Même s'il avait quitté le désert à la mort de son clan pour trouver une nouvelle raison de vivre, une nouvelle patrie et de nouvelles loyautés dans l'est du continent, il arrivait à Uahbra de revenir dans sa patrie natale, qui était à ses yeux le désert des Nagas en lui-même plus que l'Empire d'Akkaton qui l'enveloppait maintenant dans ses plus lointaines tentacules, pour tout un tas de raisons. Ses missions le portaient aussi bien ici qu'ailleurs, et puis il avait encore quelques contacts au sein de son propre peuple, qu'il venait parfois visité, dans divers tribus ou dans le grand fort central dont il connaissait bien le meneur.

Il leur apportait des informations sur les leurs, non pas comme espion, bien sûr, mais sous le couvert de l'exilé sans clan, du vagabond qui depuis des années errait en louant ses lames pour chercher la rédemption, et qui, de ce fait, visitait souvent les communautés Nagas hors du désert. Il apportait des nouvelles, en emportait parfois d'autres en retour, et en profitait pour revoir son peuple de naissance. C'était là une source de joie bien amère, car s'il y avait un certain plaisir à retrouver le sable de son désert natal et les coutumes des Nagas qui y vivaient, cela lui rappelait à chaque fois avec une douloureuse acuité la perte de ceux de son sang.

Et c'est après une de ces visites qu'il était de passage à la Cité d'Airain, en transite pour la suite de son voyage, et aussi dans le but de rencontrer plusieurs de ses agents pour récolter certaines informations et transmettre certains ordres. Il devait en voir trois, et trouva les deux premiers aux lieux de rencontre habituels, échangea les paroles nécessaires, et les laissa à leur tâche. C'étaient de simples agents de terrains, qui ne se connaissaient pas entre eux, et qui surveillaient les intérêts d'Eïlynster dans la région. Le troisième était dans ce cas aussi, sauf qu'en poussant la porte du lieu de rendez-vous, une étable abandonnée et généralement déserte... ce ne fut pas lui qu'il trouva.

Le Naga marqua un temps d'arrêt en entrant et en découvrant un étranger à l'intérieur du bâtiment. Il eut une légère hésitation, qui pouvait passer pour de la surprise de trouver quelqu'un là – et s'en était en partie – puis s'avança à l'intérieur, levant les paumes vers l'avant pour montrer ses bonnes intentions supposées. Il était comme toujours vêtu comme le mercenaire qu'il prétendait être – et dont il exerçait bel et bien le métier, du reste – et ce fut avec les manières de l'un de ceux-ci qu'il s'adressa à l'homme qui se trouvait là.

« Salut, étranger... je vois que quelqu'un d'autre a trouvé l'endroit que je comptais utiliser comme gîte de fortune... êtes vous contre l'idée de partager le gîte et la soirée, dans la paix de l'hospitalité, même si ce n'est pas vraiment chez vous ni chez moi ? »

Il avait parlé d'un ton assez ouvert, enfin, pour un Naga, c'est à dire d'une voix à peine tiède et sans réelle expression faciale, mais quiconque connaissait un peu les Nagas ne s'en étonnerait guère. Il était toujours sur ces gardes ceci dit, cherchant, sans le montrer, à savoir s'il avait affaire à un quidam guidé là totalement par hasard ou, peut-être, à un agent ennemi qui l'attendait pour lui couper le cou... auquel cas il comptait bien ne pas se laisser faire sans réagir, bien entendu.

Si l'on se fiait à son temps de réaction, l'inconnu qui l'attendait là était soit ivre, soit un bon comédien qui feignait l'ivresse. Il ne se montra pas hostile de prime abord, en tous cas, ce qui était déjà en soit un point positif, mais cela ne voulait pas dire qu'il n'y avait pas potentiellement anguille sous roche quelque part. De son côté, l'inconnu sembla considérer un moment la réalité de son apparition – à moins, une fois encore, que ce ne fut une quelconque comédie – puis entreprit de lui répondre d'une voix quelque peu avinée.

