11 Septembre de l'An 2000 de l'Âge d'acier

Anton aimait bien de temps en temps faire le tour d'une partie des ateliers de la cité d'Airain, ne serait-ce que pour une chose, voir s'il y avait du neuf au niveau des innovations dans celle-ci... Bon, ce n'est pas une habitude qui datait d'hier pour lui car il l'avait pratiquée aussi bien à Akkaton qu'à Aros, notamment dans la capitale impériale d'Akkaton.

Ainsi, il se retrouvait à vadrouiller au sein de la cité depuis le début de la matinée et maintenant on approchait des onze heures, ce jusqu'à arriver à un certain atelier qui ne dénotait pas forcément énormément des autres, mais qui abritait le deuxième personnage centrale de notre histoire du jour, une femme avec du caractère que le haut juge ne connaissait pas.

Haut juge qui toqua donc à la porte de l'atelier poliment en attendant qu'on lui ouvre, haut juge qu'il nous faut présenter d'ailleurs. Un colosse, voilà ce qu'est Anton, Deux mètres vingts d'acier et d'engrenages, c'était la taille qu'il faisait quand il était de chair et de sang, maintenant c'est celle qu'il fait en tant qu'une des incarnations vivantes du progrès, dont il ne restait rien de visible d'organique à observer. Un prothétisé total, voilà ce qu'il était, le genre d'être qui pouvait mettre mal à l'aise certains et en fasciner d'autre.

Quoiqu'il en soit, il se demandait bien s'il allait faire des découvertes intéressants ici, peut-être ? Il ne s'attendait pas forcément après à voir une révolution en marche ou une invention qui allait révolutionner les choses, mais disons que le progrès est justement fait de petites avancées en général et c'est souvent ces petites avancées qu'il cherchait. Après tout en tant que technologiste passionné et Illuminès sincère, il aimait apporter son soutien aux inventeurs, n'était-ce pas cela après tout qui faisait la gloire de leur nation bien aimée ? Enfin, ça, et la démocratie évidemment...

Ce matin, Vin était toute seule à l'atelier. Bah, elle savait ce qu'elle avait à faire et n'était pas du genre à rêvasser. Le patron était allé effectuer une livraison qui paraissait-il était importante mais, la jeune fille supposait qu'autre chose se cachait derrière tout cela. Ces derniers temps, il se chargeait souvent de "livraisons importantes" et à chaque fois, il revenait en ayant l'air de se sentir plus léger. L'ingénieure mécanicienne s'en moquait. Elle aimait son travail et si le boss prétendait avoir des livraisons pour aller prendre du bon temps, c'était lui que ça regardait. Vin était derrière son établi, outils en mains et elle assemblait un pistolet. C'était le même modèle que le sien mais, bien entendu, là elle suivait les plans à la lettre. Aussi, l'arme en question ne pouvait contenir qu'une seule balle et l'extérieur n'était qu'un simple revêtement de couleur cuivrée. Ce modèle existait aussi en argent et en or mais, ceux-là étant plus chers, ils étaient faits uniquement sur commande. La version trois coups de Vin n'était pas commercialisée car le patron ne l'estimait pas encore au point même s'il trouvait l'idée bonne. Il faudrait que les balles tournent automatiquement après avoir tiré avait-il dit. Selon lui, le fait de le faire manuellement n'était pas un gain de temps suffisant. Ce avec quoi son employée était d'accord. Ce n'était encore qu'un prototype et elle réfléchissait à diverses façons de l'améliorer. Elle avait toutefois testé le pistolet standard et le sien et le confort qu'offrait sa version hybride n'était pas négligeable. Ce n'était toutefois pas suffisant pour le commercialiser.

Si réparer une arme était relativement rapide, la fabrication était plus longue et minutieuse. Vin avait commencé le travail à huit heure ce matin et avait presque terminé d'assembler le deuxième pistolet. Quand elle aurait terminé, elle irait les tester pour voir s'ils n'étaient pas défectueux. Elle savait déjà que ce n'était pas le cas mais, c'était la procédure à suivre avant de pouvoir les envoyer à la vente. La jeune fille était très consciencieuse dans son travail et effectuait chaque tâche qu'on lui confiait même si elle ne l'estimait pas nécessaire. Toutefois, si elle jugeait quelque chose inutile, elle exprimerait son avis afin de savoir pourquoi on lui demandait de faire cela.

Alors que Vin terminait d'assembler le deuxième pistolet, quelqu'un frappa à la porte. Ou peut-être que quelque chose était tombé contre car ce n'était pas le bruit d'un simple poing. Bah, dans le doute la jeune fille posa son ouvrage et se dirigea vers la porte. Elle l'ouvrit et se retrouva face à un géant d'acier. Bien qu'elle ne soit pas particulièrement petite de base, elle se sentit comme une souris face à lui. Toutefois, d'autant qu'elle puisse le savoir, il ne semblait pas agressif. Elle se décala sur le côté pour l'inviter à entrer et le salua:

"Bonjour et bienvenu chez Bradds ingénierie mécanique. Le patron est absent mais, je suis en mesure de répondre à la plupart des demandes. Que puis-je faire pour vous aider?"

