Il y a des pas que l'on ne choisit pas. Des choix qu'on fait sans le vouloir vraiment. Des choses qui changent tout. Et... Cela fait déjà quelques jours que je traîne aux Duchés. Pourquoi là ? J'en sais rien. Merde, Gee, c'est vraiment le pire endroit pour quelqu'un qui transforme ce qu'il touche en or ?! Pourtant, après avoir laissé Shimet et la cité de Jade, après avoir erré sans but véritable dans Ikhyld, j'ai réussi à me retrouver sur un navire s'arrêtant aux Duchés. Oh, je sais pourquoi je suis monté dans ce bateau. Je voulais partir. Marcher. Voyager. Me changer les idées, partout ailleurs. Sans rester trop longtemps au même endroit. Ce que je n'arrive pas à comprendre c'est... Pourquoi je n'ai jamais réfléchi correctement ? L'avidité des duchéens, tout ça... ? Non ? Non. Et le pire dans cette affaire, c'est que personne ne me l'a rappelé. Enfin bref.

Nous avons donc pris une chambre dans une petite auberge du coin dans laquelle j'ai toujours fait attention. Aucun incident n'est arrivé devant les yeux duchéens, fort heureusement, et la nuit s'est déroulée dans des gants changés en or, pour ne pas prendre le risque que les draps le soient. Pas très pratique, mais c'est la seule solution que j'aie, pour le moment. Shimet m'a promis de trouver des solutions mais... Je suis parti sans l'avertir, et de toute manière, je suis intimement convaincu qu'il n'y arrivera pas.
Mais tôt le matin, je me suis éclipsé de l'auberge, avec pas grand chose sur moi. J'ai laissé un mot aux gars quand même, pour leur dire que j'allais faire un tour, mais c'est tout. Et puis je me suis mis à marcher, déambuler plutôt, dans les plaines autour de la ville qui m'a hébergé. Sans même remarquer, dans un premier temps, que l'emprisonneur d'âme de Rin était toujours attaché autour de mon cou.

Puis j'ai fini par apercevoir un bois, et inconsciemment, mes pieds m'ont guidé jusqu'à lui. Et c'est à ce moment là que Rin décide de me rappeler sa présence par un élégant...

« Oh, jolie donzelle ! »

Je retiens un sursaut à ses mots, avant de fixer mon ami avec un air surpris.

« Merci, mais je parlais pas de moi ! Elle est là... Oh, partie. »

Je soupire, en constatant mon erreur. Bon hé bien... Ma balade tranquille vient de voler en éclat. Je soupire avant de me remettre à marcher, ignorant un peu l'azurien. Il ronchonne vaguement sur le fait d'accepter de me laisser tranquille, mais sans rien ajouter.
Mes pensées se remettent à voguer alors que je déambule entre les arbres, l'oreille vaguement attentive sur ce qui se passe autour de moi. Un bruit de chute d'eau me parvient vaguement, dans le fond, avec une armée d'oiseaux qui chantonnent gaiement. En voilà certains qui le sont. Je souffle doucement en chassant cette arrière pensée de ma tête et...

« Gee, regarde la jolie fleur ! »

Je redresse la tête vers mon ami, qui m'avait pourtant dit qu'il me laisserait tranquille. Et sur le coup, je ne réalise même pas qu'il a parlé doucement, contrairement à son engouement habituel. Pensant néanmoins qu'il parle d'une plante rare, je me décide à me rapprocher de lui, observant l'endroit qu'il me désigne. Un petit "O" se dessine sur mon visage alors que j'observe l'endroit, magnifique. La cascade, les arbres, les lumières... Tout dégage une lueur calme et apaisante... Je m'avance alors, désireux de voir la plante de Rin, qui me souffle :

« Non... ! »

Mes yeux se posent sur une forme dans l'eau... Une forme avec de jolies courbes et... En y regardant de plus près... Une chevelure blonde, une peau mate et... Merde ! Mes joues virent au rouge au moment où je comprends que Rin parlait d'une jolie fille, en parlant de jolie fleur... Mon premier reflexe - et sûrement le mauvais - est de me cacher derrière un arbre, cachant mes yeux et mes joues, priant pour qu'elle ne se mette pas à croire des choses. Rin, Rin Rin... Et elle était... Non, Rin, je vais te tuer !

