En entendant la profondeur du sujet qu'aborde Slenlodwiin, Sleeslith prend la parole tandis que les hommes restent silencieux. Certains écoutent avec intérêt comment leur lieutenant s'y prend pour répondre.

"Ce qui nous inspire, c'est d'avantage des valeurs morales, des principes, des idéaux tels que nos ancêtres l'ont vécu et se sont battus pour."
Elle profite de ce thème pour y glisser une autre référence culturelle importante pour les eïlynstériens : le culte des ancêtres. Elle y reviendra peut-être dessus et sans hésitation si cela intéresse Slenlodwiin d'en savoir plus.
"Mais nos loisirs peuvent être différents de tout ça, oui. Ce sont tantôt des moments de détente, tantôt une continuation de nos principes de vie. Chacun fait selon ce qui est bon pour lui pour rester ancré dans ses choix de vie."
Certains des hommes opinent affirmativement. D'autres sourient en signe d'appréciation des paroles de leur lieutenant.
"Nous ne sommes pas des bêtes féroces assoiffées de combat. En vérité, nous sommes disciplinés, organisés et valorisons la paix par dessus tout mais comme l'a si bien dit un de nos généraux. 'Si tu veux la paix, prépares la guerre'. Ainsi donc nous sommes prêts à vouloir la paix."
Encore une fois, les hommes opinent en choeur.
"Nous connaissons la joie de vivre, le bonheur, l'amour ainsi que la tristesse, la peine. Telles sont nos valeurs."
Sleeslith marque une brève pause avec un de ses charmants sourires avant de continuer.

"Oui, la compétition pour rester méritant est importante. Il y a donc des célébrations et des concours ouverts aux plus valeureux guerriers afin qu'ils puissent tester et confirmer leur valeur aux yeux de tous. Ainsi, nous avons les Grandes Epreuves qui se déroulent tous les étés, entre autres. Un moment de joie, de festivité et de compétition où chacun et tout le monde se retrouve."
Sleeslith s'épanche librement sur son pays, sa culture, ses valeurs. Tout ce qui fait qu'elle est fière d'être eïlynstérienne. Les hommes ne disent mot mais approuvent silencieusement la qualité oratoire de leur lieutenant.

Slenlodwiin écouta avec intérêts les propos des Eïlynsteriens, en notant le sentiment de patriotisme assez fort qui semblait présent en eux, et fort évident. On pourrait aussi le dire le sentiment de camaraderie et d’appartenance, mais les trois choses ne s’excluaient guère, bien au contraire. Il nota aussi le fait que les Eïlynsteriens semblaient assez attachés à leurs ancêtres, chose qu’il avait crut comprendre par le passé et se confirmait. Et qu’il ne pouvait évidemment qu’approuver, après tout les anciens sont souvent de bon conseils...

Après, il doutait en soit que les Eïlynsteriens aient une totale liberté pour leur choix de vie, même s’il ne croyait pas non plus qu’ils en étaient privés, qui était totalement libre en ce monde après tout ? Ils devaient avoir une conception sans doute différente de la liberté de celle d’un Duchéen ou Akkatonien d’ailleurs. Une liberté compatible avec un mode de vie exigeant et discipliné. Et il pouvait bien sentir qu’ils étaient quoiqu’il en soit, attachés à leur mode de vie. Ils aimaient leur pays c’était indéniable, un sentiment qu’il comprenait parfaitement… Mais que, même s’il ne le dirait pas, il désirait ne jamais partager. Quelque soit le pays, ou l’allégeance.

Par contre, c’était la première fois qu’on lui sous entendait que les Eïlynsteriens étaient de tendances pacifistes, cela le surprenait un peu. Et lui faisait se dire qu’il devrait se renseigner à ce sujet. Disons que ça allait à l’encontre de pas mal de choses dont on lui avait parlé au sujet de ce pays militariste et martiale, même si on ne lui en avait pas fait non plus un portrait de pillards assoiffés de sang. Après peut-être que ce qu’on lui avait raconté était à nuancer, ou bien qu’ils avaient leur propre conception de la paix aussi. Quoiqu’il en soit, ça pourrait être instructif, notamment sur une autre vision du monde.

De toute façon, ils lui avaient donnés du grain à moudre, dont il décida de profiter.

« Ainsi vous honorez vos ancêtres ? J’avais entendu parler d’un culte que vous leurs portez. Est-ce vrai ? Pourriez vous m’en parler davantage ? » Après ce ne serait pas la première peuplade qu’il rencontrait à honorer plus ou moins ses ancêtres. Les nains notamment, quand ils étaient laissés seuls du moins, aimaient bien ça. Mais sans doute que ça avait ses spécificités culturelles.