En écoutant ses réponses, il semblait bel et bien s'agir d'un quidam arrivé là par hasard. Dans tous les cas, le contact initialement prévus était compromis : s'il trouvait du monde au lieu de rendez-vous, son agent avait pour consigne de reporter le contact le lendemain, dans un autre endroit connu des deux parties. Le Naga aurait pu simplement partir, mais il voulait être certain que c'était bien simplement un hasard, et pas un assassin ou ne fut-ce qu'un espion étranger habile à dissimuler ses intentions, et qui pourrait soit pister soit tuer ses agents ou lui-même.

Il s'avança donc avec un léger sifflement, s'approchant assez prêt de l'inconnu pour converser facilement et possiblement échanger des vivres, mais sans s'approcher trop prêt pour « envahir son espace »... ou paraître vouloir engager le combat. C'était pour le coup une façon de faire de mercenaire, mais cela convenait aussi aux buts de l'espion.

« Je vous remercie donc pour votre hospitalité, même s'il est vrai qu'il est plus aisé d'être libéral avec ce qui ne nous appartiens point. »

Le Naga s'assit dans la paille, c'est à dire qu'il replia ses anneaux pour une position plus confortable que la position dressée, semblant toutefois rester en partie sur ses gardes, ce qui n'avait rien d'inhabituel pour un mercenaire.

« Je ne suis pas si loin de chez moi que cela, pourtant. Tout le désert a toujours été la patrie des Nagas, et au cas où les humains l'auraient oublié, cette cité fut bâtie aux portes de ce désert qui fut notre... »

Ses paroles n'étaient pas agressives, mais peut-être un peu caustiques, ce qui cadrait assez bien avec un Naga portant sur lui des symboles propres à sa race, qui semblaient proclamer son attachement plus fort à sa race qu'au pays qui était venu s'approprier leur territoire.

« Je vous remercie, sinon, j'ai ce qu'il faut pour la boisson... mais dites-moi, que venez-vous faire ici ? Je croyais être seul à utiliser ce point de chute quand je passe par ici... »

Mieux valait ne pas accepter une boisson d'un homme dont on n'était pas certain qu'il ne soit pas un espion teïderien prompt à vous empoisonner, après tout. Et tenter de voir la raison de sa présence, pour, peut-être, pouvoir décider si elle était crédible ou non, si d'aventure réponse il y avait à cette question.

Le Naga se contenta d'un simple sifflement aux remarques de l'Humain sur le désert. C'était bien humain d'associer le désert à l'absence de vie, mais pour quelqu'un qui était né au cœur de celui-ci, il était évidant que le désert n'était jamais sans vie, et tout comme une oasis au milieu des sables était toujours dans le désert, les cités akkatoniennes sorties de celui-ci l'étaient également à ses yeux. Il aurait sans doute pu être plus nuancé en vérité, mais son personnage après tout était conçu comme un Naga resté attaché avant tout à son héritage, à sa race, à sa tribu disparue, et il fallait bien agir en fonction.

Quoiqu'il en soit, l'homme ne s'y attarda pas, et répondit à la question du faux mercenaire. Visiblement, et s'il fallait l'en croire, il était simplement là pour pouvoir boire tranquille, sans devoir subir les autres clients, ainsi que les gênes potentiellement apportées par les tenanciers eux-mêmes. Cela pouvait se tenir, même si cela ne donnait guère une image reluisante de l'homme, mais cela n'empêcha pas Uahbra de se tenir sur ses gardes malgré tout. Après tout, servir une histoire particulièrement misérable pouvait être un moyen de détourner plus facilement l'attention, et rien ne prouvait encore que cet homme ne soit pas un espion qui cherchait d'une façon ou d'une autre à noyer le poisson... même si, certes, rien ne prouvait non plus le contraire.

