Zmeï approchait de l'immense Temple de la Souffrance. Aujourd'hui était un des jours les plus exceptionnels, à marquer dans le marbre de l'Histoire du Royaume. Car en ce jour, le jeune Roi était appelé par le Père de la Souffrance en personne. C'était dès l'aube qu'il avait entendu Sa Voix, lui ordonnant de se présenter immédiatement au lieu de culte construit en Son Nom. Cet édifice, qui avait pris près d'un siècle de construction, réclamant son lot de souffrance, de sang, de sueur, était la magnifiscence pure construite dans la plus belle pierre, possédant les plus splendides vitraux illustrant la Gloire et des décorations artistiques sculptées par des Maîtres hors normes qui narraient visuellement les plus grands événements de la religion. Et bien entendu, on y retrouvait aussi des éléments dédiés pour la Mère de la vie et des éléments sur la souffrance en général.

Un chef d'oeuvre inconstesté à travers le monde entier. Une merveille qui domainait toutes les autres, un joyau précieux dans la couronne qu'était Teïder sur le continent.

Le jeune homme n'avait pas perdu de temps à se préparer pour rejoindre le Divin. Ainsi se présenta-t-il, dans ses atours vestimentaires royaux. Sa tenue complètet était sombre, tirant sur le noir, agrémenté ede broderie fine et argentée. Sur sa tête, était présente la Couronne Impériale, symbole de la royauté, de l'autorité et de la puissance passée de Teïder. Et maintenant qu'il était devant les portes immenses et impressionnantes du grand monument dédié à leur culte... Celles-ci furent ouvertes par des gardes royaux en présence. Le souverain sourit et pénétra dans le lieu saint.

Le Père de la Souffrance était là. Il était présent, dans toute sa Prestance.

Zmeï ne le regarda pas droit dans les yeux, sauf si le Divin l'exigeait. Arrivé à une distance respectueuse, Zmeî devint un de ses Enfants, posant un genou à terre et inclinant la tête, mortel parmis les mortels, devant le Très-Haut.

''Gloire à Vous, Père de la Souffrance et Divin de la Douleur. Vous m'avez appelé, j'ai obéi. Je me présente à Vous, obeissant à votre Saint Volonté..."

C’était dans l’immense temple à sa gloire, du moins le plus grand et imposant de Teïder et certainement du continent que le seigneur de la souffrance avait convoqué son plus puissant fidèle. Le « dieu » des Teïderiens, ou ancien immanent même si cela il se passerait bien de le révéler à quiconque, était perdu dans la réflexion au centre de la grande salle du temple, qui avait été vidée pour l’occasion, lorsque le roi vint enfin.

L’être ancien, à la forme humanoïde difficile à percevoir clairement et qui exultait d’une telle puissance magique, que son disciple devait se sentir oppressé à ce niveau, notamment car le seigneur de la souffrance la laissait transparaître… Se retournera alors et laissera dans un silence certain le roi approcher et se prosterner comme il convenait…

Puis au bout d’un temps, le dieu vivant, car il était un dieu à ses yeux ou était du moins ce qui s’en approchait le plus contrairement à ses congénères et ennemis du désert, ou ce prétendant de Cesario… Approchera tout en disant de sa puissante voix, à la fois d’autre monde et sinistre.

« Lève toi mon enfant, tu es encore un jeune roi mais tu fais déjà la fierté de ton dieu. » Il était sûr et certain que le jeune humain apprécierait ses propos… C’était l’avantage d’avoir tant de fanatiques prêt à mourir en votre nom, ils buvaient vos paroles et n’étaient pas bien dur à manœuvrer.

« Comme tu le sais, si ces temps sont bénis, ils sont aussi sombres, car alors que nos ennemis résistent à notre juste règne, de faux dieux se sont levés et prétendent à la suprématie. Des faux dieux que nous devrons anéantir. » Ajoutera t-il ensuite avec une sombre colère, sincère, en parlant de tout cela. En effet, il était hors de question qu’il laisse les anciens dieux nagas survivre, leurs différents étaient bien trop importants et les blessures qu’ils lui avaient infligés trop douloureuses… Il préférait être le seul survivant de sa race, que devoir partager ce fait avec eux.

