Si le Palais de Jade était évidemment la résidence la plus connue de l'Impératrice-Phénix d'Ikhyld sur le continent occidental – du moins celui qui l'était du point de vue ikhyldien – ce n'était évidemment pas la seule, entre les quelques demeures privées qui parsemaient la province et les différentes parties du domaine impériale qui se trouvaient à travers celle-ci. Parmi ces dernières se trouvait, un peu au nord de la Cité de Jade, assez loin pour s'éloigner des turpitudes de la cour sans pour autant se couper un retour rapide si nécessaire, avait été aménagé très tôt après la conquête un exquis pavillon de taille assez réduite, conçu avant tout pour le confort et une certaine intimité. Entouré d'un large bois de cerisiers, et au-delà d'une plaine réservée à l'élevage de chevaux pour les haras impériaux, le lieu n'était pas vraiment secret mais plutôt discret, reculé, un lieu où la personne ayant précédé Saeki sur le Trône de Jade avait cherché une certaine paix. La Demi-Dragonne avait moins souvent besoin de ce genre de ressourcement, mais elle avait malgré tout conservé le pavillon pour ces moments où il lui était nécessaire, et également pour ceux où, pour une raison ou une autre, elle voulait être un peu tranquille, dans un cadre agréable.

En l'occurrence, elle y avait pris quelques jours de vacances, avec un invité tout particulier. Certes, théoriquement, les cerisiers du domaine n'auraient dû fleurir que dans quelques semaines, mais ceux qui s'en occupaient avaient à leur service la touche de magie nécessaire pour avancer – et d'ailleurs également prolonger – leur période de floraison, sans évidemment faire de mal aux plantes, offrant un cadre enchanteur dans le pavillon où n'étaient présents que quelques discrets serviteurs et quelques gardes veillant à l'extérieur, tout aussi discrets d'ailleurs. En cette fin d'après midi, l'Impératrice-Phénix profitait de la douce chaleur d'un soleil s'abaissant lentement vers l'horizon, mais promettant encore plusieurs heures de chaleur et de douceur, alanguie sur une couche sise sur une petite terrasse exposée à l'ouest, dont les coussins et les couvertures de soie fine avaient été recouvert de doux pétales roses à l'odeur printanière sans que la Demi-Dragonne y trouve rien à redire, au contraire, aimait autant la douceur de celle-ci sur son corps que leur agréable odeur.

Elle ne se trouvait pas seule sur cette couche, mais en compagnie de son invitée, venant de terminée avec lui l'une de ces agréables activités avec lesquelles ils égayaient leurs rencontres, et pour lesquelles le puissant Dragon de givre prenait une apparence plus proche de celle des Atamas bipèdes, généralement celle d'un hybride du même genre que la belle Arcane de feu elle-même, quoiqu'en conservant les écailles blanches, qui venaient alors se frotter aux écailles dorées de la magicienne invocatrice. Laissant son amant reprendre son souffle, l'Impératrice-Phénix s'était doucement redressée, laissant la soie rouge de leur couverture glisser sur sa peau pâle en soulignant les courbes harmonieuses de sa silhouette, pour leur verser un vin fin aux teintes légèrement bleutés, dans de gracieux verts argentés décorés à leur base de quelques pierres précieuses... elle-même ne recherchait pas à tout prix ce genre de luxe affiché, mais elle savait que cela plaisait à son beau Dragon, et ce n'était pas comme si elle n'avait pas la vaisselle adaptée.

Revenant doucement vers lui, elle lui tendit un verre avec un sourire dont la douce beauté aurait pu suffire à briser bien des cœurs, avant de revenir se blottir doucement contre lui en buvant elle-même une gorgée de vin, savourant doucement le goût du breuvage qui lui avait été offert par le Fléau-de-Givre lors de son arrivée.

« Hmmm délicieux, comme toujours... tu as toujours un goût sûr pour apporter les vins les plus doux. Je suppose que c'est un des avantages à fréquenter un Duchéen. »

Souriant malicieusement, la jeune femme baissa doucement son verre, en laissant sa main libre courir sur le torse de son amant. Elle avait un petit air songeur au fond de son si beau regard, et Ausilio, qui la connaissait bien, pouvait sans doute deviner que, tout en profitant de ce moment, elle réfléchissait à quelque chose qui lui semblait important.

