La lamia était très investie dans la réalisation de ses morceaux, ne faisant presque qu’un avec l’instrument qu’elle maniait. Elle jouait donc avec les deux mâles qu’elle accompagnait dans un trio des plus merveilleux. Mais tout devait avoir une fin, alors le morceau s’éteint petit à petit sur ses dernières notes, laissant le Naga guide prendre la parole par la suite. Il proposa à Kheizhidji de lui montrer des mouvements de danse fluides et serpentins, typique des Nagas, en lui demandant au passage si elle savait danser.

A ces mots, Kheizhidji ne fit qu’observer le Naga avec attention, avant de finalement poser son instrument à ses côtés et se redresser pour croiser doucement les bras, et l’aviser.

Je danse moins bien que je ne joue, mais je suis curieuse d’apprendre toujours plus. Montrez donc moi, les instruments peuvent attendre. Et puis, nous avons un joueur de flûte pour vous accompagner.

Elle préféra laisser l’essai des instruments pour plus tard et se concentrer sur l’observation du Naga. Sa prestation se devait d’être à la hauteur des attentes de la lamia, qui s’attendait à voir pas mal de choses tout de même, et rester néanmoins agréablement surprise. Elle laissa donc son guide se tortiller pour en sortir cette fameuse danse qu’elle n'eût jamais vu de sa vie, et se laissa le temps d’observer et d’analyser le moindre de ses mouvements. De son côté, elle se mit à discrètement reproduire les mouvements pour les ancrer dans ses gestes, avant de finalement, après un temps d’observation, tenter d’accompagner le Naga.

Concentrée et investie dans sa prestation, elle se rapprocha de lui donc pour compléter ses mouvements et se lancer dans l’expérience de la danse à deux. Le Naga et la lamia, ensemble, probablement encore à apprendre pour Kheizhidji, mais sûrement un bon début pour apprendre et apporter un résultat des plus merveilleux.

Otmar se retrouva donc à observer les deux êtres serpentins danser à leur façon, d’une manière qu’il ne pouvait guère imiter et pour tout avouer... Il n’avait pas envie d’essayer, car si l’empereur était encore un homme charmant, il valait mieux éviter pour lui de tenter ce genre de choses, il n’était pas aussi souple que quand il avait la vingtaine ou trentaine après tout.

Néanmoins après un temps où il put regarder la chose avec amusement et appréciation, l’humain qui avait évidemment continué à jouer de la flûte pour accompagner, un peu comme s’il s’amusait à faire le charmeur de serpents… Glissa avec amusement.

« Eh bien, c’est peut-être la première fois que vous effectuez cette danse mon amie, mais on ne croirait pas. » Avant de reprendre à l’égard des deux, avec une pointe d’humour. « Mes excuses de ne pas vous avoir imités, mais je manque d’un appendice vitale pour ce genre de gestuelles dirons-nous... » Quoiqu’il en soit, ceci fait, Otmar glissera. « Je suppose qu’avec un peu d’entraînement quoiqu’il en soit, tout sera parfait pour ce soir, n’est-ce pas ? » Ceci fait un peu de temps passa, puis vint le temps de sortir d’ici et aller s’occuper d’autre chose. Otmar glissera alors amusé à la lamia et au naga, alors que la soirée approchait.

« Pourrais-je vous demander sinon conseil à tous les deux pour mon habillement ? Après tout, je tiens à être assortie à la culture locale pour les festivités, et je suppose qu’une tenue de citadin, ne fait pas trop local... » Dira t-il alors amusé alors qu’ils rentraient chez l’ami d’Otmar, il alla alors fouiller une sorte de petite pièce où il ressortit un ensemble de vêtements assez désertiques en effet avant de glisser.

« De ce que je vois, ils sont toujours là aussi. Alors, qu’en pensez-vous ? Voulez vous en prendre quelques uns aussi cher amie ? Après tout je crois qu’ils peuvent aussi aller à une dame. » Puis il lança un regard amusé au naga bleuté, qui dira. « Je n’ai pas besoin de vêtements, uniquement de quelques bijoux, c’est cela l’avantage d’être un naga. Après, j’en dispose de quelques uns en surplus que je peux prêter. » C’est vrai que techniquement, il était nu, à croire qu’être totalement un reptilien avait ses intérêts…

Quoiqu’il en soit, si la lamia voulait s’essayer à un habillement local, c’était une occasion parfaite ! Après tout les nagas pouvaient tout de même porter certains vêtements, en plus des sang chaud du désert qui avaient leur propre code vestimentaire eux aussi !