« Quant à toi, ta destinée reste la même lorsque nous aurons triomphés, car tu ne sera pas connu comme le roi Zmeï Nebojsa à la fin, mais l’empereur Nebojsa. » Conclura t-il sinon solennel de sa voix d’outremonde, après tout quoi de mieux pour exalter un jeune roi appréciant son pouvoir et sa charge ? L’ambition était décidément une chose universelle à toutes les races pensantes.

Zmeï était donc un genou à terre devant le Père de la Souffrance. Il sentait sa puissance, sa prestance tout autour de lui, l'enveloppant tellement de toute part que c'était à la fois un délice comme effrayant. Il avait beau être le premier de ses disciples, parmi tous les mortels de son royaume, il était lui même qu'un être de chair et de sang, un simple être humain. Il était Roi pour diriger son peuple, mais il était le serviteur de leur Dieu, comme pour tous les Teïderiens. Mais lui était là, présent dans le Temple dédié à la divinité, la seule présente, la seule qui existait. Elle bénissait les lieux de sa redoutable présence. Le jeune homme eut un frisson savoureux, qi lui traversa le corps. Leur Père lui offrait déjà un tel honneur en ayant ordonné sa présence. Et plus encore en se trouvant en face de Lui.

Avec ferveur, le Roi attendait qu'une Parole. Il l'entendit se rapprocher de lui. Sa Voix vibra dans les airs. Il lui permettait de se relever. Zmeï s'exécuta, veillant à garder la tête légèrement baissé en signe de dévotion et pour ne pas à lui manquer de respect en le regardant droit dans les yeux. L'entité n'était pas un de ses sujets, alors il devait veiller à lui montrer un grand respect.

Chaque mot du Père à Tous le transcendait, pendant que celui-ci rappelait la situation actuelle de Teïder avec la montée en puissance des faux dieux, tel que Cesario, être devenu immortel par l'emploi de la magie hérétique pour se croire divin. Et forcément, en buvant les paroles du Père de la Souffrance, qui savait employer les bonnes voies pour tenir ses ouailles, Zmeï ne put s'empêcher d'écarquiller les yeux... Empereur... Le Père souhaitait-il donc le voir rendre la gloire d'autan de Teïder ? Son coeur se gonfla de grandes perspectives quand à cet avenir, de ce nouvel Âge d'or, au nom du Père de la Souffrance.

''Je suis prêt à tout faire pour annihiler les ennemis à votre Gloire, Mon Père. Vos Fils et vos Filles seront prêts à se battre contre eux, en votre Nom. Confiez moi un objectif et je m'exécuterai pour l'accomplir ! ''

Le dieu, car le seigneur de la souffrance se considérait comme un dieu, contrairement à ce que ceux ne le vénérant pas devaient penser pour beaucoup et car il savait, sur ce continent il était la créature la plus proche de ce qu’était un dieu… Appréciait toujours le dévouement et la loyauté dont on pouvait faire preuve envers lui, c’était un signe qu’il pourrait presque demander n’importe quoi et qu'il serait obéit.

Et il valait mieux qu’on lui obéisse, il ne pourrait pas faire tout ce qu’il ambitionnait de faire seul, du moins ce serait trop tard pour le faire… Après tout si du jour au lendemain il abandonnait ce royaume fidèle à son nom, il ne doutait pas que ses ennemis, ses anciens congénères le traqueraient par exemple. Oh il n’avait pas peur d’eux, il serait capable de les tuer en nombre. Néanmoins s’ils s’y mettaient à plusieurs ils pourraient le mettre à mal, sans parler de ce soit disant Cesario. Bien des épines dans le flanc, dont il devait se débarrasser donc…

« Ton enthousiasme est appréciable mon enfant et en effet tu auras bien des choses à accomplir. Néanmoins la patience risque aussi d’être décisive pour accomplir la destinée promise au royaume de Teïder. » Dira t-il donc avec une calme, même si sinistre approbation, probablement plus dû à sa voix d’outremonde, qu’un réel désir de sonner sinistre. D’ailleurs il ajouterait en se retournant et en contemplant les vitraux qui se trouvaient avant derrière lui.

« Cesario notamment est sans doute la pire des hérésies, certes ce dont ces pays étrangers sont capables n’est pas à négliger, ni les idoles païennes qui dominaient les nagas dans les temps lointains, mais… Il détient le pouvoir réservé au divin de lever les morts en nombre innombrables et plus le temps passe, plus il gagne subtilement en force. S’il ne s’est pas encore intéressé aux saintes terres de Teïder, cela ne saurait tarder sache le, car il sait parfaitement que seul moi suis véritablement capable de l’anéantir et de le surpasser. » Et il ne mentait pas vraiment en disant que Cesario était probablement la plus grande des menaces à ses yeux, ce avant de conclure amusé.