« Dis-moi, apprécies-tu toujours ces moments entre nous autant que moi, mon beau dragon de givre ? Ou bien te lasserais-tu de passer tant de temps en ma compagnie ? »

La question était posée avec malice, et non sans un petit sourire légèrement provocateur, mais d'un autre côté, on pouvait sentir, pour qui la connaissait assez bien, une légère note de sérieux au fond de la voix de Saeki, comme si, derrière la malice, la réponse pouvait tout de même avoir son importance...

Bien entendu, il n'y avait pas que ces moments de tendresses – ou de fougue, en fonction de leurs humeurs – qui faisait que Saeki appréciait la compagnie d'Ausilio... si cela avait été le cas, nul doute que quelqu'un dans sa position aurait sans nul doute pu trouver moult autres solutions, et de fait elle le faisait également à l'occasion, n'étant guère du genre à vivre recluse comme une moniale, de toute façon. Mais il y avait plus que cela chez le puissant dragon de givre – même si cela n'empêchait pas, évidemment, cet aspect-là d'être en lui-même des plus plaisants – il y avait chez lui un mélange complexe, tenant de son caractère, de sa façon d'être, ou encore de la manière qu'il avait de la regarder, et ce quelque soit la forme qu'il avait choisie à ce moment là. Elle pouvait se plaire à discuter, à savourer ensemble du vin fin, à parler politique ou même à l'affronter dans de complexes jeux de stratégie, où il était capable de la suivre, ce qui n'était pas donné à tout le monde.

En sommes, bien qu'elle soit l'Impératrice-Phénix d'Ikhyld, et qu'en soit elle n'ait pas d'égal au sens strict, elle se sentait avec Ausilio comme avec un égal, pourtant, un égal à la compagnie plus que plaisante, ainsi qu'un puissant mage, ce qui aux yeux de Saeki n'était pas sans prix non plus. Elle songeait à tout cela tout en écoutant sa réponse, un doux sourire venant étirer ses fines lèvres devant ce compliment qui pouvait paraître lyrique, mais qui, aux oreilles de la belle Demi-Dragonne, n'en semblait pas moins sincère, surtout renforcé par sa dernière précision. Elle vint doucement poser ses lèvres sur celle du duchéen, en un baiser à la fois doux et tendre, avant se s'écarter doucement de celles-ci pour venir boire une nouvelle, quoique légère, gorgée de vin.

« Que voilà de flatteuses paroles, et douces à mon cœur, même si je ne sais si je devrais croire un dragon à la langue de miel tel que toi quand il me dit de si jolies choses... »

Elle avait rajouté cette dernière remarque avec un sourire malicieux, et un nouveau baiser déposé en douceur sur ses lèvres, mais son visage se refit un peu plus sérieux ensuite, et son beau regard, songeur, comme un ciel d'été voilé non par quelque noir orage mais plus par de légers nuages pensifs, ne se laissant visiblement guère distraire facilement, ce qui en soit lui ressemblait assez. Elle se blottit en douceur dans les bras puissants de son amant, qui n'avaient certes rien à voir avec la puissance physique de sa forme véritable, mais qui ne la faisaient pas moins paraître presque fragile et vulnérable, elle qui ne brillait guère par la solidité ou la force physique, une vulnérabilité que bien peu de gens avaient pu voir dans sa vie, et surtout au cours des derniers siècles écoulés...

« Tu sais je me sens... à l'abri, entre tes bras. C'est plutôt agréable... sans doute parce que je sais qu'un terrible général draconique est prêt à rugir pour me protéger. »

La damoiselle sourit à nouveau malicieusement, même si son regard restait doucement songeur. Visiblement, elle était en train de soupeser divers éléments, en dépit du côté doux, presque léger de leur conversation. Finalement, après être restée silencieuse un moment, elle se redressa doucement en déposant son verre sur la table basse à côté du lit, laissant ses mains glisser sur le torse de l'hybride dont son amant avant prit la forme, alors que ses yeux se plongeaient dans ceux du duchéen aux écailles d'or blanc.

