La jeune Alaxadya avait décidé de suivre le juge Anton, quittant ainsi ses forêts natales pour découvrir un peu plus du monde, en espérant pouvoir réprimer la dangerosité de ses pouvoirs. Le trajet fut un peu long mais l'elfe n'y fit pas attention, elle était bien trop occupée à observer chaque nouveau paysage, découvrant beaucoup de choses pour la toute première fois. Le jeune renard qui suivait ses pas avait un peu près la même attitude, flairant un peu dans toutes les directions pour prendre connaissances de ces territoires inconnus. Quand il fut temps de prendre leur étrange moyen de transport, la magicienne fut un peu hésitante en face de cet énorme convoi sans aucun cheval pour le tirer. Son style et les matériaux qui le constituaient lui étaient entièrement inconnus, provoquant un mélange étrange entre de la fascination et de la méfiance. Mais elle réussit à regrouper son courage et à monter à bords après qu'on lui ait donné quelque chose pour atténuer ses pouvoirs le temps du trajet. Anton lui apprit pendant le trajet que ces gigantesques bêtes de métal étaient des trains. Ce n'était d'ailleurs pas vraiment des bêtes, n'étant pas vivantes, mais elles n'en restaient pas moins impressionnantes et gigantesques comme des véritables créatures légendaires. Au début le voyage en souterrain la faisait un peu se sentir à l'étroit, ayant vu de longues étendus de végétations et sentit l'air sauvage toute sa vie, cependant quand le véhicule était sortit des entrailles de la roches, l'éblouissement de la lumière extérieure et les paysages variés, plaines, déserts, grands rocs, la laissèrent sans mots...

Une petite semaine plus tard, Alaxadya résidait alors dans un petit appartement d'un bâtiment prévu pour accueillir les personnes en séjour. Le soleil commençait doucement à se coucher en cette fin d'après-midi, mais la jeune elfe ne s'était pas enfermée dans son habitation pour autant, au contraire. Aujourd'hui se déroulait un festival régional dans la ville, l'esprit était à la camaraderie, aux déguisements pour certains et beaucoup d'activités se faisaient ressentir, surtout vers le centre ville. Plusieurs artistes et marchands venaient montrer et vendre leurs talents et tout se faisait un peu près dans une atmosphère cordiale. Certains passants venaient de tout horizons et Alaxadya voyaient passer de toutes tailles et avec des traits particuliers qui ne cessaient de la surprendre, lui montrant un petit aperçu de la diversité du monde. Après tout, il fallait aussi dire que plusieurs personnes venaient souvent s'arrêter autour d'elle en voyant le petit renard qui l'accompagnait. Certains demandaient s'ils pouvaient le caresser et d'autres curieux, mais moins entreprenants, se contentaient d'observer de loin. En tout cas toute cette activité et cet afflux de personnes en toutes directions donnaient un peu le vertige à la magicienne.

La jeune elfe fut surprise d'entendre une voix familière, elle se retourna alors pour découvrir le grand juge en armure, se demandant par la même occasion si cela lui arrivait de porter un autre type de vêtements. Cependant elle lui sourit sympathiquement en faisant signe à Kemukki de revenir vers elle. Anton était vraiment bien plus grand qu'elle et elle devait un peu lever le regard pour croiser le siens, elle s'apprêtait à le saluer quand un cri lui parvint aux oreilles. Alaxadya, surprise, recula d'un pas et tenta de comprendre ce qu'il se passait avant de pouvoir enfin voir quelque chose, ou plutôt, quelqu'un, s'élancer sur le juge et s'accrocher à son armure après un grand bond. La jeune elfe ne sut pas trop quoi dire et face à cette arrivée brutale, son jeune renard s'était caché derrière ses jambes. Alaxadya put donc alors décrire visuellement l'inconnue avec plus de détail. Il s'agissait d'une jeune humaine aux cheveux roux et assez courts, avec des grosses lunettes et des bottes étranges. Décidément, elle pensait déjà avoir découvert beaucoup de choses mais il restait encore énormément qui lui était complètement inconnu. En entendant la seconde phrase de cette personne, elle comprit que cette dernière avait dut partir loin dernièrement et également que les deux étaient proches, peut être même de la même famille. En réaction, Alaxadya sourit légèrement en saluant les deux d'une légère inclinaison de tête.

« Vous avez peut être beaucoup à parler... Je peux vous laisser au besoin. »

Dit-elle, restant polie, le style vestimentaire de la jeune humaine l'a surprenait tout de même et elle l'avait observé longuement, n'ayant jamais vu rien de tel. Et ses bottes si étranges, comment pouvait-on même espérer marcher avec ça ?

