15 Novembre de l’An 2000 de l’Âge d’Acier

Slenlodwiin se trouvait aujourd’hui dans son jardin, un imposant jardin en vérité, devant recouvrir la surface d’un petit village, voisin de la communauté dont il était protecteur et qui se démarquait bien de la végétation extérieure pour une raison.

Les plantes à fruits et légumes géantes, à taille presque dragonique qui s’y trouvaient, qu’il avait avec le temps sut faire grandir avec divers soins et l’aide de pas mal de magie. Certainement pas plus efficace pour nourrir un grand nombre de bipèdes que de planter des cultures à tailles normales sur la surface nécessaire à une seule de ces plantes, mais plus pratique pour une créature immense comme lui.

Car il fallait bien qu’il mange, dragon de son état, ayant décidé il y a longtemps de cela de pratiquer une forme d’alimentation peu appropriée pour sa race mais avec laquelle il s’en sortait, plus par philosophie qu’autre chose, aussi un peu par paresse, quoique le travail du jardin était exigeant, mais calme et paisible, comme il lui sied parfaitement. Car Slenlodwiin était aussi un dragon profondément paisible et pacifiste, il restait évidemment un tantinet un prédateur en tant que dragon, mais ça n’empêchait guère ce côté paisible affirmé.

Ainsi s’y trouvait des tomates de la taille d’une cabane, un pommier titanesque, des petites, mais vraiment petites collines qui étaient surtout des carottes plantées au sol, et bien d’autres choses. Et c’est dans ce jardin dans lequel le dragon s’affairait qu’il devait recevoir de la visite aujourd’hui ?

Et c’est donc alors qu’il creusait le sol de ses griffes ou usait de sa magie avec patience et méticulosité, mage de terre qu’il était, qu’il ressentit que ses invités du jour venaient le voir ? Enfin son invitée plutôt, sauf si elle avait amenée son escorte jusqu’ici, mais ça n’aurait pas été nécessaire, après tout il assurait la sécurité des lieux, même si évidemment il comprenait que tous n’étaient pas à l’aise quand ils rencontraient un dragon, sauf peut-être pour les Ikhyldiens et Akkatoniens.

C’est ainsi qu’il vit une jeune elfe à l’apparence splendide, du moins s’il avait la possibilité de voir son visage finir par approcher, peut-être en contemplant les lieux. Le dragon qui avait alors sa taille naturelle, celle d’une sorte de titan d’écailles et de plumes bleutées, certes intimidant, mais ayant aussi l’air naturellement d’une certaine douceur par son apparence… Se mouva alors de quelques pas pour sa placer au centre du jardin, où il s’allongea sur le côté avec une certaine grâce pour un être sa taille. Ce avant de dire en tournant son regard doux vers la jeune atma qui venait d’entrer dans son domaine.

« Approchez vous mon enfant et soyez la bienvenue ici, je me nomme Slenlodwiin, gardien de ces lieux et de ceux qui vivent non loin. Puis-je savoir à qui ai-je le plaisir de m’adresser ? » Dira t-il alors bienveillant et doux de sa voix qui porta loin sans qu’il parle fort pour autant, sonnant d’une bienveillance paternelle et ancienne. Il laisserait ensuite volontiers l’elfe s’approcher, patiemment même, et ouvrir la conversation ?

Le dragon regarde calmement et avec douceur la jeune atma s’approcher de lui, puis le saluer avec respect et amabilité. Bon, il n’était en soit pas très exigeant sur la façon de le saluer ou autre tant qu’on était aimable et respectueux, mais il pouvait apprécier ce genre de raffinement et de démonstration de respect. Il était un dragon après tout, même de nature douce et bienveillante, donc la dose de fierté qu’il avait savait apprécier ce genre de choses.

« Votre politesse et amabilité vous honore mon enfant. Restez ici autant qu’il vous plaira, que ce soit pour contempler les lieux, ou d’autres raisons. » Après tout il ne voyait pas pour quelle raison elle serait une invitée indésirable qu’il aurait envie de voir partir rapidement, que du contraire même si elle se montrait aussi aimable et polie en général.

Suite à cela, le dragon qui ne fut pas gêné qu’on le contemple, sans doute devait-il en avoir l’habitude à force, ou devait-il apprécier la chose, se sentit assez flatté qu’on parle en bien de son jardin, ce à quoi il répondra aimable et calme.

« Merci, j’ai dû faire beaucoup d’efforts pour arriver à adapter certaines cultures à ma taille, pour que mon régime alimentaire actuel soit plus confortable. Il est plus agréable après tout de mordre une tomate à ma taille... » Et une pointe d’humour, aussi ce avant d’ajouter, en se disant qu’il serait curieux de parler de la dame.

« Vous êtes donc une commerçante ? Je dois avouer une certaine méconnaissance au sujet de cette pratique qu’est le commerce même si j’en connais les bases, mais de ce que je sais c’est une coutume honorable en général. Je suis quoiqu’il en soit honoré pour les miens, qu’une riche dame du Sud vienne jusqu’ici commercer, d’autres préfèrent rester chez-eux, ce que je peux comprendre. » Complimentait-il ? Sans doute, en tout cas il appréciait l’effort qu’elle faisait de venir de temps en temps commercer avec la bourgade sous sa protection, ce avant de dire légèrement songeur.

