13 Janvier de l’An 2002 de l’Âge d’Acier

Oswald appréciait beaucoup diverses choses chez les Illuminès, du moins en général et plus certains aspects de cette famille que d’autres, mais il ne cessait de se dire que décidément l’excentricité n’était guère un trait de caractère rare dans cette famille politique, que du contraire !

Après pour sa défense, qu’un Illuminès maintenant défunt, paix à son âme, ait investit tant d’efforts pour transformer son grand manoir en une espèce de débauche de technologies mécaniques et électriques de pointes, était quand même en effet fort excentrique ! Tellement que l’état se retrouvait embarrassé, car le défunt savant en plus de ne pas avoir pensé à faire de testament, avait disperser une bonne partie de sa collection artistique dans ce manoir mécanique !

Autant dire que l’administration impériale qui avait probablement mieux à faire actuellement à cause de divers conflits en cours impliquant la province Orzanienne, avait décidé de reporter la gestion de ce manoir à plus tard. Mais aussi de proposer de payer qui serait assez curieux et probablement audacieux pour s’occuper de cet inventaire à leur place. Ce qui pourrait paraître être une tâche ennuyeuse, mais au vu de la nature de ce manoir mécanique, pourrait au contraire être l’occasion de vivre une aventure assez passionnante.

Heureusement qu’il n’y avait théoriquement aucun piège ou mécanisme mortel dans ce manoir, donc techniquement les lieux n’étaient guère dangereux, sauf si l’on était assez audacieux après avoir déclenchés les mécanismes, pour mettre la main dans un rouage par exemple…

C’est ainsi qu’Oswald, qui a imaginé que ce serait une belle opportunité, aussi bien pour rendre service, que pour un écrire un article de journal intéressant, se retrouvait devant l’entrée de l’imposant manoir, autour duquel s’étendait une plaine irriguée et possédant un jardin inexistant, sans doute car son ancien propriétaire dédaignait une telle chose en comparaison du manoir en lui-même…

Il réfléchissait à comment il allait gérer cela et préparait ses affaires, ce pendant que deux automates  aux airs d’oiseaux bipèdes surveillaient l’entrée de leur regard d’airain, sans doute pour éviter que n’importe qui vienne piller les environs. Heureusement qu’il avait un permis sur lui d’ailleurs...

Akkaton était un pays encore méconnu pour les garçons étant donné qu'ils n'avaient encore jamais eu l'occasion d'y mettre les pieds. Disons plutôt que leur découverte du monde se faisait uniquement avec le peu de moyens qu'ils avaient, il leur fallait parfois trouver de quoi gagner de l'argent, car même s'ils n'étaient pas encore tout à fait à l'aise dans la vie réelle, s'ils avaient bien compris une chose c'est que sans argent, ils ne faisaient rien.

Mais à force de patience et persévérance, Croyance et Lucius étaient enfin prêts à découvrir ses terres conquises par la technologie. Ceci dit, ladite technologie n'était pas non plus leur fort. Mais quoi de mieux qu'un grand labyrinthe version manoir remplie de mécanisme plus étonnant les uns des autres pour apprendre à la connaitre ?

En effet, en fouillant les rues de la ville où ils se trouvaient, les deux garçons entendirent dire qu'un certain homme avait péri, laissant derrière lui un manoir dont il fallait faire l'inventaire. Mais ayant probablement la flemme l'administration en charge du problème avait décidé de léguer le travail à qui le voudrait en échange d'une certaine somme d'argent.

Il était alors évident que Croyance se propose pour mener à bien cette mission. Après tout, elle leur permettait de gagner un peu d'argent pour continuer leur voyage, de découvrir certains mystères de la technologie, de découvrir de nouvelle personne, mais aussi, et surtout, de s'amuser. Car il était évident que cela serait une très bonne expérience pour eux.

