15 Octobre de l’An 2000 de l’Âge d’Acier

Amset avait décidé de rester quelque temps à Ikhyld pour y travailler un peu et découvrir davantage la culture locale, qui ne déméritait pas de sa prétention à être l’une des plus raffinées et agréables à savourer du monde. Pas qu’il allait considérer qu’Eïlynster devait changer pour autant, néanmoins l’empire Ikhyldien était bel et bien maître dans l’art de la séduction culturelle en effet.

Et c’est au cours de cette visite qu’il avait entendu parler d’un groupe de braconniers qui sévirait dans les terres où se trouvait le monastère de Vittoria qu’il n’avait pas revu depuis déjà une bonne semaine. Pas qu’il considérait qu’ils étaient une menace pour elle, les braconniers braconnent après tout, ils ne vont pas piller les gens… Néanmoins c’était toujours nuisible pour attirer des personnes dans un monastère ou bien cela impliquerait une future présence des autorités locales peut-être indésirable, un tel groupe de malfaiteurs.

Il avait donc contacté son amie et proposer avec celle-ci de s’occuper d’eux avec lui. Pour sa part en bonne partie pour la prime et maintenir sa couverture, pour elle car elle ne serait sans doute pas contre quelques fonds pour aider à la reconstruction progressive du monastère, après tout ce serait le genre de travail demandant du temps…

Et il devait retrouver celle-ci à l’entrée d’un bois où se trouvaient les malfaiteurs. Une forêt de bambous sans doute pleine de magie comme beaucoup de forêts Ikhyldiennes, ou de forêts en général quand ce n’était pas juste de grandes plantations d’arbres pour le bois… Ce adossé à un petit rocher, pendant qu’il aiguisait son épée d’un geste exercé et patient. Pas qu’il comptait beaucoup la planter dans la chair des contrebandiers, mais on ne savait jamais s’ils tombaient sur une bête sauvage agressive.

Son ami Amset l’avait contactée pour un contrat de mercenariat. Vittoria s’était focalisée sur le rassemblement de ressources pour son monastère et l’organisation de la reconstruction. C’était tout une gestion, entre les priorités, les matériaux, les ressources. Elle avait commencé par défricher le terrain pour mieux circuler et porter plus attention aux archives, dans l’optique de les conserver précieusement.

Quoi qu’il en soit, elle restait une enquêtrice et une mercenaire de qualité, alors elle ne pouvait pas dire non à un petit contrat pour un peu d’argent, et surtout avec son ami. Elle se mit donc en route pour le rejoindre au lieu du rendez vous. Il faisait nuit, comme avait demandé Vittoria concernant l’optimisation de ses forces, et elle retrouva le Naga adossé à une pierre en train d’aiguiser sa lame. Un style bien à lui, auquel Vittoria se permit de sourire.

Voilà donc mon employeur. Tu sembles bien préparé pour l’occasion, ne tardons pas. Cela ira pour me suivre ?

Sur ces mots, elle commença à s’enfoncer dans la forêt, bâton à la main, et sans torche. Ce qui est un atout de pouvoir se déplacer silencieusement dans la forêt sans lumière, de quoi surprendre ces braconniers et effectuer une attaque éclair.

Alors, armée de son bâton et de son regard perçant les voiles de la nuit, elle avança prudemment en s’assurant que son partenaire la suive. Elle était à l’affût du moindre bruit, de la moindre lumière, le moindre détail lui permettant de traquer ses cibles. Telle la vampire qu’elle était, la femme réservée et humble était en cet instant une prédatrice redoutable à la poursuite de sa proie.

C’est alors que sa recherche les mena à une clairière où étaient installés les braconniers pour la nuit, sûrement autour du feu. Combien ? Elle aviserait après. Là, elle préféra se concentrer sur un petit tour de magie ; elle tendit la main face à elle pour générer un coup de vent suffisant pour éteindre le feu central et plonger la clairière dans le noir, uniquement chassé par la lueur blafarde de la lune.

Spoiler:

« Prendre soin de son équipement est bien le minimum quand on est un épéiste. » Glissera le naga pensif en arrêtant d’aiguiser sa lame, avant de rengainer ensuite celle-ci d’un geste fluide et de glisser en suivant la moniale qui ne se perdit pas en longue discussion. « Je suis derrière vous. » De toute façon il y avait peu de chances qu’elle perde de vue le gros tas d’écailles serpentin qu’il était, même fin et musclé, un naga restait une créature plutôt massive à cause du bas de son corps serpentin justement…

Par contre, il ne voyait pas grand-chose, comme ils étaient en pleine forêt, de nuit et qu’il n’avait aucun équipement pour compenser cela. Heureusement, il était assez bon guerrier en cas de combat pour faire avec, mais pour le coup il devait pour sa part faire attention à où aller son amie car sinon il pourrait en effet la perdre de vue assez rapidement.

Par contre, comment Vittoria pouvait-elle être sûr que le campement était celui des braconniers juste en le voyant de loin ? Il n’y avait pas que des braconniers après tout qui pouvaient voyager en ces terres. Bon, certes un campement au milieu des bois c’était suspect pour de simples voyageurs ou marchands. Quant à des militaires en patrouilles, leur campement aurait sans doute une toute autre allure que cet amas de tentes et de débrouillardise.

Quoiqu’il en soit, Amset sembla un peu confus lorsque le feu des braconniers fut éteint, ne semblant pas trop savoir où se mettre, surtout que les nagas avaient une mauvaise vue, il réfléchit rapidement à cela et décida finalement de quand même créer de la lumière qu’importe si cela gênait ou non la vampire… Quoique ça ne la gênerait pas en vérité.

La main droite doté d’une épée et la gauche d’une torche qu’il sortit, il généra une étincelle magique et se jeta dans la bataille une fois doté de cette lumière naturelle.

C’est là qu’il se rendit compte qu’ils étaient six, armés surtout d’arcs et de lances, de bonnes armes pour chasser les bêtes, moins pour affronter les gens, sauf si vous aviez un bon entraînement. Quoiqu’il en soit, ils étaient visiblement dans l’idée de tenter de maintenir les deux aventuriers à distance avec les lanciers pendant que les archers essayaient de les aligner.