« Vous savez aussi, sans doute, que c’est en ces terres, celles aujourd’hui gouvernées par la lointaine cité d’Eïrn, que sont les nés les elfes en des temps immémoriaux ? C’est presque une sorte de pèlerinage pour certains des votre, de visiter ces vastes terres au moins une fois. Pour votre part, ressentez-vous quelque chose à ce sujet ? » Visiblement le dragon ne perdait pas de temps pour aborder les sujets un tantinet philosophique… Comme il ne perdit pas de temps ensuite pour demander curieux.

« Et ressentez-vous quelque chose devant ces vastes forêts ? Il y en a dans les duchés, mais elles sont loin d’êtres aussi vastes et sauvages, la nature domine presque la civilisation presque, là où dans le Sud c’est plutôt l’inverse. Cela a ses beautés, comme ses laideurs. » Visiblement il était curieux, sans doute se demandait-il ce qu’elle devait penser de tout cela après tout, elle qui était elfe, mais aussi originaire des duchés et non d’Eïrn.

Slenlodwiin devait avoir des retours point trop péjoratifs pour avoir ainsi accepté de rencontrer la dame quoiqu’il en soit, il se demandait si c’était parce qu’elle était très belle ou parce que certains marchands avaient put faire un joli chiffre d’affaires. Difficile à dire, le dragon ne gérait pas le commerce après tout, néanmoins il se doutait fort bien que ses protégés profitaient du fait de commercer pour améliorer leur condition, ça c’était certain.

Il hocha donc la tête quand l’elfe eut dit que c’était un plaisir de contribuer à leur prospérité, sans en ajouter davantage, disons qu’il ne voyait pas quoi dire de plus concernant le commerce. Quant à ce qui suivit, en vérité Slenlodwiin après avoir écouté attentivement les paroles de la dame, finira par formuler avec un doux amusement.

« Cela ne m’étonnerait pas que vous ne soyez pas la seule. Comme les humains, sont loin de tous rêver de la lointaine Akhavie. » Le continent d’origine des humains, où leur race était né il y a 6000 ans de cela, avant de se disperser dans le monde, notamment il y a 4000 ans de cela en Orzian, dans une vague massive. Il voulait sans doute dire que ça ne l’étonnait pas que des elfes se fichent un peu de leur terre originelle ou n’y pensent pas trop, après tout ce n’était sans doute pas une sorte de conscience de ruche où chacun pensait la même chose que son prochain.

« Quoiqu’il en soit, si beaucoup d’elfes sont attachés à leur héritage, il est toujours intéressant d’en rencontrer qui ne voient pas les choses ainsi, même si je vous avouerai ne pas forcément être étonné concernant une elfe duchéenne qui a l’air bien intégrée à cette société. » Ajoutera t-il sinon avec amabilité, sans doute qu’en effet il devait assez bien connaître les gens des Duchés du Sud et leur mentalité. Certes, ces derniers ne reniaient pas le passé, au contraire, mais ils vivaient pour beaucoup dans le présent ou la prévision de l’avenir. Cela et ils étaient, sans doute un peu moins sujets à ce genre de pensée idyllique plus ou moins romantique sur les temps anciens, même s’ils étaient loin d’êtres incapables de poésie pour autant.

« Je ne mange en effet que des végétaux. » Dira sinon le dragon pensif à ce sujet, semblant alors réfléchir à la question que posa la jeune elfe, pourquoi ? Question qui devait avoir des réponses diverses et complexes. Mais à laquelle il s’appliquera ensuite à répondre paisiblement.

« Par philosophie, si je suis capable de défendre mes protégés, j’ai décidé de tuer le moins possible quand je peux m’en passer, y compris pour me nourrir. C’est un idéal d’une certaine façon. » Il n’allait évidemment pas dire aussi que c’était par paresse, certes cultiver un jardin demandait des efforts, mais il n’avait pas à aller à la chasse tous les jours comme beaucoup de dragons sauvages ou dits « libres ». Il se permettra d’ailleurs de glisser complice.

« Je vous proposerai bien d’emporter un fruit si cela vous intéresse, mais vous risquez d’avoir du mal à le transporter sans aide. Mais si jamais cela vous intéresse... » Puis de finir par dire aimable.

« Quant au reste, si vous avez des questions sur les dragons, car je suppose que si vous en avez croisée mais que ce n’est pas quotidien, je suis disposé à y répondre. » On sentait une certaine habitude à ce sujet, à ces propos...

« C’est aussi une histoire de maîtrise de soi en effet, bien entendu c’est un choix très personnel et assez unique pour un dragon. » Glisserait t-il d’accord, puis amusé, se demandant alors calmement si c’était la réponse que s’était attendue à avoir la dame elfique ? Peut-être, ou pas, après tout il n’était pas dans sa tête. Quoiqu’il en soit il ne perçut pas non plus le possible malaise de la jeune créature, en même temps étant beaucoup plus imposante qu’elle, et myope pour sa part, on va dire que distinguer au détail les traits du visage d’un bipède n’était pas forcément ce qu’il s’appliquait le plus à tenter. Néanmoins, il n’insista pas davantage à ce sujet, après tout il n’avait pas grand-chose à ajouter, cela et puis la conversation dévia assez rapidement sur autre chose.

