25 Octobre de l’An 2000 de l’Âge d’Acier

Les temps actuels étaient périlleux dans le grand désert qu’occupait l’empire, du moins dans les parties de celui-ci qui n’étaient pas sous contrôle ferme de ce dernier, notamment les terres sauvages ou très rurales. L’armée était d’ailleurs sur les dents actuellement, car mobilisée aussi bien pour protéger les civils que lutter d’escarmouches en escarmouches contre des créatures anciennes et peu enclines à la négociation.

Et ceux au sein de la population qui étaient le plus en dangers, c’était souvent les clans nomades, notamment ceux qui transitaient fréquemment par les terres les plus sauvages du désert, ou du moins par certaines d’entre-elles. S’ils étaient souvent armés et prudents, ils n’étaient pas forcément prêts à affronter quelques chose de plus sérieux que d’éventuels bandits ou de plus probables créatures sauvages.

Alors, des soldats ou créatures d’un ancien empire qui existait avant même que des races comme celle humaine, azurienne ou même d’autres plus anciennes comme les elfes ne foulent de leur pas ce monde. Ils n’étaient pas forcément préparés à cela...

Beaucoup pour s’adapter avaient décidés de renoncer un temps à leur vie sauvage et s’installer dans des comités plus grosses qu’elles soient directement sous domination impériale ou de tribus locales. D’autres avaient justes changés les itinéraires qu’ils empruntés, d’autres moins nombreux n’avaient rien changés.

Pour quelles raisons ? Courage ou témérité ? Fierté ou arrogance ? Ou bien car certains lieux de pèlerinages ou vie de ces tribus étaient justement en terre dangereuse ?

Une nation moins soucieuse de ses citoyens, moins timorée ou plus humble selon le cynisme de ceux qui constataient la chose, abandonnerait probablement ces nomades à leur sort, ou bien si elle était plus dur les forcerait à ses conditions. Et dans les faits si les autorités essayaient activement de convaincre ces clans un peu téméraires de faire preuve de plus de prudence, ça n’allait pas plus loin souvent. On pouvait difficilement déplacer de force les populations après tout, ce serait risqué des violences et tensions contre-productives...

Quoiqu’il en soit, il restait que quand l’un des clans nomades disparaissait comme cela sans donner traces de vie, que ce soit auprès de ses partenaires commerciaux lambda ou des quelques places fortes dans le désert qui constataient habituellement leur passage. Une expédition punitive se mettait souvent en place pour aller châtier les responsables de cela.

Après tout, est-ce qu’une nation aussi impérialiste et à la culture empreinte de militarisme implicite pourrait accepter l’idée d’être sur la défensive pendant ce genre de crises ? l’Attaque était la meilleure défense, cela et ce n’est pas en laissant l’ennemi massacrer la population civile qu’on le convainquait d’arrêter… Qu'importe que ce soit d'anciennes créatures plus ou moins attachées à des "divinités" antiques, l'empire ne souffrirait pas de plier sans se battre.

Et aujourd’hui c’était Anton qui s’était porté volontaire, lui dont les troupes étaient dispersées dans un peu tout le désert, avec un autre officier de l’armée régulière pour commander le détachement qui allait mener cette petite expédition. Quelques centaines de soldats en tout, largement suffisant sans doute pour cela. Ils s’étaient rassemblés dans une place forte avancée dans le désert, une sorte de fortin en plein milieu des sables du désert et étaient sur le point de partir, juste après un dernier briefing entre Anton et Nesahor le juge naga, bel exemple d’intégration de ce peuple à l’empire d'ailleurs.

Le commandant de la place forte leur avait laissé l’accès à son bureau, assez cossu et disposant d’une carte des environs, une partie du désert recouverte de dunes de sables, disposant de plusieurs oasis et de quelques ruines anciennes par ci par là de villages, et temples et d’anciennes cités enfouies dont ils allaient se dispenser de s’approcher si possible…

Sur la carte était indiqué avec un cercle assez large l’emplacement vague où les nomades avaient dû disparaître et où se situait les probables responsables de cela. Les éclaireurs impériaux avaient rapportés après tout la présence d'un détachement solide de créatures appartenant à l’ancien empire de bronze dans les environs. Des squelettes d’anciens ophidiens et nagas et des golems et créatures invoquées diverses... Que des êtres de magie en somme et rien qui ne pouvait être résonné par la parole. Quoiqu'il en soit après qu'ils aient échangés des platitudes habituelles et quelques autres politesse, le haut juge avait lancé le vif du sujet avec un air de réflexion...

« Alors, pour résumer, en plus de quelques troupes conventionnelles, j’ai amené avec moi des fusiliers à armes lourdes, des massiers que j’ai fais équiper de lourds marteaux pour affronter des golems, un automate de guerre et des cavaliers, dont quelques chevaucheurs de manticores. J’aurai bien pris des pièces d’artillerie, mais celles à disposition de ma légion sont des modèles lourds qui auraient été difficiles de manœuvrer pour une opération du genre. Et vous ? Il faut que nous voyons comment coordonner nos troupes efficacement et je dois concéder que vous avez sans doute plus d’expériences que moi au sujet du combat dans le désert. » Il semblait professionnel en disant cela et réaliste car il n’avait guère servit toute sa vie en ces terres désertiques. Il était certes d’un grade supérieur, mais de un il n’était pas le supérieur direct de son concitoyen et de deux un bon officier devait savoir prendre conseil.