Le combat débuta très bien pour les deux aventuriers, car rapidement deux des braconniers tombèrent sous leurs coups pendant que les attaques des autres, débouchèrent sur un blessé de leur côté qui fut atteint en pleine jambe par la flèche d’un de ses alliés.

Néanmoins, ils étaient encore quatre et l’un d’entre-eux dit à haute voix.

« Quand le chef et les autres reviendront, ils vous feront un sort ! Allez, on se replie la bleusaille ! » Et sur ces simples mots, les bandits qui visiblement n’étaient pas les plus forts de la bande, entreprirent de fuir dans les bois qu’ils devaient sans doute bien connaître, même de nuit.

Fallait-il les poursuivre ou se contenter de ceux neutralisés ? Il serait probablement impossible de les avoir tous en tout cas.

Ils les avaient pris de court, et voilà que le reste des braconniers encore debout se mettent à fuir. Elle et son ami avaient réussi à mettre au sol deux de ces cibles et quatre s’enfuyaient, dont un blessé à la jambe. Ce ne fut qu’après de vague menaces qu’ils s’empressèrent de déguerpir et que Vittoria n’eut que peu de temps à réagir. Elle pourrait bien évidemment se contenter des deux neutralisés et signifier qu’ils se sont envolés, mais il y avait autre chose. Les derniers avaient mentionné leur chef, et il n’était pas de la trempe de Vittoria de laisser un travail à moitié fait. Alors, murmurant pour elle et usant de la magie du vent pour le murmurer à l’oreille de son ami, elle annonça les directives.

Suivons les discrètement. Ils vont nous mener à leur chef.

Discrètement était un bien grand mot, car dans l’urgence de la situation il fallait se hâter. Non pas qu’il était impossible de rester silencieux, la vivacité et la rapidité étaient de mise pour traquer ces braconniers.

C’est donc aussitôt dit que Vittoria s’élança dans la nuit, se déplaçant entre les troncs d’arbre tout en gardant en vue les braconniers. Elle espérait bien qu’ils les mèneraient à leur chef, et s’assura en parallèle que le Naga parvient à la suivre convenablement.

Il était sûrement malin de la part des braconniers de ne pas brouiller les pistes et s’en aller vers un lieu inconnu pour ne pas trahir leur chef. Tout d’abord car il fallait le prévenir de l’incident, et qu’ensuite, s’ils s’en allaient dans une direction où personne ne les attendaient, ils se retrouveraient bien en mauvaise posture avec la vampire et le Naga à leurs trousses.

C’est donc après quelques minutes de poursuite que les braconniers atteignirent le campement de leur chef, probablement plus centralisé en terme de matériel et de ressources humaines. Quoi qu’il en soit, Vittoria ne perdit pas de temps et s’avança bâton à la main, en direction de qui semble être le chef.

Je souhaite vous défier en duel, en bonne et due forme. Une confrontation à mort. Utilisez toutes les armes que vous voulez, combattez vous fièrement et laissez vos hommes en dehors de ça. Pour ma part, je ne suis armée que de mon bâton. Si je gagne, vous ne serez plus là pour diriger vos hommes et ceux-ci se disperseront pour trouver une nouvelle activité.

Elle avait confiance en elle pour confronter directement l’homme face à elle, faisant appel à sa fierté pour le pousser à la confronter face à face.

« D’accord. » Dira Amset quand Vittoria dira qu’ils les suivent, néanmoins le naga ne fit pas pour autant mine d’éteindre sa torche. Autant parce qu’il n’était pas très discret au naturel, donc sans doute suivrait-il un peu en arrière, que parce qu’il ne voyait définitivement pas grand-chose sans torche. Et qu’il préférait éviter de continuer à suivre son amie au jugée au risque sinon de se perdre.

La nuit ne lui était vraiment pas profitable contrairement à elle, il n’était pas affaiblit physiquement, mais il ne voyait pas grand-chose et en soit la chose était plutôt handicapante. Quoiqu’il en soit ils suivirent donc les braconniers, le naga se fiant à son alliée vampire qui pour sa part devait être très capable de les pister dans l’obscurité.

Quant à lui, il avait pensé à mettre les deux braconniers d’avant dans la cage magique qu’il portait, pour éviter qu’ils s’enfuient entre temps, mais il se disait qu’il n’allait pas pouvoir y mettre tous les prisonniers. Mais bon, au moins ça réduirait le nombre de ceux qu’ils devraient surveiller activement le temps de les mener aux autorités...

Quoiqu’il en soit ils arrivèrent au campement et Vittoria désira défier leur chef en duel. Le chef d’un camp de braconnier ? Amset se demanda si celui-ci aurait vraiment le profil de quelqu’un qui accepterait un duel, ou même pourrait l’envisager. Après tout, il était probable que ce soit un excellent chasseur ou archer, mais les archers ne faisaient pas forcément de bon duellistes…

En tout cas il devait être dans une tente car ce n’est pas tout de suite que répondit ce dernier, le naga en profita alors courtement pour évaluer qui il y avait dans les environs. Une dizaine de personnes, mais que des braconniers, même pas des brigands… Autant dire, que pour eux affronter des mercenaires même en tel sous nombre était problématique.

« Vous défiez en duel le chef d’une troupe de contrebandiers ? Sérieusement ? » Finit par dire une voix moqueuse qui sortit d’une des tentes, venant d’un homme pas spécialement imposant, de taille moyenne, mais qui semblait plutôt fin et agile. Il regarda Vittoria d’un air amusé, avant d’ajouter avec une dose d’orgueil.