Anton entra poliment en se baissant un peu quand la jeune dame qui lui ouvrit l'invita à le faire, ce dernier se dit d'ailleurs qu'une chose ne changeait pas au moins depuis qu'il avait quasiment finit de se mécaniser, il était trop grand pour bien des portes... Quoiqu'il en soit quand la dame le salua et lui demanda en quelque sorte ce qu'il était venu faire ici, il répondit ensuite aimablement et poliment, d'une voix très mécanique. En somme sa voix n'était pas issue de cordes vocales humain, mais d'un substitut cybernétique qui n'avait pas été modifié pour dissimuler le fait que c'était quelque chose de mécanique. Pas que c'était moche, mais du coup ça allait bien au fait qu'il ressembler à un automate bien fichu en bronze…

« Salutations à vous, appelez moi Anton, disons que j'aime bien faire de temps en temps le tour des ateliers et usines de notre cité pour m'informer sur les projets qui y sont développés ou les dernières avancées. Comme vous le constatez, je suis sans doute quelque de très appréciateur de la technologie en général... » Oui, car bon, pour finir comme lui par se prothétiser totalement, soit il fallait avoir subit un accident corporel particulièrement grave, soit avoir sciemment désirer se faire remplacer tout le corps par des implants. Il ne manqua pas quoiqu'il en soit d'ajouter en tendant sa main droite en métal à la dame, sans doute par politesse.

« Je suis prêt à fournir mon aide aux projets me semblant intéressants et prometteurs, je fais disons partie de la famille politique Illuminès. Celle étant connu pour soutenir le développement technologique de notre beau pays, nous tenons donc à cœur d'être des mécènes favorisant le progrès. » Sur ces belles paroles il regarda calmement les environs et demanda poliment.

« Pourriez vous donc me faire un peu visiter votre atelier et me parler de vos éventuels projets actuels si vous et votre patron en avez ? » Après tout, autant aborder cela n'est-ce pas ? Qui sait ? Peut-être serait-ce une opportunité intéressante pour tout ce beau monde s'il se montrait justement intéressé par un projet qui serait en cours actuellement ou une innovation de leur crû...

L'homme avait eu du mal à passer la porte pourtant haute de l'atelier. Vin se dit alors qu'elle aurait dû lui ouvrir le grand portail. Bah, il ne s'était pas cogné. Bon et puis, il était fait de métal, il n'aurait sans doute rien senti. Cela dit, peut-être qu'il aurait abîmé le mur. Au fond, la jeune fille s'en moquait. Ce n'était qu'un mur et puis, elle travaillait seulement pour Bradds, ils n'étaient pas associés. Tant qu'on ne ravageait pas son lieu de travail, ce n'était pas son problème. Pas qu'elle ait le moindre différent avec son patron mais, les dégâts sur les locaux n'étaient pas sous sa responsabilité. Bref, de toute façon, il n'y avait pas eu de dommages et l'homme se présenta sous le nom d'Anton. Sa voix était un peu particulière mais, en le voyant, elle ne s'était pas franchement attendue à autre chose. Il se décrivait comme un adorateur de la technologie... comme Vin pouvait le voir. Cette phrase interpella la jeune femme. Elle se serait imaginé que ces changements étaient dus à un accident grave ou quelque chose du genre. Ce n'était pas le cas apparemment. Toutefois, cela soulevait des questions chez l'ingénieure. Elle comptait bien lui les poser mais, elle n'allait pas se jeter sur l'occasion. Il était venu pour visiter l'atelier, étudiant les dernières avancées technologiques. Elle allait donc répondre à sa demande. Sans doute aurait-elle demandé à attendre le retour de son supérieur s'ils étaient dans un lieu consacré à de la technologie de pointe mais, pour l'heure, il n'y avait rien de très original ici. Après avoir terminé de parler, il tendit la main en signe de politesse. Même s'il ressemblait à une machine, il restait un humain ou peut-être un elfe, enfin qu'importait. En tout cas, il avait été un être de chair et de sang et il n'y avait aucune raison qu'il en ait oublié les habitudes. Vin saisit donc sa main en retour pour le saluer et se présenta à son tour.

"Enchantée, je m'appelle Vin. Vous voulez que je vous montre les recherches que nous effectuons ici? Pas de problème mais, à part les armes à feu nous n'avons rien de très innovant ici. Et encore, même au niveau des armes nous n'en sommes qu'à quelques prototypes. Enfin, nous avons bien des modèles au point mais, les divers modèles qui se font en ce moment n'ont rien à leur envier. Je vais vous montrer les prototypes. Peut-être pourrez-vous nous aider... ou convaincre le boss que la plupart d'entre eux ne sont pas fonctionnels. Enfin, ce n'est que mon avis."

Vin agita sa main vers l'avant pour indiquer à son comparse de la suivre et se dirigea vers la deuxième salle.

"Cette partie de l'atelier est uniquement pour l'assemblage et la réparation des objets divers. Les inventions se trouvent de l'autre côté."