Il arrivait bien entendu que des gens se perdent dans le désert, mais une tribu entière, qui plus est une tribu habituée à celui-ci... cela ne pouvait être un simple accident, un simple manque d'eau tragique qui conduisait à une fin prématurée. Il y avait forcément quelque chose qui avait causé cela, et même dans un lieu aussi dangereux que le Grand Désert, les choses pouvant potentiellement être mises en causes n'étaient pas si nombreuses, encore moins depuis que l'Empire d'Akkaton était arrivé et avait drastiquement réduit, à coup de fusil et d'armes de bel acier, la population de monstres et de bêtes sauvages qui y vivaient. Réduite mais pas supprimée, toutefois, et donc il y restait encore des menaces, mais cette fois-ci, ils avaient visiblement affaire à quelque chose de différent des périls qui hantaient d'ordinaire les infinies étendues de sables d'or qui étaient le foyer de Nesahor et de ceux de sa race...

C'était donc sans surprise qu'il s'était porté volontaire pour réduire en miette ce qui représentait visiblement une résurgence de l'ancien Empire de Bronze et des fausses divinités qui siégeaient à son sommet. Sans être le plus fanatique des Nagas, l'officier akkatonien n'avait bien entendu rien dans son sac qui soit en faveur du retour de tels êtres et de l'esclavage qu'ils avaient fait pesé sur sa race pendant des éternités, et ce que ce soit en tant qu'Akkatonien ou en tant que Naga. Pour cette mission, ses forces étaient accompagnées par celles d'un autre officié, un membre de la Garde Sénatoriale, et aussi de la famille Illuminès. Le Juge le connaissait de réputation, et savait que pour se voir accorder un poste de responsabilité dans une unité aussi prestigieuse, il fallait de toute façon être compétent et dévoué, plus encore qu'en général, s'entend. Il était donc venu dans d'assez bonnes dispositions et après avoir écouté les paroles du cyborg, il hocha la tête.

« Je vois... mon unité est habituée à opérer ici, et de ce fait nous disposons d'artillerie sur traîneau. J'ai apporté plusieurs pièces, essentiellement des canons et des mitrailleuses. Outre cela, mes troupes sont plutôt composées de soldats en armures moyennes et de contact, et c'est principalement ce que j'ai amené, plus un petit groupe de cavaliers monstrueux sur des vélocivores dressés ainsi que notre char de guerre. »

Nesahor avait un peu hésité sur ce dernier point, puis s'était dit que même si c'était là le plus gros atout de son unité, qu'il n'utilisait pas pour des missions classiques, il s'agissait là de quelque chose de tout sauf classique, qui allait donc nécessité d'employer les grands moyens, justement ! Il avait donc sortit la grosse artillerie, si l'on pouvait dire.

« Reste à déterminer quelle stratégie nous emploierons... je suis certes plus familier du désert, mais vous êtes l'officier le plus expérimenté, aussi aimerais-je vous laisser le soin d'ordonner les choses... si je vois des remarques tenant de la spécificité de notre environnement je vous en ferai part, bien entendu ! »

Des canons et gatlings ? Toujours intéressant pensa Anton, le char de guerre aussi, ainsi que les cavaliers sur velocivores, de sales bêtes pensa Anton d’ailleurs, en entendant ce mot. Du moins quand elles étaient sauvages, ils faisaient partie des monstres qui posaient encore des problèmes à l’empire à l’heure actuelle, mais pouvoir monter sur leur dos devait être un sérieux atout.

Visiblement son vis à vis avait des unités moins lourdes à disposition que les siennes, ce qui était bien. Après tout il valait mieux être rapide pour les manœuvres, surtout que l’empire privilégiait toujours le combat à distance quel que soit l’adversaire. Après tout l’artillerie et les fusils avaient tendance à êtres moins utiles quand le corps à corps s’engageait.

« Intéressants, je pense que nous avons de bonnes unités à notre disposition. Le plus compliqué à détruire sera sans doute les golems, mais nous avons de quoi les détruire, ou au moins sérieusement les amocher avant tout contact. » Il proposerait ensuite son plan.

« Eh bien, je proposerai une stratégie assez simple mais efficace. Nous mettons l’infanterie de tir et l’artillerie en position défensive là où elle a une bonne ligne de tir, et l’infanterie de corps à corps non loin pour la protéger. Quant à la cavalerie, séparée du reste des troupes pour tenter de harceler ou frapper là où ça fait mal. Le but est de gêner l’ennemi dans son attaque pour retarder le contact pendant que nos tireurs font leur travail. » Une stratégie Akkatonienne somme toute classique. L’infanterie de tir et l’artillerie, font le gros des dégâts, l’infanterie est utilisée de façon, défensive et la cavalerie pour gêner l’ennemi et l’obliger à un peu de prudence.

Ce n’était pas exempt de défauts, mais ça avait ses qualités. Cela jouait sur les forces Akkatoniennes et si bien exécuté ça limiterait les pertes. Le souci serait que dans le cas où ils n’auraient pas fait assez de dégât avant le corps à corps et que l’ennemi finissait par dominer à ce niveau, là ils seraient dans une mauvaise passe. Mais bon, aucun plan de bataille, même une petite plus similaire à une grosse escarmouche, n'était dépourvu de failles.

