Date inconnue, au sein des Duchés du Sud

Les nouvelles n'étaient pas bonnes de ce qu'avait apprit Xin, du moins de la part de ses espions, d'autant plus qu'elles auguraient certains événement désagréables auxquels l'empire devrait s'intéresser en plus de ses affaires courantes habituelles. Rien de bien agréable en somme, la situation était-elle désespérée pour autant ? Pas vraiment à ses yeux, du moins pas encore, après tout il suffisait plus que quelques déconvenues et des augures soit disant un peu sombres pour mettre à mal l'une des deux grandes puissances de ce monde, il ne fallait pas non plus exagérer après tout…

Néanmoins, en attendant il fallait organiser certaines choses et ce à plusieurs niveaux pour ne pas êtres débordés évidemment, mais aussi car il devait donner certaines instructions à une certaine personne de retour de mission à qui il avait donné rendez-vous dans une riche résidence de campagne duchéennes aux allures légèrement Ikhyldiennes par les décorations extérieures. Après tout les Duchés promettaient d'êtres encore plus agités que d'habitude prochainement, alors autant déjà s'intéressait aux lieux de plus près.

Quoiqu'il en soit, il attendait donc la dame dans un splendide salon sobre mais bien décoré au style Ikhyldien avec des pièces d'art typiques de l'orient lointain notamment des estampes alors qu'il était assis sur un coussin non loin d'un ensemble pour le thé rempli en train de chauffer et en train pour sa part de méditer un peu…

Que ce soit pour attendre ou bien car c'était un exercice évidemment pratique pour un mage qui devait contrôler les flux magiques de son corps et aussi être maître de lui-même en tout temps pour employer au mieux son art. Après tout le cerveau était un muscle que tout patricien des arts magiques devait bien développer s'il espérait vaincre, comme un chevalier ferait mieux évidemment d'être de solide stature pour se battre efficacement malgré une pesante armure et de lourdes armes...

La vampire sillona entre les plaines avec la discrétion d’un mort. Bien que certains pouvaient assimiler les vampires à un mort, là n’était pas la boutade. La femme faisait profil bas, ses longs cheveux bruns tombant tout droit pour se réfugier sous son manteau en cuir, dont le col en était légèrement relevé. Elle savait où elle allait. La vampire bifurqua le long d’un discret chemin de terre pour rejoindre le flanc rassurant et creusé d’une colline, empruntant cette fois-ci un chemin de pierres taillées. La moniale au bâton marchait, infatigable.

C’est alors qu’apparut la bâtisse qui lui eût été indiquée par certains Ikhyldiens professionnels. Elle avança d’un pas soutenu et régulier, sans pour autant être atteinte de quelconque sentiment négatifs. Elle ne se retourna même pas pour savoir si elle était suivie ou non. Peut-être le savait-elle, peut-être pas. Elle se présenta sur le parvis de la demeure, arrêtant son avancée quelques secondes avant de franchir les marches et se présenter à la porte. C’est alors que, murmurant, ses mots vinrent directement à l’oreille de son destinataire, dans la plus grande des discrétions.

Bonjour, je suis arrivée.

La femme resta stoïque au pas de la porte, attendant patiemment que son hôte veuille bien la laisser entrer. Elle préférait cela plutôt que de frapper bruyamment et passer pour une rustre, et encore moins solliciter le travail de potentiels majordomes. Elle était là dans la discrétion la plus totale, après tout, et veillait à ce que cela perdure.

Lorsque l’elfe lui aura ouvert, elle aura croisé son regard sans émettre la moindre expression faciale, bien que ses yeux suffisent à signifier une certaine empathie vers le dirigeant. S’il l’eût invitée à entrer, elle l’aurait fait aussitôt en veillant à ne produire aucun son si possible. Le cas contraire, elle aura patiemment attendu que l’homme ou qui que ce soit d’autre lui ouvre.

Xin sortit calmement, mais immédiatement de sa méditation quand il entendit la voix de la vampiresse qui résonna à ses oreilles. Bien pensa t-il, elle était enfin arrivée. Pas qu'il était spécialement pressé, mais évidemment il était partit du principe qu'elle saurait ne pas tarder spécialement et en effet sa déduction avait été juste. Il espérait par contre toujours qu'elle n'avait pas son attitude distante en permanence et qu'elle ne l'avait le concernant que parce qu'il était une sorte d'employeur et de supérieur, car sinon il se disait qu'elle devait avoir peut-être un peu de mal à socialiser des fois...

« J'espère que la route aura su être agréable et exempts de surplus de péripéties. » Dit donc l'elfe avec calme et une légère point d'humour, en référence évidemment au fait qu'elle venait de Teïder et qu'elle avait en partie traversée les Duchés du Sud, en somme deux territoires qui n'étaient pas connus pour êtres spécialement sûrs.

