J'observe le futur duc avec un air légèrement surpris lorsqu'il explique que son père aura envie de les châtier, et na na ni, et na na na. On lui dit ou pas, que je pensais à les défoncer tous un par un ? "Non, ça ne servirait à rien. Laissons-le croire ce qu'il veut." "Mais au pire, on peut toujours faire ça pour le duc, moyennant parlant !" Hm, à voir, en effet. Puis au pire, qu'il me le demande ou non, j'irai montrer à ces trouducs qu'on ne trahit pas les duchés aussi facilement. Surtout pas avec ces connards de teïderiens ! Je retiens un grognement.
Je dis alors au gamin que je vais m'occuper de la suite, ce à quoi il me répond en me demandant si je suis sûr, et que j'ai l'air jeune. Un air blasé se peint sur mon visage, avant qu'il n'ajoute qu'il a l'habitude d'être vouvoyé. Zut, j'en avais oublié à qui je m'adressais ! "Boulet." Merci Shéhérazade, pour avoir rétabli un lien indésirable. "Pas de soucis, c'est toujours un plaisir !" "Je t'entends toujours, blaireau." Bref. Je tente cependant de ne rien faire paraître sur mon visage de renard, avant de répondre à Nunzio :

« Je suis un kitsune. Tous les kitsunes font jeunes. Et bon, sans vouloir t'offenser, p'tit gars, j'ai sûrement vu plus d'horreurs que toi, alors si tu pouvais éviter de douter de mes compétences après t'avoir sorti de ta prison et évité les mains des teïderiens, ça serait gentil. Sur ce, on a d'autres chats à fouetter, me semble-t-il ? »

On va juste espérer qu'il se plaigne pas à son paternel que je lui ai mal parlé... Quoique ! Je lui ai pas mal parlé, j'ai exposé des faits véridiques ! Bref. Le gamin grimpe sur mon dos et nous partons à vive allure.

Nous finissons donc par arriver, après quatre longues, très longues heures de course, à destination. Destination que je n'atteins cependant pas de suite, prenant le temps de me préparer à la baston. Je commence donc par enfermer le fils à papa dans une gemme de séquestration, avant d'invoquer Zara, qui me sera probablement très utile. Puis je commence à m'avancer en direction de l'endroit donné par Nunzio, tout en invoquant un golem, en usant plus de magie que nécessaire pour économiser du temps. Et une fois ceci fait, j'arrive enfin sur les lieux, où, visiblement, nos amis duchéens sont en train d'arriver. Parfait. Mais pas trop non plus. Les duchéens et les teïderiens ? J'ai beau avoir Naghi et un golem avec moi, avec l'effet de surprise, je n'ai clairement pas le nombre. Et qu'est-ce qui pourrait riposter avec autant de gens ? Un grand monstre, pardi ! Maintenant, la question : hydre ou drake ? Mon choix se fait rapidement alors que je me visualise en tant qu'hydre vermillon à cinq têtes. Et ma transformation à peine terminée, vingt secondes plus tard, je déboule comme un sauvage au beau milieu des duchéens, suivi par mes deux compagnons. Allons-y. Je commence par attaquer les duchéens les mieux armés, à la tête du convoi, à l'aide des griffes et des pattes, ce pendant que Naghi s'en prend à ceux conduisant la compagne de Nunzio et que mon golem attaque... Nos ennemis, sans distinction. On ne va pas trop lui en demander, à cet éléphant de roche. Vas-y, écrase les tous, mon grand ! Pour ma part, je n'hésite pas à attraper les duchéens dans ma gueule et à les projeter violement contre les murs des manoirs ou au sol. Oui, bah ça leur apprendra à pactiser avec l'ennemi. D'ailleurs, Zara est restée cachée dans mon ombre pour le moment, mais elle a reçu pour instruction de récupérer notre amie duchéenne dès que l'occasion s'en présentera. Occasion que nous sommes évidemment sensés créer. L'une de mes têtes surveille d'ailleurs les teïderiens, qui ne devraient probablement pas tarder à rappliquer. Qu'ils viennent, ces gros nazes.