« Et avez vous participés à ces fameux jeux ? Vous m’avez l’air d’êtres plus ou moins athlètes à votre façon, ou en très bonne condition physique. » Il supposait aussi que ça devait être un spectacle assez intéressant à voir, dans un pays qui avait l’air de pas mal valoriser les valeurs physiques et guerrières. Cela devait aussi aider à stimuler les troupes, qui devaient rester en forme pour diverses raisons.

Il y a différentes raisons qui motivent Sleeslith à parler de l'importance de la paix pour les eïlynstériens. La première est que l'un des rôles d'une armée est de garantir la sécurité du territoire, protéger les civils et maintenir la paix sociale. On parle donc bel et bien de paix. La deuxième est que discipline signifie strictement ceci à Eïlynster : obéissance sans faille et méthodique de tous selon un code commun. Il n'y a donc pas de place pour des débordements belliqueux individualistes. Même les promotions militaires sont organisées par l'Etat autour de joutes et tournois. Finalement, en tant que chargée de la protection intérieure de part ses missions de patrouille, elle en sait assez pour connaître l'importance de la paix et de la sécurité. Elle n'a pas exclu les autres valeurs mais elle serait certainement très attristée d'apprendre à quel point Slenlodwiin doute de ses propos. Un peu comme si toutes les patrouilles qu'elle fait pour éviter que les hameaux d'habitants ne se fassent piétiner par des troupeaux de bêtes sauvages enragés n'étaient pas réelles.

"Oui, je participe à ces jeux. C'est important. Quant à mon athlétisme..."
Sleeslith sourit doucement. Au vu de sa stature, c'est bien la première fois qu'on la trouve athlétique.
"... je participe surtout aux tournois de magie."
Certains hommes rient en douce. Eux aussi, ils ont du mal à imaginer leur lieutenant luttant au corps à corps contre un orque ou bien tentant de rivaliser le maniement des armes contre un nain. Non vraiment, ça serait une catastrophe. Sleeslith ne tiendrait à peine deux rounds en duel armé.

"Pour l'instant, je ne vais pas très loin. Je pense qu'il me faudrait un meilleur entraineur..."
Elle s'arrête et réfléchit un moment sur cette idée. De part son statut privilégié de concubine d'un Général, elle a déjà rencontré de nombreux entraineurs et pourtant aucun n'a été capable de l'aider à monter en grade. Peut-être qu'elle devrait chercher à l'extérieur? Quelqu'un d'autre qu'un eïlynstérien?

Slenlodwiin ne doutait pas vraiment des propos de la nagate, il était plutôt emplie de réflexion intérieure. Car s’il avait été surpris, il ne s’était pas dit qu’elle était dans le faux et encore moins menteuse, telle était la nuance. On lui présentait juste un discours au sujet de ce pays, différent de ce à quoi il était habitué. Donc, il avait envie de se renseigner pour en savoir plus, par pure curiosité. Sans doute d’ailleurs, que si on parlait de paix sociale et civile, il serait totalement d’accord avec elle, comme il serait absolument d’accord avec un soldat Akkatonien ou Ikhyldien qui lui dirait qu’en régulant la faune sauvage et chassant les bandits, il assurait la paix et la sécurité de la population. Ne le faisait-il pas d’ailleurs en quelque sorte ?

« Des tournois de magie ? Cela est intéressant. Et pour vos soldats ? Certains ont l’air d’êtres plutôt doués à la lutte, enfin de ce que je peux juger. Ou pour de la course ? » Disons, qu’un dragon n’était pas toujours la meilleure personne pour juger de la valeur physique d’un bipède. Mais bon, il se doutait qu’un nain ou un orc guerrier, solidement bâtit, avait sa place dans des concours de force ou des duels armés. Et ceux plus agiles, dans les sports d'agilité ?

Puis, quand elle parla d’un entraînement magique, il sembla réfléchir, avant de dire.

« Un entraîneur ? Il faut voir en quoi vous voulez vous entraîner dans le domaine magique, mais je peux éventuellement vous conseiller quelqu’un. Et si c’est le domaine de la terre qui vous intéresse… Je suis un mage de terre de très haut niveau. » Il n’était certes pas archimage, le niveau des meilleurs, mais celui juste en dessous, ce qui était déjà excellent. Cela et en effet, il avait un réseau à sa façon.

Quoiqu’il en soit, la proposition était faîte.

Alors que Slenlodwiin pose la question sur les tournois physiques, Sleeslith opine vers le sergent orque. Celui-ci prend alors la parole.

