2 Juillet de l'An 2000 de l'Âge d'Acier

Aujourd'hui, Sigismond travaillait, nous pourrions après dire qu'il travaillait tous les jours quasiment, ce qui était vrai, mais là il était occupé à une tâche particulièrement sérieuse car en lien avec les renseignements royaux. Ces derniers avaient mit en place à un stratège vicieux en laissant filtrer quelques informations sur une kitsune déplacée spécialement dans un petit fort non loin d'un village  autour duquel il rôdait pour voir si des Ikhyldiens des renseignements viendrait la sauver. De ce qu'il savait c'était une prisonnière maintenue la plupart du temps en stase magique le temps de savoir quoi en faire et justement aujourd'hui elle allait être utile… Ce pour cette journée, après tout par la suite elle sera à nouveau déplacée dans un endroit bien plus sécurisé. Histoire que les Ikhyldiens n'aient pas beaucoup de délai pour possiblement intervenir.

Bon, ils n'espéraient pas tomber sur une dizaine d'agents, peut être un petit commando à la limite ou bien deux, trois agents d'élites, mais quoiqu'il en soit ils avaient envie de les capturer. Pourquoi ? Bien entendu pour les cuisiner un peu et s'ils étaient d'humeur, les rançonner ensuite, ou bien les tuer. Quoiqu'il en soit quelques agents d'élites et lui en tant que seul inquisiteur présent avaient été invités à participer à ce petit manège, lui rôdant seul dans les environs immédiat du fortin donc, les autres agents étant dispersés bien plus loin dans les alentours. Il y avait bien sinon des gardes à l'intérieur, mais ces derniers avaient justement pour ordre de rester à l'intérieur, le but n'étant pas après tout de perdre la prisonnière qui avait été remise en stase après le déplacement… Un déplacement qu'il avait lui-même supervisé sans tendresse superflue, mais passons...

Restait maintenant à voir si pour sa part il finirait par repérer quelqu'un venant la délivrer peut-être, quoiqu'il en soit sa patrouille était méthodique et absolue et il surveillait chacun des points d'entrées possibles du fortin qui n'étaient pas bien nombreux, cela et comme toujours il était extrêmement soupçonneux… Et probablement un peu intimidant aussi vu que comme toujours il était totalement enrobé dans ses vêtements et qu'il portait comme toujours un masque qui dissimulait son visage, de quoi bien signaler au passage qui il était, du moins pour ceux un peu informés des personnalités notables Teïderiennes dirons-nous.

Désespoir  ?

Espoir...

Vous souvenez-vous de cette petite affaire dans les Duchés du Sud ?  il y environ deux semaines ? Oui, celles se passant alors que je prolongeais la mission confiée par mon Impératrice, un peu à ses frais. J'y avais rencontré une jeune femme, plutôt belle mais là n'est pas le sujet. A ce moment, j'avais dit que je devais rentrer à Ikhyld afin de soumettre mon rapport mais au final.... Les choses ne se sont pas déroulées comme prévu et de fil en aiguille, je me suis retrouvé ici, à Teïder.

Pour plus de clarté... Il y avait cette fameuse rumeur qui se répandait depuis quelques temps, cette même rumeur sur laquelle j'enquêtais depuis mon retour. Une Kitsune aux cheveux bleus, belle, captive, ikhyldienne, ça vous parle ? Non pas que j'imaginais trouver l'amour en sauvant une princesse, c'était surtout que j'espérais retrouver ma mère. Je n'avais eu de cesse de croire qu'elle était en vie quelque part et cette piste était un peu un ultime espoir, une tentative désespérée de la retrouver. Suite à ma rencontre avec Osonia, j'avais pu avoir des informations un peu plus précises et je m'étais mis en chasse, demandant l'aide de ma Yôko. Infiltration pure, je ne voulais pas de de grosse équipe qui mette en alerte les criminels. Simple mission de reconnaissance. Repérage de la cible et des lieux et retraite au pire, récupération et exfiltration au mieux. Nul désir de gloire solitaire, simplement le respect de mon credo. efficacité optimale pour pertes minimales. C'en est une partie mais vous vous en souvenez non ?  Bref! J'avais eu vent de quelques manoeuvres et c'était ainsi que je me retrouvais avec mon acolyte, dans ce pays... Charmant ?

