1er Juin de l'An 2000 de l'âge d'Acier dans la cité d'Airain en territoire Akkatonien

C'était une belle soirée qui débutait dans la cité d'Airain pensa le haut juge qui ne manqua pas de se balader au sein de celle-ci en solitaire, après tout il ne considérait pas avoir spécialement besoin d'escorte par ici, même s'il aurait besoin sans doute d'apprendre à être plus discret dans les faits. Après tout un colosse de plus de 2 mètres qui se mouvait en armure lourde ça se remarque de loin, que ce soit par l'ouïe ou la vue et non pas l'odorat petits plaisantins, après tout notre homme était tout à fait propre et son armure impeccable. Impeccable au point qu'on pouvait se demander si elle n'était pas neuve, ce qui devait dénoter deux choses, spot jeune guerrier ou homme prenant soin très méticuleusement de ses affaires, après tout il était normal pour un militaire de faire attention à son équipement.

Dans tous les cas c'est un peu rêveur qu'il se perdait dans les ruelles de la cité, du moins jusqu'à ce qu'il finisse par remarquer une scène irritante. De jeunes malotrus semblaient enquiquiner une dame, non pas d'une manière violente dirons-nous, mais il était clair qu'ils étaient à la fois très lourds et agaçants pour celle-ci. Du genre qui poussa immédiatement Anton à se rapprocher et à finir par dire d'un ton peu commode aux jeunes hommes.

« Je vous dérange ? Où avez vous appris la politesse, chez les sauvages ? » Autant dire que les jeunes en le voyant ne manquèrent pas d'écarquiller les yeux et ne semblaient même pas savoir comment réagir à cela, pour sa part il se contenta alors d'ajouter fermement et peu amène. « Ouste, je pense que vous avez assez fait perdre le temps à cette dame pour ce soir. » Nul besoin de dire qu'ils obéirent alors en quatrième vitesse, ceci fait Anton demanda à la dame poliment et aimablement.

« J'espère qu'il ne vous ont pas trop importunés ma dame, auriez-vous besoin par hasard de quoi que ce soit ? Que l'on vous raccompagne chez-vous par exemple ? » Puis remarquant la manière dont elle était habillé tout à coup, il eut un mouvement de recul et finit par demander maladroitement. « Ou quelque chose pour vous couvrir ? » Cela ne se voyait pas, mais il rougissait légèrement derrière son casque, en même temps il n'était pas habitué au fait de voir une dame, pas déshabillé disons, mais qui révélait autant de sa chair. Cela et puis il était d'un pudique, autant dire que ça se passait de commentaire le concernant...

La duchesse de Vinche se baladait aussi incognito qu'elle le pouvait dans les rues de la cité d'Airain. Elle avait reçu une invitation plutôt étrange d'une réception dans l'une des cinq familles dirigeantes d'Akkaton et comme, pour une fois, elle n'était pas surchargée de travail, elle avait accepté de venir. Elle avait décidé de profiter des deux jours qui précédaient l’événement pour visiter la cité, en toute discrétion évidemment. Elle portait donc une robe noire plutôt ample et longue, couvrant la majorité de son corps contrairement à l'habitude. Elle n'avait donc pas de décolleté ravageur, rien qui ne pouvait attirer le regard, enfin en théorie. A cela, elle avait ajouté un voile azur un peu transparent qui couvrait son nez et sa bouche, dont les liens dorés se perdaient dans son imposante chevelure qui, pour l'occasion, avait été remontée en un chignon compliqué. Seul l'éclat de ses boucles d'oreilles d'or pouvait vraiment attirer le regard.

Pourtant, sa tranquillité aura été de courte durée. Alors qu'elle étudiait avec attention les marchandises d'une étale, elle sentit son espace vitale se restreindre alors qu'on se collait à elle de chaque côté. Retenant une grimace désappointée, elle reposa l'étoffe avant de relever la tête. Les deux malotrues n'étaient pas très âgés d'après leur apparence, ils ne devaient pas l'être plus qu'elle en tout cas.

  - On peut vous aider mademoiselle ? Vous n'avez pas l'air du coin...
  - On pourrait vous faire visiter la ville ou juste vous tenir compagnie... Ce n'est pas toujours la cité la plus sûre, vous savez...

Tout en les laissant pérorer, elle regarda du coin de l'oeil Sven qui était prêt à intervenir. Evidemment, elle ne se promenait pas seule mais elle avait ordonné à son garde du corps de se tenir à distance raisonnable et de n'intervenir que lorsqu'elle lui ferait signe. Elle lui fit un clin d'oeil avant de sourire pour lui signifier qu'elle saurait très bien gérer cela. Malheureusement, le petit brun sur sa droite avait prit pour lui les gestes destinés à Sven. Ne se gênant pas, il lui attrapa la main et commença à la tirer en arrière. La marchande en face d'elle semblait paniqué mais ne savait comment intervenir. Alors que Maria se disait qu'elle allait se laisser entraîner jusqu'à ce qu'ils se trouvent près d'un lieu moins fréquenté où elle pourrait leur apprendre le respect, un monstre de métal apparut et les fit déguerpir.

Tout de suite, la duchesse se vexa. Elle avait horreur qu'on se mêle de ses affaires, surtout lorsque ça l'empêchait de s'amuser. Sven, qui avait presque dégainé son arme avec l'arrivée des deux gamins, était à nouveau sur le qui-vive, les sourcils froncés signe qu'il se méfiait grandement de l'imposante boîte de conserve qui pouvait littéralement écraser la jeune femme en un instant. Lorsqu'il lui demanda si elle allait bien, cela l'agaça encore plus. Il semblait être de ces hommes particulièrement gentil et innocent, un peu trop galant à son goût et qui lui tapait sur le système.

