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Orzian, engrenages et arcanes
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Orzian, engrenages et arcanes


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Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw)
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MessageSujet: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptyVen 13 Jan - 14:25
25 mai 1999

Une rainette était en train de gravir la feuille effilé d’un roseau pour trouver un poste où croasser. Dans la très faible lueur grisée, elle savait instinctivement qu’elle n’aurait que peu de temps pour ‘’chanter’’ de sa voix grinçante d’amphibien, pour essayer de trouver une partenaire. Dans moins d’une heure, le soleil se lèvera, rendant les environs embrumés plus grisés qu’obscurcis . En effet, un brouillard épais et collant envahissait les mares et les étangs bordés de joncs et de d’autres plantes semi-aquatiques. La petite grenouille stoppa son escalade. Au moment de libérer l’air inspiré pour entonner son croassement, elle capta des mouvements à sa droite. Ni une ni deux, elle bondit pour trouver refuge dans l’eau. Peu importait ce qui passait. Pour elle, c’était d’office un prédateur.

Le plouf qu’elle provoqua fit hésiter un très court moment la silhouette imposante qui s’était approchée d’elle. Après avoir compris que le plouf était celui provoqué par la bestiole, il leva son bras et fit un geste de remise en marche. Cet homme, encapuchonné, reprit doucement sa marche lente dans les eaux troubles de l’étang. Lentement, il avançait, sondant le terrain à chacun de ses pas. Derrière lui, à distance suffisante pour discerner sommairement celui qui ouvrait la marche, une autre silhouette humanoïde avançait lentement, en limitant le bruit de l’eau qui s’écoulait contre lui. L’homme de tête tourna une fois la tête pour s’assurer que la suite suivait…enfin de ce qu’il voyait. Avec la brume qui était à couper au couteau, il ne pouvait pas voir le reste de la troupe. Il reporta son attention en face de lui, avançant toujours prudemment.

Cet homme était à la tête d’une patrouille eilysterienne qui avait quitté le Mur un jour plus tôt, pour aller patrouiller le long de la frontière que leur nation partageait avec le royaume honni de Teïder. Composée de dix hommes et femmes, avec leur chef en complément, ils avaient pour mission de reconnaître une partie de la frontière, comme d’autres patrouilles, pour s’assurer que leurs ennemis ne préparaient pas d’attaques surprises contre eux ou le Mur…sauf que cette fois, la tache de ces Estiens là étaient d’aller plus loin dans les terres ennemies. Ils avaient franchi les limites du pays durant la nuit et se retrouvaient les bottes  dans la vase gluante des marais qui environnaient non loin de la frontière. L’eau leur arrivait à la taille, mais rompus depuis leur jeunesse à se retrouver dans de sales conditions pour accomplir leurs devoirs, d’aucun ne se plaignait. De toute façon, ils savaient que bientôt, ils feront une pause pour se reposer. Il leur  fallait juste trouver un recoin avec de la terre ferme, et entouré par les marécages pour assurer une certaine discrétion. Cela se présenta une heure après.

L’homme de tête sentit le sol remonter sous ses bottes emplies d’eau. Il souriait. Ecartant les hauts roseaux, il découvrit ce qui leur fallait. Fier de pas s’être trompé pour retrouver cet îlot totalement dissimulé par les plantes marécageuses, il s’en approcha précautionneusement. Point de crocodilien ou de serpents géants qui se reposaient là. Tant mieux, c’était un autre bon point. Puis il avança, suivi peu de temps après par ses hommes. Enfin ! Ils allaient pouvoir se reposer un peu, se sécher et manger un peu. Ce recoin de terre ferme était connu pour pouvoir faire une halte de courte durée, le temps de se remettre un peu en condition avant de reprendre la suite de la mission. Connu, mais utilisé à bon escient pour pas que le sol ne se retrouve marqué par le passage régulier de bipèdes. Là, cette patrouille se reposera et ce coin ne connaîtra pas de nouveaux passages avant plusieurs semaines. Ainsi, l’ennemi ne pouvait guère prévoir, s’il avait veillé à cartographier ces lieux, quand repasserait une autre patrouille qui viendrait à pénétrer dans leur territoire.

Les dix membres de la patrouille rejoignirent donc leur chef sur cet îlot, soupirant d’aise pour certains d’être enfin au sec. L’un deux termina de tirer un radeau de fortune contenant des effets savamment emballés dans des peaux étanchéifiées avec de la graisse animale.
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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptyVen 13 Jan - 18:02
04:12 - 25 Maïa de l'An 1999

Au plus grand plaisir de Varsaw le camp militaire fraîchement établi était en ébullition pour rendre opérationnel leur détachement le plus rapidement possible. Le Grand Sénéchal surveillait le rythme des installations avec assiduité malgré sa propre fatigue, il voulait être sûr que le déploiement se passait sans encombre. Il y a quelques heures la 4ème Division de Varsaw s’était séparée et avait envoyé trois de ses régiments à la frontière, laissant le reste de la div’ en retrait pour assurer le soutien logistique du front en réserve. Sur les trois milles hommes ainsi postés en faction, Varsaw et son Commandeur Slawomir avaient prit un tronçon de terrain avec mille six cents hommes répartis en deux campements de façon à encadrer le gros village de Krùsevàtz et celui plus petit de Meokrad. Ces deux bourgades étaient actuellement au coeur des préoccupation du Sénéchal qui soupçonnait la présence d’hérétiques ou de rebels parmis leurs rangs pour deux raisons. La première était déjà le nombre exceptionnellement faible de documents administratifs provenant des villages, les maires semblaient volontairement occulter des informations sur les relevés de taxes, les rapports d’activités étaient étrangement succincts pour des villages frontaliers et enfin le rapport topographique que Varsaw leur avait demandé avant de venir ne leur était jamais parvenu. La deuxième raison était tout simplement la proximité de ces villages avec la frontière, pas d’amalgames bien entendu mais l’officier avait suffisamment croisé de cellules de rebelles et ils avaient souvent tendance à être un chouilla trop proche de ce foutu mur… sans compter celui que le Sénéchal avait dénoncé quand il était enfant.

La nuit était encore sombre et le camp n’était éclairé que par les torches allumées à intervalles régulier le long des grandes palissades que ses soldats se tuaient à dresser le long du périmètre du campement. Varsaw se retourna et commença à chercher du regard l’emplacement de sa tente de commandement au milieu du bazard, il se sentait fatigué mais dans l’immédiat il avait beaucoup de travail à effectuer pour coordonner leur arrivée. Il regagna donc son poste de commandement et à la lueur d’une lanterne il déploya une carte sur son bureau, rameutant plusieurs officiers autour de lui.

”Bon, quand nous sommes arrivés j’ai envoyé Dojovich en patrouille là et il va remonter le marécage ici. Il devrait rencontrer un détachement de surveillance du régiment de Slawomir ici et à son retour on saura si eux se sont installés sans encombre.” Il marqua une pause et regarda autour de lui pour vérifier qui était présent et disponible. ”Boutnik et Tailleur prenez une vingtaine de personnes et fouillez le bord du lac, cherchez des caches de pêche et établissez un point de ravitaillement en eau douce. Cal et Sergeï pareil mais venez jusque là et préparez des pièges pour les oiseaux. Leszek occupera le terrain en dessous de nous donc pas besoin d’aller trop au sud.”

Il aurait aimé commencer à opérer un peu plus sur la surveillance des villages surtout en profitant de la faveur de la nuit mais déjà rien ne pressait, ses hommes pouvaient bien profiter d’une nuit de bon repos après les jours de marches dont ils sortaient et en plus de ça il fallait déjà attendre le rapport de la patrouille de Dojovich. Son but était effectivement de rétablir le contact avec Slawomir mais aussi d’effectuer la toute première patrouille surprise, comme il suspectait la présence de rebelles Varsaw comptait mettre en place des passages de patrouilles juste après la tombée de la nuit et juste avant l’aube afin de surprendre d’éventuels mouvements si jamais les hérétiques tenteraient de contacter le Mur. Il fallait donc être sûr que Slaw’ était en position avant de commencer à faire pression sur les deux patelins et leurs éventuels potes de l’est.

”Jour de repos demain, on fera plus après demain et en attendant ceux qui restent montez les entrepôts et dites aux hommes de monter leurs propres quartiers. Dispersion allez!”

Regardant ses hommes le saluer et entrer en mouvement tout de suite après, Varsaw se releva et s’étira en craquant son dos et ses épaules. Une opération tranquille, ça s’annonçait facile… ennuyeux. Il releva la tête et chercha des yeux un palefrenier, ils partiraient en petite balade amicale à Meokrad vers midi le lendemain.

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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptyVen 13 Jan - 20:02
Le chef lui aussi n'était pas mécontent de faire une halte. Il observa chacun de ses hommes pour voir leur état respectif. A part peut être un peu de fatigue, chacun était apte à poursuivre sans aucun soucis la suite de leur mission. Aucun mot n'était échangé, pour demeurer le plus discret possible. Car même si les hauts roseaux protégeaient visuellement leur position, le son des voix pouvait se porter loin... Heureusement, le brouillard présent aidait à atténuer le reste des ordres portés par les mots, si ils venaient à être murmurer. Car converser en gestes ne permettait pas d'avoir des conversations plus complexes.

Tour à tour, l'encapuchonné fixait ses dix camarades qui composaient sa patrouille. D'être dans les terres adverses pouvait pousser à la peur, et provoquer des erreurs ; chose qu'il fallait absolument éviter. Mais d'aucun n'affichait de la terreur dans le regard ou encore de doutes. Tous étaient sur le qui vive et leurs gestes étaient sûrs... et rôdés à ce qu'ils avaient à faire. Là par exemple, une moitié du groupe était guidée par des gestes par un homme d'une trentaine d'années, à la tignasse poivre et sel un peu rebelle et à peine retenue par une simple tresse. Le teint hâlé et une récente entaille tout juste cicatrisée indiquait par le langage des muets où placer certains paquets hors du radeau de fortune. Une femme passa à ses côtés, lui adressa un léger sourire et alla voir le reste du groupe, pour leur donner des ordres via la même méthode que l'homme a qui elle avait souri. elle était de la même tranche d'âge.  Son visage affichait une détermination certaine. Quelques cicatrices marquaient son visage et contrairement à son congénère, ses cheveux étaient mieux coiffés, tenus par plusieurs fines tresses.


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L'encapuchonné souriait de voir que ses deux sergents ne perdaient pas de temps, veillant à mettre en place le campement temporaire. Hestel et Valerian Hadran, étaient frère et soeur, servant sous ses ordres depuis quelques années déjà. Ce n'était pas la première mission qu'ils faisaient ensemble et donc chacun savait comment pensait l'autre. Les deux sergents connaissaient leurs affaires et savaient les attentes de leur Lieutenant. Celui-ci retira sa capuche d'ailleurs, laissant un visage un peu plus bourriné que le leur. Souriant à peine, et après s'être assuré que tous s'activaient à ses taches, il alla s'occuper de son paquetage sur le radeau.

Il le déposa un peu plus loin et après avoir défait les nœuds, il fut ravi de voir que rien n'avait pris l'eau. Il attrapa son arme à feu qu'il plaça à sa place habituelle après avoir vérifié qu'elle était prête à être utilisée. Puis, il attrapa son couchage de campagne pour l'étaler sur un sol le plus plat possible. Après quoi, il prit une trousse où se trouvait le nécessaire pour nettoyer sa lame et sa dague. L'humidité de la zone imposait d'assurer un entretien pointilleux. Une lame coincée à son fourreau, c'était la mort assurée face à l'ennemi.

A chaque passage d'un tissu doux pour retirer l'humidité qui courait un peu sur le fil de son épée, Artane fixait à nouveau chacun de ses hommes. Hestel et Valerian, tous deux sergents, s'occupaient de nettoyer une dague. Ils étaient des mages de feu en plus d'être frère et soeur. Ils savaient se comprendre et faisant deux bons chefs de groupe qui aidaient autant à la cohésion du groupe qu'à l'exécution des patrouilles. Chacun d'eux commandaient là, pour cette mission, quatre soldats chacun ; deux épéistes et deux arbalétriers. Ils étaient en nombre réduit et à juste titre. S'ils avaient pénétré sur le territoire des malveillants Teïderiens, c'était pour prendre contact avec un rebelle qui se trouvait au village de Meokrad. Il avait des informations importantes à transmettre au Mur, au point que des Eilynsteriens en personne avaient franchi la frontière pour venir les récupérer, voir si besoin évacuer ce contact hors de Teïder. Et un petit groupe armé était bien plus discret qu'une patrouille classique.

Tous savaient ce qu'ils encouraient à faire cette mission. Mais pour le bien de la Nation, pour le bien du Mur, ils étaient prêt à affronter le danger si cela permettait de leur donner un avantage plus que certains sur leurs ennemis de toujours.

Les armes nettoyées et en place, les vêtements séchés par la magie du feu d'Hestel et de Valerian, chaque combattant prit le temps de se restaurer avec leurs rations. Il était hors de question d'allumer un feu pour faire cuire de la nourriture, pour ne pas se faire repérer. Puis, avec des tours de gardes rapidement organisés, chaque membre du groupe put se reposer quelques heures. Après quoi, ils pourront se remettre en route, Le soleil sera déjà à son zénith, n'étant qu'un pâle halo de lumière dans le ciel embrumé. Le radeau de fortune caché dans les plantes aquatiques, le groupe se dirigera alors vers le village de Meokrad. Chaque individu aura ses armes prêtes pour le combat, et emportant un peu de rations sous forme de viandes séchés et de barres de céréales engluées dans une graisse très nourricière.  Quelques heures de marche leur seront encore nécessaire pour arriver à la sortie des marécages. Le cheminement sera plus aisé, car là où ils passeront, l'eau sera à hauteur de mi mollets, préservant de ce fait une grosse partie de l'équipement nettoyé la veille. Donc, une fois hors des marécages, ils se sépareront en deux unités. Artane sera avec Valerian et ses soldats, pour essayer d'entrer en contact avec le rebelle... Hestel et ses quatre soldats remonteront un peu vers le Nord, tout en longeant les marécages, histoire de préparer déjà le chemin de repli. Si tout se passait bien, ils seront de retour au Mur dans moins de deux jours.....
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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptySam 14 Jan - 2:10
05:19 - 25 Maïa de l'An 1999

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Flosch, flosch, flosch…
Du haut de sa monture le Mestre d’Arme Malo Dojovich regardait fixement vers l’avant, la main tendue pour éclairer devant lui et percer l’obscurité à la fois de la nuit et du brouillard ambiant. Ils avaient revêtus leurs torches de caches qui non seulement concentraient la lumière de celles-ci en faisceau dardant dans une unique direction mais en plus diminuaient grandement la distance à laquelle elles se voyaient depuis les autres directions.
Flosch, flosch, flosch…
Entre le mouvement régulier des pattes des chevaux dans la flotte et le cliquetis des armures de plates, le bruit qu’ils faisaient était sans doute plus annonciateur encore de leur venues que la lueur des torches. Certains se seraient plains d’effectuer une patrouille nocturne de la sorte, surtout après avoir marché jusqu’à la frontière pendant trois jours, la plupart de la cinquantaine de soldats qui l’accompagnaient étaient ici en guise de punition pour avoir été un peu dissipé durant le trajet, mais ce n’était pas le cas pour Dojovich. Si Varsaw ne l’avait pas choisi pour mener l’expédition il se serait porté volontaire de toute façon, et c’est justement parce qu’il le faisait à chaque fois que le Sénéchal avait su économiser sa salive. Dans le civil le Mestre venait d’un village de gros chasseurs, et depuis qu’on lui avait mit un marteau de guerre dans les mains en lui offrant l’option de chasser du plus gros gibier que les monstres des marais, il n’avait jamais jeté l’éponge. C’était un rituel pour lui, reconnaître le terrain, repérer la proie, la rabattre, l’abbattre. Tout était tellement plus excitant quand il s’agissait de courser ces lapins du mur et il ne ratait jamais une opportunité de s’y mettre, c’est pourquoi il adorait les patrouilles sauvages de la sorte, on ne savait jamais sur quoi on tomberait.
Flosch, flosch, flosch…
La procession avançait calmement dans l’obscurité, les torches à l’efficacité réduite leur permettaient quand même d’y voir à plus d’une dizaine de mètres mais sans plus, il n’y avait même pas moyen de savoir s’il faisait nuit noir ou pas, les étoiles n’étaient pas visible à travers la brume à couper au couteau. Par contre ce qui restait tout de même visible c’était les satanés moustiques qui tourbillonnaient autour de leurs torches par nuées entières, c’était le prix à payer pour y voir quoi que ce soit.
Flosch, flosch, flosch…
Le Mestre sorti sa boussole pour vérifier qu’ils tenaient toujours le bon cap, la luminosité était suffisamment bonne pour toujours bien voir qu’ils suivaient les marécages mais il vallait mieux en être sûr, c’était toujours extrêmement facile de se perdre dans la tourbière. Surtout qu’en plus de ça l’escouade de surveillance du Commandeur Slawomir devait les rencontrer de face avec des torches équipées de caches tout pareils que les leurs, si jamais ils se rataient d’une centaine de mètres, il n’était pas dit qu’ils entre-apercevraient leurs présences à travers cette nappe de brouillard, raison de plus donc pour rester vigilant. Ils passèrent près d’un endroit où deux bassins marécageux étaient séparés par un petit brin de terre, comment ça s’appellait déjà? Il avait su, quelqu’un lui avait dit un jour,  mais il n’avait jamais été doué pour l’intellect, il préférait laisser ça aux officiers qui en avaient vraiment dans la caboche, lui-même avait plusieurs fois refusé la promotion vers le grade de Commandeur puisque ça signifiait moins d’action et plus de paperasse, vraiment pas son bol de brotsch.
Flosch, flosch, flASH-GLOURP
Le sabot du cheval de Dojovich s’enfouit soudainement dans le sol meuble sous l’eau alors que sa monture mettait son poids dessus, le canasson commença à paniquer et hennit en plus de se cabrer, le Mestre tira sur les rennes mais son destrier continua de se débattre pour essayer de décoincer sa patte prise, se sentant perdre l’équilibre sous les ruées spastiques de la bête Dojovich chercha rapidement du regard la petite bande de terre pour y jeter sa torche en sûreté, s’il tombait dans la flotte avec il pourrait mettre autant d’huile qu’il voudrait ça ne repartirai pas et il ne savait pas si un des incapables avec lui maîtrisait le feu. D’un geste habile du bras il sécurisa sa torche qui ne roula que sur quelques centimètres dans la boue, la flamme protégée par le cache. Par contre pour ce qui fut de lui même, il n’aurait pas le luxe de rester sec! Il se laissa tomber sur le côté du cheval par peur de tomber vers l’arrière et se prendre une ruée réflexe qui pouvait être fatale, il ne portait pas de casque et n’avait pas envie de prendre le pari. L’eau froide était putride et l’odeur lui emplit les narines aussitôt qu’il plongea sous l’eau, et ça c’était une senteur bien de chez eux, du terroir tout frais de Teïder. Refaisant surface il y avait déjà un de ses camarades qui vint vers lui pour l’assister, à deux ils tirèrent sur le sabot pour le déloger de la liasse de boue dans laquelle elle s’était fichée et ils calmèrent silencieusement la monture tandis que le détachement reprenait marche lentement. Pas un connard qui serait allé lui rechercher sa torche hein. Évidemment.

Dojovich alla rechercher son bâton sur le sol ferme, il sorti de l’eau, se baissa et posa la main sur le manche de la torche et là, il resta penché sur la terre boueuse une fraction de secondes. Ses instincts de chasseur avaient repris le dessus quand il avait vu ce qu’il pensait être des traces de monstre fraîches, y’en avait pas mal sur le flanc et vu qu’ils servaient aussi de gardes naturels contre les chiens de l’est le Royaume les faisait même proliférer exprès des fois. Même des bipèdes c’était pas non plus ce qui manquait. Sauf que si Dojovich avait tiqué sur ces traces, c'était parce que très visiblement son monstre chaussait du 40 ou du 41 en pointure et qu'il avait dû voler des bottes crantées à un pauvre malheureux, y’avait encore quelques petites stries de crampon de visibles malgré l’humidité des traces.

”Halte, y’a quelqu’un qu'est passé par là? Pause pipi ou quelqu'aut'truc dans le genre?” La procession marqua à nouveau un arrêt et les soldats épuisés se regardèrent sans répondre, ça ça voulait dire non. ”Maslow viens me tenir ça, j'te jure que j'ai vu un truc par terre, faut que j'y jette un bon coup d'oeil mais j'crois bien y'a un truc.”

Passant sa torche à son second il se pencha par terre pour regarder plus en détail les marques au sol, la boue était très malléable et humide dans cette fin de printemps donc en marchant on ne laissait guère de traces pendant plus de sept ou huit heures, là ça devait bien en faire entre trois et cinq vu la hauteur des bords par rapport au fond. Difficile d’évaluer le poids de la personne qui les avait laissé là. Pareil il était incapable de dire si c’était un homme ou une femme… pour la première personne, à sa grande surprise un deuxième set d’empruntes un mètre plus loin et surtout dans le même sens se découvrit à lui. Putain de merde alors, et ça venait du mur, pas de Teïder. Il aurait pu croire à un villageois qui serait passé par là mais cette théorie tombait un peu à l’eau, ils étaient au moins deux, et surtout il ne connaissait pas beaucoup de frontaliens qui avaient le luxe de se chausser avec des bottes pareilles à moins… à moins d’être un rebel ou fourni par l’Est. Il se retourna vers ses camarades et susurra simplement le mot:

”Hostiles.” Et tandis que tout son détachement commença à étouffer leurs torches et à se déployer en formation plus défensive, il regarda son second et lui dit: ”Maslow, écoute moi bien, retourne au camp et va voir le Sén’, dit lui ça: on a trouvé des traces de pas en provenance du mur avant de faire contact avec le Commandeur, au moins deux individus, bottes crantées, pas de traces de retour pour l’instant. Vas-y vite.”

Pendant que le Sergent faisait demi-tour, lui il allait mener à bien son ordre. Il aurait tout à fait pu monter un périmètre et prendre des initiatives par lui même, commencer à chercher, faire des trucs de cabocheux, qui en ont dans la caboche, mais c’était pas à lui de réfléchir, lui il faisait. Et là on lui avait bien dit de chasser, mais uniquement ce qu’il voyait. Pas de raisons d’aller chercher plus loin.
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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptySam 14 Jan - 11:37
Artane était en tête, aux aguets. Avec sa troupe, il avait repris la marche. Chaque pas les enfonçait un peu dans les terres de ces aliénés de Teïder. Chaque pas était un risque supplémentaire d'être découvert qui se rajoutait dans la balance de la dangerosité de leur mission. Et cette pression était telle qu'elle aurait pu, une fois encore, provoquer une poussée d'angoisse ou une peur panique chez un soldat. Mais d'aucun ne réagit de la sorte, même durant la longue marche lente et boueuse qui les amenait toujours plus près de Meokrad. Et toujours silencieusement, profitant du brouillard présent, ils avançaient dans les marais. Un léger sillage de boue et de déchets végétaux tourbillonnait à leur passage, à la surface. Des effluves nauséabondes remontaient à la surface à chaque mouvement de botte qui remuait la vase collante.

Lentement, pas après pas, les onze Eilynstériens avançaient, ne se doutant aucunement que l'îlot où ils avaient demeuré quelques heures plus tôt avait laissé quelques traces suffisantes pour que l'ennemi les décèle. Oh, tous savaient que ce risque là était possible. Les Teïderiens patrouillaient eux aussi le long de la frontière, bien plus avides de vouloir se battre pour servir leur déité. Mais aujourd'hui, Artane était persuadé que sa mission, bien que dangereuse, se passera avant même que ses hommes et lui ne soient totalement repérés. Ils marchaient bien, malgré leur parcours boueux. Ils savaient où se rendre, ce pourquoi ils étaient venus et connaissaient le chemin de replis, prêt à ne pas se reposer un seul instant pour rentrer au Mur.

