Début Janvier

Les Duchés du Sud ! Cette terre d'impies qui préféraient pour la plupart l'éclat trompeur de l'or à la vérité du seigneur de la souffrance, une terre où la véritable religion était celle de l'accumulation de la richesse, un pays que méprisait évidemment Sigismond de tout son cœur… Un pays qu'il aimerait bien voir un jour courber l'échine devant la grandeur de Teïder et du dieu véritable, mais en attendant il devait s'y faire surtout que la mission qu'il s'était donné nécessitait qu'il soit un minimum discret et ne se fasse pas trop remarquer. Après tout en ces terres hérétiques, le statut de serviteur du juste dieu n'était pas quelque chose qui était bien vu.

C'est ainsi avec des vêtements recouvrant tout son corps, mais communs qu'il était arrivé il y a peu dans les Duchés du Sud, il s'était d'ailleurs fait déposé par un serviteur de l'état disposant d'un pégase dans une cité état située non loin d'Inveïs, serviteur de l'état censé le ramener à Teïder à son retour, ce car il ne comptait pas s'attarder longtemps ici et si possible repartir par le moyen avec lequel il était arrivé si cela était du domaine de l'imaginable. Notamment car ce serait utile s'il finissait par avoir des poursuivants sur le dos… Chose tout à fait possible, par contre avant de pouvoir vraiment entamer sa mission, il lui fallait de l'aide et si possible celles de Duchéens… Heureusement ces terres hérétiques avaient un avantage non négligeable de ce côté, elles débordaient de mercenaires, il chercha donc quelqu'un à engager...

Et c'est ainsi qu'il finit par se retrouver spectateur d'un combat d'arène se déroulant dans une petite cité état non loin d'Inveïs. Un combat qui opposait une mercenaire humaine face à un adversaire visiblement plus robuste physiquement parlant et avec une arme plus lourde, mais pas d'armure. Une humaine agile face à un orc robuste, intéressant… Sigismond se surprit à désirer que l'orc se fasse tuer dans la foulée, mais il savait que cela était impossible malheureusement, car ce combat n'était pas à mort, mais bien entendu il espérait au moins que ce soit l'humaine qui gagne, après tout il n'allait pas s'abaisser à engager une vermine à peau verte. Il y avait des limites après tout, même si dans ce cas au pire il se sentirait tout à fait légitime de trahir le dit mercenaire pour le tuer après la mission, mais bon autant ne pas non plus trop s'avilir de la présence d'une de ces brutes épaisses à la cervelle inversement proportionnelle à la taille de ses biceps. Il regarda donc le combat avec une grande attention et patience, prêt aussi bien à partir si l'orc venait à gagner qu'à juger la possibilité d'engager la, il l'espérait gagnante si elle venait à montrer toute l'étendue d'un possible grand talent.

C'est avec une grande attention que Sigismond observa le combat débuter et avec une certaine satisfaction qu'il s'aperçut que la chose n'avait pas été pliée rapidement en faveur du peau verte, bien… Il aurait été déçu après tout que cet affrontement s'achève trop vite par une victoire d'un rustre verdâtre et ainsi il put sinon commencer à constater les qualités de la mercenaire qui affrontait l'orcidé.

Cette dernière visiblement avait un style grandement basé sur l'agilité de ses mouvements et la rapidité de ses attaques, ce grâce à un katana très aiguisé qui allait à merveille avec ce genre d'art martial. Le fait qu'elle ne portait pas d'armure d'ailleurs laissait deviner qu'elle comptait sans doute sur sa capacité à esquiver les coups plutôt qu'à les encaisser stoïquement en frappant comme une sourde son adversaire. Intéressant… Il préférait probablement engager quelqu'un de ce genre conclut-il, par contre il trouvait que la démonstration de talent de cette femme était bien loin d'être satisfaisante à ses yeux, il décida donc bien évidemment d'ajouter un peu de difficulté à la chose.