« Puisque tu m'assures que tu m'aimeras pour des milliers d'années, que dirais-tu d'officialiser notre amour, mon beau dragon de givre ? Accepterais-tu de devenir mon compagnon, et de fonder une famille avec moi, mon Ausilio ? »

Une bonne souveraine se devait de savoir être imprévisible, et l'on pouvait dire que de bien des manières Saeki savait en effet l'être, même si pas forcément par pure volonté politique – et évidemment encore bien moins aujourd'hui, alors qu'elle se trouvait dans un cadre purement privé – mais aussi parce qu'elle avait une façon bien à elle de traiter les informations, s'appuyant sur une myriades de détails pour prendre les décisions qui lui semblaient les meilleures. C'était l'une des choses qui faisaient d'elle une bonne meneuse et dirigeante – d'autant que d'aucuns avaient trop vite tendance à oublier que derrière sa beauté, son pouvoir et sa terrible puissance magique se cachait, peut-être avant tout, un esprit particulièrement brillant et agile, qui, plus que tout le reste peut-être, avait façonné la femme qu'elle était, tant sur le plan politique que personnelle – mais cela s'appliquait aussi à des questions plus privées, quoique d'aucuns auraient aussi pu soutenir qu'avec quelqu'un comme elle, tout était toujours quelque peu politique...

Quoiqu'il en soit, elle avait donc surpris Ausilio, alors que, en ce doux moment, au sein de cet écrin de beauté qu'était cette résidence impériale, elle avait finalement agencé de nombreux éléments pour prendre cette décision, qui se cristallisait en une question. Évidemment, elle ne s'attendait pas à un possible refus – elle n'était pas le genre de femme à attendre un refus dans ce genre de domaine, de manière générale, mais dans ce cas précis elle n'aurait sans doute pas demandé si elle avait pu avoir le moindre doute – et la réaction lyrique du Dragon sous sa forme transformée la fit doucement sourire, avant qu'elle ne se penche en réponse pour l'embrasser tendrement et sensuellement à la fois pour sceller son acceptation, avant de sourire à nouveau devant la précision que tint à apporter son beau mercenaire aux écailles de neige.

« Mon ombre est sans doute vaste, mais pas de nature à voiler un grand Général draconique... du reste, je n'aurais pas choisi un homme qui aurait pu se contenter de s'y blottir, je pense que tu t'en doutes... »

Souriant doucement, elle caressa son visage en l'embrassant à nouveau, comme pour confirmer, par ces gestes de tendresse et d'affection, le lien qu'elle venait d'officialiser, du moins dans leur intimité, avec Ausilio, et sans doute aussi tout simplement parce que la chose lui plaisait. Après tout, là non plus, elle n'aurait guère eut de raison d'épouser quelqu'un dont elle n'aurait pas apprécié les baisers...

« Je suis heureuse en tous cas d'avoir pu te faire réaliser un de tes rêves, mon beau dragon de givre... après tout, une femme est toujours heureuse de faire le bonheur de celui qu'elle aime, fufu... Et je m'assurerai que tu sois affreusement heureux à mes côtés, cela va de soit... »

Il y avait une petite pointe de malice dans la voix de Saeki, le genre qu'elle ne se permettait guère, généralement, qu'avec ses proches, justement. Du reste, si elle n'était sans doute plus la plus vaniteuse des femmes, elle n'en était pas moins certaine d'avoir tout ce qu'il fallait, sur tous les plans, pour faire le bonheur de l'homme qu'elle avait choisi dans sa vie, en effet...

« Hmmm... reste à réfléchir si tu veux devenir officiellement mon époux avec un mariage, grand ou petit, ou si tu préfères que nous gardions cette union plus... informelle. Je ne voudrais pas projeter trop d'ombres sur toi, après tout, fufu... »

L'Impératrice-Phénix rebondissait malicieusement sur les propos tenus plus tôt par Ausilio, quant au fait de vivre dans son ombre... il la connaissait assez pour savoir, à la façon dont elle en parlait, qu'un mariage ne lui déplairait pas, mais elle semblait lui laisser la décision, sachant qu'évidemment ce serait sur sa vie à lui qu'une officialisation formelle de leur relation aurait sans doute des conséquences.

« Par contre... tu réalises j'espère que cette union impliquera forcément des enfants ? J'espère que tu es prêt à créé la vie en ma compagnie, mon Ausilio... »

Cela pouvait sembler évident dans la notion de fonder une famille, et elle ne pensait pas que ce serait une surprise pour le Duchéen, mais, passant doucement une main sur son ventre en disant cela, Saeki préférait clarifier ce point essentiel à l'aurore de leur relation...