« Les vendre ? Je ne produis pas vraiment d’excédentaires, mais je pourrais bien vous en fournir un ou deux en effet, nous verrons cela plus tard si ça vous intéresse. » Il se dit aussi qu’il faudrait qu’il demande leur avis au niveau du prix à des marchands de sa communauté, après tout s’il n’avait rien contre elle, au contraire, il se doutait un peu que les marchands duchéens avaient tendance à rogner les prix s’ils pouvaient. Cela et sachant qu’il n’y connaissait pas grand-chose, autant se renseigner un peu.

« Il est vrai qu’en Ikhyld les miens sont fort respectés, un respect des fois proche de la vénération, mais je suppose que cela est aussi dû au rôle bienveillant qu’ils essayent d’avoir pour beaucoup. » Glissera sinon Slenlodwiin pensif, et qui le fut encore plus aux questions concernant les atmas de petite taille qu’il fréquentait tous les jours. Il finirait alors par dire calmement et avec une sérieuse réflexion.

« Je fréquente des dragons aussi, de temps en temps, j’ai même eu beaucoup d’aventures par le passé. Tous les dragons ne partagent pas mes points de vues après ou ne sont pas de bonne compagnie, mais je ne suis pas un ermite à ce sujet. Quant aux atmas plus petits, j’y suis habitué en quelque sorte. » Finirait-il amusé, avant de reprendre plus sérieusement.

« En vérité oui, l’on s’y habitue, et puis vous êtes nombreux et divers, en effet cela est triste quand un ami trépasse, mais je sais avoir vécu de bons moments avec lui avant et je m’en fais d’autres ensuite ou en ais d’autres, chacun avec ses particularités propres. Je suppose que cela serait plus complexe si j’étais tombé amoureux d’un bipède par exemple, mais ça n’a jamais été le cas. Quant à mon statut de protecteur, il implique mes protégés actuels, leurs ancêtres et leurs descendants, donc transcende sans doute assez leur mortalité éventuelle. En somme je m’y fais et n’y vois pas d’étrangetés. » Avant de finir par demandé amusé.

« Et vous ? C’est un peu le cas aussi des elfes, l’immense taille en moins et la vie moins longue certes, mais fort longue tout de même. Est-ce étrange pour vous ou en tant que duchéenne vous avez sut fort bien vous adapter ? Ou, de vous faire à la vie duchéenne suite à celle en Ikhyld ? » Après tout, et il le savait fort bien, ce n’était pas du tout les mêmes pays...

Une elfe ayant seulement passée le siècle ? Pensa le dragon pensif, il est vrai qu’il était difficile de connaître l’âge véritable d’un elfe, sauf peut-être à quelques détails près. En tout cas elle devait sans doute avoir beaucoup à apprendre, même si évidemment lui-même le savait, l’âge ou la race ne faisait pas forcément l’expérience et il supposait qu’en un contexte duchéen aussi compétitif qu’il était, les différences de savoir et expériences entre les races avaient tendance à s’aplanir. Donc elle n’avait sans doute pas non plus trop à apprendre, quoiqu’il en soit, il s’amusa de cette information, après tout il appréciait toujours d’être en compagnie de jeunes âmes.

« La vie Duchéenne est en effet, de ce que j’en sais, fort active et trépidante, voir fatigante selon les points de vue. Je suppose que c’est ce que doivent apprécier aussi certains dragons y vivants ? » Pour sa part il préférait disons son existence en Eïrn, mais il pouvait comprendre que certains apprécient cela, pour le reste il suppose que c’était un choix de vie qu’elle avait faîte et apprécié visiblement. Oh il ne connaissait guère son passée, même s’il avait l’impression à ce qu’elle disait que ce dernier n’était pas rose. Néanmoins, au vu de la manière dont elle en parla, il devina aussi qu’elle avait sut tirer un trait dessus depuis le temps.

« De toute manière, vous avez le temps je suppose, si vous n’avez vécue qu’un siècle, vous pouvez bien décide à terme de changer de vie ou de rester dans celle-ci. Encore beaucoup de rencontres intéressantes à faire et un vaste monde à découvrir. Je suppose que ce n’est pas exactement votre première fois en Eïrn par exemple. » En somme elle pouvait encore voyager si elle désirait, ou prendre une autre voie, avoir encore plusieurs siècles d’existence devant soi offrait cet avantage après tout.

Quant à lui, il ne marqua qu’un court temps de pause aux questions de la jeune d’âme concernant son choix de vivre en Eïrn et de se faire protecteur de cette communauté, ce avant de dire d’un ton paisible et sincère.

