22 Janvier de l’An 2001 de l’Âge d’Acier

La province Akkatonienne en Orzian ! Tête de pont du vaste empire Akkatonien sur ce continent, cet immense béhémoth qui a engloutit deux continents entiers sous ses appétits conquérants et qui rêvait sans doute que le monde entier un jour, ploie devant lui. Akkaton était sans conteste une véritable menace pour Orzian, latente, en attente, qui si un jour décidait d’arrêter de jouer le jeu de la paix, ferait trembler ce continent bien plus qu’aucune guerre du passé, ou le réveil de soit disant « dieux » aujourd’hui ne le faisait…

Mais ce béhémoth se tenait calme aujourd’hui, trop occupé ailleurs, intimidé peut-être par l’idée qu’une guerre avec Ikhyld son rival magique serait trop coûteuse, devant s’occuper de gérer la crise qui agitait la province Orzanienne en plus et, peut-être même actuellement assagie par l’idée de commerce et de paix, du moins actuellement. En somme, l’ogre se tenait tranquille et était en plus un voisin tout à fait acceptable pour ceux voulant commercer avec, ou y voyager en touriste. C’était un pays libre, tolérant, et si on supportait la technologie, plutôt agréable. Il suffisait juste d’avoir des papiers en règle pour ne pas être enquiquiné par les gardes frontières.

En plus, cette province qui lui servait de tête de pont était auparavant la terre de l’ancien empire naga et encore aujourd’hui le territoire où on trouvait le plus de ces êtres serpentins singuliers, quasiment un tiers de la population de la province était naga ! Même si surtout rurale, cela faisait évidemment que si on voulait en apprendre davantage sur le peuple naga, c’était le bon endroit où se rendre. Et, en plus, on avait pas forcément à aller dans les villes technologistes pour ceci...

Mais plutôt auprès des clans nagas du désert ou Nephtys, cette cité du désert singulière, l’une des rares bourgade sédentaire de grande taille qu’avait bâtit les peuples du désert avant l’arrivée de l’empire et qui, dénotait sans doute particulièrement par rapport à la plupart des villes de la province dominées par les ambitions de la technologie tout azimut. Car ici, c’était la magie qui régnait…

Nepthys était une belle cité sans conteste. Pour y accéder il fallait par contre soit utiliser les moyens de transport locaux, soit partir des rares villes et villages environnants desservis par les trains et ensuite traverser en partie le désert jusqu’ici, ce qui représentait quand même une trotte, Nepthys se situant au beau milieu du désert où l’empire était moins présent. Soit, quand on était des connaisseurs comme Seeslith et sa mère, les chemins secrets des nagas.

Une fois arrivés, se dévoilait une cité singulière qui pourrait en effet faire penser à ce que pouvait donner les peuples du désert en terme d’édifice, pas que nagas car il n’y avait pas que des nagas qui vivaient ici, bien au contraire, mais ces derniers il fallait le noter, devaient quand même représenter la moitié de la population, que ce soit ceux venant de clans nomades juste de passage, ceux vivants ici, ou ceux « impériaux » venus goûter à leur racines et de garde, après tout on restait en terres Akkatoniennes. D’ailleurs il y avait pas mal d’impériaux en armes dans les environs, signe que la garnison locale avait reçut des renforts, sans doute en rapport avec les dangers qui rôdaient en plus grand nombre dans le désert actuellement, mais ces derniers étaient bien plus préoccupés par le fait d’empêcher d’éventuels golems surgissants des dunes, d’attaquer la cité, que de venir enquiquiner les voyageurs de passage.

Une forteresse faîte dans la pierre du désert, entourée par les mers de sables aux allures infinies alentours et non loin d’une oasis. On pouvait voir autour un peu de population qui vivaient dans les campements plus ou moins temporaires établis à proximité, ainsi que les commerçants, nomades et Akkatoniens venus commercer, enfin techniquement ils sont tous Akkatoniens, mais l’habillement de certains faisait vraiment peu local dira t-on. Après, Seeslith et sa mère notamment, n’étaient pas encore entrés dans la cité dont il y avait beaucoup à découvrir…

Et d'ailleurs, un choix se présenterait à elle une fois passé les portes de la citadelle, qui étaient gardées, mais où passer n’était pas bien dur après une rapide fouille. Aller voir les anciens de la cité qui étaient sans doute les mieux placés pour leur offrir ce qu’elles désiraient concernant la magie de l’âme, ou… En profiter d’abord pour découvrir un peu la culture locale ? Marchés, fumeries, art et musique, artisanat, et concentration de population intéressante, ainsi que magie à chaque coin de rue. Il y avait tout pour plaire après tout. Peut-être même de quoi y lier des amitiés intéressantes, aussi bien avec des locaux, des nomades, que des impériaux qui traînent...

Ou bien s’intéresser à ce qui se faisait ici au niveau de la magie de l’âme, après tout sans doute que c’était le meilleur endroit pour y voir des nagas la pratiquer sans complexe... Cela et bien d'autres possibilités.

De part le temps et les missions, Sleeslith et sa mère, Kashma, avaient fini par économiser suffisamment pour s'offrir le pèlerinage sur les terres de leurs ancêtres dont elles rêvaient tant. Elles en parlaient depuis des années mais entretemps, les choses avaient changées. Son père, Edouane, se faisait vieillissant et sa mère avait longuement hésité à le laisser seul. Elle s'en voudrait d'être absente si il lui arrivait quelque chose et elle rechignait vigoureusement à partir dans ces conditions. Sleeslith proposa alors d'enchanter une réserve de fioles préparées par sa mère. Ensemble elles lui préparèrent de quoi se soigner pendant plusieurs semaines. De son côté, le père éprouvait des sentiments partagés et contradictoires comme tout bon humain sait faire. Il était à la fois heureux pour elles et triste de voir les deux femmes de sa vie partir si loin de lui pendant aussi longtemps. Mais maintenant il avait les potions et elles lui écriraient souvent et elles feront attention, et elles ne prendront pas de coups de soleil, et elles éviteront les pirates, etc etc... Jusqu'à ce que finalement tout le monde soit prêt et que le pèlerinage commence.

La famille Long-Caster habitant au sud-est d'Eïlynster, les femmes partirent en direction d'Akkaton par la mer longeant les Duchés. C'est une route plus sûre que de passer par les lacs au nord où les incursions teïdériennes sont nombreuses alors que par le sud, elles naviguèrent sur les mers ikhyldiennes. Sleeslith aurait aimé en profiter pour faire un détour par la Cité de Jade mais ce n'était pas possible. Alors c'est sa flamme jumelle, Madame Qin, qui fit le trajet en mer pour la rejoindre. Bien que leurs retrouvailles furent courtes, il était évident qu'elle était nécessaire voire vitale pour les deux. Ensuite il leur fallut franchir la mer duchéenne et éviter les pirates. On raconte que la plupart des duchéens n'ont jamais vu de naga et qu'ils payeraient une fortune pour en avoir une... alors deux, imaginez. Sauf que nul pirate duchéen n'avait encore imaginé que l'une d'elles était aussi mage de l'eau ni de ce qu'elle pouvait faire sur son propre élément. Jamais ils n'ont vu un bateau flotter plus vite qu'un oiseau dans l'air.

Tout le monde arriva donc sain et sauf. Les marins remercièrent personnellement Sleeslith. Ils étaient ravis d'avoir pu éviter les pirates sans avoir à se battre. Mais l'arrivée au port n'était pas la fin de leur voyage. Bien au contraire, c'était le début de leur pèlerinage. Et l'accueil les mit immédiatement dans l'ambiance. Les épices, le miel et la viande rôtie mais aussi le cuivre, l'huile de moteur, la pierre chauffée. Cette province était akkatonienne maintenant et la technologie venait se mêler aux odeurs locales. Elles firent une halte pour se rafraichir et se préparer à la traversée du désert qui les attendait.

Les chameaux, le sable, le soleil d'ailleurs Sleeslith repensait à Slenlodwiin et à ce qu'il lui avait appris sur le culte solaire des nagas. Dès qu'elle en aura l'occasion, il faudra qu'elle le revoit et qu'elle lui raconte son pèlerinage. Pendant le voyage, Sleeslith retrouva son âme d'enfance. Tout l'émerveilla au point qu'elle demanda même et innocemment comment cuisiner les chameaux. Fort heureusement, le guide avait l'habitude des questions les plus inconvenantes de la part des touristes. Car, en vérité, voilà ce qu'elles étaient, des touristes sur les terres de leurs propres aïeuls.

Puis Nephtys, la citadelle naga. La présence akkatonienne y est omniprésente mais moins oppressante. La caravane se dirige vers le quartier des hôtes où les Long-Caster pourront choisir leur hébergement et déposer leurs effets. Et déjà de nombreux marchands ambulants tentent d'haranguer les passagers. Sleeslith regarde sa mère qui reste silencieuse mais affiche un sourire persistant sur son visage. Ses yeux dorés, les mêmes que Sleeslith, ne manque pas le moindre détail. Elles sont toutes deux vêtues sobrement d'une tenue de voyage, leurs autres tenues se trouvent dans les malles qui attendent d'être déballées plus tard. Elles prennent le soir pour se détendre et se reposer avant de se décider sur la journée de demain.