Saeki sourit doucement aux propos de son amant, amusée par sa façon de répondre en mêlant malice et affection. Ces petits jeux d'esprits auxquels ils se livraient ainsi dans l'intimité avaient sans aucun doute fait partie de ce qui avait séduite l'Impératrice-Phénix chez son soupirant, car après tout, une femme comme elle ne choisissait certainement pas un partenaire à l'aveugle, que du contraire, et certainement pour bien d'autres critères que ceux purement physiques...

« Ma foi, je suis sûre de pouvoir te rendre encore plus heureux que cela... après tout, si mon maximum était simplement de te laisser profiter de ma présence et de la chaleur de mes bras, cela aurait un côté quelque peu décevant, tu ne pense pas ? »

Souriant malicieusement, elle vint l'embrasser avec douceur et sensualité, un sourire s'attardant sur ses douces lèvres alors même qu'elle les joignaient aux siennes. Elle frisonna doucement en sentant ses caresses dans son dos, se lovant un peu plus contre lui en réponse tout en songeant quelque peu à ses propos sur le mariage.

« Hmmmm... quand tu parles d'un mariage mémorable, tu veux dire du point de vue Ikhyldien, ou juste « assez » mémorable pour impressionner des provinciaux duchéens ? C'est que ce n'est pas le même niveau de faste évidemment... »

La belle Demi-Dragonne parlait évidemment d'une voix pleine de malice, pour taquiner gentiment son futur époux, même si d'un autre côté il y avait aussi un pendant plus sérieux à cette taquinerie, qu'elle lui exposa quelques instants plus tard, après s'être permis un petit rire aux éclats argentés pour souligner sa pointe de malice.

« Enfin... plus sérieusement, il faut voir si l'on parle d'un mariage ici, en Orzian, ou d'une grande cérémonie à Ikhyld même... la seconde serait sans aucun doute la plus prestigieuse et fastueuse, mais je ne sais pas si tu souhaiterais te marier si loin de chez toi... enfin, sauf si tu parlais d'un mariage fastueux dans les Duchés et à tes frais, auquel cas je serais évidemment ravie de m'y rendre, et de recevoir la magnifique dot qui irait avec fufu... »

Visiblement heureuse, et de se fait d'humeur assez malicieuse, l'Impératrice-Phénix était revenue à un mode plus taquin sur la fin de son exposé, son sourire malicieux revenant fleurir sur ses douces lèvres. Il était bien rare de la voir aussi ouverte et malicieuse, mais c'était justement une preuve de plus de la proximité qui l'unissait au général draconique, et de l'affection et de la confiance qu'elle avait pour lui, se montrant bien plus ouverte que ne l'était généralement, par la force des choses, un personnage comme elle, avec tant de responsabilités sur les épaules.

« Quant à prolonger la lignée Katsuragi sur le plan magique, ma foi, si on se fie à ma mère et à moi je dirais qu'on devrait surtout être vu comme une lignée d'invocatrices, après tout c'est la magie que nous avions en commun elle et moi... »

Saeki eut un instant un sourire plus doux, presque mélancolique, alors qu'elle pensait à sa mère justement, caressant le visage d'Ausilio du bout des doigts, plus pour la sensation que dans l'idée de mémoriser ses traits, vu que ceux-ci n'étaient que des traits d'emprunts, ce qui ne l'empêcha pas ceci dit de venir l'embrasser doucement.

« Je pense que tu lui aurais plu, à ma mère... ce qui n'est pas une mince affaire, fufu... enfin, concernant nos enfants, ils arpenteront la voie magique qui leur conviendra le mieux... même si je ne doute pas qu'une union aussi passionnée que la notre fera naître plus facilement de petits mages enflammés que des adeptes de la glace ! »

Une fois encore, elle sourit malicieusement, alors que sa main glissait du visage du beau général draconique, sous sa charmante forme d'emprunt, pour glisser lentement le long de son torse aux écailles d'or blanc, joueuse.

« Enfin... quand nous aurons fini de discuter il faudra sans tarder commencer à les faire, ces futurs petits mages... après tout, des généraux tels que nous se doivent de montrer l'exemple en étant diligents dans toutes leurs tâches, tu ne penses pas ? »

La conversation continuait donc entre les deux amants, dans le doux et parfumé lit impérial où la souveraine d'un continent entier planifiait son mariage avec celui qui, surnageant d'une foule de prétendants aussi divers que variés, avait su ravir son cœur ! Et pour l'heure, elle trouvait certainement pas à s'en plaindre, que du contraire, riant doucement aux propos de son beau dragon transformé quant à toute la décadence que pouvait représenter un mariage à la Duchéenne, du moins aux yeux des plus conservateurs, sans doute.

