Début Juin de l'An 2000 de l'Âge d'Acier

Aujourd'hui Osami avait une invitée, une personne qui n'était guère ordinaire et assez célèbre dans le domaine du mercenariat, du moins assez pour attirer son attention. Une chevaucheuse de griffon et capitaine mercenaire qu'on nommait la tacticienne céleste, connue aussi bien pour son talent de cavalière que pour la qualité de sa petite compagnie de mercenaire et son sens de la stratégie développé.

En somme, quelqu'un qui saurait être d'une utilité appréciable pour une duchesse arrivée récemment au pouvoir comme elle et qui devait faire avec un territoire récemment sortit d'une longue guerre civile et des troupes qui devaient se reconstituer que ce soit en nombre ou bien en entraînement. Après tout, c'est par coup d'état qu'Osami était montée sur le trône ducal et c'est par la guerre qu'elle avait dû s'imposer aux comtes rebelles qui n'avaient pas été spécialement ravis que du jour au lendemain elle évince leur maître décadent.

Et elle avait gagnée cette guerre civile, maintenant elle devait donc s'occuper de l'après, ce qui était une tâche complexe qu'elle menait déjà à bien depuis un petit moment et dont l'invitée du jour serait un élément comme un autre qui l'aiderait à poursuivre les choses dans le bon sens. Une invitée qui avait été invitée à se présenter au palais ducal et qui serait alors menée aux jardins de celui-ci, dans ces derniers l'attendrait la duchesse au milieu d'un champ de fleur, sous sa forme de grande renarde qui faisait pas moins que la taille d'un lion.

Quoiqu'il en soit, lorsque la tacticienne céleste serait face à la grande renarde, celle-ci légèrement allongée de façon majestueuse au sol, se rélèverait avec grâce pour lui aimablement et ce malgré la forme magique qui était sienne.

« Salutations à vous san, c'est un plaisir de faire votre rencontre. J'espère que votre voyage a été agréable sinon, de ce que je sais l'on vous nomme la tacticienne céleste d'ailleurs. Dîtes-moi si vous me permettez cette question, pensez vous que cette appellations soit méritée ? » Une question probablement surtout là pour entendre la réponse à celle-ci plus que pour la tester réellement. Après tout si Osami n'avait pas pensée la dame d'intérêt elle ne l'aurait pas invitée ici à la base… Néanmoins, elle devait jouer le jeu de certains employeurs qui voulaient un peu jauger à qui ils avaient affaire avant de poursuivre, rien à quoi la tacticienne ne devait pas être habituée.

Après une rencontre pour le moins étonnante le soir précédent, Osonia avait donc fini par arriver à la capitale du Duché de Sarrasi, où l'attendait sa potentielle future employeuse. C'était certes un toujours un risque que de voyager aussi loin pour rencontrer un commanditaire potentiel, mais d'une part les griffons réduisaient significativement ce temps potentiellement perdu, et d'autre part il fallait bien, parfois, prendre ce genre de risque pour décrocher des contrats fructueux ! Vu la proximité de la frontière avec Teïder, et le fait que le Duché avait changé de main récemment, la Capitaine mercenaire ne doutait de toute façon pas du fait qu'il y aurait probablement bel et bien du travail sérieux à effectuer sur place. Restait à voir si ledit travail conviendrait à sa compagnie, mais elle pouvait avoir de bons espoirs dans ce sens, puisque après tout leurs compétences spécifiques étaient généralement assez facile à situer et, de fait, relativement bien ciblées par la plupart de ceux qui envisageaient de faire appel à eux.

Dans tous les cas ils étaient arrivés relativement frais et dispo après leur campement de la veille, et s'étaient installé dans une auberge en périphérie de la cité, là où leurs griffons pouvaient se trouver à proximité sans trop de mal, avant qu'Osonia ne se rende seule, mais en chevauchant sa monture ailée, au palais ducal. D'un côté, un contrat n'était pas, après tout, une invasion, et il convenait de ne pas arriver en nombre, et d'un autre le simple fait d'arriver à dos de griffon suffisait légèrement à générer le respect qu'on aurait d'ordinaire pu attendre du fait que le meneur de la compagnie vienne escorté. Elle se posa devant le palais, s'identifia, et fut rapidement conduite vers la maîtresse des lieux, qui se prélassait sous la seconde forme des Kitsunes, et s'adressa à elle à l'ikhyldienne. La demi-elfe lui répondit aimablement, sans s'étonner qu'un renard parle puisque non seulement elle comprenait tous les animaux mais encore avait souvent côtoyé des Kitsunes transformistes au temps de sa jeunesse.

" Salutations, votre Grâce. Le plaisir est mien, et le voyage ne fut guère difficile. Il faut dire que notre mode de transport facilite grandement les choses de manière générale. "

Polie, Osonia avait néanmoins répondu avec une marque de politesse duchéenne plutôt d'ikhyldienne. Si elle ne reniait pas son héritage de naissance, et qu'elle savait bien entendu qu'elle aurait affaire à une bourgeoise ayant les mêmes origines qu'elle en venant ici, elle prenait toujours bien soin de ne pas laisser ce genre de détails donner une fausse connivence qui aurait pu fausser les négociations. Après tout, les affaires étaient les affaires, même si, intérieurement, elle n'était pas forcément mécontente de la situation.