Oswald finissait d’éplucher quelques documents qu’il avait prit avec lui concernant ce manoir, rien de forcément très exhaustif, mais après tout bien des journalistes s’étaient amusés à parler de ce fameux noir après qu’il ait été construit. Il faut dire, ce genre de bâtiments était un petit phénomène en soit, notamment aux yeux des férus de technologies ou juste des excentriques qui auraient bien aimer le visiter. D’ailleurs qui sait ? Peut-être que l’état en ferait à terme une sorte de musée ou de site touristique…

Quoiqu’il en soit, il finissait donc d’éplucher quelques documents lorsqu’il remarqua deux jeunes personnes qui arrivaient et qui visiblement devaient êtres intéressées par les lieux… Disons que le manoir était assez isolé, sans non plus être inaccessible, pour qu’on ne s’en approche pas par simple curiosité…

L’azurien curieux et surtout soucieux de vérifier qu’il n’y aurait aucun dangereux pour eux car ils avaient l’air assez jeune, rangea donc les documents qu’il consultait, ce avant de s’approcher d’eux calmement sans se cacher et de dire avec bonne humeur.

« Bonjour à vous jeunes hommes, vous êtes ici aussi pour le manoir ? » Dira t-il alors en lançant un regard à l’imposant édifice qui était vraiment imposant et d’un style Arosien criant, avec sans doute tout le nécessaire technologique moderne au niveau du confort tel que l’électricité… Et évidemment les deux gardes automates à l’entrée qui restaient imperturbables en dehors des légères volutes de vapeur qui se dégageaient de temps en temps d’eux.

Devait-il les décourager d’explorer les lieux ? Pour tout avouer il sentait que ce serait probablement assez difficile à faire et puis lui-même avait été du genre aventurier assez jeune, il dira alors pensif. « Je suis un journaliste venu ici pour écrire un article et vous n’avez pas l’air des environs… Peut-être pourrais-je vous aider ? » Peut-être qu’ils savaient ce qu’était un journaliste ? Quoique sortit d’Akkaton c’était moins probable, il y a avait des journaux dans les duchés, mais seulement pour les riches et ça n’avait pas forcément le même nom. Quant à Ikhyld, il avait de souvenir que la presse aussi y était assez peu dévellopée.

Quand les deux garçons s'approchèrent de l'immense manoir qui s'imposait face à eux, ils ne purent s'empêcher d'être encore plus excités à l'idée de découvrir l'intérieur qu'il cachait. Impatient de fouiller les moindres recoins de cette immensité.

Cependant, ils remarquèrent non loin d'eux la présence d'un individu qui était probablement ici pour la même raison qu'eux. Il finit par les remarquer avant de s'approcher d'eux d'un air jovial afin de les saluer.

- Bonjour monsieur ! Oui, mais pas pour le piller hein ! On effectue une mission de la plus haute importance !
- Mouais, on se coltine plutôt la besogne que personne ne veut faire.
- Mais non, ça va être amusant t'inquiètes pas. Je sais pas si vous êtes là pour la même raison que nous, mais on a pour mission d'effectuer un inventaire des lieux. C'est juste pour qu'ils sachent s'il est utile de le mettre en musée ou pas.

Croyance haussa les épaules à la fin de sa phrase. Il était clair qu'à ses yeux, il n'avait même pas besoin de voir les objets pour savoir qu'il serait cool d'en faire un musée. Rien que de l'extérieur, celui-ci était sublime.

- Ca dépend, vous aimez les labyrinthes qui bougent ? Ça peut vite être prise de tête pour quelqu'un de sérieux. Sans compter qu'il faudra noter les objets et tout.
- Mais faut avouer que vu la taille du truc, des bras en plus ne serait pas trop de refus.

L'azurien pouvait alors s'estimer chanceux, car en général, Lucius n'acceptait pas aussi facilement l'aide des inconnus. Bien que celui-ci qualifiait ce travail comme une besogne, il avait tout de même hâte de commencer, uniquement pour y voir l'intérieur.

« Haha, il est sûr et certain que ce manoir serait un sublime musée, mais bon c’est ainsi qu’est l’administration Akkatonienne, elle a besoin de preuves concrètes et de formalisme avant de daigner agir... » Glissera l’azurien amusé aux propos des deux jeunes gens, ce avant d’ajouter avec amabilité.