Une pupille ? Cela expliquait leur proximité, en tout cas cette dernière semblait bien active et débordante d'énergie. Cela enviait presque Alaxadya qui aurait bien voulu pouvoir être si sûre d'elle et entreprenante, son passé et ses doutes l'enfermaient dans un état tout autre toutefois. Un état de cloisonnement sur elle même par peur et par réaction de défense, autant pour elle même que ce pour ce qui l'entourait. Cependant elle se força à chasser ses doutes pour une fois et esquissa un léger sourire suite à leur proposition. Cette fois elle ne fuirait pas par peur, elle voulait apprendre et découvrir.

« J'aimerais beaucoup. »

Elle se pencha, comme on le lui avait apprit, alors afin de saluer la jeune Abigale. Enthousiaste à l'idée d'en apprendre plus sur elle.

« Alaxadya kom Elëndiir, enchantée. »

En effet Abigale pouvait sembler avoir la parole facile, surtout mise en face d'une personne si poli, peu courageuse ou imposante comme l'était la jeune elfe. Mais cette dernière savait pertinemment que ses habitudes allaient être changés quand elle avait accepter de se rendre dans un empire inconnu, à des centaines de kilomètres de ses forêts natales. Elle avait donc accepter de tenter l'aventure, peut être appréciera-t-elle de traîner avec cette nouvelle personne après tout ? Les mœurs et habitudes semblaient si différentes ici et même si la jeune elfe n'osait rien dire, une brûlante curiosité lui démangeait l'esprit à propos de ces "aventures" que prétendait avoir vécu la jeune rousse. Alaxadya se rapprocha alors d'eux et appela Kemukki pour qu'il se montre et arrête de se cacher derrière les bottes de sa propriétaire, c'était peut être même la première fois qu'Abigale le voyait depuis son arrivée. Le jeune renard répondit à son signal à peine l'eut-elle effectué, montrant sa loyauté et son attachement avec l'elfe.

Alaxadya les suivit sans rien dire, non mécontente de ne pas être seule au milieu de cette grande fête. Quand le Haut-Juge se stoppa, signe qu'ils étaient arrivés à destination, la jeune elfe se figea en levant la tête pour observer l'énorme attraction. Ses cheveux doucement balayés par de légères brises venant des coups de vents produit à la suite des passages rapide de ces étranges véhicules... Caressant doucement son visage d'un léger frisson par la même occasion. Elle avait écouté les mots du haut juge de manière assez distraite, son attention étant bien préoccuper à l'observation du mastodonte d'attraction qu'elle avait devant-elle. D'autre personnes l'auraient certainement trouvé loin d'être aussi impressionnante mais pour elle, il s'agissait de la chose la plus imposante et stressante qu'elle n'ait alors vu jusqu'à présent...

« Des... Des montagnes Arosienne... »

Elle ressemblait certainement à une enfant, perdue entre la frayeur et la curiosité alors que des frissons lui parcouraient la colonne vertébrale ne serait-ce qu'en regardant les wagons passés devant-elle. Son attention fut tout de même reprise quand elle entendu son prénom être prononcé, remarquant alors qu'Abigale avait demandé à ce qu'elles fassent l'attraction ensembles. Alaxadya n'avait pas d'objection et ainsi elle acquiesça doucement, bien que le fait d'être si brutalement sortit de ses songes par une proposition inattendue teinta légèrement ses joues. Elle rendit un sourire pudique à l'humaine avant de suivre son pas en observant les alentours, toujours surprise par tout ce qu'elle pouvait voir, elle ne connaissait toujours rien du mode de vie urbain et tout lui semblait si différent de ce dont elle avait toujours été habituée... Elle évita de se questionner sur la nature de l'attraction qu'elle s’apprêtait à faire, principalement pour ne pas se dégonfler devant Abigale qui avait vraiment envie qu'elles l'a fasse. Mais elle demanda tout de même que l'on garde son animal à l'entrée le temps qu'elle sorte, Kemukki étant toujours sauvage et jeune, elle ne pouvait pas prédire quel effet cela aurait sur lui ni quelle réaction il pourrait avoir.

Alaxadya fut assez surprise par le départ de la machine, mais elle écouta les conseils de l'humaine qui avait tenu à l'accompagner. Le wagon avançait doucement mais l'elfe avait bien conscience que ce n'était que le début et que cette attraction devait réserver plusieurs surprises. Ce fut effectivement le cas et, après plusieurs virages serrés, descentes abruptes et mouvements à fortes sensations, le petit wagon revint doucement à son point de départ avant de finalement se stopper. Alaxadya descendit à la suite d'Abigale, même si cette attraction n'était pas vraiment brutale, c'était la toute première qu'elle faisait. Elle devait reconnaître que cette dernière l'avait un peu secouer. Elle attendit qu'on lui enlève son collier inhibiteur, malgré que cela soit pour la bonne cause, elle se sentait tout de même bizarre avec. Marchand doucement vers l'entrée de l'attraction pour retrouver parfaitement son équilibre, elle appela Kemukki qui revint alors rapidement vers elle. Remarquant le bruit causé par la fougue de la jeune humaine, Alaxadya se tourna vers elle avec un léger sourire de sympathie, si elle avait appréciée cette attraction ?