" Quant à mon surnom... je suis tacticienne, et j'opère en effet depuis le ciel. Je ne vois donc pas comment il pourrait être mal attribué. Du reste votre façon de vous présenter prouve assez que vous semblez également mériter le votre ! "

S'étant montrée assez terre à terre dans sa réponse, pour le coup, car elle n'était pas coutumière de l'auto-flatterie d'entrée de jeu – peut être une habitude plus ikhyldienne que duchéenne, il était vrai – la demi-elfe n'en avait pas moins répondu avec le sourire, signe que cette entrée en matière, plutôt classique, était loin de la contrarier spécialement.

Son interlocutrice se comporta avec toute la politesse appropriée à la bourgeoisie Duchéenne, enfin la politesse générale, non pas celle spécifique à un duché ou comté en général. En soit, Osami de toute manière n'avait pas l'impression qu'elle venait d'un duché spécifique, disons qu'elle avait l'habitude de ces terres… Et que ça se sentait dans l'accent quand quelqu'un venait d'une certaine bourgade. Mais bon, après elle même ne connaissait pas parfaitement ces terres donc en soit elle venait sans doute d'un endroit qu'elle ne connaissait pas. Est-ce que c'était important ? Pas vraiment, elle ne la connaissait pas encore assez après tout pour avoir envie de monter un dossier sur elle…

« En effet, c'est un surnom qui démontre la grande imagination de ceux qui me l'ont attribués, n'est-ce pas ? » Plaisanta t-elle donc poliment, mais sans manquer de sincérité quand au fait qu'on la nommait la dame renarde. En soit, on ne l'appelait probablement pas que comme cela, mais bon il est vrai que niveau imagination… Enfin bon, quoiqu'il en soit elle reprit sinon aimablement mais avec un peu plus de sérieux concernant la dame.

« C'est justement le fait que vous soyez tacticienne et céleste qui m'intéresse. Voyez-vous, mes troupes ont besoin d'entraînement, aussi bien théorique que pratique et si en vérité je ne compte pas non plus vous solliciter pendant des mois, une semaine ou deux de votre aide et celle de vos troupes va sans doute bien aider mes instructeurs et offrir de bonnes bases pour le renforcement de ma force aérienne. Elle a disons été, sévèrement endommagée par la récente guerre civile, beaucoup de vétérans notamment y sont passés ou alors sont très sollicités actuellement. » En somme un travail classique, assez bien payé et pas trop risqué, même si assez technique et physique. Après tout, quoi de mieux pour entraîner des troupes que des démonstrations sur le terrain ?

« Ce genre de travail vous conviendrait-il ? Au pire j'aurais sans doute autre chose à vous proposer. Quant à la paye, je suppose que vous faîtes payer vos services assez chers ? Un juste prix sans doute au vu de votre réputation... » Elle fit alors un signe de tête et un garde totalement armuré approcha avec dans ses mains un coffret qu'il ouvrit alors, remplit de multiples pièces d'argent et pierres précieuses. Une bonne paye en effet, restait donc à voir ce que sa vis à vis penserait de tout ceci...

Osonia eut un petit sourire quand son interlocutrice parla de surnoms originaux. Il était vrai qu'ils ne l'étaient pas toujours, voir même rarement. Après tout, si elle avait choisi de prendre la question de la Kitsune au pied de la lettre, ou plutôt si elle avait pu faire ce choix, c'était bien parce que, au fond, son surnom était tout à fait descriptif, même si dans sa formulation il offrait aussi un petit quelque chose de majesté, le « céleste » pouvant faire référence aussi bien, comme elle avait choisi de l'illustrer ce jour-là, au fait qu'elle opérait généralement depuis le ciel, qu'à des capacités élevées, célestes dans le sens poétique. C'était souvent comme ça, certainement, mais de toute façon il était également plus que probable que son interlocutrice ne l'avait pas faite venir jusqu'ici pour discuter de la philologie des surnoms, aussi la Demi-Elfe écarta-t-elle relativement rapidement ces questions de son esprit.

Et en effet, la Duchesse ne tarda pas à en venir à quelque chose de plus concret, puisqu'elle lui exposa la demande d'emplois pour laquelle elle l'avait fait venir, avant de préciser qu'elle pourrait aussi trouver autre chose... visiblement, elle tenait beaucoup à l'avoir à son service ! Et la chose se confirma d'ailleurs quand elle fit venir directement une paye en espèces sonnantes et trébuchantes, dans un coffre mêlant pièces et joyaux divers. Une présentation qui faisait ressortir la richesse de l'offre, et était généralement faites pour convaincre l'interlocuteur. De fait, Osonia y jeta un long regard, évaluant rapidement l'offre qui semblait bel et bien généreuse, mais revint toutefois rapidement à Osami, sachant bien que dans une négociation de contrat, mieux valait toujours se concentrer sur son interlocuteur que sur les richesses exhibées.