Elle avança vers une double porte de trois mètres de haut, saisit le cadenas posé dessus et le déverrouilla. Un sourire narquois se dessina sur son visage. Elle ne comprenait pas pourquoi Bradds prenait autant de précautions avec cet endroit. Enfin, ce n'était pas le moment de se poser de questions. Elle ouvrit la porte et dévoila la pièce à Anton. Elle entra la première et se dirigea vers une grande armoire de verre. Cinq armes à feu y étaient exposées. Vin ouvrit et en sortit la première. Elle avait deux canons longs parallèles et deux gâchettes côte à côte. Le principe était que chaque gâchette déclenchait le tir d'un canon mais, appuyer dessus n'était pas chose facile. De plus, avec le recul de l'arme après un tir, il fallait de nouveau viser, donc on ne pouvait pas enchaîner les tirs. Quant à tirer deux coups à la fois, les deux canons étaient trop proches et avec le recul, au moment du tir, les balles se percutaient et explosaient ou déviaient et il était impossible de viser. Bradds maintenait que cette arme finirait par faire des ravages mais, Vin lui répondait à chaque fois que ce serait chez son utilisateur qu'elle les ferait. Elle avait d'ailleurs toujours refusé de la tester. Elle confia le prototype à Anton pour qu'il puisse l'examiner puis, elle poussa trois autres prototypes du même modèle. Elle saisit ensuite un deuxième modèle, le dernier fusil restant. Celui-ci pouvait potentiellement avoir de l'avenir selon elle mais, il y avait beaucoup de modifications à faire. Si seulement son patron acceptait qu'elle l'aide. Il ne tirait pas des balles mais, des charges explosives. Le problème était le système de percussion monté sur un ressort qu'il fallait tirer et qui repartait tout seul en projetant la boule explosive. Non seulement, il était très difficile de viser ainsi mais, il fallait énormément de force pour projeter la charge loin. Vin de son côté avait pensé à un système avec une manivelle qui servirait à remonter le ressort facilement et qu'on pourrait bloquer le temps de viser avec une gâchette qui décoincerait le ressort au moment du tir. Bien sûr même dans ce cas là, on n'aurait pas une précision optimale mais, suffisante aux vues de l'explosion créée par les munitions. Elle se tourna vers Anton et lui expliqua son idée en lui montrant les différentes parties de l'armes.

"Il faudrait également qu'on teste les munitions mais, on ne peut pas faire ça dans la salle de tir alors, on a testé avec des patates. Le premier tir, la patate a fini en purée. On a donc rajouté un tampon en caoutchouc pour amortir l'impact et éviter que les munitions n'explosent à l'intérieur de l'arme. Avec les patates ça fonctionne. Si le boss me laissait l'aider,... Rah je ne suis pas sûre que mon système fonctionnerait mais, je pense que ce serait déjà une avancée. Enfin, je ne suis qu'une employée comme il dit. Pas son associée."

Vin allait lui parler de son pistolet mais, elle se ravisa. Puis, il n'avait pas eu le temps de jeter un œil aux deux autres armes. Elle sourit et attendit donc qu'il donne son avis.

Il hocha la tête quant au fait qu'il désire qu'on lui montre les recherches effectuées ici, ce avant de glisser avec sympathie.

« Même si le but de votre atelier n'est pas d'innover en permanence comme le ferait une section scientifique entière sous le contrôle de la famille Illuminès, des fois de petites innovations utiles pourraient y naître, après tout le progrès comme tout grand édifice est fait de petites choses. » Une façon assez poétique de voir les choses, mais pas forcément fausse non plus à ses yeux.

Quoiqu'il en soit, Anton suivit donc la jeune femme poliment et sans se faire prier et observa sans commenter au début tout ce qu'elle désira lui montrer, ce jusqu'à arriver au niveau de plusieurs armes qui semblaient intéressantes. Il observa chacune des armes quand on la lui tendit et se dit qu'il y avait de l'idée en effet, mais que ce serait certainement à retravailler et pas qu'un peu. Après le progrès était fait de cela aussi, de beaucoup de tâtonnement et erreurs, il fallait être bien sot après tout pour penser qu'on concevait l'invention du siècle dès le premier essai…

« Hum, ce ne serait pas une version légère du fusil explosif que vous tentez de faire ? Si vous voulez je pourrais vous mettre en contact avec certains armuriers et armurières militaires qui sont en train d'achever un prototype de balles explosives ou à charge incendiaires pour armes standards. Peut-être que vous pourriez leur poser des questions à ce sujet ? Après tout ça peut être intéresser d'apprendre des experts à ce sujet. Surtout que même si ça semble proche, ce sont des idées différentes... Eux leur but est de faire des balles ayant une petite charge explosive, c'est un peu moins radical. » Glissa t-il sinon en observant le dernier prototype après les paroles de la dame.

Quoiqu'il en soit il déposa l'arme qu'il avait en main, puis remarquant quelque chose, il demanda avec curiosité, enfin ça ne se sentait pas trop évidemment à cause de sa voix mécanique...

« Il y a énormément de modèles différents de pistolets, surtout avec l'invention récente des revolvers, mais je n'ai jamais vu le modèle à votre ceinture... On dirait une version un peu différente du brombas, on fabrique cela ici ? » Quoiqu'il en soit il n'était pas trop pistolet au niveau de l'utilisation militaire de la chose, mais restait que ça l'intéressait. Après tout il n'y avait pas que les gros calibres dans la vie, n'est-ce pas ?

Quoiqu'il en soit, sur ce il lui laissa le temps de bien répondre à sa question.

Lorsqu'Anton dit que des idées intéressantes, Vin ne put retenir un petit rire étouffé qu'elle tenta de dissimuler autant que possible. L'idée lui plaisait mais, Bradds était loin d'être un génie et même si parfois un peu de suite venait dans ses idées, il était bien trop obstiné pour écouter le moindre conseil. Aussi, le temps qu'il corrige les défauts de ses inventions, la technologie serait déjà bien plus évoluée, s'il ne s'était pas fait exploser avant bien entendu. Quant à Vin, sa seule invention était un pistolet trois coups certes plus fonctionnel que les inventions de son patron mais, il n'avait rien de révolutionnaire. Elle devait encore l'améliorer et puis, il n'avait pas été fait dans un atelier officiel. N'étant qu'employée ici, elle était seulement charger d'assembler et tester les modèles existants. Elle avait donc son propre laboratoire chez elle mais, elle n'était pas très productive pour l'instant. Elle avait fait diverses tentatives s'étant toutes soldées par un échec excepté Pan même si elle devait l'améliorer.

