27 Juillet de l'An 2000 de l'Âge d'Âcier

Aujourd'hui Osami devait recevoir une autre grande personnalité d'Ikhyld qu'elle connaissait bien, une naine qu'elle avait rencontrée par le passé lorsque toutes les deux avaient de grandes tendances aux voyages qu'elles n'ont d'ailleurs pas vraiment perdues, ce qui avait permit à cette époque où Osami était voyageuse, voire mercenaire, mais pas duchesse, de se faire en quelque sorte une amie de plus provenant de ses terres natales, même si naine en soit, ce qui n'était pas inédit en Ikhyld, mais peu commun comme fréquentation en prenant en compte qu'aujourd'hui la dite naine était arcane. Quant à Osami, cette dernière était duchesse maintenant, dans l'une des nations, ou presque nation plutôt les plus instables de ce continent. Duchesse de Sarassi.

Un magnifique duché montagnard qu'elle avait dû stabiliser pendant des années au cours d'une guerre civile douloureuse, au final la paix qu'elle était arrivée à conquérir par la force était très récente, mais elle comptait bien stabiliser celle-ci, mais aussi faire prospérer ses terres et évidemment en tant que duché productif, pour cela elle devait trouver des partenaires commerciaux à qui vendre les produits extraits de l'environnement montagneux justement...

Et elle réfléchissait au fait d'en vendre davantage à Ikhyld en parallèle du rapprochement diplomatique avec eux, sans pour autant dédaigner Akkaton qui était son voisin direct, disons qu'elle espérait rester neutre tout en raffermissant les liens avec les deux empires à la fois pour éviter tout souci ou nécessité de prise de position à l'avenir. Et puis, étant Ikhyldienne de naissance, elle espérait quand même garder de bonnes relations avec l'empire dont elle était encore citoyenne. Ce même si notons que Sarassi restait un territoire totalement indépendant d'Ikhyld en soit, notamment entres autres car elle n'avait guère agit au nom de l'autorité Ikhyldienne en devenant duchesse et qu'Ikhyld préférerait sans doute aussi éviter ce genre de situation diplomatique très complexe qu'aurait pu provoquer cela...

Et donc elle devait recevoir aujourd'hui une représentante d'Ikhyld que les gardes du palais mèneraient cordialement à son bureau où elle avait tendance à recevoir des personnes honorables pour un entretien, qui ne se passerait pas forcément purement dans le bureau, mais commençait souvent dedans. Quoiqu'il en soit quand la naine fut là, Osami n'attendit pas pour l'accueillir chaleureusement, mais aussi avec toute la politesse dû à une arcane.

« Salutations Gwinara-san, j'espère que vous avez fait bon voyage et qu'Ikhyld honore toujours vos talents à leur juste valeur, je suppose que l'environnement montagnard alentours n'est pas pour vous déplaire quoiqu'il en soit. » Elle l'invita alors à s'asseoir si elle le désirait alors qu'un ensemble de thé reposait sur la table à côté d'un plateau recouverts de lingots de minerais raffinés… Sans doute des produits démonstratifs de ce qu'on peut trouver dans ces montagnes, mais avant d'aborder ce sujet Osami conclut juste cette entrée en matière par un poli. « Si je puis faire quoique ce soit pour vous en tant que qu'hôtesse quoiqu'il en soit, n'hésitez pas. » En tout cas une chose pouvait se constater, elle la vouvoyait, signe sans doute que tant qu'elle n'était pas sûr de pouvoir tutoyer au vu de leurs statuts respectifs et de la situation diplomatique, autant ne pas faire preuve d'audace maladroite. Tout en restant aimable évidemment, juste qu'en Ikhyld quand on tutoyait quelqu'un ce n'était pas forcément aussi léger, même si des fois si, qu'en Akkaton selon à qui on s'adressait.

Gwinria avait toujours aimé voyager, et il y avait toujours eut en elle ce plaisir à discuter commerce et échanges divers avec ses contemporains, ce qui expliquait sans doute pourquoi elle s'était retrouvée à servir d'émissaire commerciale à bon nombre de ses compatriotes ikhyldiens bien avant d'être investie de la responsabilité de gérer, justement, le commerce ikhyldien. Son prédécesseur avait même fait appel à elle plusieurs fois dans ce cadre, et elle avait donc si l'on pouvait dire une sorte de longue tradition personnelle pour les rencontres de toutes sortes, commerciales bien entendu, au premier chef, c'était assez évident... mais il était toutefois tout aussi évident d'assumer le fait qu'aucun commerce ne pouvait véritablement se faire en dehors de tout soucis diplomatique, et particulièrement quand il s'agissait de commerce légal. Bien entendu, ce dernier point n'en était que plus vrai depuis qu'elle était elle-même ministre au sein de l'Empire Ikhyldien.

Quoiqu'il en soit, elle avait donc une longue habitude des voyages de ce genre, mais n'avait pourtant jamais rencontrer dans ce cadre la personne qu'elle venait voir ce jour-là, principalement car elle était en poste depuis assez peu de temps. Mais si elle n'avait pas encore eut affaire à la Duchesse, elle connaissait néanmoins déjà la femme derrière ce titre, puisqu'elle était originaire d'Ikhyld, et qu'elles avaient des amis en commun, dont notamment un qui était particulièrement remarquable. Dans tous les cas, c'était donc plutôt avec plaisir qu'elle avait fait le voyage jusqu'ici, utilisant un cristal de téléportation pour rallier une cité proche qui en était dotée avant de faire la route avec un convois rapide. Elle s'estimait en mesure de se passer de gardes superflus pour ce genre de tâche, étant capable après tout d'assurer sa propre protection, mais dans tous les cas aucune attaque ne fut à déplorer pour venir lui donner tord ou raison.