Pouvoirs utilisés :

Si nous parvenons à en éliminer certains sans trop de mal, il en est qui restent plus coriaces et... Heureusement pour eux ! Je commençais à me demander si tous les gens de ce groupe de bandits étaient des nuls. Naghi semble avoir quelques lanciers gênants de son côté, qui s'interposent entre lui et la cargaison. Et malgré son pouvoir, il ne s'y oppose pas brutalement. Bien, gardons cela pour nos chers amis de Teïder. Il se contente d'esquiver les attaques pour tenter une riposte aussitôt, en voulant attraper l'une des lances pour tirer l'homme vers lui. Quant au golem, il semble faire pas mal de dégâts, bourrinant comme le rocher qu'il est. Héhé. Et tandis qu'une de mes têtes surveille la zone et les teïderiens, les autres s'occupent de nos ennemis... Jusqu'à ce que je doive esquiver un coup porté par un petit guerrier à la grande épée. Ben tiens, il cherche à compenser, celui-là ? "Sûrement véridique, mais pas le moment !" Pas faux. Alors que la tête attaquée siffle sur le type, une autre de mes têtes attrape un autre ennemi mais... Plutôt que de le jeter contre les murs du manoir, le projette violemment sur le type à la grande épée. Si ça peut l'empaler avec, j'dis pas non, mais le but n'est pas là. Ma tête de surveillance capte un azurien problématique pour mon golem et alors que celui-ci semble bien trop lent pour réussir à l'attaquer, je me décide à lui porter un coup dans le dos. L'idéal ? L'attraper et le projeter sur les lanciers qui embêtent Naghi. Et que j'y parvienne ou non, j'utilise ensuite ma queue pour balayer rapidement le champ de bataille autour de la charrette de notre amie mercenaire. Et toujours mes têtes qui attaquent à coup de crocs, tout en esquivant.

Pouvoirs utilisés :

Naghi semble se défaire plutôt facilement des lanciers, mais ces derniers semblent bien déterminés à l'idée de lui faire regretter son attaque et... Le regretteront vite, puisque mon dragon grossit brutalement, passant en mode déchaîné. Conscient que cette forme ne durera pas, il se décide alors à attaquer brutalement les lanciers dans l'optique de rapidement les mettre hors-jeu. Ce, tandis que Zara se prépare à aller chercher la duchéenne, avec l'aide de son frère draconique.
De mon côté, le premier duchéen projeté semble atteindre sa cible qui s'effondre lourdement sous son poids. Bien. Profitant de cette opportunité, la tête qui s'occupait d'eux s'en va attraper l'immense épée de l'homme, ce pour la jeter beaucoup plus loin. Je me débarrasse ensuite du gars projeté sur le premier homme, le jetant cette fois contre le manoir. Puis j'attaque brutalement le grand chevalier, cette fois-ci avec mes pattes, ce pour l'écraser de tout mon poids, sans hésiter à lui bloquer les bras et à utiliser mes griffes. Au moindre signe de contre-attaque de celui-ci, je suis prêt à l'attraper par la tête avec l'une de mes têtes, ce pour le jeter plus loin également. Et tant pis si je lui broie le cerveau au passage, j'imagine. De toute manière, je m'occuperai du cas de ces brigands une fois toute cette histoire terminée.
Je vois alors mon golem se prendre un coup de hache de l'azurien, après qu'il ait esquivé mon attaque. Mon éléphant, amoché mais pas détruit, semble alors se réveiller et le juge comme menace prioritaire. Il se retourne soudainement et se lève sur ses pattes arrières, tente d'écraser l'azurien, tout en l'attaquant avec sa trompe. Je profite pour lancer l'une de mes têtes en direction de l'oiseau, tandis qu'une deuxième tente une feinte par derrière. Il est temps de se débarrasser de ces sales duchéens.
Et en effet, c'est à cet instant que je me rends compte que les Teïderiens semblent se réveiller de leur torpeur, ce pour venir aider leurs "compagnons" duchéens. Je vois trois types : un guerrier, un assassin et un mage. Je les ignore cependant encore un peu, estimant qu'ils n'arriveront pas dans l'immédiat, je me contente de donner une nouvelle opportunité à Zara d'aller sortir la duchéenne de sa cellule, en attaquant celle-ci pour la détruire.