Quand ils eurent passé les portes et que Vin lui montra les armes, l'homme mécanique les examina et suggéra une rencontre avec des armuriers militaires. La jeune fille soupira. Peut-être que Bradds les écouterait. Enfin bon, c'était son problème. Pour elle, ça ne changerait rien. Elle dit donc à Anton:

"Bah, je pourrais toujours en parler au patron. Vous savez, ce sont ses inventions et je ne suis qu'une employée. Je n'ai pas réellement mon mot à dire à ce niveau. Après, ce qu'il essaye de faire? Si ce n'est pas de se faire exploser avec l'une de ses inventions, je n'en ai pas la moindre idée. Si je trouve qu'on pourrait arriver à un résultat intéressant avec cette deuxième arme, la première est d'une inutilité accablante. Avant, il concevait des armes légères et c'était bien mais, il a fini par être dépassé et pour se ré-hausser sur le marché, il ne pense plus qu'à créer des armes qui font un maximum de dégâts. Si vous voulez mon avis, les seules personnes qui mourront avec ses armes sont celles qui les utiliseront. Enfin, je ne dis pas ça méchamment. Je n'ai rien contre lui, c'est un homme brave et honnête mais, un inventeur passable."

Lorsqu'elle disait ça, elle ne se considérait pas meilleure que lui mais, son père avait été plutôt bon de son vivant et elle voyait la différence. Puis, bon elle au moins, elle réfléchissait au moins à ce que ça ne lui explose pas à la figure. Mais, soudain, Anton parla du pistolet à sa ceinture. Vin tenta d'abord de cacher Pan avec ses mains puis, le sortit pour le mettre dans sa sacoches en manquant de le faire tomber, bafouant:

"Ah... ça... euh... C'est rien! Croyez moi, d'habitude je le range, c'est juste que je l'ai légèrement modifié hier et j'ai voulu tester dans la salle de tir. Bof, je tourne plus facilement l'emplacement des balles mais, ce n'est toujours pas au point. Enfin, je ne vais pas vous embêter avec ça. C'est seulement un modèle standard comme ceux qu'on fabrique ici à la différence qu'il peut contenir trois balles. Enfin c'est un prototype même s'il restera à jamais le seul. A moins que je m'en fasse un deuxième. Arf... il faut que j'arrête. Je... je n'aurais même pas dû l'avoir à la ceinture."

Vin baissa la tête toute dépitée. Elle se sentait idiote. Pourquoi avait-il fallu que ce soit aujourd'hui qu'elle oublie Pan à sa ceinture? Bah, au moins, elle n'avait pas été ouvrir la porte avec Bam sur l'épaule. Et elle ne lui avait pas non plus dit qu'elle donnait un nom à son marteau et à son flingue. Elle sauvait les meubles.

« Hum, tout le monde fait des erreurs, je suppose qu’une période d'errance peut arriver à tout le monde, j'espère juste que votre patron retrouvera sa voie, sinon je suppose qu’il peut toujours gagner sa vie dans un atelier d'armes d'état, mais ce n'est pas aussi libre que d'avoir son propre atelier. » Oui, il y avait toujours du travail en soit pour un ingénieur compétent, même s'il se doutait qu’il y avait quelque chose de triste à l'idée d'admettre que son heure gloire était passée.

Sinon, il ne manqua pas d'être curieux concernant la petite invention de la jeune femme. Certes, ça ne lui faisait pas vraiment l'impression d'être révolutionnaire, mais bon en soit c'était une bonne première petite invention surtout que le brombas lui-même, le seul pistolet vraiment semi automatique sur le marché, était une invention encore très récente.

« Hum, vous savez, ce n'est pas en voulant rester humbles que les grands inventeurs de notre nations sont allés loin ou bien en accomplissant pas leurs rêves. Certes, vous ne venez pas d'inventer la nouvelle arme à la mode je suppose, pas encore, mais c'est un début. Et je suis curieux de voir celui-ci à l'action, après tout ? Il n'y a pas de raison faisant que vous ne serez pas à l'avenir de ceux innovant pour le futur d'Akkaton. » Et après ce petit discours qu’il espérait un peu motivant, il glissa malin.

« En plus je suis un expert en mécanique et un Illuminès, si vous voulez des conseils d'une personne compétente dans le domaine, mais surtout influente, c'est le moment idéal. Profitez-en ! » Visiblement il voulait l'encourager malgré son apparente timidité à son sujet, il était probable aussi qu’il risquait de ne pas la lâcher à ce sujet, comme un chiot à qui on avait promit un sucre. Du moins c'est l'attitude qu’il pouvait donner l’impression d'avoir, le côté ours mécanique de plus de deux mètres de haut en plus.

Vin aurait aimé que Bradds entende cela. Sorti de la bouche d'un homme mécanique semblant avoir beaucoup d'influence, il en aurait peut-être tenu compte. Ce n'était pas tellement qu'elle voulait briser ses rêves mais, elle avait peur qu'un jour il essaye une de ses inventions ratées et y laisse la vie. Enfin après tout, ce n'était pas son problème.

