13 Septem de l’An 2001 de l’Âgier

Comme convenu dans l'accord fait avec dame Khei, Azaïm s’occupait de temps en temps de la surveillance de l’établissement de celle-ci dans la cité de Jade ou d’enquêter un peu. Cela avait déjà eut quelques résultats et heureusement il n’avait causé aucune catastrophe pour le moment. Après il ne comprenait pas forcément totalement pourquoi les mortels semblaient apprécier ce qu’ils qualifiaient d’art sensuel ou la consommation de certaines substances. Mais ce n’était pas bien important et de toute manière son travail était d’être vigilant...

Surtout qu’en échange il obtenait de temps en temps quelques leçons fort intéressantes autre autre. Après tout Azaïm ne faisait guère cela gratuitement, comme beaucoup d’esprits offrant leurs services aux autres atamas d’ailleurs, même s’ils demandaient rarement les mêmes paiements chacun et quasiment jamais du simple argent ! Pour sa part c’était donc en savoir faire artistique et en possibilité de faire quelques spectacles musicaux par ici. Après ce n’est pas le seul endroit où il pouvait en faire, mais c’était une belle vitrine et ça lui permettait de s’exercer devant un public qui sembla pour le moment trouver ce qu’il faisait excentrique, mais intéressant !

En attendant, il avait sinon découverte quelque chose d’inquiétant et il avait rendez-vous aujourd’hui avec la lamia dans le bureau de celle-ci. L’esprit qui avait lors prit la forme d’une douce humaine habillée à l’Ikhyldienne, entrera rapidement dans le bureau de celle-ci une fois l’heure venue. L’élémentaire membre de la noblesse par son rang d’archimage, même si fort excentrique par sa nature d’élémentaire, saluera donc la dame.


Puis dirait assez enthousiaste et content de la voir ! En tout cas on ne le sentait pas inquiet, il faut dire il n’était pas du genre à s’inquiéter aisément… Peut-être en bonne partie car un être comme lui avait rarement beaucoup de soucis dans l’existence ?

« Je suis content de voir revoir, comme je vous le disais il y a un problème concernant votre établissement, mais rien que nous ne puissions gérer ! Après il vaut mieux que vous m’aidiez, car le problème semble provenir d’un désagréable homme et que je ne sais comment je suis censé agir. » Il était sans doute assez sage et prudent à ce sujet, après tout en effet l’esprit élémentaire était redoutable, mais pas forcément au fait de toutes les subtilités sociales à respecter selon le milieux par exemple !

« Disons que suppose qu’il ne faut pas lui faire du mal, mais d’un autre côté il a l’air de menacer certains de vos employés, et si je peux faire ployer la volonté des mortels par ma magie, vous êtes sans doute plus douée que moi pour convaincre plus durablement ! » En somme, il supposait aussi que ça ne devait pas se régler par la violence ou un sort de domination mentale, autant donc ne pas hésiter à demander l’aide de la lamia qui avait l’air fort convaincante !

Kheizhidji, comme son travail de commerçante et gérante de ses établissements, passait régulièrement à Ikhyld pour garder un oeil attentif sur ses affaires, et les mener de sa main de maître habituelle. Elle était dans son bureau à consulter les derniers rapports et informations financières quelconques, alors qu'elle devait bientôt voir son délégué sur place pour les dernières nouvelles. C'est à l'entrée d'Azaïm, à l'apparence d'une humaine joliment habillée, que Kheizhidji interrompit sa lecture pour lever un regard vers son associé. Elle reste silencieuse un instant, son regard fixant cette apparence fort plaisante avant de répondre aux paroles d'Azaïm, l'air de rien.

Oui. J'ai cru entendre, oui. Un homme, je comprend. Je vais vous accompagner, Azaïm, après tout il faut que vous appreniez. Donnez moi tout ce que vous savez à ce sujet.

Elle se redressa en rangeant soigneusement ses papiers, tout en prêtant une oreille experte aux paroles du changeforme.