Pouvoirs utilisés :

Je vois que les lanciers face à Naghi se mettent soudainement à fuir, sûrement à cause de la taille de mon ami à écailles. Il a néanmoins le temps d'en malmener certains, et avec nos efforts conjoints, Zara parvient à se faufiler pour aller libérer la prisonnière. Ce tandis que mon guerrier à la grande épée roule pour éviter mon attaque et recule subitement. Tss, lâche. Quant à l'azurien qui enquiquinait mon golem... Visiblement, il n'emmerdera plus personne. Je jauge la créature, écrabouillée par l'éléphant avec une légère grimace de dégoût. Bon bah voilà qui est fait, j'imagine.
J'entends la voix de Zara, tandis que nos amis Teïderiens débarquent. Ben voilà. Le gros de la cavalerie arrive enfin.

« Ne vous en faîtes pas, nous sommes là grâce à Nunzio et son père. Nous allons vous sortir de là. »

Le mage reste donc à part et commence à incanter, alors que l'assassin se rue sur mon golem. Quant aux deux autres, le teïderien semble vouloir s'en prendre seul à une hydre, et le duchéen attaque quelque chose qu'il considère enfin à sa taille : Naghi. L'éléphant de roche projette sa trompe sur le type à capuche, dans l'espoir de le toucher et l'envoyer valser plus loin. Espoir vain, à mon avis. Je fais un quart de tour pour raser rapidement le champ de bataille avec ma queue. Mon but n'est pas là de faire du dégât, loin de là, juste de détourner un instant l'attention du lancier pour me retrouver entre lui et le mage. Mage que j'attaque brusquement avec les mâchoires de mes deux premières têtes. Pendant ce temps, Naghi, qui se fait attaquer par le duchéen, contre-attaque brusquement par une feinte. Alors qu'il fait semblant de vouloir le mordre, il part vivement sur le côté opposé à l'arme et se propulse dans les jambes du chevalier, s'aidant de sa queue pour le faire chuter. Je cesse alors de porter mon attention sur lui, sachant que, s'il y parvient, il tentera de séparer l'home de l'épée en lui attaquant férocement le bras. Pour ma part, j'attends que le lancier m'attaque pour répondre avec une tête, et tenter de lui retirer son arme avec une seconde. Puis la troisième attaquera de manière fourbe par l'arrière.

Pouvoirs utilisés :

Le duchéen s'éclate lamentablement au sol, tandis que Naghi dégage rapidement son épée, avant de lui porter un coup de croc. L'homme en armure se relève tout de même, visiblement prêt à se défendre... Avec les poings. J'ignore si je suis bluffé par sa capacité à rester focalisé sur l'objectif, peu importe les périls, ou si je suis simplement bluffé par sa stupidité. M'enfin. Pour ma part, je parviens à porter un coup de croc qui aurait pu être fatal pour le mage, s'il n'avait pas eu l'excellent reflexe d'user d'un sort de protection. Fichtre. Il recule, gravement blessé, mais je n'ai pas dit mon dernier mot...
L'instant d'inattention est cependant assez élevé pour que le lancier se permette un coup de lance, visiblement parfaitement visé, qui m'oblige à retenir un grondement de douleur. La vache. Mon éléphant semble aussi bien galérer avec son assassin, tandis que la voix de Zara me fait râler. "Droguée. Je la mets en sûreté." Je ne m'occupe pas plus de la dragonne, ayant parfaitement confiance en ses capacités.
Je reporte alors mon attention partout à la fois, sachant que cette tactique est risquée. Profitant de la longueur de mes cous et d'un mouvement de rapprochement, deux de mes têtes se dirigent pour attaquer une nouvelle fois le mage, bien décidées à le neutraliser. Ce tandis que l'une de mes pattes griffues s'en prend au lancier, dans l'envie de le déséquilibrer, au moins. Ma troisième tête ira l'attaquer sans hésiter si l'objectif est accompli, mais restera en arrière si ça ne l'est pas. Ma queue en vient à raser le sol pour faire chuter le duchéen, profitant du fait que Naghi se soit envolé pour l'attaquer de haut. Et enfin, avec l'aide de mes deux autres têtes, je tente de séparer l'assassin de mon éléphant, en l'attrapant avec mes gueules pour le jeter sur le lancier. Ce, tandis que le même éléphant tente de dégager ledit teïderien avec sa trompe. Nul doute que s'il l'attrape, il le jettera brutalement au sol.