Alors qu'elle allait le remercier avant de lui tourner le dos, l'homme sembla s'étonner et tout en l'étudiant de haut en bas, il ajouta :

   - Ou quelque chose pour vous couvrir ?

Instantanément, Maria fut outrée par la remarque de l'armure. Elle prit tout de même le temps de s'observer. Oui, on voyait son cou et ses bras, et peut-être un peu ses formes même si sa robe était ample. Ce n'était rien comparé à ses tenues habituelles ! Dans un mouvement rageur, puéril et sans réflexion elle frappa de toutes ses forces dans le tibia droit de l'imbécile. La douleur ne se fit pas attendre. Elle sentit, comme une résonance, dans tout son corps, provenant du bout de son pied. Elle venait de taper dans quelque chose de métallique et particulièrement dure.

   - AIE.

Elle se mit à sautiller sur place tout en se tenant le pied. Elle lui lança un regard noir, le plus terrifiant qu'elle connaissait. Peut-être même qu'elle venait d'atteindre un nouveau stade de noirceur ![/b]

Anton eut un mouvement de recul quand il s'aperçut que la dame l'avait soudainement frappé dans le tibia, celui qui était en métal dans le sens litérral du terme, la pauvre pensa t-il en la voyant sautiller. Oh certes elle venait de le frapper et c'est lui qui aurait pu avoir mal, mais bon il supposait qu'il l'avait probablement vexée et puis bon elle avait l'air d'avoir sacrément mal mine de rien...

« Vous allez bien ? Faîtes attention, j'espère que vous ne vous êtes pas cassée quelque chose... » Dit-il en tout cas avec une certains sollicitude, ce avant de reprendre en essayant de rattraper sa petite gourde disons. « Vous savez il fait froid dans le désert la nuit, donc je me demandais possiblement si vous n'auriez pas pu attraper un coup de froid tout simplement. Si c'est le cas n'hésitez pas, ce serait après tout embêtant que vous attrapiez quelque chose je suppose. » Oh elle ne devait pas être dupe dans les faits, mais il supposait que ce serait mieux pour la fierté de la dame de faire comme si c'était en effet pour cela qu'il l'avait demandé. Sur ce il finit donc par reprendre avec bien plus de contenance et d'assurance.

« Appelez moi Anton, à qui ais-je l'honneur ? Et puis-je faire quoi que ce soit pour vous aider par hasard ? Peut-être pour m'excuser de ce petit malentendu par exemple. » Finissant par remarquer qu'il y avait quelqu'un non loin sinon et que c'était un homme assez comment dire… Solide, il finit par regarder ce dernier avec une attention silencieuse comme s'il se demandait si l'autre était ou non avec cette dame. Si c'était le cas eh bien il tâcherait encore de venir en aide à cette dernière si celle-ci était à nouveau dérangée, sinon… Eh bien il se demandait s'ils étaient en couples dans les faits, ce qui ne le dérangeait pas le moins du monde en vérité. Même si au vu de leur différence de constitution, elle risquait d'avoir du mal si un jour elle portait les enfants d'un tel homme, pensée qui le mit d'ailleurs un peu mal à l'aise intérieurement, car évidemment il la devinait très indiscrète.

Elle sentait bien que la douleur ne s'atténuait pas dans son pied. Elle pariait qu'elle venait de se fouler la cheville, ou pire ! Elle venait de se briser le pied et elle ne pourrait plus recommencer son geste. Car oui, la boîte de conserve, non content de ne pas s'être excusé de lui avoir fait mal, continuait de s'enfoncer à chaque mot qu'il prononçait. Comme s'il était vraiment possible qu'elle prenne froid la nuit dans le désert alors qu'on était proche de midi, au milieu de la ville et qu'elle était parfaitement décente !!

Le pire, c'est qu'il continua sur sa lancée tout en se présentant à la duchesse de Vinche, sur le même ton serviable et désagréable. Il l'agaçait d'ailleurs tellement qu'elle ne put s'empêcher de le frapper du poing à l'épaule, uniquement parce qu'elle ne pouvait atteindre son visage. Son cri de rage se transforma en cri de douleur puisqu'elle venait de se faire mal, encore. En reposant son pied à terre, elle ressentit à nouveau la douleur de son pied et, la déséquilibrant, il finit sur les fesses.

Tout en frottant sa main, elle lança un regard noir à l'homme :

- Il serait peut-être tant de m'aider non ? Vous qui semblez être si serviable; emmenez moi donc faire soigner ce que vous avez fait bon sang ! Oh HE JE SUIS LA !!

Si elle criait maintenant, c'était parce que l'armure sur pieds semblait plus intéressée par la populace qui se baladait dans la rue plutôt que par son cas. Lorsqu'il sembla à nouveau s'intéresser à elle, "sembla" oui car il lui était impossible de voir le visage de l'homme ou ses yeux sous son casque presque hermétique, elle lui fit signe de la tête de se dépêcher.

Anton n'avait pas remarqué que la dame l'avait frappé du poing à vrai dire, sinon il se serait un peu inquiété pour elle pour tout avouer. Car même sans armure il se disait qu'elle se serait fait très mal en visant ainsi son épaule gauche qui était un implant d'acier. Remarque, même si ça avait été encore de chair elle aurait sans doute eut mal, après tout il restait un humain particulièrement fort et vigoureux, ses biceps étaient durs comme du béton, en somme rien de vraiment idéal à frapper quand on avait la carrure d'une allumette, ce sans vouloir vexer cette petite femme aux airs raffinés bien entendu.