22 Janus 2001

Sleeslith et sa mère, Kashma, viennent d'arriver à Nephtys. Le matin se lève et elles doivent décider de ce qu'elles vont faire de leur journée. Sleeslith ne peut pas abandonner sa mère juste comme ça. Elle décide donc de l'accompagner. De son côté, Kashma aimerait passer la journée à visiter un peu la ville. Elles commenceront donc par une visite touristique comme il se doit. Elles quittent la maison et avancent dans la citadelle. Sleeslith s'est parée de sa tenue de courtisane pour la journée. Il est encore tôt et il reste un peu de fraicheur dans le fond de l'air.

Avant l’arrivée :

Le voyage jusqu’à la province Akkatonien se passa donc bien, ce qui n’était pas si étonnant que cela si on prenait la peine de ne pas trop traîner en zone dangereuse. Car une fois la côté fortifiée et entourée par l’éternelle muraille d’Eïlynster quittée, se révélait la haute mer et ses dangers.

Même si soyons sincère, les flots de Teïder étaient étrangement connus comme peu dangereux. S’il y avait bien un domaine dans lequel les Teïderiens étaient minables, c’était le combat naval, ils avaient une flotte peu pourvue et de qualité vraiment médiocre. Après, il restait tout de même mieux d’éviter leur côte en effet, personne n’avait envie de voir un cavalier drake furieux foncer vers son navire, ou tout autre chevaucheur de bestiole imposante… Ce qui restait possible, car si les Teïderiens étaient de minables marins, c’était d’excellents chevaucheurs de bêtes et des dresseurs de monstres redoutables. Et en plus, ils étaient à cran actuellement, leur armée mobilisée pour la guerre...

Oui, à la réflexion, les pirates duchéens étaient plus gérables et moins enquiquinants. Et cela fut prouvé car en effet échapper à de simples pirates, n’était pas des plus périlleux.

Après, dans les faits ces pirates avaient sans doute déjà vu des bateaux aller aussi vite que celui sur lequel était embarquée Seeslith, l’idée de mettre un mage d’eau sur un bateau n’étant guère nouvelle, encore moins dans le pays possédant mes meilleurs marins du continent, les Duchés du Sud, la nuance étant qu’en général l’énergie magique dépensée pour une accélération aussi forte ne permettait de la maintenir qu’un temps limité, avant que l’énergie magique ne soit épuisée. Idéal donc pour semer à court terme si on ne voulait pas vider ses réserves de mana pour autant, mais pas sur le long terme. Néanmoins, les dits pirates n’ayant pas de mage d’eau d’aussi haut niveau à bord, ou n’ayant pas été assez rapides à réagir, ils perdirent leur proie et passèrent sans doute à autre chose. Et puis ce n’était que des pirates de bas étages, qu’ils aient un haut mage à leur côté aurait été inquiétant...

Une fois les flots des Duchés quittés, ils arrivèrent sur ceux dominés par Akkaton, qui étaient sûr, s’il y a une chose avec laquelle le grand empire militariste et hégémonique ne plaisantait pas, c’est la sécurité des flots sous sa domination après tout. Racontait-on, même, qu’il était grandement responsable du fait que les krakens étaient une espèce en voie d’extinction et maintenant des créatures prudentes malgré leur taille titanesque, même si Ikhyld aussi n’était pas totalement innocent dans l’histoire...

Suite à l’arrivée :

Et la province était belle, l’alternance entre la culture Akkatonienne impériale, celles locales diverses ou bien l’hybridation des deux était charmante. Et les prix… Acceptables on allait dire, quoique on pouvait se demander s’ils ne montaient pas légèrement ceux-ci pour tenter de profiter des touristes ? Mais rien que quelques paroles habiles ne pouvaient faire un peu baisser évidemment.

Elles avaient donc pris un guide ? De quelle race était-il et culture ? Enfant du désert ? Impérial connaisseur du désert ? Il y avait le choix et elles avaient sans doute largement le budget pour que le, ou la guide, soit de très bonne qualité, voir même pour qu’il parle une autre langue que l’Akkatonien. Un guide qui leur dirait peut-être même en effet comment se cuisinait le chameaux… Après tout, c’était une viande comme une autre, et sans doute que la culture naga tribale avait déjà expérimentée ce genre de choses.

Quoiqu’il en soit une fois arrivée à Nepthys, elles purent contempler une citadelle pleine de vie, pas immense en soit, mais vraiment grande, surtout dominée par les cultures du désert, notamment celle naga, celle impériale s’y faisant bien plus discrète, sauf sous la forme de voyageurs, commerçants et fonctionnaires divers sur lesquels pouvaient tomber les deux femmes. Et le spectacle de la cité sur le trajet vers le quartier des hôtes était agréable, entre les commerçants proposant de tout, quoique pas grand-chose de technologiquement avancé, la vie active et… Ces sortes de golems aux airs de momies, serpentins ou humanoïdes semblaient effectuer des tâches manuelles diverses, comme on userait d’élémentaires et golems dans les autres pays. Ou, des automates dans les villes Akkatoniennes. Ah et sur les marchés, ils vendaient beaucoup de statuettes, soit momifiées ou celles d’une divinité locale nommée Nepthys. Qui avait l’air plus d’un dieu culturel local, que d’une véritable religion farouchement établie et dévellopée.

Le jour des découvertes :

Sleelith et sa mère décident donc de commencer par une visite touristique de la ville, leur guide leur présenterait donc plusieurs choix pour commencer, après tout il préférait sans doute leur demander, plutôt que de leur imposer ses idées et risquer qu’elles soient déçues.

Il y avait trois parcours lui semblant intéressants à visiter en début de journée, alors que l’air était frais dans l’air et que se promener à l’air libre n’était inconfortable pour personne. Il n’y avait que les nagas purs après tout, pour aimer se balader en plein zénith du soleil.

Visiter le grand marché de Nepthys, pour voir ce qu’il y avait à vendre, y faire des rencontres, peut-être acheter une statuettes ou deux et ces fameux bijoux en cristal de roche ? On disait aussi que l’artisanat du verre de la ville était excellent. Il y avait sans doute aussi des vêtements divers qui s’y vendaient, de quoi peut-être faire plus local.

Faire un tour des différents quartiers de vie de la cité ? Ceux où logeaient les nomades, ou voyageurs, celui des habitants sédentaires, c’était l’occasion de voir comment vivaient tous ces gens, mais aussi quelques spécificités culturelles. Il y avait aussi des spectacles de rues à voir de temps en temps, musiciens ou artistes d’un autre genre. Avec toute la variété de gens vivant ici, ça pouvait être très intéressant…

Et, les environs proches de la cité ? Qui étaient sûr tant qu’on ne s’éloignait pas trop, et il y avait beaucoup à voir entre l’oasis, les campements nomades à l’extérieur, les flots infinis de sables… Et une ruine naga totalement sûr et qui était ouverte aux visiteurs, respectueux. Dit-on une ancienne nécropole, sans doute une plongée dans le passé intéressante donc, rares étaient après tout les ruines sûres et ouvertes au public dans le désert...

Bien entendu, il serait possible dans les jours qui viennent de faire le reste, et puis de toute façon pour l’après midi et le soir, le guide aurait d’autres propositions à faire. Il y avait après tout, beaucoup à découvrir…

Spoiler:

HRP sur la guide:

En début de leur matinée, les deux femmes écoutent les propositions que leur soumet leur guide et commencent à y réfléchir. Chacune de ces offres a l'air intéressant. Elles en discutent ensemble et prennent le temps d'en peser pour et le contre de chaque. Sleeslith en parle verbalement plus que sa mère. La première proposition leur permettrait de se mettre immédiatement dans le bain des affaires locales ainsi que de s'équiper de façon plus typique et moins touristique. Elles pourraient aussi en apprendre plus sur l'artisanat et voir pour des souvenirs à rapporter pour le père. Mais au final elles trouvent peu à redire sur leurs tenues eïlynstériennes et les souvenirs peuvent attendre jusqu'à leur départ. Elles passent ensuite à la deuxième proposition qui a aussi ses avantages. Elles pourraient commencer à se renseigner et être orientées vers des personnes qui conviendraient à leurs centres d'intérêt. La médecine pour la mère et la magie de l'âme pour la fille. Cette deuxième offre leur semble plus proche de leur désir. Elles considèrent néanmoins la troisième proposition. Elles sont venues ici en pèlerinage, pour rendre hommage à leur patrimoine naga et cette offre correspond définitivement à ceci. Sleeslith essaye quand même de convaincre sa mère de commencer par faire un tour dans les différents quartiers et de se renseigner d'avantage sur les personnalités locales avant de se lancer dans autre chose. Mais Kashma pense que l'un peut se faire indépendamment de l'autre sans se gêner. Sleeslith finit par se rallier à l'avis de sa mère.