Pouvoirs utilisés :

Du coin de l'oeil, je vois que je n'ai pas besoin d'intervenir dans le combat de Naghi puisque son duchéen se casse une nouvelle fois lamentablement la gueule. J'aperçois Naghi qui en profite pour l'attaquer violemment dans le but de le neutraliser, mais je ne m'intéresse plus au combat, privilégiant le mage qui, après avoir échoué à lancer un sort de terre, ce qui me tire un rictus satisfait, parvient tout de même à éviter mes attaque par un bouclier. Cela ne m'empêche pas de tenter une feinte aussitôt son bouclier disparu, toujours avec les deux mêmes têtes. Crève, pourriture teïderienne...
Quant au lancier, cette fois-ci, ma concentration divisée ne suffit pas à lui faire réussir son attaque, que je pare habilement. Ah ! En revanche, il se prend un coup bien placée qui parvient à le faire vaciller et créer quelques dégâts, bien que j'aurai pu faire mieux, si je n'avais pas eu tant d'ennemis à affronter simultanément. Malgré tout, je tente de ne pas lui laisser de nouvelle opportunité d'attaque et lui offre un nouveau coup de croc pour les dégâts, associé, cette fois, à un coup de patte fourbe pour dégager sa lance.
Enfin, l'assassin, s'il esquive mon attaque, se retrouve projeté au sol par l'éléphant, qui tante aussitôt d'abattre ses deux pattes avant sur le type à terre. Et ma tête est prête à l'attaquer s'il parvient à esquiver l'attaque, l'attendant au tournant.

Pouvoirs utilisés :

Naghi ne semble pas avoir besoin d'un coup de patte, puisque, enfin, le duchéen se met à fuir. Ben c'est pas trop tôt ! Il en a mis du temps pour se rendre compte que c'était pas son jour et qu'il avait aucune chance de vaincre. Quoiqu'il en soit, personne ne lui court après car Naghi se retourne vers moi, bien décidé à s'attaquer au lancier qui m'embête. Je lui donne cependant un nouveau coup de patte (malgré l'échec du précédent) afin de garantir que son attention reste concentrée sur moi le temps que mon petit dragon accourt. Et pendant cette seconde d'inattention, une boule de feu sombre vient s'écraser contre moi, laissant m'échapper un grognement de colère et de douleur.
Du coin de l'oeil, je vois que l'éléphant n'a pas réussi à e débarrasser de son assassin, mais je ne parviens pas à gérer suffisamment ma conscience pour parvenir à faire mieux. Je n'avais pas fait gaffe, mais ils se sont tout de même éloignés suffisamment pour être hors de portée, avec cette dernière action. Cependant, je ne me laisse pas abattre. Alors que Naghi arrive à notre niveau et se met à attaquer le lancier tout en restant à chercher au corps à corps. Pour ma part, je m'éloigne brusquement en direction du mage et je dirige cette fois-ci trois de mes têtes directement sur lui, sans me concentrer sur un autre adversaire. Il est temps que celui-ci arrête son cirque.

Pouvoirs utilisés :

Mon attaque envers le lancier réussit, projetant le type au sol et permettant à Naghi de l'attaquer. Même s'il ne le met pas encore hors-jeu, le dragon n'est pas du tout déterminé à le laisser contre-attaquer et répond encore plus violemment, clairement motivé à lui faire sa fête avant qu'il ne se relève.
Quant à mon éléphant, il pousse un barrissement de rage lorsque l'assassin parvient à briser l'une de ses gemmes et propulse violemment sa trompe contre l'assassin qui semble bien mal encaisser le coup. Pour autant, l'éléphant ne s'arrête pas là puisqu'il projette une nouvelle fois son long nez en direction du teïderien, et je sens que, s'il en a l'opportunité, il n'hésitera pas à l'écrabouiller de la même manière qu'il a éclaté le duchéen précédemment.
Quant à moi… Il semble que j'ai stoppé le mage dans son incantation, et rapidement, le goût du sang sur ma langue me fait recracher le corps sans vie du teïderien. Un sourire bizarre de reptile apparaît sur mon visage en me rendant compte que l'un d'entre eux est mort, avant que je ne recrache le plus gros du sang, dégouté. Beurk, j'ai l'impression qu'il va souiller mon âme et m'empoisonner. M'enfin... Ce n'est pas le moment de s'attarder sur ça, j'ai deux ennemis à vaincre et je ne les laisserai certainement pas fuir. Et ce simple constat me fait prendre une décision rapide, m'avançant en direction de l'éléphant et de son assassin. Encore une fois, j'attaque le teïderien avec la force de toutes mes têtes, bien déterminé à lui offrir le même sort qu'à son compère.

