13 Juin de l’An 2001 de l’Âge d’Acier

Il était indéniable que le dirigeable était une belle invention, cet engin motorisé permettant de survoler les cieux était presque inégalé ou l’était sauf exception rarissimes quand vous désiriez voyager rapidement par les airs. Le seul problème étant que quand vous n’aviez pas un dirigeable personnel et une certaine témérité, vous ne pouviez voyager que de ville et ville… Mais bon quand vous étiez un officiel ou un civil, ce n’était pas vraiment un problème.

Et se rendre en dirigeable à Inveïs n’avait guère dérangé Otmar, qui néanmoins l’avait fait assez « discrètement », dans le sens qu’il n’avait prit qu’une escortée modérée et son garde du corps automate habituel, mais surtout qu’une fois arrivé à l’ambassade, il avait prétexté d’aller se coucher une fois une heure avancée arrivée, pour sortir discrètement et aller honorer un rendez-vous qu’il avait avec une ancienne amie à lui.

Pour cela il suffisait juste de traverser les ruelles aisées d’Inveïs de nuit, ce qui n’était pas forcément bien difficile avec un peu de bon sens et une certaine prudence. Que ce soit car ce n’était pas non plus extrêmement malfamé et aussi car Otmar savait parfaitement passer inaperçu quand il le désirait, il devenait alors aux yeux des autres un badaud commun. Surtout qu’en plus l’empereur n’avait pas sur lui ses habituels atours Akkatoniens, mais des draperies faisant bien plus local heureusement, lui évitant d’attirer l’attention, même comme un simple touriste...

Et c’est ainsi déguisé, il se serait rapidement rendu vers un certain établissement ouvert récemment et appartenant à la dite amie, qui se situait dans la cité… Il arriverait alors peu avant l’heure convenue, toujours déguisé en ce qui ressemblait à un marchand duchéen honorable et dirait qu’il avait rendez-vous avec l’hôtesse des lieux.

Ensuite ne resta qu’à attendre que l’on le mène à elle.

La journée aux duchés s'annonçait aussi bonne que les précédentes, ainsi que celles à venir. L'influence Nagate, après des décennies dans le métier, commençait réellement à étendre son empire et l'avancée de son opération aux duchés était un succès progressif et grandissant. Installée à son bureau dans sa chambre luxuriante de l'hôtel de luxe qu'elle possède, elle s'affairait à gérer la paperasse quotidienne et organiser minutieusement chacun de ces informations pour ensuite décider des actions à mener, en conséquence. Gestion de l'établissement, réapprovisionnement, invités de marque et réservations particulières, l'agenda de la Lamia promettait de quoi s'amuser les jours qui viennent, sans oublier son réseau d'espions qui gagnait en racines dans la cité d'Inveïs.

Cet agenda comptait aussi un certain rendez vous, en pleine nuit. Kheizhidji avait notifié le tout sous un faux nom de manière à ne laisser aucune trace écrite alors que, la nuit tombée, elle fut prête à recevoir son invité d'honneur. Un ami de longue date et dont les récentes retrouvailles étaient des plus agréables.

L'heure du rendez vous approchait, et Kheizhidji veillait dans sa chambre, vêtue d'une tenue des plus légères et parées de multiples élégants bijoux, d'une habitude et d'un style qui lui étaient propres. Verre de bourbon en main, pipe à opium déjà éteint de côté, elle laissait son regard parcourir les rues nocturnes d'Inveïs, le temps passant, en silence.

Puis vint le moment où un employé de l'établissement frappa à sa porte pour annoncer l'arrivée de son invité. Sortant de sa torpeur, elle dirigea le regard vers la porte et ordonna à la faire entrer. Puis, souriante, elle se dirigea vers Otmar une fois seul avec elle, verre à la main.

Mon cher ami. Vous voilà méconnaissable, et l'anonymat vous va comme un gant. Installez vous donc, je vous rejoint sous peu. Quelque chose à boire ?

Elle indiqua la direction du canapé au centre de la pièce, à moins qu'elle n'indiquait son lit de grande taille ? Quoi qu'il en soit, la Lamia se dirigea dans la chambre à la lumière chaude et tamisée, reposante, pour se saisir d'une bouteille de sous son bureau, et de généreusement remplir son verre même pas vide, avant de servir son invité s'il le souhaite.

Otmar fut assez rapidement et poliment mené au bureau de son amie, qui était visiblement dans une attitude et un habillement qu’elle ne se permettait qu’avec ceux vraiment proches ou intimes avec elle. Ce n’était pas pour gêner Otmar en soit, même si évidemment en personne parfaitement maîtrisée, son regard n’allait pas s’écarter pour faire d’indiscrétion ou autre. Il la regardait d’une manière qui laissait imaginer qu’il appréciait assez le spectacle par contre, mais avec son habituelle classe de gentleman Akkatonnien. On était donc loin de l’humain lambda qui serait probablement un temps choqué ou fasciné par cette vision, après tout la lamia avait une beauté presque d’un autre monde…

« Merci, je trouve ce déguisement assez bon et élégant. Et vous êtes toujours aussi radieuse mon amie. » Dira donc l’Akkatonien poliment, ce avant d’ajouter avec amusement. « Je boirais volontiers un verre de whisky. » Et il irait donc s’installer calmement et avec élégance, alors qu’il posait son bâton de marche, servant uniquement à donner une certaine prestance à ses mouvements et non à vraiment se soutenir pour marcher…

Il acceptera alors volontiers ce que la lamia lui aurait tendu, après s’être assit sur le lit ou le canapé selon ce qu’elle avait désignée. Il nota au passage qu’elle avait l’air un peu guillerette, mais tout le monde avait ses petites faiblesses après tout, quoique il se demandait si c’était fréquent... Néanmoins il écartera rapidement cette pensée, ce pour dire aimablement.

« Comme tu t’en doutes, même si j’aurais pu volontiers venir pour le plaisir de la compagnie, j’ai fais le voyage parce que j’aurais besoin de ton aide pour quelque chose, d’assez officieux… Sinon, et toi comment te portes tu ? » Il regardera par la fenêtre non loin et glisserait alors amusé.

« Inveïs est une belle cité, neutre en plus et plutôt stable par rapport aux standards duchéens. Après je ne m’y connais pas parfaitement en politique locale, mais c’est un bon choix pour ouvrir un établissement. » Après tout les risques de guerres civiles étaient modérés par ici, par rapport aux standards duchéens, ce qui aidait pas mal à ne pas devoir gérer d’éventuelles histoires de changement de pouvoir pouvant nuire un temps aux affaires, ou représenter des opportunités aussi… Mais bon, Otmar savait qu’un peu de prudence n’était pas un mal, la politique duchéenne était vraiment un nid de frelons après tout...

