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Orzian, engrenages et arcanes
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Orzian, engrenages et arcanes


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Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI]
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MessageSujet: Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] EmptyDim 21 Juil - 22:50
Résidence Ishizuki, Annexe de la Résidence Osagawa, demeure de l'Arcane de l'Eau, Cité de Jade,
7 Junon 2000 de l'âge d'Acier,


“Mourir en combattant sied mieux au soldat qu’être libre dans la fuite.”
Miguel de Cervantès / Don Quichotte




"Ca doit être trop bien d'étre le Kitsune de Saphir. Quand je serai grand, bah je serai comme toi moi aussi. Et plus beau encore. Comme ça, bah Hitomi elle sera amoureuse de moi et plus de toi !"

Cette phrase... C'était peut être le point culminant de ma journée. C'était un jeune kitsune qui me l'avait prononcée alors que je déambulais dans les rues de notre chère capitale même si "déambuler"  n'était pas le mot le plus adéquat. Nous y reviendrons. A ce moment précis, je n'avais eu d'autre réponse à son égard qu'un simple sourire. Je lui avais ébouriffé les cheveux et il s'en était allé en sautillant, tout fier de ce contact, son amie Hitomi ayant un intérêt soudain pour lui. Tellement belle et innocente la jeunesse ! Ca me rendait quelque peu nostalgique mais sur le moment, son affirmation m'inspirait le contraire. Trop bien d'être... Moi ? A bien des égards, possiblement mais aujourd'hui, assurément pas. Laissez-moi vous expliquer.

La matinée avait commencé plutôt... Comment dire... MAL ! J'ouvrais les yeux, une paire de lunettes au dessus de moi, une montagne de papiers à la main.  Hurlant que ce n'était pas trop tôt, elle m'avait violemment posé la pile sur le ventre. La Mégère avait fait son apparition. Cette chère bonne vieille secrétaire si précieuse mais tellement pointilleuse que j'avais pris soin d'esquiver depuis mon retour, n'ayant aucune hâte de me replonger dans la paperasse. Deux années loin de mon bureau. Elle devait avoir une tonne de choses à me dire et c'était le cas. Ma cousine me passa un savon comme ce n'était pas permis. Suite à cela, je me retrouvais à parapher des papiers que je ne prenais même plus le temps de lire. Je n'en pouvais plus, il y en avait trop et j'avais d'autres choses en tête. Me faufilant à travers les couloirs, je manquais de tomber sur elle et une porte salvatrice m'aspira.  

*Sauvé !*, avais-je pensé.

Salle d'eau, Yôko à l’intérieur. Elle venait de finir et n'avait pas encore pris la peine, ni même le temps de nouer sa serviette. Approchant de moi de sa démarche féline, elle me souriait de ce sourire provocateur et aguicheur qu'elle utilisait pour séduire les hommes, nue, entièrement nue. Araki aurait sans doute été au paradis à ma place et n'aurait pas fini comme moi, sûrement pas.

"Tu te décides enfin à faire passer notre relation à un niveau supérieur ? Je savais que deux années entière sans un corps aussi parfait finiraient par te faire entendre raison et là, si tu veux... On peut tuer le temps en attendant que la Glauque ne s'en aille..."

Elle était devant moi, à quelques centimètres. J'avais tout vu, je sentais tout. Absolument tout. Du coeur qui battait dans sa poitrine à son parfum. Elle me taquinait ? Probablement oui. Ce ne serait pas la première fois après tout.

"... ou tu veux me faire croire que tu ne ressens rien du tout pour ma plastique ?"

"Eh bien... Ma foi... Non. Je t'ai déjà vu plusieurs fois nue et tu es comme une sœur. J'aime les femmes plus... disons... moins entreprenantes et... Et puis tu sais, les gros seins... C'est com..."

Erreur fatale ! Ne Jamais, ô grand jamais se moquer de sa poitrine. Surtout pas de traits d'humour à ce sujet. Une douleur virulente là où ça fait mal, très mal, très très très très mal pour un homme, voilà qui fut ma compagne dans cette pièce pour les secondes à venir. Secondes ? Oui, Yôko avait hurlé au pervers et Kurogane m'avait mis la main dessus. Après une correction à façon, j'étais de nouveau enfermé, paraphant. En fin de matinée, j'avais enfin fini et pensais jouir de ma liberté. Que nenni. La vilenie de cette femme n'avait pas de limites. Elle m'avait organisé mon emploi du temps à la seconde et la suite du programme était... UNE ENTREVUE AVEC L’IMPÉRATRICE !? Je tiquais. J'avais envie de la voir mais je ne le sentais pas. C'était un jour sans aujourd'hui. De plus, je n'avais pas encore eu l'occasion de la saluer. A dire vrai, j'avais fait déposer mon rapport à son bureau et avais pris le soin de l'esquiver elle aussi. Elle devait avoir deux ou trois choses à me dire et je n'étais pas prêt à l'affronter. L'avais-je déjà été un jour même ? Le serai-je tout bonnement un jour ? J'en doutais. Toujours était-il que je m'étais échappé par la fenêtre, profitant de ce fait que ma kitsune brune de cousine me laisse me changer seul et non sans une bonne négociation avant.

J'étais à présent dans les rues, déambulant, ou plutôt me faufilant comme un voleur. Taux de discrétion ? Je dirais... A peu près équivalent à celui d'un Troll essayant de passer inaperçu au milieu d'une cité naine, donc proche de O. Les gens m'arrêtaient, me posaient des questions et me soumettaient leurs problèmes. Des remerciements, des mécontentements, bref, ma routine.  Bientôt, une course poursuite initiée par un effroyable :

" Ne m'obligez pas à vous courir après mon cher Arcane... Nous savons tous deux ce qui se passe à la fin, n'est ce pas ? "

La voix de Kurogane. Sa voix d'outre-tombe. J'avais une blague à ce sujet mais son regard et sa démarche flottante annonçaient une mort imminente, au mieux, atroce, plus certainement.Dissuasif ! Fuite. C'était là ce que je choisissais. C'était plus sûr. Durant celle-ci, j'avais bousculé une vieille dame, renversant ses courses sur le sol, brisant certaines de ses acquisitions. Confus, je me retrouvais bientôt à faire les courses avec elles afin de la dédommager, lui laissant un peu plus d'argent encore. LA pauvre femme avait dû trimer dur et j'avais tout brisé. Ce n'était pas de l'aumône mais un présent. Elle s'était mise à me remercier de ma bonté et de lui avoir accordé mon temps en disant que si elle avait été plus jeune, elle aurait tenté sa chance auprès du Kitsune de Saphir. Ce à quoi j'avais répondu que belle comme elle était, si elle avait été plus jeune, ce serait le Kitsune de Saphir qui aurait tenté sa chance auprès d'elle.  Elle m'avait alors traité de vil flatteur en déposant un baiser sur ma joue et s'en était allée. Ce fut à ce moment que le jeune Kitsune vint à ma rencontre et me tint ces fameuses paroles. Avec son départ, les choses auraient pu être meilleures mais non.

La réponse à son affirmation, la raison pour laquelle je ne pouvais pas, ô non décemment pas être d'accord avec lui c'était tout simplement parce que la mort s'était divisée en trois et me cernait. Devant moi, Kurogane, un sourire malsain aux lèvre, son grimoire à la main, tendu vers le ciel. Châtiment divin...  Dans la ruelle de gauche, Yôko, non... là, c'était Beaudine. Elle avait cette étincelle dans le regard... Passons. J'allais partir à droite mais je vis Saeki. Je me pétrifiais. Elle ne semblait pas m'avoir vu. A moins qu'elle ne fasse semblant. Peu importait en fait. Les deux autres étaient en mouvement et elle ne me regardait pas. Je partis en courant dans la seule ruelle dégagée.  

Combien de temps s'était écoulé ? Je ne savais plus mais pour sûr nous étions plus proche de la fin de journée.  Las de fuir et de me cacher dans les rues, je m'étais faufilé chez moi, comme un voleur. J'étais désormais dans la résidence de feu mon père. Elle était collée à celle de ma mère. En fait, c'était la même mais elle avait été coupée en deux suite à certains problèmes personnels. Je n'y allais que lorsque je voulais me retrouver seul, lorsqu'elle n'était pas mise à disposition d'invités. Elle me rappelait trop ce géniteur que je n'aimais pas. J'étais une ombre silencieuse parmi les ombres et j'étais convaincus que Xin et Araki auraient été fiers de moi. Je n'avais jamais été aussi invisible. Un espion d'élite ! Oui, je m'y croyais vraiment. La porte atteinte, je l'entrouvrais, lentement, doucement, sûrement. Je m'y glissais sans même un regard dans la pièce et la refermais, lentement, doucement, sûrement et...

