mais bon il n'allait pas faire le rabat joie en cet instant au risque disons de ternir la beauté du moment pour la dame. Après tout il y avait un temps pour faire preuve d'un scepticisme typiquement Akkatonien et un autre pour s'abstenir.

« Il a l'air lui aussi d'avoir une connexion avec vous. » Ne manqua t-il pas en tout cas de commenter avec une certaine appréciation après que la dame lui ait parlée de faire un tour avant d'acheter sa nouvelle monture et que celle-ci ait hennit. Il ajouta alors tout simplement.

« Allons faire ce petit tour ma dame. » Et ils empruntèrent donc un autre cheval pour la dame pendant que celui de l'empereur l'attendait à l'extérieur. Une monture qui était… Un beau cheval brun robuste, visiblement du genre de ceux avec lesquels on voyage, l'empereur dit alors.

« Cela fait des années que je possède cette monture, elle m'a rendue nombre de services dans les nations extérieures au grand désert. » Commenta t-il alors qu'ils arrivèrent à l'extérieur et la virent, elle n'avait rien d’exceptionnelle, mais savait remplir son rôle en somme. Sur ce il se tourna vers la dame et avant de commencer la balade à proprement dire ou de donner des conseils, il tendit galamment son bras à dame Galante, puis ajouta simplement avec cordialité.

« Permettez moi de vous aider à monter sur votre monture dame Galante. » Ce n'était probablement pas nécessaire, mais le geste avait davantage pour but d'être tout simplement fait que d'être vraiment utile ou nécessaire.

Ils empruntèrent un autre cheval pour la balade organisée. Cette fois-ci, c'était un beau cheval brun à la crinière noire qui semblait musclé et robuste. On pouvait aisément dire que sa constitution lui permettait de courir sur de longues durées sans s'épuiser. Maria frotta avec vigueur le museau de la bête dont de la buée sortait des naseaux. Elle amena le cheval près de celui de l'empereur. Du même acabit que ce dernier, l'un semblait plus vieux et usagé que l'autre. Le cavalier lui donna raison en décrivant sa monture. On entendait un certain attachement dans ce discours. Maria lui sourit avec douceur.

L'empereur lui tendit un bras galant pour lui proposer de l'aide pour monter sur son cheval. La duchesse de Vinche n'était peut être pas la meilleure des cavalières mais monter sur une selle posée sur le dos d'un cheval était tout de même la base du métier. Cependant, sans commenter sa proposition, elle préféra l'accepter avec joie. La duchesse était fine et légère, malgré le grand âge de l'homme, il ne devrait pas avoir trop de soucis pour la soulever.

Il lui fit la courte échelle et comme prévu, il ne sembla pas trop souffrir de son poids. Elle prit place sur la selle, ramena son étole correctement autour d'elle avant d'attraper les rênes de cuir noir. La nuit était fraîche, elle ne put s'empêcher de frissonner; de froid comme d'excitation. Deffarès la rejoint à sa hauteur, prenant place lui aussi. Elle lui laissa le temps de s'installer comme il le souhaitait avant d'ajouter :

   - Allons-y, je vous suis. N'allez pas trop vite cependant, il faut que j'arrive à vous suivre !! Dit-elle sur le ton de l'humour.

« Nous irons donc à un rythme paisible pour profiter de la balade, les plaines irriguées autour de la Cité d'Airain sont particulièrement magnifiques le soir. » Glissa t-il avec humour et cordialité à la duchesse lorsque celle-ci lui dit avec humour de ne pas lancer son cheval au triple galop. Et oui les plains irriguées, disons qu'il faudrait une assez longue balade pour sortir de celles-ci et atteindre une partie encore vraiment désertique du désert. L'empire ayant si massivement irrigué les alentours de la cité d'Airain qu'on avait plus l'impression d'être dans une plaine tempérée qu'autre chose, on pouvait cultiver du maïs par ici, c'est dire…