Combien de jours s'étaient écoulés depuis mon entrée en ces terres ? Ma vie n'avait été que marécages boueux et puants et.... Marécages boueux et puants. Je ne ressemblais plus à rien. J'avais dû affronter une faune des plus raffinées et m'étais fait ami avec moustiques. Pas de ceux que vous connaissez, de ceux que vous ne voudriez pas connaitre. Il y les moustiques, ceux des pays tropicaux, exotiques qui sont gros et il y a... Eux ! J'en ai de l'urticaire rien qu'à y repenser. Des trucs sortis de vos pires cauchemars, tellement massifs que ce sont eux qui vous regardent de haut et quand je dis de haut, c'est de haut.

Après une lutte acharnée et interminable, la Flamboyante et moi étions finalement arrivés aux abords de notre destination. Non sans mal avec toutes ces patrouilles. Profitant de notre magie transformiste, nous avions pris la forme d'oiseaux locaux et avions repéré la zone pour un travail optimal. Élaborant une série de plans, nous nous étions décidés à passer à l'action lorsque quelque chose attira mon attention. Quelqu'un en fait. Ou vraiment quelque chose.... C'était petit, entre Yôko et moi je dirais... Entièrement armuré. Et cette arme.... Il n'y avait pas de doute possible L'Enfant du Fléau en personne. Même si le grand ne faisais pas écho à sa taille, je n'avais nullement envie de blaguer à ce sujet. Sa réputation le précédait et pour qu'il soit là en personne, je devais être tombé sur un gros morceau. Il devait avoir un appât de choix, un appât qu'il devait estimer de valeur pour se déplacer lui-même. C'était trop tentent. La flamme de l'espoir venait de naître en moi. C'était peut être elle...

" Plan 24, alternative 8 comme au bon vieux temps, Yôko, je compte sur toi ! "

"Attend !  "

" Oui ? "

" Je... J'ai un mauvais pressentiment, nous devrions peut-être aller chercher du renfort... "

" En temps normal, tu sais que j'aurai abandonné, battant en retraite pour mieux revenir mais c'est là notre seule et unique chance.  Si je peux au moins confirmer que c'est elle, on pourra toujours revenir. "

"Oui mais ce type... Il... Il me fait peur. Tu sais ce qu'on raconte sur lui... S'il nous capture... Je... Il va... Ca va être..." Elle paniquait. Je ne l'avais jamais vue ainsi. La pauvre était en train de sombrer dans une crise d'angoisse mais je ne pouvais plus reculer. 141 ans que j'avais attendu ce moment, bientôt 142. Je n'avais jamais été aussi proche de n'importe quoi qui aurait pu être un indice sur elle.

" J'ai peur moi aussi mais c'est peut être vraiment ma mère. Ca fait plus de la moitié de ma vie que je la cherche... On en a parlé maintes fois, je l'ai rêvé à maintes reprises, là, nous y sommes. Je suis là, avec toi et moi, si je ne panique pas, c'est parce que tu es avec moi. Tu l'as toujours été d'aussi loin que remontent nos souvenirs communs. " Je la serrais contre moi, lui caressant la tête.

" Tu as raison... C'est... Ta mère... Notre mère... Si je t'aide, je serai sa fille, elle m'adoptera probablement et on sera tous heureux. Je suis forte, je suis courageuse. Je suis TA Yôko ! Tu m'as donné ce prénom que je chéris, tu m'as attribué son nom de famille. Nous ne reculerons pas. Nous sommes le duo Osagawa !  " Elle avait pris notre pose théâtrale mais je voyais qu'elle tremblait. Je fis mine de ne rien remarquer.