Statufié. Mes oreilles de Kitsune de trépignèrent qu'une seul et unique fois avant de se plaquer contre ma tête. Mes deux queues, non, les cinq à présent, se raidirent toutes donnant l'impression d'un éventail ouvert. Ce parfum... flattant mes narines sensibles...

"Glrups !"

Définitivement ? Non, petit, il y a des jours où, crois-moi, tu ne veux vraiment pas, mais alors vraiment pas être le Kitsune de Saphir. A dire vrai ? Moi non plus !
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MessageSujet: Re: Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] EmptyMer 24 Juil - 0:21
Les événements commençaient à s'accélérer dans cette zone frontalière qu'était Orzian, et étonnement cette tension n'était pas venue d'Akkaton, du moins pas directement de l'empire rival, mais de la convergences de divers maux typiquement orzaniens. Face à cette urgence, il semblait justifié de demander au maximum d'Arcane d'être « sur le front », si l'on pouvait dire, prêts à agir pour protéger l'Empire sur ce qui était sa frontière la plus contestée, et tant qu'à faire prêts à prendre les décisions aux côtés de leur Impératrice. C'était ainsi qu'elle avait plus particulièrement rappelé l'un des plus turbulents d'entre eux, qui était depuis deux ans sur le continent ikhyldien, après certains événements ayant eut lieu dans cette Province-ci... mais si c'était une chose tant que tout était tranquille – après tout les Arcanes avaient responsabilité sur tout Ikhyld – cela ne convenait plus guère en ces temps de crise.

Bien entendu, Saeki avait escompté que même l'indiscipliné Kitsune bleu saurait qu'il lui fallait se présenter pour lui délivrer son rapport, mais il n'avait déposé qu'une version papier accompagnée d'une petite statuette provocante... ladite statuette, en glace, avait fondu presque aussitôt dans la poigne impériale, et l'Impératrice-Phénix avait ensuite prit ses dispositions pour le voir en rendez-vous, quelques jours plus tard, histoire de tirer tout cela au clair. Jusque-là, elle était encore assez calme – elle avait après tout l'habitude de gérer toutes sortes de personnalités, au sein du Conseil des Arcanes – mais elle commença à s'agacer sérieusement quand le fonctionnaire envoyé le chercher rapporta qu'il avait disparu, lui ainsi que son entourage proche... lequel devait très certainement être lancé à ses trousses pour le ramener jusqu'à elle par la peau du coup.

Toutefois, Saeki Katsuragi n'avait pas conquis une Province entière en attendant que d'autres rabattent vers elle ses proies, et elle avait rapidement résolu d'agir. Les charmantes Kitsunes qui entouraient Aoyuki le connaissaient sans doute très bien, mais pas depuis aussi longtemps que Saeki, et cela expliqua peut-être pourquoi elle n'hésita guère sur l'endroit où le chercher, sachant que les deux beautés aux multiples queues élimineraient tous les endroits les plus évidents. Mais il y avait un endroit qu'elle connaissait, toutefois, où elles ne penseraient probablement pas à le chercher, et mieux encore elle savait que le Kitsune bleu pourrait tenir le même raisonnement. Voilà pourquoi elle s'y rendit, sans remarquer d'ailleurs le manège de tous ces renards dans la rue, d'ailleurs, même s'ils passèrent à un instant non loin d'elle.

Et ainsi arriva-t-elle avait Aoyuki dans cette partie de demeure qui avait été celle de son père. Elle se laissa un instant aller à de lointains souvenirs, certains heureux, d'autres tristes, avant de prendre place dans un fauteuil confortable non loin de l'entrée, son familier venant se percher sur le dossier de celui-ci, profitant comme souvent au quotidien du fait que ses pattes, elles, ne soient pas en feu. Elle était donc relativement bien installée, comme si elle avait été chez elle et non chez lui, lorsqu'elle vit son Arcane rentrer avec une discrétion exagérée... et se figer soudainement. Visiblement, il avait identifié sa présence, et Kohei lança un unique cri aux accents quelque peu sinistre, comme un écho du très probable pressentiment du Kitsune, avant que la voix de l'Impératrice-Phénix ne s'élève.

« Oh, Aoyuki, tu daignes enfin te joindre à moi... c'est étrange, après avoir entendu des rumeurs disant que tu déclamais à qui voulait l'entendre que je t'avais fait revenir par désir fou contempler ta beauté, que tu me surpassais en tout, et que je devais devenir ta servante j'aurais pensé que tu aurais été pressé de me retrouver pour profiter de ce désir dont tu es si convaincu... mais pourtant, rien. »

La voix de Saeki semblait douce, et portait comme une apparence de bonne humeur. Pourtant, quelqu'un qui la connaissait bien – qui la connaissait depuis qu'il était enfant et qu'elle venait en ces lieux, avant que le drame ne frappe et qu'un mur ne divise ce foyer jadis riant comme pour le marquer à jamais, par exemple – pouvait lire le fil d'acier qui courait au fond de celle-ci, dangereux comme un sabre dégainé...
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MessageSujet: Re: Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] EmptyMer 24 Juil - 2:26
Je n'avais clairement pas eu besoin de mes yeux pour savoir qui était dans cette pièces. Mon odorat assez fin m'avait bien entendu livré toutes les information à ce sujet et je savais qu'ils étaient deux autant que leur identité précise. Non, même sans lui, je l'aurais su. Certes, il y avait la chaleur du familier qui ne pouvais que m'alerter, moi qui avait une sainte horreur de la chaleur, cet élément feu étant par définition, mon contraire, mais ce n'était pas encore ça, non non, c'était ailleurs. Il y avait cette aura si distinctive... Nul besoin d'être sensible à la Magie pour ça, croyez-moi. Non, cette aura là, même un mort la fuirait. Si vous pensez que j'exagère, c'est clairement que vous ne la connaissez pas autant que moi. J'ai grandi dans son ombre, marché dans ses pas. J'ai pu jouer sur ses genoux, lui tenir la main en promenades. elle m'a donné à manger, m'a fait lire des livres, appris de nombreuses choses, nous avons conversé, philosophé ensemble, réfléchi à diverses choses pour le bien de l'Empire, je lui ai joué de nombreux tours, elle a répliqué à mainte reprises, je l'ai combattu en entraînements, elle a éprouvé ma résistance au flammes, ma capacité à contrer les siennes, nous avons partagés de nombreuses chose et nous nous sommes disputés encore et encore, confrontés....  Comme un couple ? Haha, rigolez bien faîtes les malins mais là, pour le coup, ne comptez plus sur moi pour faire l'idiot, là, il s'agit de survie. Saeki, cette impératrice que vous aimez tant, celle dont bon nombre d'homme fantasme, je connais son autre apparence, pas celle de dragon, l'autre encore, et c'est celle qui est derrière moi là.

Un cri, un seul et unique. Sinistre. Il avait raison, ça sentait clairement la merde pour moi. J'étais collé à la porte et si j'avais pu, j'aurais fusionné avec elle mais elle-même se désolidarisait de moi. Je pouvais même l'entendre siffloter. Il me fallait trouver...

« Oh, Aoyuki, tu daignes enfin te joindre à moi... C'est étrange, après avoir entendu des rumeurs disant que tu déclamais à qui voulait l'entendre que je t'avais fait revenir par désir fou de contempler ta beauté, que tu me surpassais en tout, et que je devais devenir ta servante j'aurais pensé que tu aurais été pressé de me retrouver pour profiter de ce désir dont tu es si convaincu... mais pourtant, rien. »

... oubliez-ça, oublions-cela ensemble voulez-vous ? La désamorcer, il fallait la désamorcer. Même ce petit délire idiot lâché alors que je pensais être tout seul hors de la cité, même ça, elle le savait. Et au mot près en plus ? Mes cinq queues frémissaient l'une après l'autre, sans discontinuer, comme si un courant électrique passait de l'une à l'autre en boucle. Les idées défilaient à toute vitesse dans mon esprit, toute plus abracadabrantesques les unes que les autres.  Mourir sur le coup ? Impossible elle me tuerait avant ou me ressusciterait pour le faire elle-même. La noyer dans un déluge d'eau et m'échapper ? Pas moyen, au moindre geste suspect, au moindre remous de mon mana, elle me réduirait en cendres. Alors me liquéfier ? Elle ferait porter à ébullition pour voir combien de temps je tiendrais avant de reprendre ma forme initiale. La téléporter à Akkaton et la faire exploser là-bas ? Brillant ! Mais impossible. A Teïder ? Oui, les fanatiques mourraient, mais impossible aussi. Et dans un cas comme dans l'autre, elle reviendrait. De toute manière, peu importait... Ce monde était trop petit pour la fuir. Je ne pourrais nulle part.