"Je fé les tournois de combat. Cé très dur."
Bien que sa prononciation soit claire, il a néanmoins un accent orque. Puis il remonte une manche pour montrer une cicatrice sur le bras.
"Ca, jé battu un capitaine. C'était un bon combat. Je suis devenu sergent comme ça. Tout le monde participe aux Grandes Epreuves, cé bon pour la santé et le mérite."
Quoiqu'au vu de sa cicatrice, on pourrait s'interroger sur sa définition de santé. Il tend la main vers les autres pour désigner l'ensemble du groupe avant de revenir sur Slenlodwiin et de continuer.
"Moi je suis doué pour écraser les crânes", précise-t-il sur lui-même.
Les soldats orques se mettent à rire.
"Lui", il désigne un soldat orque, "il est rapide, il coupe très vite."
Le soldat orque en question bombe alors fièrement le torse.
"Les ôtres sont bons aux armes aussi. Tous sont très bons soldats."
Les hommes se mettent à confirmer vigoureusement. Sleeslith laisse son sergent faire l'éloge de sa troupe avec un demi-sourire complice.
"Je connais peu les arcs mais je connais les archers ici. Ils tirent vite. Ils ratent jamais leur cible. Elle..."
Le sergent orque pointe vers Anastandre.
"-... Cé la plus rapide. On s'entraine souvent tous les deux.
-Pas assez rapide pour esquiver toutes mes flèches.
-Haha! Ca cé elle. Toujours forte et très bonne amie aussi. La lieutenant aussi est très bonne amie. Cé la plus puissante sorcière. Elle peut combattre un contre dix!"
Sleeslith cligne des yeux au compliment de son sergent.
"Pas tant que ça. Et puis ça dépend des dix."
Elle se tourne alors vers Slenlodwiin pour répondre à ses autres questions.
"Hélas je n'ai aucun talent pour la magie de la terre. A vrai dire... Je suis surtout douée pour la magie de l'âme."
Voilà quelque chose qu'elle n'avait pas encore dit sur elle-même. Elle observe la réaction de Slenlodwiin à ce sujet.

Slenlodwiin écouta longuement la troupe parler de la pratique des jeux et de leur façon aussi bien d’entretenir leur forme physique, que de s’amuser des fois un peu de façon martiale. Il n’avait aucun commentaire à prononcer à ce sujet évidemment, par contre il comprenait mieux comment un tel mode de vie rendait ces gens aussi athlétiques. Après, en général les militaires quels que soient le pays avaient une assez bonne santé, mais cela devait être d’autant plus vrai dans un pays comme Eïlynster supposa t-il.

Quoiqu’il en soit, ainsi la nagate ne maîtrisait guère la magie de terre ? Dommage, il aurait put beaucoup lui apprendre à ce sujet, mais il est vrai que les chances auraient été faibles que ce soit spécifiquement cette magie ci. Par contre, il fut curieux quand elle évoqua le sujet de la magie de l’âme.

« Je suis surpris de n’en avoir jamais entendu parlé avant que les nagas ne révèlent son existence il y a quelques temps de cela. » Dira t-il alors pensif, avant de reprendre en rivant doucement son regard reptilien sur elle. Pour dire calmement.

« Mais je serais curieux d’en entendre parler, c’est l’une des choses où je suis bien contraint de devoir avouer une grande ignorance. » Ce qui n’était pas forcément une blessure à l’orgueil étant donné que le sujet n’avait pas été de ceux qu’il aurait put maîtriser auparavant. Après tout quand ils le voulaient, beaucoup de nagas savaient rester secret, surtout qu’il avait le sentiment que toute leur race elle-même, n'avait pas forcément était mise dans la confidence.

« Par exemple qui vous l’a enseigné et comment l’employez vous au quotidien ? » Ajouta t-il sinon patiemment. Enonçant des questions très larges pouvant appeler à des réponses plus ou moins développés. Il se demandait après tout l’utilité quotidienne et aussi civile de la chose, après tout il supposait que la question de l’usage militaire, était déjà exprimé fort couramment à l’égard de la lieutenante.

Sleeslith tique un peu à la première remarque de Slenlodwiin. Elle serait bien incapable d'expliquer pourquoi les nagas ont choisi de révéler la magie de l'âme maintenant. Peut-être dans l'avenir et si elle rencontre un sage naga, elle en saura plus mais à ce moment, elle ne saurait en dire plus sur ce point. C'est vrai que cela l'intrigue tout autant et elle comprend la curiosité de Slenlodwiin.

"C'est une magie subtile", commence-t-elle à introduire sur un ton calme et mélodieux.
"Il n'y a pas d'éclairs ou d'avalanche de grêles..."
Pour citer des exemples qui concernent les autres magies qu'elle connait.
"Tout se passe sur le plan spirituel. Affecter l'état d'esprit de la cible, lui faire croire ce que l'on veut..."
Bref, une magie qui permettait certainement aux anciens dieux nagas de maintenir leurs esclaves sous leur emprise mentale.
"... mais aussi d'utiliser son mental pour se défendre. C'est une magie qui convient très bien à ceux ayant donc une forte volonté. A ce sujet, la mienne est parfois trop vulnérable."
Sleeslith souffle doucement alors qu'elle avoue ne pas avoir une volonté aussi forte qu'elle le souhaiterait. On pourrait même croire qu'elle émet une sorte de soupir mais la forme est trop neutre, voire froide ce qui le définirait mieux au vu de son sang naga.