C'est ainsi qu'elle fut finalement admise dans le bureau de la Duchesse qui présidait maintenant aux destinées de ce lieu, et lui rendit son salut avec un sourire tout amical et ouvert, visiblement en effet plutôt contente d'être là.

« C'est un plaisir et un honneur d'être ainsi reçue chez vous, Osami... un plaisir tel que nous pourrions peut être nous dispenser de formalisme, qu'en dis-tu ? Après tout je pense que nous nous connaissons assez bien pour nous tutoyer et faire fi des fioritures. »

Même si elle avait prit beaucoup de la culture ikhyldienne dans laquelle elle avait fait ses études, Gwinria n'en restait pas moins profondément pétrie de sa culture d'origine également, d'où un formalisme moindre que celui de beaucoup de ses concitoyens plus traditionalistes. Et dans le cas présent, elle ne pensait pas que cela risquait d'offenser son interlocutrice.

« Le voyage fut bon, oui, ne t'en fais pas ! Même si, dans le cas où je réussirais à te convaincre de développer tes liens avec Ikhyld ce ne serait peut être pas une mauvaise chose que tu installes un cristal ici... enfin sauf si tu as peur qu'on t'envahisse, ahah ! »

Avec un léger rire joyeux, marque de son amusement à cette idée, Gwinria prit place comme l'y invitait la belle Kitsune et considéra les lingots présentés devant elle avec intérêt, mais non sans garder un léger sourire, comme une pointe de malice.

« Quant à ce qu'il me faudrait hé bien j'avoue que je m'attendais plus à une tasse de thé qu'à des lingots comme apéritifs... ils risquent d'être assez peu digestes, sauf pour servir d'entrée à la discussion, ahah ! »

« Tu as raison, nous pouvons bien éviter ce genre de fioritures. » Répondit osami amusée et tout à fait d’accord avec la proposition de l’arcane lorsque celle-ci proposa qu’elles s’embarrassent moins de fioritures diverses, il est vrai après tout que ce n’est pas comme si elles n’étaient pas dans un cadre privé. Et Osami espérait bien que personne n’était en train de l’espionner actuellement, sinon elle aurait quelques mots à glisser aux gardes chargés de surveiller les environs de ses quartiers. Quoiqu’il en soit, ce n’était pas plus mal en effet d’être un peu plus familières. Elles se connaissaient après tout et puis Gwinria avait sans doute ce petit côté du caractère de beaucoup des nains faisant qu’elle devait apprécier les choses qui ne se compliquaient pas inutilement.

Après, en soit le tutoiement était une forme de familiarité assez forte dans la société Ikhyldienne, mais qu’une arcane le propose était tout à fait acceptable surtout qu’elles se connaissaient et avaient des amis en communs. De plus, elles étaient aussi dans la société duchéenne actuellement ou la base de la conversation était de parler de près à quelqu’un sauf quand l’on était assis, et avec un protocole assez aléatoire selon les localités dirons-nous, alors un petit compromis entre les deux n’était pas plus mal.

En tout cas ça ne dérangeait guère Osami qui n’était pas la personne la plus conservatrice du monde au niveau du protocole, surtout qu’elle avait longtemps vécue comme mercenaire. Même si rien ne trahissait cela d’ailleurs, car elle s’habillait et se comportait comme une Ikhyldienne de haute naissance sophistiquée, mais qui avait dit après tout qu’être une ancienne officière mercenaire impliquait de devenir rustre ?

« L’idée du cristal n’est pas mauvaise, il faudra juste que je trouve de quoi investir dedans, actuellement la trésorerie est assez en flux tendue dirons-nous. Quoiqu’il en soit, tu seras la première prévenue quand le dit cristal sera installé. » Ajouta t-elle sinon bien disposée à ce sujet et toujours avec une pointe d’amusement. En effet, ce serait assez pratique.

Quoiqu’il en soit, Osami servit du thé à la naine pendant que cette dernière fit un petit trait d’humeur, la kitsune ajouta alors à ce sujet.

« Je pensai plutôt à du thé en effet, mais si tu le désires j’ai aussi de la bière de qualité naine dans mes stocks, ou d’autres alcools du genre. Ce n’est pas le plus dur à obtenir quand quelques forteresses naines se trouvent dans le territoire de mon duché. » Une proposition dit certes avec une pointe de malice, mais probablement sérieuse. Après tout, les nains avaient une certaine fierté concernant la production de certains alcools, en plus d’avoir une résistance à ces derniers assez impressionnante. Puis elle reprit sans doute pour lancer le sujet.

« Comme tu le sais sinon, mon duché est spécialisé dans la production minière ou artisanale basée justement sur ce qui sort des mines. Pas que, mais je ne te caches pas que c’est ce que je vend le plus aussi bien à mes voisins, qu’à Akkaton. Nous élevons aussi des bêtes magiques que nous pouvons vendre, mais ça aurait été compliqué disons de faire entrer un griffon dans ce salon pour te montrer sa qualité… » Ceci dit, elle ajouta un peu pensive.