« Vous avez de la chance que je sois un ancien soldat. Je suis un très bon guerrier, mais le nouveau seigneur a décidé qu’il n’avait pas besoin d’autant de soldats que ceux que son père maintenaient, il faut bien vivre et le mercenariat est un métier instable dans un pays pacifiste. » L’autre sortit deux lames de sa ceinture, il était aussi doté d’un arc mais il n’allait sans doute pas l’utiliser dans un duel. Des lames qu’il fit tournoyer un peu dans ses mains, sans doute pour la frime… Puis, les tenant fermement, il dit crânement.

« J’avoue ne pas trop savoir ce que je suis censé faire de vous si je gagne… Je suppose que vous dépouiller serait bien. » Il attendit alors que Vittoria débute le duel, de quel race était-il d’ailleurs ? Il avait l’air humain, mais un quelque chose chez lui donnait l’impression que c’était un hybride elfe aussi, une sorte de grâce naturelle qui était bien rare chez les humains justement.

La vampire découvrit enfin le visage du chef de braconniers. Il est vrai, comme il fut mentionné, que défier un braconnier pouvait être infructueux, mais qui ne tente rien… Quoi qu’il en soit, ce dernier accepta le défi et sorti ses lames pour les faire tournoyer, habité par un certain orgueil. Soit, cela le mettrait sûrement à défaut, la moniale s’avança d’un pas, armée de son bâton.

Ce serait un honneur que de me battre contre un soldat. Je suis désolée de votre situation, il n’y a rien de personnel dans cette incartade.

Elle fit un autre pas de côté, adoptant une posture de défense sans quitter le soldat des yeux.

Cela me semble être un bon compromis, puisque je vous dépouillerai de votre activité, en quelques sortes.

Elle n’en dit pas plus, se concentrant sur le combat. L’individu avait l’air humain sans pour autant l’être, mais la vampire ne se concentra pas davantage sur le sujet pour confronter son adversaire. Elle s’avança alors davantage pour raccourcir la distance et être à portée de combat, jaugeant la personne qu’elle va confronter. Elle ne prit pas plus de raccourcis, profitant de l’allonge de son arme pour asséner un coup en direction de l’épaule gauche de l’humain-elfe dans l’optique de gêner son côté gauche tout en lui infligeant un dégât contondant afin de le déstabiliser. En ajoutant à cela un fluide jeu de jambes pour se décaler vers la droite de la vampire afin d’espérer limiter la riposte de l’elfe, et juger sa réaction.

Il fallait avant tout le provoquer pour générer une réaction de sa part, durant laquelle Vittoria pourra réagir à son tour de manière appropriée et adapter sa stratégie en fonction de son adversaire, juger si ses lames sont plus dangereuses que sa manière de se déplacer, ou si c'est plutôt l'inverse.

Le braconnier et ancien soldat jaugea la vampire du regard, sans savoir sans doute que ça en été une, tout en semblant se tenir prêt à une attaque soudaine, après tout elle semblait plutôt agile et si à deux ils avaient mis un petit groupe en difficulté, même si composé de combattants médiocres, c’est que ça ne devait pas être des faibles.

Et comme il s’y attendait sans doute, ce fut la moniale qui ouvrit le bal avec son bâton de combat, une arme plutôt rapide et équilibrée, ce qui pouvait en effet avoir son intérêt contre un adversaire agile, mais peu protégé comme ce brigand.

Un brigand qui eut visiblement une fulgurance de début de combat, car ce dernier fit un simple pas qui lui permet d’esquiver avec grâce et aisance le coup, puis d’un geste parfaitement fluide et équilibré il lança une attaque que la moniale esquiva bien plus maladroitement qu’elle le désirait, ce qui creuse une longue estafilade dans son flanc.

Une blessure assez sérieuse et qui saignait bien. Ce n’était guère suffisant pour finir ce combat, mais ça soulignait bien soit que l’autre n’était pas à sous estimer, soit qu’il avait beaucoup de chance à revendre…

« Il semblerait que le premier sang soit pour moi. Vous savez, vous pouvez toujours vous rendre, ça vous éviterait des blessures supplémentaires. » Commença même à dire l’ancien soldat d’un ton railleur pour provoquer, alors qu’il reculait de quelques pas et tournait autour d’elle.

Le combat commençait donc mal pour Vittoria, mais ce n’était que le début. Peut-être devrait-elle envisager l’emploi de la magie ou d’autres atouts que les simples coups de bâton ?

Alors qu’elle asséna son coup, la vampire restait stoïque. Elle avait effectué un pas de côté pour esquiver une attaque et gêner au plus son adversaire, elle était confiante. L’échange se déroule rapidement, le coup fut asséné, et le mercenaire riposta en se reculant d’un pas. La moniale en fit de même, l’air d’avoir manqué un détail durant cet échange, comme si sa conscience s’était éteinte l’espace d’un instant. Ce fut un détail qui la ramena brutalement à la réalité ; une entaille au flanc sanguinolente et douloureuse. Elle avait absolument raté son esquive, et le coup l’avait atteinte brutalement.

Il était temps de passer à l’étape supérieure et ne pas se laisser aller. L’homme se la jouait fanfaronne, et se permis de narguer la vampire. Mais elle avait plus d’un tour dans son sac.

Alors qu’il était distrait à narguer la moniale, cette dernière s’avança de pas vifs vers son adversaire pour lui asséner à nouveau un coup de bâton, ajoutant à cela la puissance amoindrie du coup qu’elle eut reçu plus tôt avant de générer plus de puissance dans son attaque est espérer le surprendre comme ça. Elle tenta une attaque du bas vers le haut, changeant sa tactique, en espérant mieux gérer son esquive et surtout déstabiliser le demi elfe.

Elle comptait sur sa régénération surnaturelles et autres enchantements dans ce sens pour s’occuper de sa blessure, et se concentrer sur ses compétences martiales pour contrer l’adversaire. Elle s’était trompée une fois, elle espérait ne pas le faire une seconde. C’est donc en assénant le coup vers le braconnier qu’elle se concentra pour mieux esquiver sa future attaque, travaillant son jeu de jambes pour coller à sa vivacité légendaire, présentant son bâton prête à parer ou attaquer.

Reste à voir ce qu'il en adviendra, la moniale testant encore son adversaire.