La Lamia était sincèrement heureuse de retrouver son ami ici, et de partager cet instant avec lui. Les affaires lui montaient à la tête, et même si elle se débrouillait très bien pour les gérer, être elle même en présence d'un rare ami proche était des plus agréables pour elle.

Elle revient avec vers lui, un verre de bourbon en main qu'elle lui tendit en s'asseyant à ses côtés, sa queue s'enroulant à côté de la manière qui lui est le plus confortable. Levant alors son verre rempli pour saluer son ami, elle en descendit une bonne gorgée avant d'embrayer sur la conversation, avec la douceur et l'affection qu'elle éprouvait pour son ami.

J'imagine que je peux t'aider en quelque chose, oui. Je suis bien installée ici, je devrais pouvoir t'aider sans soucis.

Puis elle prit un temps pour répondre à la question de son bien-être personnel.

Ça va. Les affaires vont, les problèmes sont écartés. J'ai juste besoin d'un peu de repos ces temps ci, souffler. Mais ça va. J'ai toujours été curieuse de savoir comment tu faisais pour garder ton sang froid à chaque instant. Ça se voit, tu as une maîtrise que je n'ai pas.

Elle sourit simplement, sincère, avant de reprendre une gorgée pour déjà arriver à la moitié de son verre.

Inveïs est une belle ville. J'ai fait bonne impression auprès du duc de l'espérance, et j'ai déjà des alliés influents et fortunés. Un démarrage réussi, donc.

Puis elle prit un instant pour détailler le visage de son ami, dénuée de tout masque social, vraie.

Je suis en tout cas très heureuse de te retrouver. Parle moi donc de ce service dont tu as besoin. Puis après peut-être que je te retiendrait davantage pour apaiser mon esprit en te présence.

Otmar accepta le verre que lui tendit son amie et laissa volontiers cette dernière de bonne humeur s’installer à côté de lui. Il prendra alors une gorgée du bourbon qu’il trouverait de bonne qualité, avant de glisser aimablement.

« Merci à toi, après tu risques de trouver ma demande assez étrange, mais tu pourras sans doute m’aider en effet. » Avant de sembler pensif aux paroles de la lamia et de dire en posant doucement une main sur l’épaule de celle-ci.

« C’est en quelque sorte la force de l’habitude et quelques exercices que je pratique, ça me servait en tant qu’ethnologue et maintenant politicien, ainsi que des manières que j'ai de me détendre une fois le plus dur passé. Si tu veux je te montrerais comment faire. » Il avait alors esquissé un sourire amical et bienveillant, avant de retirer sa main pour ne pas être intrusif et après avoir écouté ce que son amie avait à dire et sembler intéressé par cela… Il reprendrait avec réflexion.

« Pour tout avouer, j’ai besoin de récupérer quelque chose chez un riche contrebandier des environs, mais sans qu’il sache que c’est moi qui vais l’obtenir et sans impliquer les autorités impériales… J’aurais juste besoin de quelqu’un pour obtenir des informations et faire diversion, tu vois où je veux en venir ? » Il se doutait que ça devait être la première fois qu’il lui demandait ce genre de service, ce avant de préciser amusé.

« Disons qu’il a quelque chose qui appartient à un clan elfe dont je suis ami et qu’il a obtenu de manière peu honnête. Cela t’intéresse t-il ? Évidemment je te récompenserai pour tes efforts, il faut juste que cela reste entre nous… Quant au reste, je suis capable d’être discret ne t’inquiète pas. » Ce qui était sans doute un talent assez excentrique à avoir pour quelqu’un comme lui à bien y réfléchir...

Kheizhidji se laissait reposer dans son assise aux côtés d'Otmar, calme, peut-être un peu morose sans gravité, tranquille. Elle était globalement heureuse d'apparence, simplement peu démonstrative, tout bonnement soi même.

Lorsqu'elle senti la main de son ami sur son épaule, elle laisse échapper un léger soupir de libération, penchant même légèrement la tête de ce côté comme appréciant le contact, réconfortée. Puis, le temps passant pour mener à la suite de la conversation, elle se redressa, avec le regard de la commerçante impitoyable qu'elle est, assurée.

Oh, oui. Un jeu assez simple en somme. Personne ne saura cette affaire, et je t'aiderai à la conclure dans l'anonymat. Tout ce qui passe par moi reste dans un secret immuable.

Elle joua un instant de ses doigts contre son verre d'alcool, reposé sur la table basse à portée, pour venir ensuite se pencher en direction de l'Empereur, avec douceur, comme pour reposer sa tête contre son épaule.

A part ça, avant que l'on y aille, comment va Lily ? J'ose espérer que tu en as des nouvelles assez fréquemment.

Elle parlait d'un ton doux, sans artifice ni intonation, naturel. Dénué de masques, d'atours ou de savants calculs d'étiquette. Elle était simplement elle, se reposant contre l'épaule de l'empereur en cet instant où le reste du monde pouvait attendre, où la Kheizhidji d'il y a cinquante ans pouvait se débarrasser de ce lourd déguisement qui, bien que à l'aise avec au quotidien, faisait du bien à délaisser.

Laissant son verre d'alcool de côté pour le moment, elle prit un temps pour inspirer, expirer, laissant son regard se perdre dans la ville au loin, dans sa chambre à l'éclairage reposant qui était aussi reposant pour les yeux que protecteur des regards indiscrets. Un véritable havre de paix, à l'image de la Lamia.

Son amie avait reprit rapidement son sérieux si aiguisé, celui qui faisait se dire que bien malchanceux serait celui devenant l’ennemi de cette dernière. Quoiqu’il en soit, Otmar avait donc une alliée pour résoudre son problème, ce qui était une bonne chose, surtout qu’il ne pouvait pas forcément demander l’aide de Lilyneska pour cela par exemple.

« Je savais que je pouvais compter sur toi. » Dirait-il donc avec un amusement amical et sans manquer de signifier qu’il appréciait le service qu’elle lui rendrait, ce avant d’ajouter avec douceur quand elle demanda pour sa fille adoptive.

« Elle va fort bien et en effet j’ai fréquemment des nouvelles. Je me dis que plus le temps passe, plus elle a l’air de trouver sa place et sa voie en ce vaste monde, mais j’en ai jamais douté. Elle est jeune certes, mais déjà dotée d’une grande force. » Même s’il se doutait évidemment, que cette même force n’était pas dû à un passé facile...

Il ne manqua pas en tout cas de serrer doucement dans ses bras la lamia, qui visiblement était d’humeur à décompresser un peu. Ce qu’il pouvait comprendre, après tout il savait fort bien qu’elle passait sa vie à porter un masque avec son entourage. Une vie difficile à sa manière, même si avec bien des récompenses comme l’indiquait le mode de vie luxueux qu’elle pouvait se permettre avec aisance…

Il ne perturba en tout cas pas ce silence pendant un temps, puis finissant par décider qu’elle avait peut-être besoin qu’il s’intéresser à elle sous certains angles. Il ajouterait avec une certaine douceur.