Mais évidemment. Il fallait que Rin gueule pour me dire de pas m'approcher. Il fallait forcément qu'elle l'entende, qu'elle me voie. Pourquoi ? Pourquoi cela se serait-il passé autrement ? Il faut croire que j'attire la chance. C'est totalement absurde. Pourtant c'est là. Et j'ai compris que la discrétion était morte au moment où un mouvement dans l'eau, suivi d'une voix, m'ont interpellé. Ses paroles font brûler mes joues. Non, ça n'avait rien à voir, mais comment peut-elle le deviner ? Rhaaaa, Riiiiiiiin, dans quoi tu m'as jeté comme embrouille ?! La fille continue de se mouvoir dans l'eau, avant de me demander si je ne suis pas juste un vieux pervers. Et moi, je reste là, planté comme un con, rongé par la honte. Ce n'était pas prévu, mais comment lui faire comprendre ? Elle ne me croirait pas ! Elle continue de se déplacer, sans doute pour se vêtir, ou pour m'attaquer... Dans tous les cas, ses dernières paroles me font prendre une décision. Il faut que j'écarte les ennuis...

« Non, non, ce sera pas nécessaire, je vous assure... »

Peut-être se rendra compte qu'il y a deux voix ou peut-être pas... Dans tous les cas, je m'écarte de l'arbre, marchant sur le côté et les mains toujours devant les yeux, comme si j'avais été statufié dans ce geste. Une fois un peu à l'écart de l'arbre, j'écarte néanmoins mes mains de mon visage, pour lui montrer que je ne suis pas armé, ce avant de me retourner, relativement lentement. Je ne la regarde pas et reste fixé sur le sommet de la cascade jusqu'à être entièrement retourné. De là, je baisse les yeux pour me retrouver face à une elfe aux yeux rouges, qui ne semble pas entièrement en colère mais... Bordel ! Si ma couleur avait diminué, la fille me verra passer de nouveau à l'écarlate et détourner brusquement la tête. Pourquoi elle s'est pas rhabillée ? Je-... La pudeur vient de mourir... Et ma dignité aussi, sûrement.

« Je-... Je suis désolé ! Je ne voulais pas, je vous assure ! »

Je tente maladroitement - et sûrement de manière totalement inefficace - de reprendre contenance, sans toujours oser la regarder. Et le fait qu'elle soit mignonne n'y changera rien... Je reprends une grande inspiration, ma queue battant l'air de manière exagérée sous le stress, avant d'ajouter :

« Je passais juste dans le coin, je ne suis pas un voyeur ! »

Oui, Rin, tu vas me le payer, je te le promets... D'ailleurs... Il doit sûrement en profiter, cet enfoiré. Je tâche d'envoyer mes plus mauvaises ondes à Rin, conscient qu'il n'est pas télépathe. Je te maudis, satané piaf...

La dame semble ne pas me croire, et elle se marre lorsque je détourne les yeux. Et même si sa voix se fait plus douce, comme si elle se rendait compte que je n'ai jamais été un danger quelconque, je ne baisse pas les yeux. Par pitié, couvrez-vous... Je secoue la tête alors qu'elle me demande si c'est son regard qui me trouble. Non c'est... Tout ! J'envisage une seconde de prendre le corps d'Alice ou de mon rat, qui traînent dans mes affaires à l'auberge, après que j'ai récupéré la poupée qui traînait à Orzus. Mais le fait que Rin s'occupe de cette affaire à ma suite ne me réjouit guère. Il risque de faire pire que ce qui est déjà lancé.

La dame prend néanmoins le soin de planter son épée dans l'eau, comme si elle n'avait plus une seule once de crainte à mon égard. Pour autant, même si le rose commence légèrement à diminuer de mes joues, je ne fais pas un geste. Mes excuses tirent un nouveau rire chez l'elfe, qui se moque ensuite de moi. Mais... Bien sûr. Je savais qu'elle ne me croirait pas. Et à vrai dire, je savais, après coup, que le réflexe de me cacher derrière un arbre n'était pas le bon. Me retourner en m'excusant aurait été bien plus crédible... Cependant, alors que la voix de l'elfe résonne, un autre son attire mes oreilles de lapin et je baisse inconsciemment les yeux pour... Pourquoi elle avance ?! Elle était déjà bien assez près... Je retourne le visage, alors qu'elle s'arrête au bord de l'eau et me conseille d'assumer mes actions. Mais avant même de pouvoir répondre, elle se déplace subitement sur le côté pour se remettre dans mon champ de vision. Effet qui me refait tourner la tête, évidemment. Clairement pas assez vite pour ne pas la voir, mais suffisement pour ne pas trop la voir.

« Je... Je me suis caché juste pour ne pas vous voir plus... Si j'avais été un voyeur, j'aurais usé de plus de discrétion... C'est pas ce q-... »

Je m'arrête au milieu de ma phrase, conscient que j'aggraverai sûrement mon cas en disant ça... Je souffle. Tant pis, maintenant c'est lancé, et je suis quasiment certain qu'elle voudra la fin de la phrase.

« Qui me manque, d'habitude... »

Mes oreilles se redressent subitement sur la tête alors que je réalise que le terme employé n'était certainement pas le bon. Ma queue s'agite de nouveau frénétiquement, alors que je place mes mains devant moi, comme pour arrêter quelque chose.