Enfin, en somme les plaines étaient assez belles et puis surtout offraient un cadre de promenade assez frais malgré le fait qu'on restait quand même un peu dans le désert… Ils empruntèrent une petite route qui se dirigeait donc vers les champs et plantations agricoles qui se trouvaient non loin de la capitale de province, où les agriculteurs cultivaient des fruits et des légumes venant d'Aros ou d'Orzian pour certains, après tout ça pouvait se vendre à bon prix aux pays Orzaniens…

Enfin, quoiqu'il en soit la nuit était paisible, à peine gênée par le bourdonnements de quelques insectes aussi bien désertiques pour certains, que typiques de plantations tempérées pour d'autres. Otmar dit alors, en se félicitant que les environs ne puent pas le crottin, ce sans doute car on était proche de la période des récoltes…

« C'est fascinant de se rendre compte des fois ce dont est capable la civilisation avec une certaine volonté et une grande détermination n'est-ce pas ? Pensez à votre cité natale, Vinche, n'est-elle pas sans conteste l'un de plus beaux joyaux des Duchés du Sud ? Et pourtant qu'est-ce que c'était à ses débuts ? Un village ou une petite ville parmi tant d'autres je suppose, comme si toute chose grande avait des humbles origines au fond... » Oui, c'était presque poétique d'une certaine manière, il se demandait ce que la duchesse aurait à dire à ce sujet d'ailleurs, sans doute que ça ne manquerait pas d'intérêt.

Les plaines irriguées, ce prodige de l'empire d'Akkaton. Transformer un désert en plaines vertes, accueillantes pour la culture et l'homme. C'était même de l'ordre du miracle de ce que la duchesse de Vinche pouvait en juger jusque là. Si elle applaudissait volontiers ce genre d'exploit. Elle n'en aurait pas fait de même. Bousculer l'ordre des choses n'est jamais bon, il faudra forcément encore et toujours une réparation à rendre. Enfin, c'est ce qu'elle pensait. D'ailleurs, la flore elle-même avait fini par s'y installer. La dame se laissa porter par les bruits des insectes environnants.

Ils étaient à présent bien avancé dans les plantations fruitières. Une odeur sucrée flottait dans les airs. Maria ne put se retenir d'humer encore et encore. Elle avait presque hâte d'être aux temps des récoltes. Seule la bienséance l'empêchait de s'arrêter et tendre la main vers l'un de ces fruits aux couleurs chatoyantes.

- Vous savez, messire Deffarès, je n'étais pas née au début de Vinche. Je suis même sûre que ce n'était pas ma famille qui en possédait le contrôle, dit-elle en fixant le ciel étoilé, un sourire mutin s'étirant sur son visage. Et même si je ne doute pas de votre âge avancé, je suis certaine que vous non plus n'étiez pas présent à ses débuts, conclut-elle avec un rire léger.

La duchesse lâcha les brides de son cheval pour lui laisser la liberté de brouter l'herbe. Celui-ci ne se fit pas prier et enfonça son museau dans une grande touffe verte.

- Plus sérieusement, bien évidemment que toute grande chose était humble à ses débuts. C'est souvent, dans le cas contraire, une chute douloureuse pour ceux qui n'ont pas fait preuve d'une assez grande modestie qu'en dites vous ? Quoi qu'il en soit, je suis bien d'accord avec vous, Vinche est une cité sublime, un joyaux mise en valeur par sa couronne évidemment. Les Duchés du Sud sont des terres très avenantes vous ne trouvez pas ?