Uahbra était certes des plus méfiant, mais d'une part, sa profession voulait plus ou moins cela, de toute façon, et d'autre part l'interruption de cet homme au beau milieu d'un lieu de rendez-vous perdu le rendais de toute façon suspect. Le Naga savait très bien de toute façon qu'il pouvait très bien ne jamais avoir la moindre confirmation ou infirmation de la nature de son interlocuteur, ils pouvaient repartir tous les deux le lendemain sans certitude, mais bon, ça aussi ça faisait partie du métier, de toute façon. Quoi qu'il en soit, il répondit d'un ton froid, tout à fait digne de l'homme-serpent qu'il était.

« Et pourquoi pensez-vous que j'ai quelque difficulté à parler, ou que je me force de quelque manière ? Sans vouloir vous manquer de respect, ce n'est pas parce que vous êtes un rustre que tous vos interlocuteurs le seront pareillement. Quant à me « virer », mieux vaudrait en effet pour vous ne pas le tenter. »

Le ton du Naga n'était pas spécialement chaleureux, mais pas spécialement hostile non plus, simplement neutre, l'humain ne lui aillant de toute façon pas donné beaucoup de raison d'être autre chose, l'un dans l'autre.

« Et je vous l'ai dis, c'est mon point de chute régulier quand je passe par ici. Du moins tant que ça tiendra debout. Pourquoi aller payer pour dormir dans un lit humain, quand cet endroit m'offre bien assez de confort ? Quand on est souvent sur la route comme je le suis on repère généralement un peu partout des endroits où se reposer sans être dérangé... enfin, en temps normal. »

Le moins que l'on puisse, c'est que l'ambiance n'était pas des plus chaleureuse dans l'étable abandonnée, mais de toute façon, la chaleur n'était guère dans la nature profonde des Nagas. Il pouvait arriver à Uahbra de se montrer volubile, quand sa couverture le demandait, mais la plupart du temps, au contraire, son identité de mercenaire errant, portant le poids de son passé et du sombre héritage de sa tribu – ce qui n'était pas entièrement faux, bien sûr, d'où l'intérêt de ladite couverture – il n'était guère étonnant qu'il se montre plutôt taciturne, l'un dans l'autre, surtout en comptant les pulsions naturelles de ceux de sa race.

À la première remarque de l'Humain, le Naga se contenta d'un léger sifflement de langue dédaigneux, sans prendre la peine d'une réponse plus concrète. Bien entendu qu'il était capable d'articuler, il n'aurait plus manqué que cela ! Le simple fait de préciser cela semblait déjà dénoter d'une idée originelle que les Nagas auraient pu ne pas réussir à articuler « aussi bien » que les humains, ce qui ne plaisait déjà pas forcément à l'homme-serpent, même si, heureusement, Uahbra n'était pas du genre à réellement s'ombrager facilement, même si parfois il pouvait laisser voir autre chose pour une mission... au naturel, ou dans des situations comme celle-ci, mieux valait récolter des informations que de laisser libre cours à une quelconque mauvaise humeur.

Uahbra ne pu par contre qu'approuver d'un léger grognement quand vint la question des problèmes qu'ils pourraient s'attirer en semant du grabuge ici. Aucune patrouille ne passait directement à proximité, mais cela n'empêcherait nullement les habitants d'en appeler aux forces de l'ordre s'ils semblaient constituer une menace à leurs yeux.

« Il est vrai que nous ne gagnerions pas grand chose à nous retrouver au fond d'une cellule akkatonienne, ou à avoir maille à partie avec les autorités de l'Empire... surtout dans cette cité en particulier. »

Ailleurs dans la Province, un Naga du désert tel que lui aurait pu espérer gagner les dunes et le refuge de tribus qui étaient toujours plus fidèles envers leur propre race qu'envers cet Empire venu d'au-delà des mers. Mais déjà, l'Humain poursuivait, ce à quoi le faux mercenaire ne manqua pas de répondre.