"Alors ça vois-tu, c'est marrant que tu en parles parce que..."

Le temps n'était clairement pas à l'humour. Je m'étais retourné et m'étais figé, me tassant sur moi-même, essayant de me faire le plus petit possible, tous poils hérissés. Si elle avait encore un peu d'humour et qu'elle se moquait de moi, elle le masquait vraiment bien cette fois.  Une larme perla au coin de mon œil gauche, roulant sur ma joue pour venir éclater au seul, rompant ce nouveau silence en se propageant en un échos tonitruant dans ce grand hall. Je ne l'avais pas contrôlée. Je ne pleurais pas, j'en étais loin, c'était juste une réaction provoquée par ma peur, mon instinct de survie naturel.

Profonde inspiration, j'avançais de quelques pas. Profonde expiration, j'abattais le peu de distance qui nous séparait,  les yeux rivés sur elle, à l'affût du moindre signe qui pourrait m'indiquer un passage à l'action de sa part. Posant un genou à terre, je m'inclinais alors devant elle.

"Impératrice Phénix..., non, Grande sœur, Saeki, je suis désolé. J'ai dit tout cela pour rigoler , me pensant seul de surcroît. Tu me connais, quand je pars dans mes tirades théâtrales, il n'y a rien de sérieux. C'est juste comme..." je marquais un temps d'arrêt, encaissant un coup invisible, ma main gauche venant enserrer mécaniquement le collier au niveau de ma trachée. "...Comme...Shin avait coutume de le faire lorsque nous étions enfant et comme il l'aurait très sans doute fait aujourd'hui... Je suis allé trop loin dans la blague, possiblement et j'aurais dû te faire le rapport en bonne et due forme mais tu sais comment sont les kitsunes n'est-ce pas ? L'appel de la Farce... Je n'ai pas résisté et ensuite... Je savais que tu m'en voudrais. Je comptais laisser se tasser un peu et venir te voir par la suite. Venir te saluer était mon devoir en tant qu'Arcane, en temps que petit frère, par simple politesse. En tant qu'adulte, et Arcane, j'aurais dû assumer et venir me faire remonter les bretelles comme il se devait, accepter tes remontrances en intégralité. Les temps sont durs d'après ce que j'ai compris et si je suis là, c'est que tu as besoin de ton arcane, sa version sérieuse alors je répondrai présent, si tu me laisses la chance de vivre une fois de plus. Encore une fois, mes plus plates et sincères excuses."

Me rendant compte que je tenais mon collier, je m'empressais de la lâcher en plongeant mon regard dans le sien. Plus que la peur qu'elle m'avait infligée, c'était ce que je ressentais à présent, lié à mon frère qui me torturait. Je ne pouvais pas rester sur cette note, je ne pouvais m'apitoyer ou montrer pareil visage, lui, il souriait tout le temps et n'avais peur de rien. C'était mon rayon de soleil et j'avais pour mission de le faire vivre.

"Et puis si tu me tues, tu trouveras un arcane certes, mais personne d'aussi doué que moi. Nul mage d'eau ne pourra te permettre de te défouler autant que tu peux le faire avec moi car il y a une sorte d'amour que moi seul peu avoir pour toi dans cette eau. Elle la renforce.  Plus sûr encore que tu ne trouveras personne de plus beau que moi, surpassant de loin ta beauté. Tu peux l'avouer sans craintes, nous ne sommes que tous les trois mais je te fais craquer au moins un peu ? A défaut d'être devenu plus fort que toi, je suis devenu suffisamment beau pour que tu puisses te réconforter dans l'éclat de cette singulière Beauté que seules celle de ma Mère et celle de Mère Magie surpasse, n'est ce pas ?"

Je lui avais alors adressé un magnifique sourire au long de cette tirade qui venait maintenant se ponctuer par un clin d’œil et une bouche en cul-de-poule. Tendant ma main droite, je lui présentais une rose de glace. Si mes excuses avaient été sincères, elle devait bien savoir que je ne pourrais pas m'arrêter sur un passage aussi particulier. Chaque évocation de son souvenir devait se ponctuer de quelque chose de positif, joyeux, d'une farce ou quelque chose de ce style. Si je devais mourir aujourd'hui, alors je mourrai en guerrier, en kitsune, en Aoyuki suivant son propre code. Ca et... Je ne pouvais vraiment pas résister du tout, c'était trop tentant. Elle était chez moi et là, mes idioties ne pouvaient remettre en cause son autorité. Au fond de moi, je n'en menais plus très large et je commençais à espérer voir surgir ma Mère d'une des portes de la maison. De Saeki, j'espérais tout simplement tirer un petit sourire amusé, même un rictus me suffirait.
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MessageSujet: Re: Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] EmptyMer 24 Juil - 4:58
Aoyuki était nerveux, et même très nerveux, il n'était nul besoin de le connaître aussi bien que Saeki le connaissait pour le voir comme le nez au milieu de la figure. Il fallait dire que cette nuance particulière dans sa voix, pas réellement, ouvertement hostile, mais laissant courir ce fil tranchant que quelqu'un qui la connaissait aussi bien que lui – car la chose marchait, forcément, dans les deux sans – ne pouvait manquer de reconnaître, avait de quoi inquiéter. Ce n'était pas la première fois que le Kitsune bleu faisait naître ce genre de sentiments et d'expressions chez la belle demi-dragonne, et s'il était encore là aujourd'hui c'était bien parce qu'il avait toujours su retomber sur ses pattes, comme s'il avait tenu autant du chat que du renard. Néanmoins, qu'il l'ait toujours fait jusqu'ici ne prouvait bien entendu pas que ce serait toujours le cas dans le futur...

De fait son premier mouvement, tenter une plaisanterie légère, fut soufflé comme une bougie alors qu'il se tournait vers elle, ses paroles semblant fondre dans sa gorge alors qu'il croisait le bleu fondamental du regard de l'Impératrice-Phénix, un bleu magnifique, couleur de ciel pur, mais où semblait courir, comme dans sa voix, cette ombre, ce fil gris d'acier, qui n'était jamais totalement absent mais qui semblait ce jour-là tout spécialement aiguisé à l'attention d'Aoyuki. Il était vrai que d'autres souverains étaient plus charismatiques, mais la présence de Saeki devait aussi quelque chose à cette intelligence aiguisée qui semblait jauger chacun de vos gestes, à la puissance magique qui se dégageait d'elle... et sans doute aussi à l'aura dont la personne impériale était entourée, bien que celle que lui alloue le Kitsune bleu ne soit sans doute pas celle de la plupart de leurs concitoyens.

Quoiqu'il en soit, après être resté un moment comme tétanisé, ce qui ressemblait à une larme de panique coulant sur sa joue – ce qui n'était pas le but, non plus – il respira profondément, s'avança, et commença à parler avec un sérieux qui ne lui était pas coutumier... en abordant, aussi, des sujets qui ne lui étaient pas coutumier. Saeki ne savait pas s'il les aurait abordé aussi librement ailleurs qu'ici, entre ces murs où elle n'avait plus pénétré depuis des années, et qui malgré les gens qui avaient pu y passer depuis, étaient hantés pour tous deux de certains fantômes, des ombres de certains souvenirs. Elle était certaine en tous cas qu'il n'aurait probablement pas abordé le sujet avec quelqu'un d'autre, fut-ce un autre Empereur ou une autre Impératrice. Son explication était belle et relativement touchante, quoiqu'il se fut mépris sur un point.

Mais bien entendu il ne pouvait en rester là. Il ne pouvait se laisser à nu, exposé, sa plus profonde blessure à vif. Ses plus sincères sentiments brillant comme des diamants nus sous son regard. Il fallait qu'il tire le voile de la malice sur tout cela, qu'il cabotine, comme il le faisait toujours – et ils savaient tous les deux pourquoi. C'est ce qu'il fit bien sûr, vantard et impertinent comme il l'était toujours, mais le beau visage de Saeki ne daigna pourtant pas s'éclairer ne fut ce que de l'ombre du plus mince des sourires. Gravement, elle laissa son beau regard bleu descendre du visage éclairé du Kitsune bleu jusqu'à la rose qu'il avait créé, la considérant gravement, avant de lever doucement sa main vers celle-ci.