Puis, enfin, arriva la fin bien démarquée des marécages. Moins de joncs, moins de roseaux. L'eau stagnait sur des rives plus terreuses, plus dures et plus herbeuses. Artane fut le premier à poser le pied sur un vrai sol, sur un terrain plus familier sous ses bottes. Agenouillé, il écoutait et observait les environs. Le brouillard commençait à s'étioler. Pas de Teïderiens dans les parages visiblement. D'un signe de la main, il ordonna à ses deux groupes de sortir à leur tour de la fange marécageuse. Cela fait, ils avancèrent prudemment, une main prête à user de leurs armes. Quelques arbres apparurent, quelques groupes de buissons. Artane entraperçut un bosquet qui convenait pour se planquer. Il le désigna après avoir faire quelques gestes et tous s'y rendirent...A l'abri des épais feuillages, le Lieutenant estima qu'il était temps de passer à la suite du plan de leur mission.

''Pour l'instant, tout se déroule sans accroc. Croisons les doigts pour cela se poursuive de la sorte. Hestel, comme prévu, tu remontes avec tes hommes vers le Nord, pour voir si rien n'entrave notre voie de repli principale. Tu sais quoi faire s'il y a des obstacles. ''

Un point de repli secondaire avait été prévu. Et en cas de vrais gros pépin, un de ses hommes devait rapidement prévenir le second groupe. Et si jamais elle venait à ne pas être présente sur les deux lieux convenus... C'était signe qu'il ne faudra pas rester dans le coin, que le groupe aura été anéanti.

''Valerian avec ton groupe, tu seras avec moi, comme prévu. On se rapprocha au mieux du village, on trouve un lieu où se planquer et j'irai trouver le rebelle. Si jamais tu ne me revois pas revenir, tu retournes au Mur. ''

Le ton était sérieux. Il connaissait suffisamment ses deux sergents pour les savoir capable de tenter de le retrouver si jamais il se fait soit capturer ou tuer. La dernière option était plus préférable pour ne pas se faire passer à la question. ca, il le savait. Tous le savaient.

''Et même chose. Si tu ne vois pas Hestel, tu prends le chemin convenu. ''

Puis le Lieutenant regarda chacun de ses combattants.

''A la moindre présence de l'ennemi, je ne veux pas d'acte suicidaire. Si vous estimez que vous n'aurez pas le dessus et de les anéantir en toute discrétion, vous partez. Il n'y aura aucune honte à rentrer au Mur. Au contraire, vous aurez des informations à apporter à nos Frères et Soeurs du Mur. Si vous vous retrouvez séparé du groupe, là aussi, retour au Mur le plus rapidement possible.....''

Il demeura après silencieux, laissant un peu de temps à ses hommes d'ingérer des ordres qu'ils avaient déjà eu au briefing d'avant le départ. Tous le fixaient, avec aucune question aux lèvres.

''Bien. En avant... et faites attention à vous...''

Avec Valérian, Artane prit alors la direction du village... encore quelques kilomètres et il trouvera le rebelle, si celui-ci ne s'était pas fait prendre. de ce qu'il en savait, l'homme qu'il devait rencontrer avait son petit rituel de milieu d'après midi , à savoir d'aller chercher des pains de tourbes qu'il avait préparé au début du printemps, pour les ramener chez lui et les faire sécher pour l'hiver.... L'avantage était qu'il sera en dehors du village....et normalement, il sera seul.
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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptySam 14 Jan - 18:49
06:24 - 25 Maïa de l’An 1999

Varsaw commençait à fatiguer, il le sentait dans ses muscles qu’il surprenait de temps en temps à s’engourdir un petit peu et si son esprit restait alerte et occupé grâce à tout les détails qu’il avait à gérer en ce moment, il savait que son corps ne suivrait pas encore très longtemps à moins d’un coup de fouet ou d’un peu d’adrénaline. De toute façon il ne lui restait plus beaucoup de choses urgentes à faire avant de partir vers Meokrad, après ça il prendrait une sieste bien méritée et ce seront les unités de réserves fraîches et disponibles qui prendront la relève. Il faisait tourner ses troupes dans une rotation de sommeil afin de toujours avoir une partie de ses armées prêtes à prendre le relais dans de bonnes conditions, ça signifiait qu’il disposait de moins d’effectifs dans l’absolu si une grosse bataille venait à éclater mais ce genre d’altercation n’arrivait jamais sans prévenir et pour le reste il était avantagé par des unités en forme à tout moment de la journée. Jusque là c’était surtout les unités principales qui avaient veillé tard pour assurer l’établissement du campement tandis que les réserves avaient prit un peu de repos extra pour ne pas perturber le renouvellement du cycle. Varsaw saisit un porte plume et finit de raturer les deux derniers ordres de patrouilles qui demeuraient sur son bureau, il venait de faire tout ceux des sept prochains jours. Normalement l’équipe du palefrenier devait avoir fini de nourrir et bouchonner les chevaux, donc avec les premiers rayons du soleil timide qui se levait pour chasser l’obscurité, dissiper le brouillard et réchauffer les coeur ils pourraient mettre le pas vers le village au bord du Lac Kolkaliev.

Le Sénéchal sorti de sa tente au même moment où du bruit commençait à monter depuis l’entrée du campement, apparemment quelqu’un était revenu de l’expédition de contact. Seul. Enfin lui et un cheval pour être plus précis. Varsaw marcha rapidement en direction de l’attroupement mais sans urgence, ce n’était pas normal et il n’aimait pas ça, il avait dû arriver quelque chose de singulier au détachement de Dojovich ou alors ils n’avaient pas réussi à rétablir le contact avec le régiment de Slawomir, si le détachement s’était fait attaqué il y aurait eu plus de soldats à revenir au campement, donc ça devait plutôt être un agent de liaison. Arrivé au milieu de la foule, un cavalier galonné que Varsaw ne reconnu pourtant pas était entrain de descendre de sa monture, demandant à ce qu’on aille chercher le Sénéchal.

”Sergent, qu’y a t’il?”

”-Mon Sénéchal, le Mestre d’Arme camarade Dojovich m’envoie vous présenter le rapport suivant…” Il se mit au garde à vous devant le Sénéchal, le reste des soldats écoutaient avec avidité et le Sergent semblait hésitant à parler en publique, ne sachant pas si ce qu’il s’apprêtait à dire méritait confidentialité ou non.

”-Parle.” Varsaw était fatigué et il voulait surtout que les choses aillent vite, il avait l’idée de la sieste prochaine en priorité dans son esprit

”-Le détachement du camarade Dojovich a repéré des empruntes de pas, fraîche Mon Sénéchal, en provenance du Mur, elles correspondent à des bottes crantées, nous avons repéré au moins deux individus, aucune traces de passage n’a été repéré dans l’autre sens Mon Sénéchal.”

”-Fin du rapport?”

”-Oui Mon Sénéchal.”

”-Dispose Sergent.”

L’absence de traces dans le sens inverse n’était pas foncièrement inquiétant, des rebelles ne seraient pas exactement ce qu’on pourrait qualifier de rigoureux et le petit nombre d’empreintes semblait plutôt tendre vers cette théorie que vers des chiens de l’Est. Ça semblait plutôt confirmer la présence de brebis galeuses à Meokrad qu’autre chose, après tout les traces avaient été trouvées par le détachement de Dojovich donc c’était plus proche d’ici que Krùsevàtz n’est-ce pas?

”Voilà ce qu’on va faire, léger changement de plan pour ce matin mais l’objectif reste le même…”

***

07:02 - 25 Maïa de l’An 1999

Le bruit des centaines de bottes qui martelaient le pavé et des sabots des trentes chevaux de guerre furent les deux choses qui firent sortir les habitants du petit village de pêcheurs de Meokrad. L’armée de Teïder entrait dans la bourgade équipée de grandes bannières, les cavaliers à l’avant centre en formation triangulaire de charge avec à leur tête le Grand Sénéchal en uniforme et masque d’acier noir, sur les côtés les deux rangs serrés d’infanterie encadraient le cortège et écartaient les civils du passage. Naturellement leur apparition suscita une clameur montante chez les paysans ainsi que des rumeurs qui s’échangeaient sous le manteau, oui allez-y, spéculez tant que vous pouvez, craignez nous, soyez méfiants les uns des autres, et vous finirez bien vite par vous entre-dénoncer quand la terreur sera la seule chose qui vous habitera. Le défilé poursuivi son cap jusqu’à atteindre une des places centrales du patelin et ils s’arrêtèrent là tandis que le bourgmestre venait à leur rencontre, s’agenouillant devant l’officier. Voilà donc la misérable vermine qui n’était pas fichue de lui envoyer des documents quand il les demandait. Sans dire un mot il descendit de son cheval et vint lui serrer la main nonchalamment, puis toujours sans rien dire il lâcha la main du bourgmestre et se retourna pour faire face à la foule, il apposa le rubis de sa bague d’argent contre sa gorge pour profiter de son enchantement et ainsi se faire entendre de tous et avec une voix qui raisonnait désormais jusqu’aux rues adjacentes il dit:.

”Je suis le Grand Sénéchal Mihkaï Varsaw, de la 4ème Division du IIème Corps de l’Armée de Teïder. Nous avons eu vent d’une activité accrue de l’ennemi de l’Est dans les environs et nous venons surveiller ces territoires, ne craignez rien, vous êtes en sécurité sous notre surveillance.” C’était une moitié de mensonge, il n’y avait pas de soi-disante activité accrue, par contre il était vrai qu’ils étaient maintenant sous surveillance. Si ces culs terreux avaient plus de trois neurones communs ils comprendraient le message sous-jacent.

Pendant que Varsaw faisait son petit discours, le reste de ses troupes, principalement composées de membres de la réserve, se tenait immobile, stoïque. Le but était de faire peur, d’insuffler la panique parmis les rebelles qu’ils savaient maintenant être là, et si l’un d’entre eux avait le malheur de vouloir sortir de la ville pour fuir ou vérifier la furtivité de ses caches, il aurait une mauvaise surprise. Le village était complètement encerclé par les troupes de Varsaw, avec les Mestres de réserve Barbu, Zoczeski et Colslaw qui avaient prit positions sur les trois axes de sorties que l’escouade de Varsaw ne couvrait pas. Il était tout bonnement impossible de s’échapper. Avant de partir, il avait tout de même prit soin de poster Dojovich en barrage frontalier avec un large groupe d’homme afin de couper toute tentative de fuite vers le mur possible, des fois que les rebelles se soient déjà fait la malle avant même la prise de position des Mestres d’Arme. Après cela, le Sénéchal prendrait un peu de sommeil bien mérité une fois rentré au campement, et là ce ne serait plus qu'un jeu de patience entre le chat de l'Armée et les rats rebels tandis que ses troupes conserveraient une poigne sur Meokrad.

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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptySam 14 Jan - 20:49
Hestel avait hoché de la tête et avec un signe propre à son groupe, elle lança l'ordre de se mettre en route, vers le Nord. Elle fixa Valerian, son frère, et lui adressa un regard certain. Valerian lui rendit le même regard. Frère et soeur et combattants pour Eilynster, ils n'avaient pas besoin d'échanger de mots pour se comprendre mutuellement, surtout sur cet instant. Ils se disaient silencieusement de faire attention. Puis, chacun détourna son regard, pour se concentrer sur son rôle respectif. Avec son Lieutenant, il se mit lui aussi en route, vers le village.

Les sept combattants ne mirent pas longtemps à rejoindre un autre bosquet où ils pourront se planquer... A partir de là, il resterait moins d'un kilomètre, voir moins encore, pour le point de rendez vous. Artane voulait s'assurer d'avoir ses hommes à portée si les choses venaient à tourner mal... Ils étaient un peu en avance, cela laissera le temps de souffler un peu. Puis, dans le lointain, un bruit diffus, à peine perceptible, se répandit dans l'environnement. Un corbeau qui était perché sur un des arbres les plus hauts du bosquet s'agita et tourna sa tête en direction du village. Il croassa, s'agita. Artane avait levé la tête pour le fixer, les sourcils froncés. Puis, le corvidé lâcha un autre croassement et s'envola pour prendre la direction totalement opposée à celle du village, pour rejoindre les marais.

*Merde ! *

C'était bien le cas de le songer. Est-ce des Teïderiens en armes se rapprochaient de leurs positions ? Ou étaient ils seulement de passage, le temps de passer le village et de poursuivre leurs routes ? Le son diffus s'était un peu intensifié, apportant quelques bruits métalliques typiques.

*Bordel de merde ! *

Ce qu'il soupçonnait avec crainte se confirma. Il serra les dents. S'ils continuaient leur progression, la mission ne devrait pas être compromise. Bordel, il avait parlé trop vite. Il n'entendait plus rien d'un coup. Ces enfoirés s'étaient arrêtés dans le village ! Il tourna sa tête vers son sergent et ses hommes. Ils étaient tendus. Et il y avait de quoi ! Avec quelques signes, Artane fit comprendre aux siens qu'ils allaient attendre encore un peu, avant qu'il n'envisage de changer de plan. Peut être que la mission n'était pas encore foutue et que ces foutus fanatiques faisaient qu'une simple halte....

Halte qui se prolongeait. Les minutes devinrent des heures. Le soleil avançait dans sa course céleste quotidien, nullement perturbé par ce qui se passait sur ce sol qu'il inondait de ses rayons. Et lentement, il se rapprochait déjà de l'horizon, rendant les cieux plus orangés, plus rougeoyants, apportant les seules teintes chatoyantes et magnifiques dans ce pays puant et boueux. La fin d'après midi pointait le bout de son nez

Artane rongeait son frein, n'ayant cessé de réfléchir sur quoi faire, au fur et à mesure que le temps s'écoulait...Pour l'instant, rien n'était joué et pas une seule fois, il n'avait réentendu la marche des Teïderiens, preuve qu'ils stationnaient encore dans le village. Envoyer un éclaireur était hors de question... Attendre encore un peu était la seule option fiable. Et cela parut payer

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Datéo frémissait. Il avait mal aux muscles à cause de la tension qui l'avait pris depuis l'arrivée des troupes. Lui aussi avait senti le vent tourner et il était le témoin de la garantie de la compromission de sa tâche. L'idée d'abandonner lui était venue à plusieurs reprises. Avec ce qui se passait, c'était la mort assurée, et donc l'échec d'une tache qui aurait dû se passer discrètement, rapidement et sans accroc. Et maintenant, cela devenait une opération peut être trop difficile pour ses compétences. Mais s'il abandonnait maintenant, sans avoir tenté quoi que ce soit, les gens du Mur seraient venus pour rien... et s'ils se faisaient choper ? S'ils venaient à déballer sous la torture la raison de leur présence ? Il serait cuit ! Non, il devait leur donner les précieuses informations...Les autres rebelles comptaient sur lui aussi.

C'est décidé, il fera ce qui était prévu... et il en avait vomi, sous la pression qui oppressait ses épaules. Et quand le moment vint, il sortit, jetant des regards apeurés sur les soldats présents au sein du village, comme les autres habitants. Là, il n'aurait pas besoin de simuler la frayeur que représentaient ces hommes armés. Les jambes en coton, il se dirigea vers la sortie Est du Village. Et forcément, comme le village était encerclé par les forces de réserve mis en place par le Sénéchal, il trompera sur celles de Zoczeski. Et forcément, sa présence sera jugée comme suspect, avant que le malheureux péon, tremblant comme une feuille, n'explique qu'il allait chercher tous les jours en fin de journée, quelques pains de tourbe. Pour les faire sécher en hiver, pour avoir de quoi se chauffer en hiver. Et le site était en plus juste à côté. Réussira-t-il à passer ?

Artane rongeait plus fortement son frein. Diantre, est ce que leur contact avait été capturé ? Ou alors la soldatesque l'empêchait de passer ? Ah ! Etait-ce sa silhouette qu'il voyait là bas. Le Lieutenant se rembrunit quand il aperçut une seconde forme humaine. Il était escorté par un épéiste... Ni une ni deux, Artane fit signe à un de ses arbalétriers de se tenir prêt à le suivre, lui désignant la raison de son ordre émis par mouvements vifs de ses mains.

Datéo était mort de trouille. Le soldat était derrière lui, traînait lourdement ses bottes sur le sol. Il savait qu'il avait sa main sur son épée, prêt à la sortir au moins geste suspect. Et il se rapprochait de la petite tourbière. Est ce que les gens de l'Est seraient là ? Il n'osa pas tourner la tête pour les chercher.

''Voillaaaaa, c'est là que je ramasse ma tourbe et....''avait-il commencé d'une voix chevrotante, avant d'entendre la chute molle et lourde d'un corps tombant par terre. Il se retourna lentement. Et sursauta en voyant, et le soldat à terre, un carreau figé dans sa gorge, et deux hommes encapuchonnés. L'un deux avait déjà réarmé son arbalète, pointant le pauvret.

''Quand le soleil se couche....''murmura le second encapuchonné en Teïderien sans trop d'accent, pendant qu'il le fixait impavidement.

Ah que... ah oui ! Le mot de passe !

''... Il renaîtra à la nouvelle aube. ''marmonna Datéo, toujours d'une voix tremblante.
''Bien.''Artane fit signe à son homme de baisser son arbalète. Celui-ci en profita pour retirer sans douceur son projectile du cou de sa cible, totalement décédée. ''On ne peut pas rester ici. Ces chiens vont vite comprendre que leur homme ne reviendra pas. Vous venez avec nous. Une fois en sécurité, vous pourrez nous délivrer les informations....''

Et tuer le malheureux, si jamais la situation dégénérait totalement, pour pas qu'il dévoile tout ce qu'il savait de la rébellion

''Mais...''
''On verra plus tard''Souffla Artane en le prenant gentiment mais fermement par l'épaule pour le pousser à prendre la direction du bosquet où les attendaient Valerian et le reste du groupe. Ils avaient les armes en main, prêt à agir si jamais les choses dérivaient. Mais heureusement, pour l'instant, tout se passait bien.

*Et j'espère que cela va continuer. *

Puis, sans attendre, le Lieutenant ordonnera de marcher en direction du premier point de rendez-vous, au Nord, pour rejoindre le groupe d'Hestel.
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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptySam 14 Jan - 22:59
18:56 - 25 Maïa de l’An 1999

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Ils avaient récupéré une petite caisse en bois dans laquelle quelques sacs de farine avaient étés entreposés, désormais cette boîte leur servait de table et les sacs de chaise improvisées. Sur les trois hommes assis ainsi à jouer aux dés, deux d’entre eux étaient des Sergent, le dernier était le Mestre d’Arme Adrian Zoczeski. Celui qui pour l’instant avait eu le plus de chance sur la journée entière saisi le gobelet, jeta la dizaine de dés dedans et fit un de grands mouvement de l’avant bras avant d’abattre le récipient sur le bois de la table.

”Alors Zoj, combien?” Il arborait un sourire plus que hautain qui habituellement lui aurait valu le trou, mais il fallait dire que la chance était avec lui aujourd’hui.

”-Mmh. Double tierce appairées. Foutu pour foutu…” Le Mestre ne croyait pas un seul instant en une quelconque réussite sur son pari, ça avait été comme ça une bonne partie de l’après midi alors pas de raison que ça change.

L’officier n’était pas particulièrement brillant, il se laissait de temps en temps emporter par ses émotions mais plus souvent encore par ses ambitions, lui il avait au moins le mérite d’en avoir, parfois il avait vraiment l’impression d’être le seul à faire des efforts, à vouloir que les choses soient bien faites et à gratter du galon. D’ailleurs en parlant de galon il ne savait pas si ses supérieurs étaient au courant de ses aspirations, en tout cas choses étaient sûres il n’avait vraiment pas eu l’affectation pour se faire valoir. Sur ce flanc du village la journée de surveillance avait été morte de chez morte, même si parfois les paysans avaient bien des besoins de se rendre dans les marais toutes ces raisons pouvaient bien attendre quand un Grand Sénéchal en personne venait les menacer chez eux. Par contre tu parles que ses deux autres collègues Colslaw et Barbu devaient en avoir du pain sur la planche! Le premier surveillait l’accès au lac et le deuxième la liaison vers Krùsevàtz. Ah ça, c’était jamais lui qui aurait une occasion pareil de montrer son zèle! Bordel! À la place de bosser il avait passé toute sa journée là à perdre aux Climt contre ses propres Sergents.

”Double tierce appairées, brelan de six, as par les quatres, et bah tu vois Zoc, ça sert à rien de s’énerver la chance tourne haha…” Le Sergent semblait amer d’avoir perdu mais tout de même impressionné par la doublette.

”-Oui oh bah, pas pour longtemps hein.” Zoczeski ne prenait pas la peine de cacher son ton aigri.

”-MESTRE ZOJ, MESTRE ZOJ FAUT QUE VOUS VENIEZ VOIR ÇA”

Un homme d’arme courrait vers eux affolé, l’urgence dans sa voix était claire il ne s’agissait pas de quelque chose d’anodin. Le soldat arriva jusqu’à eux tandis que Zoczeski reposait les dés sur la caisse, enfin un évènement venait briser cette ennuis mortel et visiblement c’était important. L’officier était mitigé quant à savoir s’il devait s’en réjouir ou s’en faire du soucis, probablement les deux hein. Après avoir réussi à reprendre son souffle, le type lui expliqua qu’ils avaient procédé à un contrôle d’un paysan il y avait maintenant plus de deux heures et qu’il l’avaient laissé passer accompagné d’un soldat. Le problème c’est qu’ils n’étaient toujours pas revenu alors qu’il n’y aurait pas dû en avoir pour longtemps donc il était lui-même allé voir et avait aperçu le cadavre du soldat seul à la limite de la tourbière à quelques kilomètres du village. Zoczeski soupira de frustration, putain ses hommes avaient laissé passer un rebel et pire que ça il souffrait maintenant d’une perte contre des villageois non entraînés. Le pire c’était qu’en plus de tout ça son Commandeur personnel n’était même pas là, c’était le Sénéchal qui l’avait déployé, il allait se faire ma-tra-quer. Le Mestre d’Arme était bien embêté, il fronçait les sourcils sous la pression tout en essayant de rapidement trouver une solution… à moins que… à moins que c’était justement ce qu’il attendait depuis le début de cette maudite journée en fait… Il se retourna vers les deux Sergents toujours assis là comme des débiles inutiles:

”Vous n’avez rien écouté? Debout messieurs. Tu avais raison Pol, la chance tourne hahaha. Pol, lève les hommes on fout le camp cap vers les marais. Marko prends un soldat de plus et à deux informez Colslaw et Barbu de nos mouvements pour qu’il puissent s’y adapter.”

C’était lui qui allait capturer le rebel sur sa propre initiative. Là il tenait sa promotion de Commandeur du bout des doigts et il n’allait pas la lâcher, ça commençait pas là, ça finirait par lui.

”SOLDATS EN MOUVEMENT” crièrent à l’unisson son Sergent et lui.

Un peu moins d’une heure plus tard, la centaine d’homme contrôlé par Zoczeski fit une halte pour examiner le corps de leur camarade abattu au sol.

”Il n’y a qu’une blessure de flèche à la gorge, le rebel avait un arc en partant?”

”-Non mon Mestre.”

”-Alors son complice était là à les attendre, Dojovich avait repéré deux sets d’empruntes et il avait dit qu’il n’était pas sûr que ce soit tout.” Il haussa le ton pour être entendu du plus grand nombre. ”INTERDICTION FORMELLE DE SE DÉPLACER À MOINS DE 5, RESTEZ AVEC VOS SERGENTS EN RANGS SERRÉS, ESPACEZ LES GROUPES ET FOUILLEZ MOI CES MARRAIS, LES REBELLES SONT AU MOINS DEUX MAIS ILS POURRAIENT ÊTRE TROIS OU QUATRE, SONT ARMÉS ET POSSÈDENT DES ARCS. ON VA SE SÉPARER EN DEUX BATAILLONS ET LES RABATTRE SUR DOJOVICH.”