« Oh ! Ah oui, allons y, désolé cet homme là-bas avait attiré mon attention. » Dit-il donc un peu navré en désignant de la main Sven, ce avant de reprendre platement. « Suivez-moi. » Alors qu'il l'emmenait chez un médecin, ce en attendant de voir si l'autre entreprenait de la soutenir en chemin, sinon il le ferait, tout cela ne prit seulement que quelques minutes, après tout ce n'est pas comme si c'était bien dur dans une capitale de province de l'empire de trouver un praticien des arts médicaux, c'est l'inverse qui serait inquiétant… Bon, disons que le médecin chez qui il l'amena il ne le connaissait pas vraiment car il n'avait pas l'habitude d'aller chez lui, mais il ferait sans doute l'affaire pensa t-il alors qu'ils pénétrèrent dans la demeure de celui-ci qui servait aussi de lieu de travail. De quoi en effet économiser les loyers supposa t-il, ça sentait l'homme radin ou pragmatique… Soit.

En tout cas personne ne se trouvait dans la salle d'attente, donc le médecin qui en eut assez vite finit avec son dernier patient vint donc les voir et demanda en les voyant tous les trois.

« Madame, messieurs ? Que puis-je ferai pour vous ? » Anton prit alors la parole pour dire avec franchise.

« Eh bien voyez vous cette brave dame sous l'impulsion je suppose après que j'ai dis une maladresse m'a frappé dans le genoux et s'est peut-être cassé quelque chose dans le pied en faisant ainsi, pourriez-vous donc vérifier si tout va bien ? » Oui, il n'avait ni caché la raison de tout cela, ni quoi que ce soit d'autre, il ne fallait pas compter sur lui après tout pour être cachottier, de plus autant dire la vérité à un médecin pour que celui-ci puisse s'occuper au mieux d'un tel problème.

Tout en justifiant son désintérêt par la présence de Sven, il l'aida à se relever et tenta de la soutenir alors qu'il aurait très bien pu, vu sa carrure, la porter sans transpirer une goutte. Bien évidemment, sa nudité devait sûrement l'empêcher de faire preuve de bon sens et il la laissa marcher jusqu'à la salle d'attente du médecin. Sur le chemin, bien que court, elle avait eu le temps de souffler plus de trois fois et de loucher stupidement pour exprimer son mécontentement, tout cela entrecoupé de grimaces de douleur. Avant de passer la porte, elle eut tout juste le temps de voir Sven adossé au bâtiment en face, la mine inquiète. Malgré cela, il ne semblait pas vouloir interférer comme elle le lui avait demandé. Tant mieux.

   - Une maladresse ? Mais bien sûr...

La duchesse de Vinche était installée sur une table d'auscultation alors que l'homme d'un certain âge s'apprêtait à étudier l'état de son pied. Elle put voir un sourire amusé se dessiner sur son visage.

   - Oh non, arrêtez ça tout de suite ! Non, nous ne sommes pas un jolie petit couple et non ça n'est pas amusaAIE !

Tout en s'exclamant, elle avait tenté de pointer du doigt le médecin mais, par réflexe, elle avait levé la même main qui avait frappé l'armure. Elle récupéra sa main blessée dans celle intacte et lança un regard énervé alors que le médecin s'esclaffait ouvertement. Comme une enfant, elle lança un cri d'exaspération avant de se coucher et de faire dos aux deux personnes. Ce n'était pas drôle, surtout pour elle. Elle croisa les bras aussi bien qu'elle le put sans se faire mal et consentit, au bout de quelques minutes, à tendre son pied vers le médecin qui devait l’ausculter.

Anton ne manqua pas pour tout avouer de s'esclaffer un peu comme le médecin, même si pas méchamment devant la scène qui se dévoila devant lui. Puis un peu de temps passa et l'examen médical put reprendre calmement, le médecin dit alors avec amusement.

« En effet je n'avais pas souvenir que le haut juge commandant la légion de l'assemblée avait une femme, donc je peux supposer qu'en effet vous n'êtes pas ensemble. Monsieur Anton, quand j'y pense ! Pourriez vous me signer un autographe ? C'est pour mon fils, il aimerait finir dans l'armée pour suivre votre exemple. » Anton qui chercha une feuille blanche et un stylo répondit alors en écrivant le dit autographe.

« Mais bien entendu ! Je ne savais pas être un exemple pour la jeunesse, mais je soutiens totalement l'aspiration de votre fils à rejoindre l'armée ! Qui sait ? Je pense que s'il est déterminé et enthousiaste il pourra aller loin. » Ceci fait il demanda après avoir signé l'autographe. « Alors, comment va la dame ? » Le médecin répondit alors après avoir finit son examen.

« Rien de grave je vous rassure, en tout cas rien qu'un peu de repos ne devrait arranger. Par contre je vais lui donner des antibiotiques, il vaudrait mieux éviter une infection disons. Est-ce une Akkatonienne ? » Anton haussa les épaules, ils apprirent rapidement que non peu après, le médecin soupira donc et dit d'un ton se voulant rassurant à la dame.

« Cela vous intéresserait-il que nous vous fournissions un vaccin contre le tétanos ? Il est probable que vous ayez déjà pu en bénéficier d'un étant donné que c'est le genre de remède que l'on exporte volontiers à l'étranger, mais si ce n'est pas le cas je peux vous en faire un. Cela consiste juste à piquer avec une seringue pour vous immuniser à une maladie en quelque sorte et ce pendant quelques années. » En disant cela il sortit donc une magnifique seringue et un bocal qui contenait un liquide transparent avant de conclure avec amabilité à la dame.

« Ne vous inquiétez pas c'est gratuit et vous ne sentirez rien, ça pourrait même vous faire des économies si jamais vous êtes du genre à vous blesser souvent ainsi plutôt que de vous soigner possiblement du tétanos. » Visiblement lui aussi était du genre à mettre les pieds dans les plats, mais soit pour sa part Anton qui trouva cela bon enfant se contenta d'en rire légèrement et avec bonhomie disons.