« Une rose ? Une pâle rose de glace ? C'est tout ce que tu as à offrir après avoir bafoués les ordres impériaux... ridiculisé publiquement l'Impératrice-Phénix... fuis tes responsabilités... et m'avoir forcé à te traquer jusqu'ici. »

Sa main s'était approchée de la rose à chacune des pauses dans sa voix, une main qu'elle avait entouré d'une aura de chaleur savamment dosée, qui la fit fondre peu à peu, jusqu'à la tige, dans la main du Kitsune, qui sentit la chaleur se rapprocher jusqu'à une légère sensation sur sa peau, qui se dissipa toutefois avant d'avoir pu lui faire mal de quelque façon que ce soit. Au moins Saeki ne semblait-elle pas vouloir le brûler, mais d'un autre côté si sa main avait été chaude, son regard, lui, était glacé alors qu'il était posé dans le sien, sévère. Elle s'était légèrement rapprochée tout en approchant sa main, et Aoyuki était maintenant entouré de son parfum, alors qu'elle était proche, mais pas sûr qu'il en soit des plus ravis pour autant, et ce même alors qu'elle se rapprochait un peu plus en parlant, son regard presque d'acier bleu ne quittant guère le sien.

« C'est là une bien piètre rose, en vérité, juste un peu d'eau entre tes doigts... et tu es incapables de rester sérieux plus de quelques minutes alors que tu m'as baladé depuis des jours pour ne pas croiser ma route. Je suis sûr qu'avant ça ta secrétaire a dû te menacer pour que tu fasses ne fut ce que tes travaux ordinaires, et tu es d'une insupportable arrogance. Toutefois, il y avait une chose de vraie dans tout ça... tu es devenu plutôt mignon avec les siècles. »

Et en disant cela sa voix c'était soudain faite plus douce, alors qu'elle venait déposer un léger baiser, frais comme la caresse d'une rose, sur le front du Kitsune bleu. Et puis, parce qu'elle savait qu'il ne fallait jamais le laisser s'emballer après un compliment de se genre, elle lui mit soudain une petite pichenette sur le nez, comme on aurait mis à un jeune chiot, sans que cela risque de lui faire mal, en se laissant revenir dans le fauteuil avec un soupir.

« Donc si je résume, tout ce cirque, c'est parce que tu as cru que quand tu me remettrais ton rapport, j'irais forcément te crier dessus... j'ignorais que tu me voyais comme une telle mégère ! Ton rapport était plutôt bon, je n'ai pas de raison de te passer un savon... enfin je n'en aurais pas eut si tu n'avais pas fait toutes ces simagrées pour m'éviter, fit-elle d'une voix qui si elle n'était pas vraiment douce, n'était du moins plus aussi tranchante qu'à son arrivée, signe certainement qu'il avait réussi à désamorcer au moins une bonne partie de la menace.
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MessageSujet: Re: Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] EmptyMer 24 Juil - 13:50
La plus haute des belles femmes de nôtre empire était, là, chez moi. C'était dans ce fauteuil qu'elle était assise, ce fauteuil si précieux, mon fauteuil fétiche d'enfance.  Sur celui-ci, j'avais lu mes premiers grimoires, appris mes premiers sorts, les avais mis en œuvre. Celui-ci avait longtemps était mon trône royal, témoin de mes victoires sur mon jumeau qui, dans les faits, me le laissait car il préférait aller imposer sa joie de vivre, autant que son espièglerie, au monde, plutôt que de larver comme moi, afin d'étudier.  Sur ce fauteuil, j'avais été félicité par les deux femme de ma vie d'enfant, pour mon premier sort, Tomoe, ma mère en rentrant du travail, mais avant cela, Saeki. C'était assis sur ses genoux que j'avais matérialisé ma première boule d'eau complète et c'étais en ce même fauteuil qu'elle m'avait déposé l'un de ses rares baisers sur le front.  Pourquoi je vous raconte ça ? Nostalgie probablement... Si c'est par vanité ? Alors là, vous n'y êtes pas du tout, oh non.

Il y avait bien longtemps que je n'avais plus ces sentiments pour elle. J'avais appris ma place dans ce monde et dans le sien. Pour moi, elle était désormais ma grande sœur. Et oui, j'assume cette coutume kitsune. Les liens du sang ne font pas tout.  Non, ce qui me passait par la tête et me rendait si fier et arrogant, intérieurement. C'était de m'imaginer la tête de chacun de ces nobles pompeux, oisifs et arrogant qui essayaient de s'attirer ses faveurs. Que diraient-ils si le plus fantasque d'eux leur offrait ce spectacle ? La demi-dragonne de leurs rêves, chez moi, assise dans mon fauteuil ? Peu importait en fin de compte. Ils n'étaient même pas dignes de son plus petit sort,  d'un seul de ses doigts. Et encore une fois, non, je ne suis pas présomptueux ou jaloux. Cette Saeki, était ma sœur et il était clair que je la défendrais. Si un homme la voulait, il devrait me passer sur le cœur afin de me prouver qu'il serait digne d'elle. A quoi bon ? Tout simplement en me prouvant qu'il était suffisamment fort pour la défendre et la protéger. Elle ? Pas besoin ? Imbéciles heureux que vous êtes. C'est justement pour ça que vous ne pouvez pas et ne l'aurez pas. Aussi puissante qu'elle soit, il y a forcément plus fort qu'elle et même sans cela, même moi je pourrais la battre. Elle est faillible car nous avons tous des points faibles ou un aléas peut venir s'ajouter, faisant le bonheur de l'un, le malheur de l'autre. Non, ce dont je vous parle est bien plus simple. Saeki Katsuragi est une femme. Oui, rien d'autre qu'une femme. Elle a un coeur et ce coeur, c'est un trésor qu'un homme se doit de protéger. Voilà pourquoi sans être conscient de cela, vous ne me battrez pas, voilà pourquoi même si vous y parveniez, vous ne l'auriez toujours pas.  Pour l'heure,  je n'avais pas loisir à m'étendre sur ce sujet.

Mon regard plongé dans le sien, je ne fuyais pas, le soutenant. Nul défi, simplement du magnétisme. Je ne pouvais m'en défaire. Je ne vous pas le fuir mais ne le pouvais tout simplement pas non plus. Ses yeux bleu, hivernaux, contrastaient nettement avec le brasier qu'elle évoquait. Alors qu'elle me réprimandait, mes oreilles se plaquaient chaque fois un peu plus sur le sommet de mon crane. Mes queues, l'une après l'autre, se figeaient. Dans ma main la rose fondait, inexorablement, vague de chaleur après vague de chaleur.  En fin de course, j'avais vivement retiré ma main, non pas par douleur, elle ne m'avait point brûlé, tout simplement car tout ceci m'avait été des plus désagréable. Elle savait que je ne supportait vraiment pas la chaleur et tout ceci était des plus suffisant. Elle me réprimandait comme un enfant, ce fut ce que mon visage afficha, alors que mes yeux obliquaient vers le sol. Un masque d'enfant pris en faute  me servait désormais de figure, ce n'était pas un masque.

Un baiser vint se déposer sur mon front. Non, elle le déposa délibérément, me le livra en personne. Je ne réagissais pas de suite. Absorbé par ces mots qui  m'accablaient, me faisant me sentir bête et coupable, j'étais loin, mon esprit tout autant que mon âme étaient... ailleurs.  Elle me mit un pichenette qui me ramena bien chez nous. Douce, affectueuse, délicate. Un regard plein de défi, voilà ce qu'elle eut de ma part, en guise de réponse, mais nullement belliqueux. C'était toujours celui d'un petit enfant, un petit frère flatté mais jouant les offusqué. Tel un véritable petit animal, mes pattes étaient venues frotter mon museau alors que ma truffe était agitée de petits spasmes obsessionnels et compulsifs. Un mélange parfait de lapin et de renard.  Soudain, ce fut l'effet papillon. J'écoutais ce qu'elle disait, le comprenait mais autre chose revenait en moi. La conversation ou plutôt sa tirade, de manière rétroactive et là, ce fut l'explosion. Mon visage  androgyne vint se teinter de rouge. Il s'était embrasé à tel point que Saeki et Kohei eux-même  s'y brûleraient. Mes pupilles étaient dilatés, mes yeux écarquillés et mon cœur battait tant et si fort que je n'entendais presque plus que lui. Une fanfare. Je me devais de reprendre contenance, je ne pouvais pas la laisser gagner, il fallait que je masque cela. Elle devait l'avoir vu mais si je pensais suffisamment que non, peut être cela deviendrait le cas ? Non, décemment pas mais sur le moment, je ne réfléchissais plus. Je m'étais alors levé, posté devant elle, essayant de prendre autant de contenance que possible mais en y repensant, c'était pire... Bref...