« Vous voyez des choses à améliorer ? Bien entendu c’est le plan général, les détails quant à eux restent à affiner. »

Combattre dans le désert était toujours une affaire particulière, qui demandait une certaine adaptation. Les pièces d'artilleries classiques s'enlisaient aisément, les troupes d'infanteries se fatiguaient plus facilement, et la cavalerie sur chevaux avait tendance à perdre nettement en efficacité, peu habituée à manœuvrer sur un tel terrain. Mais Nesahor avait confiance dans la capacité de l'Empire à agir au mieux sur ledit terrain. Après tout, cela faisait deux siècles qu'ils avaient intégré le Grand Désert à leur territoire, et ce n'était pas leur première zone désertique... ne disait-on pas que la capitale impériale, la cité d'Akkaton, était elle-même au cœur d'une zone désertique à l'origine, même si elle avait irrigué ses alentours depuis longtemps et que Nesahor lui-même ne l'avait certes jamais vue.

De fait, il était donc assez en confiance en laissant Anton poser les bases du plan, et de fait il ne fut pas vraiment déçu. La planification du Haut-Juge était en soit plutôt simple, mais n'avait pas de raison de ne pas être efficace en soit, puisque justement la simplicité était souvent synonyme d'efficacité, dans ce genre de domaine. De fait, difficile de vraiment trouver des défauts à souligner, mais le Naga prit toutefois quelques temps pour y réfléchir, non pour le simple plaisir de contester, bien entendu, mais plutôt pour éviter qu'un oubli ne leur coûte la vie de certains de leurs hommes, qui aurait pu être préservé avec un peu plus de prévoyance.

« Hmmm... l'angle d'attaque est simple et efficace. Je dirais qu'il n'est certainement pas mal choisi, surtout pour faire face à des créatures comme des golems. Les affaiblir ou les détruire à distance semble la meilleure option, certainement, même si votre infanterie lourde risque aussi d'être efficace contre eux. »

Même s'il n'avait pas lui-même adopté ce style de combat qui seyait peu aux Nagas, Nesahor n'en était pas moins convaincu que l'infanterie lourde akkatonienne pouvait être redoutable, et qu'on aurait eut tord de limiter les mérites de l'armée impériale au seul combat à distance, même si ce n'était là que son propre point de vue, bien entendu.

« Ceci dit, c'est une position essentiellement défensive... il faudra peut-être utiliser aussi la cavalerie pour aiguillonner l'ennemi et le convaincre d'attaquer nos troupes, en veillant au passage à ce qu'ils ne nous contournent pas, bien entendu. »

C'était le désavantage quand on mettait au point une stratégie qui reposait sur la défense d'une position : il fallait bien que l'ennemi décide de vous attaquer pour que la stratégie fonctionne. S'il choisissait de contourner ou même d'éviter totalement l'obstacle, pour aller attaquer une cible plus facile par exemple, on pouvait site se retrouver en mauvaise posture, même si la portée des armes de tir akkatoniennes était en soit un début de solution en lui-même de ce côté !

« Ce petit détail à part je ne vois rien à redire ! Je pense que ça pourrait être un bon moyen de venir à bout de cette menace, en effet. »

Sans doute avaient-il pris de l’infanterie sur chameaux ou lézards quand on y pense, en plus des chevaux, le genre de créature qui faisaient bonne figure dans le désert, du moins quand on entrait pas dans la catégorie des grosses ou très grosses montures plus rares et redoutables telles les manticores. Une belle saleté, mais qui une fois dressée et docile, représentait un allié de choix. Les vélocivores aussi étaient de bon ton, car si leur cavaliers se débrouillaient, ceux-ci avaient de bonne chance de ne pas se faire attraper par l’ennemi, sauf retournement scandaleux de la situation.

« L’infanterie lourde sera efficace je pense, pour achever l’ennemi affaiblie, s'il arrive au contact et pour défendre les pièces d’artillerie. J’imagine qu’on faisant le plus de dégâts possibles de loin avant une mêlée probablement inévitable, on limitera les pertes. Après, j’ai conscience que c’est une doctrine de bataille assez basique. » Dans le sens que populaire dans l’armée Akkatonienne. Celle de ramollir l’opposant de loin, le plus possible, puis de l’achever au corps à corps. Après c’était efficace souvent, car l’artillerie Akkatonienne était la meilleure artillerie au monde, enfin l’une des meilleures. Quoiqu’il en soit, le haut juge qui considérait le point de vue de son vis à vis ajoutera ensuite.

« Bonne idée, la cavalerie sera utile pour aiguillonner, mais aussi surveiller l’ennemi et empêcher les contourements. J’ai espoir ensuite que dès qu’il sera à portée de notre artillerie, l'ennemi se sentira obligé de foncer vers nous, car s’il se replie notre cavalerie pourrait en profiter. » Avant de reprendre…

« J’ai néanmoins peur maintenant qu’on en parle, qu’ils aient quelques surprises désagréables à nous offrir. Outre la magie, peut-être des créatures pouvant nager dans le sable ? Il faudra que quelques unités d’infanterie se tiennent prêtent à protéger nos tireurs en urgence... » Ce n’était pas certain après, mais un technologiste affrontant des ennemis usant de magie s’habituer à être prévoyant on allait dire… Sur ce il conclurait sinon.

« Où voulez vous vous placer sinon ? Je devrais être un peu en recul pour commander l’effort général, mais rien ne vous interdit pour votre part d’êtres plus proche de la mêlée par exemple, sans doute que ça motivera les soldats. » C’était bête quand on y pensait, mais les militaires étaient toujours plus motivés quand leur chef se battait à leurs côtés. Enfin, quand le chef était charismatique du moins, ce qui semblait être le cas de Nesahor. La simple présence du chef d’une armée proche d’une mêlée, pouvait transformer une lutte incertaine, en victoire...