Il lui fit quoiqu'il en soit geste poliment de s'asseoir en face de lui après lui avoir ouvert la porte et une fois ceci fait, se disant qu'évidemment il n'était pas forcément le meilleur moment pour tourner autour du pot, il décida de parler directement de ce qui avait attrait à cette petite réunion qu'ils avaient.

« De ce que j'ai compris, les choses vont sacrément s'agiter prochainement dans les Duchés du Sud et sans doute dans tout Orzian par extension. Car plus que le problème posé par Teïder et son désir d'envahir ces terres militairement, l'empereur éternel Cesario lui aussi s'est éveillé, une question se pose donc. Que faire pour arrêter cela ? Et si évidemment je ne vous ais pas convoquée en pensant que vous allez y répondre, je pense que vous pourrez aider à faciliter le fait de mettre fin à ces problèmes. » Prenant alors un air légèrement mystérieux, il posa une question calme et posée comme pour vérifier si elle même avait une idée de ce qu'il attendrait d'elle.

« Et à votre avis, qu'est-ce vous pourriez faire à votre niveau pour aider à cela ? » Après tout le problème restait complexe et évidemment il faudrait l'effort concerté de beaucoup de mondes en vérité pour arranger les choses, mais bon… Chaque pion pouvait évidemment aider à améliorer les choses.

Vittoria s’assied en face de l’elfe aussitôt qu’elle en fut invitée, déposant son fidèle bâton de marche à ses côtés en répondant positivement à l’homme. Elle gardait son masque de marbre, bien que son regard assurait quiconque le croisait qu’elle n’était pas emprunte d’émotions négatives. Elle analysa le visage de l’elfe quelques instants en restant ainsi neutre avant d’hocher légèrement, allant elle aussi droit au but.

L’arrivée du dieu de la souffrance est une chose assez fâcheuse, en effet. Il rend ses fidèles euphoriques et les poussent à attaquer. Sans compter que son aura est puissante et glace littéralement le sang de quiconque croise son regard. J’ignore s’il possède un quelconque pouvoir qui devraient nous inquiéter, mais l’influence qu’il a sur son peuple est forte. Sans lui, les Teïderiens n’auraient jamais tenté d’envahir ses voisins. Quant à Cesario, c’en est d’autant plus fâcheux.

Elle marqua un temps. Il semblerait même que la vampire, si impassible et impénétrable soit-elle, fut prise d’un très léger frisson d’effroi.

L’Empereur Éternel est d’une extrême dangerosité pour Orzian. Il est, selon moi, impératif de localiser tous les moyens nécessaires pour l’éradiquer. Il faut bien sûr garder Teïder à l’oeil. Ils doivent se préparer avant d’attaquer, et je pense qu’ils doivent être beaucoup moins dangereux que Cesario et son armée de morts. Peut-être que je me fourvoie en disant cela, mais cette… Créature, est une véritable bête noire. Je proposerais de retrouver l’épée qui lui a, il y a de cela des siècles, inhibé tous ses pouvoirs pour le plonger dans le sommeil éternel. A partir de ça, même si ce sera temporaire, il ne sera plus un danger. Une équipe de puissants enchanteurs pourraient étudier son vice pendant qu’il est hors de nuire pour le détruire à jamais, cet homme et le mal qui l’envahit.

Quant à Teïder, il existe diverses solutions. La première consiste à se préparer à un assaut frontal, au dépit de nos effectifs. La seconde consisterait à les attaquer avant, mais je dois dire que c’est une idée réellement stupide. La dernière se divise en deux catégories liées par un même point ; demander une union des nations battantes. Proposer une alliance à l’empire d’Akkaton, et trouver un arrangement avec Eïlynster. Je pense que l’heure est assez grave pour que l’un mette son orgueil de côté et l’autre accepte de travailler sans être payé par de l’or. Suite à cela, je propose soit d’enclaver Teïder et les retenir à l’intérieur, soit rassembler une armée pour détruire la leur. Je vous laisse ici de simples propositions que vous seul, avec votre gouvernement, sauraient traiter.

Enfin, mes capacités sont à votre service, que vous me le demandiez ou non. Je puis partir à la recherche de la lame contre qui Cesario ne peut rien, ou bien participer à l’élaboration d’une nouvelle arme si la première eut été détruite. Je trouverais un guerrier capable de la manier dans la foulée et qui serait près à tout pour tuer cet empereur. Par ailleurs, si je ne trouve aucun candidat et que l’arme en question rentre dans ma classe de maîtrise, je me porterait volontaire pour vaincre cet homme. Même si ma vie m’en coûtera. A côté de cela, si ma première option n’est pas convenable, je peux mettre au service de votre nation ma parole et faire office de diplomate pour rallier les nations, à moins que vous ne préfériez envoyer l’un des vôtres, ce que je peux parfaitement comprendre.

