13 janvier 2001, Duchés du Sud, Une petite ville au nord d'Inveïs.

Une nouvelle journée. Puis une nouvelle soirée. Et les jours qui défilent. J'me sens mieux maintenant. Même si j'ai encore plein de choses à faire.

Mais j'étais un peu triste quand même. Le chemin d'Aria et le mien s'étaient séparés la veille et... C'était un peu bizarre pour moi. Enfin. Je tentais toutefois de me changer les idées du mieux que je pouvais. Shéhérazade m'avait trouvé une bonne alternative, des idées. Et je me baladais depuis, sous ma forme de grand renard. Je dormais avec, mangeais avec. Aria avait trouvé ça rigolo, mais pas déplaisant. Je me rappelle de sa tête, quand elle a réussi à me faire des gratouilles derrière l'oreille et que je n'ai pas réussi à la repousser. Ahah. Enfin bref.

La nuit est donc tombée et j'erre dans la petite ville qui m'hébergera sans doute encore demain. Cela fait un moment que je marche. Je ne veux pas dormir, je ne suis pas fatigué. Alors plutôt, je préfère marcher dans la nuit. Mais sachant que la nuit apporte son lot de mésaventures, je ne reste pas sans défenses. Mes sens sont aux aguets, qu'ils soient physiques ou magiques. Je mets en pratique certains de mes cours et j'ai un vague sourire en repensant à Osami. Peut-être que je retournerai un de ces quatre à Sarassi, pour lui faire une petite farce, héhé.

J'ai laissé Shéhérazade marcher derrière moi et nous n'échangeons pas un mot. Je sais bien qu'elle n'est pas très à l'aise la nuit mais ça n'est pas grave. Elle n'a d'ailleurs scientifiquement pas besoin de dormir et je n'en ai pas envie alors... Je marche. En repensant aux derniers jours. À Aria, à cette idée d'avenir, à... Tout ?

Quoiqu'il en soit... Mes sens magiques m'apportent finalement qu'une grande source de magie se trouve à proximité et même... Qu'elle se dirige vers moi. Rapidement. Trop même. Une attaque ? Je me prépare alors, dans une position pour réagir rapidement et à l'instant où mes yeux nyctalopes repère ce qui semble être une créature de ténèbres, j'ouvre la gueule dans sa direction en usant de mon mana pour invoquer un faucon devant lui. Et je comprends à l'instant où mon invocation part et où l'être me lâche un grand "bouh !" que ce n'était peut-être pas une attaque... Je fixe l'être de manière incrédule.

« Bouh ? »

Cependant je ne me laisse pas distraire, cela peut-être un piège. Je ne bouge pas, fronçant les sourcils devant ce qui pourrait être un esprit des ténèbres qui... Tente de me faire peur comme un enfant. Bouh. Je n'avais qu'à peine remarqué tous ces... Bras ?

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Et si le type n'est plus surpris de mon oiseau, il ne m'attaque toujours pas. Hmmm... Donc il voulait vraiment me faire peur comme un enfant, comme ses paroles le disent ? Non, je n'ai pas poussé de cri strident, je m'étais préparé à ton arrivée... Mais quel âge a-t-il ? "Dois-je te rappeler que tu aurais probablement fait la même chose à une époque ?" C'est vrai, et je n'étais plus un bébé depuis longtemps... Bon, accordons-lui une seconde chance. Il n'a pas l'air agressif et d'ailleurs... Je ne ressens rien de tel.
L'esprit me demande alors si je me balade de nuit sous forme de grand renard, et mes oreilles tiquent. Ok, donc il a beau faire jeune, ça il connaît l'esprit. Donc s'il vient d'arriver, cela fait suffisement de temps pour connaître certaines choses. Il ajoute ensuite que la nuit est le meilleur moment de la journée et je hausse les épaules. Vrai que c'est pas mal. Puis je fais une moue bizarre, mi-surprise, mi-soupçonneuse, une oreille baissée, l'autre relevée, et fronçant les sourcils, lorsque l'autre me demande s'il peut me grattouiller. Mais !? Et puis quoi encore ? Je secoue la tête, reprenant un air neutre. Le type étrange semble se rappeler que la politesse existe et se présente soudainement. Azaïm, donc ? Je le salue d'un mouvement de tête.

« Effectivement, c'est mieux de se présenter avant d'engager la conversation, surtout après avoir essayé d'effrayer les gens. Je suis Naako. »

Je me retiens quelques remontrances – pour son bien ! – concernant le fait qu'effrayer les gens pourrait se retourner contre lui, avant de répondre à ses questions précédentes.

