La vampire accompagnait alors Amset pour sortir, écoutant ses paroles calmement. Elle rit doucement, amusée, pour lui répondre avec sérénité.

Cela pourrait être une idée, oui, mais je doute que ce sois notre principale occupation de la soirée. Allons donc visiter tous ces éléments que vous me citez, les monuments, théâtres et foires... Si vous n'êtes pas aisément fatigué, nous pourrions y passer la nuit...!

Elle souriait comme elle savait sourire, tendre et sincère, son regard plongeant dans celui d'Amset avant de se porter sur l'architecture alentours, maintenant qu'ils étaient dehors. Puis son compagnon lui posa des questions sur son monastère, auquel elle répondit tout autant.

Eh bien, cela se passe plutôt bien. Les constructions vont bon train, nos cultures sont plantées et nous attendons les premières récoltes. Plusieurs personnes adhèrent à l'idée, ce qui fait de la population plutôt active. Après l'installation des bâtiments vitaux, les rénovations sont le prochain objectif. Ca commence, petit à petit, les dortoirs sont plus ou moins effectifs mais il faudra faire des rénovations plus approfondies, une fois que le bâtiment principal le sera.

Autrement, il y fait bon vivre, le climat est régulier et plutôt autonome. La satisfaction des habitants est palpable, la motivation tout autant, j'attends de recevoir un forgeron compétent désormais. J'ai fait mes recherches alentours, certains ont fait passer le mot, reste à voir les candidats. Quoi qu'il en soit, je dois faire attention aux besoins de mes gens, puisque désormais j'en suis garante. Une expérience nouvelle, mais intéressante. Je suis apprécie jusque là, et mes actions sont bien venues alors j'imagine que je me débrouille bien. Une fois que nos champs seront auto suffisants, je pourrait arrêter d'importer de la nourriture et mieux gérer cet aspect. Par la suite, le monastère pourra générer une source de revenus pour être capable de gérer l'interface avec les externes, mais ça ne devrait pas tarder.

« Je suis doté d’une bonne endurance. » Dira Amset complice et calmement amusé à ce sujet, il n’avait pas forcément prévu pour autant de passer la nuit à visiter divers lieux intéressantes, mais il pouvait le faire et ferais l’effort pour son amie. Cela et puis, il supposait que c’était toujours plus agréable pour une vampire de pratiquer ce genre d’activités de nuit ? Quand son corps était au mieux de ses capacités, ce qui rendrait toute activité plus confortable.

Pour le reste, il écouta calmement sans commenter spécialement au sujet du monastère, se disant amusé que c’était le genre de projet qui allait bien pour quelqu’un voulant l’implanter en territoire Ikhyldien, mais qui aurait sans doute été plus difficile chez les Akkatoniens. Après tout ces derniers n’avaient pas souvent une mentalité laborieuse et plutôt appréciative d’une existence certes monotone, mais paisible, contrairement à bien des Ikhyldiens d’origines modestes. En tout cas, il était content que le projet de son ami se déroule bien.

« Je vois, ce n’est pour ma part pas le genre de projet que j’aurais fais, mais je n’ai ni une mentalité de moine, ni de celle de quelqu’un qui a de grandes responsabilités. Je suis plus un duelliste plus ou moins solitaire et par moment un artisan. Quoiqu'il en soit, ça reste un magnifique projet. » Dira t-il sinon amusé, pensant au fait que sous sa couverture il ne cachait pas avoir des talents de joaillier. Même si en vérité c’était son métier civil à Eïlynster, quand il était de retour au pays du moins !

« Et si nous commencions par le marché ? Peut-être avez vous envie de vous faire plaisir ? Et moi de même, surtout que dans une grande ville comme Inveïs on peut trouver de tout. » Même s’ils cherchaient surtout dans ce qui était légal, mais en somme ce n’était guère aussi limité qu’une foire de village ou bourgade. Et connaissant la mentalité commerçante duchéenne, il devait en effet pouvoir s’y trouver de tout…

« Sans vouloir évidemment vous vêtir comme une riche duchéenne, toute drapée de richesses, je pense qu’il n’est pas mal de se faire un peu plaisir. » Conclura t-il alors en la laissant mener le mouvement si elle le désirait.

La vampire laissa son esprit s'égarer en laissant les paroles de son comparse résonner agréablement dans sa tête. Elle souriait à sa manière, légèrement, subtilement, tout en effleurant sa main contre la sienne. Elle marcha l'air léger, sereine, calme. Cette balade l'apaisait, de toute évidence, et ce temps passé avec Amset était exceptionnel.

Oui, je le comprend bien. Vous avez vos projets, et ils sont tout à fait louables tout autant. Je serais curieuse d'en apprendre davantage, cependant, mais chaque chose vient en son temps.

Elle pencha légèrement la tête de côté, mutine, avant de poursuivre.

Le marché est une excellente idée. Peut-être que nous trouveront quelque chose qui vous plaira tout autant. Et puis, bien que j'apprécie ma tenue pratique et sobre de voyage, je ne dirais pas non à essayer des tenues qui iraient à mon teint.

Elle émit un très léger rire, ses cheveux de jais toujours aussi longs et lisses encadrant son visage pour tomber sur ses épaules.

La problématique, cependant, c'est le transport. Vous et moi sommes conscients que moins je possède, mieux je me porte. Mais je souhaite partager ce moment avec vous, et trouver une tenue qui m'irait. Et puis, peut-être qu'il serait temps pour moi d'adopter une nouvelle coiffure, qu'en pensez vous ?