« Alors quoi ?! C'est tout ce dont tu es capable l'orc ? Je croyais que les tiens étaient une race de fiers guerriers ! Je comprends mieux comment il se fait que les elfes et les nains arrivent aussi souvent à vous tenir en respect. Soit cela, soit tu dois avoir du sang d'elfe dans les veines pour être aussi mou. » Dit-il donc à voix haute d'un ton moqueur et ironique, des paroles qu'ils n'auraient sûrement pas dit s'il ne cachait pas son identité car il était généralement bien plus impitoyable dans de telles opinions, mais autant ne pas trop en faire après tout…

D'ailleurs il n'avait pas besoin d'insister à ce sujet de toute manière, car le peau verte ne prit point bien ces remarques acerbes. Car ce dernier, écumant de rage se jeta immédiatement à l'encontre de la guerrière avec l'idée fort visible de montrer qu'il n'allait pas se laisser tenir en respect par cette dernière. De quoi rajouter de la difficulté au combat en somme et voir ce que celle-ci valait réellement, après tout Sigismond avait ses des exigences plutôt élevés et n'appréciait pas la faiblesse… Qu'elle tâche donc de montrer de ce fait qu'elle était forte ou en plus de ne pas se voir proposer un travail, elle sortirait de cette arène avec de nombreux os cassés sans aucun doute, tel était le prix de la faiblesse après tout. Une dure leçon d'humilité enseignée par la douleur, douleur qui est bien évidemment la meilleur des préceptrices...

Finalement suite à cela le combat fut bien plus court que Sigismond ne l'aurait imaginé, car la mercenaire qui l'intéressait finit elle aussi par jouer au jeu de la provocation, stimulant ainsi la rage de l'orcidé, ce qui équivalait à faire un pari dangereux qu'elle gagna finalement et ce avec style et efficacité. D'un coup de katana bien placé face à l'orc incontrôlable, elle sut ainsi le neutraliser aussi efficacement que si elle lui avait tranchée la gorge, l'orc alla donc percuter malgré lui le mur se trouvant dans la direction dans lequel il s'était précipité pour se retrouver ensuite à la merci de la gagnante, ce qui fit d'ailleurs qu'il jeta par mégarde une de ses armes en l'air qui atterrit non loin de Sigismond, ainsi cette femme avait triomphée de cette bête. Intéressant, très intéressant, son choix était donc pour ainsi dire déjà fait à son égard. Avait-elle devinée d'ailleurs son intention ? Peut-être, en tout cas s'il ne partageait pas la joie immense des rares chanceux qui avaient pariés sur la mercenaire, il restait qu'il allait probablement profiter davantage de tout ceci que ces derniers…

Surtout que la guerrière avait décidée tout à coup de lever triomphalement son arme en sa direction, démontrant qu'elle l'avait bien remarquée, ainsi alors que la foule commençait à se disperser suite à ce combat, Sigismond descendit calmement des gradins et s'approcha de la guerrière d'un pas méthodique avant de lui dire d'une voix très grave.

« Tu t'es bien battu guerrière, je cherche quelqu'un comme toi pour une mission, une mission très bien payée, mais je me demande, même malgré ce que j'ai vu si tu serais à la hauteur pour celle-ci. Car ce contrat demande des qualités que tout le monde n'a pas. » Il resta silencieux quelques instants puis conclut en commençant à s'éloigner. « Si tu es intéressée, suis moi et crois-moi, tu seras largement dédommagée pour tout ce contre-temps, du moins si tu te montres à la hauteur de mes attentes. » Une conduite étrange, ou peut-être pas si on partait du principe qu'il devait faire penser à un possible employeur qui voulait s'assurer que ceux qu'il engage soient fiables et efficaces. De toute manière, il préférait faire ainsi, car le fait qu'elle le suive voudrait déjà dire qu'elle correspondait bien comme il l'espérait au profil de mercenaire qu'il préférait engager. Il ne resterait plus dans ce cas qu'à la tester une dernière fois et alors ils pourraient parti à la chasse...

Sigismond mena la mercenaire un peu à l'écart, à la sortie du village dans les faits, pas plus loin car ça aurait l'air suspect, mais assez pour que personne ne surprenne leur conversation, du moins personne qui n'irait l'irriter plus tard. Une fois arrivé là, il reprit donc de sa voix grave et un tantinet sinistre.