" Oui, exactement. J'y vais. "

"Ao... Une dernière chose... Si jamais...  "

" Ta vie, tu me l'as offerte en remerciement pour ton sauvetage. Tu sais que j'aime les belles choses. Tu es ma famille. Pour ces trois raisons, au moins juste pour ces trois raisons, tu ne mourras pas. Et si je m'arrêtes à la première, tu ne mourras que lorsque je l'aurais décidé et c'est quand ? "

" En même temps si on meurt de vieillesse parce que nous avons exactement le même âge, sinon, le plus longtemps possible après toi afin de m'assurer que ton oeuvre et ton héritage se perpétuent tout en vivant heureuse. Mais...  "

" Et non, je ne mourrai pas. Ce ne sera pas le deuxième cas de figure parce que tu as déjà vu le soleil mourir ? Non ? Je suis le soleil de ce monde, l'être le plus brillant et resplendissant que le monde ait porté, si je m'éteint, le monde ne connaîtra jamais plus le bonheur. Enfin... C'est ce qu'aurait dit Shin, à coup sûr mais là, je n'ai même plus la force ou l'envie d'endosser ce rôle... Je compte sur toi. Tu es avec moi, j'ai foi. Nous nous en sommes toujours sortis, on s'en sortira. "

Si sur la fin de ma phrase j'avais semblé convaincu, je ne l'étais pas le moins du monde. Je doutais clairement de mes chances de survie mais je savais qu'au moins, les siennes étaient bonnes. Lui déposant un baiser sur le front, je sortis alors de ma cachette, avançant furtivement en bifurquant à nombreuses reprises pour finalement rejoindre la route. M'assurant que nous n'avions pas été repérés et que la voie était libre, je m'engageais sur le chemin. Nul artifice autre qu'une coloration noire de mon pelage, salie par nos péripéties marécageuses. J'avais l'air d'un mendiant de mon point de vue mais je n'avais pas le temps de m'attarder dessus.  Masque social choisi, personnage bien ancré, j'avançais alors enfin. Je ne tardais alors pas à faire face à inquisiteur, entrant dans son champ de vision. Quelques pas de plus et je m'arrêtais.

J'étais à bonne distance de lui. Possibilités de cachettes, minces. J'étais pratiquement à découvert. J'avais peur, vraiment. Je me sentais comme un renard au milieu d'un terrain de chasse à court.  Après un instant de silence que je trouvais interminable, je pris enfin la parole, d'un ton clair et dégagé, forçant quelque peu sur ma voie afin qu'il puisse m'entendre à cette distance.

"Je suis un Kitsune, courageux ou stupide selon le point de vue, mais pas téméraire. Je sais que j'ai affaire à un digne représentant du Véritable dieu, du seul et unique. Je ne suis représentant d'aucune nation  et je viens en mon propre nom afin de parlementer avec vous. Je n'ai pas d'arme, pas de bâton magique et je suis seul. J'ai entendu parler d'une captive et si ce qui s'en dit est vrai, il se peut qu'elle soit de ma famille. A ce titre, je serai, disposé à écouter vos exigences afin de négocier sa potentielle libération."

J'avançais alors de quelques pas, mains en l'air, Affublé d'une tenue noire, celle à capuchon que j'utilisais pour les infiltrations, je me tenais devant lui, queues apparentes, oreilles également. Cet homme n'était pas bête. Essayer de le duper par transformation aurait été une perte de temps. Je préférais une approche plus directe, peut être avais(je une chance, sinon, il me faudrait prier mère magie de pouvoir toujours bénéficier de ma légendaire aptitude de retraite forcée. Mon cœur battait à tout va mais je tentais de n'afficher que la peur qu'imposait cette homme à un Kitsune et pour le coup, ce n'était pas de la comédie. Oui, j'avais réellement peur. D'espoir, je passais à désespoir. Chances de survies, quasi nulles. Oui....

Désespoir...