« Eh bien... C'était surprenant. Je n'avais encore jamais rien essayé de tel. Je ne suis pas sûr que j'irais souvent, mais c'était amusant. »

Elle observe alors doucement le reste de la fête, qui commence tout de même à perdre un peu en intensité alors que l'heure tourne. Mais les éclairages et la foule qui circule dans les rues suffisent à captiver son attention. Voir autant de personnes échanger, d'enfants jouer et d'activités dans un endroit si restreint lui donnait parfois un peu le vertige. Mais elle appréciait cette ambiance revigorante ainsi que d'essayer de se mêler à ce nouveau et étrange mode de vie..

Des feux d'artifices? Alaxadya les regarda d'un air hébété et assez naïf, n'en ayant jamais vu elle ne pouvait qu'imaginer leur beauté et cela l'a laissa déjà sans voix. Pressée par l'attente et l'envie d'en découvrir d'avantage elle hocha la tête puis se tourna vers Abigale, surprise par son sa question alors qu'elle ne s'y attendait pas. Le petit renard lui restait près d'elle, elle se baissa donc pour venir l'attraper avec prudence, habituée afin de ne pas lui faire mal ou peur.

« Oui, il s'appelle Kemukki, et non il est encore tout jeune. Tu veux le toucher? »

Demanda-t-elle avec un léger sourire, appréciant la compagnie de cette adolescente humaine. Elle faisait confiance à peu de personne quand il s'agissait de son animal et ami le plus cher mais Abigale avait une manière étrange de la mettre en confiance. Peut être était-ce son air général, son attitude ou bien sa joie de vivre et son énergie communicante, elle ne saurait vraiment le dire. Mais cela lui importait peu, elle aimait présenter Kemukki aux personnes qu'elle appréciait et inversement afin qu'ils s'apprécient à leur tour. Son renard faisait quasiment partie de sa famille, comme un double qui ne la quittait que rarement. Alors Abigale sembla plus qu'intéressée par cette idée de feux d'artifice, Alaxadya se disait qu'elle avait dut en voir un bon paquet contrairement à l'elfe. Son attitude l'amusa à nouveau mais d'un amusement enfantin et bienveillant. Ignorant les concepts qu'utilisait l'humaine elle demanda toutefois dans un léger rire cristallin, prouvant sa joie d'être ici.

« Un... dirigeable? »

Elle était loin d'imaginer de quel engin il pouvait s'agir, n'ayant découvert le "train" qu'il y a quelque semaine, elle en avait été déjà assez chamboulée, alors un dirigeable. Cela devait être tout autre chose encore...

La jeune elfe écouta avec attention et intérêt le Haut-Juge Anton, de la même manière dont les jeunes élèves écoutaient leurs aînés à la Citadelle. Elle était ainsi prise d'une écoute poussée à la fois par la curiosité et la nostalgie, à la fois par l'envie et le regret. Alors que le sujet dériva doucement sur les démonstrations artistiques en tout et puis sur ce que la magie peut en produire, Alaxadya baissa d'instinct un peu le regard, comme si elle comprenait une question cachée dans ce souhait du Haut-Juge, une question qui lui serait directement adressée. "Pourriez vous nous faire une démonstration dame Alaxadya ?". Elle avait baissée les yeux, pensant certainement qu'elle pouvait taire et esquiver cette question rien qu'en sortant son origine de son champs de vision. Mais les souvenirs et les songes étaient déjà là, et ceux ci ne partaient pas.

Fort heureusement une douce voix la tira de ces mauvaises pensées, il s'agissait de celle de la jeune humaine Abigale. Alaxadya leva un peu le nez vers elle pour l'observer. Abigale avait caressé son renard, c'était un effet que ce dernier avait sur les inconnus, assez attendrissant. Il faut dire qu'il n'avait pas connu les premiers mois de cohabitation, contrairement à la jeune elfe. Un jeune renard a beau ne pas avoir des dents toutes très bien formées, quand ça mord, ça mord. Mais cette vision suffit à lui rendre un léger sourire qui apaisa rapidement l'atmosphère.

« Ce n'est rien, après tout il apprécie aussi de temps en temps, mais il est plutôt solitaire. »

Expliqua alors Alaxadya dans un ton léger et heureux laissant transparaître son attachement à cet animal dans la manière même avec laquelle elle en parlait. Après ça, et surtout par mimétisme social, elle leva également les yeux au ciel, un peu impatiente de voir ce fameux spectacle de "feu d'artefices", enfin... un truc dans le genre.