« Néanmoins, tu le comprendras, si je ne désire pas contrarier mon voisin à l’Ouest, j’aimerai aussi m’ouvrir à des horizons commerciaux et diplomatiques plus lointains, du moins davantage. Et je pensai pour cela développer l’import de produits Ikhyldiens, pour que ma population profite de produits venant d’ailleurs qu’Akkaton ou les duchés. Chose qui sera profitable aussi bien à Ikhyld qu’à Sarassi évidemment. Le plus compliqué restant alors de mettre tout cela en place et de l’organiser, qu’en pense tu ? » Oui, il faudrait après tout donner envie aux marchands Ikhyldiens de venir ici ou bien voir quels échanges pouvaient se faire. Sachant que Sarassi n’était pas côtière ça allait compliquer les choses, mais ce serait sans doute faisable.

Le ton de la discussion était plutôt détendu, et la proposition de tutoiement de la montagnarde n'avait sans doute fait que renforcer cela... mais justement, Gwinria n'allait certainement pas s'en plaindre ! Après tout, mieux valait toujours une discussion posée et détendue qu'une confrontation à couteaux tirés... surtout que dans ce dernier cas de figure ce n'était pas forcément le commerce qui prévalait, même si cela pouvait parfois être le cas. Et puis, la Naine appréciait son hôtesse, et préférait toujours une certaine dose de décontraction pour les gens qu'elle connaissait et appréciait... certes, cela pouvait parfois être en contradiction avec la politesse ikhyldienne classique à proprement parler, mais l'Arcane n'était pas idiote non plus et savait avec qui elle pouvait se permettre ce genre de liberté, que ce soit parce qu'ils se trouvaient à l'étranger, parce que l'autre personne aussi avec un certain décalage inné de ce côté avec la norme ou pour toute autre raison.

Quoiqu'il en soit, Osami ne tarda pas à rebondir sur la question des rafraîchissements, en proposant du thé, certes, mais en mentionnant également de la bière, et naine qui plus est, ce qui fit esquisser une mimique à m chemin entre le sourire et la grimace à la magicienne de la Terre, avant qu'elle ne réponde à la proposition.

« Ahah, plus d'un de mes collègues me dirait certainement qu'il faut avant tout garder les idées claires pendant les négociations... mais bon, je serai une Naine bien peu digne de ce nom si je refusais une telle offre, ahah ! Disons une choppe alors, et cela restera entre nous ! »

Bien sûr, Gwinria plaisantait à moitié : si certains de ses collègues auraient sans doute désapprouvé sur le principe, cela n'aurait guère été de manière aiguë, tant qu'elle restait maîtresse d'elle-même et qu'elle obtenait des résultats... ce qui ne voulait pas dire non plus que personne ne tiquerait pour autant. Enfin, quoiqu'il en soit et après cette ouverture plutôt légère, Osami en vint au fait et la Naine se fit également plus sérieuse, hochant la tête aux paroles de la Duchesse.

« Il est certain qu'avoir un puissant voisin comme Akkaton présente des avantages, mais que commercer trop exclusivement avec eux risquerait d'avoir de fâcheuses conséquences sur le long terme, à commencer par une lente assimilation culturelle et économique, jusqu'à en devenir dépendant... mais ça, toutes celles qui ont dû comme nous étudier l'histoire ikhyldienne le savent bien, n'est-ce pas ? »

L'Arcane avait ajouté ces derniers mots avec une pointe d'humour. Il était vrai que c'était une stratégie de subjugation qu'Ikhyld avait utilisé plus d'une fois au cours de son histoire pour lentement unifier le continent où l'Empire tirait son origine.

« Il va de soit bien entendu que l'Empire serait tout à fait heureux de commercer et d'échanger avec Sarassi, ceci dit. »

Ne serait-ce que, de façon évidente, pour contrebalancer ladite influence akkatonienne et saisir toute occasion d'augmenter la sienne... après tout, c'était pour cela que les ikhyldiens avaient avancé en Orzian avant tout. Mais la qualité des produits locaux jouaient également dans ce désir, bien évidemment.

« Quant à la façon de dynamiser les échanges, ma foi... hé bien il est d'usage dans ce genre de cas de mettre en place des incitants fiscaux. De plus on en revient à cette histoire de cristal, ahah ! Même si tous les marchands n'ont pas les moyens de les utiliser, les plus fortunés et importants, ceux susceptibles de lancer de grands marchés, serait certainement incités à venir examiner les possibilités commerciales s'ils pouvaient raccourcir drastiquement le voyage... »

« Bien entendu cela restera entre nous, et puis, je suppose que ce n’est pas une bière qui empêcherait un nain d’avoir les idées totalement claires. Quant à moi, je triche un peu de ce côté, comme Araki... » Glissa t-elle avec amusement et accord à ce sujet avant de faire un signe de main à un meuble non loin, visiblement une grande armoire. Qui s’ouvrit alors toute seule, elle, ainsi qu'un tonneau situé non loin. Alors deux choppes de taille moyenne sortirent de l’ensemble pour aller se remplir d’elles-mêmes et se poser non sans une certaine légèreté au milieu de la table. Rien de bien inhabituel comme spectacles pour elles sans doute, mais pour le coup ce fut assez rapide...

Sur ce, elles enchaînèrent sur d’autre sujets alors qu’Osami en profitait au passage pour prendre un ou deux apéritifs posés non loin d’un geste élégant et assez discret. Visiblement le genre qu’on aimait bien à Sarassi et dans les duchés en général. Cela pouvait comprendre autant des choses à base de lait de chèvre que de viande séchée, d’olives, de truffes et quelques produits exotiques importés de l’étranger. Beaucoup même, après tout le duché montagnard avait une production alimentaire insuffisante au vu de sa population, donc il importait une bonne partie de sa nourriture.