« Et nan, je ne ronronne pas sous cette forme. Y a qu'les chats qui ronronnent. Et les renards sont pas des chats. »

Et là, je me retiens de lui faire un cours de zoologie pour différencier les espèces animales.

« Mais dis-moi Azaïm, ça fait combien de temps que t'es sorti de ton plan ? »

Oui bah j'estime que j'ai le droit de savoir, hein ! Y a pas que lui qui a le droit de poser des questions !

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L'esprit ne semble pas si perturbé plus que ça devant mon air choqué, ce qui me fait me poser la question... Combien de fois a-t-il essuyé un refus ?! Enfin, je crois que je ne préfère pas savoir, finalement. L'être de ténèbres me fait alors remarquer qu'il est plus difficile d'effrayer les gens après s'être présenté, et je ne retiens pas une moue mitigée. Oui bon, il a pas tort sur ce principe, mais il a l'air d'avoir oublié un détail... Je parlais de se présenter avant de demander des gratouilles, notamment. M'enfin... L'esprit me dit alors qu'il est ravi de me rencontrer et que j'ai l'air d'être... Amusant ? C'est drôle, je n'ai jamais prétendu vouloir être amusant, sous l'apparence de Naako mais... Soit, j'imagine. Il me demande ensuite si je fais des bruits rigolos si on me grattouille et je soupire :

« Non, je ne fais aucun bruit si on me gratouille, mais je grogne si on m'agace. »

Je me retiens cependant de lâcher un grondement, lui signifiant volontairement qu'il n'a pas encore atteint ma limite mais qu'il le saura si jamais ça arrive. J'opine du chef lorsqu'il m'avoue que ça ne fait qu'un an qu'il est sorti de son plan. En effet, ça fait sûrement peu pour s'habituer aux coutumes des mortels... Et peut-être aussi que son tempérament n'aide pas à s'y faire... M'enfin.

« Je vois, je comprends mieux, du coup... »

L'être éthéré se met alors à me fixer intensément et je fronce les sourcils. Quoi encore ? Il reprend ensuite la parole et... J'avoue que ses paroles me surprennent un peu. Oui je suis jeune et oui j'aime m'amuser mais... Jouer avec lui ? Enfin... Plutôt faire des farces en sa compagnie... Je suis mitigé. "D'un côté tu aimerais bien mais..." "Il faudrait pour cela soit le faire sous la forme de Naako et salir sa réputation naissante..." "Soit montrer ta véritable apparence à ce p'tit gars, quitte à ce que ça se retourne contre toi..." Je sais, les gars. M'enfin... Je vais juste prendre une autre apparence. Et ça ira bien ! "Tu es corruptible, Karma..." Un p'tit peu, d'accord.

« Mettons que j'accepte, Azaïm. Quel genre de farces veux-tu faire ? »

Sans doute ne parle-t-il que de "bouh" légers... Ou bien d'autres choses. Mais puis-je réellement lui faire confiance ?

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Lorsque la créature des ténèbres constate que je suis différent des chats et des chiens, je hoche la tête en retenant un soupir. Oui, voilà, eux ne parlent pas. Eux n'utilisent pas la magie tant s'ils n'ont pas muté, non plus. Et eux auraient été plus vite agacés que je ne le suis. M'enfin. Je ne réponds pas, estimant que ça n'en vaut pas la peine. Lorsque je laisse supposer que je pourrai accepter et que je lui demande ce qu'il a l'intention de faire, l'esprit semble bien plus heureux que ce que j'imaginais... Et pour cause. À ses yeux, c'était un oui net et précis. "Comme c'est étonnant. Un an, ce n'est pas assez pour comprendre toutes les subtilités du langage mortel !" Oui bon... Tant pis.
Le gamin spirituel change alors de forme pour prendre celle d'une jeune elfe plutôt mignonne, avant de me demander quel genre de farce me plairait et de me décrire ce qu'il fait d'habitude. Des petites frayeurs... Genre des "bouh", quoi ? Mh. Tout ça m'a l'air plutôt sympathique. Enfin, "sympathique" dans le sens "pas méchant", hein. "C'est ça, fais genre que ça te tente pas. Personne te croit." Héhé. L'esprit se rapproche de moi, avant de peindre sur son visage un air malicieux et... comploteur ? Il me lance alors qu'il espère que je saurai faire une farce capable de l'impressionner et je plisse les yeux.