Kheizhidji était comme dans un monde parallèle, un endroit qu’elle ne pensait jamais rejoindre. Elle était là, dans un village Naga, en train de danser une danse Naga avec un Naga au rythme de musique Nagate. Pour sûr, c’était une première dans sa vie et elle se sentait presque étourdie, mais d’un bon sens. Elle avait envie de s’investir davantage, explorer ce qu’elle ne connaissait pas… Elle avait l’impression de se redécouvrir, et affichait un sourire des plus radieux, et tout autant sincères.

La danse dû se terminer néanmoins, avec des compliments de l’Empereur Akkatonien que la Lamia reçu avec grand plaisir, puis elle prit le temps de se poser pour reprendre son souffle. Elle écouta tranquillement son ami s’exprimer avant d’arborer un regard plein d’amusement à la mention de s’habiller. Pour sûr, habiller l’empereur à la méthode Nagate, il y avait de quoi s’amuser. Alors elle se redressa doucement en acquiesçant d’approbation, avant de répondre à son intention.

Eh bien, je ne dirais pas non. Je suis toujours enthousiaste à ce genre d’idées !

C’est sûr qu’une tenue Nagate avait sûrement de quoi lui donner une autre vision d’elle même. Et pourquoi pas une inspiration pour une tenue de spectacle ? A la remarque du Naga concernant son style vestimentaire, elle répondit simplement avec une pointe de taquinerie, tout en restant correcte et propre à elle même.

Oh, je pourrais tout autant ne porter aucun vêtements et ne me parer que de bijoux, chose que je n’ai jamais faite intégralement, mais je doute que le public n’apprécie. Et puis, je suis sûre que cela aura plus de saveur dans l’intimité.

Elle ria, simplement, cristaline après sa remarque un peu osée, observant discrètement la réaction de chacun avec un amusement avant de se tenir prête à changer de tenue, curieuse de voir la suite.

Otmar ne se priva pas d’émettre un rire de bon cœur, quoique un bon contenu, mais tout de même entendu et bien résonnant aux paroles de son amie sur le fait qu’elle aussi ne pourrait pas porter de vêtements. Visiblement l’ethnologue n’était pas le genre à rougir face à ce genre de possibilités et propos, plutôt de rire à la touche d’humour et de s’amuser de la possibilité. Avant de glisser ensuite.

« Il est vrai que l’imagination est bien prolifique quand on sait en jouer, comme si l’esprit de ceux admirant votre être, à défaut d’en savoir plus, tente de combler le manque sans que jamais ça ne soit satisfaisant. » Ce à quoi son ami naga glisserait avec bonne humeur. « Mais tu es bien mal placé pour parler d’imagination toi, vu que ce genre de choses te sont rarement cachées longtemps... » Otmar acheva de rire et émit alors un sourire amusé et sympathique avant de glisser. « Allons, allons... » Puis de s’habiller…

Il finit alors en tenue raffinée et couvrante comme en pouvait en voir chez certaines peuplades humanoïdes et nomades de ce désert. Une tenue qui couvrait tout le corps pour des raisons pratiques, un peu colorées dans des teintes claires, mais dont il retira les tissus recouvrant la tête. Après tout, la fête aurait lieu le soir, donc la chose risquerait plus d’être étouffante qu’autre chose... Le changement fait Otmar aurait l’air plutôt élégant, comme toujours quand il portait des habits faits sur mesures, puis ceci fait.

Il regardera son amie, qui n’avait guère besoins de mettre autant de tissus pour de nombreuses raisons. Autant parce que les nagas ne recouvraient pas leur queue en général, que parce que ce n’était pas forcément son style à elle. Alors que lui, était souvent dans les costumes et tenues allant avec son style gentleman.

Ceci fait, Otmar regarda ses deux amis, puis tendra la main à la lamia avant de dire, alors que la soirée tombait.

« Je crois que ça va bientôt commencer, désirez vous donc ma dame, que je vous serve de cavalier ? Même si bien entendu nous volerons ensuite au gré de nos envies. » Otmar était vraiment le dernier des libertins quand il le voulait...

La situation avec ses deux comparses amusait la lamia qui prenait un malin plaisir à apprécier la situation à chaque instant. Les réactions d’Otmar et du Naga étaient quelque peu délicieuses, et la confortait dans cette idée de confiance et de détente qu’elle avait en leur présence. Après tout, ils n’étaient guère désagréables, bien au contraire, et leur caractère plaisait à la lamia qui aimait jouer. Et quand on jouait avec elle avec le coeur léger et la malice en tête, elle n’en pouvait être qu’heureuse.