« Mais oui je suis là aussi pour l’inventaire, après ça ne me gênerait point de vous laisser la prime pour cela, je suis surtout un journaliste ici pour élaborer un article après tout… C’est juste que je me disais que quitte à fureter pour écrire un article de journal, autant rendre un service civique au passage ! » Et on pouvait voir qu’en effet il avait sur lui de quoi écrire des choses, des notes et du matériel d’écriture…

« Je suis fasciné par tout ce qui est technologique et je dois vous avouer que l’idée d’un manoir qui change de composition en activant des mécanismes ne peut que me façonner, je suppose par contre que l’édifice a dû coûter une véritable fortune à produire et que l’espace de vie est bien moins grand que ce qu’on a l’impression de l’extérieur, mais bon il faut bien avoir les moyens de ses ambitions ! » Ajoutera t-il sinon, puis il s’approchera sans doute avec eux des automates, qui les laissèrent passer après voir vu leurs autorisations…

Après la traversée d’un petit recouvert recouvert d’un tapis de velours, de quelques tableaux au mur et quelques vitrines contenant des engins technologiques divers et anciens… Ils entrèrent dans la première grande salle qui servait de hall d’entrée et était étrangement dépourvue de portes pour aller plus loin… Hall d’entrée centre duquel se trouvait un piano blanc imposant et et disposant sur les côtés divers tableaux, autres vitrines et meubles, ainsi que quelques plantes… la pièce en son centre en dehors du piano semblait assez vite, en dehors de ce qui semblait être un levier duquel Oswald s’approcha en disant avec amusement…

« Commençons donc cette visite... » Et il tira alors le petit levier…

Croyance, Oswald et Lucius purent alors voir, alors que le sol tremblait un peu autour d’eux, deux escaliers en acier émerger du sol, marche par marche, rampe de soutien inclue, ainsi que le mur en face bouger pour révéler une porte et un sol qui lui aussi émergera lentement, non dépourvu d'ailleurs d'un tapis et de quelques décorations, débouchant en une trentaine de secondes en tout ce qui était nécessaire pour traverser la salle en montant à l’étage…

« C’est un peu prétentieux, mais il faut avouer que cela a une certaine classe, je suppose que c’est une entrée en matière pour les autres nombreux mécanismes que contient ce manoir… D’ailleurs, je crois qu’il est possible de passer pendant que le mécanisme s’active entre les pièces, mais je ne suis pas certain que ce soit parfaitement sûr. Même si je suppose qu’il y a des systèmes de sécurité évitant que quelqu’un finisse emmuré » Il laissera alors les deux jeunes hommes s’extasier un peu de cela. Après tout le propriétaire de ce manoir avait clairement eut une lubie de riche en le faisant bâtir ainsi, mais ça avait une certaine classe !

Les deux garçons avaient toujours un peu de mal à comprendre les règles et la logique des gens. Le mot administrations était encore un mystère pour eux, bien qu'ils le connaissaient, ils n'arrivaient pas encore à bien le discerner ou plutôt à quoi cela servait. De toute manière, leur vie d'explorateur leur permettait d'y passer outre.

- Oh, non monsieur, gardez votre part. Cela nous embêterait de tout recevoir alors que vous avez participé... Un article ? C'est quoi ça ? Ils avaient effectivement besoin d'argent, mais de là à récupérer la part de son nouveau coéquipier était pour lui inenvisageable. Celui-ci parla ensuite de journalisme, cela faisait la deuxième fois que l'azurien prononcé ce mot sans que les garçons ne sachent réellement ce que c'était.

Quoi qu'il en soit, l'azurien semblait autant admirer la technologie que Croyance et Lucius, bien que pour les deux frères celle-ci était en réalité toujours un grand trou noir. Leur connaissance en la matière était très faible et s'ils l'aimaient c'étaient uniquement parce qu'ils savaient qu'avec elle on pouvait faire plein de trucs cool !