« Je pense, quand les choses se tasseront et que cela ira mieux, qu’il faudrait que tu prennes un peu de temps pour toi, une semaine voir un mois. Tu pourrais passer une partie de ce temps en ma compagnie si tu le désires, mais je suppose que ça te permettras de mieux te relancer. » Il se doutait après tout qu’elle s’infligeait un rythme de travail assez intense, ce qui n’était pas d’ailleurs pour rien, supposait-il, dans son appréciation pour divers moyens de se détendre artificiels. Dira t-on. Pas qu’il condamnait leur usage, mais elle buvait pas mal par exemple...

La Lamia magnat du commerce et de l'opium laissait chaque instant de ce doux moment habiter son cœur et son esprit, la présence de son ami l'empereur l'apaisant de manière plutôt efficace, et apportait une certaine canalisation à ses pensées nombreuses et des fois pas tout le temps maîtrisées. Il fallait bien se laisser reposer un petit peu, et Kheizhidji profitait de cet instant pour cela, faisant preuve d'un amour insoupçonné et certain pour la femme d'affaires qu'elle était, sdonnant sa pleine confiance à Otmar sans l'ombre d'un doute.

Elle prit le temps, laissant le silence s'exprimer avant de finalement écouter les paroles d'otmar, attentive et acquiesçant positivement à l'idée.

Oui, oui. Un peu de repos ne me ferait pas de mal. De vrai repos, j'entends. Il faut organiser tout ça pour ne pas que mon entreprise sois lâchée sans dirigeant mais
.. Oui, maintenant que tu le dis, je pense que j'en ai bien besoin. Tu aurais des idées, un lieu où se reposer ?

Elle marqua un petit temps, pensive, en ayant l'esprit se remettant à aller dans tous les sens.

Lilyneska est une jeune femme forte et compétente, je suis très fière d'elle pour le peu que je l'ai rencontrée. J'aimerais la revoir, peut-être que l'on pourrait organiser ça sur un de mes moments de repos ? Enfin, ce n'est pas la priorité, ça va aller.

Elle prit un tout pour se rassurer elle, même avant de finalement jeter un œil aux alentours, cherchant déjà des vêtements du regard.

Pour ton affaire, ce sera facile. J'ai juste à m'habiller et m'arranger et on pourra y aller. Je ne doute pas qu'avec moi à tes côtés ce sera fait vite et bien.

Otmar s’amusa un peu intérieurement que son amie acquiesce rapidement à son idée de se reposer, ce non sans prévoir au passage certains détails, pour s’assurer évidemment que son commerce n’en souffre pas. L’humain au pire ne s’en inquiétait pas trop, après tout ce qui faisait un bon dirigeant était aussi le talent pour savoir déléguer les tâches quand il le fallait… Et son amie était justement une bonne dirigeante en affaires.

« Hum ça dépend, surtout de où tu veux aller, mais comme nous sommes dans les Duchés et que tu n’y est pas encore trop connue, pourquoi ne pas en profiter pour apprécier ce qu’a à offrir telle ou telle cité à des visiteurs comme nous ? D’excellents restaurants, pièces de théâtres, de grands artistes, de magnifiques monuments ou des commerces fourmillants de merveilles... » Proposera t-il sinon avec bienveillance concernant ce qu’ils pourraient faire pour s’occuper, ce avant de préciser aimablement concernant sa fille…

« Oh, c’est à voir avec elle, je pourrais lui en parler si tu veux, après je ne doute pas que ce sera possible, elle vient souvent me voir, quand elle ne réside pas avec moi, cela dépend des périodes. » En somme, pas de raison de s'inquiéter à ce sujet ! Et sur ce il reprit avec un paisible enthousiasme. « Mais je suis content que vous vous appréciez. »

Puis une fois ceci dit, il scruterait donc les alentours pendant que la lamia recherchait ses vêtements et entreprendrait de l’y aider, après tout ce serait mieux que de rester les bras ballants pendant qu’elle les faisait, ce tout en glissant amusé pour lui répondre.

« Cela et puis je suppose que ta compagnie sera un bon moyen d’entrer sans mal, j’ai disons le sentiment que l’organisateur de la petite soirée dans laquelle nous allons nous infiltrer, ne sera pas totalement insensible à ton attrait... » Du moins, il avait assez étudié sa cible, pour savoir qu’il n’avait pas des préférences pour les hommes ou des goûts particulièrement exotiques, quoique les lamias c’était exotique… Mais disons que ça ne choquerait pas Otmar que beaucoup d’humains ou elfes ordinaires trouvent beaucoup d’attrait à Khei, surtout que c'était en effet le cas !

« J’ai déjà mes vêtements pour la soirée sinon, nous dirons que nous sommes amis ? Pour ma part, je serais Alfonso Thilvio, marchand de tissu, il vaut mieux après tout que je ne donne pas ma vraie identité... » Précisera t-il sinon pensif, ce évidemment pour la raison fort logique qu’il se ferait sinon fort remarqué et que l’ambassade Akkatonienne des environs en serait informée… Ainsi que le duc d’Inveïs, ce qui transformerait alors une opération clandestine en visite diplomatique surprise et imprévue !

La Lamia sembla réagir positivement aux propositions de son compagnon, et l'idée de prendre un peu de repos à ses côtés ne la laissait pas indifférente. Y aller, tout de suite, dans les duchés, promettait des soirées mémorables et la magnat de l'opium prit un instant pour observer Otmar en silence, songeuse, mais aussi enthousiasmée à le suivre pour la soirée

Alors, pendant ce temps, elle s'habilla. Équipée d'une élégante tenue comme elle savait le faire, toujours fidèle à l'image qu'elle renvoie au monde, bien que depuis quelques temps les inspirations Naga n'en sont que plus présentes.

Il fallait dire que ce voyage en village Naga avec Otmar avait permis à Kheizhidji de renouer avec ses origines, et ce pour le mieux car pour son plaisir personnel elle employait de davantage d'éléments de cette culture. Dans ses vêtements, dans sa musique... Elle avait même abordé certains sujets de réflexion d'une autre manière, ce qui débloquait certaines impasses mentales en changeant de point de vue.

Que du positif donc, en présence de ce cher empereur qui, facile à prendre pour un habitant comme un autre renfermait bien des surprises et prenait des initiatives qui allaient dans l'optique du bien être de son prochain.

Kheizhidji était fin prête. Ajustant ses bijoux d'une simple pensée pour qu'ils s'adaptent à la forme que ses vêtements magiques eurent prit, elle finit par revenir vers Otmar, acquiesçant à ses propositions.

Hâte de voir ce que tu as à me proposer. Et oui, comme toujours, tu as bien fait de venir me voir.

Elle sourit doucement en approchant l'empereur pour s'asseoir de nouveau à ses côtés, et poser une main sur la sienne.