« En effet, même si j'aurais bien aimé connaître les temps passés d'une certaine manière, chaque époque a ses intérêts dirons-nous, par exemple je suis en présence en ce moment même de l'un des intérêts des temps actuels. » Un compliment qu'il lui adressait ? Sans doute, même si un peu plus fin et subtil que ceux faits par certains autres. Quoiqu'il en soit Otmar se disait que les environs étaient plutôt calmes et paisibles à cette heure, ce n'était pas désagréable, surtout pour deux êtres comme eux qui étaient sans doute habitués à l'agitation des responsabilités sociales et des hautes positions hiérarchiques. Une agitation qui des fois pouvaient avoir certains accents de solitude, même si pour sa part Otmar n'en souffrait point disons. Il avait su après tout se faire des amitiés bien avant d'être empereur ou dans la politique et les conserver. Et d'une certaine manière, ce n'était pas plus mal…

Il reprit quoiqu'il en soit par rapport aux dernières paroles de la dame et ce non sans une certaine amabilité.

« Les Duchés du Sud ont leurs charmes, ce sont des terres emplies d'énergie et d'une certaine joie de vivre propres à elles. D'une certaine manières elles représentant bien certaines facettes de ceux qui y vivent et sont passionnantes à visiter à découvrir, même si la prudence reste nécessaire du début à la fin quand on le fait. Moi qui ais beaucoup voyagé quoiqu'il en soit, ne rechignerais sûrement pas à y retourner prochainement. » Il regarda alors la duchesse avec réflexion et ajouta. « Et vous dame Maria ? Vous avez déjà beaucoup voyagé je crois ? Du moins vous avez peut-être le désir de le faire ? Découvrir d'autres terres ? Du moins si vous avez la possibilité de le faire, par exemple je suppose qu'Ikhyld, Akkaton et Eïrn doivent susciter votre intérêt, peut-être même Teïder, Eïrn et les terres sauvages du nord. Si tel est le cas, je me demanda justement qu'est-ce qui pourrait susciter votre intérêt précisément concernant ces contrées, je pourrais même vous en parler si tel est votre désir. » Il ne détestait point après tout faire part de son expérience de grande voyageur, si cela pouvait rendre service et puis qui sait ? Peut-être créerait-il une vocation chez la dame, ce qui ne serait pas forcément déplaisant en soit...

A la réponse du l'empereur, elle ne put s'empêcher de rosir. Était-ce un compliment à son encontre ? Généralement, elle faisait fi des compliments qu'elle recevait, principalement car elle les entendaient bien trop souvent. Ils étaient fades, sans la moindre recherche et redondants. Alors, si elle représentait un intérêt, à ce moment précis, aux yeux de l'homme; elle était honorée.

Ils continuèrent à avancer et elle jeta un regard discret à l'empereur; observant les ombres de la végétation danser sur le visage de celui-ci. Après ces quelques rencontres, elle commençait à connaitre les courbes de son visage, s'imprégnant dans sa mémoire. Maintenant, lorsqu'il lui arrivait de penser à lui, elle arrivait à se souvenir des traits de sa mâchoire, de la forme de ses yeux ou encore du sourire chaleureux qui habillait son visage, parfois.

   - Oui, c'est vrai que j'ai dû voyager puisque je représente Vinche, mais sûrement moins que vous. J'apprécie découvrir de nouveaux environnements et coutumes comme aujourd'hui ou hier. Cependant, je suis complètement dévouée à mon rôle de duchesse. J'ai trop peu de fois intérêt à me déplacer à l'étranger. Il peut se passer tellement de choses lorsque je ne suis pas présente, n'êtes vous pas d'accord ?

Elle ajouta après un court silence :

   - Vous savez, j'aime toujours en apprendre plus. Je pourrais donc vous écoutez des heures durant, me parler de ces contrées que je connais pas encore, des personnes d'intérêts qui s'y trouve, ajouta-t-elle en écho d'humilité à son compliment, ou des histoires que vous avez pu y vivre. Mais, je crois qu'il serait préférable de dépenser un peu ces belles bêtes avant ça.