- Vous allez peut-être trouver ça bête, mais non aussi on l'aime beaucoup pourtant on ne la connait pas vraiment.
- Pas du tout même. Mais on sait au moins qu'elle peut faire plein de trucs intéressants ! Comme des créatures, ou même des membres ! Les deux garçons avaient eu un air fier et ravi à la suite de ces mots. Heureux de pouvoir la connaitre à travers cet étrange bâtiment.

Après quoi, le trio commença la visite. Déjà en admirations face aux géants de métal Croyance et Lucius tentèrent de garder le contrôle afin d'éviter de devoir s'arrêter toutes les trois secondes. Une fois entré dans le hall et le levier tiré, ils purent tous les trois sentirent sous leurs pieds le sol trembler, d'abord surpris, les deux frères restèrent bouche bée quand le spectacle de la mécanique entra en scène. Ils n'avaient jamais vu une chose aussi incroyable, d'ailleurs il fallait avouer que c'était encore difficile pour eux d'imaginer qu'il n'y avait aucune trace de magie au milieu de cela.

- Oh ça c'est sûr c'est fascinant ! Le gars avait de l'argent à dépenser c'est sûr, mais il avait aussi une drôle d'imagination. Ce serait d'ailleurs bizarre que ce ne soit pas sécurisé...

Si Lucius exprimait son enthousiasme, Croyance quant à lui restait silencieux. Il en avait perdu les mots, mais on voyait clairement la joie dans ses yeux à en oublier ce pour quoi ils étaient là.

Oswald hocha la tête quand les deux jeunes hommes dirent qu’ils ne voulaient pas prendre sa part avec une certaine politesse et amabilité, il n’insisterait donc pas à ce sujet, après tout ça pourrait être impoli. Par contre, c’est avec une grande cordialité que l’azurien éclairerait leur lanterne au sujet de ce qu’était un article de journal.

« Disons que les articles de journaux sont des textes que beaucoup de mondes lisent en Akkaton et qui peuvent les informer sur divers sujets, comme des actualités politiques, des évènements festifs et tout ce qui peut avoir un intérêt. En somme je vais écrire un texte sur ce manoir et beaucoup de gens liront ce texte et en sauront davantage sur ce manoir et ses merveilles. Qui sait ? Cela les incitera peut-être à aller le visiter quand il sera un musée... »

Il ne savait pas si c’était la meilleure explication, mais il partait du principe qu’ils n’y connaissaient vraiment rien, sans pour autant se lancer dans un lourd discours sur l’imprimerie, l’histoire du journalisme et tout le reste… Pas qu'il en aurait été incapable si nécessaire !

« Alors, ce sera l’occasion de la connaître mieux ! Et si jamais vous avez des questions, n’hésitez pas, je suis moi-même un technologiste très passionné... » Glissera t-il sinon aimable au sujet de la technologie avant qu’ils n’entrent dans la demeure, désignant alors deux automates qui le suivaient, une araignée mécanique et une sorte de bipède pesant et pas si imposant mais qui avait l’air très solide et bien conçu.

Pour le reste, visiblement les deux jeunes hommes avaient donc été émerveillés par le spectacle du hall d’entrée, Oswald les invita alors à le suivre alors qu’il montait à l’étage en s’aidant d’un des deux escaliers déployés, ce avant de glisser amusé.

« Je suppose que cette demeure est aussi une démonstration de ce que peut faire la technologie à son summum, après je doute qu’on voit couramment ce genre de système ailleurs, ce n’est pas vraiment utile pour vivre au quotidien et… Oh... » Après avoir ouvert une porte, il vit alors qu’ils enjambaient une sorte de couloir qui n’avait pas de sol et débouchait au contraire sur une sorte de piscine rectangulaire…

« Je crois qu’il faut faire cela... » Dira alors l’azurien amusé, qui tira un levier et ils virent alors , une sorte de plancher métallique se déployer au fur et à mesure devant pour former une sorte de couloir, avant de glisser amusé.

« Quand je disais que ce n’est pas très utile au quotidien, je suppose qu’attendre 30 secondes pour pouvoir traverser un couloir n’est pas le mieux, sauf si vous laissez le système déployé en permanence, mais dans ce cas quel intérêt de l’avoir installé ? » Puis ils débouchèrent dans une première salle d’exposition.

