Shira était actuellement dans la cité d’Airain, elle venait juste d’arriver. La jeune femme avait décidé de passer quelques jours à la cité. Elle avait beau ne pas apprécier les bains de foule, il fallait avouer que la cité en elle-même était tellement différente de la cité de Jade qu’elle ne savait jamais où mettre son regard. Et pourtant ce n’était pas la première fois qu’elle y mettait les pieds. Non pas que la cité en elle-même changeait rapidement, le fait est qu’il y avait tellement de vie ici, que le décor n’était jamais réellement le même. Il était possible que ce soit pareil à la cité de Jade, mais elle y était tellement habituée, qu’elle n’y voyait plus aucune différence. D’autant qu’elle associait rapidement la cité de jade à de mauvais souvenirs. Elle avait laissé ses bêtes à l’écurie à la sortie de la cité. La seule qui l’accompagnait c’était Sumire, son Guline. Sa petite bête était actuellement en train de somnoler, tranquillement posée autour de son cou. Donnant l’impression que le jeune elfe portait une fourrure. Sauf que non, c’était son Guline qui dormait.

La jeune femme était arrivée tard à la cité principale d’Akkaton et elle était actuellement à la recherche d’un lieu où loger. Elle avait déjà fait deux auberges, mais on lui avait dit que toutes les chambres étaient prises. Du coup, Shira s’était retrouvé à marcher dans les rues d’Airain à la quête d’une chambre où passer sa nuit. Elle commençait à fatiguer et se demandait si elle n’allait pas devoir dormir avec ses bêtes à l’écurie… Ce n’est pas comme si elle ne l’avait jamais fait, après, dormir avec ses bêtes. Elle dormait souvent mieux à leur côté. Mais elle aimait bien aussi l’aspect confortable d’un bon lit chaud. Surtout qu’on était encore qu’en janvier, et même si dormir avec deux grosses bestioles poilues équivalait à dormir sous deux grosses couettes bien chaudes, c’était toujours plus agréable de dormir dans une pièce chauffer. Heureusement, elle avait eu la brillante idée de pousser Ajisai à chercher une auberge également, s’ils étaient deux à chercher, ce serait bien plus rapide de trouver. Même si ce dernier n’avait pas été très ravi à l’idée de laisser son ami et sa protégée seule dans les rues à cette heure de la nuit. Mais Shira lui avait assuré que la Cité était un endroit sur et assez militarisé pour qu’il n’y ait pas de soucis. Mais c’était sans compter l’alcool que certains buvaient après leurs journées de travail. L’alcool avait un don pour désinhiber les gens.

C’était là le problème, l’alcool. Un problème que Shira n’avait clairement pas prit en compte lorsqu’elle dit à Ajisai qu’aucun problème ne pouvait subvenir. Elle avait oublié que les gens pouvaient changer lorsque la boisson rentrait en ligne de compte. Et même si la jeune femme savait se défendre et qu’elle pourrait se défendre face à des hommes ivres morts. Cette dernière serait incapable de faire quoi ce soit, par peur de mal agir. Et ça, Ajisai, il le savait parfaitement, c’était pourquoi il la suivait depuis tout ce temps… Mais va savoir pourquoi, il avait réussi à perdre la trace de la jeune femme, lorsque celle-ci passa par une intersection. Il avait donc décidé de la chercher par la voie des airs, après tout, elle était relativement visible, déjà par sa tignasse blonde. Du moins, c’était l’espoir qu’il avait. Mais c’était mal connaitre la discrétion involontaire du jeune elfe qui arrivait à se faire oublier sans même le vouloir. Aussi et surtout qu’elle s’était actuellement perdue dans les ruelles en cherchant désespérément un endroit ou dormir… Le sens de l’orientation n’était pas sa plus grande qualité, loin de là même. Combien de fois, la jeune femme s’était perdue alors que son compagnon de voyage lui avait, plus tôt, indiqué la bonne route à suivre ! Mais elle se disait que ça faisait partie de l’aventure. Et se perdre lui permettait de tomber aussi, sur de nouveau paysage.  Ce qu’elle oubliait, c’était que se perdre lui donnait aussi l’occasion de se mettre inutilement en danger… Mais ça, elle préférait ne pas trop y penser.