La duchesse passa ses doigts fins à travers la crinière noire comme la nuit de sa monture avant de caresser avec vigueur de le poil de son cou. Elle pouvait sentir les muscles saillants du cheval tressauter sous la paume de sa main. Elle sentait l'impatience qu'il avait à vouloir se vider de l'énergie qui parcourait chaque carré de sa peau. Leur rythme de marche nocturne ne suffirait pas à la dissiper.

   - Nous pourrions nous diriger vers une grande étendue pour les faire trotter, voir galoper si cela vous convient.

Otmar remarqua du coin de l’œil que pendant un instant la dame eut le teint qui rosit, chose difficile certes à remarquer de nuit, mais bon l'homme était un politicien exercé et un expert social qui savait distinguait tout signe chez quelqu'un permettant de déduire des choses. Et ce qu'il put déduire de cela c'est soit qu'elle avait trop froid ou chaud, soit qu'elle avait légèrement apprécié son compliment, les deux étaient disons possibles la connaissant. Même si la première option plus improbable là.

« Il est vrai qu'être duchesse est une très grande responsabilité, en plus d'être la clé d'une vie de dévouement envers sa fonction, chose admirable et exigeante, d'une certaine façon être empereur en Akkaton n'est pas pareil, malgré le nom de ma fonction et la taille immense de l'empire, comme l'état Akkatonien est démocratique, disons qu'il peut très bien fonctionner sans moi de temps en temps. Il y a de quoi être frustré je suppose si on est à la recherche de pouvoir, mais cela fait aussi que je peux me libérer du temps avec un peu d'efforts. » Même s'il ne disait pas pour autant qu'il n'avait pas grand-chose à faire, juste qu'il était un président ou chancelier plus concrètement, pas un roi. Quoiqu'il en soit, il ne semblait pas se plaindre de sa fonction actuelle, sans doute que comme beaucoup d'Akkatoniens il devait être attaché au système démocratique après tout.

« Vous avez raison. » Glissa t-il sinon aimablement et avec amusement aux paroles de la dame qui disait qu'elle serait intéressée de l'écouter parler de ses histoires passées, mais qu'il serait bon de dépenser les bêtes qu'ils montaient avant. Il ne savait pas sur l'instant si il devait en déduire un compliment sincère et des paroles sans aucune malice ou une façon habile de détourner le sujet, mais cela lui convenait et il apprécia plutôt les formules employées par la duchesse qui était visiblement une habile oratrice.

« Galoper serait intéressant je suppose, allons donc à la recherche d'une étendue le permettant. » Ajouta t-il donc de bonne humeur, ce qu'ils trouvèrent alors rapidement, puis il ajouta sur ce avec un ton aimable. « Essayez de ménager le pauvre vieil homme que je suis très chère, je ne doute pas après tout que la fougue de la jeunesse pourrait triompher de moi concernant cette petite course équestre que nous pourrions faire si cela vous intéresse. » Puis d'ajouter plus sérieusement ensuite en s'inclinant légèrement depuis son cheval, non pas de façon servile, mais galante.

« Honneur aux dames. » Pour qu'elle lance évidemment leur petite course, du moins si ça l'intéressait de faire une course, après tout il trouverait ça plutôt ludique et intéressant à faire, puis c'est elle qui avait proposé de faire dépenser leurs bêtes, n'est-ce pas ?

- Détrompez-vous messire, je vous rappelle que je ne suis pas la plus douée à cheval. Vous risquez de très facilement dépasser mon niveau au trot et particulièrement au galop, répondit-elle en riant franchement de son faible niveau en équitation. Mais oui, allons-y pour une course, pourquoi pas.

Elle prit la tête de leur promenade, s'avançant à travers les vergers, ils finirent par en apercevoir le bout. Bien enchantés furent-ils de découvrir une large clairière à quelques pas des arbres fruitiers. Comme une heureuse coïncidence. L'herbe longue dansait dans le vent à la lumière des derniers rayons de lune dans le ciel nuageux.

- Échauffons un peu les chevaux avant de nous lancer dans cette course.