Je vois. Sachez que mes employés bénéficient d'un traitement sans égal, ils font partie de la famille. Et si un membre de la famille ne peut pas compter sur sa matriarche, il se retrouve seul, abandonné et vulnérable. Si quiconque menace un de mes employés, c'est comme s'il me menaçait directement. Mais vous avez raison aussi sur le fait que les mesures doivent être prises à la hauteur de la situation ; la plupart des hommes problématiques ne sont que des petits esprits qui cherchent à aboyer le plus fort. Quoi qu'il en soit, je ne peux pas lui faire croire qu'il a eu gain de cause et qu'il sois satisfait, il recommencera à s'en prendre à mon personnel. Mon objectif n'est pas de perdre un client, tant que la menace qu'il représente est bien moindre face à la possibilité qu'il se montre docile. Autrement, je n'ai aucun scrupules à expulser un client malfaisant. Pour mes employées, et tous les autres clients qui me seront reconnaissants de mon impartialité professionnelle. Nous sommes dans un établissement qui a des principes. Le risque bien sûr est que ce merdeux prenne un tel acte comme une agression personnelle, et qu'il tente de s'en prendre à l'établissement avec des copains à lui par la force. Pour cela qu'il faut toujours s'attendre à essuyer une attaque, entre les frustrés et les mafias désespérées, il y a de quoi faire.

Vous feriez mieux de garder tout cela en tête, c'est important. S'il n'y a pas d'autres questions, nous passeront à la pratique.

Azaïm se retrouvait donc face à la belle lamia, même si la manière dont il la trouvait belle avait plus d’innocence et d’ingénuité sans doute que ce qui était courant la concernant. Après tout les esprits élémentaires comme Azaïm n’avaient pas de manière innée des attirances ou préférences charnelles. Elle lui faisait donc surtout l’effet que lui ferait une belle statue, peinture ou pierre précieuse, mais cela restait fort flatteur de sa part !

Quoiqu’il en soit, il ne se fit pas prier pour expliquer à la propriétaire les problèmes que rencontrait son établissement. Du moins de la meilleure manière qu’il puisse, après tout Azaïm n’était pas non plus un grands connaisseurs des réseaux criminels ou même du fonctionnement d’une mafia. Donc sans doute que la dame dû deviner certaines choses.

Ceci dit, ce fut ensuite l’esprit de ténèbres sous forme d’une jeune femme qui écoutera attentivement madame Qin, que ce soit par rapport à ses exigences ou comment elle désirait que le problème soit réglé. Évidemment sans trop de sang, mais après tout Azaïm n’était pas le genre qu’on employait ou contacter pour que le sang coule ! Il avait après tout tellement d’autres méthodes à sa disposition…

« Dans ce cas madame comment voulez vous que nous réglions le problème ? En le convainquant ? En trouvant une manière de faire pression sur lui ou de l’intimider sans non plus trop en faire ? Je suppose que si nous pouvions trouver comment le faire chanter ce serait une bonne idée… Mais d’abord sans doute faut-il remonter jusqu’au responsable. » Il n’avait rien contre l’idée de faire chanter un vilain atama après tout. Azaïm trouvait au contraire que c’était une manière de faire qui se tenait et permettrait ainsi d’avoir quelqu’un à sa botte sans forcément le violenter. Après sans doute que pour sa part le concept de chantage se limitait à « tu risques gros si tu me nuis ou m’ennuie... ».

« Quoiqu’il en soit je n’ai rien d’autre à demander, nous pouvons passer à la pratique ! Et si jamais les choses dégénèrent je vous protégerai ! » Conclura t-il sinon avec un doux entrain et une grande sincérité, avant ensuite d’attendre justement qu’ils se mettent à la pratique, celle de remonter une piste jusqu’à l’enquiquineur d’abord, même si aucun des deux complices ne se doutait encore que les choses étaient plus profondes que cela...

Je pense lui faire comprendre qu'il n'est qu'un mouton dans un monde de requins. Et que Madame Qin peut certes plaire de son corps et de ses manières, mais qu'elle est aussi dangereuse inflexible que le tranchant d'une lame.

Elle se redressa, et usa de son artefact pour changer de tenue, équipée d'un châle rose framboise translucide posé sur ses épaules nues, que l'on peut deviner au travers du vêtement. Elle s'engagea vers l'extérieur de son bureau pour rejoindre les coulisses des employées, et mener les interrogations.