Après avoir discuté ensemble, échangé les différents arguments, les deux femmes se décident pour visiter les environs proches de la cité ainsi que l'ancienne ruine naga. C'est Sleeslith qui annonce leur choix final au guide. Il ne reste plus qu'à se mettre en route maintenant.

la guide qu’avait donc les deux femmes à leur service était une azurienne. Une azurienne sans doute originaire des tribus nomades qui parcouraient le désert, après tout cette race était sans doute fort sensible à un tel mode de vie, empreint de liberté et voyage. Comme beaucoup des siens, elle était du genre loquace et à aimer parler. Pas forcément au point d’être une pipelette, mais clairement elle était guide autant pour gagner sa vie, que parce qu’elle aimait rencontrer d’autres personnes et discuter avec elles.

Quoiqu’il en soit elle était très aimable et c’était là un bon point. Après, si elle était aussi claustrophobe que beaucoup des siens, sans doute son enthousiasme se tempérerait-il une fois entrées dans des ruines souterraines, mais peut-être y était-elle assez habituée, pour passer au dessus. Elle dira quoiqu’il en soit, avec entrain tout de même, au choix des deux femmes.

« D'accord, allons y ! » Et la guide ouvrirait donc la marche d’un pas plutôt gracieux, elles traversèrent alors les rues s’éveillant peu à peu de Nepthys toutes les trois. Et déjà on pouvait croiser des personnes errants dans les rues, que ce soit pour aller à leur travail, ou pratiquer diverses activités. Et déjà, on pouvait sentir émaner des senteurs d’épices dans l’air. On se demandait d’ailleurs, s’ils n’usaient pas de magie pour cacher les quelques mauvaises odeurs qui pouvaient errer, car n’en sentir aucune sur tout le trajet était un peu, étrange ?

Quoiqu’il en soit, leur guide en profiterait pour discuter un peu.

« Alors dite moi, c’est votre première fois à Nepthys ? Et dans le grand désert en général ? J’espère que l’expérience sera inoubliable pour vous. Si vous avez la moindre question concernant la ville ou le désert, n’hésitez pas. Je ne suis pas une grande spécialiste de son histoire ancienne, mais de ce qu’il est actuellement si ! » Visiblement ce n’est pas tant qu’elle proposait aimablement de répondre à des questions. Elle avait envie, qu’on lui pose des questions…

Quoiqu’il en soit, qu’on lui pose des questions ou non, elles arrivèrent à la sortie de la cité, gardée par des guerriers locaux, notamment nagas et quelques soldats Akkatoniens aussi, dont quelques nagas.

« D’habitude il n’y a pas de garnison impériale directement rattachée à la cité, les guerriers de Nepthys s’en chargent eux-mêmes, seulement dans quelques fortins alentours, mais actuellement les autorités impériales ont jugées nécessaires d’un renforcement des effectifs pour protéger la population. Cela rassure tout le monde, Nepthys n’a eu à faire depuis qu’à quelques attaques mineures facilement repoussées. » Dira t-elle donc confiante, visiblement elle n’était pas inquiète. Puis…

Leurs pas les menèrent tout d’abord à l’oasis proche de la cité ou quelques campements nomades étaient installés, dont celui d’une tribu majoritairement composée de nagas, une autre surtout d’azuriens, et une autre naga qui semblait accueillir un groupe important d’elfes en son sein, toute ces tribus échangeaient entres-elles et discutaient, sans doute de commerce ou autre. Ce pendant que, l’oasis qui était reliée à la cité par une sorte d’aqueduc extrayant l’eau par un quelconque mécanisme magique, comptait quelques baigneurs en son sein. Une oasis très grande il fallait préciser, c’était un véritable lac entouré de végétation désertiques et dont l’eau servait autant aux besoins de la cité, qu’aux champs agricoles voisins.

« Une baignade ici peut être agréable pour se rafraîchir, l’oasis est si grande qu’on ne s’y sent pas serrés du tout. Mais pour ma part j’évite, mon plumage est difficile à sécher. » Dira alors la guide amusée, avant de glisser.

« Le soir, quelques mages d’eau viennent ici pour exécuter quelques spectacles. Peut-être que cela vous intéressera ? »

La journée commence. Le soleil réchauffe légèrement l'air. Sleeslith n'est que demi-nagate, contrairement à sa mère. Il faudra qu'elle fasse attention à ne pas se faire brûler par le soleil pendant la journée, surtout que sa tenue la couvre assez peu. Elle lève les yeux pour tenter de deviner quelle va être la météo du jour en observant le déplacement des nuages. Mais pour le moment, elle profite de la fraicheur matinale tout en discutant avec la guide sur la route qui les mène à leur première halte. Celle-ci est affable et Sleeslith apprécie ça. C'est aussi elle qui s'occupe essentiellement de faire la conversation, les présentations, etc... Cela lui rappelle lorsqu'elle a eu à escorter un ambassadeur ikhyldien. Lui aussi était azurien et très affable. Sleeslith et sa mère auront probablement loué un dromadaire pour la journée, tant pour les promener que pour transporter les possibles achats qu'elles pourraient faire au cours de leur visite.

"La garnison impériale? Qui ose causer ces troubles? Le sauriez-vous par hasard?"
Elle regarde l'oasis qui s'étend devant elle et qui semble aussi grand qu'un village. Les palmiers, les campements. Il y a beaucoup de nagas. Elle sourit en le remarquant. Elle ne manque pas de noter la présence de l'aqueduc qui joint l'oasis à Nephtys. Cela l'intrigue personnellement. Elle commence à calculer la quantité d'eau qui peut être extrait et aussi le besoin en remplissage pour garder le lac à flot. Il faudra le discret coup de coude de sa mère pour la sortir de ses pensées.

"Des spectacles d'eau? Oui, ça m'intéresse... Maman?", demande-t-elle à sa mère. Kashma opine silencieusement. Les écailles de la mère possèdent les mêmes couleurs que sa fille mais ses traits sont plus ordinaires. Sleeslith se tourne vers la guide. Elle opine et lui répond.
"Oui. Je suppose que nous repasserons par l'oasis après la visite aux catacombes. On en profitera pour voir le spectacle au retour. Est-ce qu'il y a des spécialités que vous nous conseillez ici?"

Des estimations que put faire Seeslith sans matériel ou compétences particuliers en météorologie... Il allait faire soleil toute la journée, entrecoupé de quelques nuages ternissant de temps en temps son éclat. Ce qui voulait dire qu’il allait faire chaud, et qu’il valait mieux pour elle couvrir les parties non écailleuses de son corps. On pouvait d’ailleurs se demander en voyant l’habillement modeste de leur guide, si les plumes de celle-ci ne la protégeaient pas du soleil… Sans doute en effet.

Pour le dromadaire sinon, sans doute qu’il serait utile et en prendre un une très bonne idée pour transporter la matériel. Après tout si une monture de taille normale ou modeste était bien en peine de porter un seul naga, ça restait une excellente mule, surtout en terre désertique. Une mule capable de porter beaucoup de poids, ce qui laissait de la marge si jamais Seeslith et sa mère étaient tentées par l’achat de beaucoup de choses. Et au pire, elles pourraient toujours en louer d’autres ?

« Eh bien, les serviteurs des anciens dieux nagas qui surgissent des anciennes ruines et du sable du désert je crois. C’est un problème que nous avons depuis un mois ou deux. Cela rend les pans sauvages du désert encore plus dangereux que d’habitude ! En réaction, les autorités impériales mobilisent l’armée autant pour la défense que l’attaque. » Dira sinon l’azurienne pensive à ce sujet, avant d’ajouter comme pour ne pas alourdir l’ambiance. « Mais tout est sous contrôle à Nepthys, ne vous inquiétez pas. » Elle semblait même assez confiante à ce sujet.

Quant à l’oasis, quelque chose faisait se dire à Seeslith vu sa taille, qu’il suffisait largement pour une ville comme Nephtys et les environs alentours, du moins s’il pleuvait de temps en temps. C’était une vraiment grosse oasis, précieuse pour la cité sans doute, comme l’indiquait les quelques gardes nomades présent dans les environs. et sans doute qu'elle devait être entretenue par une source souterraine ou deux...

« Nous reviendrons donc quand il y en aura, sur ce rendons nous au ruine ! » Dira sinon l’azurienne enthousiaste sinon aux dernières paroles de Sleelith, avant de glisser alors qu’elle ouvrait à nouveau la marche.

« Des spécialités culinaires ? C’est très vaste, mais je conseillerai de tout. Il y a celles nagas, basées sur de la viande plus ou moins épicée ou préparées de diverses façons. Il y a celles des autres peuplades nomades jouant beaucoup sur les épices, la viande et divers plantes venant du désert. Et les spécialités Akkatoniennes aussi, les Arosiens et Akkats savent manger, ça personne ne le niera. Nous proposons aussi divers breuvages, fruités ou à base de lait, y compris alcoolisés. Si vous êtes du genre à investir dans la nourriture, vous pourriez sinon essayer quelques viandes exotiques comme celle de manticore, c’est très fort en goût. » Et alors qu’elle disait cela elles arrivèrent aux ruines qui étaient surveillées par quelques sentinelles, mais pas vraiment gardées. Sans doute plus pour se souvenir de qui entrait et sortait, qu’autre chose.