C'est alors que son interlocuteur lui fit une sorte de sermon concernant sa timidité. Il avait raison mais, son père avait été un grand inventeur du coup, elle mettait la barre un peu haut et à part Pan, elle avait surtout collectionné les échec. Elle avait voulu fabriquer un petit ventilateur portable, non pas qu'elle trouve cela d'une utilité débordante mais, pour le simple plaisir de bricoler et l'idée lui était venue en entendant une femme se plaindre de la chaleur. Celui-ci aurait finalement pu être le lance-shuriken le moins précis de l'histoire. Comme elle n'était pas convaincu de l'utilité de l'objet, elle ne s'acharna pas et l'éclata dans un mur. M'enfin, Anton avait raison, elle devait persévérer.

"C'est à dire que j'ai eu de nombreux déboires mais, je n'abandonne pas. Je veux devenir encore plus célèbre que mon père. Bon hélas, c'est une rivalité à sens unique puisqu'il n'est plus de ce monde. Enfin vous avez raison, je dois aller de l'avant plutôt que de me focaliser sur mes échecs. Vous voulez voir Pan en action? Très bien, allons dans la salle de tir, je vais vous montrer cela."

Vin fit signe à son interlocuteur de la suivre. Ils repassèrent les deux grandes portes que la jeune fille verrouilla de nouveau . Ensuite elle le dirigea vers une ouverture à droite et elle conseilla au géant de se baisser car celle-ci n'était pas très haute. Ils arrivèrent alors dans une pièce tout en longueur avec des cibles au bout. Il y avait une table à côté d'eux sur laquelle était posées des boîtes avec différentes sortes de munition. Vin en prit trois, ouvrit le chargeur de son pistolet, les y inséra puis le referma. Elle pointa alors son arme en direction de la cible et regarda à travers la lunette. Quand la cible fut bien dans la lunette, elle centra et tira. Impeccable, en plein dans le mille. Elle fit ensuite tourner le chargeur avec sa main gauche de façon à ce que la deuxième balle soit prête à tirer. Elle recadra son tir, le déclencha en tirant sans la lunette cette fois. Pas mal, elle n'était pas trop loin du centre. Elle s'empressa alors de tourner le chargeur pour préparer la dernière balle et tira dans la foulée. Juste à côté de la cible cette fois. Enfin même si elle s'était ratée pour viser, elle avait pu constater que le chargeur pouvait être tourné assez rapidement manuellement pour pouvoir enchaîner deux tirs. C'était maintenant à elle de ne pas se précipiter pour tirer.

"Alors, qu'en pensez-vous? Bon je parle de l'arme hein, pas de mes talents de tireuse."

« Votre père lui aussi a sans doute beaucoup échoué avant de développer de belles inventions, cela et je doute qu’il ait développé les meilleures dans sa jeunesse . » Insista Anton avec bonne humeur probablement pour encourager la jeune femme, ce avant d'ajouter ensuite plutôt satisfait intérieurement même si on ne le sentait pas trop chez lui.

« En effet. » Quant au fait de voir le pistolet de la jeune femme en action, évidemment il ne s'attendait pas à un miracle technologique ou quelque chose du genre, mais il avait certainement l'espoir de voir quelque chose d'assez joli, c'est donc pour cela qu'il la suivit.

Et en effet ce u'il put observer après un passage par une allée assez basse, fut plutôt satisfaisant pour une arme bricolée comme cela par une jeune ingénieuse, d'une certaine façon, il prenait après tout en compte son jeune âge notamment dans l'évaluation de ses compétences, l'inverse aurait après tout été assez bête.

« Hum, je dirais que ça ne vaut pas un brombas, mais qu’il y a déjà de quoi voir pour tirer avantage de cette arme, si vous voulez inventer quelque chose de nouveau il faudrait voir ce que vous visez, soit voir pour aller au dessus de quatre balles si vous voulez avoir un atout en plus par rapport à un brombas, soit voir pour avoir une bonne puissance de feu avec l'arme, après tout le défaut du brombas contrairement au revolver c'est que son système de tir oblige une puissance de feu un peu moindre pour tirer vite, et peut-être une précision légèrement moindre. Hum, si vous restez au format de trois balles, vous pourriez peut-être viser à faire un pistolet précis et puissant en retravaillant le système de feu et le canon, quitte à l'alourdir un peu. » Il sembla alors réfléchir un peu et conclut avec bonne humeur.

« Oui, il y a beaucoup de militaires qui seraient prêts à acheter une telle arme, ça serait sans doute plus pratique qu'un pistolet de duel à une seule balle. »

Lorsque son interlocuteur évoqua les probables échecs de son père par le passé, Vin ne put se retenir de rire. En effet, même si elle n'avait pas connu cette période de la vie de Gorton Venture, ce dernier, de son vivant, ne jetais aucune de ses créations. L'atelier était encombré de bidules, de trucs et de machins dont personne pas même l'inventeur ne savait à quoi cela aurait pu servir. Lorsque sa femme Hélène lui demandait pourquoi il n'y jetait pas, il répondait qu'un jour, il trouverait peut-être une idée de génie pour y transformer en un objet essentiel. Puis, son rire s'arrêta et elle regarda Anton d'un air dépité.

"Dites, vous croyez que je suis trop cynique? Je veux dire, plutôt que de chercher si les idées du patron ne peuvent pas être améliorées, je me dis seulement que c'est inutile et même dangereux pour l'utilisateur."