Un nouvel échange débuta donc et certes le brigand parlait, mais visiblement celui-ci était tout à fait capable de faire deux choses en même temps car il sut réagir parfaitement quand Vittoria attaque à nouveau. Il fit tout simplement un petit saut en arrière et ainsi le coup le rata de peu, puis il tenta à son tour d’attaquer...

Un coup guère maladroit, mais cette fois-ci Vittoria eut une fulgurance en quelque sorte. Celle-ci dotée de réflexes particulièrement aiguisés évita à merveille le coup, mais manœuvra aussi de manière à déstabiliser son adversaire. Peut-être par un croche pied discret ou un coup d’épaule ? Quoiqu’il en soit, ce dernier ne tomba pas au sol, ne fut pas blessé, mais était déséquilibré pendant un court instant grâce à cette manœuvre. Cela et la mondiale était en parfaite position pour riposter maintenant !

Aucune blessure pour ce nouveau round de combat donc, mais la moniale avait cette fois-ci un avantage dont elle pouvait profiter...

Le deuxième tour entamé par la moniale était vif, et plein de rebondissement. Alors qu’elle s’élança vers l’elfe pour lui asséner un puissant coup de bâton du bas vers le haut, ce dernier esquiva sans mal son attaque avant de contre attaquer. Mais la moniale aussi savait esquiver, et elle était même excellente dans ce domaine. Alors, tandis que l’elfe lança son coup dans sa direction, la moniale eut un réflexe que ses années d’apprentissage au monastère eurent raison de perfectionner ; elle eut un vif mouvement d’esquive, ses pieds glissant presque même sur le sol alors qu’elle décala son buste sur le côté dans le même mouvement. Alors qu’elle fit ceci, elle ne fit qu’accompagner l’impulsion donnée par l’elfe pour l’inciter à poursuivre sa trajectoire, et donc emporter l’elfe droit devant afin de le faire basculer par dessus sa jambe.

Son adversaire ne finit cependant pas au sol, mais c’est après cette fulgurante esquive martiale de la vampire qu’elle se trouvait en position de force, l’elfe debout mais déséquilibré risquait de se retrouver coincé dans ses mouvements, et esquiver la prochaine attaque aurait été des plus difficiles. Mais rien n’était joué d’avance, et c’est donc dans cette situation que la moniale ne se laissa pas gagner par l’orgueil et attaqua sans attendre. A voir si l’elfe arriverait à esquiver ou non, quoi qu’il en soit, elle attaqua.

C’était une attaque rapide, vive, dans cette position où Vittoria avait la main. Alors que le buste de l’elfe était exposé, la moniale prit une brève inspiration, rapide mais suffisante, tout en armant son coup en même pas l’espace d’une milli-seconde pour l’asséner tout aussi directement en plein dans son plexus solaire, le bois du bâton en avant.

Un coup qui avait de quoi impressionner et qui pouvait mettre aisément K.O sans blesser ou incapaciter définitivement la cible, mais qui pouvait, malgré tout, être évité.

Il semblerait que cette fois-ci Vittoria ait de la chance, cela ou bien elle se réveillait enfin. Car son coup atteignit sa cible !

Néanmoins si elle rêvait de voir celle-ci mise hors combat du premier coup, ce ne fut pas du tout le cas, notre homme avait une armure et en plus ne semblait pas faiblard. Et un coup au plexus solaire équivalait grosso modo à un coup porté à un plastron d’armure… Là de cuir. La zone la mieux protégée du corps en somme.

L’homme sentit le coup passé évidemment, mais la blessure qu’il subit n’était guère plus grave que celle qu’avait récoltée Vittoria, par contre le coup était suffisant pour le faire tomber au sol, néanmoins…

Notre homme devait avoir fait le cirque ou bien être une sorte de soldat voltigeur, car il eut le réflexe au moment où il tomba au sol de caler sa main droite au bon endroit et de rouler avec une telle fluidité… Qu’il se releva dans la même mouvement sans laisser une seule occasion de le frapper à terre.

Il eut en vérité même l’occasion de placer dans la mouvement une attaque, que Vittoria esquiva aisément.

Un point partout donc, même si Vittoria continuait un peu à saigner à cause de sa blessure, mais elle avait de la marge.

L’échange était concluant en quelques sortes. Bien que le combat était loin d’être terminé, Vittoria avait réussi à déstabiliser son adversaire d’un coup sur le plastron. Cependant, bien qu’il semblait perdre l’équilibre, il s’en débrouilla étrangement bien, effectuant une acrobatie des plus souples tout en envoyant sa lame en l’air, que la vampire esquiva en un réflexe. Une contre attaque surprenante et qui démontrait d’une certaine maîtrise de l’elfe concernant le combat. Impressionnant, mais il fallait revenir au présent.

Les deux se retrouvaient donc face à face, un coup porté chez l’un et chez l’autre, prêts à attaquer. Vittoria revit sa position de combat, ajustant la hauteur de sa main sur son bâton, tout en replaçant son pied un peu plus en arrière, prête à bondir. Elle observa durant de courtes secondes muettes son adversaire, se demandant bien comment les choses allaient se dérouler. Elle adopta une position haute dans sa pré-parade, peut-être pour induire l’elfe à certaines actions. Elle resta ainsi en position haute, esquissant quelques pas pour ne pas rester statique, attaquant avant que l’adversaire ne puisse le faire.

Alors, ainsi bâton brandit en position haute, elle ramena subitement ses mains sur le même espace, écartées d’une vingtaine de centimètres, pour élancer son bâton dans le même mouvement, d’une attaque en cloche et de biais, cherchant à heurter juste entre le cou et l’épaule gauche de son adversaire avec la puissance de l’inertie engendrée par l’attaque. Un coup digne des plus grands bourrins des armes lourdes, à laquelle Vittoria profita de l’allonge de son arme pour diminuer les chances de se faire toucher en se mettant ainsi à découvert.