Puis elle continue sa discussion avec Slenlodwiin :
"Il y a tellement de points sur lesquels il faudrait que je m'entraine plus pour être une mage aussi forte", dit-elle en concluant ses mots par un coup d'oeil entendu vers le sergent orque. Celui-ci hausse mollement les épaules. Apparemment rien ne le fera changer d'avis que sa lieutenant est une puissante mage. Il faut dire qu'en se spécialisant dans le combat physique, tout ce qui a attrait à la magie le dépasse et revêt une aura de respect.
"Ce sont des choses que l'on apprend à l'école militaire pour peu qu'on ai le don pour cette magie. Quant au quotidien, oui il est important de pratiquer. Un peu comme pour tout. On ne reste pas au meilleur de sa forme sans pratique régulière. Ce sont à la fois des exercices de méditation, des études sur la complexité des âmes ou bien quelques effets pratiques mineurs."

« La volonté est quelque chose qui peut toujours se renforcer heureusement, quoiqu’il en soit, ça m’a l’air d’une magie fort fascinante. » Glissera Slenlodwiiin pensif, après tout même s’il avait eut quelques informations à dispositions qu’il avait offert hier à la jeune lamia, il n’avait rien contre quelques informations supplémentaires, offertes par quelqu’un s’y connaissant plus que lui. Après tout elle avait du sang naga, et en plus et surtout, était mage de l’âme. Quoiqu’il en soit, en effet il disait que la volonté était une jeune qui pouvait s’endurcir, même si pour sa part il aurait du mal à donner beaucoup de leçons dans ce domaine...

« Vous aurez du mal je pense à être parfaite dans tous les domaines, mais en effet l’on peut toujours s’améliorer et je pense que la volonté est un excellent début. Après, je ne saurais malheureusement pas trop comment vous conseiller à ce sujet, mais peut-être connaissez vous des gens au mental très solide qui pourraient vous offrir quelques pistes à suivre ? » Sans doute que ça ne manquait pas à Eïlynster, ou en dehors. Après tout, mesurer à quel point quelqu’un avait une volonté solide, était une chose compliquée, soyons sincère…

Après il supposait aussi que traverser des dures épreuves pouvait aussi aider à renforcer son mental, mais ce n’était ni une chose désirable, ni à conseiller. Sans être non plus nécessaire, même si évidemment utile pour ceux qui n’ont pas eut le choix.

« Je vois, ça ne m’étonne pas, sauf pour les autodidactes, l’enseignement de la magie est souvent plus ou moins codifié. » Dira t-il sinon curieux aux paroles de la lamia à ce sujet. En effet, écoles, précepteurs, grandes universités de l’art magique comme à Ikhyld, la magie était autant une science, qu’un savoir faire, donc selon les pays elle pouvait être enseignée diversement. Quoiqu’il en soit le dragon finira sinon par dire. Ceci dit, le vieux dragon réfléchit un temps, puis dira à la troupe.

« J’y pense sinon, j’avais proposé à votre honorable lieutenante de vous mener à la cité dont je suis le gardien. Autant pour vous faire découvrir les lieux, que parce que c’est plus rapide. Cela vous intéresse t-il ? J’entends par là que je compter amener ceux intéressés par les airs. Et que, personne n’y est obligé. » D’où sa question précédente sur le vertige… Après il y avait de quoi s’accrocher sur le dragon clairement, mais en effet il ne fallait pas avoir peur des sensations un peu fortes. Cela et si ce ne serait pas la première fois qu’ils transporterait des bipèdes, en général ils n’étaient pas aussi nombreux.

Sleeslith n'est pas une mage de la terre, elle ne possède pas le don pour cette magie, et Slenlodwiin se présente comme n'ayant pas assez de volonté pour l'aider. Il lui propose même d'aller voir ailleurs. La question de l'entrainement est donc réglée.

Après avoir clos ce sujet, le dragon rappelle aux eïlynstériens son offre de les faire visiter le village dont il est le protecteur. A la première écoute, la proposition semble comporter un problème. En effet, si certains eïlynstériens seulement se rendent à ce village par les airs, comment vont faire les autres pour y aller? Ce n'est pas vraiment comme si ils savent où se trouve la destination. Sleeslith opine doucement et commence par répondre :
"Ils sont au courant, oui. Depuis hier soir."
Elle se tourne vers ses hommes et opine à nouveau avant d'enchainer à l'intention de Slenlodwiin :
"Ici, il n'y a que ceux qui ont accepté de faire ce voyage. Les autres sont restés au campement. Nous partirons tous ensemble par les airs."
Elle est quand même la chef de sa propre troupe, la lieutenant de ses hommes. Il n'est donc pas étonnant qu'elle conclut ses paroles par un ordre pour les rallier tous sous un commandement. La réaction est immédiate et les soldats se préparent à monter sur le dos de Slenlodwiin. Certains affichent un visage surpris, c'est leur premier fois. D'autres expriment un enthousiasme à l'idée de découvrir quelque chose de nouveau.