" Hé bien, ma réputation doit être plus florissante que je le pensais, pour que vous teniez tant à m'engager... je dois dire d'ailleurs que vous avez des arguments convaincants. Mais ne vous en faites pas, la formation est parfaitement dans nos cordes. "

De fait, la formation de troupes faisait aussi partie des tâches habituelles quand on était une tacticienne de renom à la tête d'une force d'élite... aussi bien que quand on était, justement, à la tête d'une force d'élite aérienne. Certains refusaient, ayant peur de trop former la concurrence et de ne plus trouver d'engagement, mais Osonia estimait que cette peur était vaine. Si la cavalerie céleste était rare, c'était parce que les montures l'étaient également, et qu'en plus cela coûtait cher à entretenir sur le long terme pour une garnison, surtout une garnison qui ne les mobilisait pas souvent. Il était bien plus avantageux de recruter une troupe céleste, soit spécialisée soit au sein d'une plus vaste compagnie, en temps de besoin, quitte à la payer cher, que de l'entretenir sur la durée. Quant à la stratégie, on pouvait former des troupes, mais un vrai stratège de haut vol avait besoin de pratiquer régulièrement pour se maintenir à niveau et plus encore pour progresser.

" Pour ce qui est de la durée, tout dépend de vos besoins, de la qualité de la formation que vous comptez sur moi pour prodiguer... et des moyens que vous êtes prêtes à y mettre, bien entendu. "

Car bien sûr plus un engagement se prolongeait plus il revenait cher, mais cela c'était assez logique. De même, plus il y avait de gens à former, plus il fallait du temps, et pareillement plus on voulait les former de façon poussée plus la formation devait également être longue. Il n'y avait rien là que de très logique, mais Osonia préférait toujours poser clairement les évidences, après tout on trouvait toutes sortes de Bourgeois, avec toute sorte de connaissances ou à l'inverse d'illusions sur le monde. Elle en profita d'ailleurs pour fixer un autre point évident.

" Enfin pour ce qui est de la paye comme je l'ai dit les arguments sont bons, mais pour vous donner un prix précis il faudra que j'ai vu l'état de vos troupes, le niveau actuel de vos officiers, que je connaisse vos attentes et les autres détails du genre, bien entendu. "

Après tout, entre une remise à niveau de dix vétérans et la formation de mille novices, il y avait forcément une différence de difficulté de tâche, et donc de prix, mais là encore, c'était une évidence... évidence qu'il valait toutefois mieux rappeler au cas où.

« Il faut savoir présenter ses arguments quand on en a, car même si en ces terres la loyauté est souvent dépendante de la somme d'argent que l'on peut fournir ou de sa fiabilité quand on engage des mercenaires, être bien traité par son employeur peut convaincre plus facilement ces mêmes mercenaires de chercher du travail chez lui que chez des personnes de moins bon tempérament. » Oui, la diplomatie était une qualité utile en toute chose après tout, ainsi qu'un bon tempérament. Et ce, quel que soit le domaine d'expertise. Une force sur laquelle la duchesse kitsune comptait donc et qu'elle évitait de sous-estimer, ne serait-ce que dans son propre intérêt…

« J'aurais besoin que vous formiez de façon efficace quelques dizaines de recrues prometteuses pour qu'ils aient un niveau bien plus honorable, notamment parmi ma cavalerie volante lourde. Ils constituent une partie de la cavalerie de ce genre que je garde en permanence à mon service et ils pourront au pire entraîner des recrues sommairement ainsi en cas de besoin. »

Oui, après tout il était évident qu'elle engageait en masse des troupes en cas de guerre et gardait surtout en temps de paix une force de maintien de l'ordre et de possible répression des rebelles, assez importante tout de même notons-le, mais qui se gonflerait sérieusement en cas de conflit sérieux ou de débuts de troubles notables au sein de ses terres… Ainsi, former un noyau dur de mercenaires qu'elle engageait de façon définitive était une procédure légitime de sa part, surtout après une guerre civile coûteuse.

Quoiqu'il en soit, elle ajouta rapidement et aimablement.

« Quant au prix, votre prix sera le miens, dans la mesure du raisonnable. » Ainsi elle se montrait généreuse, mais prudente en laissant l'initiative à l'autre de suggérer en première le prix, ce avant de reprendre avec réflexion.

« Et pour vous laisser la possibilité de choisir celui-ci au mieux, avant que je ne précise davantage mes attentes précises car j'ai dans l'idée que vous pourriez avoir des suggestions, je vais vous présenter mes troupes. » Elle reprit alors sa forme plus humanoïde, revêtue d'un sublime kimono et de très grande taille. Elle invita alors la jeune femme à la suivre et en peu de temps elles arrivèrent au niveau d'une caserne proche du palais qui était plutôt une grande griffonerie où ces derniers étaient en train de se reposer alors que leurs cavaliers s'occupaient d'eux notamment en les brossant entre autre. Lorsqu'ils virent la duchesse arriver, les dits cavaliers quoiqu'il en soit se levèrent et se mirent rapidement au garde à vous quand ils se rendirent compte qu'on venait pour eux.