La duchesse claqua sa langue entre ses dents avant de donner un léger coup de talons en arrière. Ses muscles tressaillirent et ni une, ni deux, la bête avançait au rythme doux du trot. Se laissant ballotter à l'allure du cheval, Maria profita d'être stabilisée pour lancer un regard en arrière. L'empereur la suivait à distance raisonnable.

Sur la dernière dizaine de mètres, elle lança sa monture au galop; plus pour qu'elle s'y prépare que le contraire. Elle pouvait sentir qu'elle n'était pas très à l'aise à cette vitesse mais puisque l'empereur d'Akkaton en personne lui avait proposé une course, elle ne pouvait refuser. Tirant les brides, elle se stoppa au bout de la clairière, suivit, quelques secondes plus tard, de son camarade.

- Je vous propose de démarrer ici. Le premier qui rejoint l'autre bout gagne, ajouta-t-elle en pointant du doigt l'endroit par lequel ils étaient arrivés. Qu'en dites-vous ? Ensuite, je pense que nous n'aurons plus assez de lumière pour poursuivre cette balade, nous devrions rentrer par sécurité, dit-elle avec un sourire juvénile tout en se préparant à partir.

« Nous verrons bien, mais je ne doute pas qu’avec un peu d’efforts vous saurez briller sur le dos d’une majestueuse monture. » Glissa t-il aimablement et sincère à ce sujet quand elle dit qu’il ne devrait pas s’attendre sans doute à ce qu’elle soit une adversaire coriace, ce qui était probable en effet, mais bon il n’était pas du genre à spécialement se mettre en avant ou à être orgueilleux concernant sa propre personne, après tout ce n’était pas une attitude digne pour un gentilhomme comme lui.

Sur ce, ils échauffèrent donc un peu leur monture suite à cela, se disant qu’au pire pour sa part il pourrait toujours offrir quelques leçons à la dame suite à la course, après tout rien ne servait d’être radin ou pingre en enseignements si ça pouvait être utile. D'ailleurs, heureusement qu'ils avaient rapidement pu trouver une clairière approprié au petit jeu qu’ils comptaient mettre en œuvre, quoique ce n'était pas forcément étonnant non plus.

Pour sa part il fut sinon plutôt à l’aise quand quand il lança sa monture au galop, témoignant sans doute qu’il savait y faire même s’il ne fit pas de commentaire à ce sujet, disant simplement en la rejoignant quand elle eut définit leur objectif.

« Bien entendu dame Galante. » Ce avant d’ajouter poliment. « Oui, il vaudra mieux rentrer par la suite, sur ce je vous laisse donner le départ. » Et une fois ceci fait, ils s’élancèrent donc et… Suite à un départ plutôt agréable et quelques instants de frisson, celui des cavaliers lançant leurs destriers au galop avec plus ou moins de peine alors qu'ils se sentaient fendre le vent...

Otmar gagna la course, ce qui n’était pas forcément étonnant même s’il fit l’effort de gagner de peu avant d’ajouter suite à cela aimablement. « Vous avez du potentiel décidément dame Galante, je pense qu’avec quelques leçons d’équitation, vous avez de quoi devenir à terme une grande cavalière. » Et sur ce alors qu’ils commencèrent sans doute à prendre le chemin du retour, il glissa avec bonne humeur et galanterie aussi.

« Il faudra que je pense prochainement à refaire une visite diplomatique à Vinche, peut-être dans un cadre moins officiel ou solennel si cela vous intéresse, j’aimerai mieux découvrir celle-ci après tout. » Sous entendait-il qu’il aimerait aussi prendre un peu de temps pour la connaître davantage elle aussi ? Sans doute, après le connaissait on ne savait pas si c’était purement par amitié ou autre chose. Mais au moins, l’idée restait touchante en soit.

   - Très bien, vous êtes prêt ? Dit-elle tout en attendant que l'empereur se concentre sur sa monture. C'est parti !