Elle resta silencieuse durant l’échange entre l’Empereur et le Naga, un sourire espiègle au coin des lèvres alors qu’ils se taquinaient mutuellement. De toute évidence, c’était une ambiance des plus détendues et bon enfant qui s’était instaurée, et c’était pour le mieux.

Puis vint le moment où Otmar parti se changer, chose que fit tout autant Kheizhidji. La lamia, guidée par l’oeil avisé du Naga, se serait habillée avec des atours locaux, typiquement Naga, laissant plusieurs parties de son corps visibles sans pour autant que ce soit vulgaire. Si l’ont doit aller dans les détails, les étoffes en soie dont elle fut parée étaient plutôt légères mais avec une certaine consistance, entre l’étoffe basique et le foulard, ces dernières couvrant ses épaules pour se diviser en deux et rejoindre ses poignets en un bracelet de tissu serré. Sa poitrine est masquée par les mêmes étoffes, se croisant sur le sternum pour passer sous les aisselles et se nouer dans la nuque de la lamia tandis qu'une ceinture du même matériau entoure le bas de ses hanches, ne laissant alors nu que tout le reste. Son ventre, son dos, ses mains fines et délicates, et surtout son sourire des plus charmeurs. Une tenue des plus attirantes pour une femme des plus délicieuses, alors que les couleurs dont elle est parée sont plutôt chaudes, variant entre le rouge et l’orange. Un contraste des plus corrects avec sa peau d’Ikhyldienne.

Elle fit alors son apparition ainsi, le rose irisé de sa queue mis en valeur alors qu’elle prend délicatement la main de son cavalier proposé.

Eh bien, vous voilà magnifique et digne de vous même, comme toujours. J’accepterai volontiers de vous accompagner pour ces premiers pas, mon cher Otmar.

La dame lamia s’habilla d’une manière habituelle pour elle pour de tels moments, tout en s’adaptant aux tendances locales, chose plutôt appréciable. Quoiqu’il en soit, Otmar trouvait cela élégant, même s’il n’eut qu’un regard discret et rapide sur le tout, après tout le gentleman d’âge mûr qu’il était n’était pas le genre à détailler longuement les personnes de traits plaisants qu’il croisait. Sans doute était-il un peu vieux jeu à ce niveau d’ailleurs, mais à ses yeux cela contribuait un peu à son charme.

Quoiqu’il en soit ils étaient tous bien parés et c’était donc galamment qu’il prit la main de la dame, puis ils sortirent pour constater que les festivités avaient débutées…

Et elles étaient à l’image de beaucoup de fêtes nagas, même s’il y avait des sangs chauds dans les environs pour rendre cela légèrement plus agité. C’était des festivités, mais il y avait une certaine maîtrise dans la manière dont celles-ci se déroulaient. D’ailleurs, plusieurs musiciens donnaient de la flûte et de la voix, et certaines personnes commençaient déjà à danser. Des danses pas mal rituelles pour certaines ou symboliques, avec ou sans partenaire. Otmar glisserait alors à la lamia l’accompagnant.

« Vous désirez mener le danse, ou je le fais ? » Après tout, les deux possibilités lui convenaient. Après bien entendu, il n’avait pas autant de souplesse ou vigueur qu’elle, donc il lui faisait confiance pour arriver à s’adapter à lui à ce niveau. Après tout, si l’humain était encore loin d’être un vieillard, ayant plutôt l’âge d’un adulte mûr, ce n’était plus non plus un jeune homme fringuant.

Et alors qu’il disait cela, certains membres de la tribu qui le reconnaissaient, lui jetèrent un regard amusé, ou satisfaits, témoignant sans doute qu’il avait fait bonne impression à l’époque où il avait vécut ici, pour effectuer son travail d’ethnologue notamment. Du coup, ils étaient aussi attentifs à leur performance prochaine !

Kheizhiji plongea son regard dans celui d’Otmar, alors qu’elle resta à ses côtés pour se préparer à la prochaine danse. Elle ne remarqua pas spécifiquement le regard du public, et s’en fichait pas mal, se contentant de donner sa main à son ami Akkatonien. Elle ne le quitta pas des yeux alors qu’il lui posa la question de savoir si elle souhaitait mener la danse. Elle étira un large sourire, sincère, son regard vert serpentin s’ouvrant davantage -ce qui n’est pas forcément des plus agréables selon certains- et commença à l’entraîner avec elle sans attendre.

Je la mène. Alors, ça vous fait quoi de revenir ici ?