« Serait-ce un défi, Azaïm ? »

Je ricane, avant de placer ma patte avant gauche contre mon torse en visualisant une elfette. Et tandis que ma nouvelle apparence se termine, je fais changer mes vêtements pour convenir à celle-ci. Azaïm a le temps de voir vaguement la vraie, mais tant pis.

Une fois entièrement changé en une jeune elfe blonde à la peau mate, je me rapproche aussi de l'esprit et imite son air complotiste, un sourire malicieux aux lèvres.

« Je n'ai jamais peur de faire des farces. Nous verrons bien si ton niveau et le mien sont égaux, petit esprit. Allez, viens ! »

Je commence à marcher pour chercher l'infortunée victime de notre défi amusant. En me rappelant que l'autre n'est pas l'être le plus discret de l'univers, je ne me décide pas à courir, gardant simplement une allure de marche rapide. Pas la peine d'avertir la cible que nous sommes là. C'est une voix qui me fait prendre une direction et... Nous tombons finalement sur un homme, implorant devant une porte d'entrée. Le type semble vouloir entrer, tandis qu'une femme de l'autre côté, lui hurle des insultes. L'un des voisins à ses fenêtres ouvertes et semble bien intéressé par la dispute d'ex-couple, tandis qu'un autre voisin leur demande de la boucler, totalement ignoré par les autres. Je me tourne vers Azaïm et lui chuchote :

« Je ne sais pas si tu as déjà été confronté à ce genre d'évènement dans le peu de temps que t'as passé ici, mais Monsieur le Mari Infidèle va en avoir pour des plombes et n'arrivera probablement pas à rentrer. Mais on est là pour permettre à ces bonnes gens de dormir, nan ? En se moquant du trompeur, ce ne serait pas drôle, sinon. »

Je descend du toit en faisant signe à Azaïm de me suivre et à Shéhérazade de rester à l'écart, avec un clin d'oeil. Puis je m'avance de quelques mètres, sans attirer l'attention des gens devant moi. J'exécute alors une courte gestuelle pour invoquer une arène aussi large que la rue, dans laquelle l'homme se trouve. À l'instant où l'invocation est réussie et que l'arène se forme, je visualise deux paires d'ailes de lumière dans le dos de l'esprit elfique et moi-même. Tandis que l'arène est typiquement basée sur un environnement de lumière, qui ne devrait pas plaire grandement à l'esprit, je n'y ai laissé que trois pièges qui s'activeront lorsque l'humain marchera dessus, s'il le fait. Le premier fera surgir des pointes lumineuses du sol. Le second "invoquera" une dizaine d'anges de lumière au pied des deux colonnes se trouvant sur les extrémités de l'arène. Et le dernier déclenchera un flash lumineux aveuglant. Celui-ci étant pour nous permettre de fuir, si le besoin s'en fait ressentir. Quant à l'arène, elle est dotée de murs immaculés dont la matière laisse apparaître une vague lumière blanche. Le sol est recouvert de sable blanc. Le tout est entièrement vide, à part les deux colonnes. Sur celle du fond : rien. Sur celle de notre côté se trouvent deux anges elfiques — nous !

« Hé bien, mortel. Comment oses-tu nous importuner ? Qu'as-tu à dire pour ta défense ? Souhaite-tu implorer notre clémence ou te soumettre à ton châtiment ? »

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Malgré le fait que j'ai décidé de nous faire jouer dans une arène de lumière — hé bien comprenez, mais les anges sont des êtres de lumière ! — Azaïm semble se prendre au jeu... Tandis que l'homme, visiblement choqué, semble ne pas trop comprendre où il en est. Je retiens un ricanement, tout en me demandant s'il est en état d'ébriété. Bof, aucun intérêt comme question ! "J'te l'fais pas dire." Quoiqu'il en soit, le nouvel esprit de lumière prend une voix sévère, pour me répondre. Ou plutôt pour demander mon avis. Je me retiens de rire et l'observe, avant de hocher la tête.
Et lorsque je retourne le nez pour répondre, le type s'enfuit... Et marche sur, j'ai nommé, le second piège ! Un grand nombre d'anges illusoires apparaît, et je retiens non sans mal un sourire. Faut que je reste neutre. "Pense à quelque chose de pas drôle. Genre... Un Teïderien." Merci de l'intention Zara, mais je préfèrerais autant éviter de penser à eux dans ce genre de moment. "Désolée." "Au pire, imagine Bonnenfant en robe à fleurs, en train de faire une danse stupide. Avec une moustache ridicule." Arezu, arrête ! Je dois retenir un nouveau sourire en imaginant la scène.
Mais l'homme me tire de mes rêveries, proposant de nous offrir tout ce qu'il a sur lui, ou de faire ce que l'on veut. Azaïm, après avoir demandé une précision à notre cible du jour, se tourne vers moi en prétextant que si c'est lui qui choisit la peine, nous ne sommes pas sortis de l'auberge. Je hoche la tête avant de répondre.