Qui était en grande salle carrée toute simple qui contenait pour sa part quelques leviers aussi, mais surtout où était exposé beaucoup de machines, des automates de toutes sortes et tailles ouvragés, indiquant sans doute une des passions des propriétaires des lieux, Oswald dira alors pensif.

« Certains pensent différemment, mais j’ai toujours trouvé que les automates sont une des plus belles inventions récentes de la technologie, c’est presque comme donner la vie au métal froid en quelque sorte, dîtes vous que chacun de ses modèles si on fait quelques ajustements peut tout à fait fonctionner et se mouvoir… Et il y autant des modèles civils que militaires… »

Certains ressemblaient vaguement à des animaux d’ailleurs, là où d’autres ressemblaient à des êtres humanoïdes ou des créatures singulières, il y en avait pour tous les goûts. L’ensemble en tout cas alternait entre des châssis de bronze ou d’acier trempé en général, quoique l’un des automates lui avait une teinte de vert de gris amusante à contempler... Et le tout n'était donc, étonnamment ou non, basé sur aucun enchantement pour fonctionner, la merveille de la vapeur et technologie à l'état pur en somme !

- Oh je vois, c'est assez utile dans un contexte pareil, si ça peut aider à ce que le manoir devienne un musée !

Croyance s'étonnait d'en avoir jamais vu. Est-ce parce que jusqu'à maintenant il ne s'y était jamais intéressé ou est-ce parce que cela n'existait qu'en ces terres de technologie ?

Technologie qui d'ailleurs étonné et fasciné de plus en plus les garçons. Non seulement par sa beauté, mais aussi par son utilité. Rien qu'à voir les automates qui suivaient leur nouvel ami à plume. Et celle qui envahissait le manoir était tout aussi étrange à leurs yeux.

Quoi qu'il en soit, le trio finit par gravir les marches des escaliers, non sans excitation pour les deux plus jeunes où l'envie de courir était assez fort, mais qui étonnement arrivaient encore à ce contrôler. Ils ne voulaient sûrement pas donner une mauvaise image d'eux. Mais leur excitation était telle que l'azurien pourrait croire qu'il se baladait avec deux gamins.

Unr fois les escaliers et une porte franchis, le trio arrivèrent au bord d'une fosse en forme de rectangle. En toute évidence ils furent étonnés de voir cela, mais surtout, ils ne comprenaient pas tellement l'intérêt jusqu'à ce que l'oiseau activa un nouveau levier pour qu'une sorte de pont de métal traverse cette fameuse fosse pour atteindre l'autre bout.

- C'est clair que c'est triste de garder un tel truc pour soi ! Une technologie pareille faut la faire partager !
- Oui, faut que tout le monde puisse assister à ça ! C'est incroyable !

Les deux Garçons ne purent attendre plus longtemps avant de traverser le pont bien qu'il n'était pas encore totalement fini. Cependant, bien qu'ils adoraient quand même, ils furent presque déçus que celui-ci ne soit pas transparent afin de pouvoir voir ses entrailles faites de rouages et je ne sais quoi d'autre.

Tout ce sublime spectacle avait fini par les mener à une grande salle d'expo. Une salle habitant différents automates. D'incroyables machines dont leur fonctionnement était encore étranger pour Croyance et Lucius. Bien sûr ils adoraient.

- En effet, c'est fou de voir tout ce qu'elle peut faire ! De voir ce que les gens arrivent à faire avec cette... magie étrange. Il était vrai qu'à ce rythme-là, cela ressemblait beaucoup à de la magie pour eux, bien qu'ils étaient tout à fait conscients que cela n'en était pas.
- Oui c'est à peine croyable ! Je suppose qu'il faut qu'on note le nombre de ces créatures dans nos carnets pour faire l'inventaire n'est-ce pas ?