« Bien entendu. » Glissa t-elle sinon amusée au sujet de l’histoire Ikhyldienne, bien consciente que de toute façon c’était une sorte de grand jeu entre les deux grands empires de ce monde que le ballet diplomatique ayant lieu en Orzian. Ce avant d’ajouter un peu plus sérieuse. « De toute façon comme beaucoup de duchéens, les sarassiens raffolent de deux choses, le commerce et ce qu’il apporte. Il vaut donc mieux que je contribue à élargir le choix des partenaires de commerce. Et Ikhyld propose beaucoup de produits de luxe intéressants. Quant à nous, nous produisons beaucoup de minéraux et gemmes... » Akkaton aussi après, mais chacun avait ses propres offres et force était de reconnaître que les Akkatoniens étaient plus pratiques pour offrir certains produits de luxes que d'autres. Après tout, rien n'égalait la soie Ikhyldienne...

Quoiqu’il en soit elle étaient donc d’accords sur le fait que ça pourrait s’intensifier, pas que le commerce entre les deux territoires était inexistant à la base, mais plutôt léger que ce soit à cause du fait que Sarassi était au milieu des terres évidemment que du fait qu’il était entouré par Akkaton et les autres duchés en plus de Teïder. Ses prédécesseurs n’avaient donc pas forcément juger utiles d’entretenir des liens commerciaux approfondis avec Ikhyld, à tort ou à raison…

« Il risque d’être difficile d’encore plus baisser les taxes par chez moi, mais pour le cristal je note donc d’en faire une priorité. Cela et probablement quelques infrastructures pour faciliter le fait de voyager en mes terres pour les commerçants et de s’y reposer… Nous avons un élevage assez prospère de créatures volantes dont certaines assez imposantes, nous pourrions en profiter. » Elle sembla alors réfléchir, puis ajouta avec bonne humeur.

« Nos gouvernements respectifs pourraient aussi se passer une commande ou deux pour stimuler nos marchands ? J’aurais bien besoin de marbre et d’or en grande quantité, pour certains projets d’architecture ou d’artisanat, marbre que nos voisins duchéens vendent à des prix élevé souvent. De notre côté, nous produisons quelques minerais magiques rares dont vous ne manquez certes pas vraiment, mais dont vous seriez trouvé utilisé à toute quantité supplémentaire en votre possession. Argent sombre, vrai bronze, psychium et bien d’autres, les nains vivant dans nos montagnes, à une époque très ancienne, vendaient leur production à l’ancien empire elfique. Et depuis que les duchés existent, d’autres mines ont ouvertes évidemment. » Et il se trouvait qu’Ikhyld elle le savait très bien, exportait pas mal de marbre et or. L’or était après tout un matériaux très recherché, pas forcément pour la monnaie où on préférait souvent l’argent, quoique l’or était magnifique et précieux et donc apprécié pour la richesse qu’il dégageait dans le monde entier, mais encore davantage pour l’enchanter. C’était un très bon conducteur magique après tout, malléable de plus et plus courants que certains minéraux magiques, autant dire qu’Osami ne comptait pas acheter l’or pour le garder dans sa trésorerie, mais lui trouver des utilités plus ésotériques certainement.

Gwinria prit donc sa bière et en tira une gorgée, souriant légèrement devant l'évocation de son malicieux collègue, et sans s'étonner outre mesure de la façon dont tout cela avait été servit. Après tout, même si ce n'était pas non plus quelque chose d'extrêmement commun, c'était quelque chose de relativement banal pour une mage ikhyldienne, surtout une mage de haut niveau comme elle qui côtoyait beaucoup de gens ayant intégré la magie profondément dans leur vie. Pour elle-même, elle considérait qu'elle était capable de se servir sa propre bière, mais il était certain que cela avait toujours son petit effet en situation diplomatique, donc utile quand on était chef d'état ! En tous cas, Osami répondit ensuite à ses propositions, et en amena également de nouvelles au passage, pas dénuées d'intérêts d'ailleurs.

« Ahah, de toute façon ce n'est pas à une Naine que tu feras dire que l'intensification du commerce est une mauvaise chose, quelque soit la situation ! »

Après tous, les Nains s'ils aimaient la sécurité de leurs citadelles aimaient aussi le commerce et ce qu'il apportait, du moins par chez elle. C'était une des rares choses qu'il avait été facile de faire admettre comme avantage à son père dans l'intégration à l'Empire : le fait que le commerce s'en était retrouvé largement facilité pour eux !

« Il est vrai que des commandes d'état peuvent aider à mettre en lumière, pour les marchands, tout l'intérêt que les échanges entre les deux pays peuvent avoir, et promouvoir quelque peu la destination commerciale au passage... en plus de faire du bien à l'économie des deux côtés, je suppose ! »

Certes, ce dernier point était un peu à pertes pour l'état, mais d'un autre côté cela semblait également plus légitime et moins « assisté » que de distribuer directement l'argent, sans compter que cela aidait également beaucoup plus à soutenir le commerce, ce qui était un bon point aux yeux de quelqu'un comme Gwinria.

« Bien entendu tu peux te fournir en or et en marbre chez nous, ahah ! Nous n'allons certainement pas refuser de vendre, et je connais déjà des marchands qui seront heureux de te fournir ! »

L'or, notamment, sortait des mines de sa propre cité natale, même si c'était bien sûr très loin d'être la seule dans l'Empire, et qu'elle n'allait pas le mentionner explicitement – cela aurait fait quelque peu mauvais genre.