Osonia put alors voir qu'ils étaient assez jeunes pour certains, notamment ceux qui s'étaient occupés de montures tout aussi jeunes, qu'ils avaient l'air assez expérimentés pour bien d'autres, en somme des soldats qui avait pu faire une ou deux fois l'expérience du feu sans êtres pour autant des vétérans et deux/trois vrais vétérans aux bêtes plus vieilles, dont l'un, un elfe était aussi couturé de cicatrices que son imposant griffon et dont l'armure ouvragée en vraie bronze semblait témoigner du grade. Dans leurs rangs, quasiment autant de femmes que d'hommes sinon, plusieurs humains, quelques elfes, une orc et un azurien, ainsi que quelques hybrides. Quoiqu'il en soit Osami leur dit alors avec sympathie, mais une pointe d'autorité résidait dans sa voix tout de même.

« Dame Osania ici présente commande un corps d'élite de cavaliers griffons assez connu dans les Duchés, je pense qu'elle pourra vous faire part de son expérience pour vous aider à vous améliorer et surtout vous aguerrir pour les temps troublés qui risquent de venir, ou ne serait-ce que vous aider à ne pas rouiller pour les quelques-uns d'entre-vous qui peuvent êtres qualifiés de vétérans… Mais pour cela, elle doit d'abord connaître votre niveau global, c'est pour cela que je vous ordonne de lui obéir si elle a besoin d'une démonstration de votre part pour ceci. »

Et sur ce, elle laissa donc cette dernière les tester un peu si elle le désirait. Ainsi que faire évidemment les observations nécessaires.






[Hrp : Pour le prix, pas besoin de glisser une somme précise, restons vague ce sera plus simple.]

La discussion se poursuivit agréablement avec la Duchesse sous forme de renarde, qui semblait en effet versée dans l'art de la diplomatie. Il était vrai qu'on attirait pas des mouches avec du vinaigre, et que l'éloquence était souvent une qualité utile dans les Duchés, même si d'un autre côté même le plus éloquent des hommes aurait probablement eut du mal à lever une troupe avec une bourse vide... à moins éventuellement d'utiliser ladite éloquence pour promettre de riches parts de butins ! Quoiqu'il en soit, elles n'étaient pas réunies pour une discussion sur la moralité comparée, et Osonia se contenta donc de hocher la tête tandis que la bourgeoise continuait et entreprenait de préciser quelque peu la mission et ce qu'elle attendait d'elle au juste. Ce ne fut pas vraiment une surprise du reste, car peu nombreux étaient les Ducs qui se permettaient financièrement parlant d'entretenir une force imposante en temps de paix, même quand ils étaient frontaliers !

Une fois la chose entendue, elle lui proposa de négocier le prix – enfin, elle dit « fixer », mais Osonia entendit plutôt une invitation à la négociation, question d'habitude – et reprit forme humaine... ce qui pour le coup fit marquer un temps d'arrêt à l'elfette, qui sembla surprise en la découvrant, et mis quelques instants avant de lui emboîter le pas. Elle ne se permit toutefois aucun commentaire, et suivit avec un petit temps de retard sa future employeuse, la rattrapant rapidement, prenant le temps de demander à ce qu'on lui amène sa monture si elle devait procéder directement à une évaluation des troupes. Et du reste ce ne fut pas une mauvaise idée puisque, en effet, une fois arrivé devant lesdites troupes, Osami se fendit d'un ordre en ce sens, cependant qu'elle examinait rapidement l'assemblée du regard. Après ce bref examen, la belle Capitaine s'avança donc.

" Messires, mes Dames, enchantée. Votre Duchesse m'a rapidement présentée, et je suppose que certains d'entre vous me connaissent de nom... soyez certain que je ne viens pas ici pour vous apprendre quoi faire mais simplement pour vous permettre de vous améliorer... ou de rester à niveau. Après tout, on a toujours besoin de se garder au meilleur de sa forme. Je tâcherai avec mes hommes de vous aider au mieux à progresser tant en combat aérien qu'en tactique, car la cavalerie ailée est souvent cruciale de ce point de vue. "

Osonia avait parlé d'une voix agréable, et avec un sourire que lui rendirent plusieurs des cavaliers et cavalières, surtout les plus jeunes. On ne tarda pas à ramener son griffon, et elle caressa doucement le flanc de sa monture, avant de reprendre.

" J'aurai l'occasion de voir chacun d'entre vous à l'oeuvre, et aussi de m'entretenir avec vous et vos montures par la suite, mais pour l'heure je vais choisir quelques-uns d'entre vous pour la première évaluation dont parlait votre Dame... ne vous en faites pas, tout le monde aura l'occasion de prouver sa valeur... ou de se ridiculiser, au choix. "

La remarque lui valu quelques rires, et elle sélectionna ensuite rapidement trois candidats, qu'elle choisi parmi les trois groupes d'expériences qui semblaient se tenir devant elle : novice, expérimenté et vétéran, pour simplifier rapidement.

" Si vous voulez bien me suivre tous, vous pourrez profiter du spectacle... vous aussi bien sûr si vous le souhaitez, Votre Grâce. "

Elle eut un sourire à l'intention d'Osami, puis sortit donc du bâtiment avec tout le groupe, avant de s'avancer avec les trois personnes désignées. Elle s'envola dans les airs sur son propre griffon et chacun à son tour, d'abord le novice, puis l'expérimenté puis le vétéran décolèrent également. Elle fit faire à chacun une série d'exercices aériens simulant engagement, évitement, manœuvre et figure, puis revint au sol avec le dernier, curieuse de voir l'avis d'Osami avant le sien...