« Bien, ma sœur, je vais choisir ce qu'il adviendra de cet homme et de son outrage. »

Puis je me retourne en direction de l'homme, avant de lever un bras puis de siffler.

« Bien ! Tu servira de repas pour ma fidèle amie. Shéhérazade, viens par ici, ma toute belle ! »

Réagissant à son nom, et bien que Shéhé' ne soit clairement pas celle qui aurait foncé dans le tas pour jouer la blague à cent pourcents, un battement d'ailes surgit derrière moi. La dragonne aux ailes de ténèbres se glisse furtivement dans l'arène, faisant néanmoins quelques acrobaties élégantes dans les airs. Elle vient ensuite se poser sur le sol de l'arène où ses écailles de jais détonnent complètement au milieu du sable blanc. Elle fixe l'homme avant de s'approcher, lentement, l'air d'attendre la suite.

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Le type se met alors à paniquer en voyant Shéhérazade s'approcher de lui d'un air qu'elle voulait, semble-t-il, menaçant. Je retiens un ricanement satisfait, avant de jeter un œil sur mon collègue, qui semble ne rien afficher de plus que son air hautain. Je ne parviens pas à déterminer ce qu'il pense de ma mise en scène, soit il sait parfaitement se contrôler, soit il trouve vraiment ça nul mais... Forcément, il sait se contrôler, si Monsieur se considère vraiment comme le meilleur, ou l'un des meilleurs, en terme de blague. Bref.
Le type s'enfuit donc à l'opposé de notre direction, ce pour tomber dans le piège de flash. Aveuglé, il titube légèrement avant de nous implorer, se demandant si tout est bien réel. Je songe à arrêter la blague ici, puisque le type semble vraiment mal. Et je me retiens de ricaner, encore une fois, alors qu'il jure qui cessera de boire pour... Quoi, un mois seulement ? Mec, t'es pas assez flippé pour promettre d'arrêter de boire à vie ? Alors là... Je ferme temporairement les yeux. Avant de les rouvrir, l'air furieux, pour constater qu'il a encore tenté de s'enfuir, poursuivi par Shéhérazade.

« Pardon ? Je ne suis pas bien certaine de comprendre. Vous jurez de n'arrêter l'alcool que pour un seul petit mois ? Vous voulez réellement la preuve que nous sommes bien réelles ? Shéhérazade à la possibilité de vous le prouver et de vous faire arrêter de boire... À vie. »

Oh, bien sûr, j'aurai pu m'arrêter là. D'ailleurs, j'y ai bien pensé mais... Cette promesse minable a réussi à outrer l'ange que je ne suis pas. Nan vraiment... Il a abusé là. J'aurai même pas surveillé qu'il arrête l'alcool à vie, s'il me l'avait juré. Il aurait pu reprendre au bout de deux jours et prier pour ne plus jamais me croiser. Mais là ? Oh, je suis outré. Profondément.

« Vous rendez-vous seulement compte de la situation dans laquelle vous vous trouvez ? Permettez-moi d'en douter. Mais pour un tel outrage, vous ne méritez pas que ce que vous percevez comme un cauchemar cesse. Donnez-moi une seule bonne raison de ne pas laisser Shéhérazade faire de vous son repas. Enfin, même si je doute que vous en ayez une. »

Ah oui. Il aurait jamais dû faire cette promesse inutile.

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À mes phrases pleines de menace et de mépris, l'homme croit bon de se jeter au sol, prenant un air implorant. Mais s'il croit que ça suffira... Cela dit, c'est Azaïm qui prend la parole après moi, prétextant que tous les atmas du plans matériels sont ainsi. Je me retiens de l'observer d'un air douteux, me promettant de tirer cette affirmation au clair. Je me contente cependant de hocher la tête dans sa direction, jusqu'à ce qu'il me propose de faire de ce type un serviteur, malgré son air peu vaillant. Mouais. Je pourrais, mais ce serait beaucoup d'organisation. Quoique, même s'il vient à savoir que je ne suis pas un ange, mais un mercenaire duchéen, il saura vite qu'il ne faut tout de même pas qu'il fasse le con avec moi. M'enfin.
Le type se met alors à parler, de cet air implorant, l'air d'avoir vraiment peur de la mort. Il confesse alors ce qu'il juge mal. Joueur, endetté, voleur, menteur, arnaqueur, ivrogne. Mh. Je le jauge d'un air hautain et fier, alors qu'il tente de se justifier en citant ces bourgeois. Ah. C'est drôle, je me sens légèrement concerné. Enfin, l'ancien moi, évidemment. Faudrait que j'aille voir si j'ai toujours droit à récupérer la demeure familiale. Mais ce serait trop de souvenirs, je me demande si je peux la vendre. Bref. On verra.
Je me reconcentre alors sur la situation, jaugeant l'homme une nouvelle fois. Le faire devenir serviteur, le manger ? Telle est la question. Ou alors...