« Dis moi mercenaire... » Il s'approcha d'elle, peu avant d'ajouter avec un grand sérieux. « Que serais tu prêtes à faire pour de l'argent ? Beaucoup d'argent ? » Une question somme toute anodine, mais qui avait son importance à ces yeux, il ne manqua pas d'ailleurs de préciser quand il aurait sa réponse.

« Tu vas travailler pour moi, mais il y aura quelques conditions à respecter, d'abord tu ne poses pas de questions quant à la nature des personnes que je vais te faire tuer et t'aiderais à tuer. Ensuite, tu ne poses pas de questions quant au pourquoi du travail en lui-même et enfin… Tu ne poses pas de questions quant à qui je suis. Nous sommes d'accord ? » Il attendit sa réponse, puis ajouta ensuite avec sérieux et d'un ton grave.

« Tu auras un paiement de 200 pièces d'argent pour ce travail, j'espère que cela sera suffisant à tes yeux, bien entendu tu en auras la moitié d'avance, mais tâche de ne pas envisager de me doubler, compris ? » Il n'avait pas fait de menaces, car il jugeait ça inutile, par contre il avait jugé utile de préciser qu'il n'aimait pas qu'on le prenne pour un pigeon. Quant à la somme en elle-même, elle était impressionnante, donc il semblait évidemment du genre à considérer qu'il n'y avait pas besoin de négocier le salaire, sur ce il conclut donc avec fermeté.

« Si tu as des questions à poser ou si tu préfères refuser ce contrat, c'est maintenant ou jamais. Car dès que tu auras accepté, il n'y aura pas de retour arrière possible, c'est compris ? Alors… Quelle est ta réponse ? » Puis évidemment, il attendit alors cette dernière dans un silence que l'on pourrait qualifier d'absolu et total, mais aussi très grave.

Elle acceptait sans y trouver à redire ? Bien. Sigismond appréciait cela, tout autant qu'il méprisait sans le montrer du moins une telle attitude, après tout c'était bien typique de ces saletés de mercenaires qui ne vivaient que pour l'or et non pour se battre pour une cause. Mais bon, au moins celle-ci pourrait être utile à la sienne de cause, alors il saurait s'en accommoder. Comme le dit le proverbe après tout, l'ennemi de votre ennemi est un problème qu'il faudra résoudre plus tard, mais en attendant il peut toujours être utile…

Il resta en tout cas courtement silencieux quand elle lui demanda où ils iraient, comme s'il cherchait chez elle le moindre signe de doute, de peur ou bien de duplicité, mais n'en voyant aucun, autre qu'une visible excitation ou légère impatience, il se contenta donc de reprendre de sa voix sinistre.

« Nous allons nous occuper d'un premier groupe traînant non loin. J'espère que ton bras ne faiblira pas lorsque l'heure de faire couler le sang viendra. » Sur ces paroles il resta à nouveau silencieux et s'avança donc sans un regard en arrière, partant du principe qu'elle allait le suivre.

Et au bout d'une trentaine de minutes de marche silencieuse alors qu'ils s'éloignaient de la ville la plus proche et empruntaient un chemin peu entretenus, de manière fort peu discrète disons le, ils finirent par arriver à ce qui semblait être une intersection se séparant en trois chemins, deux de boue, un avec de la pierre mal entretenue. C'est alors qu'une voix retentit.

« Mais qu'avons nous-là ? Visiblement de joyeux voyageurs ? » Zwei et Sigismond purent alors constater la présence d'un homme, puis de cinqs compagnons de ce dernier qui se révélèrent… Six, le compte était bon pensa Sigismond en les reconnaissant alors que l'inverse n'était pas vrai et que le gaillard leur dit alors que l'un de ses amis braquait la mercenaire d'un tromblon.