Elle tourna doucement la tête pour laisser à Amset le plaisir d'apprécier son profil, son profil laiteux encadré d'un noir de nuit. Devait-elle les assembler à l'Ikhyldienne, les couper à mi longueur, ou courts ? Ou même en raser un côté, ou au dessus de la nuque... Il y avait tant de possibilités que le Naga, forcément peu habitué à l'arrangement des cheveux, devra considérer pour apporter une réponse à son amie de nuit.

Le moment était agréable et serein, en soit tout ce que demandait Amset qui était un naga plutôt calme dans son quotidien, quand il ne se battait pas du moins, car son quotidien était aussi fait de cela, du moins souvent, mais telle était la vie d’un guerrier… Mais en attendant point de combat aujourd’hui, plutôt ce que certains pourraient appeler le repos du guerrier, ou de la moniale concernant sa chère amie ?

« Je vous en parlerai volontiers, même s’il y en a un que vous connaissez bien fort bien, voir deux, voyager en bonne compagnie plus souvent et former une élève prometteuse. » Dira t-il sinon amusé et complice, il est vrai qu’en soit c’était tout un projet, ce avant de reprendre pensif.

« Hum, j’aime bien pour ma part les joailleries, comme vous le savez mon père était un bijoutier et d’une certaine façon j’étais destiné à suivre sa voie. Je ne l’ai pas fais, mais j’ai conservé de lui un amour certain des pierres précieuses. » Avant de reprendre amusé. « Qui irait à votre teint ? Donc de couleur sombre ou noir ? Quoique peut-être pas, je ne suis pas un grand spécialiste en vêtements, mais je peux vous dire que des bijoux en argent vous iraient bien, ainsi que du saphir... » Achèvera t-il sinon de dire malin, avant de la regarder un air observateur, appréciant calmement le spectacle, et d’ajouter…

« Il est vrai qu’il faudrait transporter cette robe ensuite… Mais c’est un problème qui se règle aisément ça ! Quant à la coiffure, je ne suis pas spécialiste de cela aussi, les dames nagas n’ont pas trop de cheveux ? Je dirais juste que j’aime bien votre chevelure habituelle et sa couleur. » Il ne se mouillait pas trop en somme. Par contre il ajouterait ensuite amusé.

« Nous pourrions ensuite faire une petite expérience plus tard si vous le désirez… Je ne sais pas si cela fonctionne, mais je pourrais peut-être tenter de vous faire dormir et ressentir des rêves ? Une expérience que vous n’avez pas dû ressentir depuis votre renaissance, ça pourrait être, intéressant ? » En tout cas, l’idée lui semblait intéressante, même si à tester, à voir ce que son amie en penserait éventuellement ?

La vampire écouta silencieusement, comme elle savait si bien le faire. Droite, digne, belle dans sa sobriété, elle resta sa main contre la sienne, l'air de rien. Sa démarche était fluide, discrète, et elle lança quelques doux regards à son compagnon durant la promenade. Elle souriait légèrement à ses mots, ces derniers l'amusant en toute sincérité, avant de finalement réagir avec un doux ton enjoué.

Oh, oui, je me souviens de ça. Nous aurons tout le temps de partager nos talents, j'imagine ?

De l'argent, du noir et du saphir... Je vous fait confiance, c'est vous l'orfèvre. Nous prendrons le temps de trouver de quoi m'habiller, et ce serait un plaisir que vous vous en chargiez, vos idées sont prometteuses.

Puis elle se mit à rire, alors qu'Amset semblait avoir des difficultés à prendre une décision. Son rire, comme d'habitude, était unique, perceptible du Naga uniquement, avec une certaine douceur et mélodie dans le timbre, dévoilant une voix probablement délicieuse sans ses brides, voix qu'Amset a déjà perçut plus d'une fois cela dit.

Vous ne prenez pas de risques, mhhm...! Mais je comprend, je vous taquinait doucement. J'y réfléchirait, si je veux changer de coiffure je vous partagerai.

Elle dodelina légèrement de la tête, avant de perdre son regard dans le ciel, pensive. Les dernières paroles du Naga la plongée dans un certain mutisme l'espace de quelques secondes, alors qu'elle vient doucement serrer ses doigts contre les siens. Puis son regard vint à nouveau croiser celui de son compagnon, un regard teinté de plein de choses, énigmatique... De l'interrogation, une certaine curiosité, de la tristesse et une pointe de peur... Le tout englobé par une confiance infaillible.

Elle acquiesça longuement, lentement, pour donner son accord, en silence.

« En effet nous avons le temps de partager bien des choses. » Répondra le naga de son léger amusement reptilien à ce sujet, il est vrai après tout qu’ils avaient pas mal de temps devant eux, que ce soit aujourd’hui ou prochainement. C’était là quelque chose d’agréable, dont il conviendrait de profiter au mieux évidemment.

« Après je ne m’y connais pas trop en habillement bipède, mais je suppose qu’une robe vous irait à ravir, sauf si vous préférez autre chose ? Mais pour les bijoux oui, je saurais faire. » Avant d’esquisser une grimace pouvant tenir rôle de léger sourire au sujet de la coiffure et de sembler plus pensif ensuite quand ils abordèrent un autre sujet.

Qui semble légèrement tourmenter sa dame ? Enfin peut-être pas tourmenter, mais elle eut besoin d’y réfléchir courtement et cela le naga s’en rendit bien compte, mais le comprenait aussi. Il comprit aussi le message quand elle donna son accord en silence, c’est ainsi que silencieusement il serra légèrement la main en retour et ils se rendirent donc, tout d’abord chez un couturier ?