Il se retourna vers Pol et lui chuchota à l’oreille:

”Prends cinq hommes, des torches, revêtez vos armure et faites le plus de bruit possible en ligne droite jusqu’à Dojovich.”

Le but était de détourner l’attention des rebelles pour les pousser non pas à faire marche vers Dojovich mais plutôt de creuser la distance avec cet escadron factice pour qu’ils viennent se précipiter dans les bras de Zoczeski. Il ne se laisserait pas dépasser par cet imbécile fini qui avait refusé plusieurs fois la promo tant convoitée par son collègue.

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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptyDim 15 Jan - 8:46
Artane était impatient de savoir ce que Datéo avait à leur transmettre. Mais là pour le moment, leur but premier était de s'éloigner le plus rapidement possible de Meokrad. Le temps jouait contre eux. Les soldats ne mettront pas longtemps à se demander ce que foutrait le pécore avec ses histoires de tourbe. Le plus pesant était de savoir dans combien de temps le corps sera découvert. Une demi-heure, une heure ? N'ayant aucune maîtrise sur ce point, il avait donc décidé de rejoindre le groupe d'Hestel, au plus vite. Et pour cela, il ne fallait pas lambiner. Donc marcher ? Non, presque courir pour mettre le plus de distance possible entre le village et leur point de ralliement.

Il regarda tour à tour ses hommes. Puis Valerian.

''On ne sait pas comment sont déployés ces chiens. On va rejoindre le point prévu. Mais on ne va  pas traîner. Dicto et Borth, vous aiderez notre informateur à tenir la cadence. Thern et Sorio, gardez vos arbalètes prêtes à tirer et vous fermerez la colonne. Valerian, derrière moi. ''

Puis il fixa Datéo.

''On court''Et ce fut tout ce qu'il rajouta. Il n'avait pas le temps d'expliquer et puis de toute façon, il n'avait pas le choix. Le malheureux Datéo avait écarquillé des yeux et avait commencé à balbutier une question que déjà le groupe se mit en route, dans un bon pas de course soutenu. Ainsi, ils mirent peu de temps à rejoindre les bords boueux du marécage, mais n'y pénétrèrent pas, le longèrent pour rester sur la terre ferme et la plus sèche possible. Ils savaient qu'ils laisseraient des traces, malgré leur déplacement en colonne. Mais moins ils laisseront d'informations physiques, moins l'ennemi saura déterminer le nombre exact des Eïlynsteriens qui avaient franchi la frontière.

Ils tinrent l'allure pendant près d'une heure, veillant régulièrement à leurs arrières. Bien que les abords des marécages étaient boisés, il y avait des espaces plaineux qui permettaient largement à un peloton de cavalerie de charger sur eux, s'ils venaient à en croiser un. Mais la nuit qui prenait place, ils étaient moins visibles. Artane s'estimait chanceux, mais ne se laissait pas déborder par cette chance, car ils étaient toujours dans les terres adverses et il n'avait pas encore rejoint le groupe d'Hestel.

Ils arrivèrent au point de ralliement secondaire et stoppèrent. Tous en profitèrent pour reprendre un peu son souffle, et boire un peu d'eau. Datéo lui, était totalement à bout de souffle, manquant de s'écrouler. Dicto le soutenait et Borth lui proposa l'eau de sa gourde d'eau. Pendant ce temps, Valerian inspectait les lieux. Pas de traces d'Hestel et de ses hommes. Le sergent souriait. Sa soeur devait les attendre au premier point. Puis il fixa son Lieutenant, qui terminait de se rafraîchir la bouche. Passant une main sur ses lèvres pour retirer quelques gouttes collées à sa moustache, Artane se demanda s'il n'était pas temps de parler avec le rebelle. Valerian avait désigné silencieux ce dernier, tout en faisant une gestuelle interrogative à son égard.

''Oui, c'est qu'on va faire...''souffla Artane.

Valerian désigna chaque membre de son groupe, les sourcils froncés. Artane hocha la tête de haut en bas. Oui, tout le groupe devait avoir l'information. Vu que leur mission s'était un peu compliquée, si un seul de ses hommes arrivait à rejoindre le Mur, leurs frères d'armes pourront avoir les renseignements qu'ils étaient venus chercher. L'inconvénient était que le groupe d'Hestel n'aura pas lui, les éléments. Ca, Artane s'en chargera, quand ils se seront ralliés.

Sans attendre, le Lieutenant s'approcha du malheureux paysan, qui avait réussi à retrouver quelques couleurs.

''Bien, on a qu'un bref moment. Résumez nous ce que vous savez...''

Datéo frémit sous le ton autoritaire du Lieutenant. Déglutissant, il prit une grande inspiration. Il était un rebelle non ? Il était là pour aider les gens de l'Est !

''Vous voyez où se trouve la petite bourgade de Krùsevàtz ? Vers les collines et plateaux rocheux, y a une mine. ''

Artane voyait plus ou moins ou se trouvait le lieu évoqué. Levant un sourcil, il attendait la suite.

''Le dernier filon trouvé sera bientôt épuisé. Et il y a plus rien d'exploitable là dedans....''
'' Et bien ? ''
''Comme cette mine est creusée à même le roc, qu'elle est proche de la frontière. les tunnels, les salles... Le commandement teïderien a décidé d'en faire une caserne, sous la terre....''
'' Quand ? '' demanda vivement le Lieutenant
''Dès que le dernier minerai sortira du roc... Dans moins de deux mois peut être...''

Dit comme cela, ça paraissait stupide. Pourtant, Artane avait les dents serrées et avait porté son regard dans la direction où se trouvait cette mine. Bien entendu, elle était à plusieurs heures de marche de leur position, mais cette information avait une valeur certaine et pas des moindres...Les Teïderiens étaient peut être des consanguins fous à lier, mais ils n'étaient pas dénués de capacités d'ingénierie. Si cette mine avait été choisie pour servir de camp...Stratégiquement parlant, ca deviendrait un gros avantage pour Teïder. Ce serait même un fort naturel, où les forces militaires seraient presque impossibles à chiffrer, qui pourraient avoir des réserves et un accès illimitée à l'eau pour tenir un siège... protéger des attaques aériennes... et protéger d'office par deux avant-postes déjà présents dans la région. Eïlynster devait apprendre cela rapidement, pour détruire ce projet dans l'œuf.

''On se remet en route ! ''Ordonna le Lieutenant. Il ignora le gémissement de Datéo. La petite troupe reprit son pas de course, toujours vers le Nord et en longeant le bord des marécageuses.

Bientôt, ils retrouveront Hestel et ses hommes et retraverseront les marécages vers le mur, tout  en espérant qu'ils auront devancer les Teïderiens et que l'avant poste situé plus haut encore dans le nord par rapport à leurs positions ne soit pas encore en effervescence.
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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptyDim 15 Jan - 13:48
20:01 - 25 Maïa de l'An 1999

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Commandeur Slawomir avait eu plus de difficultés à s’installer que son supérieur direct, bien sûr il y parvenait, rien d’impossible, il affrontait simplement plus de petits obstacles qui lui rendait une tâche autrement simple et longue, en un objectif complexe et long. Tout d’abord ils s’étaient installés bien plus engagés dans les marais donc évidemment le sol meuble nécessitait de creuser plus profondément pour aller sécuriser les piquets… évidemment pas moyen d’établir des cultures temporaires non plus hein sinon ce serait trop simple, il hésitait presque à réquisitionner une des parcelles de Krùsevàtz s’il n’était pas sûr que les rebels tenteraient de les empoisonner. Évidemment il y avait aussi une marre d’eau claire non loin de leur position mais elle était infestée de Gwernoph donc dangereux d’y foutre les pieds pour aller puiser sereinement, éviiiidemmeeeeeent. Slawomir avait dormi toute la matinée mais là il se sentait déjà à nouveau fatigué, il se massait les yeux tandis qu’un soldat lui expliquait qu’à cause de l’humidité du sol ils allaient devoir assécher un bout de terre pour installer les sanitaires. mngn-É-VvvwiI-DA-grmbl-MENT. Assis sur une chaise dans sa tente, il tenait sa tête appuyée sur sa main contre son menton de dépit, le coude sur la table où était couchée la carte de la région avec des annotations stratégiques sur lesquelles lui et Varsaw s’étaient convenu avant de se séparer.

”Hmmpf soldat, c’est quoi votre nom déjà? Hein?” Il soupira presque la phrase.

”-Dylan mon Commandeur” répondit promptement l’homme d’arme.

”-J’apprécie l’information soldat Dylan, mais maintenant c’est à ton Mestre en charge de trouver une solution. Ouste.” Il fit un geste de la main qui signifiait ‘va voir ailleurs’ pour manifester également le fond de sa pensée.

Le soldat fit volte-face et parti après l’avoir formellement salué, Slawomir attendit d’être sûr d’être seul dans sa tente pour sortir les ordres de missions et les mandats de réquisition que Varsaw lui avait refilé. Étant installé plus près de Krùsevàtz que son Sénéchal c’était donc lui qui avait récupéré le plus gros morceau mais ça ne l’étonnait même pas, si son supérieur prononçait rarement à voix haute des compliments quels qu’ils soient, il savait qu’il était de loin son n-1 en lequel il avait le plus confiance. Ils avaient monté en grade ensemble en commençant tout les deux en bas de l’échelle et depuis ils avaient toujours servi dans les mêmes unités, parlé le même langage et penser les mêmes stratégies. Sur ce dernier point Slaw était cependant forcé de reconnaître qu’il y avait une raison pour laquelle c’était Varsaw qui portait le plus haut galon, en général celui ci percevait des finesses qui lui échappait, mais même en dépit de cela il se savait suffisamment en accord avec le Sénéchal pour pouvoir agir à sa guise en toute confiance. Varsaw avait donc installé son campement plus bas pour pouvoir être situé entre lui et le Commandeur Leszek au sud et ainsi raccourcir la chaîne de commandement.

”Bon alors… qu’est-ce qu’on a au menu de ce soir hmm? Couvre-feu imposé… ça attendra demain… Rondes dans les marais… ouais c’est déjà à moitié en place… Réquisition de la concession de…ça ça viendra aussi plus tard…”

Il fut interrompu dans ses révisions par un Sergent entrant dans sa tente:

”Un message pour vous Mon Commandeur!”

”-Parle.”

”-Le Mestre d’Arme Barbu en poste à Meokrad vous informe que Zoczeski a quitté son poste pour effectuer une battue dans les marais, selon lui un groupe de rebels auraient tué un de ses hommes et se seraient enfuis vers l’est pour se diriger vers le barrage de Dojovich.”

”-Tu peux disposer.”

Intéressant, voilà qui méritait pleinement son attention. Les yeux maintenant grand ouvert et l’esprit alerte il se releva de sa chaise pour se pencher sur sa carte et commencer à placer de petits pions dessus. Là il y avait Dojovich en barrage, la dernière rotation s’était effectuée il y a environ quatre heures donc la prochaine devrait arriver dans deux heures, si le messager arrive maintenant alors l’action a dû se passer il y a environ plus d’une heure hmm? Un soldat tué donc ça devait arriver vers Meokrad, aucune raison que les hommes de Zoj ne se soient éloignés de leur poste avant l’incident. Le facteur inconnu était l’heure du meurtre, il pouvait ajouter plus ou moins deux heures. Regardant sa carte il prit son compas pour faire des mesures… les fugitifs pouvaient potentiellement dépasser le barrage par le nord ou le sud… Zoczeski quel idiot ce type, il avait entendu de son collègue Marinski que Zoj se voyait comme un futur Connétable et qu’il passait son temps à lui donner du fil à retorde à cause de ses impulsions tactiques incompréhensibles. Heureusement qu’il était dans le régiment d’un gars carré comme Marinski pensa Slawomir, si cette tête de cloche était sous les ordre du Commandeur Leszek le duo de choc d’Idiot et Stupide aurait été un spectacle qu’il aurait payé pour voir. Il fit rapidement les compte des hommes dont Varsaw devait disposer, pour lui même ce ne serait pas un problème car ses seules unités déployées pour le moment constituaient la moitié du barrage de Dojovich et les quelques troupes parties installer un point d’eau à l’ouest. Pour son Connétable ce serait autre chose, huit cents hommes, dont deux cents sur Meokrad, il faut laisser au moins une compagnie au camp… il y a celle de Zoj dans les marécageuses… l’autre moitié du barrage… reste deux cent cinquantes. C’est maigre. Slawomir lui en avait encore plus de cinq cent à disposition. À lui de jouer.

***

20:28 - 25 Maïa de l’An 1999

Le Commandeur galopait à fière allure le long de la bande de terre sèche qui bordait les marais frontaliers. Il était plutôt satisfait de ce qu’il avait produit en terme de déploiement et c’était justement ce qui le taraudait, où était le point faible? Où était sa faille? Si Varsaw était là il lui aurait sûrement dit à lui. Plus tôt avant de quitter le camp avec ses deux escadrons de cavalerie et deux compagnies d’infanteries il avait donné des ordres simples: faire bouger le barrage de Dojovich vers le sud pour palier au manque d’effectif là bas et déployer un périmètre plus large pour stopper tout mouvement de retrait vers le Mur, c’était sans nul doute la destination des rebels, ils n’auraient nul part d’autre où aller avec des camps militaires qui les encadraient. Il avait donc envoyé l’infanterie prendre position à la frontière tandis que les cavaleries profiteraient des passages de terre pour effectuer un ratissage grossier de la zone.

Après s’être engagé dans les marais à une profondeur raisonnable, il ordonna une halte, mit pieds à terre et fit quelques pas devant sa monture pour éviter qu’elle ne lui bloque la vue. Slawomir prit une profonde inspiration en s’agenouillant et en faisant le vide dans son esprit. Il y avait deux domaines différents sur lesquels son supérieur et lui différaient grandement, le premier c’était leur styles de combat rapproché, là où le Commandeur Slawomir utilisait un lourd marteau de guerre à deux mains, son Sénéchal préférait la rapidité et la maniabilité d’un simple couteau et Slaw n’était pas des rares exceptions qui pensaient que c’était une arme comme les autres. Le deuxième domaine était la magie. Varsaw en avait une grande haine pour des raisons qui lui étaient personnelles tandis que pour Slawomir… Il expira, inspira et libéra un ultrason magique qui lui donnerait un peu d’informations sur les mouvements des environs… Plus tôt il avait donné ses directives par message magique au camp de Varsaw et à Dojovich qu’il savait en extérieur.

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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptyDim 15 Jan - 15:08
Hestel guettait les environs. Elle commençait à s'inquiéter de pas voir arriver Valerian et son groupe, et le Lieutenant en même temps. Le temps passait et maintenant que la nuit était tombée, elle ne savait pas combien de temps elle pourrait encore attendre. La frontière ne se trouvait à moins d'une heure de pas de course rapide. Soucieuse, elle hésitait de plus en plus. Elle avait organisé les premiers tours de gardes dans le recoin très buissonneux qu'elle avait trouvé pour garder le point de rendez-vous, pour que ses hommes se reposent à tour de rôle. Mais qu'est ce qu'ils foutaient ! En plus, la nuit était tombée depuis peu, et était claire. Ce n'est comme si elle ne les verrait pas arriver. Ah, elle voyait une forme indistincte... Elle préparait déjà un sort si jamais c'était un éclaireur ennemi. Elle vit un mouvement de bras précis. Elle se détendit et sourit, sortant de sa cachette végétale. Ils étaient enfin arrivés.

Artane et Valérian respiraient vivement quand elle se rapprocha d'eux. Sourcillant, avant de demander ce qui s'était passé, elle regarda tour à tour tous ses frères d'armes présents. Eux aussi haletaient. Tiens, y en avait un de plus dans le groupe ? Elle voyait le gaillard à moitié effondré, limite en hyperventilation, retenu par les deux épéistes du groupe de Valerian. Elle fixa alors le Lieutenant, qui s'était redressé, une fois le souffle récupéré.

''Tous tes hommes sont prêts à dégager ? ''''demanda Artane
''Deux dorment encore, mais nous sommes prêt à partir quand tu en donneras l'ordre. Quelque chose s'est mal déroulée ? ''
''Des soldats étaient dans le village. Notre contact qu'on a ramené avec nous était escorté par un soldat, que nous avons dû tuer. Donc tu vois la suite des évènements ? ''
''Pas bon...''murmura Hestel.
''On doit vite retourner au Mur. Krùsevàtz a une mine qui sera prochainement transformée en caserne, qui deviendra plus qu'un problème de poids contre notre Nation. ''
''Prenez le temps de....''
''On n'a pas le temps, Hestel''coupa Artane. ''Le cadavre que nous avons laissé derrière nous a dû être découvert depuis notre départ. On doit pas traîner. Secoue tes deux ronfleurs, on y va. ''

Hestel s'exécuta. Artane prit le temps de prendre une grande inspiration, pour essayer de se détendre un peu. Un poids serrait sa poitrine, comme un mauvais pressentiment.

''Valerian, tu prendras la tête du groupe. On file sur la bande de terre, aussi vite qu'on peut. Tu resteras à côté de notre informateur, tu le pousses, tu les crames les fesses s'il le faut, mais faudra qu'il suive. ''

Au regard interrogateur de Valerian dans le cas contraire...

''Si pas d'autres choix... ''marmonna-t-il avec morosité. Si pas d'autres choix, ils devront le sacrifier. Il avait fait son devoir, mais pour la sécurité de ses hommes, Artane ne pourrait se permettre de perdre son unité pour défendre qu'un seul rebelle....Valerian avait baissé les yeux, guère enthousiaste à cette idée, lui aussi. Mais avait hoché de la tête en silence, comprenant lui aussi les enjeux

Hestel revint avec ses hommes. La tension était monté d'un cran.

''Hestel, tu seras derrière le groupe de Valerian. Valerian et Hestel, si nous venons à affronter l'ennemi, employez votre magie du feu pour ralentir au maximum l'adversaire, pour continuer à vous replier vers le Mur. ''

Puis il s'adressa à toute sa patrouille.

''Attendez vous à ce qu'on croise ces fils de chienne. On ne s'arrêtera pas pour les affronter, mais on fera tout pour les ralentir. Les informations que vous connaissez tous sont d'importance pour Eïlynster. Vous ne vous arrêtez pas ! vous courez vers le Mur. Nous nous battrons si nous avons pas d'autres choix ''

Son visage était des plus sérieux, même serré de détermination. Son coeur battait fortement dans sa poitrine. Il savait déjà que tous n'en réchapperaientt pas. Et ça, cela lui laissait un goût amer dans la gorge. Tous connaissaient les risques depuis le début. Mais lui, il était le chef de cette patrouille.

''Pour Eilynster ! ''Dit-il
'' Pour Eilysnter !!''Répétèrent ils tous, sauf Datéo qui reprenait à peine son souffle.

Valerian et Hestel se prirent quelques secondes le bras, se regardèrent silencieusement et hochèrent gravement de la tête.

Quelques minutes plus tard, tous étaient en train de courir, vers le Mur, essayant de profiter au maximum du couvert de la végétation marécageuse, qui heureusement était suffisamment haute pour les dissimuler. Mais des trouées naturelles étaient ici et là, manquant d'être visibles si l'ennemi se retrouvait présent. Valerian, qui était en tête avec ses hommes, avaient les sens en éveil. Lui aussi se sentait de plus en plus, non pas par la marche presque courue pour quitter au plus vite ces lieux infâmes...mais parce qu'il avait à son tour une mauvaise impression. A force de combattre contre l'ennemi, on en arrivait à le sentir....

Artane était derrière sa troupe, fermant la colonne.  La petite troupe s'enfonçait dans les marécages par la petite langue de terre qui allait jusqu'à la frontière. Bientôt, très bientôt, ils seront chez eux. Puis soudain, l'officier entendit quelque chose qu'il lui glaça le sang.

''Teïder ! A nos onze heures ! ''retentit la voix de Valerian.

Artane porta son regard  dans la direction donnée et essaya de voir ce que son sergent avait aperçu. Diantre ! Une troupe de cavalerie ! En même temps, il reconnut le lieu où se trouvait. Ils étaient arrivés à un carrefour de terre.  Autant c'était signe qu'ils étaient très proche de la frontière maintenant, mais ces enfoirés avaient commencé à les chercher, empruntant le passage nord pour se ramener plus vite. Comment..... Artane enrageait. Un mage Teïderien avait du réussir à les déceler ! Et qui disait mage disait quelqu'un d'un assez bon niveau et qui était tout dévoué à son foutu dieu.

''Ne trainez pas ! Le Mur n'est plus très loin !  Harangua-t-il à ses hommes. Je vais essayer de les ralentir sur un premier jet. Valerian et Hestel, vous répliquerez après si besoin. Arbatériers, vous courez, mais si vous êtes certain de pouvoir tuer à coup sûr, tirez ! ''

L'ennemi les avait vu. Malgré la distance, ils devaient être une vingtaine de cavaliers, une trentaine ? Ils étaient en tout cas en supériorité numérique. Mais avec de la chance, ils arriveraient peut être à réduire le nombre en suffisance pour affronter le reste et l'anéantir.

*C'est beau d'espérer ! *

Artane, toujours derrière son groupe qui termina de franchir le carrefour terreux en courant, ralentit son allure et fixa l'ennemi. Vivement, il fit le geste d'un lancer de bras vers le haut, vers l'avant de la troupe adverse. Un vent de sable se lèvera. Cela les ralentira peut être assez, le temps que ses hommes entrent dans les marécages pour perdre les Teïderiens dans la végétation aquatique. Ils seront contraints de descendre de leurs canassons pour les poursuivre dans l'eau et la boue. Et si son premier vent de sable n'était pas suffisant, il en invoquera deux autres dans la foulée, pour gagner un peu de temps.
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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptyDim 15 Jan - 19:13
20:53 - 25 Maïa de l'An 1999

Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) 421cc07cd49d9570da908af0450c3405
C’était peut-être la cinquième ou sixième fois qu’il marquait une pause pour effectuer un sonar à ultrason, même si Slawomir reposait surtout sur son arme pour se battre il devait économiser sa mana au cas où. Non pas qu’il avait peur de deux villageois rebels dans un marais mais juste par simple bonne vieille prudence militaire, de la même manière qu’on utilisait jamais la dernière flèche de son carquois on ne brûlait jamais ses dernières réserves. Il courba la tête en arrière pour écouter le retour de l’écho et…

”Je vous vois…” Un sourir carnassier vint naître sur ses lèvres tandis que l’image mentale se dessinait dans son esprit. ”Trois personnes dans cette direction. Visiblement ils n’étaient pas que deux.”

Il se releva et épousseta un peu la terre collée à ses genouillères, quelques granules s’étaient introduites à l’intérieur de son armure et il pouvait les sentir dégringoler le long de sa jambe tandis qu’il marchait pour remonter sur son destrier d’un geste souple. Une fois en selle, il leva son bras droit vers le ciel, la main tendue à la verticale puis après une seconde il fit un geste vers l’avant comme pour trancher quelque chose. Le signe de la charge. D’un coup les cent vingts sabots à ses côtés se mirent à rugir dans un tonnerre vrombissant alors que la célèbre cavalerie de Teïder fondait vers leur cible. S’il les avait repéré c’était que les rebels se tenaient à moins de deux cents mètres de leur position et le signal qu’il avait récupéré étant très faible il savait bien qu’il les avait tout juste eu dans son rayon d’action, bientôt ils couvrirent la distance nécessaire pour établir une ligne de vue avec les fugitifs. Quiconque aurait été debout devant le Commandeur aurait alors pu voir ses yeux s’écarquiller au milieu de la figure, ses mains se reposant légèrement vers ses cuisses sous l’effet de la surprise. Deux, quatre, cinq, six…neuf? Neuf? Comment? Comment un groupe de neuf rebels pouvaient…  sans se faire remarquer en plus… attends mais ils sont armés l- DE LA MAGIE? là il avait sa réponse. Une grande bise sablonneuse qu’on avait pas l’habitude de voir dans ce coin du pays se leva soudainement pour foncer en direction du Commandeur Slawomir et de ses hommes, les chevaux ralentirent la cadence, il entendit même quelques uns se cabrer.