Au final, même s'ils étaient très différents, les deux officiers semblaient plutôt bien se compléter dans le domaine stratégique, mais cela ne surprenait pas vraiment Nesahor. Après tous, ils étaient tous les deux des militaires akkatoniens entraînés par les écoles de stratégies impériales, et donc formés à réfléchir aux différents problèmes qui pourraient survenir vis-à-vis de leurs formations... ainsi, sans doute, qu'à réfléchir avant tout en terme de formations akkatoniennes, à base d'artillerie, de tireurs et de soldats lourdement protégés, entre autres. Bien sûr Nesahor avait ses propres spécificités tactiques, notamment en tant que Naga, par exemple en privilégiant une infanterie un peu moins lourde, justement, mais chaque officier avait ses propres spécificités, sinon se réunir à plusieurs n'aurait guère eut d'intérêt.

Quoiqu'il en soit, le Naga hocha la tête aux remarques de l'humain mécanisé, ses réflexions complétant assez bien les siennes sur la stratégie à adopter. Il resterait essentiellement à faire en sorte que l'ennemi veuille bien mordre à l'hameçon, mais bon, c'était souvent le cas quand vous aviez à votre disposition ce qui était sans doute la plus puissante artillerie du monde, en tous cas certainement la plus puissante artillerie non-magique ! Ceci dit, la cavalerie devrait leur permettre de venir à bout de ce problème sans trop de mal, en l'occurrence, du moins c'était à espérer, sans quoi ils n'auraient plus qu'à changer d'angle d'attaque, hélas !

« Hmmm bonne remarque, surtout qu'eux aussi sont habitués à ce désert, après tout. Après ceci dit s'ils sortent du sable pour se retrouver nez-à-nez avec le canon d'un fusil lourd, je ne suis pas certain qu'ils soient si à la fête que cela ! C'est le grand avantage de l'arme à feu sur l'arc après tout, c'est tout aussi et même plus dévastateur à courte portée ! »

Certes, le temps de recharge pouvait alors devenir un handicap, mais après avoir prit plusieurs tirs de fusils lourds à bout portant, généralement l'ennemi vous laissait le temps de recharger, quand il y avait lieu de recharger encore pour cet ennemi ! Ce qui ne rendait pas les précautions évoquées par Anton superflues bien entendu, mais qualifiait tout de même moins la tactique évoquée que s'ils avaient commandé des archers à l'ancienne, comme leurs ennemis avaient pu en connaître avant leur long sommeil, par exemple.

« Pour ma part je suis assez polyvalent en matière de poste de commandement mais si vous vous assurez déjà de coordonner l'action je pense en effet que je devrais me placer avec l'infanterie, à défaut pour des raisons évidentes de pouvoir mener la charge de cavalerie ! »

Il était vrai que les Nagas n'étaient guère adapter pour être des cavaliers, sauf peut être à monter sur certaines bêtes de très grandes tailles mais bon, ce n'était guère évident d'en venir là sans avoir avant expérimenté avec un cheval ou un dromadaire, et encore moins évident de tenir sur ces bestioles-là quand on n'avait pas de jambes !

« Avec ça je pense donc que nous avons fait le tour de la stratégie, non ? De plus en étant ainsi répartis, moi au cœur de la mêlée de l'infanterie et vous avec du recul plus proche de l'artillerie, nous pourrons au mieux nous adapter aux différents imprévus ! »

« C'est à voir, j’ai rarement affronté des golems animés et il y a pas mal de créatures du genre parmi nos ennemis. Mais heureusement, les fusils lourds sont assez efficaces contre ce genre d’ennemis, quand on tire à plusieurs sur le même golem... Quoiqu’il en soit, je ne doute pas de nos chances de victoire. » C’était l’avantage après tout de faire des formations quand on était technologiste, chose qui était moins intelligente quand on affrontait d’autres technologistes... Face à des adversaires jouant sur la magie, ça permettait de concentrer la puissance de feu.

« L’infanterie sera une bonne position pour vous, au pire nous garderons le contact avec des communicateurs… Et ce sera utile pour garder un œil de près sur l’état de la ligne en effet, même si nous allons faire en sorte que l’ennemi arrive au contact le plus affaiblit possible, voir n’y arrive pas ! » Ce serait l’idéal disons, après tout l’intérêt quand on jouait sur les tireurs et canons, ce n’était pas que l’infanterie de contact fasse tout le travail… Après, il arrivait qu’il y ait quand même contact, et c’est généralement à partir de là que la stratégie Akkatonienne flanchait ou non. Mais bon, c’était souvent ça quand on affrontait un adversaire magique ayant intérêt à vous saisir au contact et passer le moins longtemps possible à se faire tirer dessus...

« Quoiqu’il en soit, oui je pense que nous avons fait le tour, je suppose que nous pouvons demander aux troupes de finir de se préparer et y aller. » Conclura donc Anton à ce sujet, c’est ce qu’ils allèrent faire.

[…]

Cela prit évidemment un certain temps pour arrivé jusqu’au lieu choisit pour le combat et où organiser la formation, mais cela se fit sans trop de mal… Anton s’occupa d’organiser les lignes, avant que ne vienne ensuite un aspect essentiel de la stratégie…

Attendre que les troupes d’éclaireurs aient repérés l’ennemi, puis que la cavalerie appâte celui-ci. Sinon il faudrait ajuster la stratégie. Mais cela ne fut pas nécessaire, car bien vite ils virent un petit nuage de sable, soulevé par les cavaliers et créatures du désert anciennes les poursuivant, du moins celles assez rapides pour cela…

« Cavaliers, déportez vous ! » Ordonnera alors Anton par son communicateur, après tout ils n’allaient pas tirer sur leurs propres troupes. Maintenant qu’ils avaient fait leur travail, ils faudrait qu’ils se dégagent pour que les canons commencent leurs œuvres. Ensuite, les cavaliers auraient les mains libres pour harceler l’ennemi ou tenter de l’aiguillonner davantage.