«Tu as bien résumé la chose, en grande partie oui.  Toutefois, ce n'était pas pour le rapport. J'ai mené la mission que tu m'as attribuée avec un soin méticuleux, avec bonus de ma part, par simple égard pour toi. Tonton-Oreilles-de-Lapin et toi m'avez beaucoup appris et aidé depuis la disparition de Mère et même avant cela. Je vous connais depuis toujours. Vous êtiez toujours là, dans les meilleurs comme les bons moments, même... après la catastrophe. En ce sens, je me sens entièrement redevable et vous serez reconnaissants à vie. Et puis  un peu aussi à la Valéria... Ce qui  m'a fait paniquer, ce sont... Disons... Ces petites...  Bon, disons ces gros problèmes que j'ai pu créer.  »

Je marquais un temps d'arrêt. Je la fixais, j'étais plus calme et serein mais mon visage brûlait toujours , même si le brasier s'était quelque peu calmé. En évoquant Valéria, j'avais frissonné, m'imaginant quel tour elle pourrait encore me jouer en usant de ses charmes. Elle savait comment me mettre mal à l'ais et en jouait à merveille. En soi, c'était drôle mais sur le moment, c'était tout autre pour moi. Surtout lorsqu'elle me décrédibilisait en publique. Un vrai petit démon mais interdit d'aller lui dire que je l'appréciais.

« Il y a ces nobles qui prétendaient pouvoir te séduire et se disputaient tes faveurs. Leur suffisance m'exaspérait et je les ai provoqués. Rien de grave, tu me connais. J'ai juste joué un deux tours en leur gelant telle ou telle partie, ou les arrosant, devant la foule. J'ai douché leur honneur en somme.  C'était tellement facile de les appâter mais soit... Et puis il y a eu ce noble... Ce libidineux petit porc qui non sans être un idiot pas fini, a déclaré que j'avais le visage de ma mère et que si elle avait été mariée avec lui, il en aurait pris grand soin, tout autant qu'il le ferait avec moi si j'acceptais de le rejoindre dans sa chambre. Il m'a caressé les queues, en publique de surcroît... Mes belles et précieuses queues. Tout le monde sait que c'est sensible ! Et puis... Ce ne sont pas des choses qu'ont fait en publique, et même... même.... Je ne suis pas ce genre là !   » *je m'emportais, rougissant encore plus, marchant et prenant des poses qui accompagnaient mes paroles. Je ne savais pas ce qu'il en était des autre kitsune mais les miennes étaient sensibles et je ne laissais pas n'importe qui me les toucher. Elle le savait. «Oh ! Ce petit.... comment disent les humain déjà... Ah oui !!!! C'était une Sale Eau !!!! Je l'ai corrigé ! Oh oui... Disons qu'il  s'est retrouvé, un peu, mais alors vraiment un peu dévêtu, dans la rue. Par un hasard fortuit, une créature des marais s'était retrouvais dans son bain le lendemain et l'avais poursuivie dans les rues de la ville et cette créatures, c'était peut être moi... Enfin...   »


Je m'étais arrêté, me rendant compte de ma tirade. J'étais passé par diverses états mais j'étais de nouveau sérieux alors que mon regard se posait sur elle. Le rouge me revint aux joues, plus ardent que jamais.

« Et tu sais, Saeki... Tu n'es pas une mégère, c'est juste que je te respecte autant que je te crains. Je connais ta puissance tout autant que les espoirs et la confiance que tu as placés en moi. Je suis parfois un peu trop impulsif et j'en oublie certaines choses. A force d'endosser le masque de Shin, j'ai fini par perdre naturellement les frontières entre sa personnalité et la mienne et nous avons fusionné.  Je n'aime pas te décevoir, je n'aime pas voir la déception dans votre regard, à Xin, Valéria et encore moins dans le tien... Et puis... Ne va pas croire que tu as gagné ou que ce baiser m'a fait quelque chose hein ? Je ne suis plus un petit garçon mais un homme, un vrai maintenant... Mais... Tu es toujours une très belle femme. Et c'est le plus beau des Kitsune du monde, le seul et unique qui soit tellement beau qu'il puisse se permettre de refuser ta main si tu daignais la lui offrir, ce kitsune là même qui te le dit ! De toute manière, je le savais que tu étais amoureuse de moi, tout le monde est amoureux de moi, même moi je le serais si je n'y retrouvais pas la traits de ma mère. Toutefois... Ca me vexe un peu de constater que pour toi, je ne suis plus que ce pitre... Je pensais que tu savais que c'était ma manière à moi  de garder un semblant de raison. L'impression est là. J'ai le sentiment que tu ne vois plus vraiment l'être sérieux qui se cache derrière tout ceci. Celui que je couve afin de ne pas le laisser broyer du noir... Pourtant, c'est bel et bien lui ton Arcane de l'Eau préféré... C'est lui qui agit pour toi, lui qui se donne corps et âme pour l'empire et bien d'autres choses encore...»

Elle devait très certainement avoir compris que cette autosuffisance n'était pas tant pour la faire rire que pour masquer mon trouble. Surtout le passage où je disais que le baiser ne m'avait rien fait. A dire vrai, j'étais à fond !!!! J'en revoulais encore ! Je voulais en mériter plein d'autres et cette fois, en place publique, que tout le monde le vois. Je voulais voir la tête d'Araki, celles de ses prétendants, autant que celles de mes détracteurs.C'était juste parfait !!! Si je pouvais ouvrir un musée du baiser de front, celui-ci y aurait une place de choix. Pivotant sur moi, enhardi,  en équilibre sur un pied, les bras ouverts comme des ailes déployées, j'avais fait un tour sur moi-même pour me stopper face à elle, mon visage proche du sien ma à distance respectable.  J'arborais un sourire malicieux.

« Mais comme tu as daigné enfin déclarer devant témoin que tu étais amoureuse de ma beauté légendaire, je te pardonne et je daigne, dans toute ma splendeur et ma modestie, te laisser m'admirer encore un peu pour réchauffer la glace de ce magnifique regard bleu qui est tient. Ces yeux feraient fondre le plus vindicatif des dragons gèleraient les flammes les plus ardentes.   Tu es mage de feu mais ces deux saphirs brillant de mille feu ne trompent pas, ils me crient leur amour du meilleur élément qui soit. Tu ne peux le nier, tu m'aimes parce qu'au fond de ton âme, tu admires cet élément dont je suis un avatar. »

Nouveau clin d'œil. Oui, j'étais déchaîné. Je passais du sérieux de Xin à l'idiotie du Kitsune de Saphir aussi  vite qu'Araki changeait de visage  mais elle savait qu'elle pourrait me faire rester sérieux si elle le souhaitait vraiment, un simple mot de sa part ou même un regard suffiraient. Pour l'heure, j'étais trop heureux, elle m'avait manqué à dire vrai. Je ne pouvais décemment pas ne pas lui faire sa fête, Quel Kistune digne de ce nom ne le ferait pas ? Il en allait de nôtre nature, même si... La mienne... Enfin ! HUM HUM ! Deux années, c'était long. Très long...
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MessageSujet: Re: Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] EmptyVen 26 Juil - 6:13
Aoyuki parlait, il parlait même beaucoup. Ce n'était pas très étonnant en soit, car il avait toujours été ainsi. Parlant pour fanfaronner. Parlant pour cacher ses troubles. Exprimant sa joie et son enthousiasme, dissimulant sa peur et sa peine, derrière un flot de paroles, comme pour sonner l'autre de cet inextinguible torrent. Bien sûr qu'elle savait en grande partie la raison de ses actes, de ses choix. Bien sûr qu'elle connaissait la douleur derrière sa légèreté, la pierre si lourde au fond de la coupe de son insouciance. Elle le savait peut être mieux que personne, à vrai dire, du moins si l'on comptait les personnes qui pouvaient s'exprimer en ce jour, pour avoir assisté à toute l'affaire, vu toutes les étapes, qui avaient menées, justement, à la séparation de cette maison où ils se trouvaient, au profond changement d'Aoyuki, et à de plus funestes conséquences encore.