« De notre côté, en effet, nous ne crachons jamais sur le fait d'agrandir nos stocks de métaux stratégiques... je ne peux pas te dresser une commande précise là à chaud mais oui, on peut se mettre d'accord sur le principe. Après tout, ce sont des choses auxquelles ont trouve toujours une utilité ! »

Il aurait été étonnant pour une Ikhyldienne comme Osami de se passer grandement de la magie, même à l’étranger. Certes elle paraissait après femme capable de se servir elle-même sa bière, et certes en tant que duchesse elle aurait pu avoir à disposition un serviteur pour faire cela. Mais il était probable que si elle pouvait un peu faciliter une existence assez chargée par quelques astuces elle ne dirait pas non, notamment pour des choses plus ennuyeuses que juste se servir une bière. La sienne ou celle de quelques-uns des employés du palais, après tout entretenir en permanence un palais tel que le sien devait être long et fastidieux, ainsi si les balais pouvaient eux-mêmes nettoyer le sol sans que quelqu’un les prenne en main, pourquoi pas ?

« Et en tant que semi duchéenne je ne peux que moi-même approuver cela. » Conclut-elle sinon satisfaite de leur accord au sujet du commerce, même si elle n’était guère étonnée. Quel ministre du commerce après tout, nain de plus, serait contre que son domaine d’activité soit plus prolifique ? Peut-être celui d’un gouvernement totalitaire ayant beaucoup d’ennemis, mais tel n’était pas vraiment la nature d’Ikhyld en soit. De plus, il y a peu de gens aisés à travers Orzian qui renieraient quelques-uns des luxes offerts par certaines marchandises Ikhyldiennes…

« Et bien entendu pour faire honneur à l’argent que l’état Ikhyldien acceptera d’investir là dedans, je tâcherai d’investir une somme équivalente. Même si avec les aléas de la guerre récente et de la reconstruction, il va me falloir sans doute un peu de temps pour avoir assez à disposition. » Ajouta t-elle sinon avec réflexion à ce sujet, préférant souligner ce point. Ses finances si elles n’étaient pas au plus mauvais point n’étaient pas au mieux.

« Je propose qu’après cette discussion nous élaborions en détail les tenants et aboutissants de ce contrat quoiqu’il en soit. Nous n’aurons qu’à le faire dans mon bureau. » Conclut-elle sinon à ce sujet, ce serait sans doute très technique après tout, cela et il faudra évidemment de quoi écrire, ce qu’un salon comme celui-ci ne fournissait pas aussi bien qu’un bureau de duc.

Puis semblant réfléchir intensément à quelque chose elle finit par ajouter.

« J’aimerai sinon aborder un point problématique pour moi. » Ayant espéré capter l’attention de son interlocutrice elle finit par ajouter avec sérieux. « Comme dit précédemment, j’ai besoin d’argent. Pas pour la commande ou je compte payer avec des fonds que j'obtiendrai par moi-même. Mais la guerre civile encore assez récente a été coûteuse, et le duché a besoin de finir de se reconstruire et stabiliser pour être pleinement productif et sécurisé. Je pourrais bien entendu emprunter de l’argent aux banques duchéennes, mais je préfère éviter, à Akkaton aussi, mais l’influence de l’empire Occidental est déjà bien assez forte ici. C’est pour cela que j’aimerai me tourner vers Ikhyld, pour faire un emprunt d’une importante somme d’argent. » Une demande en effet assez grave, pas qu’emprunter de l’argent pour un état était rare, mais qu’elle se tourne vers Ikhyld pour cela avait sans doute plusieurs raisons stratégiques.

« Je ne compte pas rester endettée très longtemps et je rembourserai au plus vite l’argent emprunté, avec les intérêts possibles, mais je saurais être « reconnaissante » de cette faveur, cela et puis. Je suppose qu’il vaut mieux qu’un duché frontalier avec Teïder finisse de se stabiliser assez rapidement. » Acheva t-elle donc de dire avec une pointe de gravité. Restait à voit donc si la naine était réceptive à cette idée et cette possibilité pour Ikhyld de marquer des points diplomatiques.

Il était vrai quand on y réfléchissait que l'esprit de commerce ancestral des Nains s'accordait plutôt bien avec l'esprit bien plus moderne en soit d'entreprise et de bénéfice des Duchéens ! Gwinria se fit la réflexion à ces pensées que les Nains Duchéens devaient être les plus redoutables négociateurs d'Orzian, mais elle se garda bien d'en faire la remarque, se contentant d'un sourire qu'on pouvait penser induit simplement par la bonne humeur. Non seulement ce genre de réflexion n'avait guère sa place ici, mais en plus elle n'aurait pas voulu que revienne à son père des rumeurs disant qu'elle osait remettre en cause les vertus de sa cité natale ! Arrêtant là en tous cas les vagabondages de son esprit, l'Arcane terrestre se reconcentra sur la belle Duchesse et ce qu'elle avait à lui dire.