Elle se mit à serpenter au sol, gardant sa queue au plus compact pour ne pas prendre trop de place tout en gardant une certaine souplesse, elle conserva une certaine mesure pour s’adapter à la mobilité de son partenaire. Elle était plutôt heureuse, de toute évidence, alors qu’elle glissa une main contre la sienne, avant de remonter calmement sur son avant bras, pour au final effleurer sa hanche contre la sienne. Elle ne se débrouillait pas trop mal pour s’engager dans une danse improvisée, adaptée à l’humain, sensuelle sans être vulgaire, propre à elle. Elle signait là par ces gestes sa personnalité, son être, sa manière d’être vivante dans ce monde, traduit par la danse.

Elle ne quittait pas Otmar des yeux, attentive à ses envies et ses limites en terme de danse, alors qu’elle se met en valeur, comme à son habitude, ondulant et enlaçant dans la juste mesure, avec un sourire mutin, presque suggestif, ne jouant que sur des nuances pour impressionner, tenir en haleine, peut-être même faire soupirer…

Une longue et lente torture sans pour autant le moindre contact cru et explicite, ne jouant que de ses charmes dans cette délicieuse danse.

Son amie se faisait attentionnée et plutôt concentrée lorsque le moment de danser vint, que ce soit en lui dédiant une attention quasiment absolue, ou bien car elle changea presque imperceptiblement d’attitude, ce qui n’était guère déplaisant, comme son regard serpentin, qu’en tant qu’amoureux des nagas et lamias au sens large et pas forcément charnel, l’Akkatonien savait apprécier. Tout comme il savait tout à fait comment danser avec ce genre de partenaire heureusement, il serait ainsi plus ou moins garantie que ce ne serait pas par sa maladresse à lui, que leur danse prochaine serait éventuellement gâchée, même si de toute façon avec madame Qin cela était de base invraisemblable…

De plus, elle désirait donc mener la danse, ce à quoi Otmar acquiesça galamment, avant d’ajouter amusé.

« L’effet d’un éternel retour, dans le bon sens du terme, comme si nous partions d’un endroit apprécié pour toujours finir par y revenir. » Visiblement l’homme savait se faire optimiste quand il le voulait, mais était-ce étonnant ? Pas vraiment ? Puis la dansa débuta.

Otmar suivait alors et s’adaptait, n’ayant pas la vigueur de la jeunesse, il avait l’expérience, mais aussi une certaine grâce mature. Et même s’il suivait et laissait la lamia le prendre sa toile à sa manière, il suivait fort bien et ne faisait pas ainsi l’effet d’un débutant qui par une maladresse gênerait sa partenaire ou l’empêcherait de se démarquer.

Lui aussi alors, ne quittait pas Khei des yeux. Quant au public, celui-ci semblait appréciatif, assez diversement, de ceux assez charmées, des deux sexes et ceux appréciant le spectacle, mais en somme pas grand monde n’y était indifféremment. Même si c’était probablement plus le talent et la prestation de la lamia qui joua, que la danse en elle-même ou son partenaire. Partenaire qui s’attira sans doute un peu de jalousie complice de la part de ses amis des environs. Complices car beaucoup le connaissaient ici.

« Il faut croire que votre potion a l’effet d’une potion de jouvence, car je me sens plus jeune en cet instant. » Glissera alors Otmar amusé, pendant qu’ils dansaient de façon élégante, quoique légèrement tribale, mais tribale à la naga désertique, tel la danse du vent qui sifflait sur le sable des dunes. Ce avant qu’il ne glisse amusé. « Le décor vous dépaysa t-il assez très chère, ou aurais-je dû vous proposer une excursion solitaire proche d’une oasis et loin de toute cité ? » De quoi bien sortir de ses habitudes en somme.

La lamia faisait preuve d'une maîtrise absolue de la mesure qu'elle mettait dans ses gestes, dans ses mouvements, un réflexe presque naturel qui avait de quoi renforcer sa beauté et ce l'élégance de son partenaire. Une maîtrise de ses gestes, certes, mais avec cette petite pointe de débridage qui était la base de la perfection, là où réside la remise en question des règles après les avoir apprises au détail près.

C'est donc en glissant adroitement sa queue sur le sol, remuant son corps en rythme et menant son partenaire main dans la main que l'échange corporel que les deux amis partageaient devenait intense. Son regard dans le sien, à ne pas y déroger, dévoilait une certaine tendresse, mêlée à la détermination et la force que la patronne de fumerie pouvait faire preuve dans le quotidien de son caractère et de ses émotions. Une détermination pour ses projets, son commerce, mais aussi pour ses amis proches. Elle appréciait simplement l'instant de danse partagée avec l'Empereur, souriant sincèrement à ses mots, non sans interrompre le mouvement.