« Vraiment ? Je ne vois en vous qu'un atma faible, qui préfère perdre son honneur pour gagner un peu de richesse. Et que tous les duchéens soient comme vous ne change rien à ce fait. »

C'était une pique qui me tenait à cœur depuis bien longtemps, et c'est ce que je pense de nos chers amis des duchés. Enfin bref. Certains diraient que, venant d'un gosse de bourge, c'est bien facile à dire mais soit. Je ne suis qu'un ange aujourd'hui. Et donc personne pour parler ! bref, revenons-en à nos moutons. Je ne cesse donc pas de le fixer d'un air réprobateur, avant d'ajouter :

« Mais soit, vous préférez donc la servitude à la mort ? C'est dommage, je n'ai guère l'utilité d'un tel être. Mais au lieu de cela, peut-être devrais-je vous laisser ce qu'on appelle une "seconde chance" ? Je reviendrai vous voir mortel. Un jour qui vous restera inconnu. Et je veillerai sur vos agissements. Retrouvez l'honneur, gardez votre liberté. Retombez dans le pêché, trouvez le châtiment divin. Une seule chance, vous aurez, pas une de plus. Gardez bien cela en tête. »

J'invoque ensuite un pendentif en forme d'ange blanc, paraissant presque divin. Puis deux vortex, l'un sous mes mains, l'autre au dessus de l'homme. J'y fais passer rapidement le pendentif, laissant l'homme l'attraper ou non, avant qu'il ne touche le sol.

« Gardez également ceci, en gage de notre véritable présence en ces lieux. Il tâchera de vous rappeler la marche à suivre, si vous venez à l'oublier. Oserez-vous ensuite encore douter que nous sommes réelles ? »

Je fixe l'homme de toute ma hauteur, attendant son avis. Mais comme prévu, je veillerai sur lui. Oh, pas nuit et jour, évidemment. Mais Arezu le retrouvera ou qu'il aille et je prendrai quelques jours de ma vie, en passant dans le coin, pour vérifier qu'il obéit bien.

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Azaïm n'ajoute rien à mes répliques, ce pendant que l'homme attrape lamentablement mon bijou. Son air devient pitoyable, presque drôle, alors qu'il tente encore de se racheter. D'un coup il est d'accord, de l'autre il semble se rappeler ses nouveaux devoirs. C'en est triste. Je me garde cependant de le signaler et de le montrer, me forçant pour garder le même air hautain et méprisant. Il tente alors de se défendre vaguement et je ferme à moitié les yeux, avant de les rouvrir, grands.

« Peu m'importe. Aujourd'hui vous l'avez attirée, et vous en paierez les conséquences. Retrouvez votre noblesse, aussi infime soit-elle. Et cessez de hurler en pleine nuit, si vous ne voulez pas vous retrouver dans le même cas que ce soir. »

Je secoue la main en me concentrant pour faire disparaître l'arène de lumière dans un joli flash, aveuglant légèrement tous les individus du coin. J'en profite pour attraper la main d'Azaïm et le tirer plus loin, dans une ruelle, après avoir fait disparaître nos ailes et provoqué un murmure ressemblant à un battement d'ailes, suffisant pour cacher notre bruit de course pour les oreilles peu attentives.

Une fois à l'écart, j'observe Azaïm avec un sourire fier, le doigt levé au niveau de mes lèvres, dans un "chut" silencieux. J'écoute encore un peu derrière moi, alors que le type semble en pleine incompréhension. Le voisin qui observait la scène depuis son volet lâche un rire tonitruant, avant de lancer un joyeux "bien fait !" au type qui doit encore être agenouillé au sol. Le bruit de son volet qui claque indique qu'il a décidé de le fermer, tandis que l'autre, à l'oreille, semble se lever. Le bruit de pas s'éloigne alors qu'il marmonne. Mon sourire devient immense, puis je me décide à entraîner Azaïm encore plus loin, l'invitant à me suivre.