« Je suis né en Eïrn et j’y retourne toujours, car l’existence de dragon libre attaché à aucune nation en particulier et pouvant mener une existence assez paisible m’a toujours plu. Néanmoins, j’ai voyagé et je voyage encore beaucoup, là où mes ailes peuvent me porter. Être le protecteur d’Assana est une responsabilité parallèle que j’honore de mon vieux, mais on ne peut pas vraiment dire que je suis à la retraite. » Avant de reprendre avec réflexion. « Je continuerai sans doute à voyager tant que mes ailes pourront me porter et à apporter ma sagesse et aide à ceux en ayant besoins tant que mon esprit restera vif et mon corps puissant. J’ai toujours vécu ainsi et j’ai encore quelques siècles à vivre ainsi. » Il sourira, d’un sourire dragonique plutôt doux alors, ce avant d’ajouter.

« C’est une vision peut-être naïve du monde, mais j’ai toujours considéré qu’il était du devoir d’un dragon puissant comme moi d’offrir son aide aux autres atmas, je peux me le permettre après tout et ne suis pas forcément lié aux mêmes contingences qu’eux. » Et de conclure pensif.

« C’est ainsi qu’ils pensent aussi à Ikhyld je crois ? Les mages doivent guider ceux n’ayant pas leurs dons, avec plus de contraintes parallèles, mais avec une idée de protection bienveillante derrière. » Et il n’ajouta rien, sans doute se demandait-il ce qu’elle pensait de cela, ou si elle parlait de son cas à elle ?

Slenlodwiin savait fort bien qu’un mode de vie aussi altruiste était rare, quel que soit le peuple et il en tirait sans doute une certaine fierté, qui à ses yeux n’entachait en rien sa bienveillances et ses bonnes actions. Après tout s’imaginer qu’être bon ou altruiste nécessitait de n’en tirer aucune satisfaction en retour, lui aurait semblé simpliste, au contraire qu’on tire une certaine fierté de ce qu’on fait de bon était une bonne chose. Cela et puis il était un vieux dragon, la modestie n’était pas forcément la même à ses yeux le concernant, que pour d’autres, il fallait après tout un certain effort mental pour considérer ceux étant bien plus petits que soit comme des égaux, même en étant très gentil.

« Ceux qui veulent détruire les dragons en dehors de Teïder ne sont heureusement pas nombreux, voir très rares, quant aux Teïderiens, ils sont malheureusement très butés. » Dira t-il sinon pensif à ce sujet, avant d’ajouter un peu nostalgique. « Ils étaient plus modérés dans ma jeunesse, maintenant ils sont fanatisés à l’extrême... » Avant de glisser pensif. « De toute manière peu de dragons peuvent aujourd’hui s’amuser à semer le chaos sans le regretter vite, sauf à vivre dans des terres éloignées de toute civilisation. » Après tout peu de choses pouvaient vraiment s’opposer à la colère d’une nation, ne serait-ce que parce qu’elle comptait toutes des dragons comme citoyens et leurs lots de cavalerie volante, mages ou artilleurs...

Quoiqu’il en soit il n’avait pas non plus tort, à Ikhyld ou Akkaton un dragon qui s’amuserait à semer le chaos mourrait vite probablement ou avait intérêt à partir vite, idem sans doute dans les Duchés du Sud. Eïrn aussi pensa t-il avec la capitale qui veillait, quant à Teïder n’en parlons pas. Son peuple était très puissant individuellement, mais il était loin de pouvoir dominer les autres ou êtres au dessus de la colère des grandes nations s’ils allaient trop loin. Alors qu’au contraire, en s’intégrant bien, ils pouvaient en tirer beaucoup d’avantage, ou pouvoir difficilement êtres menacés en menant leur vie de leur côté.

Quant au sujet d’Ikhyld, voyant que l’elfe semblait amère sur le sujet, il n’ajouta rien, mais se dit qu’elle avait une vision peut-être un peu trop sombre et cynique de la chose. Après tout les Ikhyldiens mêmes démunis avaient tendance à êtres moins précaires que ceux des Duchés, même si au prix d’un ordre social plus rigide notamment, mais disons qu’il valait sans doute mieux être paysan pauvre à Ikhyld, que dans les Duchés du Sud, même si évidemment dans les Duchés il y avait plus « d’opportunités » dirons-nous. Néanmoins comme partout il devait y avoir des situations où le contrat social n’était pas parfaitement respecté en tout temps.

« Cela dépend des voyages, des fois de la curiosité hasardeuse, des fois l’envie de rendre visite à un ami ou un autre but, des fois l’envie d’aider ceux en ayant besoin. Mes voyages avaient divers buts, mais toujours un but en effet. Cela et puis il y a bien des merveilles à contempler à travers Orzian au cours des siècles, naturelles ou construites de la main des atmas. J’étais là quand Ikhyld et Akkaton sont arrivées en Orzian il y a deux siècles, depuis ils ont tant bâtis. » Avant de prendre un brin pensif.

« J’étais aussi jeune quand les Duchés ont fait « sécession » du royaume de Teïder, je ne m’en étais pas mêlé à l’époque car bien trop jeune, mais j’ai pu constaté au cours du millénaire suivant et bien après leur construction et évolution. Je suppose que vous êtes vous aussi plutôt hostile au désir de Teïder de récupérer ces terres anciennement leurs ? » Ils étaient persistants car ça faisait plus d’un millénaire, mais bon les pays peuvent avoir une très bonne mémoire quand ça les arranges...