Reste à voir comment cela se passera concernant l’elfe, quoi qu’il en soit la moniale usera, par précaution, d’un enchantement de son vêtement lui permettant de devenir immatérielle l’espace d’un instant.

Spoiler:

L’hybride décida de repasser à l’attaque immédiatement comme la moniale lui laissa un peu de temps pour cela, mais cette fois-ci il rata son coup que cette dernière esquiva sans trop de mal, même si cette fois-ci elle n’arrivera pas à rajouter de petite pirouette par dessus qui aurait approfondit son avantage ?

Affronter un vampire de nuit n’était sans doute pas avantageux pour le bandit même s’il se débrouillait bien, de jour il aurait peut-être eut plus ses chances en dehors du début de combat assez éclatant. Tel était en tout cas souvent le cas quand on combattait les morts vivants de cette nature. Enfin, sauf quand on était un combattant se souciant peu de ce genre de choses comme un mage de ténèbres par exemple…

Et ce fut au tour de Vittoria d’attaquer, et sa prochaine attaque fut sans doute portée avec une astuce rare car elle atteignit son adversaire de façon très habile et cette fois-ci jeta ce dernier au sol avec un certain fracas. Un adversaire qui cette fois-ci n’arriva pas à faire de pirouette pour se relever, sans doute car le coup l’avait au passage un peu étourdit.

Un adversaire qui fit un geste de la main pour dire à la vampire de cesser. Avant de conclure en se relevant et en rengainant ses armes.

« Soit vous avez gagnés, mais je vous prierai de laisser mes hommes partir. C’est moi qui menait ces opérations. Pouvez vous m’accorder cela ? Je suppose que le chef suffira pour remplir votre contrat. » Conclura alors l’ancien soldat, visiblement il était au moins soucieux de cela. « Ils auraient du mal à reconstruire leur vie s’ils finissent en prison, moi je peux toujours me débrouiller. Ils voulaient juste gagner mieux leur vie qu’en cultivant simplement des rizières, et il vaut mieux chasser des animaux que des gens vous en conviendrez.... » Conclura t-il en explication simple. Après tout en Orzian on était loin du stade ou beaucoup de monde penserait que les animaux étaient les égaux des êtres pensants, donc une telle opinion paraissait tout à fait commune.

Alors que la moniale lui en laissa le temps, son adversaire attaqua. Il se débrouillait bien et faisait montre d’habilité dans le maniement de ses armes, mais Vittoria se débrouilla tout aussi bien. Esquivant correctement son attaque, elle riposta d’un coup de bâton bien placé et suffisamment puissant pour projeter son adversaire. Il était au sol, et la vampire s’approcha au cas où la bataille n’était pas finie.

Mais son adversaire leva la main en signe de rédemption, annonçant qu’il en avait assez. La moniale resta en position de défense, à distance raisonnable de l’homme. Elle l’observa quelques secondes avant de finalement baisser sa garde et placer sa main sur son flanc, à sa blessure, la douleur se faisant ressentir. Mais elle prit une inspiration et répondit d’un ton calme.

Je suis venue vous retrouver car il y a une activité de braconnage dans la région qui dérangent les autorités. Certes ils cherchent les coupables, et sont intéressés par une livraison, mais de toute évidence, ce n’est pas qu’une ou deux personnes qui sont derrière ceci.

Elle marqua une pause, observant les hommes alentours, avant de revenir au chef.

Je suis d’accord sur le fait que la prison ne leur serait pas profitable. Et je pense qu’ils seront satisfaits quand ils remarqueront que leurs bêtes ne sont plus chassées. Je comprend que chacun d’entre vous ait une famille, et je ne vous embarquerait pas. Allez vous en si vous le souhaitez, je ne vous retient pas. Et gare à vous si vous recommencez, vous ne tomberez peut-être pas sur aussi clément que moi.

Un autre temps durant lequel elle laissa partir les braconniers qui le souhaitaient, revenant au chef et aux quelques autres.

Vous êtes un bon combattant, je dois dire que je suis impressionnée. Et vous avez mentionné un passé militaire, ce qui apporte quelque chose de remarquable et de respectueux. De plus, vous ne chassez pas les gens et préférez vous rabattre sur ce genre d’activité. Quoi qu’il en soit, j’ai une proposition à vous faire. Je suis en possession d’une ruine, un ancien monastère. J’ai le projet de le reconstruire et d’y recueillir les âmes perdues en quête de sens dans leur vie. Rien de très religieux en soi, seulement former les orphelins à vivre en communauté et à savoir se battre. C’est là que vous m’intéressez, et que vous pourriez l’être. Accepteriez vous de m’aider à reconstruire ce bâtiment et former les futurs résidents, perpétuer votre expertise ?

Elle laissa le temps à l’elfe de réfléchir avant de se tourner vers les braconniers étant restés.

Je recherche aussi de la main d’oeuvre. Je ne pourrais pas vous proposer rémunération, si ce n’est asile et nourriture, lorsque les jardins seront fonctionnels et les chambres reconstruites.

Le combat dura un petit temps, mais fut finalement couronné de succès pour Vittoria qui vit son adversaire abandonner la lutte avant de finir recouvert de bleus ou assommés, chose peut-être meilleure pour lui car il serait dur de négocier en étant inconscient. Par contre, Amset s’il n’était pas naga aurait sans doute froncé les sourcils concernant ce qu’il venait de se passer.

Relâcher les petits braconniers ? Certes, il déposa lui-même sa cage magique qu’il ouvrit pour faire sortir les prisonniers qu’ils avaient récupérés plus tôt. Néanmoins, ne pas livrer le chef aux autorités ? En Eïlynster proposer à la place à l’autre d’aider à reconstruire le monastère et ne pas s’assurer au moins de cela, aurait été vu comme du laxisme.

Mais bon, on était en Ikhyld ici supposa t-il, ils avaient une certaine conception de la paix sociale et de comment les choses devaient êtres réglées.

Surtout que certes si ça n’était pas lui le principal responsable, il dotait que ce soit une grande mafia bien organisée, mais soit. Il allait accepter que les choses se fassent ainsi, au pire il n’avait pas vraiment besoin d’argent. Il espérait juste que le compassion de son amie ne soit pas de la naïveté.