« Cette farce était-elle de ton goût, Azaïm ? Mais sans doute es-tu capable de faire mieux, ô grand esprit de ténèbres. »

En tout cas, s'il est capable de mieux, nul doute que je veux voir ça ! Et peut-être devrais-je m'incliner, qui sait ?

Pouvoirs utilisés :

Il y a les blagues que l'on raconte,
et celles qu'on vit !
Clairement, les dernières sont meilleures.

Let's call it the prank's evening

L'être de ténèbres se met à rire avec moi, une fois la blague terminée. Une nouvelle pointe de fierté s'ajoute à la précédente, et je ne retiens pas un nouveau sourire fière, alors que nous arrêtons nos rires. Mais après ma petite provocation gentille, l'esprit pend un air taquin et me répond que, même si c'était plein de lumière, la farce était belle. Il suppose alors que j'ai fait exprès de choisir cet élément et je ricane, avant de lui tirer la langue.

« En effet, mais tu l'as cherché, à provoquer mes blagues ! Et puis comme ça, j'ai embêté deux personnes au lieu d'une, donc ça compte double, nan ? »

L'elfe semble amusée, alors qu'elle se vente d'être expérimentée et rusée, puis qu'elle s'imagine que je la louerai pour qu'elle m'apprenne de son art. Je me mets gentiment à rire. Il est vrai que ce n'est pas au vieux singe que l'on apprend à faire la grimace mais... Je n'irai pas jusqu'à louer quelqu'un qui fait de meilleures blagues. Surtout que, là, sans preuve du contraire, c'est moi le maître du jeu ! Mais je vais tout de même laisser sa chance à ce pauvre être de ténèbres. Tiens d'ailleurs, il a quel âge ? Bref, on verra plus tard. Je m'apprête à répondre, mais sa voix résonne avant la mienne. Je penche la tête sur le côté d'un air curieux alors qu'il me propose un pari. Hm ? Là comme ça, ça ne me semble pas très équitable. Je dresse une oreille, tout en écoutant ce que je devrai faire s'il gagne. Bon ça va. Lui montrer les duchés, c'est pas grandiose, je pourrai le faire. Il m'aurait demandé de devenir son esclave une journée entière, j'aurai défendu vivement ma cause. Mais son air crâneur me fait plisser les yeux. Ah oui ? Bien, jouons. Je tends la main à l'esprit, un sourire provocateur sur le visage.

« Je n'en serai pas aussi sûr à ta place. Mais puisque tu veux jouer à cela, et sois heureux de ma générosité, jouons réellement. Tu as là un grand avantage. En bon duchéen, je ne prends jamais un défi sans enjeux au sérieux, et cette farce, bien que belle, ne me révélait pas à mon niveau maximal. Tu as le droit à un essai. Si tu gagne, je serai ton guide tout le temps que tu le désire. Si tu perds, tu me devras un pacte. L'autorisation de t'invoquer n'importe quand, pour n'importe quelle raison. Mais si tu as trop peur de perdre, je comprendrai que tu refuse, évidemment ! Héhé... Alors petit esprit, on joue ? »

Je ricane. Oh, il a vraiment pas intérêt à se louper. Cependant, avant de lui laisser le temps de répondre, à peine le temps de réfléchir, j'ajoute :

« Mais si tu veux vraiment un duel dans toute sa splendeur... Choisis une autre récompense pour toi, et jouons tous les deux à notre maximum. Un essai chacun, et comme tu as eu un exemple de mon talent, c'est toi qui commence. Qu'est-ce que t'en dis, petit esprit ? »

Je retiens un ricanement, la main tendue vers l'avant. Voyons voir ce qu'il pense de tout cela, maintenant.

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Let's call it the prank's evening

L'esprit répond par la négative lorsque je demande si embêter deux personnes compte double, et je ricane. Il a un désavantage concernant ce point, puisque, contrairement à lui, je n'ai aucun ennemi élémentaire. Et puis de toute manière, avec ses ténèbres uniquement, j'ai rien à craindre ! Sauf peut-être si son transformisme est meilleur que le mien.

Quoiqu'il en soit, lorsque j'énumère les conditions - mes conditions - il m'observe d'un air intense, et je comprends que j'ai visé juste. Cependant, je ne laisse rien paraître et continue, jusqu'à lui laisser le temps de répondre, ce qu'il fait sans hésiter., proposant, en échange, de parier ma liberté. J'ose un rire satisfait, alors qu'il se met à supposer qu'être son esclave ne devrait pas spécialement me plaire. Il me propose ensuite de réduire les enjeux et je fais la moue d'un air déçu. Ah, donc finalement, il préfère ne pas jouer sa liberté ? C'est donc qu'il y a quelque part une once d'hésitation. Va-t-il perdre, va-t-il gagner ? Je ricane.