Elle aurait pu dire bien des choses sur cela, notamment qu'elle n'était pas certaine que Shin aurait voulu qu'il s'efface ainsi devant ce qu'il avait été, ou qu'elle n'était pas certaine non plus qu'il aurait eut un comportement si éhontée, mais c'était là une chose qu'elle avait renoncé à faire depuis longtemps, maintenant. Saeki se doutait bien qu'ils ne changeraient plus Aoyuki aujourd'hui, du moins pas comme cela, et elle devait bien avouer à part elle qu'avec le temps elle avait développé une certaine affection pour ses frasques... du moins quand il s'abstenait de l'agacer voir de la mettre en colère au passage, ce qui hélas était rarement le cas ! Enfin, quoiqu'il en soit, au lieu de l'interrompre pour dire l'une ou l'autre de ces choses, elle le laissa aller jusqu'au bout de ses turpitudes, le regardant avec toute l'impassibilité de ces prunelles océanes.

Pourtant quand il eut fini, elle ne répondit pas. Elle se contenta de porter son regard juste à côté du visage d'Aoyuki, se concentrant légèrement... et un murmure en sortit, assez fort toutefois pour être entendu dans la pièce silencieuse avec une grande clarté. C'était une voix d'enfant, sortie non de son imagination mais de ses souvenirs, les souvenirs d'une journée, bien des années plus tôt où, assise dans ce même fauteuil, elle avait entendu les déclarations enflammées de deux jeunes garçons, avant qu'ils ne commencent à se disputer pour savoir qui l'épouserait. C'était ici la voix du premier – car si elle pouvait être taquine, elle n'était pas cruelle – et si elle était bien plus enfantine, il n'était pas difficile de reconnaître celle de Kitsune qui lui faisait face.

« Quand je serai grand, je serai le plus beau, le plus fort et le plus intelligent comme ça tu seras obligée de te marier avec moi ! Je te battrai en duel comme ça tu ne pourra pas refuser ! »

L'Impératrice-Phénix ne reprit pas la parole tout de suite, laissant les échos de la voix d'enfant mourir dans la pièce vide, lentement, et quand elle parla ce fut avec un doux sourire, qui venait rendre bien plus beau encore son visage que lorsqu'elle gardait l'air sévère.

« Ta résolution d'être le plus beau n'a pas changé, mais l'Impératrice que je suis est un peu déçu que tu ais renoncé à être le plus fort... ou le plus intelligent. Ce n'est peut être pas plus mal que tu ne veuilles plus te marier avec moi, j'espérais un mari qui aurait réunis toutes ces qualités pour être digne de ce tenir à mes côtés... je suppose que je devrai me contenter d'un Arcane qui soit joli, ce n'est pas si mal. »

Elle eut un léger haussement d'épaule, un geste légèrement asymétrique qui lui était propre, alors que sa voix et son sourire avaient clairement laissé entendre une pointe de malice, et que l'acier de son regard avait reculé – sans disparaître, mais il ne le faisait presque jamais. Le danger semblait largement écarté, même si Aoyuki savait bien, par grande expérience de la chose, que le brasier qui couvait en Saeki pouvait toujours être rallumé, et particulièrement par lui... Et d'ailleurs elle se fit bien plus froidement sérieuse quand elle reprit la parole.

« Pour tous ces nobles que tu as maltraité, ma foi... je demanderai à ta secrétaire de préparer des lettres d'excuses pour tous ceux que tu as attaqué plus ou moins discrètement. Tu es un Arcane, Aoyuki, tu représente le Trône de Jade, c'est à dire moi. Si tu te déshonore c'est le Trône que tu déshonores, et donc tu me déshonore. Je suppose que je n'ai pas besoin de t'expliquer pourquoi c'est une très mauvaise idée, et que tu feras bien de signer ces lettres, que ce soit sincère ou non. Et j’entends que tu ne recommences plus. Tu ne peux pas traiter les nobles comme ça... en fait tu ne peux traiter aucun citoyen comme ça. Surtout que je suis capable de défendre mon propre honneur si quelque chose me gêne. »

Les comportements qu'il avait décrit ne pouvaient être que le fait d'une petite minorité... ou alors il exagérait. En Ikhyld après tout la noblesse n'était pas l'affaire d'un sang sclérosé produisant quelques infâmes engeances : qui perdait son honneur risquait fort de perdre son titre, et qui tout simplement laissait s'épuiser beauté et magie dans son sang risquait soit de voir sa lignée revenir dans la roture, soit de la voir stagner dans une noblesse de terre sans aucun respect. Mais quoi qu'il en soit tant qu'ils étaient en place, il ne convenait pas de les traiter comme ça. Au moins les offenses envers les puissants pouvaient elles se rattraper par lettres, ce qui n'était pas le cas avec le peuple.

« Dans tous les cas tu sais très bien que quoi que tu ais fais, tu ne feras jamais qu’aggraver ton cas en refusant de me voir et en fuyant comme une anguille ! Alors évite nous ces contrariétés à l'avenir, compris ? Ou la prochaine fois je rase cette crinière bleue dont tu es si fier par le feu, au minimum, tu auras été prévenu ! »
Saeki Katsuragi
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MessageSujet: Re: Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] EmptySam 27 Juil - 12:25
L'impératrice avait parlé et ses paroles avaient eu l'effet de flèches tirées en plein cœur, tout autant qu'en pleine tête. Elle me mouchait, littéralement. Le petit kitsune adorable et innocent que j'étais se trouvait partagé entre amusement à ses propos qui ne lui semblaient pas vraiment vindicatifs et vexation. Son humour était bon et même très bon et je me félicitais de pouvoir la voir ainsi. Au fond de moi, je jubilais. J'avais réussi mon coup. Elle se lâchait, c'était la Saeki Katsuragi, la femme grande sœur et non plus l'Impératrice Phoenix. En partie...  Les deux étaient en fait indissociables car même en étant simplement elle-même, elle n'en perdait pas de vue son rang et lorsqu'elle avait enchaîné, ses paroles étaient allées dans ce sens, me sermonnant sur mes agissements. En soi, je ne pensais pas avoir eu tort mais elle n'avait pas non plus tort. Je ne baissais toutefois pas la tête, mes yeux se contentant d'obliquer vers la droite, une moue de  rebut s'ancrant sur mon visage. Des excuses... Je soupirais alors mais ne disais mots, la laissant finir. Cependant, lorsqu'elle en arriva à mes cheveux, mes beaux et précieux cheveux, mes poils se hérissèrent à nouveau et semblable à un enfant, j'avais rentré ma tête dans mes épaules, mâchoires serrées, sourire crispé et mains sur la tête.

« Mes... Cheveux ? Hmmm... D'accord, tu as gagné. Mais tu sais que c'est ma fierté bien au delà de cet amour pour l'eau hein ? Toi, tu sais exactement pourquoi alors vois-ça comme une fleur que je te fais et non pas comme une peur à ta menace. Tu m'as sauvé la vie en ne me tuant pas et là, je viens de te sauver la tienne, nous sommes quittes. Hahahahaha ! Mais je vais fuir sans te laisser le temps de parler et tu ne me carboniseras pas dans le dos car c'est suffisamment rare que tu viennes chez moi alors je ne te laisse pas le choix, ici c'est chez moi alors tu te plies aux règles et la règle, c'est que tu es mon invitée. Ne bouge surtout pas, je vais faire au plus vite.»