« Je doute que les autorités nous donnent la moindre pièce sans preuve mon amie, si j’étais à leur place j’en conclurais que les braconniers ont préférés arrêter leur activité pour éviter les ennuis ou juste se faire discret un temps. Quoiqu’il en soit, j’espère que notre homme n’est pas connu des autorités, car même s’il accepte d’arrêter cette vie, si jamais c’est le cas vous risquez d’avoir des ennuis à l’héberger. » Il préféra tout de même aborder ce sujet car en effet ça pourrait poser problème.

« Non, non je suis pas connu des autorités, enfin à part pour quelques bagarres quand j’avais trop bu, mais vous savez, les soldats… Enfin quoiqu’il en soit il n’y aura pas de problème de ce côté, quant à accepter votre offre. » L’homme sembla vraiment indécis, n’avait-il pas mentionné peu avant qu’il avait cherché à améliorer son mode de vie ? Il devait se demander en quoi ceci l’améliorerait. Le sien, ou celui de ceux étant restés à ses côtés.

« Je vais être sincère, si jamais je n’accepte pas votre offre, je partirais sans doute à l’étranger, les duchés, pour gagner ma vie comme mercenaire, sans doute que des marchands me payeraient pour leur protection. Dans ce cas vous pourrez sans doute me recontacter, mais sinon… Je me demande, en quoi cela améliore mon quotidien ? L’idée évidemment d’apprendre des choses aux autres me plaît bien, mais si je suis devenu braconnier c’est pour mieux vivre, ne pas avoir de salaire peut être problématique pour ça. Pour moi, et les autres. » Une question qui se posait bien entendu.

J’imagine que l’on trouvera un compromis qui nous conviendra. Premièrement, j’aimerai savoir si c’est bien vous qui dirigez ces activités de braconnerie, ou si vous avez un supérieur. Si quelqu’un d’autre est au dessus de vous, cela nous faciliterai les choses.

Elle laissa un temps, pensive. Il y avait pour le moment un manque d’informations et les décisions qui en découlent sont nombreuses. Il fallait déblayer tout ça. Entre le chef qui avait la possibilité de filer, le besoin de la moniale d’avoir un coup de main dans son projet et les intérêts de remplir la mission qui lui a été confiée. Elle était prête à faire quelques entorses, mais il fallait peser le pour et le contre et prendre la bonne décision.

Concernant le combattant, elle n’avait pas vraiment de quoi proposer un salaire fixe et un meilleur niveau de vie. Elle n’ayant pas besoin d’argent… Si ce n’est pour son nouveau projet de reconstruction, elle n’avait pas grand chose.

Je vais être honnête, je n’ai guère de revenus qui me permettraient d’assurer une meilleure vie comme vous le recherchez. A moins que vivre dans une micro communauté cultivant sa terre et étant autosuffisant en eau, nourriture et abri ne vous suffise, je ne pense pas que vous souhaiteriez poursuivre avec moi.

Elle avisa le guerrier un temps supplémentaire, l’air songeuse. Elle garda son bâton en main, avisant son coéquipier avant de revenir vers le chef.

Bien, quoi qu’il en soit, il y a un compromis à faire. A moins que vous ayez quelqu’un de supérieur qui pourrait porter le chapeau, ou une preuve flagrante, ce dont je doute, je vais devoir vous embarquer. J’imagine que votre peine ne sera pas bien grande, étant donné que votre activité cessera. Après vous pourrez vivre votre nouvelle vie aux Duchés, ce que je trouve plus adapté pour des gens de votre trempe.

« Supérieur ? Il n’y a pas vraiment de supérieur, mais plutôt un réseau qui débouche sur une personne vendant les « produits » si vous voyez ce que je veux dire, un receleur quoi. En effet il y a quelqu’un du genre qui achète les fruits de la chasse de plusieurs troupes comme la mienne, je peux vous dire où le trouver. » Dit le braconnier.

Ce qui était en soit une sorte de chef oui, même si pas vraiment. Disons que si on éliminait la personne s’occupant d’acheter et revendre les animaux exotiques, ça mettrait un coup à ce genre d’opérations, car ces bêtes avaient besoins d’êtres acheminées à l’étranger pour êtres vendus, elles ou leur carcasse. Autant dire que ce n’était pas une troupe d’anciens paysans ou trappeurs composés de mercenaires qui pouvaient à eux seuls, établir une telle logistique.

« En effet, j’aspire à la vie de la classe moyenne, quelque chose du genre, c’est le genre de vie à laquelle on peut aspirer en étant soldat, mais la discipline et les devoirs à assurer en parallèle sont contraignants. » Ajouta sinon l’homme au sujet de ce qu’il désirait avant de reprendre en reculant d’un pas.

« Débusquez le receleur et confiez le aux autorités, vous mettrez fin au trafic, du moins celui-ci et vous serez payer pour. En plus, en dehors de quelques gardes du corps, il n’est pas si protégé que ça. Quant à moi ? Si vous mettez la main sur lui, vous n’avez pas besoin de moi, mais… Je peux toujours vous arranger un rendez-vous avec lui si vous y tenez. Enfin, m’arranger un rendez-vous pendant que vous me suivrez. » Là était la nuance. Puis les autres réagirent après une concertation, enfin l’un d’entre-eux dit. « On est plutôt d’accord avec votre proposition pour notre part, mais on a plus d’outils pour la ferme. »

Finalement, le déroulé de la conversation se faisait sans trop de soucis de compréhension, et Vittoria obtint une nouvelle piste dans sa quête, en correspondance avec le compromis de recruter des travailleurs et laisser le soldat s’en aller. Après tout, elle a bien fait de demander, ainsi elle ferait honneur à sa réputation et aurait la satisfaction d’être allée au bout de sa mission. Trouver celui qui a besoin de ces produits est un peu le moyen d’arrêter le commerce de ces produits… Et puis l’amener en Ikhyld sera plus convainquant que revenir bredouille ou ramener un pauvre braconnier solitaire. Non, pour sûr, Vittoria n’irait pas se contenter de ce peu, et la piste de la potentielle personne à la tête de tout cela et qui pourrait tout arrêter était intéressante.