Quand ils furent dans l'autre pièce, l'homme énuméra les points forts et faibles de l'arme. L'ingénieur buvait ses paroles. De nombreuses idées fusaient dans sa tête. Modifier les canons lui prendrait trop de temps, elle devrait limite recommencer depuis le début mais, agrandir le barillet pouvait se faire facilement en ne changeant que quelques pièces. En renforçant légèrement le canon, par exemple, en rajoutant un renfort en acier autour,elle pourrait ainsi utiliser plusieurs types de balles. Il ne lui resterait alors qu'à concevoir des balles explosives ou peut-être abrasive ou corrosive ou... Et voilà, elle avait trop d'idées à la seconde. Il fallait qu'elle note ça. Elle sortit un calepin et un crayon de sa sacoche, s'assit par terre et se mit à faire des schémas avec plein d’annotations. Bien sûr, elle écrivait tellement vite qu'il devenait difficile de la relire mais, l'essentiel était qu'elle y parvienne. Soudain, elle s'arrêta, regarda en direction de l'homme mécanique, se redressa et dit:

"Je suis vraiment navrée! C'est que, vous m'avez donné plein d'idées et je ne veux pas les perdre. Quand ça me prend, je suis infernale. J'espère ne pas vous avoir trop froissé, c'est plus fort que moi. Faut dire que ce n'est pas non plus tous les jours qu'autant d'idées me viennent en même temps. D'ailleurs, en parlant d'idées, comment vous est venue celle de vous mécaniser?"

Vin devint alors rouge comme une pivoine. C'était sorti tout seul, la curiosité avait été plus forte qu'elle mais, maintenant, elle ne pouvait plus revenir en arrière. Même si elle avait voulu éviter ce genre d'indiscrétion, le mal était fait. Elle espérait que l'homme ne s'en offusquerait pas.

« Je ne sais pas, je ne vous connais pas assez pour faire ce genre de déductions, je dirais juste que laisser tomber sans persister n'est pas forcément la plus grande qualité qui soit pour un inventeur, même si évidemment l'extrême inverse n'est pas des plus souhaitables. » Glissa t-il à la jeune femme, lui-même n'était pas vraiment un inventeur après, mais nul doute qu'il devait en fréquenter beaucoup s'il était Illuminès.

« Il est bon de noter ses idées pour ne pas les perdre, ne vous inquiétez pas, je ne vais pas me froisser pour si peu, au contraire cela démontre que mes propositions vont ont inspirées, ce que je prend pour un compliment. » Glissa t-il sinon de sa voix mécanique où on ne sentait pas qu'il était amusé, mais où ça pouvait se deviner sans doute suite aux excuses de la jeune femme après que celle-ci se soit mit à compulsivement prendre des notes. Quant à pourquoi il avait voulu se mécaniser, il glissa simplement.

« J'ai toujours été fasciné par la technologie et la mécanisation d'une certaine façon m'a parut comme une sorte d'idéal à atteindre, la possibilité à terme de transcender en partie certains défauts ma condition d'organique. Je considère après tout que la technologie a pour but notamment de surpasser notre condition primordiale naturelle, comme la magie aussi d'une certaine façon, à mes yeux se mécaniser n'est donc que là pente extrême de la chose. Une voie permettant peut-être à terme à l'âme de survivre aux faiblesses de la chair. » Sans doute qu'il était assez convaincu de la chose donc et probablement pas le moins du monde gêné par son corps actuel, il conclut d'ailleurs par une question à son tour.

« Et vous, qu'est-ce qui vous as poussée à ce choix de carrière et cette passion ? L'exemple de votre père je suppose en partie, mais il doit y avoir autre chose. En général les inventeurs ont ce désir de créer bien plus tard après tout. Et pourquoi les armes actuellement plutôt qu'autre chose ? » Sans doute avait-il prit les questions précédentes comme une autorisation à lui aussi être curieux.

Il ne savait pas si elle était trop cynique. En tout cas c'est ce qu'il lui avait dit. C'était sans doute mieux que d'entendre un "oui". Bah dans tous les cas, elle tâcherait de faire des efforts à ce niveau là. Il lui avait dit qu'il ne fallait pas abandonner mais, ne pas non plus s'acharner sur une cause perdue. Il avait raison. En tout cas, Vin était d'accord avec cette façon de penser. Elle n'ajouta rien à ce sujet. Puis, après ses griffonnages et excuses à ce sujet, il lui dit ne pas en tenir rigueur. Au contraire, il semblait content. Vin passa une main derrière sa tête en signe de soulagement timide.

Anton lui expliqua alors pourquoi il s'était mécanisé. Vin fut tout excitée en entendant sa réponse. En effet, il était trop tard pour son père mais, ça pourrait devenir une solution pour la médecine. Enfin, il n'avait pas été très clair mais, c'était une éventualité. La jeune femme demanda alors:

"A l'heure actuelle, il ne me viendrait pas à l'idée de me mécaniser mais, serait-il possible d'utiliser la mécanisation à des fins médicales? Par exemple, si un homme a une maladie du coeur, serait-il possible de lui greffer un coeur mécanique à la place? Je veux dire, vous dites que c'est pour ne plus connaître les problèmes de la chair. Peut-être que ça pourrait fonctionner non?"

L'ingénieure espérait qu'il aurait une réponse positive mais, elle devait bien avouer que jusque là, elle n'aurait jamais pensé à cela. Cet homme était envoyé par la providence. En effet, non seulement il lui avait redonné courage pour la création technologique mais, il lui faisait envisager des solutions contre des maladies incurables. Enfin si c'était réellement envisageable, on devrait leur donner un autre nom.