Pouvoirs utilisés :

Et si le Teïderien semble encore esquiver mon éléphant, il faut croire qu'il ne s'attendait pas à ce que je l'attaque aussi sauvagement et brusquement. Il meurt dans ma gueule, remplissant encore une fois ma bouche de son sang d'immonde teïderien. Ma foi, tant pis. Je recrache le cadavre et le plus gros du sang, dégouté mais… Bizarrement moins que la première fois. C'est presque ignoble de dire que je commence à m'y faire. Bref, ce n'est pas le sujet. Je me retourne en direction du lancier qui esquive l'assaut de Naghi en roulant sur le côté. Il se relève alors et se met à courir en direction du manoir, l'air de vouloir survivre. Et alors que Naghi et mon éléphant le poursuivent, j'ai vaguement le choix.

Est-ce que je le laisse fuir et prévenir ses chefs ? Ou est-ce que je le poursuis et le réduis en miettes, comme les autres ? Ma décision est cependant vite prise. Je m'élance en direction du lancier, déterminé à stopper sa course. En m'entendant courir, Naghi ne s'arrête pas et tente de sauter sur le teïderien pour l'écraser au sol. Et s'il y parvient, il se reculera d'un coup pour me laisser achever le lancier, prêt à attaquer si ce dernier tente de le faire. Quant à moi, je ne m'arrête pas et tenterai de l'attaquer au visage dès que l'occasion se présentera, sans hésiter à broyer son casque s'il est possible, ou à tenter de lui enlever. Quant à l'éléphant, nullement doté de l'intelligence de Naghi, il se contentera sûrement, ma foi, de tenter de l'écrabouiller de ses grosses pattes.

Pouvoirs utilisés :

J'observe le cadavre du lancier qui semble… Un peu mal en point. Oh non, je ne suis pas foncièrement attristé. C'est juste que… en l'éliminant, je ne me sens pas forcément mieux. Bien sûr, le vaincre me rempli d'un sentiment d'accomplissement mais je sais que ça ne m'aidera pas à les faire revenir. Je sais que je n'ai pas fait ça pour rien mais tuer, même des Teïderiens, ne me fait pas foncièrement plaisir. Enfin bref. Cela ne change rien au fait que c'est tout ce qu'ils méritent. J'observe le champ de bataille, les cadavres, le sang qui macule l'herbe. Hé beh. Je souffle, alors que mon éléphant et Naghi semble attendre la suite des évènements.

Après avoir congédié mes deux invocations pour me laisser récupérer de l'énergie, j'ai également fait disparaître ma forme d'hydre, reprenant ma forme de grand renard. Bon. Je m'affale sur le sol, à un endroit où il n'y a pas de sang. Je vais me reposer un peu, avant de rentrer. Je l'ai bien mérité. Alors que Zara se rapproche de moi, elle libère l'orc dehors avec elle-même. Elle a pas l'air bien. J'ignore le ricanement d'Arezu qui me rappelle qu'elle est droguée. Bien sûr. Je m'en rappelle. Enfin, je crois que je vais libérer Nunzio. Comme ça il pourra voir si elle a besoin de quelque chose, pendant que je me repose. Je rappelle ma dimension de rangement, en sort la gemme, avant de rappeler le fils à papa, en plein milieu d'un carnage. Bref, m'en fous. De toute, c'est pas comme si j'allais leur faire l'honneur de les enterrer. Les Teïderiens méritent pas ça. Pas eux en tout cas.

Et peu importe les réactions du gamin et de sa compagne concernant tout ça - qu'ils s'estiment déjà heureux, j'ai essuyé le sang que j'avais au coin de la bouche avant de les voir revenir - je finirai forcément par les refoutre dans l'ombre avec Zara, avant de rentrer chez le paternel de Nunzio, d'une traite et sans pause. Et même si je pourrais techniquement rentrer directement, je fais au moins l'honneur de m'arrêter devant la porte et toquer, les deux tourtereaux sortis. Et l'orc sur le dos, si elle est pas encore remise sur pieds.