”CONTAAAAACT!!! ESTIENS DROIT DEVANT! NE VOUS PRÉCIPITEZ PAS ET RESTEZ EN FORMATION.” Ces fils de pute de dégénérés étaient dangereux et il souhaitait subir le moins de perte possible, un n-ième point que lui et Varsaw partageaient dans leur philosophie tactique.

Il dérogea la charge à sa trajectoire initiale pour éviter de trop s’approcher de leurs adversaires et maintint une distance correcte avec les Eïlynsteriens. Ils avaient l’avantage du nombre, mais surtout maintenant qu’ils avaient repéré leur position et pouvaient suivre leur progression de loin, ils avaient aussi l’avantage du temps et il comptait bien se reposer dessus avant toute chose.

Faisant toujours cap vers leur cible avec un angle de soixante degré, il observa les chiens traverser le carrefour et s’engager dans la tourbière au lieu de continuer sur le sol ferme, là où les chevaux ne pourraient pas prendre le risque de galoper sans mettre en danger leurs cavaliers. Les misérables se précipitaient vers les hauts roseaux où conserver leur piste serait plus difficile, très bien mais ils pouvaient être plusieurs à jouer à ce jeux. Il se plia en deux sur son canasson et glissa une main dans la sacoche accrochée à la selle pour en retirer une petite arbalète dotée d’un carreau lesté, à l’intérieur du petit ballotin il y avait une charge de composé alchimique simples qui produiraient un chouette petit nuage de fumée rouge-violette, la mèche en phosphore qui dépassait du ballotin s’allumerait en frottant contre le grattoir de l’arbalète lorsqu'il presserait la gachette de l’arme. Il visa le ciel au dessus de lui et tira. Quand le projectile atteint une trentaine de mètres dans les airs, il explosa avec un grand bruit et relâcha son signal à l’adresse de toutes les unités environnantes: contact hostile à cette position. Les deux compagnies d’infanterie à à peine deux kilomètres d’eux auraient entendu l’écho du signal se propager et après avoir grimper dans un arbre ou prit un peu d’altitude, commenceraient à se rameuter frontalement pour prendre leurs adversaires en tenaille. Ce sur quoi Slawomir comptait surtout c’était sur le prompt renfort du reste de son escouade situé non loin, eux ne devraient pas tarder à arriver, renforçant leur position d’une trentaine d’hommes mais aussi flanquant leurs ennemis de trente de plus. Il espérait que ça ne tournerait pas au vinaigre et que ses Sergents feraient preuve d’un peu de coordination étant donné qu’il y avait visiblement des mages en face, ça pouvait tourner au vinaigre selon la force des manipulateurs qu’ils affrontaient.

Maintenant que la convergence était inévitable, il allait s’offrir le luxe d’un peu d’action.

”LES COMBATTANTS DE COURTE PORTÉE PIEDS À TERRE ET POURCHASSEZ LES. TIREURS RESTEZ MONTÉS ET TALONNEZ LES EN RESTANT LE PLUS PROCHE DES CÔTES, DONNEZ LEUR LA MONNAIE DE LEUR PIÈCE.” Slawomir descendit de sa monture, rangea l’arbalète de signalement dans le paquetage de sa monture et tapa deux fois sur la croupe de l’animal lui donnant le signal de stationner ici sans bouger. Il était temps de se mouiller, littéralement. Marteau en main lui et une vingtaine de ses camarades se ruèrent dans l’eau à la poursuite des Eïlynsteriens qui atteignaient bientôt les hautes herbes tandis qu’un nouveau vent de sable freina encore une fois leur progression, ah! C’était encore pire juste au dessus du marais, le sable humide se faisait plus lourd et collant et le vent emportait avec lui tout le bon cocktail d’immondice qui reposait à la surface. Peuh pouah! Le Commandeur jeta un coup d’oeil sur le côté pour voir les dix cavaliers restant galoper pour faire le détour de ce marais et tenter de prendre leurs proies de vitesse.
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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptyLun 16 Jan - 12:37
Artane jura entre ses dents et pénétra en dernier dans l'eau vaseuse, se foutant totalement de la morsure qui paraissait plus froide que la nuit dernière. L'eau termina d'envahir l'intérieur de ses bottes et d'imbiber son pantalon. Il s'en foutait. Ce n'était pas son soucis majeur. Son esprit et son corps étaient en ébullition, face à l'arrivée de cette troupe de cavaliers. Le seul point positif du moment était que toute la patrouille était dans le marais, essayant déjà de profiter du couvert des joncs géants, des roseaux et des autres hautes plantes qui densifiaient le terrain, pour chercher à s'échapper. La nuit aidera. Par contre, il regrettait amèrement de pas avoir de brouillard. Mais au moins, avait-il ralenti ces fils de chiens. Oh de pas grand chose... mais un grain de poussière pouvait faire toute la différence.

La balance d'espoir qu'Artane avait espéré voir pencher en la faveur de sa patrouille changea quand il entendit une explosion dans le ciel. S'accroupissant par réflexe, il avait levé la tête et écarquilla les yeux. Bordel ! Un signal d'alarme ! Il y avait d'autres unités ennemies dans les environs et maintenant, elles allaient se rameuter vers l'origine du tir explosif ! Qui avait été fort visible par ailleurs ! La pression qu’ils subissaient déjà avec les cavaliers ennemis venait de s’intensifier. Artane sentit son cœur battre plus fortement encore. L’angoisse envahissait son esprit et battait dans son sang. Ses hommes devaient s’en sortir ! Il ne voulait pas les voir périr ou se faire capturer ! Diantre !

Après quoi, une voix forte et autoritaire percuta dans les airs, dans un fort accent teïderien. Artane était déjà en train de s'enfoncer dans les roseaux, suivant un long sillage d'eau de surface perturbée. Ses hommes se déplaçaient aussi le plus rapidement possible vers le Mur, par la voie marécageuse. Il n'entendait pas le bruissement des feuilles effilées des végétaux ou le clapotis de l'eau... les deux groupes devaient être déjà à une dizaine de mètres de lui. Bien ! Derrière, les cavaliers avaient mis pied à à terre  et pénétraient dans les terres fangeuses. Harangués par leur chef, ils faisaient tellement de bruit qu'on savait où ils se trouvaient derrière. Pourrait-on dire que c'était là un bon moyen de se faire repérer ? C'était tout le contraire ! Les chasseurs poussaient leurs proies dans la direction qu'ils voulaient. C'était là la stratégie de l'instant.

Un bruit de cavalcade se fit entendre sur sa gauche. Le Lieutenant entraperçut presque une dizaine de silhouettes équines remonter par la bande de terre toute proche. Cela devait être les tireurs évoqués dans les ordres de l'autre enflure ! Il entendit un claquement sec familier, suivi d'un hurlement et d'un corps chutant à terre. Un de ses arbalétriers estiens avait tiré et abattu leur premier ennemi. Un second tir fit mouche. Artane aurait pu être ravi de ce début de perte chez les adversaires, mais comme leur position avait été signalé, le cœur, face à ces petites victoires, n’y était pas. Un autre "Tchac" se fit entendre, mais plus proche. Un autre de ses compagnons avait du tomber sur un des cavaliers à pied. Il sera pas le seul fils de chienne à rattraper un membre de la patrouille estienne.

Artane, qui essayait de courir malgré la densité de la flore marécageuse et de l’eau qui lui montait à mi cuisses, eut son lot de difficulté. Deux soldats lui coupèrent la route. Le Lieutenant s’était figé, surpris, avant de faire un geste tranchant avec l'aide de sa main vers le Teïderien le proche. Celui-ci tomba violemment en arrière, à cause d’une lame venteuse qu’il reçut. Puis, ce fut le cri crissant métallique de deux lames qui se percutèrent l’une contre l’autre. Le second Teïderien avait usé de son épée pour essayer d’abattre l’officier. Artane le repoussa avant de frapper d’un coup de poing au visage. Sous son poing serré, on entendit un craquement écoeurant du cartilage s'écrasant sous le choc.  Un gémissement de douleur sortit des lèvres du combattant qui porta une main à son organe blessé. Ce fut son dernier geste, avant de sentir la morsure froide de la spatha d’Artane… A peine retirée de sa première victime, elle alla frapper la poitrine du second épéiste, qui s’était extirpé de la fange après son petit vol plané… Les yeux écarquillés, il retomba dans la vase. Artane ne chercha pas à s’assurer si la mort l’avait déjà prise. Il avait repris sa vive progression vers le Mur. A peine avait-il pu avancer d’une dizaine de mètres qu’il entendit vers l’Est, vers le Mur, une rumeur croissante de fracas d’armes et de cris de bataille.

*Non ! Pas déjà ! *

Refoulant violemment un début de panique, il essaya de presser son allure. Ces sales chiens ! Leurs renforts étaient déjà là ! Dans son empressement, il ne vit pas un adversaire sur son flanc.  Celui-ci se jeta sur lui. Artane fut alors bon pour boire une bonne tasse boueuse. Il se débattit comme un démon, tout en cherchant sa dague. Il la trouva, et essaya de planter le fanatique. Il devait être une sacrée masse, Car il le maintenait de force sous l'eau. Diantre ! Il cherchait à le noyer ! Bien décidé à ne pas périr de la sorte, il réussit à planter sa courte lame dans ce qui devait être la jambe ; ou son mollet. Le fanatique eut un spasme de douleur, reculant d’un pas et imposant moins de sa force sur Artane. Il réitéra, alors qu’il commençait à manquer d’air. Il crut percevoir un cri,  étouffé par l'eau qui envahissait ses oreilles. L’homme céda. Artane refit surface en hoquetant, attrapa son arme à feu et tira sur l’enfoiré qui lui avait fait avaler de la boue par la bouche et le nez. La détonation couvrit quelques secondes le cri de bataille qu’on entendait plus loin….
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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptyLun 16 Jan - 17:22
21:05 - 25 Maïa de l'An 1999

Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) 421cc07cd49d9570da908af0450c3405
L’eau visqueuse des marais l’empêchait de se mouvoir librement mais Slawomir avançait aussi vite qu’il le pouvait pour rejoindre le combat, il entendait déjà les cris des hommes qui se battaient et la furie des métaux qui s’entrechoquaient. La flotte était froide et imbibait le cuir qu’il portait sous son armure, ne sachant pas comment se déroulait le combat à l’intérieur des hautes herbes il ralentit son allure jusqu’à s’arrêter à la lisière de la haie de roseaux. Il était extrêmement dangereux d’engager des soldats d’Eïlynster en combat rapproché et ce sans avoir un avantage tactique plus conséquent, il fallait donc se montrer prudent et patient. Slawomir s’immobilisa et tendit l’oreille à l’affut de mouvements proches, quelques bruits de tiges qu’on déplace, des bruits d’eau qui clapote, il devait y avoir quelqu’un à quelques mètres de lui vers l’avant. Reculant un peu pour prendre un angle le plus généreux possible, il frotta de ses pieds le fond du marécage pour écarter la vase et fermement planter ses pieds dans la boue et là il se prépara. Il libéra sa main droite en lâchant son marteau, de toute façon celui ci était plus facile à porter grâce à la poussée d’archimède, pinçant son pouce et son index pour en faire un cercle, il mit ses doigts devant sa bouche et souffla au travers pour créer une puissante bourrasque de vent. D’ordinaire le sort servait à envoyer un adversaire faire un vol plané mais là son but était différent, il avait privilégié la taille de la bourrasque à sa force pour une raison toute particulière. L’espace d’un instant, les tiges des roseaux se rabattirent et laissèrent le Commandeur apercevoir la position de quelques Eïlynsteriens en face de lui ainsi que les soldats Teïderiens contre lesquelles ils se battaient, beaucoup d’entre eux tombaient à moitié dans l’eau ou étaient momentanément déséquilibrés sous l’effet combiné de la surprise et de sa magie. Lorsque cette dernière prit fin et que les plantes flexibles revinrent se dresser dans leur position naturelle, le Commandeur avança en direction d’un des hommes qu’il avait repéré. Devant lui il vit bientôt un des chiens de l’Est occire deux soldats rapidement d’un geste large d’épée, mécréant, je vais t’apprendre il leva lentement son arme tandis qu’il approchait dans son dos petit à petit… pour devoir la rabattre avec force sur l’arme de son adversaire! Il avait dû faire du bruit et l’épéiste l’avait entendu car il s’était retourné vers lui et une taille svelte avait menacé de l'attraper sous l’aisselle.

”Meurt!” le Commandeur profita de l’inertie du mouvement.

Profitant non seulement du mouvement mais aussi de la supériorité du poids de son arme, il plongea la lame et par le même coup le bras qui la tenait sous la surface, de l’eau. Son ennemi était maintenant désavantagé et n’aurait pas autant de liberté de mouvement avec son arme, il répliquerait donc forcément par… BLAM!!! Slawomir avait vu le coup de boule venir et avait tout juste eu le temps d’incliner sa tête pour encaisser le choc avec la partie dure de son front. Tel deux boucs se battant pour être l’alpha du groupe ils étaient là le visage pressé l’un contre l’autre en grinçant tout deux des dents sous la violence du coup, un peu désorienté pendant une seconde. Slawomir fut cependant le premier à réagir et fit pression sur son adversaire pour le forcer à reculer un tout petit peu, puis il prit avantage de la dizaine de centimètre d’écart qu’il venait de créer pour remonter le manche du marteau brutalement dans le nez du chien, sa truffe donc, et le bruit mat ne lui indiqua pas tant qu’il avait brisé le cartilage que le cri de douleur qu’il lui arracha. Slawomir brandit le marteau en Gröm au dessus de sa tête et se prépara avec rage à achever son adversaire en envoyant sa cervelle nourrir les roseaux, mais d’un seul coup tout s’enchaîna extrêmement vite.

Le bruit soudain à sa gauche de chuintement strident qui se rapprochait.
Le souffle de chaleur qui l’accompagnait.

La boule de feu qui fonçait dans sa direction ne lui laissa le temps que de lâcher son marteau de sa main gauche pour le mettre piètrement en garde devant son visage et protéger ses yeux et son nez. La brûlure le frappa sinon de plein fouet et embrasa sa gorge, sa bouche et le haut de son crâne déjà chauve tandis que la force de l’impact le poussa vers l’arrière, le faisant basculer vers l’eau du marais. Il s’écrasa de tout son poids en perçant la surface de l’eau et celle ci vint immédiatement atténuer les dégâts qu’il venait de subir sans pour autant calmer la sensation d’irradiation qu’il éprouvait. Il n’avait pas lâché son marteau dans la volée mais n’ayant momentanément plus la force de le soulever il avait aussi contribué à l’emporter par le fond en le faisant tournoyer sous l’eau. Il se retrouvait donc désorienté en plus d’être légèrement blessé, la situation était dangereuse. Slawomir ne refit pas surface immédiatement et à la place prit le temps de se préparer et de se remettre en posture mais accroupit sous l’eau avant de réémerger, se forçant aussi à garder les yeux ouverts. Au dernier moment il entendit ce qu'il pensait être une détonation, sous l'eau c'était difficile à dire mais ça ressemblait bien à une arme à feu, il hésita finalement une demie-seconde à refaire surface puisqu'il était en sécurité dans la flotte, mais il y avait aussi ce mage à neutraliser donc il fallait bien y aller. Il creva donc la surface et chercha frénétiquement la position des estiens du regard. Par chance il ne tournait pas dos à ses adversaires, il était seulement un peu en biais, il se remit de face et recommença à approcher les soldats, celui dont il avait cassé le pif se battait avec deux soldats qui lui étaient tombé dessus, il serait donc à nouveau occupé pendant un cours moment. Le Commandeur reporta donc son attention sur le fils de pute de mage qui lui avait brûlé la face, un homme aux cheveux noirs parsemés de mèches grises se précipitait vers lui au ralenti à cause du frein de l’eau et lui décocha un regard meurtrier, très bien comme ça ils seraient deux.

”ALLER VIENT” En réalité il n’était pas très partant pour s’engager dans un duel contre quelqu’un de visiblement aussi fort que lui en magie sachant qu’il s’agissait d’un soldat d’Eïlynster, la seule raison pour laquelle il lançait cette provocation, c’était parce que derrière ce mage il voyait la silhouette d’un de ses Sergents qui approchait doucement une dague à la main.
”AAAAAAAAAAH” Il le chargea en hurlant tout en brandissant son marteau pour faire diversion mais fit semblant de progresser lentement à cause de l’eau. De l’autre côté le Sergeant assura sa prise sur le manche du poignard…

Au loin, la clameur des infanteries arrivantes se faisait de plus en plus audible.
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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptyLun 16 Jan - 20:01
Le corps flotta encore quelques secondes avant de commencer à s'enfoncer, pour rejoindre la vase. Il entrera dans le cycle de la nature, où rien ne se perd... une fois que le calme sera revenu dans les parages. Quoique... les vers de vase et peut être des écrevisses de vase se ficheront du bordel de la surface pour commencer à s'insinuer dans les chairs molles et commencer à faire bombance. Mais ça, c'était quelque chose qui devenait une histoire pour Mère-Nature. Artane avait accordé un dernier regard au cadavre, pour être certain qu'il ne se redressera pas, avant de reprendre sa progression. En même temps, le son des combats s'intensifiait autour de lui. Ses muscles se tendaient. Combien de ses frères d'armes affrontaient les Teïderiens ? Combien arrivaient à s'en sortir ? Et plus loin, plus loin a l'Est, on commençait à entendre des injonctions, des appels. Les renforts approchaient, se faisant entendre pour que les adversaires en prise avec les Estiens répondent pour révéler leur position.

*Bon sang ! On va se faire encercler si on traîne ! *

Sa gorge se serra. Combien survivront ? Ses songes qui obscurcissaient lentement son moral cessèrent quand cela combattait farouchement non loin de sa position. Un bruissement soudain, comme si une tempête se levait soudainement, provoqua une ondulation dans les joncs, les couchant de moitié. Le mage Teïderien. La prise sur la poignet de la spatha s'affirma. Un mage de l'air.. Il comprenait mieux comment ils avaient repéré. Fils de chienne....et il avait déployé un sort pour mettre à nue le couvert de la végétation pour tenter de dévoiler à ses yeux et à ceux de ses sbires la position des Estiens. Il se releva et se dirigea, toujours aussi vite qu'il le pouvait, vers le centre d'où était venu le violent souffle venteux.

Les combats se poursuivaient, et celui tout proche montait en intensité, à ce qu'il capta. L'envie de faire couler le sang corrompu de l'ennemi se fit plus intense.

Les ténèbres furent soudainement repoussées dans une intense et brève lueur orangée. Une boule de feu ! Etait-ce Valerian ? Ou Hestel ? Artane pesta contre la résistance de l'eau. Accélérer le mouvement, faire de plus grande allonge pour aller plus vite... Ses muscles se contractaient sous l'effort imposé. Le fracas métallique était violent et déterminé. En plus d'un de ses sergents, il devait y avoir un autre homme de la patrouille. Un Teïderien avait braillé une provocation. Des armes se rencontraient violemment, coup après coup. Puis un hurlement de charge. Sa spatha en main, le Lieutenant aspira à arriver à temps pour prêter main fort à ses frères en pleine confrontation. Plus rapidement ces sales chiens seront tués, plus vite, ils pourront réchapper à l'infanterie qui approchait !

Hestel, elle, avait cherché à demeurer à proximité de son frère et de ses subalternes, dès que le Lieutenant leur avait ordonné de courir. Elle avait imité Valerian, en pénétrant dans le marécage. Mais rapidement, elle avait perdu sa piste. Elle ne voulait pas qu'il s'éloigne, car à deux, ils se synchronisaient parfaitement leurs sortilèges, rendant l'emploi de leur feu plus redoutable dans un combat. Le soucis présent était qu'il faisait nuit. Dès que l'un d'eux emploiera un sort, il deviendra un fanal au milieu des ténèbres. La vermine répliquera droit sur eux. Mais s'ils n'avaient pas le choix ? Pour l'instant, aucun Teïderien ne pointait le sale bout de son nez. Il y avait peut être un faible espoir de.... cinq Teïderiens coupa la route de la Sergente et de ses quatre hommes. Hestel fut paralysée de surprise. Ses deux arbalétriers n'eurent pas besoin d'attendre ses ordres pour tirer. Les carreaux fusèrent droit sur leur cible, pendant que ses deux autres soldats se lancèrent à l'assaut des autres présents. Hestel avait reculé, prête à employer sa magie... Elle entendit plus loin le fracas des armes. Une forte brise se leva brutalement, balayant autant les hauts joncs que certaines mèches de cheveux qui s'étaient détachées de ses nattes. Elle écarquilla ses yeux en voyant que sa position et celle de ses hommes en train d'affronter les enfoirés de Teïder était mis à nu. Là-bas, elle crut reconnaître une silhouette familière.  Valerian ! L'effet de souffle passé, la végétation reprit ses droits et se redressa. Une aura enflammée éblouit brutalement l'air, plusieurs secondes après. Oui, c'était son frère. Elle se précipita dans sa direction. Chacun de ses pas s'engluaient dans la vase, manquant de la faire choir.


Un râle de douleur parvint aux oreilles du Lieutenant quand il repoussa de son bras violemment une grosse touffe de jonc. Le regard s'était figé sur son sergent, une dague plantée dans son bras droit. Il le porta sur un Teïderien en armure lourde, armé d'un lourd marteau de guerre, paraissait savourer ce moment, pendant qu'un de ses sbires le tenait avec sa dague planté dans les chairs de son bras. Les mâchoires du Lieutenant se crispèrent. Cela devait être lui le sale mage de tout à l'heure. Et clairement, c'était lui qui devait être à la tête de ces enfoirés ! Il était marqué par quelques brûlures récentes

''Valerian !!''hurla une voix affolée féminine.

Hestel surgit à quelques mètres d'Artane, sur son flanc gauche. Son frère était blessé ! Valerian écarquilla les yeux. Il avait tourné sa tête vers ses deux compagnons qui étaient en dehors du couvert végétal. Il les reconnut dans la seconde. Aisé de reconnaître sa soeur et malgré la boue et quelques brins d'algues qui le couvrait de la tête au pied, la carrure du Lieutenant était plus que familière...

''Hestel ! Dégage de là, sauve toi ! Lieutenant, emmenez la !  Cassez vous !  ''

Il écarta soudainement les deux bras, le visage se tordant de douleur dans ce geste soudain. Des cendres fines envahirent l'air, certains se gonflant déjà à cause de l'humidité présente. Artane courut vers Hestel et la tira violemment dans le couvert des joncs, avant même qu'elle n'emploie sa magie pour tenter de sauver Valerian.  Aussitôt et toujours en la tenant, il précipita sa course, luttant contre la résistance de l'eau. On entendit le hurlement combattif de d'autres Eïlynsteriens, se jetant dans la bataille qu'ils laissaient derrière. Des beuglements de Teïderiens se rajoutèrent à la fureur du combat déjà en cours, le rendant plus chaotique.

''Artane, faut y retourner ! ''sanglota déjà la voix de la sergente.
''Il faut...''

Un fort crépitement le coupa. Derrière eux, une barrière de feu s'éleva au dessus des joncs. Artane serra les lèvres. Il déglutit, mordit sa lèvre pour se reprendre et poussa Hestel pour lui imposer de se bouger.

''Son message est claire, Hestel. On continue ! ''

Il laissait Valerien derrière eux. Il s'était préparé à aller fracasser sa lame sur le carapaçonné teïderien quand le frère avait crié d'emmener sa soeur. Artane eut sur le moment l'impression de fuir, de le laisser exprès à l'ennemi pour fuir, lui, en lâche. D'abandonner.... Avec Hestel, il aurait du refuser l'injonction de Valerian, employer sa magie en plus de celle d'Hestel pour repousser les ennemis. Au lieu de cela, il l'abandonnait !

*Lieutenant, emmenez la !*réentendait-il dans son esprit.

Hestel trébucha, il l'aida à se relever et reprirent leur fuite. Les paroles de Valerian se répétaient en bouche dans sa tête.