Sigismond vit un kitsune s'approcher calmement de lui ? Une vision si absurde qu'il se demanda un instant si c'était un fruit de son imagination, mais il devina rapidement que ce n'était pas le cas, la question étant alors, qui pouvait être assez stupide pour approcher avec une telle apparence de lui ? Serait-ce une illusion invoquée pour détourner son attention ? C'était sans doute le plus probable pensa t-il, mais si ce n'était pas le cas et au vu de ce qu'il entendit, il faisait fasse à un être dont la simple survie jusqu'à aujourd'hui relevait sans doute du miracle au vu de la dimension presque cosmique de son imbécillité…

Une imbécillité totale au vu de ce qu'il entendit, mais... Si ce n'était pas un piège dans ce cas, il avait affaire en effet au dernier des demeurés, un inquisiteur de Teïder négocier avec un hérétique et une abomination ? En plus, il insultait son dieu, car pour Sigismond ce qu'il disait au sujet de ce dernier était de la moquerie qu'importe le ton dit, de la part d'une créature aussi ignoble…

« Si ce n'est pas un stratagème conçu pour détourner mon attention que je vois face à moi, alors je suis surpris de la stupidité dont il est possible qu'un non humain fasse preuve. Ou alors c'est là un trait typiquement kitsune. » Répondit alors sombrement et avec un féroce mépris Sigismond aux paroles du kitsune, balayant absolument tout ce que venait de dire celui lui faisant face, comme s'il n'acceptait même pas de considérer la possibilité de parlementer ou de négocier une quelconque libération. Mais, n'était-ce pas prévisible après tout ? L'on était à Teïder et c'était un inquisiteur, d'ailleurs lui aussi juste après commença à s'approcher, mais d'un air moins amical…

Ce souligné par la masse qu'il prit en main, une masse légendaire du royaume de Teïder qui aurait appartenu d'après les légendes au prophète de ce pays, il avançait d'un pas ferme et résolu, mais mesuré vers le kitsune. Absolument pas doté d'intentions amicales visiblement, mais ne chargeant pas encore, ce avant d'ajouter froidement, à travers un masque qui ne laissait même pas transparaître ses yeux quasiment.

« Pas de négociation avec les abominations, tu ferais mieux de fuir ou alors j'aurais le plaisir de soulager ce monde de la souillure que tu es. Tôt ou tard. » Si ces quelques paroles n'étaient pas à elles seules assez éloquentes sur son état d'esprit du moment...

"Stupidité" ? "Typiquement kitsune" ? "Abominations" ? "SOUILLURES" !? Mes oreilles tiquaient à chacun de ces passages. Venant souligner tout ceci, un sourire se dessinait sur mon visage, mes yeux se fermant chaque fois un peu plus. Le visage du renard, le sourire du renard, oui, nous y étions, la tête inclinée sur la droite. Clairement, il m'agaçait ! Il m’insultait moi tout autant que ma race entière. Un être des plus charmant, n'est-ce pas ? De par ces paroles acides et acerbes enrobées de ... De rien du tout en fait. Il me crachait littéralement dans la bouche, sans y mettre de forme, ni même un peu de sucre pour y donner une saveur. Ce type n'avait tout bonnement pas de manières, ni même le temps. Il me donnait envie de le corriger. Oui, il avait réussi à relayer ma terreur au second plan, troisième peut être ou je ne sais pas mais sûr, elle était au dernier rang désormais.  