A ces mots, j'avais disparu. M'engouffrant dans une porte que j'avais  faite installée et qui me permettait de passer d'une maison à l'autre, j'avais filé droit dans la cuisine. Le reste avait été un défilé. En gros...passons, c'pas intéressant. Oh ! Et pour la petite anecdote, afin que vous compreniez pourquoi je lui avais dit que je lui avais sauvé la vie. Ça remontait à mon enfance et ça se passait ici même. J'étais resté à la maison avec mon père et rentrant d'une mission, ma mère, accompagnée de Saeki, était venue me chercher. D'ailleurs, je m'étais toujours demandé pourquoi elle venait me récupérer accompagnée, mais je crois avoir compris. Elle ne voulait pas se retrouver seule avec lui et surtout... Il craignait la Générale Phoenix mais passons. Ce jour là, en rentrant, ma mère avait eu un choc puis était devenue.... Comment dire ? Hystérique ?  Vous savez, ce côté fantasque de ma personnalité que je prends et que vous adorez tant. Oui, celui qui vient de Shin...  Disons qu'il l'avait hérité de ma mère et que moi, j'avais plutôt pris du calme et sérieux de mon père...  Oh ! Bien sûr, ma mère était sérieuse elle aussi, très intelligente mais elle était juste... Vivante. Disons cela ainsi. Vous comprendrez donc qu'elle ait réagi de manière aussi disproportionnée, à votre goût je pense, lorsqu'elle avait eu l'agréable surprise de découvrir son fils, non, sa poupée, les cheveux courts, coupés à ras. Elle qui aimait la texture de cette chevelure bleutée si soyeuse et et qui était devenue une des marques de fabrique de la famille Mizuko. Cette famille était celle de sa mère et son nom s'était éteint à la mort des parents de cette dernière, étant fille unique et devenue une Ogasawa. Tomoe, ma mère, avait déferlé comme un tsunami sur cette maison et mon père avait passé un sale quart d'heure. Même Saeki n'avait pas pu la calmer ce jour là alors qu'elle avait sur elle, le même effet qu'elle avait sur moi. Elle ne s'était calmée, de manière aussi prompte qu'elle s'était déclenchée, tout simplement que parce que je lui avais dit qu'elle me faisait peur, vraiment peur au point d'en pleurer. Il était interdit de toucher à sa poupée, d’abîmer ce trésor de famille sans son consentement. Ma mère n'était pas réputé colérique, c'était une personne douce et aimante, une Arcane respectée et aimée du peuple, les faisant rire de par ses pitreries mais lorsqu'il s'agissait de son fils, elle ne craignait plus rien ni personne.  C'était donc pour lui évoquer ce souvenir, ainsi que d'autres que j'avais lâché ces mots. Je souhaitais plus la faire sourire qu'autre chose. Ca faisait deux ans que je ne l'avais pas vue et un nombre incalculable d'années que je ne l'avais pas vue ici, entre ces murs chargés en souvenirs.

***

Tout était désormais installé. La table basse était garnie de pâtisseries et de différents mets. Il y avait du thé et des de fruits pressés. J'avais apporté mon sac et l'avais déposé à côté de moi, m'installant dans un fauteuil que j'avais placé face à elle après l'avoir servie.

« Laisse-moi donc te souhaiter la bienvenue dans mon humble demeure, Grande Soeur. Kohei et toi êtes ici chez vous alors vous pouvez être naturels.  » Je leur avais adressé un petit sourire.  « Pour en revenir à ce que tu disais... » J'avais encore cet attitude enjouée mais ma personnalité s'étiolait déjà et semblait commencer à laisser place à l'autre. J'étais beaucoup moins fantasque dans mes actes. « Je suis vexé que n'aies pas remarqué à quel point j'étais fort et intelligent, Je suis pourtant un de tes arcanes et tu ne tolères point l'incompétence. Si j'étais faible, je serais déjà passé à la trappe, quelque part dans un cachot à faire tes lessives mais ce n'est pas le pire. Non... Le pire, c'est que tu dises joli en parlant de moi. Tu m'as insulté mais je te pardonne. Ah ! Au passage tu peux manger, hein ? Ce n'est pas Kurogane qui les a cuisinés. Yôko et moi y avions mis notre coeur, c'est la recette de Mère alors tu n'as pas de craintes à avoir. Bref ! Pour ce qui est des nobles, soit... Ca ne fait que trois lettres à signer, ça ira vite à côté de ce que ma cousine me fait brasser comme paperasse. »

Suite à ces paroles, ma personnalité s'était fracturée. Il n'y avait plus de pitre, plus de chaleur communicative, d'entrain. Que ce soit dans ma voix, mon attitude ou toute autre chose que je dégageais, je n'étais plus qu'un avatar de glace.

« Pour le dernier en revanche, pas question.  Je crois que tu le sais déjà mais je préférerais que tu me tues. Parler de ma mère comme si elle n'était qu'un... objet de dépravation, me toucher les queues  et agir de manière aussi éhontée devant témoins qui plus est... Sur ma personne ? En tant qu'Arcane justement ? Il n'a eu que ce qu'il méritait et je pense qu'il peut s'estimer heureux de n'avoir subi qu'une frayeur de ce type...  »

Il n'y avait aucun mot placé plus haut que l'autre. Je la fixais droit dans les yeux, le visage impassible. Vous croyez que j'avais été stupide et que je la menaçais ? Oui, c'est probablement le cas. Pour vous. Pour elle, ça ne le serait pas. Non, ça ne l'était pas. Elle savait que tout respectueux de sa personne tout autant que de son autorité et de son droit de naisse, j'avais aussi mes points de vues et principes. Elle pouvait compter sur moi car je n'étais pas un simple toutou suiveur mais bien doté d'une personnalité et je savais me dresser contre elle lorsque je n'étais pas d'accord ou que la situation l'exigeait. Non, croyez-moi, elle ne me tuerait pas pour si peu. Je n'étais plus l'être provocateur, j'étais juste le vrai Aoyuki, la version adulte du petit garçon qu'elle avait connu, cette version adulte de ce Aoyuki post-Shin, celui qui ne souriait jamais, celui qui observait, calculait, étudiait mais semblait toujours aussi détaché et dénué d'émotions.

« Je pense que tu n'as pas fait ce chemin pour simplement t'amuser et à ce titre, ton arcane vient honorer également ta présence. Si tu veux que je m'éclipse pour laisser la place à l'autre, tu sais comment procéder mais tous deux savons qu'il y a un temps pour tout et je crois que tu as des choses importantes à me dire. De mon côté j'y viendrai avant de te remettre tes cadeaux car je ne suis pas revenu les mains vides et mon éducation ne me permettrait pas de cracher dans une main qui m'a nourrie. Passons... Oncle Xin m'a fait état de perturbations en approche et de forces se mouvant dans les ombres. Notre Empire et ses citoyens, à quel niveau sont-ils en danger ? Tu sais que j'agirai selon le niveau d'alerte.  »

Je pris alors une gorgée de ce thé si raffiné et délicat dont raffolaient dernièrement les nobles d'Ikhyld. Un souvenir de voyage. Je posais alors ma tasse sur la table et plongeais mon regard polaire dans le sien.
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MessageSujet: Re: Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] EmptyLun 12 Aoû - 5:49
Beaucoup de choses étaient passées devant Saeki, dont la principale était sans doute Aoyuki faisant de très nombreux allez-retour sous ses yeux, dans le but manifeste de dresser un repas devant elle... en apportant tout lui-même depuis l'autre partie de ce qui avait jadis été, en des jours plus heureux, une seule et vaste demeure. Elle aurait pu lui faire remarqué qu'il aurait été plus simple de passer simplement avec elle dans l'autre maison qui s'était formée lors de la division – ce qui en plus les aurait éloigné des souvenirs, bons et mauvais, gravés ici – mais elle savait bien que quand il était lancé de la sorte rien ne servait de tenter de le modérer, sauf à faire preuve de la plus grande, la plus vive et la plus solide fermeté. Hors elle en avait déjà fait usage, aurait peut être encore à en faire dans le reste de la conversation, et choisi donc de ne pas se fatiguer pour rien sur ce point précis.

L'Impératrice-Phénix prit donc son mal en patience, si l'on pouvait dire, et discuta avec son familier le temps que tout soit mis en place. D'un côté cela faisait beaucoup d'énergie déployée, mais de l'autre il était touchant, quelque part, que le Kitsune bleu en déploie autant pour lui complaire, justement ! Quoiqu'il en soit, elle fini par avoir des pâtisseries selon son goût déposé devant elle, alors que le jeune homme en face d'elle insistait sur le fait qu'elle était bienvenue... et la rassurait sur la qualité de la cuisine, ce qui fit naître un doux sourire sur son beau visage. Elle prit une pâtisserie pour elle-même et en présenta une au petit Phénix, qui n'avait pas besoin de manger mais la prit quand même et l'avala, alors que sa maîtresse écoutait son Arcane de l'Eau tout en dégustant la sienne, finissant par hocher la tête à la suite de sa prise de parole suivante.