*Lieutenant, emmenez la !*

Valerian avait fait le choix de sur place pour que son chef sauve sa soeur... de leur laisser une chance de se sauver, de réchapper aux Teideriens et de rejoindre le Mur. Juste quelques mots pour transmettre toute une décision, tout un choix. Sa main ferme ne lâcha pas Hestel. Il eut envie de hurler dans la nuit !

*Bordel de bordel de merde ! *

Et ses hommes ? Combien se battaient encore ? Combien étaient tombés bravement ?

*Combien vont...*Il n'arriva pas à penser plus loin sur cette sombre interrogation.

Un cor retentit en face d'eux, à plusieurs centaines de mètres de l'officier et de sa Sergente. Un autre prit le relais. Puis un autre...et encore un autre ! On leur barrait complètement la voie vers le Mur.

Artane jura.  On leur interdisait d'aller plus loin. Maintenant, ces renforts allaient avancer sur eux pour chercher à les encercler !

Il n'avait pas le choix, il devait trouver une autre voie. Mais avant, il devait s'éloigner des Teïderiens, mettre le plus de distance possible, avant que les renforts ne rejoignent leurs premiers poursuivants. Hestel, les yeux larmoyants, lui montra le sud-ouest. Revenir en arrière était première leur unique alternative.  Il hocha de la tête, et ne lâchant toujours pas, il se dirigea vers l'intérieur des terres nauséabondes et dangereuses de Teïder.
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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptyMar 17 Jan - 15:31
00:11 - 26 Maïa de l'An 1999

Il y a plusieurs heures maintenant, Varsaw avait reçu un message de Slawomir par voie magique l’informant qu’ils allaient organiser une grande battue pour récupérer le petit groupe de rebelles qui avaient tué un des soldats de Zoczeski et prit la fuite dans les marais. C’était avec une certaine appréciation des initiatives de son Commandeur qu’il agréa à sa proposition de plan d’action et se positionna lui même en formation de réception au sud du barrage toujours debout de Dojovich. Il n’était plus fatigué, la courte mais bonne sieste qu’il s’était offert dans la journée l’avait remit sur pieds pour au moins une dizaine d’heures de plus lui permettant de tenir aisément. C’était il y a plusieurs heures maintenant et depuis plus aucune nouvelle, ça ne pouvait signifier que deux choses, ou bien les rebelles étaient toujours là quelque part à batifoler dans les marécages en toute liberté, ou bien Slawomir avait pour une raison X ou Y épuisé ses réserves de mana, la dernière solution étant très peu probable il savait donc qu’il s’agissait de la première option. Varsaw et ses hommes étaient donc debout déployés au milieu de la nuit les torches installées sur des piquets plantés à la volée. D’un coup une voix raisonna dans la tête du Grand Sénéchal:

”Varsaw, argh! Plus doucement bordel… Pardon Sénéchal je me fais soigner pour quelques brûl-aaaAA je viens de te dire plus doucement soldat! Tu veux finir comme lui là? Alors écoute ton supérieur nom de nom. Heuf, on a trouvé les fugitifs sur ma position, il ne s’agissait pas de rebelles Varsaw c’était une escouade d’Eïlynsterien ils étaient à peu près une dizaine. On en a abattu quelques un, fait deux prisonniers mais… Ha, ouf, le reste s’est échappé dans les marais, ils doivent toujours y être étant donné que toute la frontière est fermée. Ha, hhhh, AÏE Aaargh, je vais t’en coller une Doc pu-ouuuuh. Je pense qu’il faille qu’on parle tout les deux, on est en G-I 2-3 à peu près, quelque part par là je ne me souviens plus, c’est un grand carrefour de terre au milieu du marais si jamais tu as la carte en tête ou sous les yeux. À toute à l’heure Mon Sénéchal.”

Mihkaï prit quelques instants pour jauger de l’envergure de la nouvelle. Son ennemi juré venait de passer la frontière en sa présence et était maintenant entrain d’arpenter ses terres entre toutes ses troupes. Il porta une main à son menton tandis qu’il réfléchissait activement à une stratégie pour la suite des opérations, à la base ils avaient eu pas mal de travail à effectuer en arrivant ici qui lui avait été assigné par son Connétable. Rien ne caractérisait une urgence entre la potentielle présence de rebelles, les travaux d’irrigation du Lac, l’inspection de la concession minière donc forcément cette nouvelle crise prenait incidence sur le reste, là dessus aucun doute à avoir. D’après Slawomir les rescapés s’étaient enfuis dans les marais, ça signifiait que dans l’immédiat ils ne pourraient pas non plus s’enfuir par le nord ou le sud avant qu’ils n’aient le temps de mettre en place une quarantaine de la zone de recherche. Bien. Varsaw se retourna vers les deux cents hommes qu’il possédait et appliqua sa bague contre sa gorge, d’une voix puissante il dit:

”Soldats, écoutez moi bien. Des chiens de l’Est ont été surpris entrain de s’exfiltrer de nos terres, le Commandeur Slawomir les a mit en déroute mais certains d’entre eux sont encore sur nos terres. Ils ne pourront pas directement passer la frontière donc nous allons mettre en place un périmètre autour de notre zone de déploiement. Je veux que chaque Mestre d’Arme récupère le maximum de ses effectifs et emploient ses troupes à patrouiller les bords qui vont du barrage du camarade Dojovich, à la falaise de la ligne de ravitaillement. Je vais rejoindre le Commandeur. Cal tu restes ici. Boutnik tu prends le périmètre d’ici jusqu’au camp, Tailleur tu prends les tours de patrouilles à l’ouest du camp. Sergeï avec moi. Interdiction formelle de se déplacer à moins de cinq, j’ignore encore combien d’Eïlynsteriens se baladent impunément chez nous mais n’oubliez pas que vous ne devez pas les sous-estimer.” Il espérait que Slawomir ne serait pas trop lent à la détente et aurait lui aussi organisé la fermeture de la limite nord qui était sous sa responsabilité. Il aimait bien ce type, il pensait presque comme lui quand il fallait regarder une carte, mais il le trouvait trop long à la réflexion et souvent son problème était la projection, il ne savait prévoir plusieurs coups d’avance.

***

01:50 - 26 Maïa de l'An 1999

Varsaw et le Mestre d’Arme Sergeï avaient chevauché aussi vite que le terrain accidenté des bas-fonds et l’obscurité nocturne le leur permettait. Cette dernière n’avait cependant pas été aussi handicapante que prévu puisque ce fut avec une certaine satisfaction que le Sénéchal témoigna du barrage frontalier mis en place par Dojovich et ses hommes, nombreuses étaient les torches disséminées à intervalles réguliers le long de la bordure naturelle et qui éclairait donc maigrement l’avancée du gradé à cheval et des soldats l’accompagnant. Il aurait pu marquer une courte pause pour congratuler le Mestre muet sur la qualité de son travail mais il ne l’avait pas aperçu pendant le trajet, Dojovich devait donc certainement être entrain de dormir à cette heure ci. En arrivant dans les sections indiquées par Slawomir, Mihkaï aperçu les lumières que ses soldats avaient placés pour éclairer le post-champs de bataille. Ralentissant l’allure jusqu’à aller au trot, il glana déjà autant d’informations que possible du regard, pas évident à faire dans la nuit en dépit des feux de camps installés là. Visiblement il y avait eu quelques pertes, des corps de soldats de Teïder étaient alignés sur la terre ferme, recouvert de linceuls sales qui furent pourtant blancs un jour. Rendant silencieusement honneur à ceux qui avaient donné leur vie pour le patrie, leur Père et la gloire de leur Roi, le Sénéchal posa pieds à terre et passa lentement devant les corps sans dire mot, notant tout de même le galon de Mestre posé par dessus le linceul sur une des victimes. Ça c’était embêtant. Il s’approcha pour soulever le coin du linceul et regarder s’il pouvait identifier le malheureux allongé en dessous, son visage était paisible et immaculé, il devait avoir succombé d’un coup dans le torse certainement. Il s’agissait du Mestre Blötcher un type peu prometteur, quelque part Varsaw était presque soulagé que ce soit lui et pas un autre officier avec plus de potentiel, presque, parce qu’il était quand un homme de foi et un soldat loyal, ça restait une perte impactante. Sur le masque du Sénéchal, la lumière dansante des flammes se reflétaient sur l’acier noir sinueux des lauriers de métal, donnant comme l’impression que son porteur bouillonnait avec une rage intérieure sortie tout droit du purgatoire. En réalité l’homme derrière l’acier était impassible, il était ennuyé de cet incident, mais cela ne l’affectait pas, les trentes années de service qu’il avait accumulé dans une des armées les plus vindicatives au monde avaient veillé à ce que sont coeur soit aussi dur que la corne que ses mains.

Si les motifs du masque de Varsaw ne reflétaient pas les émotions qui le traversaient, ils suffirent tout de même à signaler la présence de l’officier aux soldats environnant, ceux ci vinrent donc le voire et à sa demande lui indiquèrent où trouver son Commandeur. Mihkaï alla donc marcher dans sa direction et il trouva Slawomir assis sur une chaise pliante, toujours en armure complète avec le visage cramoisi et légèrement tuméfié.

”Tu devrais faire plus attention Slaw, si tu continue à devenir plus moche à chaque fois que je vois ta tête je vais finir par devoir te mettre un masque à toi aussi.”

”-Heh” Slawomir pointa du doigt la tête de son supérieur. ”Ils font les mêmes en blanc?”

Les deux hommes rirent en se moquant mutuellement d’eux mêmes, Varsaw prit une chaise et s’assit à côté de l’officier blessé.

”-Alors? Explique moi tout en détail.”

”-On les a chargé de plein fouet, au début j’en ai compté neufs mais il devait y’en avoir un petit peu plus, on le suppose parce qu’on a recoupé les informations des Hommes d’Armes et ils ont été pas mal à dire onze ou douze."

”-D’accord, vous en avez relevé combien là dedans?”

”-Parmis ceux qui se sont échappés il y a le meneur de leur escouade, apparemment c'est un Lieutenant, c'est ce qu'à dit un de leur homme en plein combat. Il y avait aussi au moins deux autres mages dans leurs nombre et on est à peu près sûr qu'aucun des deux ne se trouvent dans les cadavres qu'on a récupéré. Un mage du vent et un autre de Feu. On a mit la main sur le type que Zoczeski a laissé passé d'ailleurs, lui c'était le rebelle que ces chiens sont sans doute venus chercher, par contre on va avoir du mal à le cuisiner, il est mort, ces fils de pute lui ont tranché la gorge net comme un goret quand on les a approché dans les roseaux. Bilan en tout on a donc euh... Quatre estiens morts, un cinquième s’est fait la mal y’a une escouade parti à sa poursuite il devrait bientôt se faire coffrer et on en a un sixième qui par chance est encore en vie… c’est non seulement un mage, mais c’est aussi surtout un Sergent.”

”-C’est lui qui t’as refais le portrait? Feu aussi alors hmm?” Demanda Varsaw, et au hochement de tête de son Commandeur il sembla le regarder attentivement avec un début de sourire aux lèvres et ajouta ”Il t’as raté ici, ça ne te va pas du tout. Il faut que quelqu’un lui dise pour qu’il te rattrape ça” fit-il moqueur en désignant son visage.

”-Il n’y a rien à récupérer sur ma tronche de toute façon, je suis pas comme toi, je suis moche de naissance moi Mihkaï.”

Il rirent à nouveau légèrement avant que le Sénéchal ne se relève et s’étire tout en rajustant la ceinture à sa tenue, puis il tapota fermement l’épaule de son subalterne.

”Je vais crécher chez toi ce soir, établit un périmètre de surveillance sur la frontière nord si ce n’est pas déjà fait et ensuite repose toi, demain matin première heure on discutera de notre organisation pour retrouver le reste des rats en vadrouille et ensuite je me transfèrerai à nouveau à mon QG en emmenant le prisonnier avec moi.” Il tourna la tête pour apercevoir un escadron de cavalerie revenir sur l’avant-poste en trainant un homme attaché à une corde comme un chien. ”Les prisonniers.”
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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptyMer 18 Jan - 20:26
Ils firent une brève halte, le temps de reprendre un peu leur souffle et d'écouter ce qui se propageait dans les marais. On entendait encore les cris des Teïderiens et des lueurs orangées commençaient à napper l'air. Ces enfoirés allumaient des torches, pour étendre la visibilité de la zone de recherche. Aucun Estien survivant ne pourra s'échapper, si quelques membres de la patrouille demeurait encore là-bas. Hestel ne s'était pas retournée pour voir cela. Elle avait les yeux dans le vague. Quelques gouttes perlaient le long de ses joues. Le Lieutenant, après s'être assuré qu'aucun clapotis d'eau ou bruissements de feuilles n'indiquait qu'ils étaient poursuivis, porta son attention sur sa Sergente. Ses épaules tremblaient sporadiquement. Nul besoin de lui demander comment elle allait.... Ca se voyait qu'elle pleurait. Artane ferma les yeux quelques secondes, sentant une onde de tristesse monter.

Les muscles crispés, il n'y avait pas de temps à perdre. Ils devaient s'éloigner des Teïderiens et tenter plus tard de se faufiler pour rentrer au Mur. Ils le devaient, pour transmettre ce qui pourrait avantager Teïder. Il posa une main ferme sur le bras de sa sergente. A son sursaut, elle jeta un regard épleuré à son Lieutenant. Artane se retint de détourner le regard. Il comprenait qu'elle vivait mal la perte de son frère, et il était déjà mal intérieurement de briser l'instant, mais ils devaient avancer. Hestel le comprit, passant son avant bras sur ses yeux pour les essuyer.

Ils reprirent leur marche, essayant de tenir un rythme rapide. La fatigue commençait à les gagner. Artane demeurait toujours aux aguets et leva la tête vers les étoiles. Au moins, par cette nuit claire, pouvait-il s'orienter. Ils descendaient toujours vers le sud...Les Teïderiens seront en effervescence durant plusieurs jours ; si ce n'était plus, tant qu'ils ne les auront pas retrouvés. Peut être qu'il devait s'orienter plus vers l'ouest, vers l'intérieur des terres pour se mettre plus à l'abri. Trouver les rebelles de la région pourrait être une bonne chose, même la seule voie unique d'échapper de la zone. Mais maintenant que l'ennemi avait appris que des Eïlynsters étaient entrés dans leur royaume, les recherches ne cesseront sans doute pas tant qu'ils n'auront pas capturés ou tués leurs ennemis. Teïder était pire qu'un bâtard de clébard, ne lâchant jamais son morceau une fois qu'il avait mordu dedans.  

Il faudra alors trouver un recoin discret où se planquer, patienter et... Il entendit quelque chose. Il poussa Hestel sur le côté pour prendre sa place, cherchant à prendre sa dague quand la pointe acérée d'un carreau manqua de lui perforer le nez en se pointant soudainement face à son visage. Il était mort...

Le souffle coupé par cette soudaine apparition, il regarda l'arbalète qui n'avait pas libéré son carreau. L'arme commençait à trembler, tout comme les mains qui la tenaient. Artane ne bougeait pas d'un cil. Il aperçut dans un coin de sa vision, Hestel se relever.

''Sorio ! ''Murmura-t-elle sur un ton tranchant. ''Baisse ton arme ! C'est le Lieutenant ! ''
''Lieut.... ''Effaré, l'arbalétrier baissa le dangereux objet, avant d'avoir les jambes ne le soutenant plus. Artane le rattrapa par le bras, le soutenant.
''Oulà, reste avec nous hein...''
''Pardonnez moi, Lieutenant ! Entre l'attaque... et ces fanatiques... Je me pensais poursuivi de toute part et... et je me suis égaré... et quand vous êtes arrivé sur mon côté, j'ai cru à un de ces fils de chien.. Je ne vous avais pas reconnu...''
''J'ai malencontreusement pris un bain de boue tout à l'heure...''Marmonna-t-il... si la situation n'était pas aussi critique, il en aurait plaisanté. Il passa sa main gantée sur son visage et sa barbe, pour retirer ce qu'il savait de boue qui s'y collait encore. ''Tu as vu le reste de nos compagnons ? ''
''Non... et Thern s'est fait tuer. Pour couvrir ma fuite et....''

La voix de Sorio était troublée. Il ravala ses sanglots du mieux qu'il put. Puis, il regarda Hestel, qui avait croisé les bras sur sa poitrine, comme pour essayer de se réchauffer. Elle était mage de feu pourtant, Elle était capable d'employer sa magie pour... Mais, où était Valerian ? Il tourna sa tête vers le Lieutenant. Artane hocha malheureusement de la tête. Sorio se mordit alors les lèvres pour ne pas lâcher d'injures.

L'officier aurait bien accordé un moment de répit pour ses hommes, pour encaisser la défaite et la perte dramatique de leurs frères d'armes. Le temps jouait malencontreusement contre eux.

''Allez ! On bouge. Faut pas rester là''Ordonna-t-il. ''On va sortir des marais par l'Ouest. On va essayer de rejoindre Krùsevàtz. On va éviter les routes, les chemins.... et espérons qu'on ne croisera pas de patrouilles ''

Sorio et Hestel acquiescèrent . Artane prit vivement alors la direction donnée. Hestel se mit derrière lui et Sorio, un doigt sur la détente de son arbalète ferma la marche. Ils ne mirent guère de temps à retrouver la berge ferme. S'assurant qu'aucun ennemi n'avait retrouvé leurs traces, qu'aucune patrouille ne se fait entendre, Artane ordonna à Hestel de les sécher tous les trois, en commençant par elle. Elle ne se fit pas prier, acceptant sans grande réaction cette décision. D'un rien pouvait faire la différence sur le moral. En agissant de la sorte, Artane démontrait silencieusement qu'il la soutenait. En l'état actuel des choses, loin d'être tiré d'affaires, d'aucun ne devait craquer. Et il pouvait être fier de ses deux hommes. Ils ne plaignaient pas, restant eux-mêmes et déterminés. C'était l'esprit qu'Artane attendaient d'eux. Mais en même temps, ils n'avaient guère d'autres choix.

Une fois la boue retirée des bottes et de d'autres endroits improbables, vêtements et armes séchés, Artane se mit à genoux, se concentra et ferma les yeux. Un son inaudible pour l'oreille humaine partir du centre qu'il représentait. Ses deux compagnons montèrent la garde. Quelques instants après, guère sûr de ce qu'il avait pu ''visualiser'', il se releva. Avec l'aide de ses mains, il mima qu'il n'y avait senti aucune patrouille proche mais la prudence devait être maintenue. Puis, d'un geste, il ordonna à nouveau le départ. Il faisait encore nuit, mais plus très longtemps. Artane voulait profiter du couvert de la nuit pour se rapprocher des abords de la bourgade. Ils se remirent au pas de course.

Artane était en tête, les sens en alerte. L'odeur fétide des marais avait été remplacé par celle des bois éparses, de l'humidité quand les bottes foulaient les herbes couvertes de rosée. Artane chercha un coin où se cacher. Et le trouva. Juste là bas, à moins de quelques centaines de mètres, il y avait un bosquet épais, avec plusieurs gros arbres. Leurs silhouettes ressemblaient à de hautes créatures au corps très arrondis. Des feuillages touffus ? Peut être.  Il fit quelques gestes du bras et les trois fuyards rejoignirent le bosquet. Il était épais, les arbres au large tronc donnait une densité forestière telle qu'une cavalerie ne pourrait risquer de voir ses chevaux se péter les jambes dans les grosses racines de surface. Les feuilles mortes qui composaient la surface bruissaient au passage des semelles des Estiens. L'ennemi ne pourra approcher silencieusement. En progressant un peu plus à l'intérieur du bosquet, un imposant chêne tricentenaire se dévoila sous leurs yeux. Enfin imposant.... deux troncs sortaient de terre, avant de s'unir quelques mètres plus haut. C'était donc non pas un chêne, mais deux, qui s'étaient unis par le hasard de la Nature.  Artane s'approcha. Il sourit. Là où les deux arbres s'étaient noués dans le temps, cela donnait une voûte assez large pour protéger plusieurs hommes de la pluie.

Sorio et Hestel, derrière lui, étaient tendus. Ils tiraient désormais sur leur réserve pour essayer de maintenir leur vigilance au maximum. Et dès qu'ils virent le geste de leur chef de patrouille, comprenant que cette fois, ils stoppaient pour plusieurs heures, ils soupiraient d'aise.  Hestel s'appuya les deux mains sur les genoux pour ne pas s'écrouler par terre. Sorio ne put retenir le tremblement qui prit tout son corps.

''Allez vous mettre sous la voûte... Buvez, mangez un peu et surtout... reposez vous. Dormez le plus longtemps possible. Je vais assurer le premier tour de garde. ''avait-il soufflé, essayant de pas laisser l'épuisement dépeindre dans sa voix. Ses deux camarades ne se firent pas prier. Mais avant de manger, ils firent le point de leurs armements. Seulement après, ils se remettront eux, en condition. Peu importait ce qu'ils vivaient actuellement, ces gestes ancrés depuis leur formation militaire étaient indissociables de ce qu'ils étaient. Ils étaient Eîlynsteriens, jusqu'au bout.

Décidant de leur laisser de l'espace pour s'installer, Artane rejoignit le tronc le plus proche. Il glissa lentement vers le sol forestier, quand il s'adossa contre le tronc rugueux du chêne, non sans un soupir fatigué. Sa spatha en main, posée sur ses genoux, il demeurait prêt à réagir si Teïder se ramenait ici.

Il prenait le premier tour de garde comme dit, et qu'il gardera le plus longtemps possible. Sorio et Hestel avaient besoin de récupérer au maximum leurs forces. Ils ne soufflaient mot, mais il percevait leurs angoisses et leurs luttes pour ne pas tomber dans l'éplorement. Tant qu'ils seront coincés dans ce royaume pourri, ils ne pourront pas pleurer leurs morts et disparus, de narrer leur courage dans les combats... Il passa la main sur son visage, pour ne pas se morfondre sur chaque visage de ses hommes qui lui traversa l'esprit. Non, il ne devait pas se laisser prendre par l'abattement... Il fouilla dans ses poches pour sortir un petit sac huilé pour demeurer étanche et sortit une lamelle de viande séchée. Il s'y attaqua. Là, il se rendit compte qu'il était affamé. Il prit le temps de mastiquer sa ration.

Quand il l'eut terminé, il se pencha pour voir Hestel et Sorio... Ils dormaient, enroulés dans leurs capes. L'épuisement marquant leurs visages.

*Reposez vous... On ne saura pas ce que demain sera fait*

Plus tard, la nuit perdrait son obscurité, pour laisser place à la clarté d'une nouvelle aube naissante. Artane veillait toujours, la cape enroulé contre lui, les mains sous les aisselles pour essayer de se réchauffer un peu. La courte nuit avait été fraîche et un peu humide.  Des cernes grisés occupaient de le dessous de ses yeux. La plupart de ses muscles le tiraillaient un peu. Après tous les efforts qu'il leur avait imposé, ce n'était pas étonnant. Lentement, le Lieutenant inspira l'air froid de leur cache forestière. L'humus mouillé était agréable à sentir, lui faisait presque oublié qu'il était à Teïder...