« Par "habitude", je parle juste de la vie dans la forêt ! Je-... Je ne suis pas un pervers qui espionne les dames dans leur bain ! »

Merde, mais Gee, dans quoi tu t'es fourré ?! T'aurais mieux fait de rester dans la campagne ikhyldienne, ou juste dans cette auberge... Aaaaarg... J'hésite vaguement à retourner l'attention sur Rin mais... Il a de la chance : mon honneur m'en empêche. Mais il va le regretter, bien vite, cet enfoiré. Quoiqu'il en soit, un peu à cause de l'idée qu'elle s'avance depuis le début, je décide de reculer un peu. Un pas tout d'abord, puis un autre et... Une racine noueuse me fait perdre l'équilibre. L'instant d'après devient flou, me réveille par une intense douleur sur les fesses et dans la partie haute de ma queue, qui s'est lourdement fait écraser.

« Ouch... »

Ma manière de m'enfoncer fait rire l'elfe, ce qui me fait d'autant plus rougir. Elle se moque de moi, et moi ça me stresse encore plus. Rhaaaaa Geeeeee... Tu fais vraiment trop pitié ! Elle se moque encore, laissant entendre qu'en effet, de toutes les fois où j'ai pu espionner les dames au bain, c'est bien la première fois que je me fais attraper. Je reprends une couleur de "pivoine ayant pris un coup de soleil" à ces propos, presque frustré dans ma gêne.

« Non ! C'est pas ce que je voulais dire... »

Mais mes tentatives infructueuses pour me rattraper ne font que la faire rire d'avantage. Aaaaaarg, c'est un cauchemar... Réveille-toi Gee, réveille-toi... Pourtant, la réalité me rattrape alors qu'elle avance d'un pas, pour poser le pied sur la berge. Cette réaction me faite reculer d'un pas, puis d'un second et... Une seconde plus tard, le monde devient flou. La voix de la fille résonne une nouvelle fois, et j'entends sans mal l'inquiétude dans ses propos. Mais quand je reprends conscience de mon environnement c'est pour voir... Hé ! Un sursaut me prend, et si elle ne s'était pas redressée à peine une seconde plus tôt, nul doute que nous nous serions mutuellement pris un coup de tête. Quoiqu'il en soit, je ressens une intense chaleur dans les joues et je me sens obligé de retourner la tête. Je réalise ensuite ce qu'il vient de se passer; que je viens de me casser la gueule devant elle, suite à tout ça... Et ma moue devient boudeuse. Comme première impression, je sais pas pour quoi ça vaut...

La dame me demande alors de me redresser, après m'avoir appelé "monsieur le lapinou pervers mais timide". Légèrement vexé par ses propos, je prends néanmoins la main qu'elle me tend, plus par réflexe que pour autre chose. Je ne retourne tout de même pas la tête vers elle, conscient qu'elle ne porte toujours rien. Mais au moment ou je prends sa main, mon regard croise un reflet brillant sur le sol. Un caillou... Doré ? Non... Qui devient doré ! MERDE ! Je relâche sa main brusquement, me réétalant au sol par la même occasion, alors qu'elle m'aidait à me relever. Cette fois-ci, sa nudité ne suffit pas à m'empêcher de retourner le nez vers elle, vers sa main... Je retiens un sursaut.

« Je-... Je suis désolé, je ne voulais pas ! »

Sur le coup, ce n'est pas tant le fait qu'elle soit duchéenne et que ce pouvoir vaut littéralement de l'or qui m'effraie, juste l'idée de... Arg, j'ai beau savoir que c'est temporaire, je ne m'y ferai jamais. Je recule un peu, toujours au sol, alors que mes mains semblent avoir arrêté leur cirque.

« Je-... C'est temporaire ! Dé-... Désolé ! »

Je suis dans la merde.

L'elfe semble ne pas comprendre ce qui m'a fait chuter, et son incompréhension me laisse un goût amer. Elle a beau se foutre de moi, c'est pas ce que je voulais ! Elle réalise toutefois ce qu'il se passe et commence à m'insulter, mais je ne parviens qu'à m'excuser maladroitement, ce qui ne semble pas lui convenir. Normal. Elle me demande ensuite de stopper ce sort, et je n'arrive qu'à secouer bêtement la tête. Même si je le voulais... J'essaie néanmoins de me concentrer dessus, pour essayer, au moins mais... Il semble bien enclanché et, malgré toute la volonté du monde et mon niveau en magie, je ne parviens pas à le stopper. Dans une insulte non terminée, l'elfe se retrouve statufiée, dans une expression énervée. Et je dois dire que je la comprends.

« Merde Gee ! T'étais sensé faire attention avec ça ! En plus elle est duchéenne, quoi ! »

Je ferme les yeux pour tenter de renvoyer ma colère naissante, sans y parvenir.