Alfonso Thilvio, donc. Je pense que pour moi on peut aller avec Madame Qin. Je pense que nous pouvons y aller, mon tendre ami.

Otmar voyait surtout un avantage à prendre prochainement du bon temps dans les duchés, avec un certain anonymat, ça éviterait trop d’attention sur sa personne…  Quoiqu’il faudrait sans doute qu’il en parle avec ses gardes du corps au risque d’avoir le droit à quelques remontrances à son retour au pays. Néanmoins, tout cela attendrait de toute manière la fin de leur petite mission personnelle !

En attendant, si le dirigeant élu de l’empire était doué pour quelque chose, ironiquement, s’était pour passer inaperçu, une compétence un peu paradoxale avec le fait que quand il le voulait il dégageait une forte présence et un grand magnétisme. Mais une compétence fort utile à plusieurs titres, notamment quand il menait ses petites affaires personnelles !

Ainsi, même si quelqu’un l’ayant fréquenté de près risquait de le reconnaître, la manière dont il s’était habillé et paré pour aujourd’hui donnait tout de même le change auprès des autres… Quant à son amie Khei, sans doute se ferait-elle reconnaître, mais bon elle n’était pas censée se faire remarquer en mal, lui non plus d’ailleurs. Sinon… Il supposa qu’il devra réparer quelques pots cassés par la suite, mais cela il s’y penchera seulement si les choses ne se déroulaient pas parfaitement comme prévues !

Il adressa quoiqu’il en soit un sourire franc à son amie, puis se levant avec celle-ci, il dira amusé. « Je suppose dans ce cas que nous pouvons y aller. » Et il ouvrirait donc la voie en quelque sorte, du moins une fois sortis de l'établissement. Ils avanceraient alors tout les deux dans les ruelles nocturnes mais toujours fort actives de Inveïs où aussi bien de simples passants, que des personnes un peu plus louches, ou juste aux activités nocturnes diverses passaient. Indiquant bien, que comme dans bien d’autres grandes cités duchéennes, Inveïs ne dormait jamais réellement. Il glisserait alors, profitait du peu de temps qu’ils avaient pour atteindre leur destination.

« Alors, comme cela tu as rencontrée le duc local mon amie ? Comment est-il ? On m’a dit que c’était un homme charmant, après je suppose que pour être duc d’une cité comme Inveïs, il faut aussi soit être un lion, soit un serpent. » Après tout, selon lui et pas mal à raison, les incompétents restaient rarement longtemps au pouvoir dans les duchés. Du moins, rarement à la tête d’un duché aussi prestigieux et puissants, tant il y avait d’ambitieux qui pouvaient désirer prendre votre place à la première opportunité se présentant à eux...

Un instant pensive, elle laissa les paroles d'Otmar guider ses songes. Il était certain que la présence de l'empereur, son tendre ami, faisait en sorte qu'elle se sentait mieux en cet instant. Écoutée, conseillée, supportée. Que d'émotions positives qui la menèrent à profondément expirer avant d'être fin prête à partir. Alors, s'engageant à la suite du bel homme, elle resta un instant silencieuse. Silencieuse, mais pas pour autant impassible ; au contraire. C'était un silence de réflexion, de considération, de repos, de confiance, de bien être. Et le regard qu'elle glissait de temps en temps à son ami tant qu'elle pouvait voir son visage pouvait trahir, pour les plus observateurs, l'intérêt qu'elle lui portait. Un intérêt juste, sincère, guidé par un cœur encore battant de passion sous ces couches de professionnalisme et de commerçante Impitoyable. Tout ceci pour qu'elle se rende compte d'une chose ; la solitude n'était pas une absolue infinie.

C'est à la question posée que Kheizhidji prit un instant avant d'y répondre, reprenant des esprits sains et lucides alors qu'elle accompagnait son ami dans les rues.

Oh, oui. C'est un homme très charmant, mais aussi Impitoyable qu'un lion, pour sûr. Une main de fer et une justice solide, bien que avenant et à l'écoute. Ça, il ne se laisse pas faire et il connaît sa cité sur le bout des doigts. Sans aucun doutes, il est compétent. Je l'ai rencontré à un bal organisé, les mondanités commerciales et politiques. Des gens pour lui lécher les bottes, d'autres pour montrer leurs attributs financiers. Je venais d'arriver, étrangère comme j'étais, et pourtant invitée. J'ai su rapidement montrer aux invités que je n'était pas quiconque, et j'ai eu un entretien privé avec le duc après les festivités. C'est ainsi que j'ai eu son accord et son appui politique pour m'installer ici, et que mon établissement est déjà en si bonne posture.

Otmar hocha la tête pensivement quand son amie cita le fait qu’elle était arrivée à avoir un entretien avec le duc et obtenir de pouvoir faire un établissement dans les environs grâce à lui. Il supposa que c’était une bonne chose pour son amie, même s’il se doutait que le duc devait sans doute tirer quelque chose de cet arrangement d’une manière ou d’une autre… Peut-être qu’Otmar était trop prudent à l’égard des duchéens, mais disons que les gouvernants en ces terres étaient souvent parmi les plus cyniques et pragmatiques de leurs concitoyens.

« Je ne doute pas en tout cas que tu as su lui faire bonne impression, je suppose quoiqu’il en soit qu’avoir un peu de soutien du duc te faciliteras la vie dans les environs. » Glissera quoiqu’il en soit amusé, ce avant d’ajouter pensif. « J’ai pu le rencontrer il y a quelques temps, mais c’était purement pour des raisons diplomatiques et rien de bien profond. Je n’ai pas eu l’impression en lui parlant qu’il était un duchéen particulièrement malhonnête ou impitoyable... »

Ceci dit, ils arrivèrent en vue du grand manoir avec jardin qui abritait les festivités auxquels ils désiraient assister. Otmar qui ajustera alors rapidement ses vêtements pour s’assurer que tout était bon, concernant son déguisement de riche marchand duchéen, il glisserait amusé à son amie en lui tendant la main.

« Ils se douteront que je ne suis pas un simple ami, donc assumons une certaine proximité, même si je suppose qu’à partir du moment où je m’absenterais, certains se démonteront si la rose peut laisser d’autres prétendants l’approcher. » Ceci dit, ils passèrent donc le portail de la demeure, les gardes en poste les questionnant rapidement, mais sans insister… Otmar dirait alors, pendant qu’ils traversaient un grand jardin assez animé occupé par diverses statues buissons, des parterres de fleurs et divers arrangements artistiques de pierres ou plantes. En somme, le jardin d’un riche duchéen qui tenait à démontrer sa richesse justement...