Evidemment, l’on pourrait douter de la loyauté du demi elfe, et que même s’il avait l’apparence et le passé de quelqu’un de droit et honnête -quand il le faut- qui se proposait de diriger la vampire vers son chef, Vittoria se laissa à le croire et lui laisser cette confiance de ne pas les attirer dans un piège. Après tout, elle ne connaît pas la relation qu’a cet elfe avec son chef, mais elle a tendance à penser aussi que sa droiture de soldat et son envie de vivre libre la guideront jusqu’à ce chef sans compromettre les plans. Elle était un moyen pour le soldat de se défiler jusqu’aux Duchés, alors il n’y avait pas de raisons qu’il soit ainsi belliqueux.

Elle acquiesça aux dires de ses interlocuteurs, plantant son regard dans celui de l’elfe avant de répondre en toute tranquilité.

Bien, merci de ces informations. Je pense que ce serait une bonne chose que d’organiser ce genre de rendez vous, mon ami et moi sommes parés pour cette éventualité, qu’il y ait gardes ou pas. Je pense que j’aurais le temps de me remettre de cette blessure, au passage. Lorsque nous y serons, vous n’avez aucune obligation de participer, je le comprend, mais souhaitez vous la certitude que ce malfrat ait été capturé ? Autrement, pour ne pas en louper l’occasion, je vous souhaiterai une bonne continuation dans votre vie de classe moyenne, et peut-être qu’un jour nous nous reverrons. Enfin, sur ce, j’imagine que nous pouvons attendre une réponse de la part de ce commanditaire pour votre rendez vous.

Concernant les paysans, elle se tourna vers eux tranquillement.

J’ai quelques outils, la majorité sont vieux. Mais je m’assurerait que vous n’en manquerez pas, que ce soit en en fabriquant ou en en achetant. En tout cas… Je vous ferez visiter le lieu lorsque vous serez tous ensemble. Retrouvez moi dans la ville voisine, je dirais le soir, dans deux jours. J’imagine que notre rendez vous saura s’adapter à cet impératif que j’ai, si l’horaire de ce rendez vous vous convient ?

Le demi elfe sembla réfléchir, avant de glisser calmement. « Je n’ai pas spécialement envie de savoir s’il est enfermé ou non, je n’ai rien contre cet homme, même s’il ne m’est pas sympathique, il n’a rien fait non plus pour attirer mon inimité. De toute façon, j’irais dans les Duchés du Sud pour gagner ma vie, je doute que là bas les hommes comme lui soient rares, ce sont les duchés après tout. » De ce qu’il disait on pouvait comprendre qu’il y avait déjà été. Mais, il n’avait pas tort, après tout ce n’était pas une terre connu pour l’honnêteté de ses habitants. D’ailleurs, le futur mercenaire reprit calmement.

« J’irai organisez le rendez-vous dans la cité de jade, auriez vous un endroit où vous retrouver pour vous prévenir de l’heure et du lieu de rendez-vous ? Je pense partir du pays juste après. » Autant aller à l’essentiel, il avait sans doute envie d’en finir et de passer à une autre vie.

Serait-il triste de quitter Ikhyld ? Sans doute, le pays avait beaucoup de qualité et une grande stabilité, mais il est vrai que pour lui une ascension sociale devait être plus compliquée, vu qu’il n’avait rien d’exceptionnel.

Quoiqu’il en soit concernant les paysans, ils finirent par dire, par rapport aux paroles de la moniale qui était en bonne voie pour les recruter.

« Euh oui, on sera là, mais dîtes moi, que se passera t-il quand vous aurez finis de rebâtir votre bâtiment ? Vous avez des projets pour les alentours ou pour des gens comme nous ? On ne risque pas de devenir moines, mais je suppose que les terres proches du monastère vous appartiendront ? » Bon, peut-être sous entendaient-ils qu’ils pourraient redevenir paysan, mais peut-être avec un seigneur un peu moins radin au dessus d’eux ou alors de nouvelles opportunités.

Bien, je vais m’occuper de lui dans ce cas, le livrer aux autorités et honorer mon contrat. Je vous souhaite que votre vie dans les Duchés du Sud soit meilleure. Quant au lieu de rendez vous, retrouvons nous dans la cité de Jade, je vous attendrais avec mon compagnon à la taverne bleue, “Le petit invocateur”, je vous y attendrai à une table, normalement il ne devrait pas y avoir d’oreilles indiscrètes, et puis, vous ne vous attarderez pas suffisamment pour avoir trop de problèmes, j’imagine. Et si jamais vous en avez, vous saurez vous débrouiller. Que ce soit pour le gérer vous même, ou demander de l’aide.

Elle n’avait qu’une parole, et s’était engagée à laisser le brave soldat refaire sa vie aux Duchés, tant qu’il était à portée de main, elle était prête à maintenir son engagement, son paiement étant la capture du chef de l’organisation. Elle était peut-être inconsciente, mais savoir que le soldat risquait ses plans pour lui avoir fourni une information la rendait concernée. Quoi qu’il en soit, il était sûrement capable d’assumer sa responsabilité si ça ne se passait pas comme prévu, sinon elle pourrait planifier de l’aider s’il viendrait à le lui demander, à voir.

Elle se tourna ensuite vers ses futurs travailleurs, acquiesçant légèrement.

Lorsque les travaux principaux seront terminés, il y aura des cultures à entretenir, en effet. Il faudra sûrement commencer par ça, d’ailleurs, afin de vite devenir autonome en nourriture. Ne vous inquiétez pas, j’ai besoin de travailleurs, et j’ai du travail à proposer. Il faudra que je règle quelques détails administratifs pour revendiquer mes terres et ainsi pouvoir les cultiver, mais je vous assure que je trouverai un moyen de vous employer à juste valeur.