En entendant ce qu'avait à dire le docteur, elle se sentit rougir. Elle avait donc à faire avec quelqu'un d'important, même quelqu'un que certains considéraient comme un modèle et pourtant, elle ne se sentait pas désolée de ses paroles ou de ses émotions. Il était très agaçant, cela n'y changerait rien. Quand la boîte de conserve répondit pour l'autographe, elle ne put s'empêcher de répéter avec des mimiques tout ce qu'il avait répondu. Elle continua ensuite d'écouter, dos à eux, avant de se retourner lorsque cela la concerna directement.

   - Non je ne suis pas une akkatonienne sinon je connaîtrais l'identité de cet homme, dit-elle en pointant Anton du doigt.

C'est alors qu'on lui fit une proposition étonnante. Un remède contre une maladie qu'elle ne connaissait pas. Il fallait dire que dans les Duchés, il était plus connu de décéder d'un poison vengeur que d'une quelconque maladie. Elle avait déjà pris des remèdes prouvés et approuvés provenant de l'étranger mais elle n'avait que très peu de souvenirs d'aiguilles. Celle-ci était particulièrement grande et malgré le bon sens, Maria n'était pas rassurée.

   - Non je n'ai jamais reçu, euh, ça, répondit-elle en montrant la seringue. Cependant, je ne suis pas convaincu, il va me falloir quelques explications. Je ne sais pas, des détails sur cette maladie. Devrais-je me faire traiter plusieurs fois ? Les risques de ce traitement ?

Elle eut envie d'ajouter qu'elle non plus n'était pas une simple citoyenne étrangère mais quelqu'un d'important, une duchesse même ! Elle se retint pourtant car elle se trouvait ici incognito, elle n'avait pas envie de faire des manières. Elle aurait pu s'en aller tout de suite mais entendre que ce traitement révolutionnaire était gratuit ne pouvait que l'intéresser. La rendre méfiante également, mais surtout l'intéresser.

Anton n'était pas étonné que la dame ne soit pas Akkatonienne finalement, disons qu'elle n'avait pas vraiment la manière d'être d'une Akkatonienne... C'était subtil de dire en quoi ça se voyait, mais disons que pour quelqu'un comme lui ça se voyait à bien y réfléchir. Cela ou bien c'est juste qu'il n'y avait pas fait attention, probable et qu'il ne s'en rendait compte que maintenant...

« En même temps par chez vous, quand l'on a pas une préférence pour la médecine n'usant pas de moyens magiques ou un docteur personnel compétent, on use de préférence de magie ou de remèdes pour guérir des maladies quand on en a ou pour s'en protéger car c'est pratique aussi, nous n'avons pas vraiment autant de magie à disposition dans l'empire, vous avons donc dû trouver nos propres solutions… Celle-ci notamment. » Dit le médecin qui tâta légèrement l'aiguille pour voir si celle-ci convenait, ce avant d'ajouter en se rapprochant un peu de la dame. « Vous devez connaître cette maladie je pense, elle a beaucoup noms différents pas pays, mais en somme elle implique que lorsque l'on se fait blesser par du métal, notamment rouillé, l'on puisse attraper une infection sévère et des fois mortelle dû à cela précisément. Quant au traitement, disons juste que je vais vous piquer avec cette seringue pour injecter en vous une dose infime et inoffensive de cette maladie, que votre corps puisse lutter contre et ainsi être prêt à le faire plus efficacement pendant quelques années, et dans je dirais… 5 ans, il faudrait que vous reveniez vous faire piquer. En somme, c'est un moyen de vous y immuniser pendant 5 ans. » Le médecin la regarda alors avec réflexion, puis conclut poliment.

« Alors, cette piqûre vous intéresse ou non ? Si vous avez peur des aiguilles je peux comprendre, mais sachez que ça ne fait quasiment pas mal et que c'est rapide. » Et alors que l'autre attendait la réponse, Anton signait un autographe, puis disait avec un ton se voulant aimable et rassurant.

« Oui, n'ayez pas peur, c'est pour votre bien. Si vous voulez je pourrais même payer le vaccin. » Bon ce n'était pas cher du tout, mais comme elle était étrangère, disons que ça ne serait pas vraiment gratuit, donc autant lui proposer cela par pure bonté d'âme !

Immunisé cinq années contre une possibilité de mourir, elle était partante. Elle écouta attentivement les explications du médecin même s'il semblait lui parler comme à une enfant. Bon, il fallait avouer que son attitude en était très proche depuis qu'elle était tombée sur Anton, ou inversement. Quoi qu'il en soit, elle ne broncha pas jusqu'à ce que la boîte de conserve intervienne. Evidemment, elle l'aurait presque oublié celui-là. Elle aurait vivement voulu qu'il disparaisse. Honnêtement, il lui aurait proposé de lui tenir la main qu'elle n'aurait pas été étonné. Quoi que, rappelons qu'elle était une femme, elle devait le traumatiser dans un sens apparemment. Levant les yeux aux ciels, elle finit par le regarde pour lui répondre :

   - Non je n'ai pas peur et je croyais que ce remède était gratuit ! Vous m'avez dit le contraire il y a quelques minutes, avez-vous changé d'avis docteur ? Demanda-t-elle en se tournant vers le médecin.

Le vieil homme fit la moue car même s'il avait dit le contraire, ce vaccin avait bien un coût mais il était dérisoire pour la duchesse de Vinche. Elle accepta donc de le prendre et lança un regard désagréable à l'armure alors qu'il semblait content de son choix. Un silence s'installa alors qu'on lui désinfectait le bras. Finalement, par curiosité, ce fut la duchesse de Vinche qui le brisa :

   - Donc... Hum... Haut juge hein ? Commandant de je-ne-sais-plus-quoi... Une vocation ?

Elle se trouvait parfaitement ridicule, comme un peu trop souvent ce jour là. Elle fit la moue avant de détourner la tête, loin d'Anton et encore plus du vieil homme. Lorsqu'elle entendit la voix réjouit de la boîte de conserve, elle ne put que se frapper mentalement. Pourquoi avait-il fallu qu'elle ouvre la bouche ? Elle avait à nouveau envie de lui faire mal, très mal !