Il est vrai aussi que le temps passe et Sleeslith ignore combien de temps il faut pour se rendre à ce village et que l'après-midi commence à avancer. Une heure? Trois heures? Sept heures? Alors peut-être est-il temps de se presser et de se rendre par les airs jusqu'à cette visite locale.

« J’espère que la balade aérienne, vous sera agréable. » Dira le dragon avec amusement lorsque le fait de s’envoler avec tout ce beau monde fut décidé.

Slenlodwiin ajustera donc sa posture et son être pour que les bipèdes puissent monter sur lui sans trop de mal, avant ensuite de tenir leur prise d’une façon ou d’une autre, après tout il valait mieux faire ainsi, car un dragon n’était pas forcément fait de base pour que quiconque tente de l’escalader. Quoiqu’il en soit, la chose se fit sans trop de mal et Slenlodwiin qui sentait le poids des bipèdes sur lui, mais trouvait cela plutôt très supportable, après tout il était un dragon de très grande taille... Se releva calmement, sans trop de brusquerie, puis s’envola avec le plus de fluidité possible. Une fois du moins avoir vérifié rapidement du regard, que tout semblait bon…

Et en vérité, un être volant comme un dragon traversait une sacrée distance une fois dans les airs, même si évidement il n’allait pas traverser tout un pays en seulement quelques heures. Néanmoins cela prit à peine une heure dans les faits, pour rejoindre la communauté dont il était le protecteur… Chose qu’il signala en débutant la phase d’atterrissage… Disons qu’ayant des passagers, il préféra évidemment faire la chose en douceur, quant au fait de parler pour les prévenir, ça aurait été compliqué tout en volant.

Ils purent alors apercevoir la bourgade dont le dragon était le protecteur, qui n’était pas bien immense, mais visiblement assez prospère.

Assana:

Dominée par ce qui semblait être un château aux allures de fort militaire et administratif, noblement taillé et à la toiture bleutée, la ville était constituée en deux strates. Le quartier commerçant et de production de la ville, proche du château, entouré d’une sorte de petite muraille et le quartier de vie et d’habitation, lui entouré d’une solide palissade de bois. Clairement, on sentait que ça devait être une petite ville prospère, dont le souci principal était la gestion des bêtes sauvages, contre lesquels la palissade, quelques pieux et des arcs suffisaient en général, sauf éventuellement quand elles étaient très grosses. Plutôt que des invasions armées quelconques… D’ailleurs, les gardes qu’ils purent voir en descendant maniaient surtout des armes d’hast, le genre d’armement certes utiles contre des gens, mais optimal contre des bêtes sauvages.

Le tout était clairement plus tourné vers la magie que la technologie sinon, le niveau technologique étant clairement médiéval, mais l’ensemble des infrastructures des environs et sans doute du quotidien était facilité par l’usage de magie de diverses manières. Par exemple pour la production agricole. Probablement pour le confort domestique et les soins aussi, entres autres... Un peu comme en Ikhyld en somme, en beaucoup plus Occidental.

Quoiqu’il en soit, le dragon finit rapidement par atterrir, avant ensuite de permettre en prenant la bonne posture, à son équipage improvisé de descendre. Celui-ci dira alors avec amusement.

« Voilà nous sommes arrivés. J’espère que les lieux vous plairont. Il y a de quoi se divertir et s’occuper, et la population n’est guère fermée aux étrangers. » Et alors qu’il disait cela, les gardes situées à l’entrée, une elfe, un nain et un humain maniant des armes d’hast, s’approchèrent alors que des badauds regardèrent la scène plus ou moins rapidement.

« Seigneur Slenlodwiin ! Nous sommes ravis de vous voir aujourd'hui, qui sont vos amis ? » Demanda alors l’elfette du groupe en le saluant, avant de reporter son attention sur les Eïlynsteriens. « Des amis à moi justement, mais je suppose qu’ils préféreront se présenter d’eux-mêmes ? » Glissera alors le dragon avec douceur, en laissant la lieutenante faire, lieutenante qui constatera sinon une diversité raciale, plus grande dans les environs que la tendance d’Eïrn, disons qu’en généra..l. Dans ce pays, les gens de races différentes sans se haïr, se mélangeaient et cohabitaient peu en comparaison des nations comme les duchés, Akkaton, Ikhyld ou Eïlynster. On sentait aussi à leur manque de méfiance, soit que le fait qu'ils étaient accompagnés du dragon jouait, soit que ces gens de base, n'avaient pas tendance à avoir de problèmes avec les étrangers de passage.