Je posais les yeux sur la masse sombre qui me faisait face. C'était un homme à la taille plutôt petite mais ô combien impressionnant dans son armure ténébreuse. Avec cette masse à la main, il ne donnait pas l'envie de le prendre à la légère. Il puait littéralement la mort et les légendes ne semblaient pas tant exagérées que ça mais il n'en restait pas moi un homme. C'était un être vivant comme nous, un humain à coups sûr donc faillible comme nous tous et mortel.  Le tuer ? Ce n'était pas mon but et je ne pensais pas à cela. Non, j'avais plutôt envie de le corriger comme le ferait un adulte envers un enfant irrespectueux au langage plus que fleuri. Les yeux rivés sur lui, je le décryptais. Il n'avais pas le moins du monde, l'envie ou le désir de parlementer. Sa démarche le montrait tout autant que son arme. Sa masse... Elle était un gros problème pour moi. Un kitsune n'était pas réputé solide et en ce qui me concernait.... Enfin... Vous savez... J'étais plutôt du genre faible femme kitsune très faible. Je ne pus m'empêcher d'avoir une pensée envers Xin et Saeki qui me sermonnaient en me disant que je devais aussi penser à me fortifier au corps à corps et qu'un jour je repenserai à leur paroles, la larme à l’œil. Nous y étions ! Cependant, la palme revenait à Araki. Je me jurais que si je me tirais de là, je suivrais ses entraînements avec plus de sérieux et sans rechigner. En attendant, je me devais de le garder le plus à loin de moi possible.


« C'est pas beau ce que tu dis là tu sais ? Hein ? Oui, j'en suis sûr que tu le sais, il n'y a des les moches pour dire des choses aussi moches. C'doit être pour ça que tu te caches sous cette armure. Tu nous protèges de ta laideur, c'est ça ? Hein ? Dit, j'ai raison hein ? Ca doit être pour ça que t'es aigri, une jolie Kitsune a dû te recaler et tu dois avoir les nerfs, tu t'es pris un râteau, c'est ça ? Avoue que j'ai raison ! C'est celle que tu retiens captive ? Elle est belle ? Elle en valait le coup j'espère hein ? Pourquoi tu ne l'as pas tuée comme tu le fais avec les autres ? Parce que tu l'aimes et que t'espères l'épouser mais c'est mort, je suis son frère et tu dois d'abord me demander avant donc si tu ne me fais pas un bisous sur les pieds, je n'accepterai jamais que tu puisses caresser ses jolis cheveux azurés. J'ai raison hein ? C'bien ma sœur ? Haha ! Oui c'est elle, c'est obligé ! Il n'y a qu'elle pour être si belle et susciter ton intérêt. Je n'ai pas envie de me battre mais si c'est ce que tu veux, alors je suis ton Kitsune. Nous nus battrons pour avoir l'honneur de brosser ses sept queues, non, six ! Son anniversaire  n'est pas encore passé.»

J'avais lâché quelques informations afin de tenter le coup de bluff. J'espérais qu'il prenne le tout un peu plus en considération tout autant qu'il continue de me prendre pour un crétin. Si elle avait les cheveux bleus, ce ne pouvait être qu'elle. C'était l'attribut des Mizuko, cette famille de Kitsune d'eau comme on les appelait autrefois.Elle et moi en étions les derniers dépositaires génétiques. Cette teinte était bien trop spécifique. J'espérais, de surcroît, en plus de pouvoir glaner des informations, que ma tchatche me fournisse le temps nécessaire à mon entreprise.

Pendant que je parlais, je m'étais alors mis dans une posture des plus animales, les mains posées sur le sol. Mains au sol, j'avais tout aussi l'air prêt à me transformer en Grand Renard. Encore un coup de bluff ? Oui, grandement probable. J'avais beau faire l'idiot, je ne laissais jamais rien au hasard et comme je l'avais dit un peu avant, je n'avais pas l'intention de le laisser m'atteindre avec son arme de sauvage. J'imposais alors ma volonté glaciale sur le sol, tentant de lui donner des propriétés qui pourraient me servir de défense. Au besoin, j'étais prêt à faire usage d'une toute autre magie afin de mettre de la distance entre lui et moi ou passer à l'offensive. Tout défilait à une vitesse prodigieuse dans ma tête et je calculais un nombre impressionnant d'alternatives. Un abruti en apparences, mais au fond, j'étais des plus sérieux, ma vie était clairement en jeu.