Un ennemi qui allait bientôt se révéler à eux...

La stratégie des deux Juges avait donc été arrêtée, simple et, espérons-le, efficace. La bataille n'allait certainement pas être simple, d'autant qu'eux comme leurs adversaires allaient devoir découvrir et s'adapter aux spécificités d'ennemis qu'ils connaissaient peux – des golems nagas utilisés en formation militaire et l'utilisation de la magie spécifique de leurs ennemis pour eux, se retrouver face à une artillerie et des tireurs modernes pour l'adversaire – ce qui voulait dire que la bataille allait peut-être bien connaître quelques rebondissements... ou pas, allez savoir ! En tous cas, ils allaient devoir faire face à cette adversité, d'une manière ou d'une autre !

« Les golems sont certes impressionnantes, mais nos anciens nous enseignent qu'ils peuvent être vaincus, alors je ne vois pas pourquoi nous n'en triompherions pas, surtout que nos anciens n'avaient pas d'artillerie lourde ahah ! Il ne faut pas faire d'excès de confiance bien sûr mais je suis certain que nous aurons de quoi l'emporter ! »

Bien sûr, les ancêtres de Nesahor avaient d'autres atouts en mains quand ils avaient triomphé de terribles golems dans les récits que les anciens lui avaient enseigné, mais il était convaincu que leur puissance de feu serait aussi voir même plus efficace que les atouts en question ! Il n'était ceci dit pas aussi confiant qu'Anton quant aux chances de voir l'ennemi ne pas atteindre leurs lignes, mais il se dit que ce n'était pas forcément la peine de le relever, bien entendu. Il était probable qu'ils doivent au moins subir le choc de l'assaut Ophidien avant de pouvoir espérer l'emporter, même s'ils auraient réduits la force dudit choc autant que possible au part avant ! Ne trouvant en tous cas rien de plus à jouter lui non plus, Nesahor acquiesça aux dernières paroles d'Anton et, après avoir souhaité bonne chance à son collègue, s'en alla organiser les rangs de l'infanterie...

Un peu plus tard, il se tenait donc au centre du dispositif défensif de l'infanterie akkatonienne, prêt à accueillir avec ses troupes l'attaque de leurs ennemis. Il était régulièrement tenu au courant de la progression de ceux-ci par un observateur disposé avec l'artillerie, et pu ainsi ordonner à ses hommes de se mettre en position de combat. Ils avaient beau constitué l'infanterie de choc, quasiment tous les soldats présents portaient au moins une arme à feu, généralement quoique pas toujours une arme de poing, que ce soit l'un des modèles modernes akkatoniens, comme le Brombas ou le revolver, ou bien des armes moins sophistiquées tirant un seul coup... dans tous les cas, quand l'ennemi arriverait à portée de tir, et croirait foncer « seulement » sur une ligne de corps-à-corps, il aurait le désagréable surprise d'essuyer une salve de tirs, avant que tout le monde ne laisse tomber ou ne rengaine son arme à feu pour se mettre en position pour le corps-à-corps. Une manière de réduire encore le choc et de désorganiser si possible les premiers rangs adverses, si tout se passait bien en tous cas !

Aidés ou non par un harcèlement de la cavalerie, qui ne prenait pas trop de risques, après tout leurs ennemis savaient sans doute attaquer à distance, les anciens serviteurs des dieux nagas finirent pas arriver à portée de vue, pour les troupes de l’empire… Alors que la cavalerie elle, de ce qu’entendait Anton, était occupée à semer et tirer en même temps, sur des groupes d’ennemis rapides qui étaient partit à leur poursuite...

Et ils étaient arrivés. En formation dispersée… Ce qui était la bonne façon de faire techniquement quand on combattait les Akkatoniens, en formation dispersée et en essayant de jouer un peu sur le relief, même si c’était complexe pour avancer, ce alors qu’Anton crû voir certains de leurs ennemis plonger dans le sable… Témoignant que certains arriveraient sans doute au corps à corps sans avoir été très endommagé par les tireurs et l’artillerie.

« Feu à volonté ! » Finira quoiqu’il en soit par ordonner le juge, dès que cela fut possible, la canonnade commença alors, entre les fusilliers qui faisaient feu régulièrement de leurs armes, et l’artillerie qui donnait de la voix…

Et au vu des dégâts que firent les premières salves, une évidence se fit, certes le relief protégeait un peu les anciens maîtres du désert, et peut-être utilisaient-ils de la magie pour se protéger ou réduire les dégâts, mais leurs pertes seront lourdes, et ils seront bien affaiblis une fois arrivés au corps à corps. Anton vit même avec satisfaction un tir de grand canon qui pulvérisa la tête d’un golem qui s’effondra au sol… Une performance rare, mais appréciable.