Elle plongea son regard dans le sien. Un regard qui, malgré les apparences, était emplit d’expérience et de maturité. Un regard déterminé, fortement renforcé par la réflexion et la sagesse, dénué d’ambitions bêtes telle que la fougue ou la témérité. Ce regard, fort et inébranlable, possède tout de même une part infime d’inquiétude, l’inquiétude du chaos et de la mort. Pas la peur de mourir, mais la peur que le domaine de vie ne soit que domaine de mort, pour tout le monde.

« Disons que les Teïderiens sont belliqueux d'habitude, mais la présence de leur dieu va sans doute les motiver et les pousser autant à se battre avec excès de zèle et confiance qu'à faire de leur mieux. Sans parler du fait qu'en effet nous ne savons guère quelles sont les capacités de cet être qu'ils vénèrent, mais j'aurais tendance à penser que si son aura magique est aussi pesante que cela, que c'est une mage particulièrement redoutable, au moins du niveau d'un arcane Ikhyldienne, si ce n'est peut-être plus... » En somme, il devina que la meilleure manière de vaincre l'armée Teïderienne serait sans doute de décapiter la tête de leur armée, qui ne serait là pas tant leur roi que leur soit disant dieu, plus facile à dire qu'à faire en somme…

« Nous ne savons pas vraiment lequel des deux camps sera plus dangereux que l'autre. Teïder est un état nation puissant et développé disposant de toutes les ressources d'un royaume ayant des millénaires d'histoires derrière lui et peuplé de fanatiques. Dire qu'il sera moins dangereux que Cesario et ses fidèles est un pari que je ne ferais pas pour ma part, surtout avec le soutien de leur soit disant dieu... Après, il y a deux problèmes concernant Cesario. » Il toussota et dit alors pensif. « Nous avons appris que l'épée qui a été utilisée contre lui il y a quelques siècles l'a à nouveau été pendant un combat mené pour l'empêcher de se réveiller et cette fois-ci… Elle n'a pas suffit, comme s'il avait gagné en puissance, de même il semble s'être entouré d'alliés à la nature inconnue, mais qui seraient soit disant les anciens dieux du peuple naga… En somme, les choses sont complexes de ce côté. » Il fallait donc trouver de nouvelles solutions, il ajouta alors pensif.

« En effet sinon attaquer Teïder risque d'être coûteux… Leur nation est remplie de marais dangereux et malfamés qui vont tuer énormément de troupes avant même la première bataille, c'est probablement la raison pour laquelle ils ne les ont jamais asséchés d'ailleurs. Après pour l'aide offerte par les autres nations, c'est en cours de réflexion, une alliance peut-être pas, mais en plus de gérer le problème qui commence à être posé par Cesario et ses serviteurs il est évidemment hors de question de laisser les Teïderiens trop sévir… Même si, malheureusement là aussi beaucoup d'inconnus perdurent, cela et il va falloir équilibre l'aide envoyée aux duchés avec les ressources consacrées à la protection de notre population contre les serviteurs de Cesario. » En somme de la politique complexe, après tout la population n'apprécierait point que toutes les forces militaires soient mobilisées pour autre chose que sa protection…

Quoiqu'il en soit il sembla réfléchir et conclut alors avec sérieux.

« Il est trop tôt quoiqu'il en soit pour prendre une décision concernant Cesario au vu de ces informations et je ne peux pas vraiment vous promettre que vous serez celle qui se mesurera à lui, du moins seule car ce sera sans doute la tâche de toute une petite armée ou d'un commando ou en mesure d'aider à l'élaboration de l'arme, disons que ce n'est pas aussi simple dans les deux cas et que dans le dernier vous n'êtes pas une mage assez puissante malheureusement et ne me semblez pas maîtriser l'art ésotérique de l'enchantement... Par contre, si la situation de Cesario va nécessiter du temps et de la réflexion, celle des Teïderiens est très urgente, leur armée va marcher sur les Duchés dans moins d'une ou deux semaines et les armées Ikhyldiennes en plus de ne pas avoir que cela à faire vont avoir besoin de temps elles aussi pour se mobiliser vraiment… Plus. » Il conclut alors pragmatique.

« Vous voulez du coup faire partie du corps de volontaires que nous pourrons dépêcher en urgence pour aider les armées Duchéennes à faire face à l'invasion au début de celle-ci ? Le but est de les repousser, mais si ce n'est pas possible au moins contrarier leurs efforts. Quelqu'un comme vous je suppose peut éventuellement être utile autant comme combattante d'élite ou championne que pour vous en prendre à un adversaire précis en duel pour le capturer. Quoiqu'il en soit je ferais confiance à votre jugeote dans un tel cas. Je tiens à préciser d'ailleurs que si Teïder venait à conquérir les Duchés, beaucoup mourront de leurs mains parmi la population civile, le moindre effort pour les en empêcher pourrait donc sauver des vies, beaucoup. » Ceci dit avec une certaine gravité qui précisait bien l'importance de la chose...

Vittoria hocha lentement de la tête en gardant son regard dans celui de son interlocuteur. Elle réfléchit quelques instants, stoïque et figée, avant de répondre à la suite.