Des ruines dont l’entrée avait les airs d’une entrée de mine… Qui mena vers ce qui semblait être en effet une ancienne nécropole bâtit dans le grès taillées et éclairées par ce qui semblait être diverses pierres enchantées pour émettre de la lumière. Sans doute qu’elles avaient dû êtres bien entretenues depuis le temps d’ailleurs, car la vision qu’elles permettaient dans ruines étaient très bonne.

C’était dans l’ensemble une sorte de complexe labyrinthique où les visiteurs y étaient peu nombreux en dehors de Seeslith et sa mère, surtout quelques nagas errant et occupés à leurs affaires et ce qui semblait être des étudiants ou intellectuels Akkatoniens de toute race, qui prenaient des notes. Un complexe fait de couloirs bien dotés en statues anciennes, représentants des nagas et divers animaux, et de fresques antiques représentant des scènes du passées. Il y avait aussi des salles servant tombes de groupes ou individuelles pour les membres importants de l’ancien clergé naga qui étaient ou non ouvertes à ceux voulant y entrer. Et, des inscriptions sur des stèles près de ces tombes, indiquait qui y avait vu ses cendres déposés et, quand c’était un naga d’importance, ses accomplissements. Des fois guerriers, des fois religieux, ainsi que quelques bouts de texte qui avaient visiblement étaient burinées volontairement depuis le temps. Probablement des appels aux anciens dieux…

Par contre, les mentions à l’au delà, donc la conception antique qu’avait eut les nagas il y avait fort longtemps étaient restées. Celle du rêve, aujourd’hui les nagas pour beaucoup n’y croyaient plus trop, mais dans le temps il semblerait que pour eux à l'époque la mort n’était que l’entrée vers un rêve éternel et idyllique sous le patronage de leurs dieux anciens ? Intéressant, quoiqu’il en soit c’était aussi le lieu idéal pour rendre quelques hommages aux morts sinon.

« Désirez vous déposer quelque chose en hommage à vos ancêtres ? Certains nagas le font sur l’autel au centre de la nécropole. » Dirait alors l’azurienne lorsqu’elles arriveraient au effet au centre de la dite nécropole, où se trouvait un autel bien pourvue en statuettes et petites offrandes de toutes sortes, souvent de nature assez durable.

N'ayant pas réussi à obtenir d'informations suffisamment déterminantes sur le temps à venir pour la journée, Sleeslith s'achète, par précaution, une cape en tissu pour se protéger du soleil. Elle écoute aussi la guide présenter les différentes offres commerciales disponibles à l'oasis. Et ce qu'elle entend pique sa curiosité. Elle décide donc d'acheter quelques boissons fruitées tandis que sa mère s'approvisionne en viandes épicées. Kashma achète même une tranche de manticore assaisonnée. Le regard de la mère pétille de gourmandise tandis que le marchand emballe la viande. Voilà donc qu'elles se mettent à dépenser leurs économies telles deux bonnes touristes, faisant le bonheur des marchands de l'oasis. La guide semble douée pour convaincre de goûter les produits locaux.

"Arosiens? Je n'ai jamais entendu ce terme auparavant. Qui désigne-t-il?", demande Sleeslith tandis qu'elle fait ses achats en boissons.

Après que les deux femmes se soient ravitaillées en nourriture locale, en suivant les conseils prodigués par la guide, le groupe part pour les ruines. Et quelles ruines! Il y en a partout. Des fresques, des statues. Sleeslith veut tout savoir. Chaque nom, chaque récit. Elle s'arrête sur chaque oeuvre et il lui faut courir pour rattraper la guide à chaque fois. Puis la guide explique un peu les anciennes croyances naga. Le rêve éternel? Cela pique sa curiosité au plus haut point. Serait-il possible que cette croyance soit liée à la magie de l'âme. Peut-être que cela pourrait l'aider à mieux comprendre cette magie pour laquelle elle est si douée. Alors elle pose des questions de curiosité à la guide.

"Le rêve éternel? Connaitriez-vous quelqu'un qui pourrait nous en dire plus? Des ouvrages peut-être? N'y a-t-il vraiment plus personne qui pratique ce culte?"

Finalement, elles arrivent dans la salle centrale. Kashma opine à la question de la guide et commence à fouiller dans sa besace. Evidemment qu'elle avait prévu de faire des offres. Honorer ses ancêtres est un peu la raison de son pèlerinage ici. Elle tend une statuette à sa fille. Sleeslith sourit et prend la statuette. Ensemble elles déposent leur offrande et prennent un moment pour prier pour leurs ancêtres.

En effet, la viande de manticore était coûteuse, c’était vraiment de la viande luxueuse, mais sans doute que cela valait le coup. Quoiqu’il en soit la guide, glissera avec amusement en voyant l'intérêt des deux dames pour l'achat de nourriture.

« Si vous voulez je vous montrerai de bons lieux pour se sustenter dans la cité. J’espère juste que vous appréciez les épices fortes. » Commentera donc l’azurienne, on sentait aussi qu’elle avait légèrement faim en voyant la nourriture achetée.

« L’empire Akkatonien avant de poser un pied à terre en Orzian, a conquit deux continents, Akkat leur continent d’origine qu’ils ont renommés, et Aros. Arosien désigne donc les citoyens de l’empire, originaires du continent d’Aros. » Expliquera sinon la guide avec un léger amusement alors que les marchands nomades étaient contents de marchander avec Seeslith et sa mère.

Puis, vint le tour de la nécropole, où il y avait beaucoup à lire, des noms de diverses personnalités passées aux exploits guerriers divers, même si la nature de ces exploits était racontée de façon fort embellie. Et les noms de membres du clergé pieux, dont les récits décrivant leurs vies, étaient pour leur part illisibles à cause d'effacements intentionnels et anciens... Pour le reste des récits, ça racontait la manière dont les nagas de l’époque, avaient par exemple livrés batailles glorieusement, contre leurs propres frères… Au nom de leur dieux, ce sous la forme de guerres qui avaient plus l’air de jeux divins ritualisés, que de vraies guerres conventionnelles. Les noms des anciens dieux, avaient été là encore, minutieusement effacés. Témoignant sans doutedu désir des nagas du passé, une fois libérés de leurs chaînes, de les faire plonger dans l'oubli partiellement, au moins.

« De ce que je sais. La foi associée à cette croyance, que l’au delà est un rêve, est celle envers les anciens dieux nagas, qui a été rejetée unanimement par le peuple naga lorsqu’il s’est libéré de ses chaînes, bien avant la naissance de ma race. Je pense que si un naga la pratiquait encore, les siens le mépriseraient pour cela. Mais si vous voulez en savoir plus, je ne sais pas, demandez à des vieux nagas ? Ils seront peut-être plus loquaces comme vous avez du sang naga... » Dira alors la guide pensive, n’hésitant pas pour le coup à avouer son ignorance quant à la question, lorsque Seeslith demandera au sujet de l’ancienne foi naga.

Puis vint le moment de rendre hommage au nagas anciens, leur guide se mettra alors en retrait respectueusement et laissera les filles du désert, même si aux lointaines origines, faire leur office. Ceci fait, la guide qui avait attendue silencieusement tout du long, glisserait aimablement.

« Aimeriez vous parler à Emheb, le responsable des ruines ? Il apprécie volontiers parler aux nagas venant de l’étranger. » peut-être la proposait-elle cela, en rapport avec la question précédente ?

Sleeslith écoute avec grand intérêt ce que lui apprend la guide au sujet du rêve éternel. Même un peu, c'est déjà un pas pour en savoir plus. Ces ancêtres nagas croyaient en un rêve éternel du temps de leur esclavage sous leurs maîtres. Elle suppose que c'était aussi une façon pour ces maîtres de maintenir leur domination sur le peuple naga. Elle aimerait quand même en apprendre plus. Son esprit militaire la pousse à avoir une approche stratégique. Plus on en sait sur son ennemi, plus aisée en sera la victoire pour le moindre coût. Surtout maintenant que ces anciens maitres se réveillent. Elle note donc dans un coin de sa tête d'essayer d'en apprendre plus sur ce rêve éternel. Elle enregistre aussi le fait que ses chances d'en savoir plus sont très faibles. Certains pourraient même trouver sa curiosité suspicieuse. Elle veillera à faire attention à ne pas se faire méprendre sur ses intentions si l'opportunité d'en découvrir plus sur le rêve éternel se présente.

Sleeslith est vraiment ravie d'avoir choisi cette guide. Elle apprécie autant la loquacité que la courtoisie de l'azurienne. Sans mentionner son accent chantant. Kashma apprécie aussi d'entendre l'azurienne même si elle l'exprime moins.