Anton lui demanda alors ce qui l'avait amenée à devenir inventeuse et à travailler dans le milieu des armes. Vin se frotta alors la tête en l'inclinant légèrement et en souriant. Cela dura quelques secondes avant qu'elle ne réponde:

"Bah en fait, j'ai toujours aimé passer du temps à regarder mon père. Je n'ai jamais songé à faire autre chose. Et pour les armes, c'est seulement mon boulot."

« Logiquement, si on remplace une partie du corps défaillante par une mécanique, le problème est réparé si il venait d'elle, c'est déjà pratiqué en médecine notamment pour les opérations d'urgence je crois, que ce soit pour remplacer les membres ou possiblement soigner des cardiaques. C'est plus compliqué par contre si c'est localisé dans plusieurs parties du corps. » Dit-il pensif à ce sujet, cela lui semblait aller de soi en tout cas et ça devait sans doute l'être pour les médecins qui avaient ces prothèses à disposition. Après, il y avait toujours un suivi psychologique à faire dans ce cas, surtout si il y avait de lourds changements, après tout il y avait une différence entre se voir imposer des prothèses et les faire mettre volontairement.

« C'est donc une solution médicale valable oui, tant que l'on est prêt à se mécaniser, pourquoi ? Vous aimeriez vous intéresser au domaine des prothèses à l'avenir, notamment dans un but médical ? » Un but noble si c'était le cas, après tout il n'y avait rien de plus louable que vouloir prendre soin de son prochain, n'est-ce pas ?

Il finit sinon par réfléchir par rapport aux dernières paroles de la jeune femme, puis lui dit pensif.

« Comme je vous l'ai dis, je suis un Illuminès, et ma foi... Je n'ai rien contre de servir de mécène d'une certaine façon ou d'aider d'une autre manière les jeunes prodiges dans l'espoir qu'à l'avenir cela puisse aboutir à de grandes choses. Si jamais vous avez envie à l'avenir de bénéficier de mon aide ou de faire quelques projets en indépendante, ma foi n'hésitez pas à me contacter, je suis toujours ravi d'aider à ce genre de choses. » De quoi donner à réfléchir sans doute, surtout si elle avait de grandes idées, après peut-être lui proposait-il cela un peu facilement, mais bon Anton avait l'optimisme facile dirons-nous, alors pourquoi s'en priver ?

Si c'était déjà utilisé en médecine, pourquoi son père ne l'avait pas fait? Sans doute n'avait-il pas voulu se mécaniser. Ou peut-être qu'à l'époque ça ne se faisait pas encore. Enfin, même si son père était pour le développement de la technologie, il avait toujours pensé qu'on ne devait pas s'en servir pour modifier l'humain. Il aurait pu faire une concession dans le but de survivre. D'un coup, Vin se mit à éprouver de la colère à son égard. Elle avait le sentiment qu'il l'avait abandonnée. Elle retenait ses larmes mais, ses yeux étaient devenus brillant, on voyait qu'elle était à bout. S'en rendant compte, elle plaça son bras devant ses yeux et dit:

"Cela m'inspirerait plus que les armes oui. Sauver des vies vaut mieux que les ôter. Mon père aurait pu être sauver de cette façon. Cet imbécile a sans doute refusé mais, il s'est bien gardé de nous le dire. Quel égoïste! Il a abandonné sa femme et ses enfants!"

Bien entendu, Vin ne le pensait pas réellement. Elle parlait sous la colère et la peine. Elle devait se calmer. Cela finirait par passer rapidement, elle n'était pas du genre à se laisser déborder par les émotions. La rationalité prédominait chez elle. Et puis, les dernières paroles d'Anton la motivèrent. C'était une occasion inespérée. Accepter la proposition lui permettrait prochainement de quitter cet atelier minable et mener à bien ses projets. Elle répondit donc:

"Si vous êtes réellement prêt à devenir mon mécène, je vous promets de donner le meilleur de moi-même et de ne pas vous décevoir. Je deviendrai meilleure que mon père et je créerai des objets qui révolutionneront le monde! C'est la meilleure chose qui me sera jamais arrivée! Merci merci merci!"

La jeune fille se mit alors à sauter sur place en serrant les poings. On aurait dit une enfant. Se rendant compte de la puérilité de son action, elle se stoppa net et s'en excusa.

« Cela dépend, si ce n'est pas indiscret, il est mort il y a combien d'années ? Vous savez, certains aspects de la cybernétique sont plutôt récents, il arrive même qu'il y ait des rejets des implants, c'est rare, mais les scientifiques essayent de trouver un remède à cela... Enfin, en somme il y a peut-être une foule de raison expliquant tout cela pour votre père. Et je peux vous dire, que si votre corps rejette une prothétisation cardiaque, il n'y a qu'une seule solution pour sauver sa vie alors, tout remplacer sauf le cerveau... » Une chose assez extrême en somme, le genre de choix que tout le monde ne pouvait pas faire.

Tentait-il d'ailleurs par ces paroles de la consoler un peu ? Peut-être, c'était probablement son genre en vérité, il faisait après tout vraiment l'impression de quelqu'un activement gentil et bienveillant, donc se comporter ainsi lui ressemblait bien. Quoiqu'il, en soit, lorsqu'ensuite la jeune femme sembla ravie de son offre de lui offrir son mécénat. Anton lui glissa après un petit temps de réflexion.