En effet, vu de ce point de vue, il est nécessaire de se concentrer à endiguer les armées Teïderiennes. Il est évident que les attaquer serait du suicide pour les raisons que vous avez soulignées, et c’est pour cela que je vous donne raison. Je pense que le mieux pour le moment est de leur faire barrage et les empêcher d’atteindre les nations Duchéennes afin d’éviter les victimes.

Par ailleurs, vous avez raison, ma place n’est pas auprès d’enchanteurs, je ne pourrait les aider convenablement. Je pense être davantage en capacité d’être sur le champ de bataille, bien que m’entourer de trop d’ennemis ne serait pas exploiter mes capacités. Je suis en effet meilleure à un combat en effectif restreint, en duel ou face à deux adversaires, pour incapaciter ou capturer des personnalités ennemies. Je peux par ailleurs assister les chefs de vos armées lors de l’élaboration d’une stratégie, ou partir en mission solitaire nécessaire à votre réussite avant les combats.

Quoi qu’il en soit, je me porte volontaire pour vous assister et vous alloue humblement la totalité de mes compétences intellectuelles et mentales. La situation de crise m’incite à agir ainsi, non sans bonne volonté de ma part. Quant à Cesario, nous verrons avec le temps de quoi il retourne. Concentrons nous sur les envahisseurs.

La moniale se tut ensuite, écoutant attentivement les dires de l’elfes érudit. Elle reposa les doigts sur son bâton, délicatement, en caressant la matière du bout des doigts comme pour se rassurer, ou pas réflexe. Elle leva le regard pour observer le décor intérieur avant de le rediriger vers l’homme en face d’elle et le jauger de son éternel regard analytique et sage. La femme, malgré sa façade de glace, était emprunte d’expérience et de maturité, vertus sûrement acquises par sa fonction de moine, ou bien par l’âge, malgré son visage paraissant si jeune… Et blême. Mais cela, ce n’était pas bien différent que d’habitude, et si l’elfe tente une approche, il sentira au toucher qu’elle est glaciale, bien qu’elle se retirera aussitôt, sans brusquements.

« Ma foi, vous serez sans doute en effet plus utile en solitaire de ce que j'en déduis, je suppose que ce soit pour poursuivre et traquer ou bien partir en reconnaissance, ou même toute mission tournant autour de cela. » Répondit-il pensif à la moniale en se demandant si elle avait vraiment la formation ou les compétences pour être stratège en dehors de cela. Après tout elle ne lui avait pas parlée d'une éventuelle formation militaire ou d'un passé à l'armée, deux choses souvent utiles pour avoir une véritable expérience de tacticien. Quoiqu'il en soit, il sentait qu'en effet une bataille n'était pas forcément le mieux pour elle, après si elle pensait être utile pour cela, ce n'était pas forcément plus mal.

« Je ne vous demanderai pas évidemment de tenter de capturer le roi de Teïder ou le seigneur de la souffrance, ce serait suicidaire d'essayer, encore plus au milieu de leur armée. » Dit-il quoiqu'il en soit sérieusement, ce qui était vrai, ce avant de reprendre avec réflexion. « Par contre si vous pouviez capturer quelques officiers Teïderiens se détachant du corps d'armées, aider à intercepter des espions, partir en reconnaissance, aider contre le banditisme qu'il ne manqueront pas de faire subir aux terres Duchéennes pour s’approvisionner, n'hésitaient pas. »

Quoiqu'il en soit, Xin ne tenta pas spécialement une approcha quand il vit ensuite que la dame fit un peu ainsi, sans doute parce que ce n'était pas son genre de pénétrer dans l'espace vital de quelqu'un pour une raison ou une autre, du moins au point de le toucher sans intimité véritable. Sans doute son éducation qui jouait en ce sens, ou bien le fait qu'ils étaient encore à bien des égards des connaissances en vérité. Quoiqu'il en soit le ministre des renseignements finit par dire quoiqu'il en soit non sans une certaine gravité.

« Tant que nous sommes concentrés sur ce genre de sujet, pourrais-je éventuellement vous demander un service personnel ? » Attendant que la moniale donne affirmation ou réponde par le silence, les deux options ne l'étonneraient pas forcément, il finit par ajouter calmement. « J'ai besoin de m'entraîner un peu à combattre au corps à corps, à main nue. On ne sait jamais après tout en ces temps de troubles, accepteriez vous donc de m'aider ? » Restait donc à voir si elle était d'accord éviemment, néanmoins ça lui serait fort pratique en effet pour se défendre.

Vous avez bien raison, j’accepte volontiers de mener de telles missions solitaires. M’encombrer d’unités ne feraient que m’handicaper, sans compter que je ne vous garantisse pas leur pleine sécurité. Par ailleurs, je m’en irais en reconnaissance à la recherche de ces points névralgiques de l’armée Teïderienne, ainsi qu’à la recherche de potentiels espions.