« Sauf si… Dans son égo et sa haine l’empereur éternel se tourne d’abord vers ses anciens frères d’Eïlynster qu’il a trahit et qui l’ont vaincus… Dans ce cas là nous n’aurons peut-être qu’à attendre pour ramasser les ruines de ce qu’il restera de deux de nos ennemis. » Une possibilité qui n’était pas à négliger aussi… Même si le seigneur de la peine en savait encore trop peu sur le dit Cesario pour vraiment pouvoir ses agissements prochains malheureusement. Mais pour sa part, peut-être aurait-il fait cela, il savait ce qu’était l’orgueil et la haine après tout. Même si ça faisait bien longtemps qu’il n’avait plus vraiment haït...

Le jeune souverain frémit en entendant la voix de Son Dieu. Il y avait sans doute un peu de crainte, mais c'était une crainte naturelle et des plus respectueuses, qui s'exprimait quand on se retrouvait devant sa Divinité. Il était leur Père à Tous. Il frémissait encore de cet honneur qui lui était offert par l'entité en personne. Teïder passait un cap difficile avec les différents ennemis qui cherchaient soit à reprendre de la puissance d'antan ou à se croire capable d'anéantir les Enfants de la Souffrance. Si le Père était présent, c'est que Teïder avait un potentiel qui sommeillait, qui n'attendait qu'être éveillé et mené vers la Gloire pour leur Dieu ! Déjà de savoir que sa destinée était de contribuer à retrouver la Grandeur de Teïder d'autrefois, il sentit une pointe de fierté vibrer dans toute sa colonne vertébrale. Il ne sera que l'un des instruments employés par le Dieu pour atteindre ses objectifs. Mais quel instrument ! Il était le Roi, le lien entre le Père et les humains !

Très attentif au moindre de ses Mots, le jeune homme comprit qu'il ne devait pas se laisser déborder par son impatience de voir se concrétiser ses Souhaits. Il n'était qu'un mortel et lui un Dieu ! Le temps n'avait pas la même emprise sur Lui que sur ses Enfants. La patience pouvait être une redoutable arme pour défaire les adversaires. Il devait se raccrocher à ce concept. Il était encore ''jeune'' en termes de souveraineté et son Royaume se retrouvait dans les tourmentes de plusieurs conflits. La patience devait s'allier à l'intelligence et à la Grandeur du Tout-Puissant.

Le Père de la Souffrance se retourna pour contempler les vitraux qui narraient pour la plupart sa toute puissance. Zmeï l'écoutait toujours avec dévotion et silence respectueux. Dans son esprit, il analysait chaque Dire, chaque Phrase, essayant de comprendre ses Desseins. Cesario était plus qu'une plaie pour Teïder, imposant d'éparpiller les troupes du Royaume pour chasser ses soldats mortifiés. Puis, quand il entendit de la bouche du Très-Haut, la possibilité que cet être qui se croyait doté de pouvoirs divins s'en prenne à leurs ennemis de toujours fit sourire l'humain.

''Votre remarquable intelligence est à l'égale de votre Divinité, Mon Père. Pousser Cesario dans les bras de son ancien peuple ne pourra que provoquer leurs chutes communes. Souhaitez-vous que nous procédions à la création quelques ''rumeurs'' pour que cette immondice en vienne à se concentrer sur Eïlynster ? ''

Il se retint de dire qu'il n'avait qu'un ordre à donner et il exécuterait ses ordres. Mais qu'il était qu'un simple humain, il était aussi Roi, il n'était pas qu'un bête péon suivant les ordres de son Maître. Le Père de la Souffrance attendait la dévotion de ses Enfants et qu'ils se dévouent entièrement à Lui, mais Les Teïderien n'étaient pas des animaux, c'étaient justement des hommes de chair et de sang, doté, eux aussi, d'intelligence, capable d'en user pour Le Servir.