« Ne vous inquiétez pas, nous sommes juste là pour réclamer une petite taxe de passage disons, après tout… » Et il n'eut pas le temps de finir ce qu'il avait à dire que Sigismond l'avait interrompu, ce dernier avait ainsi profité de la faible distance entre lui et le fusilier pour lancer de manière précipitée un javelot sur celui-ci, ce d'une manière fort imprécise et un peu imprudente, mais qui heureusement toucha au but, même si au lieu de finir dans le ventre du mercenaire, le projectile transperça le bras droit de ce dernier. Ceci fait Sigismond n'attendit pas et tel un fou furieux se jeta sur le bandit le plus proche pour abattre sur le crâne de ce dernier son fléau lourd. Profitant ainsi de l'effet de surprise pour tuer avec une certaine facilité un ennemi, puis, espérant que la mercenaire ferait sa part du travail, il se jeta ensuite sur deux autres brigands, dont le fusilier qu'il avait blessé au bras pour se battre comme un possédé contre ces deux racailles.

Sigismond attaqua son deuxième adversaire avec vigueur en impulsant un grand mouvement circulaire avec son lourd fléau, le bandit en voyant l'attaque venir se baissa brusquement et au lieu d'arrêter son mouvement alors, le fanatique le poursuivit pour frapper l'autre bandit qui était sur la trajectoire et qui pour sa part n'avait pas pensé à esquiver. Le fléau en le percutant fit alors un bruit bien peu ragoûtant d'os brisés. Quant à l'autre adversaire qui tenta d'en profiter pour embrocher Sigismond. Ce dernier n'arriva pas vraiment à esquiver l'attaque, mais son adversaire fut alors surprit de constater que son épée blessa l'inquisiteur certes, mais n'arriva pas vraiment à transpercer celui-ci du moins pas grandement. Ce dernier alors, au lieu de gémir de douleur saisit l'imprudent et entoura de la chaîne de son fléau sa gorge avant de serrer de toutes ses forces…

Et alors que l'autre rendait son dernier soupir, la mercenaire qu'il avait engagé le prévint tout à coup qu'il n'y avait pas que cette racaille de bandits dont il faudrait se préoccuper… Sigismond alors qu'il laissait retomber le cadavre froid qu'il avait engendré constata donc la présence de non pas, mais plusieurs barguests…

Ah, encore des vermines monstrueuses pensa t-il avec mépris, des vermines sauvages qui n'avaient pas encore pu connaître le fouet de dresseurs Teïderiens, dommage pour elles… Car elle ne survivraient pas à ce jour pensa t-il. Et d'ailleurs, au lieu de laisser les barguests qui révélèrent qu'ils étaient au moins 4 commencer à attaquer, il partit à l'assaut en premier. Ces vermines de monstres esquivèrent sa première attaque, mais loin d'être démonté par l'agilité visible de ces créatures qui n'étaient peut-être pas encore toutes là, l'inquisiteur fit preuve d'une rage sanguinaire et commença alors à agiter son fléau frénétiquement, se fichant bien des possibles blessures qu'il allait récolter et n'ayant qu'un but, massacrer ces vermines ! Et ce avec une froide détermination qui ne faillit pas, même quand après en avoir tuer un, un autre avant qu'il ne s'en débarrasse lui avait mordu avec vigueur la jambe en prenant une forme de loup… C'est alors que les barguests qui étaient dorénavant 6 et il semblerait que ce soit tout, décidèrent au lieu de rester sous leur forme de canine, de prendre des formes animales diverses, par exemple l'un d'entre-eux non loin de deux autres qui entouraient la guerrière, prit la forme d'une panthère de modeste taille certes, mais d'une panthère quand même. Pour sa part Sigismond, loin d'être intimidé par cela, même si sa jambe commençait à saigner sérieusement, ce qui à ses yeux n'était pas grand chose, repartit simplement à l'assaut contre les monstres qui l'entouraient… Et qui pour leur part avaient décidés tous les trois de prendre une forme de loup et d'attaquer et se défendre de manière coordonnée contre lui. 3 contre un chacun... Un combat pas forcément gagné d'avance au vu de la force de ces créatures, mais qu'il comptait bien mener avec acharnement !