Et visiblement Amset avait décidé de viser haut, car s’il n’alla peut-être pas chez le couturier personnel du duc, leur avancée calme et paisible dans la cité, les menas à la boutique assez imposante d’un marchand qui vendait à l’élite. Le genre qui était ouvert aussi de nuit, même si par chance il semblerait sur l’instant qu’il n’ait pas beaucoup de clientèle, mais bon c’était l’avantage de faire du très haut de gamme, on avait pas besoin de forcément vendre en grande quantité pour être rentable !

« Monsieur et madame, que puis-je pour vous ? » Demandera alors le propriétaire qui ressemblait à un nain richement vêtu à la barbe bien taillé, qui regarderait alors Vittoria et Amset de manière interrogative. Il semblera alors reconnaîtra le naga et dire.

« Hum, je vous ai vu vous battre dans l’arène une fois je crois ? Eh bien, c’est pour la dame ? Voulez vous essayer des tenues ou que je vous prépare quelque chose à venir chercher plus tard. » Il dira cela tout en désignant de la main gauche l’ensemble de la boutique qui était fortement doté en tissus riche et exposé dans des vitrines, des ensembles de vêtements d’un grand raffinement, des vêtements sans doute exposés dans des vitrines pour éviter qu’un idiot aléatoire les abîmes ou tente de les voler, même si évidemment il y avait des gardes armées dans la boutique, parmi les employés…

Et il y avait une assez belle variété parmi le type de tenues présentes même si c’était surtout du style duchéen pour les bourgeois ou haut bourgeois dont raffinés et bien habillés, ce dans des tissus plus ou moins précieux et chers, mais aussi de qualité certainement...

Vittoria était, malgré tout, toujours aussi calme et reposée. Reprenant une expression apaisée, elle serra doucement la main de son partenaire pour lui signifier discrètement que tout allait bien. L'idée de retrouver des rêves était intrigante, oui, effrayante en un certain point. Mais elle avait confiance en Amset, et là n'était pas le moment de s'y confronter.

Elle profitait de l'architecture des rues, la luminosité du moment de la journée, les passants, et son partenaire... Un moment fort agréable, qu'elle comptait apprécier jusqu'au bout. Amset la mena chez un couturier, alors, qui semblait fort habile de son aiguille et apte à proposer de belles tenues.

Elle laissa son regard parcourir l'ensemble de la boutique en entrant, silencieuse, avant de rapidement saluer l'artiste pour ne pas l'oublier. Elle acquiesça doucement, prenant la parole.

Ce serait pour essayer, s'il vous plaît. Quelque chose d'élégant dans la simplicité, dans des tons bleus peut-être ? Et je serais curieuse de voir si un chapeau m'irait.

Le couturier, sans aucun doute, était plutôt excité à l'idée de laisser exprimer sa créativité, et embarqua Vittoria à part of lui faire des propositions.

C'est après un long moment, en tout cas pour Amset, que le couturier fit son apparition. L'air satisfait, il fit une rapide mise en scène en tirant un rideau, laissant Vittoria se révéler. Elle portait une robe d'un bleu nuit, cadrant joliment sa taille et tombant élégamment en plis jusqu'au sol. Son buste était découvert, sans vulgarité, dévoilant la beauté de son tatouage magique qui, étrangement, se mêlait plutôt bien à la découpe, telle une œuvre d'art encadrée. Les manches de la robe s'arrêtaient aux coudes, terminées par des manchettes en élégante dentelle.

Ses avant bras, laissés nus, offraient un joli contraste entre la pâleur de sa peau et le sombre de sa tenue, tout comme so'mn visage s'accordait avec ses cheveux. Quant à ses cheveux, le couturier avait prit la liberté de les rassembler en arrière, dans d'élégantes boucles, le genre de coiffure atypique adaptée au chapeau que portait aussi Vittoria ; un chapeau rond, replié su lui même, penché sur le côté et d'un joli bleu tout autant.

Elle regardait Amset avec un tendre regard, semblant un peu mal à l'aise comme quand on porte une tenue pour la première fois, mais surtout fière du résultat.

Tenue de Vittoria:

Le nain à la demande de la vampire, dont il ne soupçonnait probablement pas la nature, mais qu’il voyait visiblement aux côtés d’un naga qui était probablement un ami ou plus de celle-ci, hochera calmement la tête, affirmant avec une certaine fierté de son propre travail, qu’il pourrait lui trouver cela et l’invita à le suivre. Sachant qu’il devait sans doute être d’un grand professionnalisme, il était en effet peu probable aux yeux d’Amset, que son amie ne trouve rien à son goût !

Ainsi, il ne fut pas vraiment surpris quand Vittoria revint, ou du moins le couturier d’abord et que tout les deux montrèrent à Amset le spectacle de son amie vêtu de vêtements d’un style qu’elle devait très rarement porter ! Après tout, qui se douterait en voyant cela que celle-ci était une moniale ? Quoiqu’il en soit le naga prit le temps d’apprécier le spectacle, mais fit aussi l’effort de jeter un regard critique à tout cela, après tout son avis était sans doute désiré aussi ?

Et visiblement c’était le travail d’un expert en effet car ce dernier avait prit compte dans l’habillement de détails comme le tatouage que portait sa cliente et diverses autres choses, en tout cas Amset qui n’eut pas l’impression d’avoir grand-chose à y redire, finira par formuler avec amusement.