Compléments de RP:

La seule action intelligente de l'autre par la suite aux yeux de Sigismond, fut de tenter de le ralentir avec du verglas. Chose qui marcha un peu, mais pas vraiment autant qu'il serait bon, car Sigismond avait un collier doté d'un enchantement réduisant un peu sans arrêter l'effet de ce genre de sorts gênants. Ce qui fit donc gagner du temps à son adversaire sans vraiment arrêter totalement l'inquisiteur dans son avancée implacable vers lui, juste qu'il dû la rendre plus prudente… Sinon il n'aurait sans doute pas eu le temps de déblatérer autant et il déblatéra beaucoup, ce devait être la première fois qu'un hérétique était aussi loquace avec Sigismond avant que celui-ci ne passe à l'interrogatoire, même si avouons-le ce n'étaient pas le genre de propos qu'il avait envie d'entendre. Pas qu'il était vexé par les paroles de l'autre, en soit ce n'étaient que des propos sans sens, mais juste qu'il trouvait ce genre de comportement agaçant en soit.

Et en vérité il avait décidé tout d'abord d'ignorer ces paroles et de se contenter simplement d'approcher pour frapper, mais il eut une idée plutôt, pourquoi ne pas provoquer ce crétin qui lui tendait autant de perches pour cela ? Ce qu'il fit donc d'un ton glacial.

« Tu es là pour la sauver ? Intéressant, je penserai à elle donc pour un petit interrogatoire surprise avant qu'elle ne passe au bûcher. » Rien de plus, il n'avait répondu à aucune des questions de l'autre, donné de l'importance à aucun de ses propos, juste ces paroles se voulant cruelles et froides, aussi implacables que sa résolution et c'est alors que… Sigismond n'étant pas encore au corps à corps mais ayant la masse en main, décida d'obliger l'autre à sortir du verglas avant de le charger…

D'un geste sec, il sortit donc d'une sacoche imperméable une boule noire d'apparence intimidante dotée d'un fil qu'il alluma avant de la jeter à son adversaire, témoignant instantanément de la nature d'explosive de l'objet. Pour lui une bête et primitive bombe à poudre noire, pour son ennemi une déclaration de guerre sans équivoque...

La chose armurée qui me faisait face, à un humain supposément vu qu'on ne le voyait pas et que personne ne semblait pouvoir attester de ce qui se cachait au-dessous. Raciste comme il était, vu les lieux, on ne pouvait que pense, en toute logique, qu'il était humain. Donc, comme je disais, l'humain en-armuré qui me faisait face n'avait pas l'air d'être plus incommodé par mon sort que cela.Le verglas le ralentissait mais ne le stoppais pas. Sa démarche était lente et prudente mais en partie assurée. Je tiquais mais ne perdais pas une miette de l'action. J'analysais et enregistrais tout. Tout était passé au crible et même si son armure le préservait de certaines parties, notamment faciales, il gardait une consistance physique, un corps et son langage restait présent. Des années passées à espionner, plus de la moitié de ma vie à exercer et affiner cet art du déchiffrage et bien plus encore à apprendre de mon mentor. Je n'étais pas le plus fort à ce jeu mais je n'avais pas à rougir de mes capacités.

Le Bonnenfant n'avait pas daigner répondre à ma provocation. Un peu déçu oui, il était vrai mais que très légèrement. Nous n'étions pas là pour jouer et s'il l'avait fait, cela aurait peut être été trop facile.  Avait-il compris que je n'étais pas un idiot ? Non, j'en doutais. Il ne le pouvais pas encore. J'étais bien trop dans mon rôle et ce rôle, je le jouais depuis bien plus longtemps qu'il ne vivait lui-même. Mon corps en était imprégné. Si Araki pouvait se targuer de mille visage, je pouvais en avoir autant en terme de personnalités et d'attitudes. Nous nous complétions à merveille, il n'était pas mon frère pour rien.En dehors de nos facéties, lorsque nous travaillions de pair, nous étions redoutables, nous n'étions qu'un. Et puis...  Pour lui, je n'étais qu'une bête primitive à peine plus intelligente qu'un chien, non peut être moins. J'observais toujours le teïderien, Je n'avais pas d'autres choix, tous sens en alerte.