Oui, je vous comprend. L'impression de rentrer chez soi, d'être de retour à la maison. Bien que j'ai une demeure à la Cité de Jade, je crois bien que je me sens appartenir au désert, tout compte fait.

Elle maintenait son doux sourire durant les quelques instants de flottement avant de poursuivre.

Vous êtes toujours jeune à mes yeux, mon cher ami. Et je ne parle pas d'âge~...! Seulement de conviction. Vous êtes un bel homme, que ce fut il y a vingt ans lors de notre rencontre, ou maintenant à nos retrouvailles.

Quant à votre choix de sortie, il me convient très bien, et puis. Gardez donc vos idées alternatives pour plus tard. N'est-il pas mieux de profiter de l'instant présent avec une agréable perspective d'avenir que de ne se contenter que d'une seule et unique occasion ? Ce serait avec joie de réitérer l'expérience, différemment ou pas.

« Le désert, la Cité de Jade, auprès de ses proches, souvent on se sent appartenir à plusieurs endroits à la fois, reste à voir selon votre humeur du moment. » Glissera Otmar amusé à ce sujet, tournant un peu à la poésie un concept ethnologique qu’il connaissait bien. L’identité multiple, une personne n’avait pas qu’une identité souvent, mais plusieurs. Cela plus ou moins intensément selon les cas d’ailleurs ! Une hybride comme la lamia était à la fois elfe, naga et hybride, mais aussi Ikhyldienne, joueuse de shamisen, etc. En faisant une personne complexe avec des aspirations fort diverses et des fois contradictoires. D’une certaine façon c’était ce qui la construisait et faisait aussi son charme, elle était entre deux mondes et pas que.

« Vos compliments m’honorent très chère, quoiqu’il en soit je suppose que ma maturité a tout de même bien des avantages, tel que l’expérience. Quoique, elle ne doit pas rivaliser avec la votre, mais surpasser celle de beaucoup de vos rencontres habituelles. » Glissera sinon l’humain avec amusement, ce avant d’ajouter amusé alors qu’ils poursuivaient la danse à bon rythme.

« Ce doit être ma fonction actuelle qui me fait voir l’avenir plutôt que de me concentrer sur le présent, mais vous avez raisons, profitons de l’instant ! » Et cela continua encore pendant un temps, puis peu à peu la danse qui s’était déroulé agréablement tirera fluidement vers sa fin, mais avant que cela ne s’achève, Otmar glisserait avec amusement.

« Que prévoyez vous de faire suite à cette petite danse ? Je suis certains que plusieurs de ceux nous ayant observés aimeraient prendre ma place pour les prochaines performances, mais rien ne vous oblige à poursuivre… Pour ma part je pensai profiter un peu de la fête, peut-être en votre compagnie ? » Restait donc à voir ce qui la tentait.

Les paroles de son tendre ami étaient simples, mais efficaces. La lamia laissa ses pensées voguer quelques instants, il était vrai qu'elle appartenait à plusieurs racines dont elle tirait de chacune une part de sa personnalité et de son caractère. Il était peut-être mieux ainsi de voir le monde, comme étant une fille de multiples cultures qui la rendait unique et pourtant si banale. Une pensée fort inspirante, néanmoins, qu'elle garda pour plus tard.

Elle baissa ses yeux vers Otmar, un sourire tendre et charmeur alors que la danse vint petit à petit à sa fin. En gardant une main dans la sienne pour quelques instants encore, elle se contenta de croiser son regard.

Mhh, je penses bien que vous avez besoin de prendre du recul, cela dit vous n'en êtes pas loin. Profitez donc, ces jours là sont fais pour rester loin de vos responsabilités...

Elle aussi en avait besoin. Des responsabilités, elle en avait, et le connaissait que trop bien.

Quant à la suite, je m'en irait probablement faire le tour des convives, mais je ne vous oublie pas. Prenez donc un verre, pour vous et pour moi, je vous rejoindrait. Après tout, tant que nous profitons de la fête d'un peuple aussi riche et intéressant, cela me va.

Et puis, lorsque l'alcool nous montera à la tête, il y a de fortes chances que je vous emmène hors des festivités pour prolonger la nuit. Je pense même me rapprocher de ce délicieux Naga qui nous a accueilli pour nous accompagner, après tout... Il me semble que vous vous appréciez toujours aussi bien.

Elle étira un malicieux sourire, emplit de mystère et d'évidence à la fois comme elle savait si bien le faire, en faisant comprendre au pauvre empereur qu'il n'avait pas le choix que de se laisser embarquer dans les ambitions de la lamia, lamia qui effectua une courbette pour s'éloigner en laissant Otmar seul, lui ayant lâché la main.