Kheizhidji restait correcte et fidèle à l'étiquette imposée, son naturel ayant tendance à s'adapter aux situations sociales de manière à tirer son épingle du jeu sans erreur bête.

C'est sans mal qu'elle ne cherchera pas à donner l'impression d'envahir le duc blessé, et qu'elle salua humblement la Duchesse Galante à son approche, loin d'elle l'idée de l'ignorer. Elle prit tout de même soin de répondre à Peddyr, qui se présenta à son tour, lui assurant qu'il n'y avait pas de mal et lui souhaitant de se rétablir sans mal.

Puis Giovanni approcha, ce à quoi Kheizhidji s'effaça quelques instants pour lui laisser la parole, silencieuse et observervatrice. Elle a toujours été analytique, bien sûr, et observa sans insistance les gens autour d'elle.

Les suppositions fusaient, alors que Kheizhidji se proposa pour aider autout des trois personnages importants durant leur débat, s'intéressant à l'état de santé des blessés non loin. Et elle le faisait bien, de son charme naturel elle "s'asseya" près d'eux pour leur offrir un sourire unique, tout en observant leur état, pendant leurs soins. Une intention désintéressée qui pouvait tout de même, malgré le manque d'expertise médicale, apporter un certain réconfort.

Elle revint ensuite voir les deux ducs et la duchesse, dans une posture respectueuse, s'adressant à Giovanni alors qu'il lui parlait. Elle lui sourit, tendrement, prenant le temps de lui répondre simplement avec politesse et sincérité.

Très bien, et merci à vous Duc Esperancia. Je ne manquerait pas de répondre à vos disponibilités pour notre entrevue. Et je salue votre bal qui, malgré les imprévus, reste une réussite.

Elle s'écarta ensuite poliment, avant de s'approcher de Peddyr pour lui répondre, sur un ton plus bas, entre elle et lui.

Ne vous en inquiétez point, j'ai eu l'audace de m'adresser à vous en pareille situation mais reste consciente que ce n'est guère le moment pour aller plus loin. Je vous propose de me retrouver à ma chambre, au Camélia Pourpre, dernier étage. Je vous y attendrais toute la journée, c'est là que je travaille... L'heure ne dépendra que de vous.

Tout ceci sans manquer de sourire, entre la politesse et la taquinerie, ou le tendancieux... Son regard vert de pomme le détaillant longuement alors qu'elle parle, sans cligner des yeux.

Le Duc Giovanni répondit à sa question tout en la rassurant quant à son état. Il semblait que la duchesse avait une bonne étoile qui la surveillait à ce bal car elle n'avait pas la moindre égratignure.

La conversation revint sur le sujet des attaquants et au questionnement quant à leur identité. Si le duc Giovanni estimait qu'il s'agisse probablement des assaillants de les plus virulents de cette période, soit les Teïderiens ou les suppôts de Césario, Peddyr voulut insister sur la possibilité d'une attaque dans leur propre "camp". Maria ne put s'empêcher d'être d'accord avec son hypothèse. Les duchés étaient fameusement connu pour leur trahison inter duchés. Elle ne voyait, cependant, que très peu de personnes pouvant endosser ce rôle par des temps aussi critiques. Elle pouvait tout de même avoir quelques visages en tête, l'hypothèse était donc valide même si peu probable.

Elle acquiesça donc aux frasques des deux hommes et ajouta vaguement ce qu'elle pensait de l'hypothèse de Peddyr. L'idée n'était pas d'affirmer une position bien déterminée. De plus, elle commençait sincèrement à manquer d'énergie pour prolonger trop longuement le débat. Bien qu'elle agrippait avec une certaine force le bras de son garde du corps, elle continuait à faire contenance face à ses interlocuteurs.

- Je pense que j'ai eu plus de chance que vous messire Thelrand, je n'ai pas été touché une seule fois par ces traitres.

Elle écouta encore quelques instants les conversations jusqu'à ce que l'hôte de la soirée ne leur propose de pouvoir s'éclipser. Cette idée lui parut la meilleure parmi toutes. Quand ce fut son tour, elle s'excusa et prit congé de la soirée après quelques mouvements de têtes à ses compatriotes. Sven l'escorta hors de la salle de l'attaque et prévint sa voiture de s'engager pour la récupérer. Finalement elle n'aura pas pu revoir l'elfe pour ses services mais la jeune femme ferait en sorte de lui envoyer sa réponse dans les plus brefs délais.

Le bal s’achèvera donc dans des conditions acceptables alors que certains invités y retourneront et d’autres en partiront, dont certains qui avaient prévus de nouer diverses rencontres dans les jours qui viennent ou le lendemain même, notamment pour discuter de certains sujets importants ou enrichissants. Quoiqu’il en soit, diverses discussions qui y seront ou ont été faîtes, ne donneront des fruits que bien plus tard, mais cela aura permit à du beau monde se croiser et d’en profiter…

Que ce soit la discussion d’une certaine lamia avec une championne d’arène, d’une duchesse avec une officière mercenaire ou d’un duc avec une capitaine pirate, qui sans doute leur serait profitable à terme de bien des manières. En tout cas, tout cela n’aura été guère inutile pour eux, ainsi que la bonne impression qu’ils auront sut faire au maître des lieux. Qui duchéen et donc assez pragmatique et opportuniste, savait aussi se montrer bon ami ou reconnaissant...

Quoiqu’il en soit, les ducs présents et d’autres apprendraient dans les jours qui viennent, que les organisateurs de l’attaque n’étaient rien d’autres que les Teïderiens, qui désireux de bouleverser les Duchés, mais aussi de profiter d’un long travail d’infiltration du Duché d'Inveïs, avaient voulus s’en prendre aux ducs pour tenter de les tuer. Ainsi, les responsables de l’attaque étaient pour le moment inaccessibles sans doute, mais étaient connus et on pouvait considérer d’une certaine façon, que cette attaque avait heureusement eut l’effet inverse, car une fois repoussée, elle avait convaincu davantage certains puissants qu’il importait de s’investir pleinement au niveau des efforts coalisés faits pour repousser les envahisseurs.