« Très bien, je comprends que t'aies peur. On ne parie pas sa liberté quand on est pas sûr de triompher ! »

Nouveau ricanement, alors que je ne décide d'ajouter :

« Hé bien Azaïm, quelque part, je suis déçu. Tu ne semble plus si sûr de ta victoire, si tu me propose de diminuer les enjeux, n'est-ce pas ? Mais bon, je respecte cela ! Hé bien alors... Disons que si je gagne, tu devras... Hm, me faire faire une petite visite du plan de la lumière ! »

Je ricane, fais mine de réfléchir, avant de continuer :

« Mh, nope, je voudrai pas avoir ton décès sur le dos, finalement. Disons simplement que... La même chose, dans le plan des ténèbres ? »

Et s'il est d'accord, je prendrai sa main et la secouerai fermement, marquant notre accord. Ce, avant de m'incliner pour lui indiquer qu'il peut avancer, et que je le suivrai pour cette blague, un immense sourire fort amusé sur mes lèvres.

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Spoiler:

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Let's call it the prank's evening

L'esprit tente de se rattraper en faisant passer cela pour de la gentillesse, mais ça ne prend pas avec moi. Je plisse les yeux lorsqu'il me demande si je la connais, cette fameuse gentillesse, mais, au lieu de la négative, je prends un air faussement hautain et ne lui réponds pas, passant à la suite. Je lui propose alors de réduire les enjeux à une visite du plan de la lumière ce à quoi il répond qu'il est "moche et qu'il pique les yeux". Je ricane en songeant qu'il ressemble un peu à un enfant, mais à ma proposition du plan des ténèbres, il semble plus heureux et propose de me présenter de ses amis.

« Pourquoi pas, s'ils ne sont pas aussi sûrs d'être les meilleurs en blagues ! »

Nous nous serrons alors la main, marquant ainsi le pari bouclé. Maintenant, place à la rigolade ! L'elfe me demande alors de prendre un forme mignonne et intimidante, de couleur sombre. Du mignon intimidant ? Hmmm... Je ferme les yeux et me concentre, visualisant un jeune manticore de la taille d'un lion, au pelage gris, tacheté de noir et aux yeux mauves. Avec un air pas très effrayant, mais suffisamment manticoresque pour être intimidant. J'ignore si c'est ce qu'Azaïm veut, mais c'est ce qu'il aura ! Une fois la transformation effectuée, je me tourne vers lui. Et devant ce qui ne semble pas être un refus, nous passons donc à la suite. Nous nous dirigeons donc vers la suite, ce pendant qu'Azaïm s'occupe d'une incantation par gestes. La cible apparaît enfin, et c'est ce qui semble être un voleur. Bien, aucun scrupules de ce côté, donc !

L'esprit semble alors s'amuser de son côté, à faire faire à l'autre des choses ridicules. Je souris d'un air félin, sans dire un mot. C'est encore un humour d'enfant, pour le moment, j'attends de voir la suite de son plan ! Il finit alors par faire sortir l'homme de sa planque, le faisant sortir avec une démarche exagérée. Et lorsqu'il est enfin proche de nous, je bondis devant moi et bouscule l'homme. Ce avant de le heurter de mon épaule, le faisant définitivement tomber, sûrement peu aidé avec Azaïm qui le manipule. Le type s'écrase lamentablement au sol et je me jette dessus, les pattes avant sur sa tête, sans m'inquiéter de savoir si je fais mal où non.

« Un lapin, maintenant tu es. »

J'ai parlé doucement, avec une voix d'enfant. Une voix que j'imagine bien pour un jeune manticore, s'ils savaient parler. Petite et mignonne, à la fois douce et grinçante. Et une fois la magie opérée, j'avance d'un bond, observant le lapin au sol. J'observe Azaïm, désormais devant moi, alors que nous encerclons le voleur. Et ensuite ?

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Let's call it the prank's evening

Je fais alors face à un Azaïm changé en jeune griffon de couleur violette. Tiens, il est associé à mes yeux ! Il s'approche de nous en sautillant, l'air visiblement guilleret. Il avale quelque chose, une bourse, et je hausse les épaules. Je ne l'ai pas vu ramasser, sans doute est-elle a lui, mais de toute manière, si c'est celle de notre voleur, on devra faire moitié moitié ! Je ne dis cependant rien et attends qu'il reprenne la parole pour... proposer un défi au lapin ? Je ne suis pas plus surpris que ça. En fait, vu qu'il a l'air d'aimer les défis, je dirai que ça ne semble même pas anormal !