''Ou peut-être que d'attirer quelques unités de ses sbires pour les diriger vers le Mur de ces chiens d'Estiens ne pourra que mettre une nouvelle petite pression entre le prétendu Empereur et ses anciens frères d'armes… ''

Le seigneur de la souffrance se faisait la réflexion que s’il pouvait, il mettra la main sur cette fameuse armure qu’avait revêtu Cesario, après tout si elle avait put faire d’un simple archi-nécromancien humain, un être d’une telle puissance... Quel serait le résultat sur un être comme lui ? Difficile à dire, mais sans doute qu’il s’approcherait encore davantage de la divinité véritable et s'éloignerait de cet état d’entre-deux dans lequel il considérait être. Même si au final il n’y avait pas à ses yeux de vrai dieu pour se comparer à lui… Sauf s’il se comparait avec ses congénères stupides s’étant fait les maîtres des nagas dans les temps ancien, éventuellement du moins… Non, s’il y avait un dieu en ce monde, il était ce qui en était le plus proche.

Quoiqu’il en soit, s’il mettait la main sur cette maudite armure ou bien achevait d’obtenir la divinité véritable, il se fichait bien de si Teïder était quasiment morte au moment de son triomphe, ou si elle dominerait le continent. Car le résultat serait le même… Il n’aurait peut-être même plus à faire semblant, ce serait sans doute mieux pour tout le monde d’une certaine manière et surtout pour lui. Quant à ses loyaux serviteurs, il ne les oublierait pas. C’était certes des outils à ses yeux, mais il avait tout de même un brin d’affection pour eux...

En attendant, le seigneur de la souffrance se fit fort de dire à son loyal sujet, après tout le dévouement de ce dernier était une vertu à cultiver. Ce tout en se retournant et après que le roi du royaume central ait finit de parler.

« Continue à avoir foi mon enfant, si les choses vont dans le sens où je l’entends, mon triomphe et le triomphe de Teïder seront inévitables, même si l’ennemi assiégeait notre capitale et que tout semblait perdu… Et ce triomphe passera par la mise à mort de cet usurpateur de Cesario. » Ce avec gravité et puissance, avant d’ajouter avec un peu d’amusement.

« Cesario est, rusé, il saurait que nous tentons de le berner même si cela n’est pas certain. Par contre il est en effet revanchard envers ses anciens alliés du mur. Je ne doute pas que ces derniers veulent sa mort, bien plus encore que la mienne. Comme tu le sais, les Eïlynsteriens ont le grand défaut de tant être accrochés à leur honneur martial qu’ils ne peuvent laisser sa trahison impunie... » Ceci dit, il ajouterait donc, car il venait d’avoir une idée...

« Pourquoi ne pas les y aider ? Nous ne savons pas où se trouve Cesario, mais une partie des yeux et des oreilles de Teïder à l’étranger pourrait s’exercer à cette tâche. Et ensuite, nous pourrions nous assurer que les enfants du mur l’apprennent, qu’ils se jettent ainsi sur lui ou le poussent à agir. Je doute qu’ils arrivent à le vaincre, mais s’ils arrivent à l’affaiblir, je serais évidemment là pour l’achever... » Le dieu lèverait alors son puissant bâton de mage, avant de frapper au sol avec gravité, émettant un son grave avant de dire solennelle…

« Et alors, le règne de Teïder sur Orzian débutera, car rien ne pourra m’arrêter mon enfant. Si je met la main sur l’armure du tyran, ce legs de divinité véritable étant légitimement mien, plus rien ne pourra s’opposer à moi. » Ou plus exactement, peut-être deviendrait-il ainsi un dieu véritable ou s’en approcherait-il assez pour pouvoir tenir tête à leurs ennemis ?

Il ne pouvait qu'avoir la foi. Autrefois, Teïder était le centre du monde, la toute puissance ; Sa chute avait été une redoutable épreuve qui aurait pu tout balayer. Mais son peuple était encore là ! Sa lignée avait perduré ! La foi était demeurée dans le cœur des ouailles du Père de la Souffrance. Teïder avait résisté et n'attendait désormais plus que son heure, pour retrouver sa gloire d'Autan. Sa gloire et Celle pour le Père de la Souffrance. Jamais le dieu ne les avait abandonnés, leur donnant la force de résister aux conséquences de l'Histoire passée, des troubles provoquées par les autres nations, de l'arrivée de nouvelles hérésies. Teïder était fort et indomptable, comme ses marais qui était son berceau ; un berceau qui était redouté. 