Néanmoins, il risquait d’y avoir un corps à corps, entre les golems qui ne seraient pas tombés et les troupes morts vivantes qui se souciaient visiblement peu de leur propre survie… Cela et…

Les créatures qui avaient plongés dans le sable finirent par ressurgir, certains au sein de l’infanterie de contact qui se mit alors au combat, notamment dans le groupe de Nesahor, ou dans un groupe hallebardier, ce qui était de très mauvais augure pour la dite créature. D’autres dans des groupes de fusiliers, une alla même harceler une pièce d’artillerie dont les servants firent la chose la plus intelligentes, se replier…

Les groupes d’infanteries qui étaient restés un peu en arrière pour protéger les tireurs et l’artillerie, se portèrent alors immédiatement à leurs secours. Après tout, c’était habituel, quand on affrontait des ennemis magiques, ayant des créatures volantes ou une certaine ruse, ils étaient souvent tentés de frapper l’artillerie ou les tireurs Akkatoniens, et souvent, ils y arrivaient, donc c’était assez commun de laisser quelques unités de contact à proximité pour les protéger...

Pendant ce temps la vague ennemie approchait encore, pendant que l’artillerie et les tireurs continuaient leur travail, mais que certains étaient gênés par les golems ennemis étant arrivés à les atteindre par ruse… Rien de grave, mais cela voulait dire que le corps à corps commençait déjà.

Ils étaient bien partit quoiqu’il en soit, mais en effet le corps à corps qui se ferait inévitablement, déterminerait donc si la bataille serait une victoire éclatante ou plus amère. Anton se prépara alors à y participer lui-même...

Le combat commença donc, comme prévu, par les salves de l'artillerie akkatonienne pilonnant les ennemis qui approchaient avec la redoutable efficacité qui était la leur. Même si la magie pouvait aussi produire des dégâts longues distances, bien entendu, rares étaient les armées magiques capables de rivaliser sur ce point avec une solide batterie d'artillerie du grand empire occidental ! Nesahor ne fut donc pas surpris de voir que les dégâts étaient sérieux dans les rangs de l'armée adverse, plusieurs grands Golems étant même mis hors de combat, dont notamment un d'un tir en pleine tête particulièrement réussi. Il n'avait lui-même rien à faire durant cette phase, sinon attendre et se tenir prêt à l'action quand viendrait le moment, mais il n'en appréciait pas moins le résultat. Ceci dit, comme il le lui semblait, le combat au corps-à-corps devait vraisemblablement être inévitable, en fin de compte...

Il vint même plutôt que prévu ou disons plus tôt qu'il n'aurait dû en toute normalité, puisque comme Anton en avait soulevé la possibilité, des Golems émergèrent du sol au milieu de leurs lignes, et notamment dans le groupe de Nesahor. Néanmoins dans la mesure où ils avaient prévus le coup, et où les Nagas de la troupe, nombreux dans sa propre unité, connaissaient assez le désert pour avoir vu la chose venir, l'effet de surprise ne fut pas vraiment de leur côté... au contraire quand de nombreuses armes à feu, prêtes à tirer sur les lignes ennemies, firent feu sur les deux golems qui surgirent au milieu de la troupe du guerrier-serpent, ceux-ci en prirent un rude coup, et il ne fut pas très difficile pour les combattants de finir de les détruire. Avec diverses tactiques en fonction de leurs armes et préparations, les autres unités de la ligne de front parvinrent aussi à venir à bout de leurs troubles-fêtes avant que le reste de l'armée adverse ne les rejoigne.

« Reprenez vos formations ! Rechargez vos armes au plus vite ou si c'est impossible prenez une arme auxiliaire ! Il nous reste encore le plus gros ! »

Les ordres de Nesahor avaient fusées autant avec vitesse qu'avec autorité, et furent relayés par les officiers et sous-officiers tout le long de le ligne de front. De fait quand les ennemis furent à portée de tir ils furent accueillis par une nouvelle bordée, les soldats tirant une ou plusieurs fois en fonction de leurs armes. Ayant déjà déchargé son fusil de guerre sur le golem qui avait surgit non loin de lui et ayant préféré vérifier la réorganisation des lignes que recharger, Nesahor tira plusieurs balles de son Brombas avant que l'ennemi n'arrive finalement au contact... avant de tenir le choc et d'engager le corps-à-corps, armé de sa puissante lame thermique. Bien préparée, lourdement armée, la ligne akkatonienne tint bon, parvenant à absorber une charge ophidienne déjà bien affaiblie par les tirs de fusils divers. Maintenant la bataille était engagée pour de bon, ne restait donc « plus » qu'à la gagner...

Heureusement, avant que le corps à corps ne débute, le problème des golems sortit du sable fut en bonne partie gérer, soit car ils furent détruits assez vite, soit car des troupes compétentes furent assignées au combat contre eux…

Et les troupes de contact purent se redéployer, quoique un peu précipitamment pour certaines, juste avant l’assaut ennemi, notamment suite aux ordres de Nesahor à ce sujet. Heureusement d’ailleurs car sinon la ligne aurait été désorganisée, ce qui n’aurait pas été bon signe.

Et Ainsi juste avant le contact, ils purent sans doute aussi entendre des tirs d’armes plus légères, de pistolets que portaient certaines troupes de corps à corps, rien de bien efficace contre des mort vivants et golems, mais c’était mieux que rien… Ainsi que les tirs des vrais tireurs, puis enfin le contact se fit...

Et il se fit plutôt bien, oh il y eut des pertes, blessés graves ou pires, mais la ligne ennemie affaiblie que ce soit concernant les créatures de grandes tailles restantes ou les ophidiens causa bien moins de dégâts que si elle n’avait pas été endommagée par les tireurs et l'artillerie... Le contact se fit donc, pendant que la cavalerie revenait pour tenter de surveiller les alentours et intercepter tout mouvement de flanc « surprise ».