« La ferme Rin ! C'est ta faute tout ça ! T'étais obligé de... Raaaah ! »

Je laisse ma phrase en suspens et frappe le sol du poing, faisant gicler quelques morceaux de terre. Rin n'ajoute rien et je reste assis là pendant un temps indéterminé, à fixer le visage de l'elfe, figée dans une expression intemporelle. Rin n'a pas tout à fait tort. Je devais faire attention, duchéenne ou non. Et finalement, c'est ça qui m'énerve le plus. Je ferme les yeux et soupire, relâchant toute cette frustration.

« Désolé. »

Je n'ajoute rien et me redresse, détournant les yeux de l'elfe. Je soupire une nouvelle fois, pensant aux possibles dangers qui pourraient courir si je la laissais là. Des duchéens avides pourraient s'accaparer de cette statue d'elfe d'or et tenter de la revendre cher. Ou en découvrant que la pétrification n'était que temporaire, la revendre ensuite comme esclave. Ou... Non, je peux pas partir comme ça. J'enlève mon manteau et lui met sur les épaules, en tentant, malgré sa position inadaptée pour ce genre d'affaire, de la couvrir un maximum. Puis je m'affale sur le sol, contre un arbre, regardant sa cîme.

« On va rester là jusqu'à ce qu'elle reprenne sa forme. Et Rin, par pitié, tais-toi s'il-te-plaît. »

L'esprit opine du chef et retourne dans le collier, comprenant que là, j'ai vraiment besoin de calme. J'observe le visage de l'elfe, me rendant compte qu'elle a l'air toute jeune, du moins pour une elfe. Environ... Soixante, soixante-dix ans ? Peut-être à peine plus ou moins. Un sourire las se forme sur mon visage. J'ai peut-être pas tout perdu de ma vie en société, finalement, puisque j'essaie de déterminer l'âge d'une elfe. Enfin. Je ne peux que constater qu'elle est mignonne, que ces pensées me font virer au rouge, autant de gêne que de colère envers moi. Arrête Gee. Je retourne la tête pour regarder les fourrés en face de moi, avant de plisser les yeux. Bon, j'imagine que je vais juste attendre, en restant attentif.

Et les minutes tournent, une à une, inlassablement. Pendant que mes pensées défilent, toutes en lien avec cette elfe ou avec cette satanée malédiction.

Pourquoi c'est arrivé déjà ? Les choses se sont passées trop vite. La serre, le Sanctuaire. Puis ce... ça. Pourquoi moi ? Pourquoi ça n'est pas arrivé à un duchéen aimant l'or ? Non. Il a fallu que ça arrive à un gars vivant en ermite, avec ses plantes et ses animaux. Un gars sans problèmes, nullement intéressé par l'or. Pourquoi ? Il y avait des gens plus heureux de cela. Mais non. Et ce truc me suivra probablement toute la vie. Cette gamine est la première personne touchée par cette malédiction. Combien y en aura-t-il encore ? Si je ne me contrôle pas, si je ne fais pas attention ?

Je souffle. Non... Sans doute que ça ne sert à rien de penser. Je n'arrive qu'à me faire encore plus de mal. Et ça ne vaut pas la peine. Mon regard se met alors à errer devant moi, parcourant les feuilles, les troncs. Vide, mais qui cherche encore quelque chose pour ne penser à rien...

Et les minutes défilant, la vie reprend son cours normal. Je le sais, non pas en la regardant, mais en l'entendant se mettre à hurler la fin de sa phrase, vociférant des insultes toutes plus belles que les autres. Elle se met encore à m'insulter, me demandant ce que je lui ai fait pendant le temps où elle était transformée. Et moi, je reste assis, le regard dans le vide, totalement déphasé. Elle part ensuite en suppositions, que j'entends parfaitement et que mon cerveau parvient à traiter. Mais je ne laisse qu'un soupir s'échapper de mes lèvres, alors que ma vision périphérique me signale qu'elle a ouvert le manteau. Tout en continuant de gueuler.

Je me redresse finalement, lentement, sans la regarder.

« Oui, bien sûr. Désolé. »

Je tourne un regard vide sur elle, son visage, les yeux dans les yeux et sans prendre la peine de m'expliquer plus que ça. Elle ne m'a jamais cru quand elle était de bonne humeur. Pourquoi elle me croirait en étant furieuse ? Je n'ai rien fait, je le sais. Et finalement... Sans doute que ça suffit.

« Je-... Rien. Encore désolé. Pardonnez mon impolitesse, il vaut mieux que je vous laisse. Je vais pas déranger encore plus longtemps. »

Je me retourne pour m'en aller, laissant sûrement comme un air maussade derrière moi. De toute manière, il faut croire que c'est tout ce que ce foutu pouvoir me laisse. De la colère, de la frustration, de la tristesse. Il n'y a rien de bien là-dedans.