« Ne vous en faites pas, je ne suis pas aussi territorial que cela. Cet endroit ne m'appartient pas plus qu'à vous, et tant que vous ne me poserez pas de difficulté, je n'ai pas de raison de vous en chercher non plus... un errant ne poursuit pas sa route bien longtemps s'il ressent le besoin de s'attaquer à toute personne qui viendrait à choisir le même lieu de couchage que lui... »

Après tout, si la chose était plus rare en pleine ville, quand on était dans les vastes étendues du désert, il n'y avait pas une infinité de points d'eau, et même en des lieux plus fertiles, les bons lieux de couchage étaient souvent bien identifiés et connus. Certains avaient tendance à les garder jalousement, en chassant ceux qui approchaient, mais cela n'avait jamais été la philosophie de sa tribu, ni la sienne non plus. Après un long moment de silence, il repris.

« Au fait, j'ai bien compris que la soif et la fatigue vous ont conduit à échouer dans cette triste étable, mais qu'est-ce qui vous amène dans cette cité arrachée aux sables ? Si ce n'est pas indiscret bien sûr... enfin, quitte à finir cette nuit ensemble, autant discuter jusqu'à ce que les vapeurs de l'alcool vous ravissent dans le monde du sommeil... »

Si Uahbra ne pouvait encore guère trancher sur le fait que son compagnon d'une soirée soit ou non un espion ennemi, et ne le pourrait très probablement pas aujourd'hui, d'ailleurs, à moins que le mercenaire imbibé ne se décide à essayer de l'éliminer au nom de Teïder avant la fin de la nuit – ce qui n'était pas totalement à exclure, et ferait d'ailleurs qu'il ne dormirait que d'un œil, s'ils venaient à s'endormir tous deux en ce lieu – il pouvait en tous cas dire que, s'il ne jouait pas un personnage pour arriver à quelque fin occulte, il avait un point de vue bien désabusé sur le monde, et bien cru sur la réalité des êtres conscients, bien que peut être un peu humano-centré... mais c'était, après tout, le propre de beaucoup d'humains, il fallait bien le reconnaître, hélas.

Sans vraiment en avoir l'air, car la face du Naga était, comme souvent, l'expression d'une certaine indifférence, la nature même de son visage écailleux aidant à produire cet effet au près de ceux qui n'appartenaient pas eux-mêmes au peuple serpentin, il écouta bien entendu encore une fois avec une grande attention les réponses de son interlocuteur. Son visage neutre s'étira d'ailleurs d'un mince sourire à la dernière réponse de l'humain, marquant une pointe d'ironie reptilienne qui se retrouva, bien que légèrement, dans sa voix lorsqu'il reprit la parole.

« Ma foi, c'est un soucis compréhensible... mais vous ne craignez donc pas que je sois moi-même un concurrent avide de vous éliminer pour récupérer quelque contrat ? Après tout, nous avons la même profession, celle de vendre notre épée pour les causes d'autrui... »

Son personnage aurait d'ailleurs pu avoir plus d’accointance avec son interlocuteur qu'Uahbra lui-même aurait pu le croire, mais bien évidemment il n'avait aucun moyen de le déterminer. Du moins Peddyr avait-il un endroit où retourner un jour, éventuellement, là où le N aga n'avait plus que ruine... ce qui expliquait peut-être pourquoi, en réalité, il avait fini par trouver une nouvelle patrie à laquelle se vouer, là où son interlocuteur restait pour l'heure un errant.

« Enfin, ne vous en faites pas, je ne travail pas ce soir... j'éliminerai peut être un rat inopportun en cas de besoin, mais je n'ai pas spécialement l'envie de mettre fin à votre chemin. »

Du moins si lui-même ne tentait pas de mettre fin au sien, bien sûr... néanmoins, Uahbra revint ensuite sur une chose dite par son interlocuteur, qui pouvait aider à l'identifier comme « neutre »... bien que partiellement seulement. Après tout, lui-même avait bien sa propre réputation.