« Allons nous présenter au propriétaire des lieux, as tu encore un peu de marge pour boire ? Quoique ce n’est pas du vin qui perturberait la grande Khei... » Glissera t-il sinon complice alors qu’ils entraient dans la demeure principal, un assez imposant manoir au sol de marbre sur lesquels se trouvait un mobilier assez luxueux et raffiné, ainsi que les invités et un petit orchestre qui s’occupait de la musique. Et évidemment, des serviteurs, dont un qui vint rapidement leur progresser quelques coups de vin… Que l’empereur sous couverture s’empressa évidemment d’accepter avec quelques remerciements !

Oh, oui. Je me débrouille bien. Et il ne semble pas belliqueux, en effet. En tout cas j'ai de quoi faire ici, et le soutien de la personne en charge est un bonus appréciable.

Marchant aux côtés de son tendre ami, elle fixa un instant la main qui lui était tendue. De son regard vert pomme elle analysait, alors que son ouïe se concentra sur les arguments qui lui étaient proposés. Venant finalement joindre la parole au geste, elle lui saisit la main avec une délicatesse et dédication plus sincères que des atours de théâtre. Si l'on doutait de la vérité de leur relation, c'est que c'était une drôle de manière de penser et de ne pas se rendre à l'évidence. Elle valida.

Oui, tu as bien raison. Et ces prétendants se rendront vite compte que la rose a des épines. Mais tu me connais, j'apprécie user de mes atours pour obtenir ce que je souhaite. Ça a toujours été bon pour les affaires.

Puis, de manière inhabituelle et surtout discrète, elle rit. Brisant l'espace d'un instant ce masque de femme d'affaire impitoyable, elle adressa un regard tendre à Otmar, lui laissant encore une fois l'occasion d'apprécier la vive couleur de ses yeux.

Puis elle finit par conclure, reprenant assez naturellement son attitude commerciale.

Bien sûr qu'il faut aller se présenter. Je prendrai la parole, comme j'ai déjà ma petite réputation. Autrement, n'hésite pas à me communiquer le moindre besoin, je m'adapte sans souci.

Puis, prenant le temps de réfléchir à la question de l'alcool, elle conclut.

Oui, je devrai pouvoir boire encore. Du vin ne me ferait pas grand mal, et même si j'ai des vertiges ce sera un prétexte pour s'en aller. Et puis, j'aime embrasser l'idée d'une auto destruction modérée, dont moi seule en a le contrôle. Alors buvons davantage.

Et elle sourit, simplement et discrètement à l'attention d'Otmar.

Otmar adressa un regard complice et un sourire amusé aux paroles de son amie, tout en appréciant le rire de bon cœur de celle-ci, qui n’était pas si fréquent à entendre. Quoiqu’il en soit, il ne doutait pas qu’elle saurait se débrouiller, après tout dans ce genre de petit évènement elle était comme un poisson dans l’eau, ou un serpent dans un nid de vipères supposa t-il vu qu’elle était lamia…

Quoiqu’il en soit, ils se tinrent donc la main et entrèrent dans le domaine du riche propriétaire des lieux, qui de ce qu’il savait était de race azurienne, une des deux races les plus représentées dans le pays, mais il faut dire aussi, ce peuple encore fort jeune était né en ces terres… Et même s’il n’avait pas encore eut autant de temps que les humains pour se répandre partout, en Orzian il était dur de ne pas trouver d’azuriens en cherchant, quant aux duchés du Sud, on ne pouvait pas traverser une rue sans en croiser un, ils étaient quasiment aussi nombreux que les humains après tout par ici...

« Fais tout de même attention, après tout même si l’image paraîtrait belle, je n’ai absolument pas la force pour te porter sur le chemin du retour. » Glissera t-il sinon un peu prévenant, mais complice à la lamia au sujet de l’alcool, ce avant de dire en voyant un azurien richement vêtu visiblement en train d’ajuster un instrument.

« C’est lui, il s’appelle Silvio Talarno, il est amateur d’art de toutes sortes et de musique, je ne sais pas si les lamias sont son genre, mais je suppose qu’il y a bien des manières différentes de charmer ou intéresser quelqu’un comme lui. » Après tout dame Khei n’était pas qu’une très belle rose, c’était aussi une artiste consommée et une femme de très bonne compagnie, il laisserait donc évidemment à son amie l’initiative de prendre la parole...

Néanmoins, il semblerait, que ce soit l’hôte des lieux qui décida de prendre la parole en premier alors qu’il vit le duo approcher, ce d’une voix masculine musicale et fort charmante, dont le raffinement laissé deviné un azurien de bonne famille et situation.

« Mes amis, je n’ai pas encore eu le plaisir de faire votre connaissance, mais je dois dire que vous m’avez l’air fort intéressants. » Il faut dire, Otmar et Khei avaient un grand charisme naturel, donc ils étaient le genre de personne qui pouvaient se remarquer aisément. Après peut-être que Khei brillait plus en cet instant, car elle ne cherchait guère à cacher ce fait, contrairement à son ami qui espérait se faire discret assez rapidement…

« Nommez moi Silvio Talarno ? Avez vous besoin de quoique ce soit ? Comme vous le voyez ce petit bal a bien des divertissements à offrir, et plus tard j’offrirai évidemment à mes invités une visite d’une partie de ma collection. Je dois d’ailleurs dire mon ami, que vous détenez visiblement une gemme particulièrement belle dans la votre. » Glissera sinon l’azurien amusé à eux deux, puis Otmar en parlant de Khei… Il prendra alors de ses serres des coupes de vins qu’il tendra aux deux, avant d’attendre de voir ce qu’ils avaient à dire. Après tout, si visiblement cet azurien ne contredisait pas les préjugés faisant de cette race, un peuple assez bavard, il n’était pas non plus le genre à se perdre trop en monologues...

Kheizhidji resta digne aux côtés d'Otmar, en maîtrise et prête à ce qui va suivre. Elle prit tout de même un instant pour réagir à ses justes propos sur la question de faire attention, assurant à son ami d'un regard qu'elle ne comptait pas s'enivrer davantage, quoi qu'évitant le sujet subtilement.

Puis elle écouta les détails sur leur hôte, chose à laquelle Kheizhidji prêta une attention particulière alors qu'elle accompagna Otmar jusqu'à arriver au niveau des festivités. Kheizhidji ne manquait pas d'impressionner de son assurance naturelle et sa beauté en faisant envier plus d'un. C'est à la vue de l'Azurien que, en restant au bras d'Otmar, elle étira un sourire des plus agréables, son regard vert pomme perçant celui de l'Azurien un instant, alors qu'elle prend la parole.

Je suis Kheizhidji Qinyarus, mais beaucoup de mes clients aiment à m'appeler Madame Qin. Et je vous présente mon proche ami, Alfonso Thilvio. Un individu fort riche en ressources, et à la langue d'or quand il s'agit de marchandage. Il travaille dans le tissu.

Elle marqua un temps avant de poursuivre, tout aussi élégante que ses manières sont maîtrisées.