Spoiler:

Bien entendu Osami avait laissée la capitaine prendre sa monture avec elle, après tout il n'y avait pas de raison de ne pas le faire. Bon, d'accord on aurait pu prétexter qu'en cas de tentative d'assassinat de la part de la capitaine envers elle ça aurait été téméraire, mais soyons sincère. Quel assassin tenterait de tuer quelqu'un en étant connu par les gardes des environs, donc avec une identité claire, au milieu d'une cité dirigée par la personne visée sans partir du principe qu'il n'y survivrait probablement pas ? Aucun sauf un fanatique, et dame Osonia n'ayant ni le profil d'un tel genre de fanatique, ni de réelle raison de tenter quoique ce soit contre-elle, la duchesse renarde était donc partit du principe que c'était sans risque.

« En effet, content de vous avoir ! Et il vaut mieux que tout le monde ici soit bien formé, car le jour où les Teïderiens vont débarquer s'ils viennent… Voilà. » Répondit l'un des vétérans quoiqu'il en soit de bonne humeur à la capitaine suite aux premières paroles de celle-ci. Visiblement il allait en son sens et il est vrai que… Eh bien sans qu'ils soient impossible à égaler ou surpasser individuellement. En moyenne la cavalerie Teïderienne était connue comme redoutable qu'elle soit terrestre ou volante, il était donc important pour un duché montagnard comme celui-ci d'en entretenir une très bonne donc, au risque sinon d'être écrasé dans ce domaine-ci un jour fatidique…

Quoiqu'il en soit il fallait le dire, la monture de la dame elfique était belle et majestueuse, il y avait presque un petit contraste entre l'imposante taille du griffon et sa cavalière qui sans être petite ou avoir l'air fragile, au contraire même, devait plus jouer dans la grâce et la rapidité, mais en soit ils allaient très bien ensemble se dit Osami. Un bon duo de combat.

« J'espère qu'ils vont plus montrer leur valeur que se ridiculiser, cela me coûtera moins cher concernant vos frais. » Plaisanta sinon Osami à ce sujet pour en ajouter un peu niveau humour juste avant que la capitaine ne fasse sa sélection de soldats des environs qui allaient démontrer leurs talents, en prenant environ un échantillon de chaque niveau d'expérience. Bonne idée en soit...

Elle eut donc rapidement une démonstration après être sortit du bâtiment et disons que… Eh bien aucun d'entre-eux ne se ridiculisa vraiment, mais on voyait que le novice était un novice, dans le sens qu'il savait comment manœuvrer sa monture, était à l'aise sur celui-ci, mais par contre on sentait qu'il n'avait pas l'expérience du feu et qu'en cas de vraie bataille son expérience académique allait être mise à rude épreuve, mais c'était commun ça… Quant au soldat un peu plus expérimenté, on pourrait surtout retrouver à redire à son audace et agressivité de manœuvre. On sentait qu'il n'était pas habitué à des adversaires aériens plus coriaces, au contraire même, alors que pour le soldat vétéran c'était tout le contraire. Peu à redire, mais beaucoup de prudence dans sa manière de faire, pas au point que ça en soit gênant au contraire, mais il était beaucoup dans l'économie, comme s'il était prêt à affronter à tout moment des adversaires très coriaces et économiser sa monture pour cela. Concernant les deux premiers il y avait donc assez à faire, alors que pour le dernier c'était surtout de l'entraînement pour de ne pas rouiller.

Quoiqu'il en soit, quand tout ce monde redescendit Osami donna alors son avis pensive.

« Notre cher vétéran Inalaël a servit sous plusieurs ducs de Sarassi et a même participé à deux guerres contre Teïder, il est habitué donc à faire face à des adversaires souvent égaux voir supérieurs en effectifs ou en moyens, et à faire avec pour triompher quand même. Il manque peut-être d'audace, mais compense par beaucoup de prudence, c'est un élément précieux, pour les deux autres j'ai peur que leur manque d'expérience le jour de l'expérience du feu, que ce soit en général pour l'un ou contre des Teïderiens pour l'autre ne leur soit préjudiciable. Teïder n'est pas un ennemi aussi possiblement miséricordieux que d'autres mercenaires duchéens. » Oui, après tout dans les Duchés il y avait une certaine forme de modération qui existait souvent entre mercenaires, bon n'exagérons pas évidemment, pendant une guerre on tue bien entendu et être mercenaire duchéen n'est pas un métier de rêve si on aime la tranquillité, mais par exemple il y avait toujours moyens de rançonner des prisonniers ou les libérer par acquis de conscience ou envie de pas s'attirer la rancune, on exécutait ainsi rarement des captifs mercenaires, sauf rancune personnelle justement... Ou même de ne pas en faire plus que nécessaire côté violence, après tout c'était des soldats se battant pour l'argent, ils préféraient donc ne pas mourir si possible, tandis que les Teïderiens eux étaient plus radicaux ou fanatiques. D'un côté c'était donc très commercial, de l'autre idéologique et religieux, ce n'était pas le même genre de mentalité donc. Et être habitué à se battre contre des duchéens ne préparait donc pas forcément à combattre des fanatiques dotés de bien peu de pitié.