Le jeune homme, le cœur battant de cette ferveur inculquée depuis des générations à sa famille comme aux autres sujets de son royaume, attendait de pouvoir boire à nouveau les paroles du Divin. Avait-il déjà tout prévu, afin de voir si son sujet était capable de raisonner dignement et donc d'être à même de comprendre les plans ? Ou bien profitait-il de ce que soufflait le jeune roi mortel pour rebondir dessus ? Nul ne pouvait le savoir. Mais cela n'empêchait pas le jeune blondin d'avoir déjà l'esprit en train de réfléchir à bien des points, en dirigeant humain qu'il était. Cesario était une épine piquante dans leur flanc, mais il l'était tout autant pour leurs ennemis hérétiques du moment. Il fallait alors convenir d'un plan pour que ce satané prétendu immortel soit affaibli et puis abattu... D'ailleurs, le Père de la Souffrance s'exprima à ce sujet

''Cesario croit être un dieu. Mais c'est un mortel devenu ce qu'il est par le biais de la magie ! Il n'est  pas infaillible... il n'est pas indestructible ! Je vais suivre votre Souhait, Ô Père... Je vais ordonner que les espions et nos agents en faction dans les autres nations soient à l'affût de la moindre information, aussi minimale ou incomplète soit-elle, pour qu'elle parvienne aux oreilles de nos ennemis. Ainsi, si certaines d'entre elles se révèlent exactes, vous pourrez avoir un coup d'avance et suivre les mouvements de cet infâme faux dieu...''

Il frémit déjà de plaisir à l'idée de voir leur Père à tous revêtir l'armure que portait Cesario. Leur Dieu deviendrait le Roi des Dieux et personne ne pourrait prétendre le défier. Mais quelque chose le fit tiquer quelques secondes. Ce legs de divinité ? Il voulait dire, cette part de divinité qui s'adjoindrait à la sienne, cela ne pouvait qu'être cela. 

''Le monde s'agenouillera alors devant votre Toute Puissance, ainsi que celle de vos Enfants....''

Il avait toujours apprécié qu’on soit béat d’admiration devant et lui et surtout capable d’obéir au moindre de ses ordres, surtout que l’obéissance de son fidèle roi équivalait à celle de tout un peuple… Il serait faux donc dire, que le seigneur de la souffrance n’éprouvait pas une certaine jouissance et satisfaction dans ce fait, mais en était-il étonnant pour une créature proclamant qu’elle était une divinité, qu’elle soit sincère ou non dans cette affirmation ?

« Bien, le temps de Cesario est compté, soit en certain mon enfant, et toi et le peuple élu de Teïder que tu gouvernes, vous en serez partie prenante, car il y a peu d’œuvres aussi saintes que celle de contribuer à la mort d’un faux dieu, d’un faux prophète qui imagine qu’un simple mortel peut prétendre à l’essence divin... » Dirait alors le seigneur de la souffrance d’un ton mêlant la colère inquiétante et la sombre satisfaction… Ce pendant qu’il s’amusait intérieurement de l’ironie de ses propos, n’était-il pas lui-même cela après tout ? Un mortel qui avait prétendu à la divinité et l’avait acquise en quelque sorte ? Si, mais les immanents étaient bien supérieures aux jeunes races qui peuplaient le plan matériel aujourd’hui...

« Et le temps béni de la grandeur de Teïder viendra enfin, Orzian sera son domaine comme il aurait déjà dû l'être, ce si les roi des précédentes dynasties n’avaient pas été faibles. Mais toi et ta dynastie, vous ne me décevrez pas... » Ajoutera t-il sinon  avec détermination et solennité, comme une déclaration, une prophétie, ce avant d’appuyer ensuite avec gravité.

« En tant que roi mon enfant, tu sais dans quel péril se trouvait le peuple Teïderien avant que je le révèle comme peuple élu et que vous embrassiez la vraie foi ? Vous étiez sur le point de perdre une guerre et de finir esclaves de vos ennemis, mais aujourd’hui encore Teïder est le plus puissant royaume de ce continent, peut-être que les empires étrangers se montrent menaçants, mais même eux à terme, seront quantité négligeable... » Et de conclure alors sombrement. « Que le peuple garde la foi et une nouvelle fois Teïder ressortira victorieuse, et alors sera le début d’un nouvel âge... » Sous entendait-il donc qu’il fallait garder le cap à ce sujet voir le durcir ? Peut-être, un dieu devait après tout être ambigu de temps en temps...