« En faîte j'avais dis ça parce que je croyais que vous étiez une nouvelle citoyenne de l'empire… Sinon il ne l'est pas, mais coûte une somme dérisoire. Disons que les citoyens Akkatoniens ont le droit à une forme de sécurité sociale, c'est notamment pour ça que les impôts sont aussi élevés par chez nous. » Et à la retraite pensa aussi Anton amusé, ainsi que beaucoup d'autres droits sociaux n'existant quasiment nul part ailleurs, mais il est vrai que pour cela chaque citoyen de l'empire devait donner la moitié de ses revenus à l'état. Et évidemment, pas moyen d'esquiver les impôts, le fisc était très répressif et l'évasion fiscale si lourdement punit que les rares riches s'y essayant le regrettaient souvent lourdement... L'empire ne plaisantait pas après tout quand il s'agissait de faire rentrer de l'argent dans ses caisses.

Et pour tout avouer Anton, fut sinon amusé de la scène lorsque la dame finit par accepter le vaccin, mais aussi quand elle finit par lui poser des questions. Lui demandant s'il était bien haut juge, mais surtout s'il avait une vocation. Amusement qui fut d'autant plus aiguisé par la manière dont elle fit la moue après et détourna la tête... Anton qui était en tout cas content qu'elle s'intéresse à lui parce qu'il aimait bien parler, lui répondit donc aimablement.

« Haut juge en effet, disons plutôt que je suis un général car je commande une légion entière de l'empire et que je n'ai que deux supérieurs au dessus de moi, mon seigneur juge et l'empereur. Mais bon, ce n'est là que du blabla hiérarchique. Une vocation ? En effet, protéger le peuple de l'empire, mais aussi la démocratie et les justes idéaux d'Akkaton, c'est pour cela que je me suis engagé dans l'armée et que j'y suis encore plus de 20 ans après, et pour tout dire, je ne regrette rien à ce sujet. Et vous ? Une vocation madame ? » Après tout il ne savait toujours pas ce qu'elle faisait dans la vie et puis ce n'était que simple politesse après tout de renvoyer la question, surtout qu'il supposait qu'une dame comme elle aimerait probablement parler d'elle, en tout cas il paraissait que les femmes aimaient parler d'elles souvent. Pas que c'était forcément général, mais c'est ce que prétendaient certaines personnes qu'il connaissait...

Pendant que l'homme se lançait des fleurs, elle ferma les yeux, se focalisant probablement trop sur la zone où elle allait être piquée. Sursautant lorsque le médecin y posa ses mains, elle retourna son attention sur la boîte de conserve qui finissait son beau discours en lui retournant sa propre question. Elle fit une grimace alors que l'aiguille traversait sa peau. Lorsqu'on eut finit de lui injecter le sérum et que l'aiguille disparut, elle reprit son souffle pour répondre :

- Eh bien je ne suis qu'une marchande itinérante et comme c'est la première fois que je suis en Akkaton, je voulais voir ce que mes concurrents avaient à offrir...

L'alibi était correct mais ne correspondait pas vraiment à la question du général. Cela sonnait plus comme une justification qu'une simple réponse. Tant pis, il devrait bien s'en contenter. Elle se releva de la table mais, sentant sa tête tourner, elle ne put que se rattraper à la boîte de conserve qui se trouvait devant elle.

- Enfin madame, ne vous précipitez pas ainsi. Rasseyez-vous un instant, dit-il tout en l'aidant à s'asseoir.

Le produit semblait lui monter à la tête puisqu'elle dut s'allonger l'instant d'après. L'homme expliqua que c'était des effets secondaires qui pouvait exister quelques fois mais qu'ils disparaîtraient rapidement. Maria, quant à elle, avait l'impressionner de se retrouver empoisonné à nouveau, chose qui commençait sérieusement à l'agacer. Alors qu'elle fermait les yeux un instant, sa tête lui tournant trop, elle put voir Sven entrer dans la boutique, le visage inquiet. Il n'avait sans doute pas pu résister, écoutant attentivement de l'extérieur, prêt à intervenir au moindre problème. Peut être qu'il pourrait la sortir de là avant qu'elle n'étripe le Haut Juge...

« Et du coup, qu'avez vous constatée ? Que vendez-vous d'ailleurs comme produits ? Qui sait ? Cela pourrait m'intéresser... » Demanda Anton un peu surpris par les paroles de la dame, constater ce que la concurrence avait à offrir en Akkaton ? Mais, pourquoi ? Si elle désirait vendre dans un autre pays, l'empire n'était pas forcément le meilleur indicatif qui soit, après tout le commerce avec l'extérieur de produits purement akkatoniens était assez limité, du moins quand on parlait de technologies et pas d'autres choses… Après, si elle vendait autre chose comme de la nourriture ou des biens de luxe, ça pouvait s'expliquer... En dehors de cela, si ça se trouve ce qu'elle avait à vendre pourrait l'intéresser en effet, alors autant ne pas rejeter cette possibilité… Dans tous les cas, il ne manqua pas ainsi de démontrer sa nature curieuse, ce alors que la dame semblait réagir étrangement au vaccin comme le médecin et lui le constatèrent. Étrange tiens, le risque était extrêmement faible après tout… Heureusement ce n'était que très rarement quelque chose de grave en effet. Anton qui constata sinon après qu'elle se soit allongée que l'ami de celle-ci entrait dans la cabinet, dit à celui-ci.

« Vous auriez à boire ? Je crois qu'elle a besoin d'un peu d'eau… Peut-être que la chaleur ne doit pas forcément aider à ce que le produit passe parfaitement bien. C'est ça après tout quand on est pas habitué aux climats arides comme ceux du désert je suppose... » Il se permit alors d'allumer un ventilateur se trouvant non loin, puis il entendit quelque chose qui les firent tous se retourner et qui vint de l'entrée.