Quoiqu'il en soit elle attendit donc pour sa part l'avis de la mercenaire, mais aussi sa proposition pour améliorer les choses.

La démonstration se déroula donc avec la bénédiction de la Duchesse, et sous son regard sans doute éclairé, vu la situation de son Duché et les ennemis qui l'attendaient au-delà de la frontière toute proche. Osonia ne cherchait bien entendu pas à attaquer ou à blesser ceux avec qui elle fit ces démonstrations, mais les poussa aussi loin qu'elle le pu pour voir leurs capacités. De fait, il n'y eut pas de réelles surprises : le novice étaient bel et bien novice, bien que dotés des capacités suffisantes pour être appelé chevalier-griffon, le cavalier plus expérimenté démontrait plus de savoir-faire, mais en manquant de cette prudence qui différenciait l'aventurier enthousiaste d'un vrai professionnel – qualité que son propre professeur mercenaire avait dû faire entrer à grands coups de marteaux rhétoriques dans sa petite tête de demi-elfe – et quant au vétéran, sa façon de combattre même disait qu'il s'était déjà frotté à la forte partie qu'était la cavalerie ailée teiderienne.

Une fois qu'ils furent tous revenus au sol, ce fut d'ailleurs sur cette dernière caractéristique que revint Osami, la mercenaire l'ayant bien entendu laissé parler la première. Elle hocha d'ailleurs la tête à ses propos avant de reprendre la parole elle-même pour livrer sa propre analyse et donner les premières pistes sur ce qu'il convenait de voir ensuite.

" Je ne peux qu'appuyer votre Duchesse, la prudence est souvent essentielle quand vous affrontez un ennemi au moins aussi nombreux et doué que vous... ce qui risque hélas souvent d'être le cas vu votre voisinage. N'oubliez pas que vous êtes des chevaliers-griffons ! Un soldat du rang quand il en a l'occasion peut se permettre de faire assaut d'audace en espérant gagner un avantage, mais quant à vous vous devez faire attention. Gardez en tête que vous êtes une ressource rare et précieuse pour celui qui vous commande... je sais que quand on est jeune on est souvent impatient de gagner ses lauriers de gloire, mais n'oubliez pas que vous devez rester en vie pour la suite de la bataille... et garder votre partenaire griffon en vie, également. "

Si certains sergents parlaient d'une voix de tonnerre, puissante et moralisatrice, ce n'était bien entendu pas le cas d'Osonia, qui préférait donner ses sentences d'une voix douce, plutôt encourageante d'ailleurs, ce qui ne semblait pas non plus diminuer son autorité, d'ailleurs. Elle sourit aux troupes assemblées devant elle, de son doux et charmant sourire.

" Dans tous les cas, je n'ai vu pour l'heure que de bonnes bases, ce qui est prometteur ! Je pense que les vétérans pourront du reste nous aider, moi et mes hommes, à entraîner leurs compagnons plus novices, tout en profitant de l'occasion pour éviter de rouiller... non pas que je sous entende que vous le soyez, d'ailleurs. Enfin, comme je l'ai dis j'aurai l'occasion de voir ce que sait faire chacun d'entre vous, mais ce que j'ai vu à l'instant me semble tout à fait correct. "

Globalement, Osonia jugeait possible de renforcer efficacement cette troupe, mais bien entendu le travail à fournir serait tout de même sérieux... elle mériterait bel et bien son salaire pour essayer de faire en sorte que tout ce petit monde survive à la bataille ! En parlant de salaire, elle se tourna à nouveau vers la maîtresse des lieux.

" Je pense avoir une meilleure idée à présent de la tâche à accomplir... elle ne sera pas facile, mais réalisable. Peut être pourrions nous laisser ces nobles guerriers à leur entraînement, et finaliser les derniers détails ? "

Elle aurait bien ajoutée que ça lui ferait économiser beaucoup d'argent aussi si beaucoup de novices évitaient d'êtres trop imprudents ce qui faisait que certains périssaient assez vite, mais ça aurait été une dose d'humour légèrement noir un peu inappropriée quoique tentante. Quoiqu'il en soit son silence approbatif témoignait bien qu'elle était d'accord avec les paroles de la stratège céleste à ce sujet, il fallait partir du principe que les cavaliers étaient une ressource rare et précieuse, autant efficace en combat que tentant à détruire pour n'importe quel ennemi avertit…

Quoiqu'il en soit, elle ne doutait pas que l'argent qu'elle allait investir en ce jour serait bien dépensé et certes, l'argent n'était pas tout et elle-même ne pensait pas que par ce prisme sinon elle se contenterait de partir avec l'argent de la caisse ducale dès le début d'une éventuelle invasion Teïderienne pour s'exiler à Ikhyld, quoique c'était risqué, mais dans les Duchés… Il était nécessaire de savoir bien investir ses sous d'une façon ou d'une autre, cela et puis une garnison permanente restait coûteuse à entretenir quoiqu'on l'en dise, même si ça n'atteignait pas le genre de garnison que se permettait l'empire Akkatonien, même si dans ce cas dans les faits il y avait une petite différence de niveau.