Anton lui-même munit de sa lance, celle d’un ancien tyran et père fondateur de la république Akkatonienne, ainsi que de son lourd bouclier, décida alors d’aller dans la mêle, ce en invectivant les troupes.

« d’Akkaton à Aros, d’Aros à Orzian, nous avons vaincu et vaincrons encore ! Montrez à ces êtres d’un ancien temps, notre force ! » De quoi titiller la fierté nationale assez forte chez beaucoup de militaires Akkatoniens, sans partir dans un long discours, ce avant de venir aider à la mêlée à son niveau.

Quoiqu’il en soit, suite à cela, les tireurs commencèrent à ajuster leurs tirs, pour viser les grandes cibles alors que le corps à corps s'établissait, ce pendant que l’artillerie sauf pour les pièces tirant en cloche, ou les rares ennemis retardataires, cessait le feu. Sans doute que si l’ennemi avait aussi eut de l’artillerie, ou bien beaucoup de tireurs, elle aurait consacrée son attention à cela, mais comme actuellement ils étaient au corps, autant éviter les tirs amis...

Tandis que les grands monstres, même s’il valait mieux éviter de jouer au tir explosif une fois qu’ils étaient engagés au corps à corps, pouvaient rester la cible de quelques tirs prudents des tireurs classiques… Prudents car évidemment il fallait éviter les tirs amis. L’armée Akkatonienne tolérait après tout peu qu’on gaspille la vie de soldats, chèrement équipés et longuement entraînés par des maladresses du genre, en plus du fait qu’Anton préférait prendre soins de ses troupes...

Quoiqu’il en soit, ils purent voir la ligne de combat ennemi commençait à faiblir, néanmoins une chose empêchait pour le moment la ligne ophidienne de vraiment céder, la présence de quelques golems puissants et pas encore détruits... C'est tout naturellement, qu'Anton décida d'en charger un donc, un imposant serpent de bronze faisant plus de deux fois sa taille. Quant aux autres, ils risquaient de causer des pertes s'ils n'étaient pas neutralisés vite, ce malgré leur mauvaise posture... Ainsi que, de prolonger la mêlée.

Même si morts-vivants et les créatures de Vrai Bronze n'étaient pas les meilleurs ennemis pour être fauchés par des tirs d'arme à feu, cela ne voulait pas dire pour autant que ceux-ci étaient inefficaces : des os volèrent, quelques têtes furent fracassés par un tir heureux, et des golems furent endommagés avant d'arriver au combat. Néanmoins, en effet, contrairement à ce qu'auraient pu faire des troupes légères – et vivantes – dans de telles conditions, peu de chance qu'elles flanchent entièrement ou qu'elles soient totalement massacrées... mais bon, tout affaiblissement était toujours bon à prendre, quand on commençait une bataille ! Cela, ajouté aux tirs de l'artillerie et des tireurs à distance, permis tout de même d'affaiblir les lignes ennemies avant que le combat au corps-à-corps ne commence.

Mais il commença bel et bien et, à la tête de ses troupes, Nesahor fit face aux antiques ennemis de son peuple avec une résolution glacée. S'ancrant dans son entraînement, il les combattit avec méthode et discipline, comme il aurait combattu n'importe quel ennemi de l'Empire akkatonien. Le combat fut rude, certains des soldats de la troupe du Naga tombants, morts ou blessés, mais les lignes se refermèrent et tinrent bon, la discipline des soldats akkatoniens tenant bons devant la pression de l'armée des serviteurs des soit-disant anciens dieux nagas, les empêchant de rompre leur formation et les repoussant l'un après l'autre. Nesahor lui-même, sur l'avant de la formation, récolta une blessure sur la zone non couverte de son armure mais tint bon, tirant de temps en temps dans la tête d'un ennemi et abattant les autres de sa puissante lame technologique.

Les Akkatoniens avaient clairement l'avantage, mais le combat hésita encore longuement alors que leurs champions abattaient leurs golems l'un après l'autre... Nesahor, à la pointe du combat, ne pouvait guère se permettre de se retirer pour aller en traquer un toutefois, et il continua de repousser lentement les lignes ennemies... jusqu'à ce que, finalement, alors que la plupart des golems étaient tombés, la cavalerie akkatonienne fini par revenir au contact pour frapper les forces ophidiennes par derrière. Affaiblis, privés de leurs machines de siège vivantes, les Ophidiens virent les restes de leur formation exploser alors et, l'une après l'autre, les dernières poches de résistance furent impitoyablement réduites.

Après s'être chargé des derniers survivants, et avoir vérifié que les blessés étaient bien pris en charge, le guerrier-serpent, portant un bandage sous la ligne de son armure, fini par retrouver le Haut-Juge avec un sourire satisfait étirant ses lèvres écailleuses sans dévoiler ses dents.

« Hé bien... ce fut mouvementé mais nous avons fini par obtenir la victoire ! Il paraît que vous avez directement abattu un des Golems ? C'est un exploit impressionnant, ahah ! »

Anton aussi récolta bien des blessures au cours de cette bataille, de natures diverses, mais comme son corps n’était plus vraiment humain, disons que pour toutes les remarquer il aurait sans doute besoin qu’un mécanicien se penche dessus après coup. Néanmoins, l’automate vivant qu’il était devait avoir fier allure avec quelques rayures ou cassures dans son corps métallique, ses adversaires moins quand ils les frappaient… Notamment parce que ces derniers périssaient.