Sur ces mots, elle conclua donc l'échange et se prépara à rejoindre l'auberge avec son ami, passant sûrement du temps avec en attendant l'heure du rendez vous.

Sur ce ils se séparèrent donc du groupe des futurs ex braconniers, des travailleurs qui ne concernaient pas trop Amset, qui seraient à gérer par Vittoria quand ils en auraient finit avec cette histoire. Et leur en quelque sorte « informateur » qui proposait de les aider ? Au fond le naga préférait cela au fait de simplement le laisser partir, au moins ils pourraient bien faire les choses. Certes ça restait probablement un peu plus miséricordieux que ce qu’il aurait fait, mais c’était très acceptable.

Ils attendirent donc d’une façon ou d’une autre, sans doute en profitant un peu de la ville, le rendez-vous, qui eut lieu comme dit dans l’auberge. Amset et Vittoria qui étaient assis autour d’une table. Plus précisément Vittoria sur une chaise et Amset sur sa propre queue enroulée, virent donc leur informateur arriver. Celui-ci s’assit à leur table... Puis s'exprima.

« J’ai pu avoir un rendez-vous pour cette nuit, sur les quais, il y a quelques bâtiments désaffectés des fois employés pour ce genre de réunion. Je peux vous indiquer où cela se trouve sur la carte de la cité, vous serez plus d’avis de vous y installer le temps d’attendre son arrivée ou de débarquer au cours du rendez-vous ? » Sans doute que les deux approches avaient leur avantage et inconvénient, même si la première nécessiterait de savoir ce cacher, ce qui serait probablement plus compliqué pour Amset. Sur ce l’informateur ajouta.

« D’habitude il est accompagné de deux gardes du corps, des brutes pas très vaillantes, mais suffisantes au vu du fait qu’il ne traite qu’avec des braconniers et pas des vrais criminels. Ce ne sera pas bien dur de les avoir, je vous fais confiance pour cela. » En somme ce serait facile, s’ils arrivaient à mettre la main sur l’autre évidement.

La journée s’était plutôt bien passée avec tout ça, Vittoria ayant pris du temps pour reprendre pied avec la vie en ville avant de finalement rejoindre le point de rendez-vous pour attendre son informateur. Elle était plutôt sereine quant à la situation, jetant un œil à son partenaire de temps en temps comme pour jauger son état présent. Elle releva son regard neutre sur l’homme avant de finalement se redresser dans sa chaise pour mieux l’écouter.

Il avait réussi à obtenir un rendez-vous avec leur cible et leur avait bien préparé le travail en somme, une bonne chose pour Vittoria de la part de cet ex-soldat. Elle acquiesça donc à ces paroles avant de répondre à son tour.

Bien, un rendez vous la nuit dans un bâtiment désaffecté. Mhh… Je pense me rendre sur les lieux du rendez-vous avant leur arrivée, ce qui est mieux pour jauger le terrain et se préparer. On fera ça plutôt en fin de soirée, une heure avant le rendez-vous je pense. Histoire de ne pas éveiller trop de soupçons… Si vous voulez éviter un problème de vengeance, si vous voulez, on peut leur faire croire qu’on vous a capturé avant eux, qu’en pensez vous ?

Quoi qu’il en soit, après cela, la moniale souhaitera partir à la tombée de la nuit pour rejoindre ledit bâtiment et y faire une reconnaissance. Elle examinera en détail les issues possibles, la potentielle entrée de l’individu, pour ne laisser la possibilité que d’une entrée et sortie. L’objectif étant de pouvoir les empêcher de fuir et les prendre au piège.

Quant à l’embuscade, elle et son ami trouveront un coin sombre près de l’entrée, à laquelle la moniale usera d’un sort pour s’envelopper de ténèbres, se plaçant devant le Naga pour l’aider à se camoufler à son tour.

Spoiler:

Amset se portait bien, comme toujours, même si naga qu’il était il n’était pas vraiment du genre à afficher souvent ses ressentis profonds, du moins pas de manière très visible. Tels étaient les nagas après tout, un peuple légèrement secret et plutôt difficile à évaluer par les sangs chauds. Néanmoins, ça ne l’empêchait pas évidemment de montrer qu’il était de bonne humeur par son attitude pour mettre à l’aise justement. Juste qu'il le faisait exprès dans ce cas.

Après tout il était loin de ne fréquenter que des nagas, que ce soit au pays, ou au cours de ses voyages en tant qu’informateur. Quoiqu’il en soit, lors de leur discussion avec leur nouvel allié, son amie opta donc pour le fait de se dissimuler dans l’entrepôt et surprendre leur proie. Le naga hocha la tête pour confirmer que ça lui allait, quant à l’ancien braconnier, il dit.

« Non, non, je m’en fiche. De toute façon si je vais dans les duchés, je ne serais pas à ce genre de chose près. De toute façon je doute qu’il me retrouve s’il avait vraiment cette idée en tête. » Oui, après tous les duchés étaient de bon territoires pour disparaître étant donné que le contrôle au frontière y était inexistant, de même que les politiques de recensement de la population.

Quoiqu’il en soit, l’entrepôt lorsqu’ils allèrent le visiter, n’était en effet doté que d’une seule entrée et sortie. Un assez grand entrepôt où on devait stocker toutes sortes de marchandises à l’époque, mais qui aujourd’hui contenait surtout des caisses vides, des bâches et quelques outils dispersés au sol. Un endroit presque en ruine en somme, sans doute ne le resterait-il pas éternellement.

Un endroit où ils se cachèrent tant bien que mal, sans doute aidé de quelques caisses qui traînaient, puis l’heure du rendez-vous arriva… Et en effet leur homme entra, accompagné de quelques gaillards assez solides, mais qui avaient l’air plus de brutes que de vrais guerriers.

Un homme qui commença à regarda les alentours une fois entré et appela leur informateur, ce avant de pester au bout d’un moment qu’il devait être en retard… Peut-être était ce le bon moment pour agir ?