« Réfléchissez-y, je reviendrais dans deux ou trois semaines selon mes disponibilités et je vous montrerai sans doute quelques installations scientifiques de la capitale provinciale appartenant aux Illuminès, comme vous le savez nous sommes après tout l'avant garde du progrès technologique. D'ici là, réfléchissez à vos premiers projets, comment organiser votre vie autour de cela, surtout qu'au début je vous conseille de garder votre emploi actuel, nous ne savons pas après tout dans quel sens les choses iront. Je vous expliquerai le reste le jour venu après y avoir moi-même réfléchit, mais si jamais vous avez déjà des questions n'hésitez pas. » Oui, après tout avoir un financement pour elle ne serait sans doute pas possible au départ il devrait donc sans doute payer de sa poche, mais le temps qu'elle fasse ses preuves, autant ne pas trop bouleverser son existence pour éviter si jamais les choses avaient du mal à se lancer, quelle soit dans l'embarras perpétuel.

"Il est mort il y a 12 ans, c'est sûr que les choses ont pu évoluer. M'enfin mon père faisait partie de ses férus de technologie qui sont contre la mécanisation de l'humain. Jusqu'à ce que j'envisage la mécanisation à but médicale, je le comprenais même si je n'étais pas de son avis. Enfin, je n'étais pas pour non plus, je m'en fichais tout simplement. Je ne m'imagine pas me mécaniser pour l'instant mais, si je devais avoir des problèmes de santé, pourquoi pas."

Vin s'imagina alors avec divers membres remplacés par de l'acier et ne pu retenir un petit ricanement. Elle ne trouvait pas cela ridicule, c'était seulement que ça la changeait pas mal. Elle qui n'était pas franchement une colosse, elle s'imaginait soulever des haltères énormes ou bien, à l'inverse, galérer à se servir de ses nouvelles jambes et tomber sans arrêt. Peut-être que ça ne se passerait pas du tout comme ça après tout. Elle espérait ne pas y être confronté mais, tout pouvait arriver.

Enfin, Anton lui parla de revenir deux ou trois semaines plus tard afin de voir l'avancée de ses projets. La mécanicienne était aux anges. Avec toutes les idées qu'elle avait eu, en ce laps de temps, elle aurait sans doute bien avancé. Bien entendu, elle resterait à l'atelier de Bradds tant que rien ne se concrétisait car il n'était pas dit que ses inventions soient validées. Elle n'allait donc pas dormir beaucoup ces prochains jours mais, de toute façon, il était rare qu'elle se couche tôt, terminant fréquemment ses soirées au bar après le travail. Elle sourit et dit:

"Bien, je vais travailler mes idées avec acharnement et dans deux ou trois semaines, vous ne serez pas déçu! Sur ce, si vous voulez attendre le patron, je ne vous en empêche pas mais, je vais devoir me remettre au travail si je ne veux pas qu'il me tape sur les doigts. Enfin, c'est une façon de parler. Ce gros bonhomme est strict mais, il n'est pas violent. Et encore, quand je dis qu'il est strict, je veux surtout dire qu'il essaye de le paraître."

En effet, le gros Bradds était un homme bon bien que trop orgueilleux. Il appréciait le travail de Vin a sa juste valeur et lorsqu'il la réprimandait, c'était avant tout pour le paraître.

« Hum, de toute façon c'est un choix comme un autre, je peux comprendre après tout qu'on puisse répugner à cela, surtout chez les êtres de magie même si j'ai déjà vu des dragons plus ou moins mécanisés par exemple. Je pense que l'important c'est que tous aient le choix et ne soient pas désavantagés quelque soit le choix, l'inverse serait problématique sinon. » Il croyait après tout encore plus à la liberté qu'aux bienfaits de la mécanisation, grand démocrate qu'il était sous toutes les coutures.

En soit de toute façon il savait aussi que cela coûtait cher, les membres cybernétiques de base n'avaient rien de spéciaux par rapport aux membres originels organiques à part une plus grande résistance et leur nature artificielle, si on voulait que ça s'améliore il fallait ensuite modifier au fur et à mesure du temps, lui par exemple il n'avait commencé à devenir bien plus apte physiquement qu'avant aux derniers stades de la mécanisation totale.

« Hum, j'ai à faire, je reviendrais sans doute voir votre patron un autre jour, mais en attendant je vous souhaite une bonne continuation d'ici que nous nous revoyons. Et surtout, ne vous mettez pas trop la pression non plus ! Je suis certain après tout que vous saurez me montrer des idées intéressantes sans devoir vous tuer à la tâche. » Finit-il quoiqu'il en soit par conclure de bonne humeur en tendant sa main droite à la jeune femme pour serrer la sienne en guise de prise de congé, après tout il avait en effet à faire, c'est que mine de rien ses nombreuses responsabilités ne lui offraient pas un temps libre infini !

"J'aime votre façon de voir les choses. Je fais partie de ces gens qui pensent aussi que chacun est libre de ses choix. Et puis, si je m'énerve sur mon père, c'est seulement parce que je suis bouleversée de l'avoir perdu."

Lorsqu'il avait mentionné les dragons, Vin avait voulu lui poser des questions. Elle n'en avait jamais vu et n'y tenait pas particulièrement. En effet, ils pourraient n'en faire qu'une bouchée. Pourtant, ils la fascinaient. Mais, si elle se lançait, ils allaient encore discuter et elle devait vraiment retourner travailler. Elle se retint donc de poser la moindre question mais, elle décida de garder cette idée dans un coin de sa tête pour lui en parler la prochaine fois. Lorsqu'il lui tendit la main, elle la saisit brièvement et le salua.

"Au plaisir de vous revoir. Je vais m'appliquer d'ici là."