« Bien sûr il va de soit que nous n'établissons là que des lignes générales... nous pourrons en effet nous pencher ensuite sur l'ensemble des détails, dans une ambiance peut-être moins festives... quoique mon père dirait certainement qu'un bon Nain devrait être capable de faire sa comptabilité et d'établir des traités commerciaux une choppe à la main, ahah ! »

Elle se permis cette fois un léger rire à cette plaisanterie, qui ne prenait toute sa saveur que quand on connaissait son géniteur, quoiqu'il ne fut sans doute pas très difficile à imaginer. La négociation se passait bien, dans un cadre amical, et avec une bonne boisson... au fond, on pouvait difficilement nier qu'elle n'avait pas de véritable raison de ne pas être de bonne humeur, n'est-ce pas ? Elle se fit néanmoins plus grave quand Osami aborda le sujet suivant, non qu'il soit spécialement déprimant, mais disons que voir une amie dans un certain besoin d'argent, comme ici, n'était pas vraiment un sujet qui lui semblait être enclin à la légèreté.

« Hmmmm hé bien je ne vois pas de raison pour lesquelles Ikhyld pourrait bien te refuser un prêt, ma foi ! La seule pourrait être une crainte sur la stabilité de ton pouvoir, mais il y a d'autant moins de raison que ça arrive avec le soutient économique affiché de l'Empire. Ça et puis tout le Conseil sait bien que si on menaçait ton trône au moins un de nos membres accourrait ici pour en défendre la pérennité ahah ! »

Le sujet n'étant pas tragique, Gwinria s'était permise une nouvelle touche plus légère, un sourire aux lèvres alors qu'elle buvait une nouvelle gorgée de bière. Bien sûr ce n'était pas un secret qu'Osami était très proche d'Araki, l'Arcane Transformiste, et cette seule garantie de voir l'un des leurs prêt à s'investir pour protéger au besoin la stabilité de Sarassi aurait sans doute suffit à rassurer les membres les plus réticents des Arcanes, à supposé qu'il y en eut, devant cet accord de prêt.

« Et bien sûr à titre personnel je serai heureux de pouvoir t'aider à te sortir de cette mauvaise passe financière ! Il faudra aussi que nous mettions par écrit la somme exacte et les modalités de remboursement, mais tu peux déjà considérer que, sur le principe au moins, c'est acquis ! »

« Oh, il faudra que je rencontre votre père dans ce cas, pour voir lequel de nous deux tiendrait le mieux l’alcool, en m’abstenant de parler de mes dons transformistes évidemment. » Glissera t-elle sinon amusée à ce sujet, il est vrai qu’il y avait de quoi être jaloux des archimages transformistes à ce niveau, après tout ceux-ci pouvaient boire autant qu’ils voulaient sans êtres ivres. Après, on pouvait se faire aussi la réflexion que quand l’on boit, c’est justement pour s’émécher, le goût des boissons alcoolisées n’étant pas toujours la raison principale de la chose.

Quoiqu’il en soit, vint ensuite le sujet d’un prêt qu’Osami aimerait contracter avec l’état Ikhyldien, prêt qu’elle comptait évidemment rembourser à terme, elle avait horreur des dettes, cela et puis ça ne le ferait pas qu’une duchesse reste endettée, mais en attendant… Disons que des rentrées d’argent ne seraient pas un mal, le temps que la situation s’améliore et que le duché se relance pleinement, après tout une guerre civile était toujours coûteuse de bien des manières.

« De toute façon, je compte rembourser ce prêt, donc mes voisins ne pourront pas se dire à long terme que je suis devenue une sorte de vassale indirecte de l’empire. De plus, ils sont capables d’une forme de tolérance envers un duché frontalier du Nord à ce niveau. Car si jamais une menace venait du Nord, Sarassi serait en première ligne. Je ne m’inquiète donc pas. » Cela expliquait aussi pourquoi Osami ne craignait pas tant ses voisins que des troubles internes, après tout les territoires plus au Sud étaient bien heureux, que les duchés nordiques prennent le gros d’une possible invasion Teïderienne, comme ils l’avaient faits de nombreuses fois par le passé…

« Oui, nous discuterons de cela plus en détail plus tard, si cela ne te déranges pas je ne m’en occuperais pas moi-même d’ailleurs. Je sais négocier, mais ne suis pas si douée que cela avec les chiffres, contrairement à toi. Même si, je me doute que tu ne tenteras pas de m’escroquer. » Conclura t-elle amusée d'ailleurs, ce avant d’ajouter tout de même…

« Par curiosité, quelles genre de faveurs, pourrais-je rendre, contre une possible réduction de dette ? Pour le future remboursement ? Je préfère disons connaître mes options, si jamais les temps prochains ne sont pas si favorables. » Elle supposait après tout, qu’Ikhyld son empire natal, crachait rarement sur d’éventuelles faveurs diplomatiques qui pouvaient lui êtres dus... Que ce soit des faveurs commerciales, politiques ou autres.

Gwinria eut un léger rire à la remarque sur son père, imaginant la scène et s'en amusant déjà... oui, sans aucun doute ce vieux brigand serait bien capable de ce genre de choses ! Enfin, quoiqu'il en soit, elle écouta la suite des propos de son amie Kitsune, bien que cette mise en jambe l'ait déjà mis de bonne humeur, dans un sens. Elle hocha doucement la tête quand la Duchesse nota qu'on lui pardonnerait sans doute plus de choses, en tant que dirigeante nordique – à l'échelle des Duchés s'entend – et donc plus exposée aux attaques teïderiennes que ses voisins plus au sud. Il était certain que c'était un élément à prendre en compte pour ses voisins que de conforter ce bouclier montagneux contre Teïder plutôt que de risquer de l'affaiblir...