Elle sembla se calmer un peu, reprenant aisément son impassibilité totale avant de hocher pour elle même afin de boire son thé. Elle prit son temps, le buvant gorgées par gorgées tout en écoutant l’homme, puis quand il eut posé une question, elle leva le regard pour croiser le sien en silence, indiquant qu’elle est à son écoute. Elle reposa ensuite la tasse, vide, qui avait eu le temps de refroidir grandement avant que la moniale ne s’en repaisse.

J’accepte de vous former, mais le domaine du combat à mains nues est bien vaste. Je doute, cela dit, que vous aviez en tête les sports de combat Akkatoniens, notamment la boxe, si je ne me trompe pas dans la dénomination. Pour ma part, je vous apprendrais un art martial que je pratique depuis bien longtemps, bien plus noble et plus rigoureux. Là où le style Akkatonnien est plus direct et instinctif, ce qui sont deux qualités à mes yeux, l’art martial est davantage précis et rigoureux. Plus long à maîtriser, bien compliqué à utiliser en combat pour placer ses gestes au bon endroit, être précis dans chaque mouvement et tirer sa force du sol. Mais bien plus efficace, néanmoins. Bien sûr, ces deux styles différents ne sont pas l’un mieux que l’autre, ils sont tous deux différents et respectables. Quoi qu’il en soit, voilà ce que je vous propose. Avez vous une cour ou tout autre lieu à l’abri des regards pour que je puisse vous exercer ?

« Soit. » Conclut-il donc calmement quant ils furent d'accord sur les responsabilités qui seraient celles de la moniale. Au moins ils étaient d'accord à ce sujet pensa t-il, puis quand ils parlèrent d'arts martiaux.

Il écouta avec une pointe d'interrogation dans le regard la dame. La boxe ? Il pensait plutôt à vrai dire aux arts martiaux orientaux qui existaient dans l'empire Ikhyldien, il en existait de toute façon tellement qu'il y avait largement l'embarras du choix se dit-il. Pourquoi parlait-elle de boxe du coup ? Sans doute se dit-il car il avait parlé d'apprendre à se battre à main nue, un malentendu qui venait en somme d'une erreur de terme. Quoiqu'il en soit, il s'avouait sans mal qu'il n'était pas spécialement charmé par l'idée d'apprendre une technique de combat occidentale, pas qu'il critiquait leur qualité, mais en plus de ne pas être nécessaire, on risquait de le regarder bizarrement s'il faisait ainsi.

« Je crois que c'est un malentendu, je pensai surtout à apprendre des techniques de combats typiquement originaires de l'empire Ikhyldien, du moins commencer, après évidemment à l'avenir je me spécialiserai selon mes choix, mais disons que vous me semblez surtout maîtriser des domaines de combats surtout orientaux, alors autant en profiter. Nous allons donc dire que je serais satisfait que vous m'appreniez le style rigoureux et sans doute Ikhyldien dont vous me parlez, ça me fera une première idée pour faire mes propres choix à l'avenir. » Après tout il existait tellement d'arts martiaux différents que s'il y avait bien une chose dont il ne manquerait pas à ce sujet, ce serait le choix.

Quoiqu'il en soit quand elle lui demanda s'il avait un endroit à l'abri des regards qui serait idéal pour qu'ils s'entraînent, il hocha la tête et lui fit signe de le suivre. Il la mena alors dans une salle plus souterrain de la demeure qui visiblement devait servir à s'entraîner au combat au vu des étals d'armes s'y trouvant, du terrain d'entraînement au milieu et des mannequins en paille. Le tout avait l'air assez rustique, mais acceptable. Quoiqu'il en soit, ceci dit le ministre après avoir calmement observé les environs, conclut aimablement.

« Je suppose que nous pouvons commencer le cours ? »

La vampire suivit le ministre Ikhyldien en silence, se contentant de répondre à ses explications.

Alors je vous apprendrais les bases de l’art martial. Je vous proposait cela en prenant en compte l’étendue des styles de combats existant dans le monde. Et, il est vrai que je suis spécialisée dans un style de combat Ikhyldien, mais mon esprit est enrichi de diverses choses. J’ai appris des rudiments de boxe Akkatonnienne et autres styles diverses et variés par intérêt culturel.

Elle entra ensuite dans la pièce souterraine. Parfait pour s’entraîner à l’abri des regards espions. La femme fit un tour sur elle même pour aviser les lieux avant de souffler un rire.

Mais il est vrai que le style Akkatonnien, sortit de son contexte, donne une posture quelque peu… Déconcertante.

C’est alors qu’elle déposa son bâton précieusement, ainsi que le reste de ses affaires encombrantes. Sac, manteau. Elle restait en une tenue rarement vue jusqu’à lors, corset en cuir servant plus de protection que de mise en valeur, avec une chemise discrète et agréable à porter. Ceinture, pantalon souple et léger ainsi qu’une paire de bottes de marche robustes. Un style bien particulier, n’appartenant ni à Ikhyld ni à Akkaton. Les manches retroussées de la mage dévoilèrent des avant-bras en véritable bronze recouvrant les siens, solidement attachés et décorés dans le métal.