« Eh bien, j’aurais payé cher pour voir ce genre de spectacle, tout cela vous va fort à ravir mon amie. Et quand j’y pense, je vais en effet payer cher pour cela. » Du moins si elle acceptait comme il le sous entendait, qu’il paye, après tout elle avait des moyens elle aussi, mais disons que l’idée que ce soit des cadeaux de sa part, il ne serait guère contre, ce avant d’ajouter avec douceur.

« Il faudra voir si vous arrivez à danser dans ce genre de tenues, mais je n’en doute pas. » Puis disant au nain que pour sa part cela lui convenait parfaitement, ce dernier verrait avec Vittoria si c’était le cas aussi, puis se retira un temps pour laisser les deux discuter. Le naga reprendrait alors aimablement…

« Je me demande quel genre de bijoux irait à cela ? Nous restons sur du bleu avec du saphir ou lapis lazuli, ou bien de l’orange pour un contraste doux ? Le blanc aussi conviendrait, en tout cas je gage que peu de vos amis ont dû vous voir ainsi vêtu, dois-je me considérer comme un privilégié ? » Conclura t-il donc un peu taquin.

Vittoria sembla apprécier la réaction d'Amset, alors qu'elle se détourna légèrement pour s'apprécier dans un miroir. Elle resta silencieuse, alors qu'Amset parlait avec le couturier, pendant qu'elle détaillait sa tenue. Il fallait dire que le couturier savait s'y faire, et que Vittoria fut plutôt surprise du résultat, autant car elle ne s'attendait pas à cela spécifiquement mais aussi car cela lui allait plutôt bien, au final, tout en changeant complètement de son habitude. La coiffure aussi, était plutôt avisée, et la moniale risquait de s'intéresser plus souvent aux méthodes et styles pour attacher ses cheveux, probablement.

Elle revint à Amset pour le regarder, simplement, car la simple vue de son compagnon l'apaisait. Comme un réconfort simple, similaire à la vue d'un tableau devant lequel on pourrait rester de longues minutes à capter le moindre coup de pinceau. Elle lui adressa un sourire, n'étant destiné qu'à lui et lui seul, avant d'acquiescer à sa silencieuse question ; oui, la tenue lui plaisait.

Quand vint la question du bijou, elle prit un temps pour réfléchir, autant que le nain. Vittoria répondit en premier lieu à la taquinerie d'Amset par un sincère regard pétillant, puis le nain prit la parole.

Ma foi ! Tout ceci conviendrait, le blanc, le bleu, l'orange... J'aurais une préférence pour le blanc ! Mais voyons ce qu'en pense votre compagne...?

Vittoria prenait toujours son temps pour imaginer ce qui lui irait, alors qu'elle se regardait dans le miroir à nouveau. Elle finit par revenir vers Amset avant de dire.

Je pensais à du noir, pour mon buste. Un noir profond, et du bleu au niveau de la tête.

Une phrase simple et directe, sans artifice, comme Vittoria savait les faire, ne laissant aucun doutes sur ce qu'elle veut dire.

« Eh bien, si vous préférez ces couleurs et cet arrangement nous ferons ainsi. Et puis, je trouve que cela ira en effet bien avec vos vêtements... » Dira le naga amusé quand Vittoria fit ses choix, le couturier nain approuva alors et leur indiqua s’ils le désiraient, un joaillier de sa connaissance à aller voir, car lui ne faisait pas dans les bijoux ! Puis une fois que tout serait bon, Amset payerait les vêtements achetés, une assez belle somme et sortirait calmement avec son amie de la boutique, disant alors amusé en reprenant sa main et alors qu’ils se dirigeaient en direction du la fameuse bijouterie.

« En tout cas le bleu vous va à ravir et je suppose que de nuit c’est une couleur plus discrète et se fondant mieux dans le décor que le rouge éclatant, n’est-ce pas ? » Oh, il n’imaginait pas que ce soit pour ces raisons qu’elle ait choisit ces couleurs de vêtements ou bijoux, mais cela l’amusait de se dire qu’en effet ça convenait bien aussi pour sortir de nuit et être élégante sans trop se faire remarquer non plus. D’ailleurs, il se fit aussi une autre réflexion, qu’il glissera avec douceur, mais toujours amusé. « Cela va aussi bien avec le teint plutôt bleuté de mes écailles quand j’y pense, est-ce l’une des raisons qui vous a motivée à ce choix ? » Puis, lui laissant le temps de répondre, il regarderait courtement les alentours, alors qu’il serpentait et elle marchait, ce pour ajouter.

« Hum, il faudra voir sinon si jamais des obligations diverses nous obligent à nous séparer temporairement, à une manière de rapidement retrouver le chemin de l’autre ou rester en contact ? Rien que la magie ne peut régler je pense, mais ça pourrait demander un certain investissement, néanmoins cela vaudra peut-être le coup si nous comptons voyager ensemble sur le long terme ? » Sur qui lui semblait être le cas, était-ce le cas pour elle aussi ?

Vittoria était, sincèrement, ravie. Chaque instant de cette soirée n'allait que de mieux en mieux et c'était pour son plus grand plaisir. Alors que ça parlait de bijoux, elle observait l'ensemble de la boutique, comme elle a toujours été calme et observatrice, analytique, appréciant son environnement... Avant de revenir vers Amset. Ce visage qui occupait désormais une place grandissante dans son cœur ne manqua pas de la faire sourire légèrement, alors qu'elle s'approcha de lui. Inclinant doucement la tête en remerciement pour le paiement, elle lui tendit la main pour saisir la sienne avant de partir. Bien évidemment, elle avait embarqué ses vêtements de voyageuse, bien rangés dans un sac compact et facile à transporter, de quoi être bien pratique sans gâcher sa tenue.