« Tiens, tiens, je ne pensais pas trouver ma vieille amie duchesse ici. Ou que nous fréquentions le même médecin. » Visiblement c'était un homme d'âge mûr aux vêtements akkatoniens raffinés, mais aux airs et à l'accent d'ancien duchéen, il regardait Maria avec un certain amusement, ainsi que le garde du corps de celle-ci, pas d'hostilité, juste de l'ironie. « Et ce bon vieux Sven ! Comment vas tu ? Je suis content de voir que tu te portes bien. Je me rappelle encore le bon vieux temps où j'étais conseillé de la dame, pas toi ? Fichtre, c'était la bonne époque, même si je ne regrette pas d'être partit pour vivre dans un pays où je ne risque pas de me faire poignarder par elle ou un de ses rivaux parce que je l'ouvre trop ou pose trop de questions. » Et quand il disait cela, l'homme semblait plutôt fier de lui, puis alla tout simplement s'asseoir non loin, comme s'il attendait son tour pour la prochaine consultation.

Pour sa part Anton regardait la scène avec perplexité, tout comme le médecin l'espace d'un instant, sans doute que les deux akkatoniens se demandaient bien si la dame était en effet une duchesse et si la scène se dressant devant eux n'était pas surréaliste...

Les voix étaient lointaines, le plafond semblait bouger alors qu'elle était sûre qu'il était fixe quelques minutes auparavant. Elle sentit du vent sur son visage et cela lui fit du bien. L'esprit un peu embrumé, Maria réussit tout de même à se rendre compte que la voix grave qu'elle entendait maintenant n'appartenait à aucunes des personnes précédemment présente dans la pièce. Elle tourna la tête sur le côté en direction du son, sa joue rencontrant le matelas frais sur lequel elle était allongée. Elle put détailler un homme pas particulièrement jeune mais qui la dévisageait elle et Sven.

Elle n'avait pas entendu ce qu'il avait dit en premier lieu mais ce n'était pas le cas de son garde du corps qui fronçait les sourcils, l'air dépréciateur. Lui avait reconnu l'ancien conseiller de la duchesse. L'homme avait disparu des Duchés le jour où il avait été révélé sa véritable intention auprès de la famille Galante. Cette dernière n'avait franchement pas apprécié de servir de nid à ragots pour ce charognard et il avait bien fait de décamper sinon il n'aurait plus eu ses jambes pour aller ou que ce soit. Ils ne l'avaient plus revu depuis mais le destin avait toujours l'art de faire les choses de manière inattendu.

   - Disons que je n'ai pas apprécié être ta source d'information Aurel.

Ils se retournèrent tous vers la petite voix qui avait dit cela. La duchesse de Vinche ne pouvait plus cacher son identité. Elle aurait pu nier c'est certain mais le jeu n'en valait pas la chandelle. Elle maudissait déjà bien trop de monde en ce début de journée. Elle se retourna vers le médecin et la boîte de conserve pour ajouter :

   - Bon... J'ai peut être omis de préciser être la descendante d'Ilfrido Galante, duchesse de la cité de Vinche, Il Vedova Nera, Maria Galante. Ce n'est qu'un menu détail après tout...

Sur ce dernier point, toute crédibilité avait disparu. Un lourd silence s'abattit sur la pièce à l'exception d'Aurel Santana qui ne semblait pas réaliser la situation dans laquelle il avait mis la dame.

« Un menu détail ? Je suis certain qu'avec le fait que vous êtes en visite dans l'empire je peux faire tout un article dans le journal que je quo-édite avec un ami ! » Dit tout à coup l'ancien conseiller déchu en entendant les dernières paroles de la duchesse avec un certaine enthousiasme. Pour sa part Anton qui regardait la scène avec un certain étonnement finit par demander.

« Ah, vous êtes donc une duchesse des Duchés du Sud ? Eh bien… Je ne sais pas quoi dire ou en penser... » Se contenta t-il donc de formuler avec une certaine perplexité, ce avant de demander franchement. « Mais du coup, quel est le passif entre vous et votre ami ici présent ? » Ce dernier qui semblait presque enthousiaste à l'idée d'en parler, sembla se raviser pour une raison x ou y et finit par dire un peu timide, mais pas trop avouons-le…

« Oh, disons que dame Galante comme beaucoup de ducs n'a pas forcément la même vision de la liberté d'expression que l'empire d'Akkaton si vous voyez ce que je veux dire. » Anton répondit alors avec une certaine réflexion tout de même.

« Soit, mais vous êtes sûr que c'est vraiment de la liberté d'expression désirable dont vous parlez ou vous désiriez juste ébruiter des ragots et rumeurs sur elle comme certains journalistes racoleurs le font des fois dans l'empire pour faire du chiffre d'affaire ? » Le journaliste sembla alors légèrement cramoisi en entendant cela, mais se reprit visiblement très vite car ça ne dura que quelques secondes, ce pour ajouter avec un enthousiasme visiblement habituel chez lui.

« Une chef d'état n'a rien à cacher à ses sujets ! Voilà ce en quoi je crois, chaque zone d'ombre qu'ils font exprès de dissimuler est comme une dizaine de cadavres dans les placards qui démontrent bien qu'ils ne sont pas dignes de régner. Des zones d'ombres qui doivent être révélées au grand jour ! Ce pour que tous puissent juger de leurs fautes et ainsi décider de nommer des personnes vraiment dignes de les gouverner ! » Anton ne savait pas s'il devait trouver cela admirable car visiblement partant d'un bon sentiment ou un peu idiot car pas très subtil… Et vecteur d'anarchie ou troubles civils… Disons juste que ces paroles le rendaient assez perplexes du coup. Ce pendant que le médecin se demandait qu'est-ce que de telles énergumènes fichaient dans son cabinet sans doute...