S'élançant à une vitesse élevée, sa monture galopa, crinière au vent, dans les herbes hautes qui lui fouettaient les canons. Maria sembla d'abord à l'aise avec l'allure, s'agrippant autant qu'elle le pouvait aux rênes de cuir. Elle était devant l'empereur et comme elle ne l'aperçut pas aux bouts de quelques longues secondes la dépasser, elle se sentit plus sereine. Malheureusement, bien que le terrain de la clairière avait l'air plat, il ne l'était pas pour autant. Le mouvement combiné du cheval à vive allure et du sol irrégulier firent perdre l'équilibre de la jeune femme. La peur lui serra les entrailles instantanément. Se sentant glisser sur la droite, elle se laissa aller de tout son poids plume en arrière ce qui ralentit son cheval et permit à l'empereur Deffarès de remporter la course. La respiration plus rapide légèrement bruyante, elle lança un petit sourire à la remarque de celui-ci quant à son potentiel tandis qu'elle laissait redescendre l'adrénaline.

Amorçant le chemin du retour, elle suivit la monture de l'empereur alors que le soir se paraît d'un bleu plus sombre et que les étoiles brillaient d'une lumière étincelante.

- C'est un honneur, comme à chaque fois, d'accueillir l'empereur d'Akkaton dans les duchés du Sud et surtout pour les habitants de Vinche. Cela prouve la bonne entente diplomatique et commerciale de nos nations. Peut-être devriez-vous rallonger votre futur séjour officieusement. En ce cas, je serais bien aise d'alléger mon emploi du temps afin d'organiser quelques moments pour visiter la province, affirma-t-elle tout en lui lançant un regard d'approbation.

Ils continuèrent leur chemin à travers les vergers où les parfums de la nuit venaient chatouiller les narines de la duchesse. Au loin, on pouvait apercevoir la lumière des écuries.

Otmar esquissa un sourire amusé aux paroles assez mielleuses même si sans doute en bonne partie sincères de la duchesse de Vinche. Après tout, même s’il avait le titre d’empereur il n’était au fond qu’un président, président d’un pays s’étendant sur deux continents, mais sans doute n’y avait-il pas autant de prestige derrière ce genre de fonction aux yeux de personnes au gouvernement plus autocratique ou empli de pouvoirs, qu’à celui de « roi » monarchique.

« Je suppose en effet que je peux « rallonger » mon futur séjour, l’empire peut bien fonctionner sans moi pendant un temps. Mais dans ce cas, je suis curieux de savoir ce que nous prendrons le temps de visiter, après tout on m’a dit beaucoup de bien de la cité de Vinche et pour déjà y avoir été de nombreuses fois, je sais qu’il y a encore tant à découvrir. » Quoiqu’il en soit, il était d’assez bonne humeur et d’attitude assez paisible aussi. Il donnait l’impression d’être le genre d’homme qui ne s’énervait ou s’agaçait jamais d’une certaine façon, sans doute que si en vérité, mais probablement qu’il fallait pour ça arriver à surpasser une patience assez monstrueuse.

Quoiqu’il en soit alors qu’ils continuaient à faire trotter leurs chevaux, Otmar reprit aimablement.

« Quoiqu’il en soit avant que vous ne repartiez, nous aurons j’espère l’occasion de refaire une telle promenade, je pourrais en profiter d’ailleurs dès aujourd’hui pour vous donner quelques conseils en équitation. Je ne dis pas que vous manquez de talents, mais le cheval que vous convoitez, celui de tout à l’heure, je crois, demande d'être une grande cavalière, ce que je ne doute point que vous puissiez devenir avec un peu d'effort. » Oui, après tout acheter un tel cheval rarissime pour ne pas pouvoir faire grand-chose avec, ce serait sans doute du gâchis d’une certaine façon.