La troupe de militaires eïlynstériens s'installent sur le dos de Slenlodwiin. En tête l'officière puis les sous-officiers. Ne possédant pas de jambes, c'est le Sergent orque qui sécurise l'assise de la Lieutenant. Puis les caporaux s'assoient et finalement les soldats. Les derniers sont presque sur la queue du dragon. Chacun s'accroche aux écailles et sert fermement sa position. Puis le voyage aérien commence. Chacun regarde dans tous les sens. A droite. A gauche. En haut. En bas. L'expérience est nouvelle et grisante. Certains se mettent même à rire.

Ils passent par dessus les forêts. Les rivières deviennent de simples lignes bleues. Les arbres deviennent des champs de vert et de marron. Le trajet fut rapide. A peine plus d'une heure et les voilà déjà arrivés à destination.

La village s'avère être une bourgade plutôt riche. Il y a même un noble château fortifié. L'atterrissage se passe en douceur. Personne n'est tombé en cours de vol et c'est la troupe eïlynstérienne au complet qui arrive dans le village. Puis chacun descend. A commencer par Sleeslith avec l'aide du Sergent orque. Ensuite les sous-officiers, les caporaux, les soldats. Tout le monde se regroupe et se place naturellement en formation militaire derrière leur Lieutenant. A l'exception de la Lieutenant qui dirige sa troupe, tout les militaires eïlynstériens sont au garde-à-vous et attendent sagement les ordres de leur chef.

Sleeslith voit trois individus s'approcher mais pour le moment, elle ne bouge ni ne dit mot. Elle observe d'abord la réaction de Slenlodwiin avant de se décider. Elle l'écoute les présenter comme des amis puis elle se met à serpenter en direction de la femme elfe. Elle a un doux et agréable sourire tandis qu'elle s'approche de l'elfe. Son armure de cuir noir et rouge se détache du fond clair des bâtiments. Elle enlève son casque pour le tenir sous son aisselle. Elle sourit à nouveau à l'elfe et lui dit :
"Lieutenant Sleeslith Long-Caster. Et voici ma troupe."
Elle accompagne ces mots d'un geste ample et souple vers ses hommes. La réaction ne se fait pas attendre et ils répondent tous en choeur par un salut militaire.
"A qui ai-je l'honneur?"

Étonnamment, ou pas le moins du monde, pas mal de regards, que ce soit celui des trois gardes ou des passants s’attardèrent sur la troupe de militaires disciplinés qui venait de débarquer. Certains légèrement inquiets, beaucoup juste curieux. D’autres s’attardaient sur la lieutenante, plus ou moins longuement selon leur ethnie et goût personnel, ou leur capacité à se tenir. Quoiqu’il en soit la petite troupe des enfants de la muraille faisait assez atypique dans les environs. Et la lieutenante de cette singulière troupe, ne manqua pas de recevoir une réponse polie de la sergente elfe qui salue Sleelith en retour avant de dire.

« Sergente de la garde, Atarielle Lavistrïe, je suis heureuse de voir des amis de notre protecteur. Ce n’est pas souvent qu’on voit une telle troupe disciplinée par ici, néanmoins nous sommes toujours ravis d’accueillir des voyageurs et avons de quoi vous loger et commercer. » Elle n’avait sinon pas l’air de deviner de quels pays ils venaient, en même temps on ne devait pas beaucoup voir de gens venant de très loin, dans les environs. D’ailleurs elle se permit de glisser... « Et si vous cherchez à gagner votre vie, nous pouvons vous payer pour quelques services, nous ne sommes jamais contre par exemple d’acheter des dépouilles de bêtes pour ensuite les traiter. » Ce de l’air de la proposition polie, avant de conclure, alors que le dragon était attentif à cette conversation, mai silencieux, après tout il n’avait pas à intervenir dans une telle discussion.

« D’ailleurs, si vous me permettez un peu de curiosité. D’où provenez vous ? Disons que les soldats de votre trempe sont rares à Eïrn, sauf ceux originaires de la capitale, et vous n’avez pas vraiment l’air de venir de la capitale. » Une question légitime, surtout que ça faisait pas mal de monde. Quoiqu’il en soit ça fournissait sinon quelques informations à Seeslith sur le pays, en effet les armées professionnelles, en dehors du nécessaire pour s’occuper des bêtes et assurer la paix civile, ce n’était pas connut comme très courant à Eïrn. Les mercenaires aussi. C'était donc plutôt des milices ou des corps de gardes plus ou moins dévellopés.