« Ahah, il en faut bien peu pour scandaliser certains membres de la cour, que ce soit à cause de leur conservatisme ou de leur étroitesse de vue ! Pour certains, je suis sûre que la seule idée que j'épouse un non-ikhyldien paraîtra déjà scandaleuse fufu... même si de ce côté le fait que tu sois un dragon archimage aidera sans doute grandement à réduire cette faction. Mais dans tous les cas, ce n'est pas comme si je régnais en me souciant de leur avis, surtout quand cela touche à ma vie privée et à mes choix personnels ! »

Saeki était évidemment loin de régner en tyran, mais ceux dont elle avait bel et bien à prendre en compte l'avis, à savoir son Conseil, étaient très loin de ce genre de conservatisme aveugle, ou de patriotisme étroit d'esprit. Elle savait que chacun se serait réjouit pour son mariage, quelque soit la modalité choisie, et que pour la plupart la nature du prétendant n'aurait guère été importante, au fond, même si pour elle-même la chose aurait été un obstacle... de toute façon, en effet, Ausilio ne posait aucun soucis de ce côté, que du contraire !

« Ahah, va donc pour Ikhyld, alors... je dois dire que je ne m'attendais pas forcément à te voir faire ce choix, mais je ne m'en plains pas, évidemment. Je ferai en sorte que l'occasion soit mémorable, et pas seulement pour nous deux, ne t'en fais pas. »

Elle sourit doucement devant l’évocation du bonheur que constituerait leur future descendance, alors que la conversation entre eux continuait, ponctuée comme de bien entendu de taquineries et de malice, tout autant que de compliments sincères et d'éléments de profonde affection entre les deux.

« Je pense que je pourrai me remettre de la déception d’avoir à mes côtés un maître de la magie de la transformation plutôt que de l’invocation, en l'occurrence... après tout sans ce choix, nos futurs enfants auraient été bien plus compliqués à concevoir, tu ne penses pas ? »

Elle gloussa doucement, tout en laissant ses doigts courir, joueurs, le long du flanc du Demi-Dragon allongé à ses côtés, ou du moins du Dragon qui avait pu, par sa magie, prendre cette forme pour s'y allonger. Il était certain qu'elle n'aurait rien à redire sur ce choix de magie dans le cas précis de son amant, et ce nonobstant les questions de pure mise en valeur des dons magiques !

« Tu sais par bien des aspects, ma mère était quelqu'un de plus remarquable et impressionnant que je le serais jamais... mais nous aurons l'occasion de parler d'elle plus tard, si le cœur t'en dis... je t’avoue que là tout de suite ce n'est pas vraiment à ma mère que j'ai envie de penser fufu... »

L'Impératrice-Phénix semblait en effet d'humeur de plus en plus coquine, mordillant doucement le cou de son amant tout en continuant la discussion, comme toujours capable de maintenir plusieurs sujets à la fois, mais pas forcément désireuse ceci dit de tous les nourrir en même temps, du coup, surtout quand l'un d'eux était la montée en puissance de son désir...

« Quant à nos enfants... j'ai bien l'intention que nous en ayons assez pour qu'ils choisissent une grande diversité de voies ! Ceci dit, je serais plus qu'étonnée si quelques uns ne finissent pas guerriers ou officiers, en effet, avec de tels parents ! Je suis certaine que le fruit ne tombera pas si loin de l’arbre en ce qui nous concerne... »

Sur ce point, Saeki avait déjà un début d'expérience, et comptait bien en parler plus tard à son amant, mais là encore le moment ne semblait guère choisi, au contraire, et alors que les sujets de conversation s'épuisaient un à un, son désir, lui, ne faisait que s'enflammer toujours d’avantage !

« Se reposer est souvent une bonne chose, mais d'un autre côté un général doit aussi savoir saisir l'occasion quand elle se présente... et en l'occurrence, je ne me sens d'humeur à accepter aucune dérobade, mon beau général de givre... »

Et, avec un sourire mi-coquin mi-carnassier, la Demi-Dragonne aux longs cheveux d'or rouge passa à califourchon sur son amant et l'embrassa profondément alors que son corps ondulant contre le sien, entamant une danse destinée à consumer une partie du brûlant désir allumé en elle, et qui ne laisserait plus place à la discussion avant un long moment...