Le point de vue de la thérianthrope sur la guerre actuelle n’était pas étonnant, sans doute légèrement prévisible, mais bon il était difficile de faire différent à ce sujet quand on faisait partie d’une population concernée. Et il est vrai pensa Slenlodwiin, que les Duchéens tenaient beaucoup à leur liberté, une liberté qui ne survivrait guère à une annexion de leurs contrées par Teïder, une liberté pour laquelle ils avaient farouchement lutté depuis leur sécession et pour laquelle ils continueraient sans doute de se battre.

Et visiblement elle avait assez de « patriotisme », si on pouvait parler de la chose ainsi, pour désirer combattre contre ceci, comme beaucoup de duchéens se dit le dragon. Beaucoup disaient que les gens des duchés n’avaient pas de valeurs, étaient uniquement mû par la cupidité, mais il savait que c’était plus complexe. Ce peuple chérissait aussi la liberté qu’offrait leur mode de vie certes sauvagement individualiste, mais vraiment libre et détestait l’idée qu’on le lui vole. C’était sans doute pour cela, mais pas que, que les ducs duchéens et autres gouvernants laissaient actuellement de côté leur rivalité, le temps de repousser leur éternel ennemi. Les coups de poignards dans le dos pouvaient attendre la fin de la guerre actuelle.

Quoiqu’il en soit, vinrent ensuite des questions sur les Duchés du Sud et on lui demanda alors son avis, il dirait alors pensif.

« Il y a des choses que j’admire et déteste dans les Duchés du Sud, c’est un fait, mais... » II reprendrait alors. « Je suis appréciateur de ce qu’ils sont et ont put construire, avant que les deux empires ne viennent, ils représentaient l’apanage de la liberté et d'une certaine prospérité en Orzian, de même qu’Eîrn. Loin du fanatisme ou de l’autoritarisme Teïderien ou de l’isolationnisme militaire d’Eïlynster. C’est une chose précieuse qui doit se conserver et s’est bâtit dans l’opposition à Teïder. Sans Teïder d’une certaine manière, pour servir de modèle opposé, jamais les Duchés du Sud n’auraient existé. » Avant de reprendre prudemment.

« Néanmoins Teïder n’est pas la seule menace pour les Duchés, il y a certes Cesario et ses sbires, mais aussi et c’est peut-être la plus grande menace, Akkaton. » L’immense empire ayant conquit deux continents par la force des armes et qui, personne n’était totalement dupe, rêvait d’un empire universel et mondial. « Néanmoins, il y a peu de chance qu’ils déclarent de sitôt une guerre ouverte avec la présence d’Ikhyld en Orzian, au risque que cela dégénère en une guerre apocalyptique entre le grand empire de la magie et le grand empire de la technologie, qui dévasterait probablement aussi Orzian au passage. Néanmoins si Teïder ne représentait plus une menace, les tensions pourraient monter en flèche... » Achèvera t-il tout de même calmement, avant de reprendre.

« Quoiqu’il en soit, pas mal de choses pourraient changer en Orzian suite à cette guerre selon comme elle se terminera, cela vous inquiète t-il, ou au contraire vous pensez que ce sera peut-être pour le mieux, si par exemple Teïder est vaincu ? » Après tout ça restait l’ennemi éternel, fanatique et génocidaire à sa manière.

« Les Akkatoniens ne sont en effet pas génocidaires, racistes et fanatiques. Ils sont juste, bien plus difficiles à vaincre que les Teïderiens ou Cesario selon moi, le grand empire d’Occident dispose de la plus puissante armée au monde. » Dira le dragon pensif, donc en effet pour lui il n’y aurait pas de massacres ou intolérance de masse si les Akkatoniens annexaient Orzian, pas qu’il n’y aurait pas de conséquences évidemment… Mais disons que pour éviter d’être envahit par eux en cas de guerre massive, il faudrait y mettre du sien. En somme, ce ne serait pas le même genre de menace en effet, mais bon les Duchés du Sud notamment, étaient très attachés à leur indépendance.

« Mais de toute manière sauf évènements malheureux ou autre, il y a peu de chance qu’il y ait une guerre de sitôt, encore moins avec les Teïderiens et Cesario qui sévissent. Actuellement l’empire je crois, est de plus occupé avec les anciens dieux nagas et leurs serviteurs qui surgissent des sables. » Cela et puis ce serait une guerre apocalyptique comme il l’avait dit, si jamais Ikhyld entrait en guerre et que les deux empires décidaient de déchaîner toutes leurs forces, le genre qui risquait de mettre à bout les deux immenses ensembles politiques. Raison qui expliquait sans doute aussi, qu'Akkaton se soit tenue tranquille si longtemps, en Orzian.

Mais, il restait qu’Akkaton était une menace selon lui, Ikhyld aussi après, les deux empires avaient des ambitions pour Orzian, même si l’empire Ikhyldien était plus dans l’influence culturelle et diplomatique. Néanmoins, ils avaient prouvés eux aussi êtres capables de conquérir par la force si nécessaire. Après, le dragon avait le sentiment que l’empire Ikhyldien se contenterait parfaitement de vassaux, tributaires de toutes sortes ou alliés distants, là où les Akkatoniens si on les laissait faire, dévoreraient l’ensemble du continent pour s’agrandir encore davantage.