« Bonne idée. » Acheva t-elle donc de dire quand la stratège céleste lui proposa d'aller finaliser les derniers détails ailleurs, c'était une bonne idée, après tout ce serait un peu étrange de parler solde et détails monétaires en présence de ceux pour qui on dépenserait ou non cet argent, ne serait-ce que parce que ça pourrait sinon réduire ses possibilités d'arguments.

Elles se retirèrent donc un peu à l'écart mais pas trop non plus, sans doute qu'ils retournèrent aux jardins du palais qui n'étaient pas très occupés à cette heure, Osami dit alors aimablement et avec une légère bonne humeur.

« Je suppose que vous avez maintenant une meilleure idée de vos frais ? Logements et nourritures non compris, même si on vous les offrira si vous le désirez. » Après tout s'ils stationnaient ici quelques temps, ce serait probablement plus pratique pour tout le monde de leur fournir cela plutôt que de leur imposer l'effort de trouver logement et de quoi se sustenter. C'était cela aussi l'intérêt de nourrir et loger des soldats en caserne, ça évitait beaucoup de soucis concernant ces faits et ils pouvaient consacrer davantage de leur temps au travail et l'entraînement.

« Quand j'y pense, si cela vous intéresse, nous élevons beaucoup de griffons à Sarassi. Si jamais à terme vous auriez besoin de nouvelles bêtes, eh bien, vous pourriez êtres des acheteurs privilégiés de nos élevages. » En somme, avec des prix moindres à la clé, après tout il n'y avait pas qu'avec de l'argent qu'on pouvait payer et peut-être que ça pourrait justifier un accord un peu plus favorable, qui sait ? Ce n'était que du commerce après tout.

Osami accepta donc de passer dans un endroit un peu plus privé, ce qui n'était jamais une mauvaise chose en soit, surtout quand on négociait à propos d'un entraînement. Après tout, on aurait eut tôt fait, en soulignant un argument ou l'autre, de risquer de froisser des guerriers dont tout l'intérêt de les entraîner était avant tout de les garder sur la durée, donc d'éviter que, vexés, ils s'en aillent ! C'était en effet toujours un risque plus grand dans les Duchés qu'ailleurs, où un mercenaire bien formé pouvait très bien décidé de se mettre ou se remettre sur le marché en allant chercher fortune ailleurs, après tout. Et pour Osonia, c'était également important de ne pas risquer de rendre hostile ceux qu'elle devrait former ensuite, car il était toujours forcément plus difficile de former quelqu'un qui vous détestait que quelqu'un qui vous appréciait.

Quoiqu'il en soit, une fois qu'elles furent à l'écart, la Duchesse entama les discussions, en proposant directement de pourvoir à leur logement et à leur nourriture, ce qui était assez classique, puis ensuite un autre élément, plus spécifique, en proposant un accord préférentiel pour l'achat de futurs griffons. Ce dernier point fit sourire Osonia, qui hocha la tête.

" Je vous que vous savez comment négocier... mais je suppose que sans cela vous ne seriez pas Duchesse, justement ! C'est une offre généreuse, et bien sûr j'accepterais volontiers un tel accord, car nos montures hélas ne sont pas immortelles. J'en tiendrai compte dans le prix que je vais vous proposer, bien entendu. "

En effet, si les griffons vivaient relativement longtemps, ils égalaient rarement la vie de leurs cavaliers, notamment quand ceux-ci n'étaient pas ou pas purement humains. Et même sans prendre en compte la marche des années, les montures pouvaient tout autant que leurs cavaliers être gravement blessés, voir tués, au combat, et il était vrai par ailleurs que les griffons n'éraient pas les montures les plus faciles à remplacer qui soient !

" Hmmm... en prenant tout ça en compte... "

Après encore quelques instants de réflexion et de rapides calculs à l'intérieur de sa jolie petite tête, Osonia fit une proposition qui lui semblait raisonnable. C'était bien sûr une paye généreuse pour elle et ses hommes, mais d'un autre côté ce n'était pas vraiment un tarif excessif, surtout compte tenu de la tâche et des avantages proposés par Osami. Elle pensait donc que cela pourrait être accepté, ou du moins, si la Duchesse choisissait d'être dure en affaire, une bonne base de négociations.

" Qu'en pensez-vous ? Je pense que ce prix nous laisserait gagnante toutes les deux, mais bien sûr vous restez la maîtresse des lieux, je ne puis rien vous imposer. "

Et de lui sourire en disant cela, un doux sourire qui aurait fait fondre le cœur de plus d'un interlocuteur, mais qu'elle n'adressait pas pour cette raison, d'autant qu'elle doutait que la sublime kitsune soit sensible à ce genre de charme chez les autres !