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Et alors que le duo est libéré de mon emprise, puis rendu à ses nourrices, garde du corps ou je ne sais quoi encore, de mon côté, on m’amène jusqu’au duc d’Inveïs. J’observe encore les murs et tapisseries autour de moi, cette fois-ci en me demandant ce que va raconter le mioche à son père, puisqu’il était enfermé dans une gemme tout du long. Puis l’orc doit se souvenir de rien. Donc personne ne pourra vanter mes exploits — ni mes ratés — à qui que ce soit. À part le fait de trouver quatre cadres teïderiens et pas mal de duchéens, il n’y aura rien à dire. Enfin, techniquement, ça reste une jolie prouesse, puisque j’étais techniquement seul, uniquement accompagné de mon dragon miniature, maaaaaiiiiis… La réussite semble moindre, vu le degré de puissance des Teïderiens. M’enfin. Tant pis.

Je suis donc ramené à la pièce de tout à l’heure, et je ne retiens pas un sourire en voyant l’immense tas de coussins. Alors ça, c’est génial, j’en avais besoin ! On me laisse prendre place, ce que je fais sans discuter, profitant de la douceur de tout cela, après la rudesse de la journée. Oh oui, ça, c’est agréable. Le duc, qui regardait à travers la fenêtre avec un verre de vin à la main, se décide donc à se retourner, pour m’observer avec un sourire satisfait. Il me complimente pour avoir ramené les deux en bonne santé et j’opine du chef, souriant. Est-ce que drogué est un signe de bonne santé ? Je sais pas, mais bon, c’était pas de mon ressort, et puis, en soit, aucun n’est blessé. Ni mort. Donc ça doit être de ça qu’il parle.

« C’est tout naturel. »

Le duc fait ensuite un signe à un azurien, qui vient déposer un petit coffre devant moi. La récompense, j’imagine. En tout cas, même le coffre est joli. Pas de doute, c’est un coffre de duc ! Le piaf recule, alors que Giovanni reprend la parole, ce pour me dire — au cas où j’suis bête, j’imagine — qu’il s’agit de ma récompense. Il plaisante alors sur le fait que je vais réussir à la prendre sans me transformer et je souris, invoquant effectivement une dimension parallèle de rangement, dans laquelle le coffre termine.

« Merci messire. »

Je ne vérifie pas la somme, je fais confiance. Quand on est aussi influent que lui, on arnaque pas les gens qui ramènent vos gosses sains et saufs. Et puis bon, la flemme.

Giovanni me demande alors qui sont les gens qui ont enlevé son fils et son ami sans faire d’offre de rançon, ainsi que ce qu’il leur prévoyait. Je fais une moue boudeuse, bien que, avec mon visage de renard, il ne va peut-être pas s’en rendre compte. J’aurais aimé leur faire regretter leurs choix, à ces duchéens. Devrais-je lui dire ? Oui, il a le droit de savoir. Et puis, le gamin lui dira, de toute manière. Et puis bon, je ne pourrai pas garder les yeux partout. J’allais ouvrir la bouche pour répondre, mais le duc, dont le verre est désormais posé sur une table, me révèle avoir ajouté un bonus, pour avoir ramené l’orc en vie. Je hoche la tête, avant de sourire, amusé, devant sa remarque. Endurcir le petit noble ? Difficile de savoir si elle va y arriver, mais j’espère pour eux.

« En effet, elle est plus imposante que lui, mais le fait d’être un humain et elle une orc ne joue pas en sa faveur. Quant à savoir si elle va l’endurcir ou non… Seul le temps le dira ! Mais peut-être qu’avec une telle aventure, messire Nunzio mettra plus de cœur et d’esprit à cela. »

Affaire à suivre ! Mais parler de cette "aventure" me rappelle soudainement que je n'ai pas pu expliquer au duc ce qu'il s'est justement passé et… Je soupire, avant de pencher la tête sur le côté. J'ouvre alors la bouche pour parler, cherchant mes mots attentivement.

« On sait tous deux qu’il y a beaucoup de duchéens indignes de confiance, mais avant aujourd’hui, je ne pensais pas qu’il y en avait autant qui, en plus de cela, n’avaient aucune dignité. Le groupe qui a enlevé votre fils et son amie allait les vendre à des Teïderiens afin de vous tenir en étau. »

Je le laisse alors digérer cette information, avant de reprendre.