Les deux Long-Caster prennent leur temps pour rendre hommage et remercier les ancêtres avant de reprendre la visite guidée.
"Emheb? Oui, bien sûr. Est-il lui-même naga?", demande alors Sleeslith.
"Travaille-t-il ici depuis longtemps?"
Sleeslith s'est rendue dans des catacombes, il y a peu mais c'était différent. C'est le moins qu'on puisse dire. Elle ne retrouve pas la même sensation ici non plus. Elle se souvient de l'odeur de poussière, de pierre moisie et de rouille. Ici, tout est propre voire parfumé d'encens religieux dans certaines pièces.

Les deux Long-Caster, mère et fille, suivent la guide afin d'aller rencontrer et discuter avec Emheb.

L’azurienne sembla légèrement hésiter, mais très légèrement et courtement, à la question sur la peuplade à laquelle appartenait ce fameux Emheb, ce avant de dire avec un amusement perceptible. Comme si elle s’amusait elle-même de l’hésitation qu’elle avait ressentit.

« Oui ! C’est un naga, mais quand ce n’est pas nécessaire, il préfère vivre sous la forme d’un grand serpent… Les transformistes sont des fois un peu excentriques, quoiqu’il en soit il est aimable ! D’ailleurs je vous préviens, il est aveugle. Il aurait put faire soigner cela, mais il a fait le choix de le rester. » Un choix de vie donc ? Sans doute devait-il y avoir des raisons pour vouloir rester aveugle en effet, dans un monde où ce handicap pouvait se soigner par magie, du moins quand il restait des yeux à soigner… Surtout au sein d’un peuple aussi lié à la magie, que les nagas.

« Longtemps ? Depuis un bon siècle, c’est un vieux naga, il a beaucoup voyagé avant de décider de s’installer ici pour de bon. Il fait partie de conseil gouvernant la cité. » Quoiqu’il en soit l’azurienne à la démarche gracieuse amena les deux filles d’Eïlynster jusqu’au fameux Emheb, les faisant traverser ces catacombes bien entretenues et qui en effet, ne donnaient pas l’impression d’êtres des ruines poussiéreuses et emplies de magie défectueuse.


Puis, au détour d’un couloir, une porte s’ouvrant d’elle-même, littéralement par magie passée… Les trois femmes se retrouvèrent face à un imposant serpent à taille, humaine ? Disons qu’il devait faire une masse de 100 kilos au moins, donc il n’était pas gigantesque, mais très grand. Il avait un doux regard bleuté et des écailles d’un beau teint immaculé sinon. Un serpent qui leva sa tête et se tourna dans leur direction quand elles arrivèrent, avant de dire...

« Des enfants du désert reviennent sur la terre de leurs ancêtres, j’espère que le voyage vous est agréable et sera instructif. Salutations à vous quoiqu’il en soit filles des sables. Et merci de me les avoir amenées mon amie. Peux tu, nous laisser quelques instants ? » Finira alors par dire le serpent d’une douce voix, sur laquelle pesait le poids de l’âge. Ce naga était un vieillard, il devait largement dépasser les 150 ans ça se sentait, un ancien donc. Un ancien qui néanmoins avait l’air encore assez vigoureux et vif d’esprit. Même si son regard, était vitreux...

Quoiqu’il en soit aux paroles du naga l’azurienne s’inclina respectueusement avant de sortir de la pièce, sans doute attendrait-elle les deux voyageuses dehors, puis le vieux naga reprit, avec douceur et amabilité.

« Dîtes-moi, qu’est-ce qui vous amène ici ? La curiosité ? Un pèlerinage ? Le désir de venir vivre sur les terres de vos ancêtres ? » Aucune réponse n’était mauvaise et elles étaient encore plus nombreuses que les possibilités présentées évidemment. Quoiqu’il en soit, il était visiblement curieux à leur sujet. Et il avait l’air assez bavard aussi, selon les critères nagas du moins. Pour un sang chaud, ça équivaudrait à avoir envie de discuter...

Sleeslith écoute la guide leur présenter leur prochaine rencontre. Un naga aveugle, transformiste et membre du conseil de la cité. Rien que ça. La visite promet d'être instructive. Sleeslith espère qu'elles auront le temps de rester avec Emheb pendant suffisamment longtemps.

Elles continuent de marcher dans ce dédale de couloirs qui semble ne pas en finir et dont certaines allées se ressemblent. D'ailleurs Sleeslith aurait juré être déjà passée par là lorsqu'une porte s'ouvre magiquement dans le mur. La magie ne surprend pas Sleeslith. Au fil de temps, on pourrait même dire qu'elle commence à afficher une certaine préférence pour la magie, ce qui est aussi l'une des raisons de sa visite ici en Akkaton. Au cours de ce pèlerinage, la jeune mage de l'âme espère aussi obtenir plus d'informations sur cette magie naga qui coule dans son sang. Elle a eu le temps d'en parler avec sa mère bien avant de quitter Eïlynster. Kashma a assuré à sa fille que ce ne sera pas un problème. Pendant ce temps elle ira en apprendre plus sur la médecine. Mais pas aujourd'hui. Elles viennent d'arriver à Nephtys et passent la journée ensemble.

La première chose qui saisit l'attention de Sleeslith n'est pas la taille du serpent mais la beauté de ses écailles. Elle ne s'attendait pas non plus à ce qu'il soit aussi bavard et elle entend aussi au timbre de la voix que le naga transformiste doit être âgé. Les deux femmes s'avancent vers Emheb. Elles le saluent poliment et c'est Sleeslith qui fait les présentations.

"Bonjour, je m'appelle Sleeslith et voici ma mère Kashma", dit-elle de sa voix douce et mélodieuse tout en désignant sa mère.
Sur le moment, elle en oublie qu'Emheb est aveugle. Un geste habituel et automatique.
"Oui, nous venons d'Eïlynster et nous sommes ici en pèlerinage, tant pour rendre hommage à nos ancêtres que pour en apprendre plus sur nos origines, nos mythes et légendes."

Emheb écouta attentivement Seeslith parler, attentivement et silencieusement, sans tressaillir ou paraître surpris à la mention des origines Eïlynsteriennes des deux nagates, sans doute car en dehors du grand désert d’Orzian, Eïlynster était la contrée du continent où on trouvait le plus de nagas, pas qu’il n’y en avait pas ailleurs, mais ils devenaient alors plus minoritaires…

« Des pèlerins donc ? C’est une noble quête en effet. C’est dans ces vastes terres désertiques que notre peuple est né, et en tant qu’ancien j’ai beaucoup de savoir à donner. Mais sachez que plus le savoir concerne une période ancienne, ou certains domaines obscurs, moins les réponses que je vais dispenser seront claires. Les nagas ont bonne mémoire, mais elle n’est hors d’atteinte des ravages ou déformations du temps. Là commence les mythes et légendes... » Il était sincère donc sur le fait que toutes les questions n’auraient pas forcément une réponse claire ou satisfaisante.

Son regard aveugle donnait quoiqu’il en soit l’impression de regarder ailleurs justement, il ne voyait rien pourtant, mais c’est comme si son esprit privé de vue, pouvait se concentrer sur d’autres choses. Les autres sens évidemment, mais aussi certaines réflexions diverses. Quoiqu’il en soit, le naga sous forme de serpent, finira par dire de sa voix douce et reptilienne, mais aussi teintée de sifflements.

« Mais il y a beaucoup trop à dire pour que je sache quoi aborder sans prendre des semaines pour en parler, donc j’aimerai savoir quel aspects de mon savoir, vous aimeriez connaître. Ne vous inquiétez pas, vous aurez sans doute l’occasion plus tard, de parler à d’autres anciens. » Sans doute était-ce normal, après tout un peuple ancien comme les nagas devait avoir énormément de mythes et légendes en réserves, quant aux origines et autres savoirs de ce peuple, autant dire que certains passeront aisément leur vie à l’étudier…

Quand aux sujets possibles, ils étaient fort nombreux. Les anciens dieux, l'ancien empire, comment les nagas étaient nés en tant que peuple, les autres empires Orzaniens de l'ancien temps ? La magie de l'âme, la vie actuelle des nagas dans le grand désert, pourquoi avaient-ils acceptés sans réagir l'annexion de leur terre par l'empire Akkatonien ? Les différentes religions ? Quelques mythes ? Et bien d'autres choses sans doute.

Sleeslith écoute Emheb lui répondre. A vrai dire, passer des semaines à en apprendre plus sur le peuple de sa mère ne la dérangerait pas mais il est vrai qu'elle a des obligations militaires à tenir. L'ancien naga leur demande sur quel sujet elles aimeraient l'entendre sans présenter quoi que ce soit. Elles doivent se décider dans le vide. Elle prennent un moment pour se concerter entre elles avant de se décider. Les deux ont des demandes différentes sur les questions qu'elles souhaitent poser, le sujet de connaissance qui les intéresse le plus. Sleeslith aimerait l'interroger sur le rêve et la magie de l'âme, évidemment. Kashma préfèrerait en savoir sur l'histoire et les mythes de son propre peuple. Elles commencent par discuter sur des thèmes anciens et dont elles possèdent des informations incomplètes avant de se tourner sur des sujets plus d'actualités. Au final, elles arrivent à s'entendre sur un compromis, un thème actuel qui les intéresse toutes les deux.