Il se met alors à sautiller encore dans tous les sens, comme s'il dansait, avant de proposer au lapin de devenir riche, très riche. Je plisse les yeux. Oh ? J'imagine donc que, s'il a l'intention de respecter sa clause, il doit être plein de thune pour proposer cela... Je prends note. Quoique... N'avait-il pas dit être noble Ikhyldien tout à l'heure ? Je n'y avais pas prêté plus attention que ça mais... Finalement, plusieurs choses sont plus logiques, désormais ! Cependant, à la proposition d'Azaïm, le lapin semble être plus qu'intéressé. Forcément. C'est un duchéen. Le griffon prend alors un air carnassier avant d'ajouter que, s'il échoue, il finira dévoré. Je ricane. Oh, nous avons tous deux une apparence laissant croire à ce type que nous allons le faire, mais entre nous... ça m'étonnerait qu'on le bouffe ! Pour ma part, le cannibalisme c'est pas mon truc, et Azaïm étant esprit, je ne suis pas sûr qu'il puisse digérer ce truc. En revanche, on pourra le donner à manger à un animal. Ahah. Enfin, blague à part, bien qu'il ne le sache pas, ce duchéen à sûrement plus à gagner qu'à perdre !

L'esprit, en train de virevolter au dessus de nous, propose donc qu'il finisse au chaud dans son estomac, ou bien dans le gosier de... Caramel ? Je plisse une nouvelle fois les yeux. C'est moi Caramel ? Il retombe sur mon dos, redescendant avant que je ne le repousse. Il me propose de commencer à trouver un jeu, et je suis désormais sûr que je suis Caramel. Ah oui ? Donc tu veux jouer à ça ? Moi aussi je peux te trouver un prénom stupide !

« Oh oui Prunette... Mangeons-le s'il ne nous fait pas rire ! Moi, je le mangerai, après avoir bien joué avec lui ! Il sera le lapin et moi la manticore, et il devra courir pour sa vie ! Mais entre nous, je suis plus rapide que lui, ahah, et il ne pourra pas gagner ! »

Je trépigne sur place, me contenant d'avantage plus que le griffon. Après tout, je suis resté statique, et ce serait peut-être un peu étrange de me mettre à sauter partout. Je m'avance vers lui et tourne autour du petit lapin, lui donnant des coups de patte de temps en temps.

« Tu m'as l'air goûtu petit lapin, j'ai hâte de voir si tu es encore meilleur qu'il n'y paraît ! Alors s'il-te-plaît, sois nul et perds, que je puisse te goûter ! Prunette la Violette est trop gentille, elle te laissera peut-être gagner mais... Moi je veux quand même te manger ! »

Je ricane, d'un rire grondant qui pourrait presque être effrayant. Voilà de quoi le rassurer... Pour le moment du moins. Je le pousse brusquement du museau, le faisant rouler sur quelques mètres, en direction de la demeure.

« Oui ! Allons jouer là-bas, comme ça, personne ne nous embêtera quand nous devrons te manger ! Euh... Jouer avec toi ! »

J'avance donc en direction de la maison, suivant le lapin que je repousse lorsqu'il prend trop de temps à sautiller. Et une fois à l'intérieur, j'observe vaguement l'ameublement, simple et peu riche. Essayons d'éviter de trop détruire le mobilier, en jouant. Une fois certain que tout le monde est à l'intérieur, j'utilise ma queue pour donner un coup et claquer la porte, faisant sursauter le lapin. Je saute alors sur le canapé qui se met à couiner et grincer sous mon poids, avant de m'y installer correctement. Je fais mine de réfléchir, avec un petit "hmmmm" mignon, avant de dire :

« Je sais à quoi nous allons jouer, pour notre premier jeu, petit lapin ! Les règles sont simples... Cache-toi ! Cache-toi, et ne nous laisse pas te trouver ! Et aussi, comme ce ne serait pas très amusant sinon... Il faut que tu réussisse à nous toucher avant que nous le fassions ! Si tu réussis ça, sans doute aura tu droit à tes gemmes ! Mais si tu échoue, si tu ne nous fait pas rire, tu finiras mangé ! »

Oh, je me doute que c'est un jeu qu'il a sûrement peu de chances de gagner mais... Si les jeux étaient faciles, ils n'auraient pas d'intérêt !

Pouvoirs utilisés :