Pour ma part, vous avez sûrement déjà entendu parler de mon établissement installé il y a peu. Mais il n'est pas temps de parler affaires, et je suis des plus illuminées d'avoir eu à faire votre connaissance, Silvio.

Ellebsourit simplement, les mots placés avec la précision d'un chef d'orchestre. Puis, elle prit un air intérieurement conflictuel tandis que, répondant de nouveau aux dernières paroles de l'Azurien et en laissant son ami répondre s'il le souhaite, elle ajouta, pensive, et déterminée.

Oh, oui, nous ne manqueront pas de divertissement. Mais dites moi, élégant Silvio, ne nous feriez vous pas une visite d'une partie de votre collection, en privé ? Je préfère le cadre intime, et... Je compte bien vous faire cadeau d'une représentation personnelle au shamisen lorsque la soirée sera plus avancée.

Elle jeta un regard à l'Azurien, puis à son compagnon, laissant tous les sous entendus possibles s'insérer dans ses paroles alors que, en utilisant de simples mots, elle incitait son hôte à être des plus proches, voire même docile.

Visiblement son amie avait décidée de sortir le grand jeu, ce qui n’était pas plus mal en soit pensa Otmar, quoiqu’il en soit le rôle qu’elle lui désigna lui convenait parfaitement, surtout qu’il doutait que leur « hôte » ait spécialement l’idée d’enquêter à son sujet. Otmar dirait donc aimablement.

« Je suis ravi de faire votre connaissance, peut-être aurons nous la possibilité de discuter prochainement de quelques affaires ? En attendant, je suis curieux de voir votre sublime collection. » Ce avec un ton qu’il fit sincèrement curieux, même s’il contemplerait cette collection d’une façon sans doute différente, de ce à quoi l’azurien s’attendrait.

Pour le reste, elle demandait donc à l’azurien s’il leur offrirait une visite privée de sa collection ? Ce en échange possiblement d’une représentation encore plus privée avec lui plus tard ? Cela pourrait marcher pensa Otmar avec amusement, après tout même s’il n’était pas sûr que l’azurien leur faisant face soit attiré par les autres races… Son amie restait une créature magnifique, cela et une grande artiste, donc il y plusieurs leviers sur lesquels elle pouvait tirer sans trop de mal pour le convaincre...

« Je peux vous dire que les représentations privées de dame Qin sont inégalables mon ami, vous auriez tort de refuser, surtout si vous avez goût pour l’art et les belles choses. » Glissera donc le gentleman d’un ton complice… Ce pour appuyer les propos de son amie, ce avant d’ajouter ensuite avec un intérêt sincère, sans doute aussi pour le motiver. « Et puis, je suis curieux pour ma part de contempler cette collection dont on m’a dit le plus grand bien. Ce sera là un honneur que vous nous feriez. » Après tout, s’il n’avait pas les mêmes manières de persuader que son amie, il pouvait jouer sur la fierté de l’autre pour le convaincre davantage… Ce sans parler du fait que celui-ci avait l’air d’apprécier la bonne compagnie !

L’azurien sembla vivement intéressé et ce assez rapidement par la proposition de dame Qin, même s’il sembla aussi un peu hésiter au début, peut-être car il ne savait pas s’il serait de bon goût d’offrir une visite privé ce soir à deux invités spécifiques, même forts agréables ? Néanmoins, que ce soit grâce au charme de dame Qin ou la formulation derniers arguments d’Otmar, il finira par glisser avec un calme enthousiasme et une vive curiosité.

« Pourquoi pas ? Je n’ai pas tous les jours des invités de votre qualité après tout ! Je peux même vous offrir une visite privée de ma collection dès maintenant, je suis certain que des esprits raffinés comme les vôtres sauront apprécier le tout à sa juste valeur. » Il semblera alors donner quelques instructions rapides à ce qui semblait être un domestique, probablement pour qu’il assure la gestion de la fête en son absence, ce avant ensuite d’ajouter avec un calme enthousiasme.

« Venez venez, je suis certain que même vous dame Qin qui semblant si exotique, apprécierez le caractère assez divers de ma collection. J’ai disons une passion assez forte pour les cultures des fois peu connues de notre continent, peut-être que quand je me ferais vieux, j’en profiterai pour fonder un petit musée ! »

Sur ce, ils purent donc le suivre et traverser la salle de bal, pour passer une grande porte encadrée par deux gardes et assez rapidement ils arrivèrent suite à la traversée d’un cour couloir, au sein de la section de son manoir qui était consacrée à la collection… Visiblement toute une aile contenant diverses pièces et rien que dans l’entrée, diverses pièces d’arts, dont certaines dissimulées dans des vitrines, qui étaient exposées. Il ne fallait pas être un génie pour se douter qu’il ne suffisait pas de casser ces vitrines ou prendre ce qui était exposé là pour le récupérer sans souci d'ailleurs, sans doute que divers systèmes de sécurités enchantés étaient disposées par ci et par là.

Quant à ce qu’ils étaient venus chercher, ils ne virent rien de cette nature dans le hall d’entrée de cette nouvelle aile du manoir. Mais après tout la visite ne faisait que débuter, il faudrait juste qu’Otmar repère ce qu’il était venu chercher et ait l’opportunité de récupérer le tout sans que leur hôte le remarque...

Fait étrange d’ailleurs, qu’ils purent remarquer alors que l’azurien reprenait la parole, il n’y avait pas de gardes pour surveiller les environs, sans doute devait-il avoir confiance aux systèmes de sécurité qu’il avait installés ici… En somme, il fallait donc se préoccuper de lui et possiblement, quand Otmar commencerait à agir de façon plus directe, les divers systèmes de sécurités arcanistes installés dans les environs ?

Et c’était évidemment le rôle de Qin, de se préoccuper de l’azurien, peut-être pour repérer plus rapidement la collection d’objets nagas ? Ou bien pour commencer à le distraire ou mettre de côté la gêne qu’il représenterait d’une façon ou d’une autre pour l’exécution de leur petit stratagème !

« Voyez vous ceci, des amis à moi l'ont récupérés dans les ruines d'une ancienne cité elfique qui avait été ravagée par les nains lors de la guerre antique entre leur race. Heureusement, ces œuvres d'arts n'ont pas été endommagées au cours de cette guerre misérable... Outre le marbre qui s'est décoloré, on aurait presque du mal à croire qu'elles sont plus anciennes que ma race n'est-ce pas ? » Dira sinon leur hôte avec un certain enthousiasme en montrant du regard un lot de de statues et statuettes de facture ancienne et elfiques tout à fait magnifique.