"Si cela ne vous dérange pas", introduit Sleeslith en parlant pour les deux, "nous aimerions que vous nous en dites plus sur la situation actuelle et le choix politique que les nagas ont fait face à l'invasion akkatonienne. Pourquoi les avoir laissé s'installer? Pourquoi n'avoir opposé aucune résistance? Qu'est-ce que les akkatoniens proposent qui valent une telle soumission à leur régime?"
De son côté, Kashma approuve d'un simple hochement de tête.

Puis Sleeslith scrute la pièce autour d'elle, plus précisément elle cherche si il y a un endroit pour s'asseoir sinon elle proposera à sa mère de s'avancer et de s'installer plus près du vieux naga. Elle imagine qu'il n'a perdu que la vue mais que ses autres sens sont opérationnelles. En se rapprochant de lui, il aura donc la possibilité de mieux sentir leur présence.

Seeslith cherchait à s’installer plus près du serpent blanc, avec sa mère ? Il y avait des coussins non loin du vieux naga heureusement, enfin plutôt des tas de coussins clairement installés là pour qu’un naga ou non naga puisse s’asseoir ou s’affaler poliment dessus. Après tout, les chaises ce n’était pas un truc de naga… Emheb aurait évidemment put décider de mettre des tabourets à disposition pour ceux qui n’avaient pas de longue queue serpentine, mais leur corps bipède trouverait sans doute confortable tout de même, de s’installer sur des coussins… Emheb d’ailleurs tournerait sa tête serpentine dans leur direction quand elles s'installeraient, signe qu’il les sentaient en effet, avec ses autres sens. Ce avant de prendre la parole avec un temps de réflexion.

« Les raisons sont nombreuses, je peux évoquer les principales. Nous n’aurions pas pu nous opposer à une invasion Akkatonienne en règle déjà. Autant laisser faire dans ce cas, les Akkatoniens sont arrangeants dans un tel cas, ils nous ont laissés beaucoup de privilèges divers et une grande autonomie depuis… Nous devons respecter leurs lois, mais nous sommes quasiment aussi libres qu’avant. Certains nagas ont même finis par apprécier certaines choses que l’empire apporte. » Clairement, une cité du désert autonome, gouvernée par un conseils de naga, si bien entendu ils devaient rendre des comptes à l’empire, sans doute qu’ils avaient en effet beaucoup d’autonomie, comme beaucoup des peuplades du désert ou autres localités… Il y avait des contraintes, mais visiblement ils avaient aussi beaucoup de marge.

« Ensuite, nous savions qu’un jour, même si nous ne savions pas quand, nos anciens maîtres reviendraient… Et nous ne savions pas, si nous serions capables de leur faire face. Les Akkatoniens eux, le peuvent. Et maintenant que cette terre appartient à l’empire, il se battra pour la conserver... » Donc il y avait aussi cela, une ruse nagate qui leur serait bien utile. L’empire en devenant souverain de cette terre, s’était donc engagé à la défendre... « Et enfin, c’est peut-être une solution à terme pour que notre peuple devienne plus fort… L’empire est une démocratie, en tant que citoyens de celui-ci nous sommes aussi autorisés à nous mêler de ces institutions. Des nagas sont dans l’assemblée du peuple impérial, certains au sénat, et viendra bien le jour où ils exerceront de temps en temps des mandats d’empereur. Sur le long terme, nous saurons donc en tirer d'autres intérêts... » En somme, diverses raisons, avant qu’il ne finisse par dire avec amusement.

« Nous ne nous laissons pas porter par le courant donc. Nous avons nos propres plans et objectifs. Du moins les anciens, il arrive que les nagas plus jeunes eux se laissent emporter par l’enthousiasme impérial... » Il sembla alors être pensif, puis finira par dire. « Mais c’est le cas aussi à Eïlynster, bien des nagas se sentent plus Eïlynsteriens ou Akkatoniens, que nagas, souvent ils ne sont pas mis au courant de certains secrets dans ce cas. C’est leur droit évidemment, et ces deux loyautés ne sont pas opposées, mais certains choses méritent de rester secrètes... » Après tout, la magie de l’âme aurait-elle pu rester un secret aussi longtemps, si un naga irréfléchi avait décidé de ma dévoiler au grand jour pour servir son pays ? Il ne fallait pas sous estimer, la loyauté que l’appartenance à une nation, pouvait des fois susciter...

Sleeslith écoute avec attention et intérêt ce que dit Emheb. Pour l'instant, l'ancien naga fait une présentation générale et panoramique de la situation. Elle note aussi qu'il fait mention de secrets. Elle ne sait pas lesquels mais cela explique au moins pourquoi cette décision politique semble si étrange, vu de l'extérieur.

Ainsi donc les nagas ont fait le choix de la réédition à moindre coût, c'est une sage décision mais ça n'arriverait certainement pas à Eïlynster. Serait-ce l'une des raisons pour lesquelles certains nagas ont migré vers Eïlynster? Ceux qui auraient préféré défendre leur culture plutôt que de se rendre sans se battre? Sleeslith sait que la plupart des conquérants se montrent accordants si les envahis se soumettent, ils préfèrent en général récupérer un territoire exploitable que dévasté. Mais il y a toujours un prix à payer, un coût et ça, Emheb ne l'évoque pas. Il évoque, à la place, que la motivation profonde était une connaissance à long terme de l'éveil des anciens maitres. Ainsi donc les nagas ont, d'une certaine façon, piégé les envahisseurs dans leur propre ambition de conquête. Astucieux mais n'y avait-il vraiment pas d'autres options?

Emheb évoque aussi l'espoir de devenir plus fort comme si, en sous-main et derrière l'empire akkatonien, les nagas se préparent à reprendre le contrôle du pays. Y aurait-il donc des résistants? Peut-être même des embuscades locales? Cela intrigue Sleeslith.

"Est-ce que tout est vraiment aussi parfait? N'y a-t-il aucune résistance locale? Aucun groupuscule opposé au régime akkatonien?", demande-t-elle assez directement mais aussi avec sincérité.

Puis Emheb évoque une comparaison maladroite avec Eïlynster. La situation est en rien comparable. Eïlysnter n'est pas un pays d'invasion. Les nagas eïlynstériens le sont soit par naissance, soit par choix mais pas parce qu'Eïlynster a envahi leur pays.

La comparaison d’Emheb se basait sans doute sur le fait que pays envahisseur ou non, il y avait de rares nagas qui se pensaient d’abord en citoyens d'une nation, avant de se penser nagas, qu’ils soient nés au pays depuis le temps, ou intégrés dans celui-ci depuis fort longtemps. Donc qui étaient fidèles d’abord à leur pays, ensuite envers leur race, voir pas du tout envers leur race pour des cas très rares. Comme un humain pourrait le faire, encore plus fréquemment. Comme un elfe pourrait se considérer Ikhyldien, sans penser forcément, que sa nature elfique avait une si grande importance que ça. Une comparaison se tenant sur un fait, Eïlynster et Akkaton étaient deux pays ayant une identité nationale, se voulant forte, même si très différents. Après, les nagas étaient moins sensibles à ce genre de choses que les autres races.

Et en soit, bien peu des nagas d’Eïlynster descendaient ou étaient des nagas ayant décidés de s’exiler de leurs terres ancestrales après la venue des Akkatoniens, les Akkatoniens étaient venus il y a deux siècles de cela et les nagas étaient déjà fort nombreux à Eïlynster à l’époque, et ce depuis très longtemps. Cela et aujourd’hui la province Akkatoniennes était peuplée au tiers de naga, ce qui représentait une écrasante représentation raciale. Sans doute après qu’il y avait eut des mécontents qui étaient partis, certainement même, mais ça n’avait pas été un exode massif donc.

Quoiqu’il en soit, Emheb ne se priverait évidemment pas de répondre aux quelques questions de la lamia. Après tout la situation locale devait paraître assez obscur à qui n’y était pas habitué.

« Ce n’est pas parfait. Tous les clans du désert ne sont pas d’accord entre eux par exemple, certains clans sont encore réticents envers l’empire, d’autres bien moins. Néanmoins, il n’y a pas de grandement mouvement de résistance ou de rébellions armées à l’heure actuelle. Certes il y a des contestations diverses et je pense qu’en effet certains voudraient que l’empire n’ait jamais mis les pieds ici à la base. Mais d’autres sont bienveillants envers l’empire... Et en deux siècles, beaucoup s’y sont fait, en bien ou en mal, et ont adoptés d’autres approches, pour ceux mécontents. Concernant le conseil nous défendons nos intérêts différemment et Nepthys, pour être sincère, n’est pas opposée à l’empire. Sans non plus lui être farouchement loyale. » Dira Emheb pensif. Ce avant de reprendre calmement.