Alaxadya resta sans voix une longue minute, ressassant dans son esprit ce spectacle inédit qu'elle venait d'observer. Toutes ces couleurs explosives déchirant le ciel et dont les ondes allaient jusqu'à faire légèrement vibrer les corps de leurs observateurs. Elle ne redevint complètement attentive qu'après qu'Abigale décide de se déplacer vers un stand qu'ils n'avaient pas encore vu. La jeune elfe sourit légèrement et les suivit, son animal lui chassait infructueusement une petite souris qu'il venait de voir mais qui se réfugia dans un trou. Alaxadya observa ce stand ainsi que les objets qu'il présentait. Bien qu'elle n'y ait pas été particulièrement habituée, le contexte et l'aspect de ces choses lui faisait bien penser qu'il s'agissait d'armes et du genre dont elle ignorait tout. Abigale était donc une guerrière ? Ou au moins elle appréciait manier les armes. Ça ne surprenait pas vraiment la jeune magicienne plus que ça, cette jeune humaine débordait d'énergie et elle devait avouer que ça collait assez bien à cet aspect de sa personnalité. Mais Alaxadya avait un peu de mal à imaginer un usage des armes dans le seul but de divertissement, elle n'appréciait pas vraiment ces dernières pour sa part et préférait rester à l'écart.

« Ce sont des armes ? Vous en maniez souvent ? »

Demanda-t-elle envers Abigale d'une voix curieuse mais très légèrement stressée, bien qu'elle se doutait d'avance des réponse elle voulait s'en assurer. Elle restait un peu à l'écart du stand mais ne refusait pas d'observer l'humaine s'amuser avec ses talents. Cependant elle ne comptait pas vraiment essayer elle même, préférant rester à l'écart de ces dangers inconnus...

La jeune elfe resta silencieuse alors que Abigale et Anton décidèrent de l'éclairer sur le statut de ses objets, qui étaient donc véritablement des armes. Abigale lui en expliqua le principe de fonctionnement de base, envoyer un projectile à grande vitesse. Mais elle se disait qu'un arc faisait très bien cela et pour très peu de bruit qui plus est ! La jeune magicienne ne comprenait donc pas vraiment l'utilité de telles armes qui semblaient bien recherchés pour quelque chose qui pouvait être surpassé par une branche bien taillée et une corde avec une bonne élasticité. Elle haussa très légèrement les épaules pour elle même, peut être était-ce une différence de culture qui la faisait penser de cette manière et peut être que ces armes avaient des avantages insoupçonnés. Anton lui expliqua alors pourquoi les Akkatonien en possédaient et souhaitaient garder ce droit, mais cela ne convint qu'en partie l'elfe de la forêt. Cet empire semblait déjà si vaste et avait des villes aux aspects si luxueux, pourquoi n'auraient-ils pas assez des gardes compétents pour protéger la population afin d'éviter de devoir donner des armes à n'importe qui. Et pour quelle raison les citoyens akkatoniens ressentiraient le besoin de devoir emprunter des chemins malfamés, à l'écarts des grandes routes surveillées et des moyens de transports protégés ? Elle faisait confiance à Anton mais pensait qu'il y avait également des raisons bien moins nobles à l'armement massif dans la culture akkatonienne. Elle n'appréciait pas vraiment cette idée. Mais elle décida d'observer tout de même Abigale, pour lui faire plaisir. Elle remarqua alors le bruit que ces armes produisaient et grinça un peu des dents, n'aimant pas du tout. Elle ressentit un petit frottement chaud un niveau de ses bottes, c'était son jeune renard qui avait apparemment été surprit par le bruit. Elle souffla doucement quand ce fut fini et sourit à Abigale lorsque cette dernière se retourna vers elle, visiblement très fière de ses résultats.

« Bravo ! Tu pourras bientôt le faire parfaitement, je n'en ai aucun doute. »

Dit-elle avec un grand sourire, ce n'était pas parce qu'elle avait peur de ces armes qu'elle ne pouvait pas être heureuse de la joie de son amie. Elle retourna cependant son attention vers Anton quand ce dernier lui demanda ce qu'elle voulait faire.

« Oh... Eh bien, il n'y a pas grand chose que j'aimerais faire en particulier, cette soirée à été déjà très surprenante pour moi et j'adore passer du temps à découvrir toute ces choses en vos compagnies. »

Dit-elle en regardant les deux personnes qui lui avaient fait découvrir plus de chose en quelques dizaines de minutes qu'elle n'avait put le faire par elle même ces dernières mois.