Il y eut des pertes regrettables au cours de ce combat sinon, mais celui-ci finalement se mua assez vite en victoire, les troupes Akkatoniennes achevant leurs ennemis, qui de toute façon ne comptaient pas se rendre… Anton lui-même aurait la chance de finir un golem qui avait déjà été bien entamé par les troupes, les soldats s’écartant encore davantage de l’ennemi imposant, pour laisser le haut juge affronter celui-ci en duel… Le combat fut alors moyennement rapide, quoique intense, le haut juge finissant par triompher d’un coup de lance dévastateur qui finirait de briser la tête du golem…

Puis peu après, la bataille fut terminée ! Les derniers ennemis furent vaincues et le silence retomba sur ce petit champ de bataille. La victoire était pour eux, certes pas gratuite, mais assez éclatante.

Immédiatement, les troupes disciplinées s’organisèrent donc, guidées en partie par les officiers, dont Anton et Nesahor, autant pour s’assurer de prendre soin ses blessés, que des morts. Ceci fait, Anton qui fut examiné par un mécanicien pour vérifier qu’il n’avait subit aucun dégât grave, ira voir Nesahor. Celui-ci blessé, mais de bonne humeur partagea sa satisfaction, mais félicita aussi le haut juge. Ce à quoi ce dernier répondit, aimable.

« Oh vous savez, je n’ai fais qu’achever le travail entamé par nos braves soldats, en tout cas vous aussi vous vous êtes bien battus de ce que l’on m’a dit. Nous avons bien mérités notre victoire et nos troupes, un peu de repos... » Anton qui regardera alors les alentours tout en réfléchissant, finirait par proposer aimablement.

« Quels sont vos projets ensuite ? Quand on aura finit cette mission et fait notre rapport. Je suppose que vous aussi vous avez fort à faire. » Vivement que cela se calme, quoique Anton se demandait si son collègue n’était pas mécontent quant au fait de pouvoir affronter et peut-être triompher de la menace qui avait si longtemps hantée son peuple ? Sans doute n'était-il guère ravie par contre de leurs pertes, mais disons qu'il pouvait y avoir un soulagement à se dire qu'une menace que son peuple avait redouté pendant une éternité, pouvant enfin être combattue en face, et peut-être... Vaincue à terme ?

Cela n'avait pas été sans pertes, malheureusement, mais les forces de l'ancien Empire de Bronze avaient bel et bien été détruites, écartant ainsi une menace de plus parmi celles qui se pressaient contre la sécurité des habitants de la Province Akkatonienne ! Nesahor ne pouvait pas dire qu'il soit ravi que des vivants aient dû verser le sang, et parfois donner la vie, pour renvoyer à la mort des menaces qui n'auraient certainement pas dû en revenir, mais du moins le problème était-il réglé, du moins celui poser par cette colonne-là, car évidemment les anciens dieux et leurs séides étaient encore loin d'être totalement vaincus, bien malheureusement. Mais, bataille après bataille, le guerrier-serpent avait bon espoir qu'ils finissent par y parvenir ! Quoiqu'il en soit, il rejoignit donc Anton, hochant doucement la tête aux compliments que lui rendit le Haut-Juge.

« J'ai fais ma part, comme tous les autres guerriers de mon unité, et comme les vôtres d'ailleurs. Je regrette seulement que tant de nos combattants aient dû donner leur vie pour arrêter cette menace d'un autre temps, mais nous n'avions guère le choix, évidemment. »

Bien sûr, les deux officiers avaient tout fait pour réduire leurs pertes au maximum, et de fait ils y étaient largement parvenus. Néanmoins, toute perte était toujours de trop aux yeux de Nesahor, comme aux yeux de la plupart de ses pairs, d'ailleurs. Il poussa un soupir légèrement sifflant puis arracha ses pensées à la pente morose qu'elles menaçaient de prendre, se redressant avec résolution.

« Ma foi quand nous aurons fini cette mission, d'autres m'attendent encore à l'horizon, je suppose ! Nous avons fort à faire en ce moment, entre les problèmes aux frontières, ceux posés par les Ophidiens et leurs semblables, les morts-vivants de Césario et les brigands qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et tentent de profiter du chaos pour mener leurs... affaires. Enfin, je suppose que je ne vous apprend rien, évidemment, mais je ne doute pas qu'on m'affectera rapidement à une autre mission. »

En effet, les problèmes ne manquaient pas, et même s'il était officier, Nesahor n'était guère libre de ses affectations en ce moment : s'il se portait parfois volontaire pour certaines missions lui tenant à cœur, il se tenait le plus souvent à disposition des Seigneurs-Juges et du système de commandement pour agir simplement là où il était le plus utile avec ses hommes. Quoiqu'il en soit, il se tourna finalement vers Anton et lui tendit la main avec un léger sourire.

« En tous cas, ce fut un plaisir de collaborer avec vous sur cette mission, vous êtes largement à la hauteur de votre réputation ! Au plaisir de croiser à nouveau le fer côte à côte au service de la protection de l'Empire ! »

Et, après avoir serré la main du Haut-Juge, Nesahor retournerait s'occuper de ses troupes, coordonner l'encadrement des blessés, la récupération des morts pour qu'ils soient traités selon leurs rites et la gestion des ennemis, entre le grand bûcher qui serait fait pour éliminer définitivement les cadavres des Ophidiens, histoire d'éviter qu'ils se relèvent potentiellement encore, et la probable récupération d'une partie des matériaux des golems, entre autres choses, prenant le temps aussi de se faire soigner rapidement au passage, évidemment.