Bien évidemment, Santana ne put s'empêcher de rajouter une coucher sur son identité. Maudire cet homme était encore des mots trop faibles pour qualifier les pensées de la duchesse qui reprenait doucement vie sur la table d'auscultation. La révélation semblait mettre mal à l'aise le haut juge, comme s'il venait tout juste de découvrir qu'ils étaient du sexe opposé. Celui-ci s'intéressa alors à leur relation mais avant qu'elle n'ait pu dire mot, l'autre s'exprimait déjà.

   - Liberté d'expression ? Pardon ? PARDON ? Non je répète : PAR-DON ? Fut ce qu'elle eut envie de hurler au visage de l'imbécile mais elle se retint tant bien que mal.

Pour changer, la boîte de conserve eut le mérite de lui répliquer quelque chose d'utile. Cela ne suffit malheureusement pas à fermer le clapet du journaliste. Les poings serrés, elle s'assit droite comme un piquet. Déjà Sven se trouvait à ses côtés, connaissant Maria comme s'il l'avait conçu. Un bras tendu, elle put s'agripper à lui tout en gardant une certaine dignité et s'avancer à petit pas vers l'homme, un regard énervé planté sur lui.

   - Comment. Osez. Vous. Chaque mot ponctuait un pas de plus vers Santana. Vous n’étiez pas élu peut être, monsieur l'ancien conseiller de la duchesse de Vinche. Ne deviez-vous pas donc être honnête envers les concitoyens de la cité ? Du duché ? Dois-je rappeler dans votre torchon que vos intérêts n'étaient pas de ME faire mieux régner mais plutôt de grappiller autant d'informations juteuses à mon sujet et au sujet des bourgeois que possible ? Vous avez une mémoire courte apparemment...

Elle se trouvait à présent postée devant l'homme qui, selon le regard du garde du corps qui retenait fermement la jeune femme, s'il osait faire le moindre mouvement, risquait de se faire massacrer par ce dernier. Maria commençait vraiment à se demander si elle lisait mal les références de ses conseillers pour ne pas remarquer que dans leurs capacités se trouvaient celle de l'énerver au plus haut point.

Même Anton, qui des fois n'avait pas les yeux en face des trous pour ce genre de choses, devinait bien qu'il existait une certaine inimité entre la duchesse et l'actuel journaliste. C'était si évident qu'il aurait probablement fallut être sourd et aveugle à la fois pour ne pas le deviner… Dans tous les cas, il en fut presque gêné pour ces deux là, après tout leur inimité se retrouvait finalement exposée à eux de manière somme toute impudique dirons-nous...

Dans tous les cas, pour sa part il ne savait pas comment réagir à la scène qui se déroulait devant ses yeux, mais eut sans doute la sagesse d'en conclure qu'il valait mieux ne pas s'en mêler en ouvrant son clapet, il ne manquerait plus après tout qu'il arrive à s'engouffrer lui aussi dans une telle dispute dont il ne connaissait pas réellement tous les tenants et aboutissants, cela et puis… Disons que ça ferait peut-être un peu incident diplomatique s'il se brouillait accidentellement avec une duchesse ? Quoique, la situation actuelle était privée et non publique en vérité…

Par contre, si pour sa part le haut juge décida de rester silencieux pour le moment, ce ne fut pas le cas du journaliste qui répondit à la duchesse avec visiblement un air un poil hautain.

« Il y a des choses qui de manière immanente, mais surtout symbolique sont supérieures à tout cela ma dame, il est juste dommage que vous ne l'ayez jamais compris. J’entends par là des valeurs comme la vérité et la justice qui se doivent toujours de triompher. Tous les dirigeants et je diras même les tyrans peuvent prétendre servir les intérêts de leur peuple et de leur domaine, mais beaucoup le font en souillant des principes justes comme ces derniers… Pourtant c'est ces derniers qui déterminent vraiment si un règne est juste ou non, pouvez vous seulement prétendre que le votre l'es duchesse ? » Hum fichtre pensa Anton, c'était intéressant comme point de vue il fallait le dire, mais il doutait que la duchesse de Vinche soit ravie de l'entendre avouons-le...

Elle avait l'impression de parler dans le vent. Comme à son habitude, l'homme n'écoutait que ce qu'il avait à dire et personne ne pourrait le raisonner sur son comportement. D'ailleurs, il continua de plus belle en lançant des piques à la duchesse.

- Sans prétention aucune je peux facilement dire qu'Ofélia est ce qui est arrivé de mieux à Vinche après la mort d'Ilfrido. Et je me contenterais de parler de Vinche et non des Duchés car j'en entends assez de ces rumeurs sur mon opinion pour l'unification de ceux-ci. Le duché de Vinche est riche et prospère et personne n'oserait nier que c'est en grande partie du aux Galante. Vous aurez beau essayer de salir ma famille ou ma personne, il vous en faudra plus que les pauvres tours que vous cachez dans votre manche.

Elle se retourna vers les deux akkatoniens, ignorant totalement Santana qui s'apprêtait à répliquer, la bouche largement ouverte et pleines d'idioties.

- Je crois en avoir assez entendu pour la journée voir l'année. Merci bien pour vos soins docteur, dit-elle tout en tendant des pièces d'argents, probablement plus qu'il n'en fallait. Je saurais retrouver votre adresse d'ici 5 ans, attendez-vous à me voir toquer à votre porte à nouveau mais d'ici là, j'espère ne plus vous revoir !

Elle fit un léger sourire au vieil homme puis se dirigea vers la sortie, toujours au bras de Sven, sans un regard pour l'ancien conseiller. Qu'il n'ose pas la suivre ou elle finirait par perdre son calme et cette fois, ce serait bien moins bon enfant comme ça l'avait été avec la boîte de conserve. En parlant de ce dernier, elle put distinctement entendre des bruits de métal la suivre...