Tandis que la Sergent elfe propose de payer les services des soldats eïlynstériens, ceux-ci répondent par un sourd grognement réprobateur. De ce côté, Sleeslith sourit aimablement à Atarielle afin de lui assurer que tout va bien. Visiblement la femme elfe ne sait vraiment rien sur Eïlynster et met les pieds dans le plat de la façon la plus innocente qui soit. Heureusement, Sleeslith a un tempérament calme, froid comme une naga diraient même certains mais cela a ses avantages. Comme dans cette situation où ce sang lui permet de passer outre l'offense de comparer de loyaux et patriotes militaires eïlynstériens à des mercenaires à la solde.

"Je vous remercie pour votre accueil, Sergent Lavistrïe", commence par répondre Sleeslith de sa voix mélodieuse qui détonne avec ses manières martiales.
"Nous venons de loin, de la Grande Patrie, Eïlynster. Nous ne sommes pas ici en tant qu'envahisseurs ou mercenaires. Nous sommes ici pour veiller à l'éducation de deux jeunes de notre nation qui doivent démontrer leur capacité de survie."
A ces mots, Sleeslith pointe en direction de la forêt. Elle suppose qu'elle n'a pas besoin de rappeler à la Sergent la présence des bêtes féroces dans ces bois pour préciser ce qu'elle entend par capacité de survie.

Puis elle glisse un regard entendu vers Slenlodwiin avant de retourner son attention sur Atarielle et de lui dire :
"En tant que militaires au service de la Grande Patrie, nous recevons de salaire et de travail que de notre Etat-Major. Sans vous offenser mais nous ne pouvons accepter de travailler pour un tiers."
Sleeslith tente de retourner la situation en faveur de la Sergent, tant pour soulager l'éventuel malaise de son ignorance que pour marquer un respect envers leur hôte.
"Néanmoins nous ne comptons pas abuser de votre hospitalité et espérons pouvoir vous offrir notre aide dans des limites convenables", conclut-elle de sa voix douce et agréable à entendre.
A ces mots, les soldats se calment. Certains même opinent pour exprimer leur volonté de montrer que les eïlynstériens sont d'honnêtes gens prêts à rendre service.

« Ah, il est vrai que nos forêts servent des fois de terrains d’entraînements à vos compatriotes, ou pour la pratique de cette tradition, du moins de ce que je sais. Même, si ce n’est pas pour autant que j’ai beaucoup croisé de vos concitoyens. J’espère quoiqu’il en soit que votre mission sera couronnée de succès. » Dira la capitaine elfique aimablement et avec politesse, sa curiosité toujours aussi vivace dorénavant, après tout les Eïlynsteriens se coltinaient souvent une petite aura de mystère, du moins pour ceux qui n’avaient pas trop de préjugés divers à leurs égards. Néanmoins, sans doute que cette elfe saurait tenir en laisse ses questionnements, notamment car les visiteurs de la bourgade avaient sans doute bien mieux à faire, se dirait-elle probablement. Ce en dehors évidemment, de quelques questions d’usages...

« Je comprend, vous devez avoir en plus beaucoup à faire je suppose. Même si je dois vous avouer mon ignorance quand aux missions diverses que peuvent avoir de vrais militaires au service d’un pays de grande taille. Mais je suppose, que votre emploi du temps est chargé. » Dira t-elle sinon poliment, avant ensuite de sembler réfléchir et de dire.

« Eh bien, si vous désirez offrir votre aide dans des limites convenables… Vous pourriez offrir quelques conseils ou un petit entraînement à la garnison ? Nous sommes surtout là pour repousser les bêtes sauvages, mais ces temps-ci il n’y a pas forcément que la faune à gérer, donc nous ne serions guère contre quelques conseils. » Avant de proposer ensuite autre chose, si cela ne les tentait pas trop, on ne savait jamais…

« Sinon, il y a la palissade que nous renforçons ces temps-ci, pour les mêmes raisons. Nous ne serions pas contre quelques bras pour aider aujourd’hui, même si évidemment je comprendrai que ce ne soit pas la tâche la plus intéressante à faire, mais comme pas mal de vos subordonnés semblent êtres forts et endurants. » Restait donc à voir si Seeslith désirait faire rendre ces services, mais en effet cela leur attirerait pas mal la sympathie des locaux pour le coup !

Sleeslith écoute la réponse de la Sergent elfe tout en jetant des coups d'oeil autour d'elle. Elle observe l'attitude des habitants. Elle s'attend à ce qu'ils soient intrigués par une présence armée aussi disciplinée. Elle opine de ci de là au cours des explications de la Sergent afin de confirmer silencieusement les suppositions de celle-ci mais Sleeslith n'en dit pas plus. Il y a effectivement certains détails de son emploi de temps qu'elle n'est pas autorisée à dévoiler.