« Les Duchés en profitent en effet et sont prudents de ce que je sais, après c’est un jeu d’équilibre constant et complexe. Néanmoins il n’y a pas que vous, si jamais Teïder venait à être vaincu, certes se poserait des questions quant à leur devenir, mais aussi celui des Eïlynsteriens. » Oui, après tout les enfants du grand mur vivaient et mourraient, ce depuis des millénaires, par rapport au conflit éternel de leur peuple contre Teïder. Si jamais les Teïderiens étaient repoussés et mis à bas par exemple, les choses seraient bien différentes pour eux… Après personne ne pouvait prédire comment évoluerait les choses.

« Une guerre, oui, il y aura possiblement une autre guerre, mais reste à savoir quelle nature elle aurait et son importance. Quoiqu’il en soit, rien ne sert de trop prédire à l’avance je suppose. Si cela se trouve les Teïderiens seront à peine repoussés et il y aura une paix blanche, même si j’avouerai que cela me semble une issue improbable à cette guerre... » Disons que le mélange, dieu des Teïderiens présent physiquement à leurs côtés pour les aider de multiples manières, et coalition des deux grands empires comme eux… Faisait qu’on pouvait en effet douter d’une fin modérée à cette guerre.

« Si Teïder gagnait, ils attaqueraient d’abord Eïlynster je pense, la nation du grand mur est leur premier ennemi avec les Duchés, ou ils tenteraient d’attaquer Akkaton directement. Tant que la capitale dispose de la « source des âmes », je pense qu’ils se montreront méfiants. Néanmoins, dans un tel cas nous partirions ailleurs je suppose, à Akkaton ou Ikhyld, mais ce ne serait guère de gaîté de cœur. » Avant d’ajouter pensif. « Néanmoins si Teïder était vaincu et débarrassé de ses plus sombres penchants, ce serait pour le mieux, leurs religion est malsaine et leur racisme bien trop ardent. Certes les choses pourraient devenir chaotiques en Orzian juste après, mais tout le monde serait débarrassé d’une épine dans le pied. » Ce avant de conclure pensif.

« J’imagine que beaucoup de tribus thérianthropes Eïrniennes et d’ailleurs y émigreraient, Teïder était un territoire ancestral pour certaines d’entre-elles, qui leur a été volé, certaines s’en souviennent encore… En somme, les conséquences seraient sans doute difficiles à calculer. » Et c’était sans doute un euphémisme de l’affirmer.

Il est vrai que certains conflits aux airs inévitables ne seraient que retardés par les crises actuelles, après rien ne disait que les Akkatoniens déclareraient une guerre de sitôt, néanmoins… Le dragon se doutait que l’empire risquait d’être frustré sur le long terme s’il ne pouvait assouvir certaines ambitions, le même empire qui n’était pas venu en Orzian uniquement pour le commerce. Après, difficile de prédire l’avenir, mais cela le surprendrait par exemple qu’en cas de victoire, les Akkatoniens n’essayent pas de grignoter une partie du territoire Teïderien, à leur compte.

« Peut-être, ou pas, il est difficile de ce dire en cas de changement de situation quelle forme de chaos il y aurait. Selon le belligérant les exigences envers Teïder seraient différentes. J’imagine par exemple que pour Ikhyld, mais c’est l’acteur du conflit le moins agressif dans ses ambitions, un changement de régime et un recul, voir une disparition de l’église Teïderienne suffirait. » Ce qui provoquerait du chaos certes, mais voulait dire que le pays resterait unit et plutôt stable.

Ou bien que Teïder tomberait dans une guerre civile interne peu après, même si Slenlodwiin se doutait dans un tel cas qu’il y aurait surveillance étrangère suite à une telle transition. Après ça c’était les aspirations Ikhyldiennes, connaissant les Akkatoniens par exemple si on les laissait faire totalement, ils tenteraient soit d’annexer Teïder plus ou moins, soit d’y imposer un régime républicain et de surveiller la transition. Quant aux Duchés, difficiles à dire, Slenlodwiin les imaginaient mal faire autre chose que piller en temps de guerre, puis rentrer satisfait chez eux une fois les tensions retombées. Même si évidemment, certains ducs pourraient se retrouver à la table des négociations à la fin éventuelle du conflit.

« Il est vrai que les Teïderiens n’accueilleraient pas du jour au lendemain une race détestée, même dans le cas où leur église aux idéaux malsains serait mise de côté, et que leur régime politique serait assouplie. » Une haine ancienne ne se dissipait pas en un claquement de doigt après tout. « Quoiqu’il en soit sauf si nous nous impliquons dans ce conflit en effet, nous ne pouvons qu’observer. Mais pour ma part, je ne compte pas participer à cette guerre, du moins pour le moment, je suis plus inquiet de la menace posée par Cesario et ses sbires. » Avant de sembler réfléchir aux derniers propos de l’elfe, qui demanda s’il existait des tribus de dragon commerçantes ?