Il y avait tant de choses qu'ils pourraient visiter, et bien que la cité de Vinche était incroyable sous bien des aspects, les duchés du Sud valait la peine d'être exploré. Ne serait-ce que les plages de sables fins au Sud de Vinche.

   - Malheureusement, je me vois dans l'obligation de décliner votre invitation pour cette fois-ci. Il est temps que je rentre à Vinche, plusieurs affaires importantes m'attendent là-bas et j'ai déjà retardé mon départ pour cette soirée. Je ne regrette rien évidemment, ajouta-t-elle après quelques secondes de silence.

Ils continuèrent à avancer jusqu'aux écuries. Une fois arrivés, des palefreniers les attendaient pour récupérer les montures qu'ils avaient emprunté. Dans toute sa galanterie et politesse, l'empereur vint l'aider à descendre de son cheval.

   - Mais nous pourrions peut être refaire cette promenade dans les Duchés. Vous avez, en effet, raison concernant mon niveau en équitation. Je serais vraiment plus qu'honorée de recevoir des conseils de votre part. De plus, j'ai vraiment beaucoup apprécié cette balade, cela me ferait du bien d'en refaire une en votre compagnie. Non officiellement, évidemment.

Les joues légèrement rosissantes, et après une courbette de remerciement, la jeune femme se détourna de messire Deffarès pour se diriger vers le box de l'enfant des nuées qu'elle avait rencontré un peu plus tôt. Tout en posant une main sur son museau, elle se sentie apaisée, ne sachant pas si cela venait de la bête ou plutôt de la plénitude qu'elle dégageait. Au loin, elle vit un homme passé d'un box à l'autre. Elle siffla entre les dents et lui fit signe de venir.

   - Par ailleurs messire, vous pouvez sans doute me trouver un meilleur cadeau qu'une monture, à notre prochaine rencontre; puisque je vous vole votre idée, rajouta-t-elle sur un ton taquin.

Otmar accorda gracieusement et galamment quand Maria dût décliner son invitation.

« Ma foi, je suppose que toutes les bonnes choses ont une fin, n’est-ce pas ? Soit, mais nous nous reverrons prochainement je suppose et ce sera comme toujours un réel plaisir de partager votre compagnie. » Otmar savait après tous mettre les gens en valeur sans forcément dire des compliments directs.

Mais en effet ça avait été plaisant. Bien entendu, l’empereur d’Akkaton n’ignorait pas le fond et les enjeux géopolitiques de tout ça, ce n’était pas juste une discussion entre récents amis pour le coup. Mais, ça n’empêchait pas la chose d’être agréable, surtout que la dame avait un certain esprit et du raffinement. Deux choses qu’il savait apprécier.

Sur ce, ils retournèrent donc à l’écurie ou Otmar aida habilement la dame à descendre de cheval, après tout il se faisait tard sans doute et sachant qu’elle devait avoir une existence chargée, autant être du genre prévenant.

« Alors, nous referons une autre balade, dans les Duchés cette fois-ci. Après tout si j’ai déjà eu le plaisir de m’y rendre maintes fois, comme tout pays il est bien trop riche pour que quique ce soit ait une connaissance parfaite de ses merveilles et trésors. » Glissa t-il d’ailleurs aimable à la proposition de la duchesse, ce avant de reprendre quand il vit la duchesse approcher de l’enfant des nuées.

« En effet, le salaire de président ne m’offre pas vraiment assez pour me permettre d’offrir un tel cheval malheureusement… Du moins si c’est celui-ci que vous aspirez à avoir. » Car il avait une idée du prix d’un enfant des nuées au vu de leur rareté, ce n’était guère négligeable, mais il reprit avec un air légèrement taquin. « Je tâcherai de vous faire une surprise plaisante, même s’il est dommage que ce soit uniquement l’homme qui fasse un cadeau à la femme je suppose. »







[Hrp : On verra si on conclut et on lance une suite:) ! ]