Sleeslith n'est pas la seule à jeter des coups d'oeil autour d'elle. La plupart des militaires qui l'accompagnent font de même, soit par curiosité, soit par intérêt. L'un d'eux semble même reconnaître quelque chose et le signale à son camarade le plus proche. Celui-ci regarde alors dans la direction indiquée puis opine silencieusement. Pendant ce temps, Sleeslith continue de suivre les propos d'Atarielle. Elle note aussi le silence de Slenlodwiin. Une question lui traverse alors l'esprit. Est-ce que ce silence pourrait avoir un rapport avec ce qu'on dit sur les dragons? Qu'ils vivent sur un autre mode temporel, imposant de long moment de silences? Mais à peine cette question traverse-t-elle son esprit qu'elle se reconcentre sur la discussion en cours. La Sergent vient d'annoncer deux options d'aide à offrir. Sleeslith esquisse alors un sourire entendu.

C'est vraiment peu connaître les eïlynstériens de s'imaginer qu'ils vont choisir entre faire ceci ou cela. En vérité, voici la réponse que donne Sleeslith. Elle commence par opiner en direction de la Sergent afin de lui signifier qu'elle a bien entendu les propositions puis elle se tourne vers ses hommes.

"Eïlynstériens! Je veux voir deux rangées. A droite, ceux qui iront renforcer la palissade. A gauche, ceux qui entraineront la garnison. C'est parti."
Les hommes commencent à s'éparpiller à droite et à gauche. Chacun se place selon sa préférence. Certains hésitent et changent de rangée mais Sleeslith les laisse prendre leur temps et attend que tout le monde ai fixé son choix définitif. Elle-même se place dans la rangée de gauche. Elle n'est vraiment pas taillée pour aider à réparer ou renforcer une palissade.

Il y a maintenant deux rangées de taille inégale. Celle de droite est composée essentiellement les soldats mais pas que. Celle de gauche comporte plus de militaires, principalement tous les sorciers mais aussi quelques archers et quelques soldats. Une fois que tout le monde s'est décidé, Sleeslith compte les hommes et se tourne vers Atarielle avec un sourire triomphant. Voilà comment on résout ce genre de choix à l'eïlynstérienne.

Les habitants étaient en effet intrigués par la présence militaire que représentaient les Eïlynsteriens dans les environs, même si pas forcément inquiets outre mesure. Que ce soit car ils étaient venus accompagnés de Slenlodwiin, leur protecteur, ou bien car ils n’avaient pas l’air de vulgaires brigands ou bandits.

De plus, ils offraient leur aide, pour des tâches qui visiblement ne seraient pas des plus embêtantes au vu de ce que propose la sergente, après tout ils ne se voyaient pas réclamer bien plus à ces visiteurs de passage qui offraient assez gentiment leurs bras. Et, les enfants de la muraille choisirent donc de se diviser entre les deux tâches ? Cela amusa le dragon, qui pour le coup n’en était guère mécontent, bien au contraire même.

D’ailleurs, la sergente elle-même avait décidée de participer à tout cela, notamment la tâche d’entraîner la garnison. Tâche qui serait sans doute aisée aux yeux des militaires, après la garde protégeant un tel village au milieu d’Eïrn, n’était pas vraiment composée de soldats d’élites. Pas que c’était des mauvais combattants évidemment, plutôt une sorte de milice glorifiée ? En quelque sorte du moins.

« Eh bien, nos visiteurs sont bien généreux, je dois vous en remercier, aussi bien vous sergente et vos hommes, que notre bienfaiteur pour vous avoir amenés ici. » Dira alors la sergente elfe avec bonne humeur, ce avant que Slenlodwiin n’ajoute lui-même avec amusement.

« Remerciez les eux surtout, même si je suppose qu’ils auront le droit à bon repas pour cela ? » Ce à quoi l'elfette aquiesça. Après tout, même s’ils ne comptaient pas êtres payés pour ces services rendus, il serait ingrat de ne pas leur offrir le couvert, n’est-ce pas ? Ainsi que le gîte, même si le dragon ne pensait pas qu’ils comptaient rester pour la nuit. Ce dernier ajouterait d’ailleurs, en rétrécissant un peu sa taille à l’aide d’un bijou à sa pattes, pour faire celle d’un jeune éléphant, ce qui restait imposant.

« J’aimerai assister à l’entraînement de la milice, si cela ne vous embêtes pas, sergente Seeslith, je suis curieux de voir ce que vous pourriez leur apprendre, même si je ne m’y connais pas vraiment dans le domaine. » Il n’avait disons pas vraiment beaucoup de connaissances et formations militaires, mais ça ne voulait pas forcément dire, qu’observer la chose ne l’intéressait pas après tout. Cela et puis, de la part des Eïlynsteriens, ce serait intéressant à voir ?