« J’ai réussi à récupérer votre fils chez les duchéens, et c’est là que j’ai appris ce qu’ils comptaient faire de lui. Ils devaient avoir assez de jugeote pour se décider à vendre son amie avant de risquer de perdre leur joker. Et elle, je l’ai récupérée alors qu’ils rejoignaient les teïderiens à la frontière. Je suis arrivé pile à temps. »

Je m'arrête là, laissant Giovanni prendre l'information et la noter. Après tout, il doit savoir qu'il était visé par cette affaire. D'ailleurs...

« Je pense que l’affaire était gérée par quelqu’un de haut placé, si ce n’est Teïder lui-même. Ils n’étaient que quatre, en territoire duchéen. À mon avis, ils n’avaient pas peur de risquer d’être submergés par les duchéens qui ont enlevé votre fils et son amie. »

Ça et puis ils n’ont pas hésité à venir se battre contre une hydre, un mini-dragon et un golem.

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Lorsque le duc se moque gentiment de son fils en concluant qu’il faut laisser la jeunesse se faire, je souris en hochant la tête. En effet, ce sont les épreuves qui forgent les gens. Quelque part, j’ai une pensée pour mes parents et pour Bonnenfant. Ouais, semblerait. Il continue en parlant de ses histoires et des miennes. J’ose un ricanement. J’aime ce genre de réponse qu’on peut prendre comme on veut. Il peut s’agir d’un « oui », s’il veut y croire, même si je n’ai pas eu énormément, si ce n’est pas du tout, de relations. Je fuis un peu cela, j’avoue. C’est… un peu bordélique quand il s’agit de moi. Il termine en concluant sur le fait que je préfère peut-être les garçons et je ricane une nouvelle fois. Peut-être, je ne sais pas. Garçon, fille, sans genre… En fait, ça ne change pas grand-chose pour moi, je crois. Breeeeeeeeef.

La discussion continue ensuite sur les duchéens qui ont osé travailler pour Teïder et le duc semble avoir un avis assez lambda, sur la situation. Sauf s’il ne dit pas le fond de sa pensée, bien que je ne pense pas que ce soit le cas. Ouais, ils font honte aux nôtres. Même si les Duchéens ne sont pas réputés pour être dignes de confiance, y a des limites. Et bosser pour Teïder, c’est carrément hors limite. M’enfin, j’ai pu noter certains visages, et j’ose espérer que ça puisse me permettre de tous les retrouver, ou au moins d’effrayer suffisamment les survivants pour que plus jamais ils ne recommencent et qu’ils regrettent amèrement leurs choix de vie. Lorsque le duc affirme qu’il ne va pas laisser passer ça non plus, je souris. Peut-être un peu bizarre, mais comme je suis sous forme renard, de toute manière, tous les sourires sont chelous.

« Il est certain qu’une telle affaire ne doive pas rester sans conséquences. Nous n’avons certainement pas besoin de ce genre de traitres au sein des Duchés. »

Qu’il essaie aussi de les défoncer, ça ne m’importe pas. Toute aide est la bienvenue, surtout que je laisserai forcément des gens passer. Je ne suis pas bête au point de me croire infaillible, soyons réalistes.

Finalement, le duc me félicite pour mon excellent travail et me promet une certaine publicité fort appréciable. Il ajoute que mon avenir sera prometteur si je suis toujours aussi fiable, avant de terminer sur une pointe d’humour. Non, en soit je n’ai jamais cherché à devenir duc. Mais peut-être que je pourrai, en le souhaitant vraiment ! Ahah. Non. Bref.

« Toujours être fiable et digne d’intérêt restera dans mes lignes d’objectif, messire. Quoiqu’il en soit, je vous remercie de m’avoir fait confiance et j’ose espérer que vous et vos "amis" saurez retenir mon nom si vous cherchez encore quelqu’un… »

Et comme c’était une invitation à prendre congé, je commencerai à me lever, quittant les confortables coussins de soie. Et une fois que nous n’aurons plus rien à nous dire, je prendrai route pour sortir d’ici, réfléchissant à ce qu’il s’est passé et… cherchant comment parvenir à mes fins, concernant ces duchéens sans scrupules, qui ne méritent même pas la pitié.

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