Un nouveau jour se lèvera bientôt, avec son lot d'épreuves à surmonter, à réchapper... pour survivre et rejoindre le Mur. Le Lieutenant ne put empêcher l'angoisse serrer son coeur.
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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptyVen 20 Jan - 18:02
06:15 - 26 Maïa de l'An 1999

Il y avait un quart d'heure de cela, Mihkaï Varsaw s'était levé de son lit au son du clairon. En sortant de la tente de Slawomir dans laquelle ils avaient dressé un lit de plus, il salua celui-ci silencieusement et prépara une tasse de café en mettant une casserole d'eau à bouillir sur le feu de camp maintenu en haleine par les unités de garde. Cinq minutes plus tard, ils s'étaient mis au boulot, et du boulot il y en avait à abattre. Celà faisait donc maintenant dix minutes qu'ils planchaient sur la répartition des troupes et la liste exacte de renforts à commander à l'arrière. Non pas qu'ils craignaient perdre un combat à 1600 contre 5 mais les battues étaient très gourmandes en terme de ressources humaines quand la zone à passer au crible était aussi grande, ils avaient déjà mobilisé un total de mille hommes soient huit compagnies d'infanterie et trois escadrons de cavalerie rien que pour établir un périmètre étanche. Heureusement pour eux cette tâche là leur avait été grandement simplifiée par la présence de la ligne de ravitaillement globale qui courait à l'ouest à plus de dix kilomètres de la frontière, cette ligne de liaison entre tout les régiments stationnés le long de la frontière était en permanence parcourue par les unités militaires de la Division de Varsaw pour acheminer les ressources, redistribuer les troupes ou établir la communication et la coordination avec le reste du IIème Corps d'Armée. Le fait qu'ils n'auraient donc pas besoin de baliser un côté entier de la zone de recherche était une économie massive de troupes que Varsaw accueillait à bras ouverts, ils n'auraient donc pas besoin d'autant de renforts que prévu et ça signifiait donc que ceux-ci arriveraient plus vite. Le Grand Sénéchal avait comme première priorité d'informer toutes les personnes d'importance concernées par l'existence de leur opération de traque, ça incluait donc le Commandeur Leszek au sud, Commandeur Sabrac au nord et surtout son propre Connétable. Trouver les estiens n'allait pas être chose aisée, ces types étaient bien entraînés, mais ce n'étaient pas des soldats non, ces unités d'éclaireurs étaient malignes, rapides, légères, elles connaissaient bien les marais elles aussi et se faisaient discrètes au possible. Cette description n'était pas celle que Varsaw donnait à un soldat, c'était celle d'un rat. Une petite vermine de rongeur, qui courrait partout avec ses viles petites pattes, qui fourrait son nez là où il ne fallait pas. En regardant la carte Varsaw se posait cent questions différentes qui fusaient à toute allure dans sa tête, chaque chose en son temps se dit-il, sinon les rats vont lui échapper. C'était l'heure pour Varsaw de montrer pourquoi il avait hérité de son grade en dépit de son comportement impulsif en combat, stratégiquement il était méthodique, calculateur et décisif. Il plaqua ses mains sur le bureau pour continuer à réfléchir et tourna la tête vers Slawomir qui rédigeait encore les ordres de patrouille des troupes du périmètre. Le Commandeur semblait plongé dans son écriture et gesticulait simplement sa plume en silence, ne relevant pas le mouvement de l'acier noir dans sa direction.

”Je crois que nous sommes tout deux d'accord pour déployer des patrouilles de cavalerie magique volante, la question c'est combien et comment.”

”-Oui.”

Slaw ne prit pas la peine d'élaborer ou d'émettre son avis pour le moment, il connaissait son supérieur et quand il était comme ça c'était qu'il réfléchissait juste à voix haute. Parler ne ferait que perturber le fil délicat de pensées que le tacticien construisait méticuleusement, tout comme un moustique insistant pouvait ennuyeusement vous arracher à la lente descente dans le sommeil. Inutile d'essayer de contribuer non plus au processus de mise au point puisqu'il était impossible de voir ce à quoi pensait Varsaw quand il revêtait son masque, c'était aussi productif qu'essayer de parler à un mur, donc pour le moment Slawomir se contentait purement d'hocher la tête en réponse à un ton de fin de phrase ou de question et ce jusqu'à ce qu'il ait matière à débattre avec pertinence.

”-Mmh… Trois axes de déplacement majeurs, quatre si on prolonge celui-ci vers la bordure. On pourrait en avoir une douzaine je pense, en rotation par groupe de deux, ça nous ferait six détachements tournant toutes les  heures avec deux en vol à chaque fois donc… non une heure c'est mieux, ça leur laisserait… un peu moins de deux heures entre chaque vol, c'est pas mal non? Qu'est-ce que tu en penses?”

”-Oui oui.”

”-On a près d'un millier d'hommes déployés, moins les unités de réserves, la compagnie logistique de génie et les unités de garde du camp on a plus de quoi manœuvrer décemment pour le moment… Va falloir attendre un peu l'arrivée de renforts avant de faire quoi que ce soit, en attendant la priorité est à la relève des barrages et des patrouilles.”

”-Tu as raison.”

”-J'aimerai éviter de perdre du temps inutilement en dépêchant deux fois auprès du Connétable alors on va taper gros dans la demande de réquisition, en somme on devra éventuellement faire des recherches un peu partout. Alors voyons voir… Il nous faut plusieurs compagnies d'infanterie pour fouiller le… les champs…les environs du lac Kolkaliev… et les villages putain ça ça va être un sacré morceau oui. Pour le bocage je pense que de la cavalerie terrestre fera l'affaire, de toute façon on aura les détachements volants en plus donc nos petits rats éviteront d'utiliser les espaces dégagés, ça ne servira pas tant que ça à les repérer mais plutôt à limiter leurs mouvements.”

”-Tout à fait.”

”-Là vient le plus difficile, leur mettre le grappin dessus, ils bougeront sûrement à la faveur de la nuit donc ils seront couverts à ces moments là. Notre capacité d'action est trop limitée une fois que le soleil se couche, si en plus il y'a du brouillard comme hier soir ça ne nous facilitera pas la tâche. L'idéal ce sera de diviser la zone de recherche en quadrant et de procéder méthodiquement pour progressivement réduire l'espace dans lequel ils pourront se cacher. On pourra établir des lignes temporaires et les renforcer petit-à-petit mais pour les villes, le bocage, la mine, le lac ce sera un processus un peu plus lent... On pourrait faire appel à l'Inquisition pour la ville celà dit... Et pour la mine la compagnie logistique devrait avoir des unités et des solutions  spécialisées à nous montrer.”

”-Mmh hmm”

”-Et après ça je mettrai une collerette rose, des ballerines et je vais courir vers le Mur en pas chassés.”

”-Je suis d'accord.”

Slawomir finissait d'écrire la dernière phrase de sa lettre de mission avant de tendre la main vers le tampon sur le bureau mais il se suspendit dans son geste. Il venait tout juste de remarquer le silence qui était tombé dans la tente, il releva la tête de sa paperasse pour regarder Varsaw. Son supérieur avait la tête braquée droit sur lui, il pouvait presque distinguer son visage dans le reflet deformé du masque en face à face, mince, qu'est-ce qu'il se passait là? Il n'avait pas écouté la dernière minute de monologue du Sénéchal et voilà maintenant que celui-ci était là à attendre qu'il parle… réfléchit Slawomir se dit-il, vu son immobilisme et le silence pesant, soit il avait acquiescé à un mauvais plan soit il lui avait posé une question qui ne se répondait pas par oui ou non. Vu l'expérience de Varsaw il y avait peu de chance qu'il s'agisse de la première option, donc il déglutit calmement et tenta le tout pour le tout en piffant, il leva un doigt interrogateur vers l'homme et dit lentement:

"On pourrait toujours utiliser une centaine d'hommes de plus pour ça. Juste… pour… garantir les chances de réussite."

Derrière son masque Varsaw arborait une expression tout à fait blasée, il n'était ni en colère ni déçu, il regardait simplement tour à tour la pile de missives et son bras droit sans bouger la tête et après avoir entendu Slawomir prononcer sa connerie, il soupira bruyamment, recouvrant l'intérieur de son apparat d'une couche de condensation. Bon visiblement il était tout seul à réfléchir pour le moment, il devait de toute façon retourner à son camp le plus tôt possible afin de ne pas laisser les Mestres sans commandement trop longtemps donc autant prendre les décisions seul et mettre Slawomir au parfum dès que ce sera fait. Varsaw ramassa la copie de la carte annotée avec ses idées et la replia avant de la placer dans sa besace. Il s’assit à côté de son Commandeur, prit un porte plume et commença à rédiger une demande de dépêche dans les grandes lignes. Une fois qu’il fut prêt, il dit au revoir à l’officier et sorti du chapiteau pour se diriger vers un coin du poste assez reculé et mal installé, là où une tente humide et faiblement éclairée se dressait. En passant dans l’ouverture, il regarda les deux hommes prisonniers attachés à de lourds piquets de pierre et annonça:

”Debout mes petits rats, on va faire une petite promenade… Et ensuite papa va vous apprendre la vie.”

Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) ULpE8qJ
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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptyVen 20 Jan - 19:34
Artane resserra une nouvelle fois sa cape autour de lui, essayant d'avoir un peu de chaleur pour terminer sa longue garde. La clarté s'amenait petit à petit, signe que l'aube approchait. Un merle commença à chanter sa tirade. L'homme l'écouta, essayant de savoir où le piaf s'était perché. Non pas pour le chasser ou encore pour essayer de l'observer, mais pour savoir sa position. S'il chantait sa trille joyeuse, ce n'était pas pour rien... Et encore moins pour accueillier la nouvelle journée. Dans un pays pourri comme celui-ci, c'était déjà une chance que les oiseaux trouvent le courage de piailler, vu la perfidie et la malveillante qui dominait dans ce royaume. En silence donc, il crut savoir où se trouvant l'oiseau. A plusieurs centaines de mètres.... l'air était dense. Le son portait loin. Dans un coin de son esprit, il remerciac cet instinct qui savait profiter de certains moments que Mère Nature offrait comme cela, comme elle l'entendait. C'était donc un bon indicateur sur la situation. S'il décidait de réveiller ses hommes pour partir et profiter un peu du couvert du bois pour approcher de la bourgade, ils pourraient se faire entendre d'assez loin. Et comme sa priorité était d'essayer de réchapper à ces enfoirés sans se faire repérer....

Le merle continua de chanter. Artane se détendit un peu. Pas d'ennemi présent, sinon, il clouera vite son bec pour aller se perchoir loin d'eux. Et s'il en profitait pour fermer les yeux juste une minute ? Rien qu'à cette idée, la torpeur le saisissait déjà. Une main se posa sur son épaule et il sursauta.

''Ce n'est que moi''Murmura doucement Hestel, avant de prendre un ton de reproche ''Vous n'êtes pas raisonnables d'avoir veillé jusqu'à maintenant. ''
''Sorio et toi aviez besoin de vous reposer bien plus que moi... et ne discute pas ce choix s'il te plait... Sorio est réveillé ? ''
''Oui et il est à une dizaine de mètres de notre position. Il remplit nos gourdes à un petit ruisseau. ''
''Très bien. Après on fera le point. ''
''Non Lieutenant. Vous êtes épuisé et cela se voit. A votre tour de prendre quelques heures. ''
''J'ai dit...''
''Lieutenant ! Elle le coupa net. Là où elle avait cru montrer un visage sévère, ce fut ses yeux rougis par des pleurs émis une heure plus tôt qui trahirent les traits de son visage. Artane jugea bon de pas la contrarier. Entre Sorio qui avait Thern se sacrifier pour échapper à l'ennemi et elle qui avait perdu Valeria. Il soupira.
''D'accord. Mais je t'ordonne de me réveiller dans quelques heures. Ne fais pas comme moi''
''Oui, Lieutenant. ''

Il croisa quelques secondes son regard attristé. Derrière, il y avait encore un éclat déterminé. Elle comptait sur lui. Sorio devait être dans le même état d'esprit. Quittant son poste de cette nuit, il alla se caler confortablement sous la voûte naturelle, créée par l'entrelacement naturelle de deux chênes. Il s'enroula dans sa cape. Hestel l'avait suivi, comme pour surveiller qu'il allait réellement se reposer. A nouveau, il sentit sa main sur son épaule et une douche chaleur en partit pour se répandre dans son corps éreinté. Cette fois, il céda complètement au sommeil.

Il fut réveillé par Sorio. Après que l'arbalétrier l'eut un peu secoué. Artane passa ses deux mains sur son visage. Il avait dormi si profondément !

''J'ai dormi longtemps ? ''
''Quelques heures....''
''Bien. Hestel ? ''
''Elle monte la garde. ''
''Très bien. J'arrive et on fait le point''

Sorio acquiesça et s'en retourna vers la Sergente. Artane s'étira un peu avant de se remettre debout. Quelques muscles protestaient, encore fourbus de la veille. Il devra faire avec. Il rejoignit ses deux compagnons. L'air s'était réchauffé, se montrant plus agréable que plus tôt ce matin. On entendait différents gazouillis dans les cimes des arbres ; signe que le calme règnait dans les parages.

''On ne va pas attendre qu'il fasse nuit pour progresser vers Krùsevàtz. L'ennemi doit peut être penser qu'on attendra la nuit pour avancer le plus discrètement possible. Et comme je ne veux pas leur laisser le temps de renforcer leurs troupes déjà présentes... Dès qu'on trouve les rebelles ''
*En espérant qu'ils n'ont pas décidé de jeter l'éponge avec ce qui se passe...*
''On voit avec eux pour se faire exfiltrer de cette région de merde. ''

A condition de croiser un ''allié'' avant d'atteindre les abords de la bourgade. De toute façon, dès qu'ils quitteront le bosquet qui les avaient abrité le temps de se remettre un peu en état, ils devront progresser bien plus prudemment encore que dans les marécages de la veille. Là, le jour était clair, le soleil haut....

La petite troupe quitta son campement temporaire, après avoir effacé toute trace de leur passage. Lentement, mais sûrement, ils se dirigeaient vers l'Ouest, tout en piquant légèrement vers le nord. Les sens aux aguets, regardant pas à pas qu'une patrouille teïderienne ne leur tombait pas dessus...et quand ils aperçurent la lisière de leur épais bosquet, leurs coeurs battirent plus fort. Dans quelques dizaines de mètres, ils seront à découvert. Le danger sera de nouveau présents. La menace de ces fils de chiens se fera plus présente... Artane déglutit, ordonna de continuer d'avancer, quand une flèche se figea soudainement à ses pieds !
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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptyDim 22 Jan - 18:51
10:01 - 26 Maïa de l'An 1999

TW: TORTURE

Varsaw et son escorte arrivèrent enfin dans le campement principal de l’opération Krùsevàtz, il prit tout juste le temps de descendre de son cheval, filer les rennes au Mestre Palefrenier et il se dirigea vers sa tente en emportant sa besace par dessus son épaule d’un pas ferme et résolu. Derrière lui certains soldat s’affairaient à détacher les deux prisonniers boueux qui avaient étés attachés à des montures et qui s’étaient tapé le trajet du retour pieds nu, c’était la raison principale pour laquelle ils avaient mit autant de temps pour revenir mais tant pis, ce fut une étape nécessaire pour ce qui allait suivre. Deux groupes d’unités de gardes les emmenaient pour les enfermer séparément dans des cellules mobiles à l’opposé du camp l’une de l’autre.

D’un geste du bras Mihkaï envoya valser la toile qui couvrait l’entrée de sa tente, rentra à l’intérieur et debout devant la table il renversa le contenu du sac sur le bureau faisant tomber en vrac la carte annotée de chez Slawomir, les ordres de missions préparés par ce dernier et qui concernaient les troupes sous la responsabilité du Sénéchal ainsi que quelques rapports reliés concernant les points d’intérêts de la région. Avec la totalité des cartes en main, il était temps de venir avec un plan solide, il en avait déjà concocté les grandes lignes tout à l’heure donc il ne restait plus que les détails, et c’était souvent dans ceux-ci que le grain de sable venait coincer les rouages de la machine. L’officier posa les mains sur sa carte, méthodiquement il analysa la situation. Son but actuel était la capture des Eïlynsteriens en vadrouille, la fermeture du périmètre signifiait que le temps jouait pour l’instant en sa faveur mais il y avait tout de même une inconnue à cette équation, les rebelles. Pour le moment c’était la plus grande épine dans le pieds du Sénéchal certes, mais il y avait d’autres choses qui pouvaient devenir plus problématiques en aval, là son regard entre-aperçut brièvement les derniers rapports d’activité obsolètes donnés par les bourgmestres des deux patelins. La coopération des habitants n’avait jamais été quelque chose sur laquelle Varsaw avait songé se reposer mais de là à imaginer que ceux ci travailleraient à l’encontre de lui-même, c’était une difficulté qu’il n’avait pas l’habitude d’affronter dans ce contexte précis de chasse aux intrus. Il balaya les documents pour faire de la place, saisit un papier, une plume et se mit à écrire rapidement, arc-bouté par dessus son bureau.

Par la présente, Mihkaï Varsaw, Grand Sénéchal 4ème Division du IIème… renforts immédiats détaillés ci-dessous… unités volantes de surveillance disponibles… maîtres-chiens… spécialistes en opérations minières… de plus l’aide de l’Inquisition serait fortement… mmh, ‘appréciée’ prenait un ou deux p? Il changea sa formulation pour ‘accueillie’... Au bout de quelques minutes il se redressa pour relire l’intégralité de sa demande.

Un (1) régiment d’infanterie supplémentaire stationné au point de ravitaillement de Kolkaliev composé de six cents (600) unités d’infanteries, deux cents (200) unités de cavalerie terrestre, cent cinquantes (150) unités de génie militaire
Réaffectation du Commandeur Kela à la tête de ce régiment.
Mobilisation effective immédiate de toutes les unités volantes de surveillance disponibles aux environ du point de ravitaillement de Kolkaliev.
Renfort de cinquante (50) maître-chiens, dont quarante (40) de terrain et dix (10) de bataille.
Matériel logistique de génie militaire adapté à la construction minière.
Détachement de spécialistes en opérations minières.
De plus, le Grand Sénéchal Mihkaï Varsaw demande au Connétable … l’accès à l’accréditation nécessaire pour recevoir le dossier complet des services de renseignement concernant les villages de Krùsevàtz et de Meokrad. De plus, l’aide de l’Inquisition serait accueillie favorablement afin d’accélérer la résolution de la situation vis-à-vis de la présence confirmée de rebelles.

Varsaw plia la lettre en deux, l’inséra dans une enveloppe et saisi une bougie incandescente pour en faire goutter la cire liquide sur le papier, puis appuyant le plat de sa bague contre la substance chaude, il scella la lettre du signe du Drake. L’enveloppe à la main il sorti de sa tente de commandement et se dirigea vers un agent de liaison posté en garde en haut de la passerelle qui longeait les murs du camp.

”Apporte ça au Connétable, c’est une missive urgente, ne perds pas de temps et emporte avec toi une escorte de cinq soldats ainsi que deux leurres. Tu pars maintenant. ” Il n’attendit même pas la confirmation du soldat avant de s’en retourner.

Cependant plutôt que de rentrer dans sa tente, il fit route à la place vers un petit chapiteau qui tenait lieu de salle sombre, lorsqu’il écarta la toile de l’ouverture les rayons éclatants du soleil aveuglèrent momentanément l’intérieur, mourant à nouveau quand il referma derrière lui pour laisser la simple lueure d’une torche maigrelette éclairer l’endroit. Au milieu de la pièce figurait une lourde table en bois dont les poutres faisaient bien chacune une centaine de kilos, le lourd chêne servait souvent de table d’opération pour les toubibs du front mais pouvaient également être recyclés en barricades inamovibles si besoin était. À gauche le Connétable distinguait également la silhouette du Sergent prisonnier, il était intégralement nu, attaché à un poteau en pierre enfoncé dans la terre et dans lequel un trou percé permettait de faire passer ses fers. Sa tête était recouverte par un sac grossier en lin qui obstruait sa vision et en dessous de celui ci un bâillon venait se rajouter à ça, constitué d’un simple morceau de tissu sale noué vigoureusement autour de sa tête pour passer dans sa bouche, blessant ses joues et la commissure de ses lèvres au passage. Le Sénéchal tourna la tête de l’autre côté pour regarder les deux gardes qui jouaient silencieusement aux cartes à côté, posés sur de petites chaises en bois.

”Soldats donnez moi un coup de main, attachez le à la table.”

Les deux hommes se relevèrent sans un mot, dans le cadre de la surveillance de détenus ils savaient avoir pour instruction de ne pas parler en présence des captifs sans avoir été expressément invité à le faire, encore moins leur adresser la parole. Même si dans les faits cette règles étaient souvent bafouée plus ou moins fortement par les geôliers, ces débiles savaient au moins se tenir à carreau en présence d’un officier supérieur. Ledit captif par contre, possédait toujours des oreilles et savait très bien ce que cette injonction signifiait, il se mit à gémir à travers son bâillon en protestation, jetant frénétiquement ses jambes dans tout les sens pour lancer des chassés à l’aveuglette. Tandis qu’un homme fit le tour pour débloquer ses fers de la pierre, l’autre s’avança pour lui saisir les jambes fermement au niveau des cuisses, réduisant ainsi l’amplitude de mouvement du prisonnier qui se débattait comme un beau diable.

”Gesticule autant que tu veux, tu es un poisson hors de l’eau qui attends que le pêcheur lui assène le coup de pierre final. Toutefois, tu as de la chance.”

À trois ils le maintinrent immobile allongé sur la table pendant qu’un des soldat attacha tour à tour les chaînes liant les mains puis les jambes du Sergent à chaque extrémité du meuble. Lorsque tout fut correctement mis en place et qu’ils vérifièrent deux fois que chaque membre était proprement restreint, Varsaw fit signe aux hommes de reculer dans la pénombre. Il s’approcha de la table et se pencha légèrement par dessus le prisonnier pour en observer le visage à travers son masque.

Valérian était terrorisé, mais ce n’était pas cette simple émotion de couardise qui l’habitait en ce moment même. La stupidité, c’est le fait de se lancer dans une action en ignorant les dangers auxquels on faisait face, en étant totalement insouciant de ce qui pouvait bien arriver ou même pire en dénigrant les risques encourus. La peur, c’est la sensation irrationnelle qui vous paralyse, qui vous ronge et vous empêche d’avancer, qui vous resserre la poitrine et vous prends à la gorge. Le Sergent Hadran ne ressentait aucune de ces deux choses, lui c’était le courage qui emplissait son coeur. Le courage c’était la connaissance du danger, mais tout de même l’affronter, se jeter corps et âme dans la gueule du loup en dépit de toutes ses peurs, en dépit de ce qui pourrait lui arriver, parce qu’il portait un amour plus grand encore pour sa patrie et ses proches que sa peur envers l’individu masqué qui se tenait devant lui. Là, il était terrorisé, mais il savait que derrière cette peur il y avait plus que sa propre sécurité qui se jouait et ça, c’était quelque chose qui faisait toute son humanité, toute sa fraternité envers non seulement sa propre soeur mais aussi ses frères du Mur. Quelque chose que ces chiens de Teïder ne pourraient jamais comprendre. Il darda du regard le masque d’acier noir sur lequel se reflétait les flammes de la torche, une volonté lisible dans ses yeux.

Varsaw lui se fichait éperdument de toutes ces soi-disant nobles motivations, il ne se préoccupait pas de futilités comme l’honneur, il n’en avait rien à foutre. L’honneur ne gagnait pas de batailles. L’honneur ne ressuscitait pas les morts qui s’étaient sacrifiés en son nom. Il prit enfin la parole:

”Aujourd’hui le pêcheur se sent d’humeur loquace, et si jamais le poisson est coopératif, il pourra retourner à l’eau sans trop d’encombre.” Une promesse aussi vide que l’empathie du Sénéchal en ce moment tandis qu’il défit le bâillon de sa proie.

Son captif murmura quelque chose d’inaudible entre ses dents. Derrière son masque Varsaw sourit, si le Sergent allait vraiment faire ce à quoi il pensait, il lui donnerait essentiellement carte blanche pour se montrer plus rustre, il n’appréciait guère la courtoisie dont il se faisait violence à faire preuve actuellement. Lentement l’officier se pencha vers l’estien en tendant l’oreille. Tout doucement… BONG le coup de tête du prisonnier contre l’acier du masque sonna le militaire et Varsaw tituba de quelques pas en arrières feignant la surprise. Ainsi soit-il. Le gradé leva les mains derrière sa tête et défit étape par étape les lanières de cuir qui gardaient son masque en place, lentement il le retira de son visage pour dévoiler toute son horreur à l’homme attaché à la table. Le Sergent était certainement un dur à cuir lui aussi, ils avaient ça en commun en tant que soldats de deux nations belligérantes, mais rien ne préparait à ce qu’il voyait désormais, les tâches d’ombre projetées par le biais de la lumière tremblotante étaient toutes aussi terrifiantes que les cicatrices, les meurtrissures et la peau flétrie qu’elle éclairait.