« Hmmmm soit, c'est acceptable. J'apprécie l'effort fournis. Même si la réponse à la base n'était pas la plus appropriée, l'affront était réel, en effet. »

Elle voulait bien concéder certains principes chez ceux qui la servaient... même si elle aurait préféré que le jeune homme s'abstienne de ce genre de fantaisies quand il se sentait offensé. Quoiqu'il en soit, il continua avec plus de sérieux encore, semblant prendre une certaine gravité, ce qui n'était pas si fréquent chez lui. Sans doute prenait-il vraiment les choses au sérieux, et il était vrai qu'il y avait de quoi, comme Saeki ne tarda pas à le développer en hochant légèrement la tête.

« Pour l'heure, personne n'est à proprement parler en danger... mais c'est le propre d'un bon gouvernement que d'anticiper le danger avant qu'il ne se concrétise. Les choses sont en train de bouger sur Orzian, des forces se mettent en place. Nous avons eut les échos de certains rituels prévus pour ramener d'anciens maux sur ce monde, sans compter les troubles dans les Duchés et Akkaton qui semble s'agiter... c'est encore diffus, mais les choses bougent, et il faut toujours être prêt à bouger avec si on ne veut pas se faire écraser. »

En effet, l'Impératrice-Phénix n'avait encore rien de bien concret. Elle voyait ses rivaux s'agiter, elle sentait plus encore le continent bouger, tressauter, mais elle ne savait pas encore ce qui allait se concrétiser, ni ce qui serait à proprement parler dangereux dans toutes ces brumes... mais elle savait toutefois qu'il fallait rester sur ses gardes.

« Pour l'heure il va falloir faire preuve de souplesse... accomplis tes devoirs normaux, reprend pied en Orzian. Nous aurons bien assez tôt des raisons de nous mobiliser activement, je pense, alors autant ne pas précipiter les choses en vain... »
Saeki Katsuragi
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MessageSujet: Re: Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] EmptyMar 13 Aoû - 20:18
L'atmosphère avait clairement changée. Exit les idioties et les remontrances, le tableau ne donnait plus l'impression d'une représentation de scène familiale, chaleureuse et animée. Non, là, c'était tout autre. Le sérieux était omniprésent et la gravité se faisait pressante. Il était question de deux Arcanes, deux collègues, d'une impératrice et de son arcane discutant du cour des choses actuelles de ce monde dont l'un n'avait eu vent que de loin avant d'avoir quelques bribes d'informations par l'elfe invocateur. Les Duchés étaient revenus dans la conversation. Cela semblait donc être une bonne zone d'investigation. Cet endroit ne déplaisait pas plus que ça et j'y avais passé d'agréables moments même. Ça ne valait pas mon pays si cher à mon cœur mais ce n'était pas l'enfer non plus.

La sagacité de l'hybride n'avait pas changé en deux ans et si tel avait été le cas, cela aurait été un violent choc. après tout, deux années, c'était long, certes, mais d'un point de vue humain, chose que nous n'étions tous deux pas. Elle l'avait toujours été. Je buvais ses paroles, en en analysant chaque mot comme autant de pierres précieuses portées à l’œil d'un expert. Tout était passé au crible, décortiqué.

« Les Duchés dis-tu ? Je vois... J'ai entendu quelques rumeurs à ce sujet en effet. Il serait temps que je mette un petit coup de pied dans la fourmilière pour voir ce qui en ressortira. Le réseau est fait pour ce genre de choses aussi après tout, il serait dommage que mes fourmis oublient ma présence. J'agirai donc en conséquent et comme d'habitude,je m’acquitterai de mes tâches ministérielles autant que celles d'Arcane, mais pour la paperasse, je la laisserai en gros à Kurogane. Nous avons tous deux que j'aime bouger autant qu'Araki mais ce n'est pas non plus que je fainéante. Non, au contraire. Kurogane est une personne fiable et parfois, je me demande si elle ne tiendrait pas de Xin. Une vraie créature mangeuse de paperasse, un fantôme des bureaux. Elle est efficace et gère bien mieux que moi toutes ces choses. Elle aime vraiment ça. J'ai confiance en elle et quoiqu'il arrive, j'ai regard sur tout puisque je lis et signe et pour ce qui est décisionnaire, elle ne fait rien sans mon accord préalable. Tu peux bien compter sur moi. »

Je marquais une pause, portant mon thé aux lèvres. Me délectant d'une gorgée de noble, je rabaissais ma tasse avant de la reposer.

« Qu'en est-il d'Akkaton ? Quand tu parles d'agitation, penses-tu à quelque chose qui pourrait nous être défavorable ? Penses-tu qu'ils puissent se préparer à livre une guerre non pas seulement contre les forces obscures qui se sont éveillées mais également contre nous ? La guerre ne me fera pas fuir mais la paix est une bonne chose, je n'ai pas envie de voir mon beau peuple souffrir. La tristesse et la douleur engendrées par la mort ne sont pas des expressions qui sont faites pour être transposées sur des faciès ikhyldiens, ni d'aucun citoyen du monde en fait... »
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MessageSujet: Re: Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] EmptyLun 19 Aoû - 0:24
Qu'il se prétende revêtir son côté sérieux ou son côté joueur, pour Saeki le Kitsune qu'elle avait face à elle restait toujours, au plus profond, un être s'appuyant sur les mêmes bases... et faisait notamment preuve d'énormément d'enthousiasme et d'empressement ! Elle en eut encore une fois la démonstration quand il proposa directement d'aller « mettre un coup de pied dans la fourmilière » dans les Duchés pour tenter d'en apprendre plus, un choix d'expression qui fit doucement grimacer la belle Demi-Elfe. Elle ne répondit pas tout de suite toutefois et lui laissa dérouler le fil de ses pensées, ayant une légère moue à sa question finale, et levant une main pour la laisser doucement s'incliner d'un côté puis de l'autre, signifiant une relative incertitude quant à la suite des événements qu'il semblait vouloir éclaircir sur l'heure.

« Je n'ai aucune certitude sur la conduite future d'Akkaton... à ce stade nous pouvons dire qu'ils préparent quelque chose, c'est certain, mais quoi exactement... hélas je ne suis pas une oracle comme on en trouve dans les légendes pour le prédire ! Et du reste rien d'obscure, comme tu dis, ne s'est éveillé où que ce soit, ne t'emballe pas trop, pour fougueux petit Kitsune. Il est encore trop tôt pour être certain de quoi que ce soit, et nous pouvons seulement nous tenir prêts et voir ce qui risque d'advenir. Akkaton prépare quelque chose, les Duchés s'agitent, Teïder également dans une certaine mesure... les choses s'apprêtent à bouger mais nous aurions tord de nous précipiter sur la voie qui nous plairait le plus en négligeant les autres. »

La vérité était là : en ce mois de juin de l'an 2000, Saeki, toute Impératrice-Phénix qu'elle était, ne pouvait pas prévoir le futur, ni les sursauts qui allaient bel et bien l'animer. Elle pouvait seulement sentir les agitations qui se préparaient, comprendre que certains préparaient certaines choses, mais elle n'était pas une oracle, en effet, pour plonger dans les brumes du futur... et hélas de tels oracles n'étaient guère que le domaine des contes. Dans le vrai monde, celui où ils vivaient tous, il y avait d'autres règles pour régir la marche des choses.

« Je ne veux donc pas voir d'initiatives trop importantes et brutales tant que nous n'aurons pas plus de précisions... nous ne pouvons même pas être certains à ce stade qu'une menace concrète va émerger, ni d'où elle viendrait. Et je ne t'ai donc pas fait venir pour que tu mettes des coups dans quelque fourmilière que ce soit, c'est bien clair ? »

Le ton et le regard de Saeki s'étaient fait un peu plus sévères, signes qu'elle voulait bien qu'il retienne ce point. Elle le connaissait assez pour savoir que si on lui laissait la bride libre, il était capable de faire tout et n'importe quoi, y compris enflammer des situations qui auraient pu être apaisées en d'autres temps. Non que le lui préciser soit la solution miracle, mais on pouvait espérer que cela le ferait réfléchir avant de mettre le feu aux poudres.

« Tu peux bien sûr aller dans les Duchés et fouiner si tu veux, mais fais attention, et reste joignable dans un délais raisonnable. Et consulte Xin avant pour savoir dans quoi ne pas mettre les pieds, si possible ! Pour le reste ma foi comme pour tous mes Arcanes tant que le travail est fait je te laisse libre des détails et de la façon dont tu le délègues ou non... »
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MessageSujet: Re: Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI] Empty
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Cette ville est bien trop petite pour te fuir.[PV Saeki KATSURAGI]
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