Osami sourit aimablement en réponse au fait que l'offre sur les griffons intéressait la capitaine, bien, après tout il n'était jamais une mauvaise idée de jouer sur les atouts de son duché, et certes, ce serait un paiement à très long terme de faire ainsi, mais Osami préférait perdre des bénéfices que payer en argent, car d'une certaine façon perdre en bénéfice se ressentait moins que de payer avec les fruits de ces derniers, surtout quand on gérait tout un duché, cela et ce serait espacé sur le long terme et profitable si elle revenait de temps en temps avec sa compagnie travailler pour elle. En plus de faire une cliente supplémentaire...

« Eh bien… Cela me semble raisonnable. » Finit-elle donc par dire un instant pensive, puis cordiale quand un prix lui fut proposé. Bon, elle pourrait être dure en affaire pensa t-elle, ce serait même légitime en tant que duchesse et moins coûteux pour elle, surtout que ses coffres devaient encore se remplir suite à la guerre civile récente, mais… Elle décida finalement d'accepter la chose, ça restait acceptable après tout et puis ainsi elle encouragerait sans doute la mercenaire à revenir travailler pour elle à l'avenir, alors qu'en faisant sa radine cela pourrait plus ou moins gêner la chose, sauf dans le cas où elle ferait face à quelqu'un aimant les confrontations commerciales, ça existait après tout.

« Je vais donc accepter en l'état, après tout vos services me semblent mériter cette paye. » Elle s'éloigna quelques instants, puis siffla fort, puis ensuite revint en disant aimablement. « Dans une heure vos troupes pourront s'installer dans les casernes de la cité si elle les désirent, elles auront été aménagées pour cela. » Sans doute venait-elle ainsi d'envoyer un signal à son intendant ou un capitaine dans les environs pour ordonner que la chose se fasse, témoignant qu'elle avait dû garder quelques habitudes de son ancienne vie de mercenaire pour instaurer ainsi quelques manières de donner des ordres efficacement et rapidement sur le terrain.

« Voyez vous sinon autre chose dont il conviendrait de parler ? Si vous le désirez dans le cas contraire, nous pouvons soit prendre congé, soit poursuivre cet entretien en privé autour d'une tasse de thé, ayant été mercenaire comme vous par le passé, j'avouerai que je ne suis jamais contre de me remémorer un peu mon ancienne vie. » Proposa t-elle sur ce poliment, laissant ainsi autant la possibilité dans le cas où Osonia n'aurait rien d'autres à aborder de poursuivre que de prendre congé, Osami ne tenait pas après tout à s'imposer outre mesure, ce tout en voulant être une bonne hôte.

Osonia n'avait pas intégré l'âme duchéenne au point d'apprécier les négociations commerciales ardues, et elle fut donc heureuse de voir la Duchesse accepter son prix sans faire de difficulté. En vérité elle n'avait pas pratiqué la politique de certains Capitaines et autres officiers, qui commençaient par annoncer plus que ce qu'ils désiraient réellement, dans l'espoir, après négociation, de parvenir au chiffre qu'ils avaient voulu à l'origine en donnant l'impression à l'employeur d'avoir tout de même su négocier brillamment – et s'ils ne tenaient malgré tout pas de négocier, c'était tout bénéfice, bien sûr ! Mais Osonia n'aimait pas pratiquer ainsi, et préférait dire honnêtement ce qu'elle pensait mérité pour un travail. Elle était contente de constater qu'Osami était une personne avec qui on pouvait parfaitement s'entendre de cette façon.

De fait, elle avait l'impression de pouvoir très bien s'entendre avec cette Duchesse légèrement atypique – même si en vrai il était rare que deux grands bourgeois se ressemblent tout à fait, tant était grande la diversité des caractères que l'on rencontrait dans les Duchés – ce qui était, certes, d'excellente augure pour une collaboration de ce genre. Après l'avoir rassurée sur les conditions de logement rapide de ses hommes, Osami la surpris un peu plus en l'invitant à prendre le thé, une invitation qu'on ne lui avait pas faite depuis longtemps ! Non pas de prendre un verre – encore que ce soit plus généralement un homme dans une taverne qui fasse cette demande et rarement de si plaisante façon – mais bien celle du thé, cette boisson bien plus populaire dans l'Est. Et cela fit naître un sourire sur ses douces lèvres.

" Ma foi, cela fait très longtemps que je n'ai pas pris le thé... je ne sais pas si mes manières seraient encore impeccables pour ce genre de choses mais si cela ne vous fait pas peur j'accepterai l'invitation avec grand plaisir ! "

Et ainsi, après qu'Osonia ait demandé et obtenu les services d'un messager pour aller prévenir ses hommes de ces nouvelles dispositions à sa place, les deux dames, si l'on pouvait qualifier la demi-elfe de Dame, ce sur quoi tous n'auraient certainement pas été d'accord, se dirigèrent donc vers un endroit plus privé pour boire le thé et échanger diverses anecdotes et points de vue. Cela ne fit qu'améliorer encore le point de vue de la Capitaine sur Osami, et apprécier un peu plus sa compagnie. De quoi lui donner envie de se donner à fond, plus encore qu'à l'ordinaire, dans sa mission de formation, et aussi, certainement, de revenir à Sarrasi si d'autres occasions se présentaient, y compris les occasions les plus guerrières, d'ailleurs...