”D’habitude je garde toujours les cicatrices des blessures que je reçois…”

”-On t’en donnera quelques unes de plus ne t’inquiète pas sale chien.” Le prisonnier l’interrompit avec véhémence mais l’homme ne sembla même pas le relever.

”-... Chacune d’entre elle m’enseigne une très précieuse leçon, me permet de ne jamais oublier une erreur que j’ai commise pour ne pas la répéter une deuxième fois. ” Varsaw dégaina son couteau de combat et le tenant dans la main il le porta devant la flamme de la torche pour que la lumière s’y reflète, le tournant dans ses doigts pour le contempler. ”Il n’y a qu’une blessure que j’ai reçu et que j’ai dû soigner par la magie. J’y ai été obligé, les médecins disaient que je ne pourrait plus marcher autrement.” S’approchant de Valérian, il lui empoigna la jambe en la repliant à angle droit, la saisissant fermement sous son aisselle pour éviter qu’elle ne bouge. Puis en prenant le couteau à l’envers il laissa la pointe de la lame se reposer contre la peau du Sergent. Les deux hommes se regardaient les yeux dans les yeux, Hadran commençait à paniquer. ”C’était un très mauvais coup de dague, j’avais cru qu’un corps à terre était mort mais il s’est relevé alors que j’avais la jambe pliée exactement comme ça, et ici, là, juste là, il y a un petit os rattaché à des tendons. Le saligaud y avait planté sa dague et la douleur que j'ai ressenti à ce moment là, je m'en souviens encore aujourd'hui.” Il tapota joueusement la pointe de l'arme contre la peau de Valérian, le captif écarquillait les yeux sous la terreur de l'anticipation. ”Mais surtout dès que ces tendons sont coupés, ça ne se répare pas de manière traditionnelle ou naturelle. Il n'y a que la magie qui peut te sauver. HMPH” D’un coup sec, le Sénéchal enfonça la lame dans l’articulation, l’estien hurla à pleins poumons, sa jambe convulsant violemment sous la douleur, Varsaw n’avait pas fini, il continua tant bien que mal tandis qu’il restreignait en même temps sa proie. ”Et cette vilaine blessure… av-avait… ah, non seulement sectionné mes tendons, mais au-grr-aussi fait sauté ce petit… bout… d’OS COM-COMME ÇA!” Il appuya sauvagement sur le manche de l’arme pour faire bras de levier contre le fémur, un craquement sourd dégoûtant se fit entendre et le genou nu du Sergent Hadran se gonfla sous sa chair tandis que la patella se désolidarisait du reste de l’articulation. L’estien s'érintait les poignets contre les fers alors qu’il tentait désespérément de saisir son membre blessé, ses cris de douleurs mettaient même les gardes mal à l’aise et il se mit à suer à grosses gouttes tandis qu’il donnait l’impression de devenir fou sous la douleur. Le Teïderien lâcha le manche de son arme en la laissant quelques instants plantée là, il ne savourait pas la vue, tout ce qu’il faisait avait un but, impressionner son adversaire, affaiblir sa mentalité, miner son moral, briser son esprit. Ce n’était pas par satisfaction de son égo qu’il faisait cela, c’était uniquement pour parvenir à ses fins. Il retira son arme de la plaie d’un coup sec et continua:

”Maintenant je t’offre un cadeau, tu peux décider que tu ne veux pas de cette leçon là.” Le Sénéchal leva une jambe et monta à califourchon sur la table pour se laisser retomber sur le torse de l’Estien en souffrance, il sorti ensuite une fiole ronde contenant un liquide noiratre. ”Mais je vais avoir besoin que tu me dises tout ce que tu sais sur tes petits rats de camarades qui mangent mon grain en ce moment même. Noms, prénoms, compétences, maîtrises, grades, je veux savoir tout ce que tu sais jusqu’à leur dates de naissances, leur couleur préférée et le surnom de leur chat.”

Le Sergent résistait encore, il commençait à reprendre le contrôle sur la douleur. Visiblement il n’allait pas être une coquille facile à percer mais malheureusement pour lui le Sénéchal n’en était pas à son coup d’essais non plus. Ils étaient deux à être expérimentés dans cette pièce, et de toute façon il avait besoin du chien en vie donc il allait tout de même le garder vivant pour le moment. Mihkaï débouchonna la précieuse fiole de Don de la Souffrance et en approcha le goulot de la bouche d’Hadran, mais celui ci serra les dents. Ou bien il avait reconnu la potion médicinale que son tortionnaire tentait de lui faire avaler et il refusait de l’ingurgiter dans le but de se laisser mourir, ou alors il faisait simplement preuve de bravoure ou de combativité, deux choses qu’il ne pourrait plus éprouver d’ici quelques jours.

”Allons, il faut manger sa soupe, ça fait grandir.” Varsaw baissa les yeux de ceux de Valérian pour regarder la gorge de son prisonnier. Après tout une fois dans son organisme le Don de la Souffrance soignerait toutes ses blessures, aussi sérieuses qu’elles soient. Il caressa sensuellement du bout de son couteau le cou de sa proie, il visualisait l’emplacement du larynx et de l'oesophage. ”Tu sais ce n’est pas grave si tu ne veux pas ouvrir la bouche, il y a un autre chemin plus direct vers ton estomac.”

À l’extérieur de la tente, des hurlements sinistres pouvaient se faire entendre jusqu’à l’entrée du campement.
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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptyLun 23 Jan - 11:51
''Teider ! ''Siffla Sorio entre ses dents, son arbalète levée, visant l'archer qui venait d'apparaître devant eux.

Artane maudit son manque d'attention. Prenant sa lame en main, il aperçut deux autres silhouettes, à cheval. Diantre ! Il ne les avait pas vu. Non, ils étaient trois ! Tchac ! Correction, un cavalier en moins, qui tomba de sa selle mollement, tout en restant accroché à son arc. Sorio avait tiré sur la menace la plus évidente sur l'instant. Aussitôt, genou à terre, il réarma son arbalète. Hestel, qui était derrière son lieutenant, fit un pas de côté pour lancer une boule de feu sur l'archer qui avait repointé son arc sur l'officier une flèche engagée à la corde, Artane fit un geste brusque de sa main libre vers le second cavalier. Une bourrasque l'éjecta de sa selle, tombant à même le sol en même temps que le premier cavalier jeté à terre et brûlé par la boule de feu. Aussitôt, le Lieutenant courut dans leur direction pour ne pas leur laisser le temps de se remettre de leur chute.

Sa cible s'était déjà relevée et engagea le combat. Hestel avait imité Artane, se dépêchant vers le cavalier qu'elle avait brûlé. Son adversaire eut du mal à se montrer plus réactif que son compagnon qui combattait déjà farouchement. Elle lui sauta littéralement dessus, avant de poser brutalement ses deux mains, paumes ouvertes sur son visage, invoquant déjà un sort pour faire chauffer son sang. Les mâchoires crispées de colère, elle appela sa magie avec force et rage. L'envie de tuer un Teïderien n'avait pas été aussi forte. Des larmes montaient déjà à ses yeux.  

Sorio avait réarmé son arbalète et visa l'homme qu'affrontait Artane. Il avait le doigt posé sur la détente. Il guettait le bon moment. la tâche était ardue, car les deux combattants n'avaient de cesse de se tourner l'un l'autre, quand ce n'était pas pour attaquer, parer ou esquiver.

Artane pestait. Ce fil de chienne lui tenait tête ! Il lui faisait perdre du temps ! Il réussit à faire tourner son antagoniste, juste assez pour voir Sorio prêt à libérer un autre projectile acéré. Un trait fut tiré, fusant dans l'air en sifflant sinistrement. Sa vélocité put transpercer la protection légèrement armurée de sa cible et entailler les chairs.

Artane se cambra sous la douleur en même temps que le choc le déséquilibra, provoquant sa tombée à terre. Le Teïderien engagea déjà un mouvement de bras pour planter l’Estien à terre de son épée. Une aubaine comme cela ne se ratait pas ! Sa main frémit avant de lâcher sa lame, figé un instant sur des deux pieds. Le fuseau d'un carreau était dans son cou. Il tomba en arrière, immobilisé dans la mort.

Sorio, les yeux écarquillés de voir son Lieutenant à terre, avait tué l'épéiste. Son regard s'était tourné vers l'origine du tir. Deux cavaliers Teïderiens arrivaient sur eux. Combien allaient encore leur tomber dessus ? Un des deux banda son arc et tira sur Sorio. L'arbalétrier roula sur lui-même juste à temps pour éviter de se prendre le trait. Et Hestel, était-elle.... Elle était prostrée sur un soldat allongé sous elle, qui ne bougeait plus. Elle avait encore les deux mains serrés sur son visage atrocement brûlé par le feu.

''Hestel, bordel ! On nous attaque ! ''

La jeune femme avait brûlé le faciès du soldat, jusqu’à ce la vie le quitte. Cela avait été si intense, si ardent qu’il n’avait pas eu le temps de hurler. Elle sursauta à l’appel de Sorio. Pris entre la rage et la peine, elle s’était laissée emporter dans une vague d’émotions telle qu’elle s’est retrouvée à revivre les moments partagés avec Valerian… les plus souvenirs, les meilleurs moments… et qu’à cause des Teïderiens, elle ne verra plus son frère. Elle ne pourra plus avoir de nouveaux souvenirs à partager avec lui !  Le cri de l’arbalétrier l’avait ramené à réalité. Son esprit ne fit qu’un tour quand elle vit ce qui se déroulait sous ses yeux embués de larmes. Des tremblements la prirent alors qu’elle essaya de lancer une boule de feu sur l’un des cavaliers. Rien ne partit de sa main tendue. Un claquement sec résonna non loin d’elle. Sorio venait de tirer un carreau, touchant sa cible. Et le second cavalier ? Elle tenta de lancer une nouvelle fois une boule de feu. Son cœur palpita si fort dans sa poitrine… Le Lieutenant, Sorio ! Ils allaient mourir par sa faute ! Qu’est ce… qu’elle pouvait faire ? Elle était paralysée.

Le second cavalier tomba soudainement à terre, une flèche plantée en plein milieu du dos. Un homme barbu, à la lourde chevelure noir, se montra un peu, une seconde flèche encochée à la corde, qui n’était qu’à moitié tendue. Son regard froid fixa les deux derniers ennemis à terre, avant de se figer sur les Estiens. Sorio le mit déjà en joue

’’Attendez ! ‘’dit-il en estien’’Je ne suis pas votre ennemi’’
’’Prouve le ! ‘’Cracha Sorio. Un léger mouvement attira son attention. Le Lieutenant bougeait. Il était vivant ! Il avait envie de laisser exploser sa joie, mais n’oublie pas l’autre saloperie planquée derrière son arbre.
’’Sergente ! Ressaisis toi ! Va voir le Lieutenant ! ‘’

Hestel sursauta, se leva et se précipita vers Artane.

’’Bon, toi là bas ! J’attends. Si dans deux secondes tu n’as pas….’’
’’Quand le soleil se couche….. ‘’
’’Donne moi la suite !  ‘’
’’Il renaîtra à la nouvelle aube….. ‘’
’’T’es qui !   ‘’
’’Je suis le bourgmestre Oswald de Krùsevàtz et je vous cherchais…’’

Sorio hésita à abaisser sa visée. Un léger gémissement fit qu’il porta ses yeux vers sa source. Artane était assis, commençant à jurer dans sa barbe. La flèche qui l’avait touché était plantée dans l’épaule gauche. Sorio sentit des larmes de soulagement monter à ses joues.

Artane grommelait bassement, de la douleur poignante qui envahissant son épaule. Hestel était venue précipitamment l’aider à se redresser et à s’asseoir, pour évaluer l’étendue des dégâts… L’épaisseur de la brigandine lui avait épargné une blessure plus profonde et plus grave. Mais la pointe était prise dans les chairs. Voyant qu’Artane en survivra, Hestel le regarda, avant que des spasmes lui secoua le corps. L’officier, sans un mot, porta son bras valide autour de ses épaules, pour la coller contre lui. Sorio ne put entendre ce que murmura le Lieutenant à l’oreille de la sergente, mais cela suffit pour qu’elle s’effondre contre lui et se mettent à sangloter silencieusement. Il eut de la peine pour elle, même si son immobilisme de toute à l’heure aurait pu provoquer un drame plus conséquent.

Le barbu s’était approché de quelques pas, son arc débandé dans une main,  l’autre ouverte pour marquer qu’il était pas armé.

’’Je sais que vous avez subi des pertes, et je suis désolé de vous bousculer, mais on ne devrait pas traîner…. ‘’
’’Sorio, rengaine ton arbalète’’fit Artane, toujours assis dans son coin, les traits douloureux marquant son visage
’’Lieutenant, vous êtes….   ‘’
’’Sûr oui…. il peut nous aider. On cherchait les rebelles, tu en as un sous les yeux…Et ramène toi Sorio… j’ai besoin que tu me retires cette foutue flèche’’

Sorio essaya de se détendre, en se raccrochant au ton de son Lieutenant. S’il râlait, c’est qu’il n’était pas si blessé que cela. Et Oswald vint les rejoindre.

Krùsevàtz était en vue, moins de huit cent mètres. Un simple chariot, traité par un lourd cheval de trait, s’y dirigea d’un pas pesant mais rapide et puissant. Deux cavaliers le flanquaient ; deux soldats teïderiens encapuchés, dont un avait un foulard qui lui barrait le visage, ne laissant que les yeux apparaître. Un troisième était assez à côté du Bourgmestre, qui tenait les rênes et marmonnait quelques mots d’encouragement pour son cheval attelé, pour maintenir l’allure. Il gardait régulièrement un œil sur son passager. Celui-ci était blessé, le bras en écharpe et avait un peu blêmi sur la première partie du voyage. Derrière le chariot, sous quelques vieilles toiles de jute, se trouvaient  deux soldats teïderiens morts. Deux autres chevaux, sans cavaliers, suivaient le chariot, par les rênes attachées à celui-ci. Sur les parois en bois du chariot, il y avait deux daims accrochés à des filets, chassés par Oswald. On les avait mis là pour ne pas les mêler aux deux cadavres humains

Artane avait la tête qui lui tournait légèrement. La flèche retirée par Sorio ne s’était pas enfoncée profondément, mais sa tête avait été une putain de pointe barbelée. Le temps de panser l’entaille et d’empêcher le sang de continuer de couler, il avait douillé. Sous les conseils du Bourgmestre, la blessure n’avait pas été cautérisée, et il n’avait pas pris une potion pouvant le soigner légèrement. Le plan ? Se faire passer pour de simples soldats à cheval qui s’étaient confrontés aux Estiens en fuite, venant au patelin après leur patrouille qui s'était mal terminée et se remettre en état avant de retrouver les troupes. Donc forcément, nul emploi de magie élémentaire pour soigner…Hestel portait le fouloir, pour cacher ses traits féminins. Les tenues teïderiennes qu’ils portaient venaient des adversaires qu’ils avaient tué. Elles avaient été nettoyées de toute tâche de sang. Les corps dévêtues avaient été soigneusement dissimulés dans la forêt.

’’J’espère que votre plan fonctionnera….’’marmonna bassement Artane
’’Je ne suis pas que bourgmestre de la bourgade. Je suis aussi un peu chasseur et herboriste. Nous n’avons guère de ressources hormis notre terrain de terre arable, la forêt et la mine. Pour trouver certaines plantes pour notre guérisseuse locale. Et avec la quarantaine mise en place… Il vaut mieux montrer patte blanche… la prise de deux daims bien gras ne sera pas inutile en plus de ma cueillette du jour. ‘’
’’En plus de vous être mis à notre recherche…. Vous êtes fort pour avoir accompli tout cela en peu de temps…..’’
’’j’ai toujours un grand sac compartimentée avec une belle cueillette de la veille, encore fraîche, juste au cas où…’’dit-il avec un grand sourire, avant de retenir Artane qui partait un peu trop en avant à son goût.’’ Respirez un bon coup. Car on n’a pas encore franchi le plus dur. ‘’
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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptyLun 23 Jan - 18:11
15:46 - 26 Maïa de l'An 1999

Mihkaï était assis sur sa chaise, dans son bureau de QG. Il avait rangé la carte tactique bien précieusement dans un des tiroirs et avait posé une bassine d’eau sur le bois de la table pour pouvoir laver ses mains et son équipement. Il avait passé plusieurs heures aujourd’hui avec le sang séché du Sergent Valérian Hadran sur les mains à coordonner les patrouilles frontalières et à finaliser l’installation des camps et avant-postes. Il aurait préféré au moins se rincer les mains avant d’avoir fait tout ça mais on l’avait interrompu en pleine séance d’interrogation qui de toute façon n’aurait pas porté plus de fruits que ce qu’il avait déjà obtenu.

Valérian Hadran…

Ce nom il l’avait récupéré après bien des efforts de sa part, en écoutant le soldat estien le prononcer à bout de force en formulant une malédiction à l’encontre de Varsaw et de ses hommes. Le type n’avait commencé à délirer qu’au bout de quelques heures de souffrance, ce que Mihkaï considérait comme une entrée en matière avait déjà suffit à éroder la volonté de son captif. Ce n’était qu’une question de jours pour qu’il puisse parvenir à en tirer un peu plus d’informations, il avait plus confiance en ses propres capacités qu’en la détermination de ce misérable vaurien.
Varsaw inspecta ses mains à la lumière des lampes à huiles suspendues à l’armature du chapiteau, il demeurait encore quelques traces ocres violacées là où le sang s’était incrusté de manière tenace. Il ne parvenait pas non plus à retirer le noir sous ses ongles, et pourtant il avait gardé ses gants pendant toute la durée de l’exercice mais l’hémoglobine avait ce don de tâcher très fort et de s’infiltrer dans chaque crevasse de la peau. Il tendit les mains pour voir si c’était voyant et constata avec soulagement que le gros des tâches était parti, personne ne ferai la différence avec de la simple terre ou la saleté éternelle qui accompagnait chaque soldat déployés dans la tourbière. Il dégaina ensuite son couteau de combat dont la lame ternie dénotait de son teint argenté habituel et le plongea dans la flotte en saisissant une brosse.
Il était un peu frustré de l’attente dans laquelle lui et ses forces étaient plongées de force tandis qu’il devait les répartir de manière disparate pour effectuer des patrouilles au mieux inintéressantes. Le Sénéchal aurait nettement préféré pouvoir agir tout de suite mais leur nombre était beaucoup trop réduit pour pouvoir faire quoi que ce soit d’efficace à grande échelle. Ses forces parvenaient déjà à confiner un périmètre et c’était déjà pas mal en l’attente de l’arrivée du Commandeur Kela. Kela… Heh, c’était peut-être le seul des dix Commandeurs sous les ordres de Mihkaï avec lequel il avait une relation conflictuelle… enfin ça c’est si on omettait Leszek qui n’était pas frontalement dissident mais simplement borné et parfois discutait un peu trop les ordres, mais c’était plus par manque de compréhension que quoi que ce soit d’autre. Non, pour Kela c’était tout bonnement une entente-mésentente hostile où seul leur rapport professionnel les empêchait de s’insulter à tout bout de champs. D’ordinaire Varsaw ne ressentirait que de l’indifférence envers un collègue de travail avec qui il aurait un différent, et au pire du mépris, mais Kela c’était différent pour la simple raison qu’autrefois la hiérarchie était inversée entre les deux hommes. Le Sergent d’Arme Mihkaï Varsaw travaillait autrefois avec le Sergent Slawomir sous les ordres du Mestre Kela. Ce fut quand une division d’infanterie entière dû être reconstituée que Mihkaï bondit de Sergent à Mestre, puis que les deux hommes furent ensemble promus Commandeur au sein de la même division. Désormais le Sénéchal avait distancé le vieux rabougri mais il avait apprit à le connaître d’un peu plus près au cours de quelques opérations et c’était parce qu’il avait développé une forme de respect rare qu’il avait demandé à l’affecter sous ses ordres lorsqu’il avait constitué ses régiments. À la surprise de Varsaw, Kela ne s’en était jamais plaint, et il n’avait jamais su si c’était parce que son ancien supérieur ne voulait pas lui faire le plaisir d’admettre qu’il l’emmerdait, ou si c’était parce que celui ci trouvait réciproque l’efficacité de leur coopération. D’autant il n’aimait donc pas la personne, d’autant il admirait le sérieux et la rigueur de Kela dont même Slawomir faisait parfois preuve de faiblesse.

Ça faisait une dizaine de minutes qu’il frottait sur le manche du couteau et le cuir semblait avoir reprit une couleur normale, à voir si une fois sec il serait de nouveau immaculé. Le Sénéchal déposa précautionneusement son arme sur le bord de la table afin de la laisser détremper et s’assit dans la chaise avec un grand soupire de fatigue. La torture avait été musclée, les derniers jours avaient étés durs, la pression ces derniers temps s’accumulait sans pour autant en arriver au point de le stimuler. Il se retrouvait donc dans cette situation où il avait de l’énergie en trop mais rien dans laquelle la canaliser pour le moment, bien qu’il savait que ce n’était qu’une question de jours avant l’arrivée des renforts et le début des hostilités entre lui… et ses petits rats des champs.

Alors qu’il commençait tout juste à trouver un moment de paix et que ses yeux se refermaient pour apprécier l’interlude, la silhouette d’un agent de liaison vint se montrer dans le cadre de l’ouverture de sa tente. Les rayons du soleil découpaient le corps du soldat en contre-jour et Varsaw ne reconnu sa fonction que par la forme du bonnet qu’il portait sur la tête. L’agent attendit l’autorisation de se prononcer.

”Oui?”

”-Mon Sénéchal, une escouade sous les ordres de Zoczeski manque à l’appel.”

Mihkaï se redressa dans sa chaise, prenant la nouvelle au sérieux. Qu’une escouade soit portée disparue ça pouvait arriver dans cette situation, mais déjà le seul détail inclu dans cette nouvelle le chiffonnait. Au final il accueillait presque l’information comme une bonne nouvelle, il avait ainsi la quasi confirmation que les estiens étaient toujours à l’intérieur du périmètre, maintenant il restait encore à savoir où approximativement, Zoj était un abruti fini et il était grandement possible qu’il ait envoyé ses troupes loins du village dans lequel il était sensé stationner pour enforcer le couvre feu et la quarantaine. Il se passa en revue les Mestres restants et se rendit compte que seul l’unité de réserve était actuellement disponible. Bon tant pis.

”-Réveille Barbu, envoie le remplacer Zoj, dit à ce dernier de rentrer au camp. Quoi d’autre?”

”-L’escouade a pu disparaître entre ce matin et ce début d’après midi pas très loin de Krùsevàtz. Apparemment ils faisaient des tours de surveillance autour de la ville sous l’initiative du Mestre Zoczeski et ils ont perdu la trace de cinq de nos hommes qui ne sont pas revenus depuis plusieurs heures. On ne sait pas encore s’ils sont morts, juste portés disparus pour le moment.”

”-Dispose soldat.”

Il s'affala sur sa chaise en soupirant. Plus que quelques jours. Quelques jours aller, et il ne serait plus pieds et poings liés.
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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptyLun 23 Jan - 20:52
Oswald regarda l'Estien qui inspira un peu coup pour essayer de passer son malaise.

''Ca va ? ''S'enquit-il en posant une main sur le bas de son épaule blessé. Il sentit le tabard légèrement humide. Il releva brièvement la paume... Un peu de sang l'avait entâché. Pas étonnant qu'il avait manqué de s'effondrer.

''Hyop ma grande, hyop ! ''dit-il à son cheval attelé, pour l'encourager, tout en donnant un mouvement de rêne pour confirmer son ordre. Le lourd trait dressa les oreilles et se mit à trottiner, dans un rythme régulier. Hestel et Sorio durent accélérer leurs montures. S'interrogeant sur le changement de rythme, ils s'étaient mis à la hauteur du cocher. Artane s'était redressé, essayant de paraître en meilleure forme, pour ne pas les inquiéter.