« Le sauver ? Ce serait merveilleux oui mais je doute de pouvoir faire cela et il me semble qu'un seigneur de votre rang, aussi renommé, ne saurait se faire passer par la force d'un Kitsune seul. J'en suis convaincu. Mon flair et mon instinct sont aiguisés. Nous autres, bêtes, nous savons flairer le danger et vous, vous êtes fort.  »

Il avait sorti une bombe et l'avait allumée. Un allumé ! Ce type n'avait vraiment pas le temps ! Il ne rigolait pas. Un fou furieux !  J'vais des doutes sur son jouet mais je n'avais pas le temps de jouer la carte du bluff. La mèche était allumée. Je pouvais l'éviter sans problème mais se faisant, je trahirais ma nature et me dévoilerais ainsi dans toute ma splendeur et magnificence de créature magique. Non, il en était hors de question. J'avais dit à Tonton Xin et rassuré Grande Sœur Saeki. Je n'agirais pas en tant qu'Arcane, simplement en tant que Kitsune. Ma forme de renard était bien trop singulière et même un être aussi dégénéré et perverti que lui ferait rapidement le rapprochement. Un Kitsune azuré au pelage aux airs magique et surnaturel ?  Le Kitsune de Saphir n'en serait plus loin. Non. Je devais agir autrement mais sous cette forme, j'étais moins agile. Il lançait son jouet, je n'avais plus le temps.  Je m'en remettais à mon talent magique autant qu'à ma foi en Mère Magie. Ayant toujours cette posture animale, j'avais insufflé mon énergie dans le sol. J'entreprenais la formation d'un mur de glace, espérant au moins atténuer les dommages. Un coup de poker. Au pire, je mourais, qu'y avait-il de pire ? Un frisson me me parcourut la colonne vertébrale.  Je ne le sentais pas.

« Tes paroles ont la même valeur et consistance que la tourbe de ces marais. » Se contenta de répondre Sigismond d'un air méprisant, au renard qui s'amusait à la flatter ou à dire des choses qui à ses yeux étaient soit dénuées de sincérité, soit une vile flatterie visant à le tromper, ce qui avec lui ne marchait pas, voir jamais même. Sigismond n'était pas un idiot après tout cela, cela et puis il ne voyait pas l'intérêt de continuer à blablater alors que l'affrontement allait débuter et débuta d'ailleurs.

Ce lorsqu'il lança sa bombe qui alla percuter un mur de glace soudainement convoqué qu'il endommagea sans le détruire pour autant, néanmoins Sigismond était de toute manière assez proche pour pouvoir commencer à contourner juste après le mur, ce qui était en soit rapide, et par dessus lequel il commença à jeter deux pots incendiaires qu'il avait sur lui et qu'il alluma rapidement pour faire bonne mesure. Ce n'était pas des explosifs cette fois-ci, mais des sortes de pots contenants de l'huile et une mèche conçue pour enflammer cette huile lorsque le tout se fracassait à terre. Bon, si ça tombait au sol vu l'humidité de celui-ci, peu de chances que ça fasse grand-chose, mais si par chance ça tombait ne serait-ce qu'en partie sur le kitsune, ça lui permettait sans doute de gagner assez de temps pour contourner le mur avant que celui-ci ne prévoie quelque chose, après tout 2 mètres ce n'était pas grand-chose à parcourir à pied surtout qu'ensuite l'autre serait quasiment à distance de corps à corps s'il ne reculait pas pour sortir du givre qu'il avait invoqué au sol…

Quoiqu'il en soit une fois le mur contourné, il tâchera de franchir les deux ou trois derniers mètres le séparant du kitsune, voir de courir dès que ses pas le sortiraient du givre, après tout il avait des bottes enchantées spécialement pour au pire ne pas être gêné par l'éventuelle tourbe des marais, de quoi faire évidemment que même un adversaire agile ou rapide s'il se contentait de reculer pour maintenir une distance et ne fuyait pas activement, aurait du mal à le distancer...