« Cela dépend ce que vous appelez tribus, les rassemblement de long terme autre que familiaux de dragons, sont extrêmement rares, en général ce sont plutôt un ou quelques dragons qui dirigent ou conseillent une tribu, mais c’est assez rare là aussi. En Akkaton il doit y avoir des tribus non dragoniques supervisées par des dragons, notamment parmi les peuplades originaires du grand désert Orzanien, mais les dragons n’y ont souvent qu’une position de sage ou conseiller respecté. Cela et vous ne trouverez guère des tribus partout dans l’empire. Quant à Eïrn... » Il sembla réfléchir avant d’ajouter.

« Le phénomène de dragon bienveillant ou non dirigeant des tribus ou s’en faisant le gardien n’est pas si rare, de tribus purement dragonique, cela reste fort rare mais j’en connais une ou deux. Malheureusement, elle ne sont en général pas très intéressées par le commerce. Quand les dragons vivent en solitaire, ou entre-eux, ils n’ont pas forcément besoin de grand-chose, ou alors c’est du domaine du luxueux, spécifique ou particulier. » Conclura t-il pensif, avant de demander amusé.

« Pourquoi, vous avez des ambitions de commerce avec ce genre de clients forts particuliers ? »

« Votre esprit d’entreprise vous honore. » Dira Slenlodwiin aimablement et avec un léger amusement, il est vrai que de la part d’une duchéenne ce n’était pas étonnant, mais disons que vouloir tenter de commercer avec des dragons était une idée amusante. Pour sa part l’ancien se disait qu’en dehors des dragons duchéens, l’entreprise était sans doute assez aléatoire, mais il est vrai qu’elle pouvait être profitable, après tout l’aide ou l’échange profitable avec de tels êtres avait tendance à rapporter. Quoiqu’il en soit, il ajouterait sinon avec réflexion...

« J’y penserai, je n’ai pas forcément besoin de grand-chose, mais la curiosité peut me pousser à vouloir me procurer certains bien. Quoiqu’il en soit, merci pour votre proposition. » Ce poliment, en somme il n’était guère fermé à la proposition, juste qu’il faudrait voir s’il avait des envies à terme. Pour le reste, la dame elfique l’invita à poser des questions à son tour, la concernant ? Il en avait bien quelques-unes, mais d’abord il précisa avec douceur.

« Vous ne m’avez guère ennuyée, votre compagnie est agréable. » Puis de reprendre, après un instants de réflexion, d’un ton où étincelait une certaine curiosité.

« Si ce n’est pas indiscret, qu’est-ce qui vous as incité à vous lancer dans les affaires et pourquoi ce commerce là en particulier ? Après tout il y a beaucoup de façons différentes de gagner sa vie dans les duchés et vous me faîtes l’impression d’être une dame pleine de talents. » Après il ne se doutait pas évidemment de tout ce que Tullia faisait, comme affaires, mais en effet c’était une question qui pouvait se poser. Il se permettra même d’ajouter une autre question.

« Et ne vous ennuyez vous pas trop ? C’est le problème existentiel de beaucoup d’elfes j’avais remarqué, même si rarement aussi jeune. Après, je suppose que vous savez fort bien vous occuper. » Après tout, l’ennui était une raison pour laquelle ces derniers cherchaient souvent à se stimuler ou se plonger dans les arts de toutes sortes.

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Slenlodwiin se retint de dire que dans la vie beaucoup de choses étaient sans doute un concours de circonstances, mais il le pensa en effet. Après tout, le hasard était quand même une part déterminante de l’existence de chacun, même sans croire au concept de destin, ou de fortune. Pour sa part il n’aurait peut-être jamais eut l’idée de se faire gardien d’une communauté s’il n’avait pas rencontré les bonnes personnes et eut les bons amis. Quelques détails pouvaient après tout changer tellement de choses...

« Une courtisane ? Comme les courtisans et courtisanes des cours ducales et comtales, ou des cours Ikhyldiennes et Teïderiennnes ? » Demanderait le dragon pensif, disons que le terme était après tout souvent associé aux gens de cours aristocratiques pour lui, même s’il se doutait évidemment que ça devait être assez diversifié. « Quoiqu’il en soit, commerçant est une profession honorable et honnête, et je suppose honorée dans les Duchés. Mercenaire aussi de ce que je sais, mais ce n’est pas vraiment le même genre de vie. » Dirait-il ensuite appréciateur, en tout cas il n’avait aucun souci particulier avec les mercenaires, il y en avait des bons et des mauvais après tout. Disons que c’était l’exemple parfait du genre de profession ou l’honorabilité du mercenaire dépendait beaucoup de son éthique personnelle en faîte, même si une bonne part du code d’honneur des mercenaires duchéens était de respecter ses contrats d'abord.

« Espérons dans ce cas là que la vie continue à être aussi palpitante et ne devienne pas fatigante, j’en connais certaines, mêmes humains et elfes qui trouveraient le rythme duchéen épuisant, mais bon cela fait aussi son charme. » Dirait-il sinon avec réflexion, ce avant de reprendre amusé.

« Surprenant pour une elfe ? Pas vraiment pour une elfe duchéenne et bourgeoise en vérité, comme ça ne le serait pas pour une elfe impliquée en politique Akkatonienne. Je suppose que c’est un mode de vie très actif obligeant à savoir s’adapter rapidement. » Il était sincère et sans doute avait-il déjà croisé un ou deux elfes ayant un mode de vie que certains qualifieraient d’éreintant, ce avant d’ajouter amusé.