Mais il était évident qu'ils ne tiendraient pas plus longtemps à la tentation et d'un pas assuré, les deux frères se précipitèrent pour observer de très près ces inconnus de métal. Ils les examiner de haut en bas, essayant désespérément de comprendre comment ils fonctionnaient. Ils les touchaient du bout des doigts ou posaient carrément leurs mains sur leur tête quand elles étaient à leur taille.
Ignorant s'ils avaient le droit ou pas, Croyance et Lucius s'en fichaient, ils étaient beaucoup trop excités pour y penser, tels des enfants découvrant cette magie particulière et encore étrangère à leurs yeux.

Oswald fut amusé de voir les jeunes hommes, un peu enfantins par leur attitude, mais ce n’était pas un mal en soit, qui semblaient fascinés par les automates. En tant que technologiste fervent après tout, il ne pouvait qu’apprécier cela ! Comme il ne pouvait qu’apprécier d’avoir autre chose comme réaction que de la gêne ou du dégoût polit qu’auraient pu manifester certaines mages devant de telles merveilles technologistes… Ce même si ces réactions étaient souvent dû au fait que les dits mages auraient été inquiets des possibilités de la technologie…

« Il faut le noter en effet, si vous voulez les décrire un peu n’hésitez pas aussi... » Dira alors Oswald amusé à la question de Croyance, en commençant lui-même à prendre des notes, ce avant d’ajouter de bonne humeur.

« Voudriez vous que je vérifie si on peut les activer ? Ils ont l’air fonctionnels, je vais juste éviter de mettre en marche les modèles militaires, même si ces derniers ont l’air neutralisés, ne sait-on jamais... » Après tout, il soupçonnait que le propriétaire défunt de ce manoir ne s’était pas contenté d’exposer juste des automates qui ne pouvaient plus marcher, mais qu’au contraire en les trafiquant un peu, on pouvait les remettre en route…

C’est pour cela, que sortant un peu de charbon du sac qu’il portait à son flanc, charbon qu’il utilisait en général pour animer ses propres automates, Oswald commença à examiner quelques automates de la collection. « De plus, nous pourrons justifier cela au titre du rapport, tant qu’ils ne cassent rien... » Et alors qu’il commençait donc à vérifier quelques automates et tenter de les activer, il demanderait calmement aux deux.

« Cela doit vous faire penser un peu à des golems je suppose ? Même si c’est bien différent en soi… Je me demande ce que vous pensez aussi des dirigeables et d’autres inventions de la technologie, parce que vous n’avez pas l’air de venir d’une contrée où cela est chose courante... » Mais en même temps cela pouvait se comprendre, car à part dans les forteresses naines, en dehors d’Akkaton, la présence de la technologie en Orzian était loin d’être diffuse et généralisée, du moins aussi avancée !

Après avoir examiné ces étranges créatures de métal, Croyance sortit son calepin et son stylo afin de noter tout ce qu'il voyait. Cela lui permettait en même temps de faire autre chose afin de ne pas se laisser davantage emporter par l'excitation. Lucius le rejoignit et l'aida dans sa tâche, après tout il ne fallait rien oublier.

Après cela, l'oiseau proposa aux deux garçons de faire fonctionner les machines. Il était évident qu'aucun d'eux ne dirait non à cette demande étant donné que pour l'instant, ils n'avaient d'yeux que pour ces merveilles.
Ils observèrent alors les moindres gestes de l'oiseau afin de ne rien rater. C'était pour eux l'occasion de comprendre comment fonctionner ces choses.

- Oh mais... C'est grâce à ces... cailloux noirs ? Qu'ils fonctionnent ?
- Ah oui, c'est l'avantage !

Heureusement que l'oiseau avait potentiellement l'habitude du public par son travail, car les deux frères pouvaient se montrer un peu trop envahissants ou stressants à ce moment même. Disons qu'ils observaient ses faits et gestes et même si ça ne partait pas d'une mauvaise intention, certains pouvaient être gênés.