Elle salua chacun de ses employées par leur prénom, telle une mère prenant soin de ses protégés. Elle qui a toujours été bonne et attentive avec les membres de son empire, elle est autant magnanime avec ses alliés qu'elle est sans pitié avec ses ennemis. Elle tient ses employés d'une main chaleureuse, aimante, et confiante, si bien qu'aucun de ses employés qu'elle garde encore ne pourra la trahir, tant qu'elle maintient ce lien étroit entre elle et ses sujets.

Elle se présenta donc pour se renseigner, faire part qu'elle a été mise au courant de l'incident et qu'elle se charge du problème. Une fois l'information obtenue, c'est sans problèmes qu'elle se tiendra prête à confronter le contrevenant, en s'organisant comme suit ;

Azaïm, tu vas intercepter notre trouble fête. Tu seras accompagnée d'Urg, qui prend sa pause.

Elle désigna un orc qui faisait partie de ses employés, et dont la profession au sein de l'établissement était au même titre que les autres d'être au service des clients et de maintenir cette atmosphère de plaisirs possibles. Une voie peu commune mais tout à l'honneur de cet orc qui avait choisi sa voie, bien qu'il sois aussi pratique pour faire preuve de pression passive au besoin.

Sans chercher à l'intimider, seulement à cadrer la situation, vous l'inviterez aimablement à venir me rejoindre dans mes loges. N'hésitez pas à faire en sorte qu'il se sente privilégié, comme une carotte qui n'attends qu'à être mangée. Je vais me préparer, et je m'occuperait à ce qu'il reçoive le bâton.

Azaïm comprit où voulait en venir la lamia, même s’il supposa que la métaphore du requin et du mouton était un peu au-delà de sa propre compréhension, mais il supposait qu’elle voulait surtout dire qu’elle allait montrer qu’il ne fallait pas l’irriter quand on en avait pas les moyens. En soit cela se comprenait… Du moins, c’était le genre de stratégie que l’élémentaire de ténèbres pouvait approuver, après tout un coup de frayeur pouvait des fois résoudre bien des problèmes !

Quoiqu’il en soit, après que la propriétaire de l’établissement se soit assurée de certaines choses et ait gérée un peu de social, elle demanda à l'esprit de ténèbres d’aller chercher la personne qui nuisait à ses affaires. Ceux accompagné d’un de ses employés… Azaïm dira alors simplement et avec amusement.

« Oh ce ne sera pas bien dur, si besoin j’userai de quelques-uns de mes pouvoirs pour cela. » Ce avant de procéder donc en compagnie de l’orc, dont Azaïm ne saurait pas s’il serait vraiment utile, mais qui sait s’il y avait besoin de se battre ?

Surtout qu’un noble d’Ikhyld comme lui n’eut à vrai dire aucun mal à atteindre le dit contrevenant, du moins après quelques belles paroles et indications à rencontrer ce dernier… Ensuite, le convaincre de venir ne fut pas trop difficile et il eut à peine à user de sa magie pour se rendre plus convaincant. Ceci fait, l’élémentaire de ténèbres qui avait gardé sa forme humaine, en partie parce sa forme naturelle pouvait des fois intimider… Amena donc le concerné dans le bureau de madame Qin…

Il entrera donc en premier, accompagné de l’employé orc à qui l’on donnerait possiblement congé, puis de l’homme que voulait rencontrer et probablement intimider la lamia. Ce dernier qui avait l’air d’un humain hybridé, disons qu’on sentait qu’il devait avoir un peu de sang elfe dans les veines, à ses traits assez graciles, même s’ils étaient en partie enlaidis par quelques cicatrices mal ajustées… Quoiqu’il en soit, le dit humain à la tignasse sombre et aux cheveux légèrement peignés, vêtu comme un marchand aventurier dira cordialement à la lamia.

« Madame Qin, j’ai cru comprendre que vous désiriez me voir. Ainsi, vous êtes je suppose intéressée par nos possibles services ? Après tout vous savez, les temps peuvent des fois êtres difficiles et incertains pour tous... »

Restait donc à voir comment madame Qin comptait gérer cela, mais en effet l’humain ne semblait pas trop se douter de ce à quoi il allait avoir droit et même se sentir plutôt confiant pour une raison ou une autre. Mais pour quelle raison était-il confiant ? En tout cas cela donnait à réfléchir sur la manière d’aborder le problème, après tout bien des options existaient...