Jets de dé :

Spoiler:

L'Azurien finit par se décider à mener le duo voir sa collection personnelle, et Kheizhidji le suivit avec grâce, tout en saisissant le bras d'Otmar un instant, pour marquer cette proximité qui leur est propre. Une balade un instant en silence alors que les détours du hall se dévoilèrent aux yeux des deux visiteurs, la visite commença. Kheizhidji adressa un regard à Otmar, puis à leur hôte, avant d'observer les oeuvres devant lequel ils passaient, pour émettre un avis critique argumenté, de ses connaissances et de son esprit logique, afin de se donner des airs d'amatrice d'art émérite. C'est en s'arrêtant devant les statues elfiques que Kheizhidji sembla être émerveillée par la beauté de ces anciennes statues, leur authenticité flagrante, elle lâcha son emprise sur Otmar pour s'approcher raisonnablement des statues.

Oh, que je vous comprend. Elles sont magnifiques... Le travail de la pierre, ce regard, la cisèlement des outils. Tout est parfait dans son imperfection, je ne saurai l'exprimer autrement.

En faisant ainsi, elle marqua une proximité avec l'Azurien alors qu'elle tourna le nez vers lui après un instant de contemplation, pour le fixer dans les yeux de son regard vert pomme, presque hypnotique.

Ce doit être votre plus belle pièce de toute votre collection. Existe-t-il quelque chose de plus précieux que ces statues ? De tout ce que je sais de l'histoire de l'art, il n'y a rien eu de tel que l'art elfique. Qu'en pensez vous ?

Une question savante combinée à un regard dévastateur, comme incrédule ; il serait presque impossible de résister à cette femme de talent qui semble pourtant manquer d'informations dans le domaine artistique pour qu'un certain Azurien veuille lui expliquer, et même en dire un peu trop.

Otmar remarquait fort bien que l’azurien semblait fort intéressé par leur duo et de manière probablement un peu plus physique par son amie Khei. Ce qui ne le dérangeait pas car évidemment l’empereur avait prévu cela, mais aussi car ce n’est pas comme s’il était du genre jaloux… Ce serait disons étrange au vu de la profession que pouvait exercer la lamia d’une certaine manière. Quoiqu’il en soit, l’Akkatonien notait donc que des opportunités se présentaient donc à eux et qu’il serait stupide de ne pas en profiter…

« Ce serait un véritable honneur que vous nous faîtes là mon ami, je gage après tout que peu de monde doit avoir l’opportunité de contempler votre précieuse collection avec la compagnie de son détenteur. » Répondra donc Otmar cordialement pour jouer un tantinet sur la corde de la flatterie…

Puis il le suivra le mouvement, non sans examiner attentivement le hall d’entrée qu’ils traversèrent et les œuvres d’arts exposées, notamment dans le but de repérer ce qu’il était venu chercher ici… Néanmoins, il ne repéra encore guère ce qu’il était venu repérer, du moins pour le moment !

Restait donc à savoir où se trouvait ce qu’il était venu chercher, mais aussi à deviner quand il pourrait agir, après tout il serait impossible de s’absenter discrètement pour l’instant...

Et il apprécia l’initiative de son amie, qui permettrait de possiblement en savoir plus, ce sans attirer les soupçons par un intérêt pour des parties précises de la collection de l’azurien. Après tout, il pouvait être difficile de savoir à quel point les pièces individuelles de sa collection étaient connues, alors autant ne pas tenter le destin...

Il laissa donc faire en continuant de constater qu’il n’y avait pas de garde dans les environs, mais il se doutait qu’il devait y avoir des systèmes de sécurité, peut-être des golems ou statues capables de s’animer si besoin par exemple… Il observa aussi la configuration des lieux, s’il faudrait forcer les portes ou s’il y avait des mécanismes suspect….

L’azurien qui était en train de montrer avec un plaisir dissimulé le début de sa collection à ses deux invités, se montrera très réceptif aux propos de dame Khei, qui soit toucha une corde sensible par ses propos, soit aura su par sa présence enivrer un peu le collectionneur, car celui-ci dira avec amusement et un ton se voulant un peu enjoué.

« En effet, il n’y a rien eu de tel que l’art elfique ! Que ce soit celui de l’ancien empire d’or, ou même l’art tribal et je dispose de nombreuses pièces de collection liées à l’histoire ancienne du peuple elfique, ou même celle plus récente. D’une certaine manière, si je n’avais pas eu la chance d’être azurien, je n’aurais guère déprécié être un elfe. Je jalouserai presque la part de sang elfique que vous avez l’air d’avoir en vous quoiqu’il en soit madame. »

Jetant un regard à Otmar qui semblait apprécier sa collection, il ajoutera alors avec une certaine détermination aimable.

« Et au vu du fait que l’art elfique semble vous intéresser tous les deux mes amis. Pourquoi ne pas se rendre directement dans la part de ma collection la mettant à l’honneur ? Suivez-moi ! » Et alors sans attendre l’azurien s’élança, les portes s’ouvrirent alors devant lui et se fermèrent derrière ses invités toutes seules, sans doute à l’aide d’un mécanisme enchanté…

Ils finirent alors par arriver dans une immense pièce en forme de rectangle reliée à diverses autres pièces et contenant de nombreuses vitrines, sculptures et œuvres d’arts diverses. Ainsi que des pièces où devaient sans doute se trouver d’autres œuvres d’arts… Toutes étaient indéniablement elfiques et plus ou moins anciennes, qu’elles soient de bois, de marbre ou d’os. Le tout était aussi assez sublime.

Et il y avait évidemment plusieurs armures et statues probablement de mauvais augure dans les arrivants, notamment car là aussi il n’y avait aucun garde...

« Vous voyez, il y a de magnifiques pièces ici, la grande salle est dédiée à celles provenant de l’empire d’or et les pièces adjacentes à des périodes ou peuplades elfiques plus restreintes… J’espère que le tout sera à votre goût, réunir l’ensemble a presque été la tâche de toute vie ! » Et en effet c’était une sacrée collection… D’une valeur immense sans doute.

Et c'est sans doute ici que se trouvait ce que cherchait Otmar, comme celui-ci l'indiqua d'un léger signe à son amie lamia. Il pourrait donc se débrouiller à partir de là, à peu près du moins...

Il restait juste quelques problèmes à régler, pouvoir être ici et voler sans êtres remarqués, mais aussi savoir comment l'azurien faisait pour que les golems restant passifs en sa présence. Après tout, il devait posséder ou avoir quelque chose sur lui faisant en sorte qu'ils restent inactifs sauf s'il était en danger... Tout cela passait donc par le fait maintenant de s'occuper du propriétaire des lieux ou de jouer de lui.







Jets de dé :

Spoiler:

La Lamia accompagna leur hôte pour écouter ce qu'il avait à dire à propos de l'art et de sa collection. Elle sourit et acquiesça comme si elle connaissait son sujet, ce qui était en partie le cas. Puis, sans attendre davantage, elle rebondit sur les paroles pour enchaîner les sujets, d'un rythme cadencé, et avec la finesse suffisante pour paraître simplement passionnée et, comme ces riches excentriques, débridée.