Après une scène qui fut disons assez agitée et qui montrait bien que les deux acteurs de celle-ci ne s'appréciaient guère ou du moins n'étaient pas le moins du monde d'accord entre-eux, la duchesse entreprit de quitter le cabinet, ce après avoir payé au juste prix, voir davantage la consultation et les soins dont elle avait put bénéficier…

Anton n'eut besoin que d'un instant à y réfléchir dans les faits pour décider alors qu'il ferait bien de la suivre, ce pendant que le journaliste semblait pour sa part partageait entre l'agacement et une pointe d'autosatisfaction, hum… Cet homme était décidément bien excentrique pensa le haut juge, mais qui en dehors du médecin ne l'avait pas été ici après tout ?

Il avait donc rejoint la dame dehors qui était visiblement en train de partir et finit par dire à celle-ci une fois qu'ils furent à une certaine distance de ce cabinet, ce d'un ton qui mélangeait curiosité et questionnements dirons-nous.

« Vous auriez besoin de quoi que ce soit par hasard ? Peut-être que je m'assure qu'il ne vous suive pas ? J'ai l'impression après tout qu'il ne risque pas d'en rester là comme il est journaliste… » Il avait après tout l'impression qu'elle risquait sinon d'être assez importunée par cet homme. Mais pourquoi proposait-il de l'aider ? Sans doute son côté aimable et serviable dirons-nous, il ne manqua pas en tout cas de finir par demander avec curiosité après l'éventuelle réponse de la duchesse.

« Mais du coup, qu'est-ce que vous faîtes ici si vous n'êtes pas en visite officielle ? » Après tout elle ne devait pas être là juste pour visiter, non ? Quoiqu'il pourrait comprendre une telle volonté, après tout la cité d'Airain restait une très belle ville au fond… Même s'il imaginait qu'elle n'avait pas vraiment tant de temps libres que cela à concentrer à de longs voyages sans buts politiques derrière supposait-il… Quoique, il n'était pas duc, il ne s'y connaissait donc pas tant que ça dans ce domaine supposait-il humblement...

Lorsqu'elle entendit la voix agaçante de l'armure, elle se demandait à quel moment elle aurait encore la patience de l'écouter alors que cette journée se déroulait si mal.

   - Il ne me suivra pas, je le connais trop bien. De plus, il sait ce qu'il lui en coûterait de le faire. En tout bien et tout honneur monseigneur le haut juge, nous avons notre propre manière de régler les choses dans les duchés, dit-elle tout en faisant craquer ses phalanges, surtout pour le style il fallait l'avouer.

Puis elle releva les yeux en entendant sa question innocente. Elle commençait vraiment à cerner le personnage. Elle se retourna pour lui faire face et ajouta :

   - Comme vous l'aurez très bien compris, je ne suis pas ici en tant que duchesse de Vinche ou même descendante d'Ilfrido mais je prends du plaisir à visiter la cité d'Airain. Si vous aviez également un peu de jugeote, vous m'auriez laisser tranquille après cette altercation car j'ai réellement perdu toute bonne humeur à cet instant même. Je ne suis pas sûre de pouvoir rester assez polie pour maintenir ma dignité et mon rang. De plus, je ne compte pas étaler ma vie haut juge commandant la légion de l'assemblée Anton, si je me rappelle bien ? Ce fut donc une rencontre dont je me souviendrais mais je me dois de vous laisser, pour ma santé mentale principalement, finit-elle tout en chuchotant.

Lâchant le bras de son garde du corps, elle fit une légère courbette à la boîte de conserve qu'elle espérait, non, qu'elle priait de ne plus jamais croiser de toute sa vie au risque de finir par se casser plus que le pied. Elle reprit le bras qu'on lui tendait et sans plus de frais, elle continua à avancer à travers les rues de la cité, ne sachant pas réellement ou elle allait dans l'instant.

Décidément, les Duchéens avaient des manières de faire des fois assez rudes pensa le haut juge à la précision de la Duchesse, sans doute que ça devait être culturel, mais quand même... Enfin bon, il supposait que ça changera sans doute à l'avenir quand l'empire y mettra son grain de sel, mais d'ici là… Il espérait bien qu'il n'y ait pas d'actes trop sanglants qui soient commis en terres Akkatoniennes… Après tout l'autre restait un citoyen de l'empire tout de même, quoiqu'il en soit, restait que la dame semblait décidément de sale humeur pensa t-il… Hum, sans doute qu'il ferait bien de ne pas l'embêter davantage du coup…

« Je vous souhaite une bonne journée dans cas, bonne continuation à vous et à la prochaine ma dame si jamais nous sommes amenés à nous recroiser. » Dit-il donc aimable à la duchesse sans relever le fait qu'elle parlait un peu trop sous le coup de sa mauvaise humeur, mais bon. On avait tous nos moments de faiblesse après tout et pour sa part il se disait qu'elle devait avoir tellement la pression dans sa vie de tous les jours, que cela devait lui faire du bien de temps en temps.

Il n'insista donc pas pour la suivre et réfléchit à ce qu'il allait faire avant de repartir de son côté. Il allait bien envie d'aller à l'opéra tiens, il faudrait juste qu'il retire son armure dans ce cas pensa t-il et aussi qu'il s'habille de manière un peu classe. Un smoking sans doute, ne resterait ensuite qu'à se rendre là-bas, payer la place et profiter du spectacle… Surtout qu'on lui avait parler de cette nouvelle pièce qui était populaire aussi bien en Akkat, qu'Aros, alors autant ne pas s'en priver étant donné qu'il avait un peu de temps libre pour cela…





[Hrp : Je suppose qu'on conclue le rp ici du coup .]