- C'est en tout cas ce qui s'en rapproche le mieux pour comparer en effet !
- Oh heu... Et bien, disons que notre connaissance dans la technologie est très petite. Durant un long moment de notre vie, on a vécu un peu coupé du monde.... Oswald put alors sentir un malaise dans sa voix. Une angoisse soudaine et inexpliquée avant que Lucius ne prenne la relève.
- On a commencé notre exploration du monde depuis un peu plus d'un an, mais on va dire que nos moyens sont très  limités alors ça prend du temps. Et il faut dire que les pays qu'on a pu voir ne sont pas adepte de la technologie. Mais on connait tout de même quelques trucs comme les montres, les horloges ou d'autres gadgets. Et les armes à feu aussi, bien que j'imagine qu'on ne les connait pas toutes non plus. Mais les... Dirigeables ? Ça ne me dit rien.

Tiens, ces jeunes hommes ne savaient pas ce qu’était le charbon ? En soit ce n’était pas choquant vu leur jeune âge, certes ça pouvait être utilisé aussi dans les pays non technologistes pour se chauffer par exemple, mais il est vrai que ce n’était guère aussi omniprésent qu’en Akkaton par exemple où pour faire fonctionner les nombreuses merveilles de la technologie il n’existait presque aucune autre méthode que faire brûler ce combustible…

« Oh ne vous inquiétez pas, les connaissances sur la technologie ne sont pas si courantes que ça, du moins en dehors des nations technologistes notamment, beaucoup de gens des autres pays connaissent vaguement quelques bases, mais rien de bien folichon. » Rassura-t-il donc gentiment à ce sujet, ce avant d’ajouter avec un léger amusement en jouant de ses doigts griffus avec un bout de charbon dans ses serres. « Et oui c’est ce genre de cailloux noirs qui servent à faire fonctionner les machines technologistes. Pour faire simple, on les brûle pour qu’ils fassent chauffer de l’eau, qui s’évapore et c’est la vapeur d’eau dégagée par cette combustion qui en étant expulsée, actionne divers mécanismes complexe faisant mouvoir diverses machines. On peut évidemment utiliser d’autres combustibles, mais le bois est beaucoup moins efficace… » C’était vraiment les bases et ça justifierait au passage pourquoi ces automates en fonctionnant dégageraient de la vapeur autour d’eux…

Quoiqu’il en soit, alors qu’il était en train de tenter d’activer un des automates, Oswald ajouta avec un ton pédagogue à l’égard des deux jeunes hommes.

« Eh bien si vous restez dans les alentours, vous verrez assez rapidement des dirigeables dans le ciel, basiquement ce sont des, comment l’expliquer de façon simple ? Des bateaux volants, du moins ça y ressemble un peu. En gros ce sont d’imposants engins volants qui sont hissés dans les airs par d’imposants ballons remplis d’un gaz bien plus léger que l’air, qui sont ensuite propulsés par un moteur à vapeur... C’est une des plus belles inventions de la technologie si vous voulez mon avis, car ils ont rendus plus qu’avant facile pour des gens ordinaires de pouvoir parcourir les cieux, même si pas gratuitement. » Il semblait alors en bonne voix d’activer un automate en forme de cheval imposant, lorsqu’il ajouta ensuite pensif.

« Et pour votre part vous êtes mages ou du moins habitués à la magie donc ? J’avouerai que même si je ne suis guère innocent en matière de magie, j’aurais peut-être quelques questions à vous poser… Après tout je ne voudrais pas avoir l’impression de paraître pédant en ne faisant qu’expliquer sans jamais écouter. » Conclurait-il amusé, puis une fois cela dit, la machine qu’il bricolait prit vie.

Croyance et Lucius virent alors le cheval qui faisait la taille d’un imposant destrier, se mettre à se mouvoir de façon mécanique, de manière guère dépourvue de grâce, mais qui en effet n’était pas vraiment celle d’un être vivant de chair et de sang. L’automate s’avança alors d’un mouvement saccadé et semblait attendre qu’on lui donne des ordres, ce alors qu’ils purent entendre une turbine doucement ronronner et activer les divers mécanismes visibles de la bête mécanique. Tels que de nombreux rouages qui s’actionnaient en son sein…