En marchant à ses côtés, elle sourit un peu plus pour répondre à ses paroles.

C'est une couleur discrète, oui. Calme.

Elle rit légèrement par la suite, alors qu'il fit avec humour le lien entre la couleur de sa robe et ses écailles. Elle secoua la tête joyeusement en avançant ses explications.

Oh, non. Je pourrais vous dire que oui, mais cela reste bien une coïncidence. Le bleu est une couleur que j'apprécie, autrement. Une couleur sombre, calme, moins morbide que le noir. Le bleu de la nuit, simplement, froide silencieuse, réconfortante et pourtant angoissante. Parmi mes voyages, j'ai fait la rencontre d'une jeune cheffe nomade dans le désert Orzaniens. Elle et son peuple étaient formidable, vénérant la lune et la nuit comme des guides ne connaissant pas l'infidélité. Un contraste fort entre le réconfort et l'angoisse, le calme et l'envie de se reposer mêlée à la peur de ne pas savoir ce qui se cache dans les ténèbres.

Une conversation fort intéressante. Cela m'a permis de me régir des valeurs ; je suis une enfant de la nuit, oui. Et je suis dotée du don de transpercer ces ténèbres, transformant cette entité angoissante en quelque chose de rassurant, voir au loin lorsque l'on n'est pas vue... Une entité mélancolique, éphémère et pourtant ancienne. Je pense que, suite à cette rencontre, je n'ai pas cessé de porter une affection forte avec cette froide amie qu'est la nuit. Comme je le suis ; froide, impartiale, calme, sans orgueil ni ambitions malsaines. Je suis juste là, rassurante pour ceux qui savent s'y lover, mortelle pour ceux qui ne la respecte pas.

Elle marqua un silence, toujours aussi calme et apaisée, avisant son compagnon du coin de l'oeil pour aviser sa réaction, toujours aussi pâle et livide.

Quant à un moyen de se retrouver, ce serait volontiers. Il doit exister des enchantements pour communiquer par des objets, ou de quoi créer un lien télépathique ? Quoi qu'il en soit, les solutions ne manquent pas, en effet, et je suis favorable à cette demande.

« Pour une dame discrète et calme, mais charmante. » Glissera Amset amusé aux propos de Vittoria sur la couleur des bijoux qu’elle choisirait, en tout cas il approuvait le choix, mais bon peut-être qu’il aurait approuvé bien d’autres choix pour peu qu’il ait une belle explication du genre. Il devait être assez poétique dans l’âme, mais bon était-ce étonnant de quelqu’un affirmant être passionné par la beauté des gemmes et bijoux fabriqués avec ? Pas vraiment…

« Je vois, c’est poétique. Après chacun a sa vision des ténèbres, je suppose que pour une dame de la nuit comme vous, un esprit de ténèbres ou mage de cet élément, l’obscurité est perçut de façon très positive, mais chez ceux qui y sont moins habitués, comme pour le feu, la crainte même discrète peut rester. En tout cas, si je n’ai pas peur de l’obscurité, je dois dire qu’il y a de bien belles créatures qui sont liées à cet élément. » Ajoutera t-il sinon charmeur, puis amusé, avant le compliment final à l’égard de sa partenaire, ce avant d’ajouter pensif.

« Les éléments sont neutres, mais on peut leur donner du sens et ils ont souvent diverses symboliques, les ténèbres représentent aussi la paix, celle de la douce obscurité, du repos ou de l’apaisement suite à une journée agitée, d’autres l’associent au néant originel de la création, quand la lumière n’était pas et qu’il n’y avait que les ténèbres. Je suppose que vous représentez bien cet aspect de paix que l’on associe à cet élément. » Avant ensuite de glisser amusé.

« Oh, sans doute que nous pourrions avoir des bijoux enchantés pour communiquer ou je pourrais instaurer un lien télépathique entre nous deux plutôt pour que nous puissions parler à longue distance, mais pour se retrouver physiquement parlant si nous sommes loin l’un de l’autre. C’est plus complexe et cher… Mais cela fait un moment que j’économise disons pour m’acheter une demeure dimensionnelle, peut-être pourrions nous en profiter pour en faire un lieu de réunion pour nous deux ? » Ce n’était pas la raison principale de cet achat après, mais un parfait à côté qui les arrangerait sans doute ?

La vampire se tenait aux côtés de son compagnon dignement, belle ainsi vêtue et radieuse pour quelqu'un sachant déchiffrer les secrets de son expression discrète. Comme elle venait de le dire, son rapport à la nuit est, poétiquement, viable. Calme, belle, discrète, présente, l'on pourrait imaginer des milliers de relations pour toujours mieux s'émerveiller de la beauté de l'image.

Et c'était ce qui l'apaisait, en quelques sortes, une belle image d'elle même, noble, métaphorique, liée avec une entité aussi belle que la nuit. Les paroles d'Amset étaient tout autant intéressantes, attirant l'attention de la belle voyageuse qui ne manqua pas d'apprécier sa vision des choses, complétant aisément la sienne. Elle acquiesça alors, répondant en quelques mots seulement.

Oui, c'est... Une belle vision des choses. C'est le sens que l'on donne aux choses et aux événements qui font qu'elles sont importantes, et que certains utilisent comme guide, comme objectif. Ca dépend de chacun de nous, au final, de savoir ce qui donne du sens à notre existence.

Elle sourit doucement, peut-être un peu espiègle, pour ajouter de son ton infiniment calme et posé.