« Akkaton est un empire très décentralisé, ce qui fait que chacune de ses provinces dispose d’une certaine autonomie, ainsi que les diverses peuplades vivant dans ces dernières. Ce n’est pas sans prix après, certains nagas sont sensibles au nationalisme impérial... Ceux qui veulent voter doivent faire leur service militaire, les peuples du désert ne sont plus vraiment indépendants et quelques autres contraintes… » Il y avait donc des prix à payer en effet. « D’un autre côté, le désert est plus sûr qu’il l’était par le passé, nos anciens maîtres sont moins menaçants, et les peuples du désert s’habituent à la présence de l’empire, le commerce prospère avec lui et nous sommes traités comme des citoyens de plein droits de celui-ci avec les avantages que cela implique. » Le naga sembla alors pensif, puis ajoutera, avec réflexion.

« Cela peut éventuellement changer, car nous ne sommes pas certains de ce dont l’avenir sera fait, mais le statut quo se maintient donc. » En somme la situation était assez complexe mais plutôt pacifiée. L’empire n’était pas appréciée par tous et il n’apportait pas que des avantages, mais d’un autre côté, il y avait des nagas qui s’en accommodaient parfaitement car cela avait aussi ses intérêts, et aussi parce qu'avec le temps, ça devenait la normalité. Et il est probable qu’avec le temps, le nombre de ces derniers augmente de plus en plus... Sauf bouleversement ou événement majeur.

Sleeslith écoute Emheb lui présenter la situation politique actuelle du pays. Sa queue est enroulée en dessous d'elle et posée au milieu de différents coussins qu'elle a rassemblés. Son regard est concentré sur lui, deux billes d'or qui dévorent et analysent chaque mot. Elle note qu'il n'y a pas de résistance armée. Elle note la différence entre ici et Eïlynster. Elle imagine mal les eïlynstériens offrir aucune résistance armée alors qu'ici, personne ne s'oppose militairement à Akkaton. Cette différence de mentalité explique certainement leur motivation à laisser Akkaton s'installer tranquillement. Elle a aussi noté qu'il y a bien plus que ça, comme un espoir secret à long terme de reprendre le contrôle du pays sous une nouvelle forme ainsi que la menace des anciens maitres qui sont de retour. Mais quand même. Les eïlynstériens préférent gérer leurs problèmes eux-même. Elle se tourne alors vers sa mère et se demande ce qu'elle pense de tout ça. Celle-ci se contente d'être silencieuse et de suivre la conversation.

Il y a aussi un autre point que Sleeslith a du mal à comprendre. La façon dont Emheb insiste à définir les nagas comme une nation et non comme une race d'une nation. Mais il ne nomme jamais la nation naga. Existe-t-elle? Elle veut donc poser une question sur ce sujet.
"A plusieurs reprises, vous présentez les nagas comme une force politique à part entière mais sans nom. Quel était le nom de cette nation naga avant l'invasion akkatonienne? Est-ce le même nom que cette force politique naga actuelle?"

Sleeslith détache sa cape et la plie pour la poser à côté d'elle. Elle ne risque pas de prendre un coup de soleil ici. Elle peut donc se débarrasser de sa cape pour le moment.

Emheb sembla pensif, du moins à la manière dont il resta silencieux aux paroles de Sleelith, avant de finir par dire.

« Une force politique à part entière ? En quelque sorte, mais n’allez pas imaginer cela comme une nation, plutôt une solidarité entre clans nagas du désert, une solidarité pouvant s’étendre aux nôtres vivants en Eïlynster. » Il sembla alors encore y réfléchir, avant d’ajouter. « C’est plutôt une sorte d’alliance souple d’intérêts et de fraternité malgré nos différents, mais nous ne sommes pas pour autant un front uni sur tous les sujets. De même cette solidarité s’étend aux autres peuplades du désert non nagas, même si différemment et à un autre niveau, mais elle n’a pas de nom. » Il sembla alors se poser un peu plus sur ses propres bobines avant de dire.

« Cette solidarité a diverses implications, nous pouvons soutenir un temps les nôtres de passage, les abriter s’ils n’ont pas commis de méfaits trop graves, et nous montrer peu regardants quant aux fidélités nationale des nagas et enfants de nagas de passage. Mais voyez plus cela comme une tradition de solidarité entre clans autonomes, qu’une nation à part entière. » Avant de finir par ajouter doucement.

« Et Nepthys d’une certaine façon sert de lieu de réunion aussi bien diplomatique, que de terrain neutres aux différents clans du désert voulant discuter et œuvrer ensemble, ou bien discuter avec les impériaux. Il paraît même que l’empereur actuel d’Akkaton aime se rendre de temps en temps ici. » Avant d’ajouter moins subtilement.

« Vous pourrez donc aussi y croiser, des compatriotes à vous de sang naga je suppose, qdes membres de toutes races des clans du désert. Ainsi que des impériaux, après je suppose que vous n’êtes pas venu ici pour des raisons d’espionnage... Néanmoins, si vous désirez en apprendre davantage sur la culture ancienne de notre peuple, je connais les personnes qui pourront vous informer, selon ce que vous voulez savoir. » Sans doute qu’il voulait dire, celles qui disposaient d’informations surtout à dispositions d’experts comme des historiens ou archéologies, ou voir seulement connue des nagas sachant tenir un peu leur langue.

Sleeslith écoute Emheb, le responsable des ruines. Elle espère avoir des noms, des détails, des réponses concrètes mais il reste sur des généralités. Pas même le nom de la nation naga avant qu'elle soit envahie par Akkaton et déclarée une province de cet empire. Et pourtant elle aurait aimé comprendre comment la structure sociopolitique des nagas fonctionnent. Pour l'instant, tout ce qu'elle sait se résume à des alliances d'intérêt mais pas uniformes donc différentes mais sans définition, des allusions aux nagas se définissant comme une identité à part entière mais sans nom, etc... Elle savait les nagas discrets et capables d'esquiver les questions et c'est à peu près le sentiment qu'elle a en ce moment. Puis il lui affirme, de but en blanc, qu'il suppose qu'elle n'est pas venue pour des raisons d'espionnage. Elle en hausse un sourcil de surprise. Sa mère, à côté, le remarque. C'est avant tout le manque de précision qui intrigue Sleeslith, comme si Emheb tentait de cacher quelque chose.

"Non, je ne suis..."
Mais Sleeslith n'a pas le temps de terminer sa phrase. Sa mère lui saisit le bras et la force à s'interrompre. Sleeslith s'arrête de parler et lui jette un regard surpris.

"Pouvez-vous nous renseigner sur la magie de l'âme?", demande Kashma.
Elle se tourne ensuite vers sa fille et lui gratifie un simple mais significatif hochement de tête. Encore une fois, Sleeslith est surprise et se demande où veut en venir sa mère. Mais elle est naga alors peut-être comprend-elle quelque chose que Sleeslith ne voit pas? Elle laisse sa mère prendre le relais et attend de voir où cela va les mener. Elle observe le Responsable des Ruines avec une douce curiosité tandis qu'elle attend d'entendre ce qu'il a à dire sur ce sujet.

Le regard d’Emheb sembla étrangement s’éclairer, malgré le fait que ses yeux vitreux, même sous forme serpentine, témoignaient bien d’un fait, il ne voyait absolument rien. Ce à la question sur la magie de l’âme, il demanda alors avec une dose d’amusement.

« Je sens que l’une de vous deux est une mage, maîtrise t-elle par hasard la voie des âmes ? » Il était après tout difficile pour un mage de grande puissance de cacher à un autre mage de grande puissance qu’il en était un. Le corps des mages absorbant et convertissant en permanence l’énergie magique, ceux dotés d’un grand potentiel étaient donc de véritables phare pour ceux capables de percevoir la magie. Un mage de grande puissance qui ajoutera. « Je ne suis pas moi-même mage de l’âme, mais je sais des choses à ce sujet, et pour ce que je ne sais pas, je connais des semblables qui sauront vous renseigner. » En somme, oui il pouvait les renseigner et visiblement, ça ne le dérangeait guère.

« Que désirez vous savoir ? Parfaire votre maîtrise de cette magie auprès d’un maître ? Même si je doute que vous ne puissiez trouver d’enseignants pour cela à Eïlynster. Discuter de philosophie autour de cette magie, de ses origines ? Ou de la façon dont nous en usons au sein du désert ? Cela et tant d’autres aspects qui vous viendront peut-être en tête ? Selon la teneur de la curiosité animant votre âme. » Glissera t-il amusé, mais en somme il les invitait à lui demander ce qu’elles voulaient savoir. Avant d’ajouter. « Je vous recommanderai auprès d’une amie archimage de l’âme, suite à cette discussion, si jamais il y a des réponses que je ne peux moi-même vous fournir. » Il se montrait donc plutôt disposé à les fournir en informations à ce sujet. Sans doute leurs origines nagas y jouaient-elles un peu, donc sans doute que Seeslith pourrait obtenir certaines informations qu'elle recherchait...