Quelle collection passionnante, mon cher ! On peut dire que vous avez le goût des belles choses... Et elfique, de surcroît. Je ne peux m'empêcher de m'émerveiller face à la grandeur de votre collection, et cette demeure ! Impressionnante... Sans compter ces golems qui semblent prêts à saisir le moindre intru pour le punir de ses méfaits.

Elle s'en mordit la lèvre sans se le cacher, jouant bien son rôle de manière à surcharger son hôte d'informations et d'idées pouvant le distraire. Elle poursuivit alors, en s'approchant de lui un peu davantage.

Comment font ils pour différencier le maître de maison avec ses invités des indésirables ? Je dois dire que je suis une vraie tête de linotte sur ce qui touche à la magie avancée...

Et l'incitation à l'explication amorcée en se faisant plus naïve qu'elle en avait l'air. C'était sûrement dans la poche. Elle le laissa répondre pour, après quelques instants, revenir de nouveau à l'attaque.

Mais dites, tout cet art, toutes ces découvertes... Ne cessent de stimuler mon esprit. J'ai passé une journée é-prou-vante. Je vous le dis. J'avais des espérances en venant jusqu'ici, mais je suis certaine qu'elles peuvent être très largement dépassées... J'ai envie de m'amuser ! Vous qui êtes un homme de goût et de culture... Ne voudriez vous pas découvrir tous les arts que mon sang elfique exprime au travers de mon corps ? Une bâtarde qui plus est... J'ai entendu des intellectuels dénigrer les sang mêlés, mais je me sens en confiance avec vous. Je sais que vous voyez plus d'intérêt dans l'hybridation que l'elfe pure race.

Ne masquant plus son jeu, et ce sans gêne aux côtés de son compagnon, elle fit montre de proximité en ondulant naturellement, sans jamais en faire de trop, juste assez pour jouer de ses atouts aux yeux de cet Azurien élégant.

Otmar observait et écoutait évidemment attentivement, aussi bien les environs, que les propos de leur guide du jour et de son amie… Ils finirent quoiqu’il en soit par arriver enfin au niveau de la collection elfique de leur hôte azurien, même si malheureusement Otmar ne voyait pas encore ce qu’il cherchait, au moins il avait une idée d’où devait se trouver les statuettes qu’il désirait récupérer… Le problème était donc maintenant, de pouvoir fouiller les environs sans que quique ce soit l’en empêche ou ne se doute de ce qu’il faisait.

Heureusement, son amie semblait avoir devinée comment 'laider et se fit assez tentatrice envers le duchéen à plumes. Chose qui n’agaça pas le moins du monde l'empereur évidemment, car il n’était pas jaloux et encore moins hypocrite, mais qui au contraire l’arrangerait bien si cela réussissait… Il dira même pour appuyer les propos de son amie.

« Si vous désirez discuter plus en privé, vous pouvez au pire laisser l’un de vos domestiques ou garde de confiance me servir de guide pendant ce temps, après tout je ne voudrais pas vous solliciter plus que nécessaire. » Ce comme si l’idée lui paraissait naturel et surtout d’un ton qui se voulait conciliant. Cela et puis ça choquerait potentiellement peu un duchéen, ces derniers ayant des fois une vision très libérale des relations intimes...

En temps normal il aurait pu sinon ajouter quant aux questions culturelles et artistiques précédentes, mais ce n’était pas vraiment sa priorité du moment, cela et puis il ne voulait pas gêner la tentative de son amie, d’amener à l’écart le collectionneur. De plus, Otmar aurait sans doute moins de mal à gérer un garde ou domestique solitaire ?

Quant à savoir comment il ferait, surtout sans alerter les statuettes enchantées notamment, il verrait bien, il existait après tout bien des stratégies éprouvées à ce niveau, certaines moins distinguées que d’autres, mais après tout ce ne serait pas la première fois qu’Otmar assommerait quelqu’un à l’écart par exemple… Et ce aussi en situation périlleuse, après tout il avait été capable par le passé de s’infiltrer à Teïder pour se venger d’un inquisiteur qui avait tué quelqu’un lui étant cher !

L’azurien que la lamia avait pour le moment grandement charmée, du moins tant qu’elle ne faisait rien pour inverser la tendance, ne manquera pas d’écouter attentivement ce qu’elle avait à dire au sujet de sa collection et de répondre avec une pointé de fierté non dissimulée.

« Merci à vous, cette collection est en partie le travail de toute une vie ! Après tout, à quoi sert-il d’être aisé et d’avoir des moyens si ce n’est pas pour en profiter et offrir aux regards des amateurs de telles merveilles ? Et beaucoup de ces belles choses sont mieux conservées et préservées ici que là où elles ont été trouvées. » Un point de vue typique de divers collectionneurs ayant quelques pièces acquises d’endroits un peu douteux… Sur ce il ajoutera ensuite avec amusement au sujet des golems.

« Ils sont en effet efficaces et surtout tant qu’ils ne sont pas nécessaires ils se contentent de rester immobiles et attentifs toute la journée, ne salissant rien et n’étant guère tenté de prendre quoique ce soit. Quant à comment ils font pour me reconnaître moi et mes domestiques, me concernant ils me reconnaissant immédiatement, pour les autres ils ont tous un médaillon accroché à la ceinture qui sert à cela. Peut-être que ce genre de dispositif de sécurité vous intéresse ? Je connais quelques sculpteurs de golems qui pourraient s’entretenir avec vous à ce sujet... » Visiblement confier cela ne le gênait guère, après tout il n’imaginait pas le moins du monde que ses deux invités aient des intentions de larcin à son égard.

Puis à la proposition de la lamia, adjointe aux propos d’Otmar, l’azurien ajoutera intéressé…

« Eh bien, si vous désirez que nous discutions en privé de certaines choses ou me faire une démonstration de votre art, pourquoi pas ? Je laissera monsieur ici présent en compagnie d’un garde de confiance, quant à nous, nous n’aurons qu’à discuter dans mes quartiers, c’est là-bas que j’ai l’habitude de profiter de diverses performances artistiques en comité plus restreint... »

Ceci dit et laissant comme il l’avait dit, Otmar en compagnie d’un garde qui servirait de guide à ce dernier, mais qui n’aurait pas l’air spécialement méfiant, même si vigilant, l’azurien aux goûts raffinés mènerait donc poliment la lamia jusqu’à ses quartiers… Non pas jusqu’à sa chambre, pour le moment sans doute, mais dans un petit salon agréable et luxueux décoré à la mode locale où il ajouterait une fois entrée.

« Ainsi, de quelle genre de talents désirez vous me faire part très chère ? N’hésitez pas à en parler davantage et à prendre vos aises, après tout vous êtes mon invitée... » Conclura alors l’oiseau bipède avec un certain raffinement.