Je sais ce que c'est de ne pas trouver de sens à sa vie, et je sais ce que c'est que d'en avoir un. Evidemment, il y a plein de choses qui me motive à agir aujourd'hui, et je ne peux dissimuler que l'un d'eux se trouve à mes côtés présentement.

La vampire tourna son nez vers lui, le regard pétillant plein de joie, alors qu'elle s'apprêta à répondre à ses dernières paroles, l'air plutôt enthousiaste, dans son calme habituel.

Eh bien, nous partagerons une demeure où nous pourrons nous retrouver à tout instant ? Une idée nouvelle pour moi, mais je n'en reste pas moins enthousiaste. Ce serait avec plaisir.

Amset adressa un doux sourire reptilien, un peu plus expressif que d’habitude, quoique quelqu’un ne connaissant pas bien les nagas n’aurait pas forcément évalués cela comme un sourire, lorsque la vampire avoua qu’il faisait partie des choses qui donnaient du sens à sa longue existence. Il glisserait alors doucement touché, puis amusé.

« Et il en est de même pour ma part. Je trouve d’ailleurs cela amusant, car d’une certaine façon l’une de nos premières aventures commune fut de redécouvrir votre passé, ainsi j’ai participé presque dès notre première rencontre, à la quête pour donner du sens à votre existence. » Ce qui était assez agréable aussi, quoiqu’il en soit il ne doutait guère qu’ils pourraient longtemps voyager côte à côte…

« Oui, il faudra juste qu’elle soit achetée, mais rien de pressé… C’est peut-être plus confortable que ce à quoi je suis habitué, mais d’une certaine façon ce sera aussi utile pour avoir un peu d’intimité. » Glissera t-il sinon avec accord concernant leur future demeure… Avant de reprendre alors qu’ils continuaient à avancer dans la rue, où il y avait certes du monde à une telle heure, mais bien moins que dans la journée. Des personnes qui se fichaient bien d’écouter ce qu’ils disaient, un bon côté des Duchés d’ailleurs, le fait que les affaires de chacun ne regardaient souvent que lui.

« Néanmoins je ne suis pas très doué quand il s’agit de meubler une demeure et je doute que ce soit davantage votre cas, nous sommes tout deux des voyageurs et je suppose que nous n’allons pas en faire une extension de votre monastère. Cela et vous vous doutez qu’en tant que naga, les chaises ne me sont pas utiles et qu’un lit non plus, ou alors grand et solide... » Il est vrai que sa queue ajoutait pas mal de masse… Sur ce il achèverait amusé. « Mais ce serait un bon endroit pour y ranger certaines affaires que vous ne mettez pas souvent, plutôt que de les porter sur vous je suppose. » Sans doute faisait-il référence à la robe achetée ce soir, qu’elle n’avait pas envie de transporter pendant ses voyages dans sa sacoche !

Oh, oui. Cela est bien vrai. Au final, les événements d'une vie prennent un sens tout particulier quand on y repense, et c'est assez drôle. Vous étiez là, c'est vrai, et je vous en remercie encore. Il faut croire que je n'y serais probablement pas arrivée seule, ou en tout cas cela aurait eu moins de saveur.

Elle esquissa un doux sourire malin, taquine à sa manière, tout en observant les alentours presque distraitement.

En effet, jusque là je ne me suis jamais plaint de ma condition de voyageur. S'il suffit de prendre son temps, j'ai tout le mien. Enfin. N'attendons pas un millénaire tout de même.

Le petit trait d'humour vampire, peut-être un peu fataliste et morbide, mais qui restait de bonne intention de la part de Vittoria.

Un sanctuaire physique ne me serait pas un mal, au contraire. Je suis certaine que c'est une excellente idée, pour nous deux. Quoi de mieux que vouloir s'échapper de la réalité quelques instants ? Bon. Il faut faire attention à ne pas en échapper trop longtemps, mais ça, c'est le fléau de tout le monde.

Elle marqua un petit temps, avant de reprendre, plus légère, sur le sujet de l'aménagement de la demeure.

En effet, bien que le monastère nécessite ce genre d'exercice, je ne suis pas une référence en terme de confort. J'ai perdu le luxe d'avoir besoin de me reposer, et il faut croire que je suis devenue minimaliste. Quoi qu'il en soit, nous aurons probablement de quoi installer un lit solide, et une chaise pour moi. Cela fait déjà bien rempli, un lit et une chaise. Ne pensez vous pas ?

Elle souffla un léger rire, laissant quelques instants avant de demander.

Dites moi, quells langues pratiquez vous ? Je me suis vouée un certain intérêt à la linguistique, surtout grâce à un peu d'aide magique, et j'ai dernièrement perfectionné mon Akkatonnien et mon Duchéen. Peut-être que l'on pourrait se partager quelque chose à ce sujet ?

« Le monde avance de toute façon, et il en va pas nous attendre. » Glissera Amset amusé quant au fait de ne pas non plus prendre trop son temps. Bon lui-même n’était pas immortel, ce qu’il ne préféra pas préciser, de toute façon il avait encore du temps devant lui, mais il est vrai que même un immortel pouvait être poussé par le vaste monde dans lequel il vivait à ne pas être apathique, au risque sinon d’être déphasé ou de devoir faire un énorme travail pour se remettre à la page, entre les pays qui vivaient, les guerres qui se faisaient et les innovations magiques ou technologistes qui voyaient de temps en temps le jour…

« Cela ne fera de mal à aucun de nous deux et de toutes façons nous avons des responsabilités à responsabilités, je ne vous imagine pas rester oisif fort longtemps après tout. » Dira t-il sinon avec accord, avant de reprendre pensif au sujet de l’aménagement de ce genre de demeure.