Emheb propose une longue liste de questions et Sleeslith sent une brulante curiosité l'assaillir. Elle a envie de tout savoir. Alors qu'elle ouvre la bouche, sa mère lui pince le bras. Surprise, la jeune hybride tourne un regard interrogatif vers sa mère. Kashma fait doucement non de la tête à sa fille. Sleeslith s'arrête et réfléchit. Qu'est-ce que sa mère essaye de lui dire? Alors qu'elle reste silencieuse et qu'elle réfléchit, son esprit se calme. Finalement elle répond à Emheb, le responsable des ruines :

"Je suis moi-même mage de l'âme mais je ne maitrise pas vraiment cette magie."
Elle jette un coup d'oeil vers sa mère qui opine doucement.
"En tant qu'eïlynstérienne, il est de mon devoir de devenir la meilleure et... j'en suis loin. Je suis ouverte à toute aide qui me permettrait de maitriser cette magie."

Kashma vient se frotter contre sa fille pour l'encourager et la réconforter. Sleeslith commence alors à comprendre que ce n'est pas ses questions qui étaient problématiques mais sa façon de les aborder. Trop rapide, trop abrupte. Elle laissait parler son sang humain en oubliant qu'elle a à faire à un naga. Ses manières étaient maladroites.

"Je ne cherche pas seulement la puissance, même si bien sûr c'est attendu d'une maîtresse de l'âme. J'aimerais devenir aussi accomplie que possible sur la connaissance de cette magie. Alors si vous aviez quelques connaissances, quelques secrets à partager sur les origines, la philosophie, les différentes pratiques, j'apprécierais. Je dois quand même vous informer qu'en tant qu'eïlynstérienne, je suis plus intéressée par l'utilisation militaire de cette magie."

Kashma se penche et dépose un gros baiser sur la joue de Sleeslith. La mère est fière de sa fille et la jeune hybride se sent soulagée d'avoir compris son erreur. Sleeslith finit en disant :
"Je suis désolée d'avoir posé mes questions de façon aussi abrupte. C'était maladroit de ma part."

« Mage de l’âme ? Alors vous savez déjà certaines choses, et avez à apprendre de vos aînés. Ma foi, ils seront satisfaits de vous enseigner cela. » Dira Emheb intéressé par ce fait, et probablement satisfait d’avoir vu juste, ce avant de dire avec amusement. « Il vous faudra patience et sérieux pour cela, mais je ne doute pas qu’une fille d’Eïlynster n’en manque guère, d’autant plus de notre sang. » Les nagas n’avaient-ils pas après tout tendance à avoir plus de sang froids que les autres races ? Oh évidemment, il y avait des nagas plus impatients ou turbulents que d’autres, mais on pouvait fort parier quand on croisait un naga, qu’il saurait maîtriser son tempérament.

« La puissance n’est rien sans la sagesse pour en user au mieux, et je peux vous dispenser un peu de la mienne. Ensuite libre à vous d’y réfléchir et en tirer vos propres enseignements. » Dira t-il ensuite à la fois pour dire qu’il allait offrir, mais aussi donner un conseil, avant de glisser d’un ton rassurant.

« Vous êtes jeune, la jeunesse doit s’exprimer, puis apprendre à se tempérer, j’étais comme vous avant, même si différent, et vos enfants si vous en avez, le seront aussi. » Puis sur ces belles paroles aimables et douces, il reprendrait.

« Sur ce, abordons ce qui vous intéresse et parlons d’abord de l’usage militaire de la magie de l’âme. » Visiblement il se disait qu’il serait bien de commencer par l’aspect qui intéressant le plus la lamia, avant de reprendre calmement.

« Il y a bien des choses à faire avec la magie de l’âme, autre que l’usage premier des sorts la constituant. Vous voyez les golems ? Il y en a dans tous les pays, sauf ceux peu intéressés par la magie, des sortes d’automates magiques dénués de conscience et en général d’intelligence, employés pour diverses tâches, de même pour les armures animées… Avec la maîtrise des âmes, il peut y être insufflé l’âme d’un volontaire récemment décédé pour les animer, et ainsi les rendre plus redoutables. Il y aussi les lames et biens enchantés, pour certains particulièrement prestigieux, une âme peut être insufflée dedans, aussi bien pour qu’elle puisse moduler la magie s’écoulant en son sein pour de nouveaux effets, que donner une conscience à ce bien, qui pourra éventuellement être consultée. Permettant par exemple, d’accéder à certains savoirs ou sagesses. Ou dans certaines infrastructures ou mécanismes basés sur la magie aussi, même si cela était surtout fait dans l’ancien empire... » Le vieux naga sembla alors pensif avant d’ajouter…

« Ce sont là quelques usages vagues, mais qui peuvent êtres déclinés de bien des manières. Cela dépend aussi de votre moralité, je dois vous mettre en garde évidemment sur certaines choses que vous serez capable de faire à terme. Emprisonner par exemple une âme, dans une sorte de prison spirituelle, pour qu’elle ne goûte jamais au repos éternel, est une punition au-delà de tous les crimes. Et si vous créez une âme, une fois le sommet de cet art magique atteint, elle sera de votre responsabilité, vous en conviendrez ? » Oui, après tout le pouvoir allait avec la responsabilité et la magie offrait beaucoup de pouvoir...

De tout ce long discours qu'introduit Emheb, la première chose qui frappe les oreilles de Sleeslith est de l'entendre qu'il comprend son erreur et qu'il lui pardonne  son impatience précédente. La jeune hybride vient alors frotter le bout de son nez sur la joue de sa mère afin de la remercier de son aide. Celle-ci sourit d'un air entendu. Elle n'en attendait pas moins de sa fille. Et c'est vrai. Sleeslith est Lieutenant, une officière eïlynstérienne. Elle a été entrainée et préparée pour savoir se débrouiller et se montrer responsable par elle-même. Elle peut donc corriger toute seule son tir sans qu'on lui remette les points sur les i.

Mais ce n'est pas la seule chose qui frappe les oreilles de Sleeslith. Emheb mentionne un point qui lui est bien trop familier : l'enfermement d'âmes dans un objet. Cela lui évoque inévitablement l'armure de Césario qu'elle a eu le malheur de rencontrer récemment. De plus le tyran lui a clairement montré qu'il s'y connaît en magie de l'âme. Cela fait trop de coïncidences pour que ce soit juste un hasard. Elle en déduit qu'il y a de la magie de l'âme dans cette armure maudite. Mais pour l'instant elle ne dit rien à ce sujet. Elle ne compte pas refaire la même erreur d'impatience. Ce n'est pas son genre de faire deux fois la même erreur. Et puis elle aime pouvoir impressionner sa maman, quand même ça compte aussi.

A la question que lui pose Emheb, Sleeslith aimerait répondre "oui" mais en fait, pas vraiment. Tout cela reste encore très abstrait pour elle. Elle n'est pas allée aussi loin dans ses études de la magie de l'âme.
"Je crains que cela soit encore trop abstrait pour moi", admet-elle de sa voix douce et mélodieuse.
Si Emheb pouvait l'éclairer et lui donner un exemple à sa portée de ce que c'est que d'être responsable de la création d'une âme, elle pourrait savoir un peu mieux quoi répondre.

Emheb sembla réfléchir quand la jeune lamia lui parla du fait que la création d’âme était un concept abstrait. Avant de finir par dire calmement au bout d’un temps.

« Je comprend que cela est abstrait, prenons un exemple différent, mais assez proche. Quels sont les devoirs d’un parent envers un enfant, issue de lui et dépendant de lui jusqu’à il ait assez grandit, et soit assez formé, pour pouvoir affronter par la suite, l’existence par lui-même ? Une âme créé par un être, n’est pas en quelque sorte son enfant ? » Puis, il reprit plus grave, pour préciser.

« Il y aussi ce devoir, de ne pas faire comme nos « créateurs » l’ont fait, transformer nos propres créations en esclave, quand on est soi-même mage de l’âme. Je suppose que selon le pays et ce que vous créez, rien ne vous l’interdit, mais il y a quand même un tabou à ce niveau... » Car la tentation pouvait en effet être forte, n’est-ce pas ? Mais dans ce cas là, que vaudrait un mage de l’âme naga, qui s’amuserait à cela, en comparaison des créatures antiques dont il avaient finit par se libérer, mais à grand prix ? Ne démontreraient-ils pas qu’au fond, ils étaient un peu comme eux ?

« La nuance étant, qu’une âme ainsi créé, est créé selon toutes envies de son créateur, elle reste consciente et dotée de sensibilité, mais elle est tout d’abord comme l’argile que l’on forme de sa propre main, avant ensuite de se mouvoir selon les aspirations qui lui été soufflées à l’origine. Comprenez vous en quoi cela est subtile ? Vous aurez ainsi forcément un allié, ami ou tout autre chose à disposition, mais à partir de où franchit-on la ligne ? » En somme, comme pour certains sorts, c’était là donc, un pouvoir qui demandait réflexion et patience pour en user au mieux.