« Hé là, mais que voyons-nous. Une jolie petite plante qui vient nous voir ? »

Un homme plutôt éméché, entouré d’autres badauds tout aussi ivres, se trouvait face à Shira, lui barrant ainsi le chemin. Ça ne sentait pas bon pour la jeune femme. Enfin, en soi elle pouvait se défendre, mais elle était trop paniquée pour avoir des pensées cohérentes alors que les trois lourdauds s’approchaient de la jeune femme.

« Ça te dit de venir t’amuser avec nous, ma jolie ? »

« Non merci… Je ne suis pas intéressée. »

Alors qu’elle recula, un des badauds mit son bras autour des épaules de la jeune femme. Mauvaise idée, il venait d’ennuyer Sumire qui se mit alors à mordre la main de l’homme qui lâcha un crie de douleur.

« Cette salope à une bestiole qui m’a mordue ! »

Dans un excès de rage, ce dernier leva la main. Shira dans le seul but de se protéger mit alors ses bras devant son visage, tandis que Sumire grognait contre les personnes qui venait de déranger son précieux sommeil…

Shirayuri était ce qu’on peut appeler une personne timide et quelques peut renfermer sur elle-même. C’était pourquoi la jeune femme se sentait tant à l’aise en compagnie des animaux. Elle se sentait plus libre de ses mouvements avec eux et n’avait pas l’impression d’être jugée par eux, bien au contraire. Ils avaient un jugement qu’on pouvait qualifier de pur et dénué de toute attention malveillante, loin de là. Quand un animal aimait quelqu’un, c’était souvent de manière inconditionnelle, si tant est que la personne en question leur rendît ce dit amour et c’était de loin, le cas pour Shira. L’elfe aimait tellement ses compagnons à plus, écaille et poil qu’elle pouvait vite être considérée comme étant une fanatique. Mais elle ne voyait pas ce genre de considération d’un très bon œil étant donné que pour elle, un animal avait le droit d’être aimé de la même façon qu’un autre être pensant. La seule chose qui différenciait les animaux des autres, c’était qu’un jour quelqu’un avait décidé qu’ils étaient différents. Cependant, comme déjà dit, elle, elle les mettait sur le même pied d’égalité. Ils avaient le droit aux mêmes preuves d’affection et aux mêmes respects qu’elle aurait donnés à d’autres individuels. Quoi que, elle leur donnât plus d’amour et de respects qu’a d’autres individuels, en fait.

Étonnement, avec ce qui était en train de se passer, elle se disait qu’elle avait raison d’affectionner plus ses amis bêtes que les autres individus disent pensants… Actuellement, elle se demandait même si les individus en face d’elle étaient capables d’un tant soit peu de réflexion correcte… Au vu de l’odeur d’alcool qu’ils dégageaient, elle en doutait fortement… Et après, on disait que les bêtes étaient des êtres sauvages sans aucune éducation… Pour l’instant, c’était plutôt l’inverse. Et il semblerait sur Sumire le pensait également étant donné que son ami bestiole venait de mordre l’ivrogne en face d’elle alors qu’il tentait de lui forcer la main. Cependant, il ne semblait pas être très ravi de l’intervention du petit animal et eut l’idée de se venger en levant la main sur elle.

Fort heureusement, une femme arriva à son secours intimant ses agresseurs de partir tout de suite. Et, au vu du changement soudain dans la réaction des hommes en question, cette femme semblait être assez importante pour leur causer une lividité au niveau du visage et en les poussant à fuir à toute jambe.  Autant dire que l’elfe était assez impressionné face à tant d’autorité.

« Non, vous êtes arrivées avant qu’il ne soit trop tard. Je vous en remercie. »

Dit-elle de sa voix aussi claire que du cristal alors qu’elle s’inclinait face à sa sauveuse tout en la remerciant.

« Il y a eu plus de peur que de mal. Grâce à vous. Je ne saurais comment vous remercier face à votre aide. »

Bien qu’elle semblait reconnaissante, le jeune elfe gardait un certain calme et une sérénité qui pouvait être troublante lorsqu’on savait ce qui venait de se passer. Après, il était dans sa nature d’être relativement neutre lorsqu’un souci la concernait elle précisément. Par contre, elle perdait tout contrôle lorsque ça touchait de près ou de loin à ses compagnons animaliers. Tenant sa geline entre ses bras, rassuré qu’il n’avait rien. Si cet homme avait osé lever la main sur lui, il était fort possible que Shira en devienne violente… On ne touche pas à ses amis comme ça sans une once de représailles à la clé.