« Je suppose que ta position de gardienne des frontières t'offrira une certaine tolérance, oui... et puis je pense que tes voisins se diront que si Ikhyld devait commencer à se créer des vassaux, nous ne le ferions probablement pas avec un état directement voisin d'Akkaton, qui ne nous laisserait probablement pas faire ! »

Après tout si l'Empire occidental avait cru que son grand vassal commençait à se créer une ceinture d'états-clients adossés à sa frontière, il était probable qu'il ne l'aurait certainement pas vu d'un bon œil ! Heureusement ce n'était pas pour ça que Gwinria était venue, du moins pas directement. En soit viendrait sûrement le temps où les différents Duchés devraient un à un se ranger sous la bannière culturelle et économique d'Ikhyld, mais disons que ce n'était pas ce but-là qu'elle servait aujourd'hui de manière directe, au-delà du fait de démontrer une fois encore que son Empire était un partenaire fiable et stable.

« Ahah je ne t'en voudrai pas de ne pas vouloir faire les comptes avec moi, non. Et ne t'en fais pas je vérifierai que la personne que tu désigneras pour les négocier n'essaye pas trop de te rouler, elle... après tout elle sera Duchéenne je suppose, ce qui la rend plus suspecte que moi je pense, ahahahah ! »

Gwinria s'était permise une petite pointe d'humour sur le fait que dans les Duchés il fallait parfois se méfier autant de son propre personnel que de celui avec qui vous l'envoyez négocier, mais n'avait en effet pas l'intention de duper Osami au niveau des comptes. Elle se refit plus sérieuse toutefois à la question suivante, pour laquelle elle prit le temps d'un peu de réflexion, en finissant au passage de déguster sa bière.

« Hmmmm bonne question... tu sais je m'occupe d'établir les dettes et de la partie où on les rembourse en monnaie ou en valeurs matérielles, pour le reste ce serait plus une question pour Saeki ou Lyraselaya ahah ! Mais bon, je dirais de manière générale faveurs diplomatiques diverses, interventions militaires en notre faveur à l'occasion, ce genre de choses... pourquoi, tu as déjà l'intention dès maintenant de ne pas rembourser l'argent que l'Empire va te prêter ? »

Loin d'être accusatrice, cette dernière question s'était plutôt faite malicieuse, en forme de semi-plaisanterie, continuant en soit le ton assez léger et amical de la discussion...

« Il est vrai que les Akkatoniens sont vos rivaux dans ce domaine, ma foi je ne compte pas non plus vexer ces derniers, ils font de bons partenaires commerciaux, mais je suppose que de toute façon ça devrait aller. Ce n’est pas la première fois qu’un état duchéen s’endette, que ce soit auprès d’un autre ou d’un pays étranger. » Glissera Osami avec amusement, après tout c’était le fonctionnement de beaucoup d’états de devoir un jour, demander de l’argent à un autre. En somme, rien d’inquiétant ou inédit, surtout quand on était pas un pays faible ou pauvre, qui devrait soit se résoudre à vexer son prêteur, soit être à sa merci.

Quant à la rivalité des deux empires, elle espérait qu’ils se tiendraient tranquilles encore longtemps et éviteraient de tenter de s’accaparer les duchés, car elle sentait sinon que ça risquait d’être explosif. Elle connaissait après tout assez les Akkatoniens pour savoir qu’ils vivraient très mal le fait qu’Ikhyld commence à s’étendre sur Orzian et pas eux… Mais bon, ils avaient tous d’autres priorités actuellement!

« Je doute qu’un serviteur tente de me rouler concernant la négociation d’une dette, au contraire il se dira qu’il se fera bien voir en la négociant bien… De quoi abaisser ma méfiance, pour piquer un peu dans les caisses en cachettes plus tard, ou bien espérer une promotion ou une prime. Enfin, je t’épargnes la gestion du personnel local. » Après tout, c’était assez culturel…

Quant au reste, cela semblait intéressant, de toute façon Osami ne doutait pas avoir de quoi se débrouiller ou marchander, Sarassi était un duché riche, juste dans une mauvaise passe actuellement, mais les montagnes abondaient en matière précieuses et les artisans des montagnes compétents. Pour le reste, elle pourrait aussi rendre des faveurs diplomatiques diverses…

« Nous savons bien que les dettes entre états, ne marchent pas comme les dettes entre particuliers mon amie. Ni même qu’un état souhaite forcément le remboursement monétaire de celles-ci. » Glisserait quoiqu’il en soit Osami, avec amusement, ce avant de préciser. « Et je suppose qu’Ikhyld n’est pas intéressé, que par l’argent, l’empire cherche l’influence, la bonne réputation et bien d’autres choses. Le genre de choses pour lesquelles vous pourriez vous sentir l’envie de « revoir » la somme à remboursée, par exemple. » Après tout un état cherchait bien d’autres choses que la richesse, elle finirait même par dire. « Mais je verrais bien quoi offrir le moment venu, quand les mines marcheront à plein régime, ainsi que les fonderies. Sur ce hum, que dirais tu que je te fasses justement visiter celle-ci, pour conclure cette entrevue ? Je me dis que cela pourrait t’intéresser, l’artisanat duchéen a ses particularités disons. » On disait par exemple grand bien des arbalètes duchéennes, et leurs armes et armures étaient très fiables, c’était l’avantage d’une contrée aussi souvent parcourue par les guerres civiles diverses, les armuriers avaient le loisir de s’exercer...

La rencontre se passait plutôt bien jusque là, mais à vrai dire l'Arcane de la Terre ne s'attendait pas vraiment à des négociations difficiles vu le passif d'Osami et ses relations avec plusieurs de ses collègues, entre autres choses. En tous cas, elle hocha la tête avec un sourire à ses propos sur Akkaton.