« Mais dites-moi, vous êtes donc connu dans le métier ? J'importunerais donc une célébrité depuis tout à l'heure ? Qui sait, je vous connais peut-être de réputation sans l'avoir réalisé ? »

Le vieil humain ne semblait guère inquiet des projets potentiellement meurtriers d'Uahbra, et expliqua pourquoi à celui-ci. Le Naga aurait pu rétorquer qu'un mercenaire avide de s'emparer d'un quelconque contrat, mais peu désireux de se frotter à un ennemi bien éveillé, aurait pu attendre que l'alcool le terrasse pour venir à bout de lui, mais comme il n'avait en réalité pour projet ni d'éliminer le supposé mercenaire, ni de le pousser à la paranoïa ou à déclencher un combat inutile si ce n'était bel et bien rien de plus, en effet, qu'un mercenaire, il se garda bien d'en rien dire, ni même de montrer une quelconque émotion visible en réponse aux paroles du vieux guerrier. Après tout s'il se pensait relativement en sécurité, ce n'en était que mieux, que ce soit pour qu'il reste tranquille s'il n'était qu'une lame à louée, et que ses soupçons ne s'éveillent pas outre mesure s'il n'était justement pas ce qu'il prétendait être.

Même à ce stade, le capitaine-espion n'était toujours pas véritablement certain de savoir s'il devait croire dans l'identité présentée par son compagnon d'une nuit ou non, et il était bien conscient que vraisemblablement il ne pourrait pas en être certain de toute façon. La seule chose qui aurait pu donner une valeur de certitude aurait été une tentative de meurtre sur sa personne, et encore... enfin, disons qu'au moins dans ce cas-là il l'aurait éliminé – ou serait mort, même si l'alternative lui semblait moins intéressante à imaginer – et la question n'aurait plus été que très marginale. Mais il n'en avait rien été et l'incertitude continuerait donc de planer, comme elle planait souvent, il fallait bien le dire, dans la vie d'un espion. En attendant, le vieux guerrier lui révéla son identité, et après un instant de réflexion, le mercenaire serpentin hocha légèrement la tête en réponse.

« J'ai déjà entendu ce nom une ou deux fois, en effet, et toujours en bien. Je suis ma foi heureux de ne pas croiser le fer avec vous ce soir... cela ferait assurément assez de bruit pour nous faire passer la nuit en cellule l'un comme l'autre. »

De fait, Uahbra avait une excellente mémoire des noms et des visages, chose indispensable dans son métier – son réel métier, celui d'espion – faute de quoi on pouvait bêtement perdre la vie ou une information cruciale à cause d'un individu qu'on aurait dû pouvoir reconnaître. Qu'il puisse replacer son nom signifiait soit qu'il l'usurpait, soit qu'il était en effet un simple mercenaire... soit qu'il avait le même genre de couverture que lui. Encore une fois, c'était sans fin, mais jugeant avoir récolté assez d'informations, et voyant son interlocuteur somnoler un peu, Uahbra eut lui-même un léger bâillement, suffisant toutefois pour dévoiler en partie ses puissants crocs serpentins, qui semblaient tout à fait capable de percer la chaire humaine.

« Par ailleurs, ce n'est pas que votre conversation m'ennuie, mais il se fait tard... que diriez-vous d'en rester là, et de passer la nuit comme nous l'avions prévu chacun sans prévoir pour autant la présence de l'autre ? »

Le Naga s'enroula légèrement pour dormir, tout en cherchant une position plus confortable. Il n'était pas spécialement épuisé, bien sûr, mais il préférait laisser le mercenaire s'endormir le premier... bien sûr le sommeil pouvait être simulé, mais au pire s'il simulait il passerait ensuite à l'acte, et de toute façon Uahbra n'allait clairement, et comme souvent, ne dormir que d'un œil. Il se disposa toutefois à paraître dormir, en lâchant une dernière phrase avant de refermer ses yeux reptiliens.

« Bonne nuit à vous, donc, cher collègue... je vous la souhaite reposante en dépit de l'alcool que vous aurez bu pour rejoindre ses profondes étendues... »