Elle se plaça face à l’homme, prenant une posture bien particulière ; pied droit vers l’avant et pied gauche un peu en arrière écarté sur le côté, bassin face à son adversaire. Elle leva sa main gauche, main à plat verticalement à deux centimètres de son plexus, main droite tout aussi plate face à son adversaire.

Voilà la position basique du combat à mains nue d’un certain style Ikhyldien. Bien qu’il soit dérivé parmi les ans, mais nous ferons de l’histoire plus tard. Premièrement, il faut apprendre à donner un coup de poing. Et ça commence par savoir former un poing.

Elle réduit la distance avec l’elfe pour lui montrer sa main à plat. Elle plie ensuite progressivement chaque articulation pour finalement les replier contre la paume de manière robuste et rigide, comme inébranlable. Puis elle elle ajoute son pouce par dessus, contre les phalanges médianes.

On plie chaque phalange jusqu’à trouver une position ferme et forte. Ensuite, on bloque avec le pouce. Pas sous les doigts, sinon ça fait mal. Pas au dessus, pas en dessous, bien contre les phalanges du milieu. Je vous regarde faire.

Elle observa le poing de l’elfe, le corrigeant un peu avant de se remettre face à lui et reprendre position.

Maintenant, la position. Les pieds légèrement écartés, pied droit vers l’avant. J’espère que vous êtes droitier. Asseyez vous un peu sur vos appuis, pour être prêt à rebondir et vous déplacer agilement. Ensuite, il faut donner un coup de poing. Pivot des épaules, on reste bien droit, poing robuste tendu vers l’avant.

Soit pensa le ministre en hochant la tête, si elle connaissait pas mal de styles différents c'était bien, après tout chaque pays avait ses manières de faire, même si à vrai dire comme il l'avait précisé il était plus intéressé par ce qui était propre à son pays. En soit de toute manière, à l'avenir il aurait le temps et les opportunités pour parfaire ses talents dans le domaine du combat, mais autant commencer en effet par quelque chose de familier et surtout qui ne nécessiterait pas qu'il explique pourquoi il maîtrisait ça et pas quelque chose de plus commun à son pays.

« Chaque pays a ses styles de combats et grand bien lui en fasse, mais je vous avouerai chercher à terme à combiner cela avec mon art magique, ce qui est plus facile à trouver parmi les techniques de combats et elfiques et Ikhyldiennes que Akkatoniennes en soit. » Après tout, Akkaton sans être dénué de magie l'était bien plus qu'Ikhyld, alors autant viser le pratique. Après tout, il y avait moyen avec un peu d'expertise de ce qu'il savait de faire entrer en symbiose sa façon de se battre et la magie qu'on manipulait. Même si évidemment, il était bien loin du niveau nécessaire en art martial pour cela, mais pas en maîtrise de la magie...

Quoiqu'il en soit alors que pour sa part il savait que ses vêtements étaient acceptables pour se battre malgré leur airs cérémonieux, habitude professionnelle dirons-nous… Il laissa la dame se défaire de ce qui lui semblait superflu, remarquant tout juste qu'elle avait un équipement convenable pour une aventurière et ne s'attardant pas plus sur les détails. De toute manière soyons sincère, pour un elfe comme lui, il n'y avait pas grand-chose d'intéressant à regarder chez une beauté humaine certes développée, mais pas exceptionnelle pour sa race, sans parler du fait qu'il serait trop poli pour faire ainsi.

« C'est la base je suppose. » Concéda t-il calmement quand la dame ensuite se mit en position, ce qu'il tâcha d'imiter de son mieux avant de lui glisser qu'il fallait d'abord apprendre à donner un coup de poing. La base en effet, même si pas forcément ce qu'il cherchait le plus en art martial car il savait fort bien qu'il ne serait jamais doté d'une immense force, mais bon… Cela pourra toujours être utile.

De toute manière, il se doutait qu'il y avait des centaines d'arts martiaux différents, ne serait-ce qu'à Ikhyld, alors ce qu'ils allaient aborder aujourd'hui était une base surtout, mais une base bienvenue pour un débutant complet. Après tout Xin ne s'était jamais trop investit dans l'art de savoir se battre de près.

Quoiqu'il en soit il l'écouta et fit calmement ce qu'elle disait en formant un poing. Se doutant évidemment que ce serait pas quelque chose qu'il ferait souvent, donner un coup de poing, il savait néanmoins que ça pouvait toujours être pratique et tâcha de faire au mieux. Il fallut évidemment qu'il se reprenne un peu car la base était discutable, mais ils arrivèrent rapidement à quelque chose de convenable au moins…

« D'accord. » Finit-il donc par dire avant de donner un coup de poing de son mieux, geste qui ne fut pas trop mal exécuté, mais qui était à améliorer et c'est ce qu'il tâcha de faire évidemment, ceci fait il finit par demander pensif.