« Et vous adonnez vous à l’art ? Même si ce n’est pas systématique, beaucoup d’elfes quelque soit leur nationalité s’y adonnent. J’avouerai si tel est le cas, être curieux de voir cela. » Sans doute appréciait-il lui-même la chose.

« La liberté en somme ? Un trésor aux yeux de beaucoup de duchéens, des fois plus précieux que l’or lui-même. » Glissera le dragon pensif et amusé, il est vrai que les duchéens aimaient beaucoup cela, êtres libres et indépendants, aussi bien en tant que nation, si on pouvait appeler les Duchés une nation, qu’en tant qu’individus. Il faut dire, une société vantant autant la réussite personnelle, ne pouvait qu’apprécier ce genre de choses.

« Il faudra peut-être que j’essaye un jour, peut-être, il est difficile de changer quand on atteint mon âge après tout, mais pas impossible. » Dira t-il sinon curieux au sujet d’un mode de vie très prenant et actif. Il est vrai qu’en général, que quand on laissait les dragons seuls ils avaient plus tendance à ne pas s’agiter pour un rien, sauf de très bonnes raisons, comme les elfes. Ce alors que les humains et azuriens semblaient toujours courir dans le but d’accomplir diverses choses…

Et Slenlodwiin lui-même était un dragon plutôt paisible qui aimait voyager certes, mais qui avait même fait de cette habitude que certains jugeraient pourtant comme une rupture des habitudes, une sorte d’habitude justement, agréable. Après il n’avait rien contre les habitudes, mais quitte à vivre très longtemps, autant en profiter de temps en temps pour expérimenter de nouvelles choses, ce même s’il était très loin pour autant, et il fallait bien le préciser, de se lasser de son existence actuelle.

Et il semblera attentif et curieux quand après avoir expliqué qu’actuellement elle était surtout une gestionnaire et moins une artiste de scène, mais en restait tout de même une, elle recula pour prendre une nouvelle forme, une forme animal plumée et ne manqua pas d’une certaine grâce animale.

En tout cas il apprécia le spectacle, il avait déjà croisé des vélocipediens dans la nature, c’était des bêtes appréciables, plutôt douces pour ce qui aurait put être des prédateurs, mais tout à fait capables de se défendre et d’être de véritables teignes quand on attirait leur courroux. Une thérianthrope de ce genre c’était en effet plutôt, exotique.

« L’exotisme ? Voilà qui doit beaucoup plaire au cours de vos représentations. Vos plumes sont en effet magnifiques, par contre je me demande quel genre de danse vous pratiquez sous cette forme ? La même que celle que pratique les vélocipédiens à la saison de amours ou quelque chose d’autre ? Avez vous déjà aperçus des vélocipodiens dans leur habitat naturel ? » Disons qu’il avait du mal à s’imaginer la chose, après tout il était surtout habitué à voir des atamas danser au final...

Slenlodwiin se fit la réflexion que quoiqu’il en soit, il aurait été fort curieux de voir la jeune elfe métamorphe danser sous sa forme animale, même si au final ça ne risquait pas d’arriver de sitôt, mais bon il avait le temps et qui sait ? Il répondra donc aimablement.

« J’ai déjà vu des azuriens danser et cela pouvait être très beau à voir, même si ça dépendait vraiment du talent dudit azurien ! Mais c’est comme les humains, il y en a qui ont la fibre artistique, d’autres beaucoup plus ou moins... »

Même si personnellement, il se disait que ça devait être surtout et pas mal une affaire d’entraînement et de passion, pas forcément une sorte de « don » qu’on avait ou pas, même si certains en effet semblaient y arriver plus aisément. Après tout, aucun des génie des arts qu’il avait connut, l’était devenu avec de l'entraînement.

« Je suppose que votre spectacle étant plutôt rare à contempler, cela ne rend la chose que plus précieuse ou fascinante pour ceux qui ont la chance de pouvoir le contempler. » Dira t-il sinon avec réflexion, ce avant d’ajouter avec une pointe de fierté en lançant un regard à son plumage.

« Merci à vous pour votre compliment mon enfant, non c’est absolument naturel et de naissance, et je n’en suis pas peu fier, cela ne contribue pas à me rendre spécialement effrayant ou intimidant, ce qui n’est pas de toute façon ce que je cherche à faire malgré mon imposante taille, mais c’est très beau. » Des plumes qui faisaient la taille chacune sans doute d’une grande personne, au moins, elles étaient donc imposantes, mais c’était normal au vu de son gabarit. Sur ce, voyant que la journée avait bien avancé, le dragon dirait amical.

« Quand j’y pense, cela fait un bon moment que nous discutons mon enfant et je suppose que nous nous sommes déjà beaucoup dit. Vous pouvez profiter de l’hospitalité ici si vous le désirez ou d’Assana, mais du coup si cela vous convient je vais prendre congé. Au plaisir de vous revoir prochainement. » Et sur ces belles paroles et si elle n’avait rien à ajouter, il s’envolerait de façon assez majestueuse, sans doute pour aller faire quelque chose qu’il avait à faire...