« Il faudrait des coussins, ceux que les nagas du désert ou les Ikhyldiens aiment mettre au sol, ce sera plus confortable pour moi, il faudrait aussi de quoi ranger des affaires, les vôtres ou les miennes… Peut-être une salle d’entraînement pour le combat et la magie aussi, ou une bibliothèque, en somme de l’utilitaire. » Avant de finir par ajouter amusé, mais intéressé aux dernières paroles de son amie.

« Je sais parler l’Akkatonien comme tout le monde, un peu l’Ikhyldien aussi, le Duchéen parfaitement bien et comme beaucoup de nagas, le naga justement… Pour le reste, j’ai quelques notions vagues d’elfiques ou nains, mais je ne suis pas un linguiste. » Et en soit c’était une performance assez commune de savoir parler quelques langues en Orzian, le bilinguisme, voir le trilinguisme était la norme, il reprendrait sinon pensif. « Vu que vous êtes d’Ikhyld, vous pourriez peut-être m’aider à m’améliorer dans celle-ci, si vous avez le temps et moi vous enseigner le naga. Par contre, c’est assez particulier comme langue, il va vous falloir apprendre à siffler comme un serpent. » Une langue donc pensée à la base pour la morphologie de ce peuple atypique.

La vampire acquiesça calmement, approuvant globalement la pensée du Naga. Le monde s'en allait, oui, sans arrêts et n'attendais pas. Une pensée qui, par l'interprétation de la vampire, sonnait de manière assez morbide, mais elle se hâta de se débarrasser de l'aspect négatif de la chose, sans grand mal.

Il est vrai que l'inactivité ne sera pas de leur quotidien, et elle était assez confiante au final sur le fait qu'avoir une demeure ne l'empêchera pas de travailler, et serait même un atout. Surtout s'il s'agissait d'une demeure de poche, plus de problèmes de localisation...

Elle approuva, alors, en répondant à Amset sur ses derniers mots.

Oui, en effet. Coussins, rangements, salles d'entraînement. Utilitaire... Oui, au final, ça reste confortable un minimum mais surtout fonctionnel. Et puis, avec le temps nous aurons de quoi décider si l'on ajoute des choses.

Concernant la linguistique, Vittoria était assez enthousiaste et motivée. Apprendre le Naga, c'était à la fois exotique et excitant, elle qui aimait apprendre. Elle répondit à la proposition, avec un enthousiasme non dissimulé, bien que toujours discret -ce qui reste remarquable par rapport à son habitude.-

L'Akkatonien, l'Ikhyldien bien sûr... Le Naga. Je ne serais pas plus ravie que d'apprendre cette langue à vos côtés, et ce serait un plaisir que de vous transmettre l'Ikhyldien. Dès que nous aurons un instant, nous pourrons nous y atteler j'imagine. Mais dans l'instant présent, ce n'est guère le moment. Sorte-vous souvent en ville ou est-ce exceptionnel ? Se balader dans les rues vêtue d'une robe, ce n'est pour sûr rien qui ne me correspond au quotidien. Mais c'est appréciable je dois bien l' avouer.

Elle sourit alors tendrement, poursuivant sa route à ses côtés.

Ils avaient le temps en effet et c’était sans doute l’un des aspects les plus agréables à l’idée d’acheter et faire concevoir une telle demeure, ils avaient le temps pour la finaliser, mais aussi décider de ce qu’ils voulaient en faire, le genre de confort qui sans être rarissime, devait être apprécié à sa juste valeur et que pour sa part, Amset appréciait pleinement…

Il hochera sinon doucement de la tête au sujet des langues qu’ils pourraient s’enseigner mutuellement, avant d’ajouter ensuite amusé. « Cela dépend de la sortie, en général je suis assez solitaire lors de mes voyages donc on peut dire que cela est rare. Après, je suppose que si ça avait lieu tous les jours, ça perdrait de son charme, mais de temps en temps et en belles occasions, à voir. »

Sur ce, ils semblèrent arriver au niveau d'une bijouterie, dans laquelle ils entrèrent dans calmement et contenant déjà quelques autres personnes qui observaient la marchandise, ce pendant que la propriétaire, visiblement une azurienne semblait observer d’un regard expert un bijou surmonté d’une belle opale noire. L’azurienne, néanmoins remarqua assez vite ces nouveaux clients et posant délicatement le bijou qu’elle observait sur un petit coussin, elle approcherait des deux aventuriers, pour leur demander aimablement.

« Bonjour à vous ! Dans mon humble boutique, la cour de saphir, vous êtes je suppose intéressés par le fait de regarder ou acheter ? Prenez votre temps, nous faisons de tout même si nous sommes spécialisés dans les pierres précieuses et bijoux aux teintes bleutées. » Ceci dit, l’azurienne les laisserait en effet regarder et oui il y avait de tout.

Mais pas mal aussi de choses dans des teintes bleutées diverses, allant de clair à sobre, que ce soit les gemmes, les bijoux ou les métal autour, par exemple du bel acier ou or bleuté, des fois si sombre qu’il tirait vers le noir ou si clair qu’il tirait vers le blanc. Pour sa part, Amset se disait que ça ne devait pas être donné, mais bon il n’était pas là pour faire des économies.

« Vous voyez quelque chose vous intéressant très chère ? » Demanda t-il alors amusé à Vittoria après avoir laissée à celle-ci le temps d’observer, tout en se disant d’un léger regard que la propriétaire des lieux était aussi assortie au thème de la boutique, à son plumage d’un bleu profond...