« Que feriez-vous par exemple si vous vouliez repousser quelqu'un en combat ou prendre de la distance avec lui ? » Après tout autant souligner ce qu'il cherchait, même si évidemment il ne contredisait pas le fait qu'apprendre cela allait lui être utile de savoir donner un coup de poing. Disons juste qu'au moins elle saurait vers quoi orienter l'entraînement ensuite si elle cherchait à lui apprendre quelque chose qu'il cherchait en priorité.

Le mentor observa les moindre gestes de son élève. Elle était rigoureuse et ne loupait aucun détail, se permettant de petites corrections à la moindre erreur, bonne enseignante. Il fallait dire qu’apprendre un art martial n’était pas chose aisée, et que tout le monde commençait bien quelque part. La vampire se permit de sourire à la remarque de l’elfe.

Le coup de poing est certes une base, mais outre sa fonction principale d’attaquer, il permet de canaliser son énergie et est un très bon exercice pour acquérir une maîtrise de son corps et de son esprit. Il faut imaginer que la force ne vient pas du bras, mais du sol. Lorsque l’on assène un coup, la force provient du sol et traverse tout notre corps pour être transmise au récepteur. C’est quelque chose que l’on acquiert après de longues années de pratique, mais je peux vous assurer que vos coups, quelqu’ils soient, seront dévastateurs une fois cette notion acquise.

Vittoria était visiblement en émotions positives de transmettre son savoir à quelqu’un désireux de le connaître. Il faut dire que, malgré ses airs froids et distants, la femme appréciait visiblement partager et avoir un peu de contact social. Peut-être que cela doit lui manquer. Quoi qu’il en soit, elle avisa l’elfe quand il lui posa une question vis-à-vis des techniques pour instaurer de la distance entre l’adversaire et soi.

Les méthodes sont nombreuses et toutes autant efficaces les unes des autres, si tant est qu’elles conviennent à leur utilisateur. Je vais vous montrer quelques pratiques utiles. Par exemple, la première consiste à profiter de l’élan d’un adversaire pour qu’il s’éloigne. Je vous laisse vous diriger en ma direction avec la ferme intention de me toucher.

Elle laissa l’elfe hésiter, s’il le fit, en se plaçant face à lui pour attendre son attaque, à mains nues. Lorsqu’il s’élança vers elle, la moniale ajusta avec minutie ses appuis sur les sol et la position de ses mains. C’est alors que, quand son élève se retrouva à portée, le haut de son corps se déplaça latéralement sur la droite alors que la main gauche saisit le poing tendu de l’elfe, accompagnant son mouvement pour attirer le poing au niveau de son flanc gauche. Au même moment, son bras droit glisse sur le coude du bras saisit, empêchant ce dernier de se plier et de permettre quelconque riposte, alors que sa main agrippe la nuque de l’elfe avec juste assez de force pour y adhérer sans pour autant lui faire mal. C’est donc une fois dans cette position, reproduite en une demi-seconde, que la moniale s’écarta sur le côté pour laisser l’elfe continuer dans son élan et, pivotant pour pouvoir avoir l’homme dans son champ de vision, elle le lâcha en le poussant à peine, permettant ainsi à l’elfe de continuer quelques pas avant que potentiellement il ne se rende compte qu’il était éloigné de la moniale.

Une technique efficace, mêlant esquive et riposte. Après, je peux vous proposer une méthode plus magique, mais vous devez déjà connaître le sort de vent qui permet de se retrouver en un clin d’oeil au lieu visé.

Un léger sourire amusé orna les lèvres de la vampire, ayant croisé ses mains devant elle d’une position sage et respectable.

Il hocha la tête aux notions comme quoi la force pouvait provenir du sol si on frappait de la bonne manière. Soit, après il voulait bien croire cela en soit, mais il doutait en vérité que de devenir de sitôt un véritable expert en combat à main nue, même si évidemment cela ne pouvait pas l'empêcher de s'améliorer en soit.

Et d'une certaine manière, il supposa que la technique qu'était prête à lui montrer la vampire pour créer de la distance se valait en soit, il faudrait juste de la technique, car en général accepter de placer une attaque en contre comprenait le risque de se prendre un coup si on ratait la tentative, même si en soit, il ne doutait pas au moins d'avoir l'agilité naturelle nécessaire pour y arriver sans trop de mal…

« D'accord. » Dit-il donc patiemment avant d'attaquer, il n'aurait pas fait ça dans un réel combat, mais décida donc de tenter d'adresser un coup de poing à la vampire comme elle venait tout juste de lui enseigner cela, un coup de poing qui aurait sans doute été trop prévisible à son goût, lui préférait disons les stratégies peu prévisibles voir fourbes, quoiqu'il en soit la moniale en profita donc pour faire sa démonstration.