« Je ne pense pas qu'ils se vexent pour un simple endettement non, ahah ! Mais, sans vouloir prêcher pour ma chapelle, nous au moins nous ne risquons pas de te demander une sorte d'annexion plus ou moins cachée si tu ne rembourses pas ! »

Après tout, devenir ouvertement le débiteur d'un puissant pays voisin pouvait être beaucoup plus risqué que d'un puissant pays lointain, mais bon... elle n'était pas très impartiale en le soulignant, en tous cas. Finissant sa boisson, la magicienne Naine écouta en souriant les remarques de la Duchesse sur les nuances de gestion dans les Duchés du Sud, entre les pulsions de vols diverses de ses administrées. La mage de Terre rit doucement sans prendre la peine de répondre, n'ayant pas grand-chose à ajouter au-delà de son amusement, avant de se refaire plus sérieuse, donc, au moment où elles abordèrent à nouveau la question de la dette que la belle Kitsune voulait contracter.

« Tu as raison bien entendu, mais en tant que chargée du Commerce et de l'Industrie, j'aime les remboursements en espèce sonnantes et trébuchantes ahah ! Comme je le disais tu pourras négocier d'autres types de faveur avec mes collègues plus calées dans ce domaine, je pense, mais oui, au besoin l'Empire sait toujours trouver comment s'arranger, après tout... »

Si Ikhyld avait en effet réussi à grandir autant sans abuser des conquêtes brutales en tout sens, c'était bien parce qu'ils avaient le sens des arrangements et des accords de toutes sortes, après tout ! Mais elle n'allait pas parler de vider la trésorerie directement après avoir consentit un prêt, toutefois, et renvoyer la question à Lyraselaya ou à Saeki elle-même permettait aussi un temps de réflexion bienvenue, sans s'engager outre mesure sur l'une ou l'autre compensation précise tout de suite... c'était là l'un des nombreux avantages d'un gouvernement collégial. Quoiqu'il en soit, elle sourit ensuite à la proposition d'Osami.

« Je serai heureuse de voir la fonderie oui ahah ! Je ne suis pas une experte mais je m'y connais un peu, après tout, même si je suis plus spécialisée dans les bijoux mais bon, cela reste de l'artisanat ahah ! Je te suis donc avec plaisir, éblouit moi par les réalisations fantastiques de ton Duché... après tout si je suis suffisamment épatée j'aurai une bonne raison de vanter encore plus notre accord au près des marchands ikhyldiens, n'est-ce pas, ahahah ? »

« Je te rassures, tes propos ne s’ébruiteront pas en dehors de cette pièce mon amie, mais je prend note de ces derniers. » Glissera Osami avec amusement et bonne humeur, quant au fait qu’Ikhyld serait moins prompt à tenter de l’annexer pour une histoire de dette. Peut-être, elle ne saurait dire, de toute façon elle supposait qu’elle aurait le temps de voir venir, même si évidemment elle préférait en effet s’endetter auprès d’un état lointain que proche.

Quoiqu’il en soit, elle se disait que dame Gwinria n’en était sans doute pas à sa première histoire de dette au vu de son poste au sein du gouvernement Ikhyldien, même si évidemment ce n’était sans doute pas le côté le plus passionnant de son travail ! Tout comme l’aspect le plus passionnant de la fonction de duc duchéen n’était pas la gestion des impôts, pour cela qu’ils déléguaient pas mal à ce sujet souvent… Enfin, ce en acceptant le risque de voir de l’argent partir mystérieusement évidemment.

« J’irais voir tes autres collègues dans ce cas, dommage qu’Araki ne soit pas trop concerné d’ailleurs, je suppose qu’il aurait été très réceptif à mes demandes… Enfin, je plaisante, il sait différencier amitié et devoir. » Du moins le supposait-elle, elle se faisait disons la réflexion qu’elle ne s’était jamais beaucoup intéressée à la fonction en tant que ministre de son meilleur ami, mais… Il fallait le dire, il y avait tellement d’autres sujets passionnants à aborder et vivre ensembles pour eux deux. Cela, et elle l'imaginait mal parler d'un sujet ennuyeux...

Quoiqu’il en soit, cette petite réunion tirait vers sa fin, pas forcément leur discussion, mais sans doute qu’il vaudrait mieux faire une pause avant d’aborder les détails plus « complexes » plus tard, mais aussi en profiter pour montrer un peu le savoir faire local à la puissante mage naine. Qui était d’ailleurs assez réceptive à cela, ce à la satisfaction d’Osami.

« Je ne vais pas prétendre qu’on ne peut pas trouver qualité équivalente, même si produits différents en Ikhyld, mais je pense que cela devrait te plaire, nous avons en plus beaucoup d’artisans nains qualifiés en ces terres, ce grâce à la présence de forteresses naines creusées dans les montagnes, et comme tu le sais, tes congénères détestent le travail mal fait. Cela fait donc une assurance comme une autre quant à la qualité de leur ouvrage. » Il est vrai que les nains souvent, quelque soit leur culture trouvaient déshonorant de bâcler un travail, mais elle n’allait pas sans plaindre.

Quoiqu’il en soit, elles se rendirent donc au forge et continuèrent sans doute la conversation, plus ou moins technique et diplomatique sur le chemin et après. Avec de la chance cela augurerait encore meilleur à l’avenir entre leurs deux états, mais au moins tout cela fut plutôt agréable, sans doute, pour les deux principales actrices de cet évènement ?