Vittoria resta tranquillement à l'écoute, silencieuse et attentive. Alors qu'elle se laissait porter par Amset, elle observait les alentours. Il est vrai que sortir en ville n'était pas dans ses habitude, ce qui était aussi le cas de son compagnon. Elle le comprenait bien, après tout, quand on voyageait et était occupé à travailler de ville en ville, il était rare d'avoir du temps pour soi, d'autant plus si l'on aimait la solitude et la tranquillité. Chose que, sans aucun doutes, Vittoria connaissait bien aussi. Elle ayant passé des années seules à éviter la compagnie, c'était sans mal que cette révélation d'Amset lui semblait familière.

Puis, ils arrivèrent non loin d'une boutique. La devanture était attrayante, et l'intérieur d'autant plus intéressant. Le paradis du saphir, sans aucun doute, et Vittoria en fut, discrètement, émerveillée. Elle observait, simplement, sans un mot, comme absorbée par la beauté de ces bijoux. Saluant brièvement la vendeuse en restant correcte, elle fit un tour de boutique qui pourrait paraître long. Son regard capté par ces belles choses ne cessait de détailler la beauté de chaque bijou, alors qu'elle tenta de les imaginer sur elle.

Elle avait l'embarras du choix. De quoi choisir le meilleur bijou qui irait avec sa personnalité. Rien de trop encombrant, bien sûr, la vampire aimait la simplicité dans l'objet et la beauté brute, sans atours ou artifices inutiles. Son choix se porta sur un collier d'argent au saphir sombre, très sombre, se démarquant de sa peau d'albâtre. La pierre est seule, et de petite taille, en tout cas rien de plus gros qu'un ongle, taillée joliment en poire, ressemblant à une goutte d'encre sur la peau de papier de la jolie vampire.

Elle choisit aussi une paire de boucles d'oreilles d'une pierre en bleu clair tout autant, allant à ses cheveux noir, alors qu'elle fait face à Amset avec un tendre sourire.

Ce genre de boutique duchéenne était typique des magasins de luxe où la clientèle devait soit être riche, soit avoir longuement économisée pour s’offrir quelque chose ici, sublime et proposant des produits de grande qualité. On pouvait dire ce qu’on voulait des duchéens après tout, quand on avait des moyens, ce pays avait beaucoup à vous offrir, des produits d’une rare et grande qualité. En tout cas, Amset sentait que se payer un bijou ici n’était guère bon marché, mais à ses yeux ça en vaudrait certainement le coût…

Quoiqu’il en soit, il approuva avec un sourire reptilien amusé les choix de Vittoria, qui avait du goût et visait une forme de simplicité qui lui irait sans doute bien, après tout il pouvait y avoir beaucoup d’élégance dans une forme de simplicité et sobriété, qui de toute façon irait sans doute mieux au caractère de son ami, que des atours et un habillage trop extravagant !

Sur ce, il fut sans doute rapide pour eux d’eux, de payer la note suite à cela, qui aurait eut de quoi faire grimacer un autre jour, mais bon on allait pas dans ce genre de boutique pour acheter bon marché ! Et une fois sortis dans la rue, le naga dirait alors amusé… Après avoir jeté un regard aux alentours.

« Bien, et si nous allions maintenant profiter de certains plaisirs de la ville ? Il ne m'arrive certes pas souvent de faire cela, mais je pense qu’en votre compagnie ce sera fort agréable. » Du moins si tel était toujours le désir de la vampire et si tel était le cas, sans doute qu’ils profiteraient donc du reste de la soirée ensemble, ou de la nuit plutôt vu l’heure… Puis viendrait le lendemain et le début de certains de leurs prochains ? Et peut-être d’une nouvelle phase de leur existence commune.

La vampire prenait le temps nécessaire pour choisir les bijoux adaptés à sa nouvelle tenue et cette apparence qui lui plaisait étrangement. Elle n'avait jamais eu l'habitude de se regarder dans un miroir et encore moins de prendre le temps et le soin de porter une belle tenue. Son corps et son apparence figée dans le temps, elle n'eut jamais eu besoin d'entretenir sa chevelure, et son statut de voyageuse ne lui a jamais donné l'occasion de ne porter autre chose que des vêtements pratiques. Et elle ne s'en plaignait pas, jusque là c'était son quotidien et ça lui allait très bien. Mais maintenant qu'elle se voyait ainsi, elle ressentait un certain plaisir au final, observant les bijoux ornant son cou et son visage.

Elle se tourna vers Amset par la suite, lui adressant un sourire satisfait et reconnaissant, alors qu'il se mit à payer les articles. En saluant aimablement la vendeuse, elle prit délicatement la main de son compagnon pour se laisser aller vers la sortie. L'air dehors était frais, et prenant une inspiration, certes pas nécessaire pour les vampires, Vittoria se sentait revigorée.

Alors, elle acquiesça aux paroles d'Amset, plutôt heureuse en l'instant, s'apprêtant à lui répondre de son calme habituel, bien qu'ayant une lueur pétillante dans le regard.

Oui, je suis bien d'accord avec cela. L'architecture est belle à voir, et puis je ne doute pas que la balade ait de quoi nous ravir. Même si nous n'allons pas bien loin, nous pourrons doucement rentrer à la demeure pour la nuit, si vous êtes fatigué, en profitant du chemin jusque là.

Elle se tenait alors prête à accompagner Amset pour le reste de la nuit, ne se souciant guère du lendemain qui serait très probablement tout autant agréable.