''Pourquoi accélèrons nous ? ''demanda Sorio
''La bourgade est entourée par les forces armées du coin... Une quarantaine a été mise en place et des contrôles sont devenus oppressants. Ils recherchent les rebelles....Moment de silence.''Si je monte un peu la cadence, c'est qu'on a du nous voir maintenant, et qu'on attend notre arrivée pour nous interroger. Vous parlez teïderien, on a une jolie petite histoire à raconter, l'incertitude qui demeure est de savoir si cela passe. Autre moment de silence, avant qu'il ne fasse un vrai sourire convaincu Ca passera, mais, il ne faudra pas que je perde de temps à organiser votre fuite vers le Mur....''
''Le temps joue contre nousMarmonna Artane. ''D'ailleurs, que pouvez-vous nous dire sur la mine ?

Oswald sourcilla.

''Mais vous avez dû avoir l'information non ? ''
''Nous l'avons eu...Confirma le Lieutenant, omettant volontairement d'énoncer la mort de leur informateur. ''mais ce que je voudrai savoir, ce sont des détails plus précis. Comment on y rentre-t-on...?

Le Bourgmestre crut comprendre où il voulait en venir. Il hocha un peu négativement de la tête.

''Actuellement, l'accès a été réduit au strict minimum. L'identité des mineurs est contrôlée tous les débuts de journées. Il y a peut être quelques vieux tunnels d'aération, mais faut gravir les falaises... Et si vous êtes un poisson, y a le tunnel de délestage. ''
''Délestage ? ''Sorio écoutait la conversation, et demandait de quoi il était question.
''La mine s'étend dans le roc de la falaise. Il y a quelques années, une poche d'eau a été percée et pour éviter toute inondation dans les boyaux de la mine et les salles d'extraction, un barrage oriente le trop plein d'eau vers un tunnel de délestage. On ouvre les vannes pour purger le trop plein d'eau pour éviter que la pression ne détruise le barrage et transforme la mine en lac souterrain.....''

Artane avait noté ces informations dans son esprit. Le truc était que ses deux compagnons aussi. Hestel et Sorio s'étaient entreregardés d'un air sombre, tout en gardant le silence. Ca, le Lieutenant ne le remarqua pas, trop occupé à ne pas défaillir et donner le change sur son état. Il se raccrocha à l'idée qu'il pourra un peu se reposer, pour récupérer

*Et rapidement...*

Le chariot arriva à l'entrée de  Krùsevàtz. Les soldats en faction regardaient les arrivants d'un air suspicieux. Et forcément, on les retint. Oswald était descendu de son chariot, après avoir aidé Artane à faire de même. Ce dernier se retenait au harnais de cuir du cheval de trait. Un des soldats en charge de contrôler les passages se préparait à appeler le Mestre en service, vu ce qu'il venait d'apprendre sur la petite histoire des ''survivants''.

Artane se sentit mal, pendant que cela discutait sérieusement. Il savait de quoi il en retournait. Il entendait dans une brume de plus en plus épaisse la voix de Sorio énoncer l'attaque des ''bâtards du Mur '' sur leur passage, alors que leur petite ''troupe'' apportait des missives du campement local, et ramener les rapports... des ''pertes subies''... Il se raccrocha à l'idée qui avait germé dans son esprit entretemps, à savoir d'aller lui... tenter de faire quelque chose sur ou dans la mine, pendant qu'Hestel et Sorio rejoindraient le mur. Ils n'avaient pas besoin de sacrifier leur vie... Il se sentit tomber. Il crut entendre Sorio jurer en teïderien :

''Bande de sombres crétins ! Sa blessure s'est réouverte, vous voulez qu'il crève ? ''

Il avait balancé cela parce qu'on parlait de l'évacuer pour rejoindre l'avant-poste de Slawomir pour voir un médecin..... Un putain d'ennemi... Il se rappela sentir la dureté du sol, la vision d'Hestel qui s'était précipitée vers lui. Le bourgmestre qui parlait d'urgence... Il essaya de lutter, de rester éveillé...un gouffre de ténèbres le happa.

Il savait que sa blessure bien que pansée, avait continué à dilapider ses forces. Il n'avait pas voulu inquiéter Hestel et Sorio, eux même déjà mis à mal  de la perte du reste de la patrouille. Quel imbécile il avait été... Mais il ne mourrait pas, pas maintenant. Il avait des informations sur la mine. Il saura quoi faire.... Hestel et Sorio rejoindront le Mur. Et lui... il fera payer la perte de ses hommes à ces consanguins... il sentit qu'on le relevait... des voix, de l'inquiétude Il n'arriva plus à réfléchir, il se perdait dans le néant. L'obscurité l'envahit totalement...

Il se rappela de s'être vaguement éveillé, sentant une aiguille lui transpercer la peau, à plusieurs reprise.... plus tard,  qu'on lui faisait boire une tisane infecte.. les ténèbres, ca tournoyait... il se rappela entendre Hestel et Sorio se disputant de la suite des opérations... qu'il avait voulu intervenir avant de sombrer à nouveau... Quelque chose lui échappait.... il revoyait le visage d'Hestel, entourée de brouillard, qui lui souriait, les yeux emplis de larme. Ses mots....

''Pour le Mur, Lieutenant.... pour les nôtres... Pour Eïlynster...avait-elle murmuré, avant de lui déposer un baiser sur le front... il se rappelait d'avoir tenté de lui attraper le bras... ou la main... il ne saurait dire avec exactitude. Aux paroles d'Hestel, il sut ce qu'elle préparait. Non ! Ce n'était pas à elle de faire ça ! Il lutta pour le dire ! Il voulait lui ordonner de pas faire cela ! Il se raccrocha à une étincelle qui s'était amplifiée, par les soins reçues.

Ses yeux s'ouvrirent d'un coup. Il se redressa brutalement sur ses coudes, clignant plusieurs fois des paupières pour chasser l'agression de la lumière matinale. Il ne reconnut pas les lieux. Et il fut pris de vertige. Une main secourable lui épargna une chute brutale, alors qu'il était allongé. Il reconnut la voix du bourgmestre.

''Calmez vous...''
''Où sont mes... hommes''dit-il en teiderien, réussit il à dire, presque par automatisme défensif, n'omettant pas où il se trouvait.
''Ils sont partis... accomplir leur devoir... ''

Artane se crispa.

''Ecoutez moi... Ils ont pris leurs décisions. Ils souhaitent que vous survivez, pour honorer leurs actes. Je ne sais pas vraiment ce que cela signifie, mais je ne doute pas que vous comprenez ce que cela veut dire. Le temps presse ! La nuit a été rude pour vous, mais le temps presse... Le départ de vos amis sous le prétexte d'apporter leurs rapports à l'avant poste tout proche ne tiendra sans doute pas longtemps. Je dois vous faire partir d'ici....''
''Et vous ? ''

Le bourgmestre afficha un bien étrange sourire, mi confiant mi- effrayé.

''La souffrance a toujours fait partie de Teïder... mais je crois pour ma part que je serai récompensé dans mon dévoiement.... pour la bonne cause....''[/b][/b]
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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptyMar 24 Jan - 2:43
07:16 - 27 Maïa de l'An 1999

VWOUF!
Il y a quelque chose de particulièrement déprimant dans le bruit que fait une pile de papier lorsqu’elle devient suffisamment lourde, et d’ailleurs plus elle était lourde et plus le bruit qu’on obtenait en la laissant tomber par terre ou sur une table était agaçant. Les doigts du Sénéchal parcouraient habilement la pile pour en juger le nombre de page car sa hauteur seule ne permettrait pas d’en avoir une estimation correcte en raison des quelques feuilles collées, froissées ou cornées par le manque de soin de ses subordonnés et qui venaient gonfler la perception qu’on se faisait du tas de paperasse. Ce qui sapait plus vite encore la volonté de Varsaw de se mettre au travail n’était même pas la quantité d’administration à effectuer mais surtout le niveau de désorganisation qu’il remarquait dans les documents. Les différentes catégories étaient mélangées pêle-mêle et il n’y avait aucun moyen d’évaluer le temps que ça lui prendrait à gérer tout ça. Enfin bon, de toute façon il fallait le faire tôt ou tard alors autant commencer sans tenter d’en voir la fin. Plus de trois cents documents. Pfff. Bientôt il allait gérer plus de papier que d’homme.

Mihkaï se cala dans le dossier de sa chaise et attrapa le premier feuillet relié tout en haut du tas. Rapport de fiscalisation: échéance de la IICA-4D Maïa 1999, chouette, il se demandait justement si tout ses hommes étaient correctement payés ce mois ci. Il soupira, parfois il aimait son métier, c’était le meilleur métier du monde, et puis parfois c’était chiant à en mourir comme regarder l’herbe pousser. Fort heureusement pour lui on ne lui demandait pas d’aimer son métier, on lui demandait juste de le faire.

”Prime de grades… report trimestriel 1998… inflation de 1,53%, tient ça a augmenté par rapport au trimestre précédent.” Il parcourait les tableaux de chiffres en surveillant juste qu’ils ne comportaient aucune incohérence évidente par rapport aux grades des soldats sans trop faire attention au reste des détails. ”Calcul des primes, mmhm… oui… oui ça m’a l’air…mmh.” Il referma le livret de compte rendu et apposa sa signature en bas de chaque page en rajoutant une mention ‘lu et approuvé le’. Vraiment quelle perte de temps bordel, mais il fallait bien que quelqu’un de confiance passe derrière les services de comptabilité pour s’assurer que ceux ci ne faisaient pas n’importe quoi ou ne graissaient pas quelques pattes d’amis ou de famille. Il ratifia le tout et ajouta un feuillet de plus pour classifier les documents. Tout cela lui prit bien une bonne demie-heure, la plupart de la paperasse restante lui prendrait plus de temps que ça puisqu’elles nécessiteraient rédaction de sa part et il se voyait déjà passer la semaine suivante à gérer ça en plus de l’administratif qui s’accumulerait naturellement au fur et à mesure qu’ils resteraient stationnés ici.

”HHHHhhhhh… mmmmm.” Il jeta un coup d’oeil au dehors du chapiteau, regardant la vue ravissante des unités stationnées au camp qui utilisaient l’espace central pour s’entraîner et conserver leur forme physique.

Tandis que son regard se portait sur les hommes qui suaient malgré la fraîcheur encore matinale qui se réchauffait tout de même peu à peu, Varsaw se rappela qu’il avait eu le rapport de Zoj à lire, il devait être quelque part sur son bureau étouffé par les feuilles qu’il avait récupéré ce matin. Écartant donc quelques documents, il replia sa carte tactique tout en dessous et… ah! Là, une lettre non descellée qu’il avait déjà commencé à lire la veille mais qu’il n’avait pas fini parce qu’il avait été interrompu par une légère affaire de chasse sauvage et de désistement de poste. Il reprit la lettre là où il l’avait laissé, Zoj y décrivait le retour de l’escouade dont ils avaient perdu la trace blessé et amputé de deux soldats de moins. Le Sénéchal parcouru la lettre des yeux lisant cette fois tout les détails avec attention, il trouvait étrangement quoi que ce soit qui ait un rapport avec l’opération en cours bien plus intéressant que la fiscalité de son armée sur la première moitié de 99.

D’un seul coup les yeux de Varsaw s’écarquillèrent alors qu’il lisait les mots marqués à l’encre noir sur le papier jaune terne.

”Mais quel putain d’abruti.”

Mihkaï ne prit pas le temps de faire demander Zoczeski dans sa tente, à la place il enfila son masque et c’est lui même qui alla directement le rejoindre à l’extérieur où celui ci pratiquait des exercices physiques, une arbalète d’entraînement et des carreaux ronds posés non loin à côté de lui et qui n’avait pas encore servis ce matin.

”Mestre d’Arme Zoczeski.”

”-Mon Sénéchal?” Surprit de le voir arriver ainsi vers lui le Mestre se mit immédiatement au garde à vous.

”-Relis ce rapport, fait le lien avec ce qu’il s’est passé hier et trouve l’erreur.” Varsaw lui envoya presque la lettre pliée à la figure, Zoj la rattrapa tout juste au vol. ”Utilise la putain de tête d’attardé qui trône sur ton cou et demande toi pour quelle raison je ne l’enfoncerai pas dans ton rectum, elle n’y sera pas dépaysé les deux sont pleins de merde.”

”-Mon Sénéchal je ne comprends pas.”

”-Tu es stupide Zoj.”

”-Non Mon Sénéchal.”

”-Ce n’était PAS une QUESTION.” Varsaw vociférait presque à quelques centimètres de la tête du subalterne. ”TU ES STUPIDE ZOJ”

”-Oui Mon Sénéchal.”
”Ça ne tourne pas rond dans ta petite tête mais j’ai mon diplôme de mécanicien donc ça tombe très bien.” D’un mouvement fluide et puissant Mihkaï envoya son poing dans la bouche du Mestre d’Arme, lui fendant la lèvre à l’impact. ”Est-ce que tes idées sont en place maintenant?”

”-O-O-Oui Bon Séhéchal.” parvient-il à prononcer malgré la douleur qui le lançait désormais.

”-Bon, comme tes idées sont en place je suppose que tu peux maintenant te rendre compte que tu es parti du village avant de contrôler en personne l’escouade que tu avais TOI-MÊME signalé comme portée-disparue, qui revient à la bourgade que TU avais pour ordre de surveiller, et qu’en partant TU n’as pas communiqué à Barbu que TU n’avais pas fait le contrôle.”

Aussi en colère contre cet imbécile qui avait failli à sa tâche deux fois en vingt-quatre heures qu’il pouvait l’être, Varsaw prenait tout de même note que Zoczeski se taisait et écoutait sans broncher ses remontrances, au moins il avait la décence d’accepter qu’il se torchait avec son galon au lieu de faire ce qu’on lui demandait, c’était le stricte minimum.

”En plus de tout ça, l’escouade blessée rentre accompagnée d’un civil, civil que l’on suspecte d’être un rebelle puisqu’il sabote vraisemblablement la chaîne administrative du village et tu étais au courant mais tu non seulement tu n’as rien dit à Barbu puisque tu es parti avant son arrivée mais en plus de ça tu envoie un soldat blessé loger chez un potentiel rebelles. Zoczeski, à partir de maintenant tu t’appelles Mestre d’Arme Idiotski, donc quand j’appelle Zoj, personne ne réponds, parce que personne ne s’appelle Zoczeski ici n’est pas Zoczeski?”

”-...”

”-N’EST-CE PAS IDIOTSKI?”

”-Oui Mon Sénéchal!”

***

10:32 - 27 Maïa de l'An 1999

À cause de la quarantaine que l’armée de Teïder imposait à la presque ville de Krùsevàtz, beaucoup de personnes se retrouvaient désoeuvrées. Seuls les paysans qui travaillaient dans les champs des bocages étaient autorisés à sortir, les allers et venues étaient surveillés, escortés, régulés et répartis sur l’ensemble de la journée de telle sorte que beaucoup de villageois avaient simplement abandonné l’idée d’une vie normale pour quelques temps et il n’y avait que les mineurs, les fermiers et les éleveurs qui travaillaient encore. Les rues étaient donc naturellement pleines de gamins qui se retrouvaient avec du temps libre qu’ils n’avaient pas l’habitude d’avoir dans la difficile campagne frontalière et cela procurait aux rues de Krùsevàtz une animation rare mais chaleureuse. La scène enfantine fut interrompue par le grondement montant des sabots des chevaux qui se rapprochaient de la place centrale une nouvelle fois, mais plutôt que la cohorte que le Sénéchal avait mené la veille pour donner un discours théâtral, il n’était accompagné que d’une escorte d’une vingtaine de cavaliers. Attirant tout les regards sur eux, Mihkaï Varsaw fit halte devant la maison du Bourgmestre Oswald de Krùsevàtz.

Il préférait faire un déplacement personnel plutôt que de pourrir d’ennui au QG, la bureaucratie avait finalement eu raison de lui et surtout il avait déjà une dent contre le chef du village pour ne pas lui avoir fourni les renseignements et la documentation qu’il avait précédemment exigé, alors il ne lui en avait pas fallu plus pour débarquer quand il avait appris que le couple de mariés dont la femme était guérisseuse hébergeait un de leur soldat blessé. Ils allaient non seulement pouvoir s’expliquer, mais en plus de ça Varsaw obtiendrait quelque chose d’intéressant de cette rencontre quelle que soit la manière dont elle se profilerait. Le Sénéchal ayant mit pieds à terre et confiant les rennes de sa monture à un des gardes à côté de lui, il fit quelques pas vers la porte d’entrée de la demeure du Bourgmestre. Une maison modeste pour les standards d’Orzus mais qui ferait quand même baver tout les autres culs terreux à des kilomètres à la ronde, depuis l’extérieur il semblait qu’elle était dotée d’un cellier en sous-sol ainsi qu’un grenier et on pouvait bien y compter cinq ou six pièces sans avoir besoin d’y mettre les pieds. Frappant à la porte avec des coups réguliers mais puissant, Varsaw entendit de l’autre côté un peu de mouvement… puis du silence… il attendit patiemment une quinzaine de secondes de plus et retoqua plus fort cette fois. Derrière son masque impassible, il souriait très légèrement, dans le fond il ne souhaitait qu’une chose, c’était que là encore on lui donne un prétexte pour que les choses puissent devenir… intéressantes.
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MessageSujet: Re: Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw) EmptyMar 24 Jan - 14:41
Le Lieutenant commença déjà à se lever, grimaçant un peu à la douleur qui persistait encore dans son épaule. Heureusement qu'il arrivait que son corps arrivait à se régénérer rapidement. Il se rappelait d'avoir bu quelque chose avec un sale goût. Ah oui...., il se rappela quela femme du Bourgmestre était guérisseuse.

''Vous ne devriez pas vous lever''
''On n'a pas le temps...vous le dites vous-même. Apportez moi la tenue que je portais. ''

''Qu'allez-vous faire ? ''
''Rejoindre mes deux compagnons ! Par contre, vous, vous devriez partir avec votre femme, rejoindre le Mur''

Oswald hocha négativement la tête.

''Ma femme et moi nous nous sommes mis d'accord sur quoi faire quand viendrait le jour où on serait découvert. Qui sait, peut être qu'avec de la chance....''termina-t-il, la voix baissant en ton. Malgré son sourire rassurant, l'Estien comprit qu'il ne pourra pas lui faire entendre raison. Puis, il alla chercher les effets du Lieutenant

Qu' ont dit-il avant de partir ? s'enquit Artane, pendant qu'il revêtissait sa brigandine, nettoyant de son sang de la veille et mettant les effets qui le rendrait plus Teïderien qu'Eïlynsterien; Le tabard de Teïder contribuera à fausser temporairement son allure. Oswald l'aidait, quand le bras de l'officier ne lui permettait pas encore d'accomplir certains mouvements.
''Ils m'ont demandé quelques détails sur les agents de l'avant-poste de Slawomir, qui est sous le commandement du Sénéchal Varsaw....''



Artane apprit qu'Hestel et Sorio étaient partis vers l'avant-poste, prétextant y retourner pour faire leur rapport. Et Oswald n'en savait pas plus. Artane, lui, savait ce que ses deux subordonnés avaient en tête. Quand ils auront l'opportunité, ils piqueront vers les marais de Gwernoph... et contourneront les champs de la bourgade à bonne distance jusqu'à la mine. Là, ils aviseront....

Il boucla la ceinture qui portait le fourreau de son épée. Oswald tenta de le dissuader de faire comme ses deux compagnons.

''Il y a une voie possible par le Nord, par les marais, pour sortir de l'étau qui a du être organisé pour vous empêcher de sortir du coin..Je peux encore voir avec un de mes gars....''

''J'ai déjà pris ma décision''coupa-t-il bassement. ''Mais je vous remercie de votre sollicitude à mon égard... J'ai encore besoin que vous me renseigniez encore une dernière fois, sur la mine...''

Artane ne doutait pas un seul instant qu'il connaissait les entrées exactes du tunnel de délestage et d'aération, qu'il avait évoqué la veille. Oswald ne se fit pas prier, dedans le maximum d'informations de où les trouver.

''Adieu Oswald et encore merci.... ''dit Artane avant de se diriger vers l'entrée.
''Vous trouverez un cheval juste devant... avec un sac à message, pour justifier pleinement le franchissement de la quarantaine...''

Artane l'interrogea du regard. Oswald se contenta de sourire. Autant ne pas savoir comment il l'avait obtenu.

''Et une dernière chose... Le Sénéchal Varsaw ne vous lâchera pas. ''

Artane ne souffla mot, et sortit de la demeure.... Le nom du Sénéchal sonnait comme un voile de ténèbres qui approchait. Un canasson l'attendait. Il s'en approcha, vérifia la selle et son équipement et monta. Quelques soldats le saluèrent et il fit de même. Puis, il tourna bride, direction l'avant poste... Le matin était frais, sentait l'humidité. Dès qu'il pourra, une fois sorti du cordon de quarantaine, il galopera le plus vivement possible rejoindre Hestel et Sorio.

A peine une heure  voir deux d'écoulées, une troupe d'une vingtaine de cavaliers stoppèrent devant la maison du Bourgmestre. Le Sénéchal en personne avait fait le déplacement. Il toqua lourdement à la porte. Oswald était à la table de son modeste salon, le regard porté sur une tasse de thé vide. Une autre tasse vide trônait en face de lui, vide elle aussi. La théière émettait une faible vapeur, laissant monter dans l'air une odeur de végétaux infusés. Sa femme était partie s'allonger. Il entendit un second et fort tambourinement à la porte. Il n'ira pas rejoindre Myrtille pour partir ensemble. Au moins, quand les forces teïderiennes viendront investiguer dans sa demeure, elles ne trouveront rien. Il avait veillé à brûler tous les papiers qu'il possédait, ou qui servait à l'administration du patelin et de tout ce qui le concernait. Quand les autres apprendront ce qui se sera passé, ils feront profil bas. Peut-être que quelques uns réchapperont à l'opération en cours. Donc quelques rebelles, des tas de cendres dans la cheminée encore fumante.... Le Sénéchal n'aura pas grand chose à se mettre sous la dent.

Il entendit un énième et fort tambourinement à la porte  Il se leva et tituba vers la porte d'entrée.

Le Sénéchal Varsaw.  Il se contenta de simplement sourire, reculant pourtant d'un pas. Le Sénéchal restait un homme impressionnant et à la réputation bien établie. Le teint blême, ce n'était pas la peur qui le marquait. La sueur qui perlait doucement de son front était plutôt un autre signe néfaste....De le voir en personne n'était donc pas une surprise.

''Salutations, Sénéchal Varsaw.....

Moment de bref silence, car le Bourgmestre se tenait à la porte, comme s'il allait tourner de l'oeil.

''Hum... je crois savoir pourquoi vous êtes venu... mais vous vous êtes déplacé pour rien, je le crains...''dit-il, dans une voix faible pendant qu'il peinait à garder un étrange sourire. ''Avec ma femme, nous nous sommes permis d'envisager de prendre congé de votre présence, et de celle de Teïder...Je m'excuse d'avance du désordre que mon départ va provoquer... Bien des habitants appréciaient ma personne et mon travail, sans savoir la vérité sur qui j'étais réellement. Chose que vous savez désormais, n'est ce pas ? ''

Il tomba à genoux, les forces le quittant doucement. Et il avait toujours son sourire à ses lèvres. Il était ravi de partir pour un monde meilleur, et d'avoir contribué au combat contre la malveillance qui régnait sur Teïder.

'''Peut être que je serai jugé comme lâche, un couard... mais je m'épargne des souffrances inutiles et je préservera des secrets à tout jamais.... Je pars le coeur léger....Myrtille."murmura-t-il, avec son regard qui perdait déjà l'étincelle de vie. ''J'arrive ma douce.... j'arrive....'' Et il s'écroula, expirant pour la toute dernière fois.
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Patrouille dangereuse.... (pv Varsaw)
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