Et en effet c'était efficace pour contrer une attaque supposa t-il en faisant une acrobatie en avant pour se stabiliser ensuite juste après l'élan, mais peut-être pas tant que cela face à un adversaire agile se dit-il en se rendant compte que s'il avait voulut il aurait probablement put repartir à l'assaut rapidement avec une bonne gymnastique musculaire. Surtout que soyons sincère, ce n'était pas forcément les adversaires imposants ou très musclés qui lui faisaient le plus peur car souvent ils étaient très lents, mais ceux au contraire qui pouvaient rapidement aller au contact avec lui. Quoiqu'il en soit, c'était bon à apprendre et sans doute très facilement modifiable selon les besoins...

« Je ne sais pas user de la magie du vent en soit, donc je ne sais pas vraiment si cela sera utile pour moi, surtout que j'envisage plutôt de maîtriser la magie de lumière à terme en parallèle de celle invocatrice. » Expliqua t-il sinon pensif à ce sujet, oui de toute manière le problème de la magie du vent c'est qu'elle était très utile pour beaucoup de choses, mais il préférait miser sur d'autres magies qui étaient déjà celles fétiches pour lui pour éviter si possible le contact, donc il préférait apprendre le combat à main nue pour un dernier recours que d'envisager de souvent en user… Sur ce il reprit donc avec concentration.

« Avez vous une autre stratégie qui serait particulièrement pratique contre un adversaire agile ou très vif ? Le type de combattants qui risquent à vrai dire de me poser le plus de problèmes en combat et qui ne sont pas forcément du genre à s'engager à offrir de la force à utiliser contre eux. » Au contraire c'était plus souvent ceux qui usaient de celle des autres contre eux...

Les adversaires vifs et agiles sont les premiers à être craints, par leur imprévisibilité et leur rapidité. Pour sûr, la contre-attaque que j’eu effectué aurait fonctionné pour un adversaire agile, mais il aurait fallu que je me tienne prête pour la suite du combat, car il se serait rapidement retourné pour reprendre l’assaut. La seule chose que je puis conseiller pour cela, c’est d’en savoir plus qu’eux, et peut-être même que cela les surprendra. Il faut jouer leur jeu tout en se reposant sur sa maîtrise de combat. L’entraînement pour cela consiste à connaître et répéter toutes les possibilités situationnelles en terme d’attaque ou de contre-attaque. Car en effet, une fois que cela est acquis, on ne réfléchis même plus. Même lorsque l’adversaire est imprévisible, notre être réagit tellement vite qu’il est capable de contrer les coups portés de manière fourbe.

Cependant, rares sont ceux qui se louent au combat assez de temps pour pouvoir agir par réflexe. Outre cela, je peux vous enseigner quelques ripostes ou esquives en recul pour pouvoir au moins maintenir l’adversaire hors de portée, sinon je ne peux que vous conseiller une chose ; surprenez les avant qu’ils ne vous surprennent. C’est ainsi qu’il faut jouer. Si vous avez un sort pour vous dupliquer, faites le. Si vous avez un moyen de le perturber quelques secondes, ou bien le distraire, profitez en pour attaquer. Vraiment, tout ce que je peux dire là dessus, c’est que c’est comme des combats de lièvres. Chacun se tape sur les pattes jusqu’à ce qu’il y en ai un qui tombe.

La moniale ne manqua pas cependant d’enseigner quelques nouvelles méthodes de défense et d’attaque, privilégiant le mouvement et la rapidité. Elle se plia néanmoins aux exigences de l’elfe, tentant de le satisfaire de son cours autant qu’il l'eût espéré. Après une bonne heure d’entraînement intensif, la moniale reprit son manteau pour l’enfiler, ne semblant pas recouverte de la moindre goutte de sueur. Elle se retourna ensuite vers l’elfe, énonçant à son égard ;

J’ai une requête à vous faire, en retour. Vous comme moi avez sûrement entendu parler de cette magie mystique que les Nagas enseignent depuis peu. J’aurais voulu savoir s’il était possible, par votre biais, de trouver un moyen de me trouver enseignant et d’en apprendre les rudiments ? Avec les récents évènements, je crains ne pas m’y être assez penchée pour le trouver de moi même.

Hum, c'était logique pensa t-il en écoutant la dame lui expliquer qu'il convenait surtout de s'entraîner pour en arriver à un stade où notre être réagit d'instinct aux différentes actions possibles de nos adversaires en combat. En soit, en général dans la vie tout est question d'entraînement pour arriver à maîtriser les différentes domaines de compétences possibles. Il le savait fort bien car il n'était pas devenu l'un des meilleurs invocateurs qui soit en ne faisant rien pour.

« Soit, je prendrai quoiqu'il en soit bonne note de vos conseils, je ne suis pas le dernier après tout pour élaborer des ruses que ce soit en combat ou ailleurs. » Il n'était pas ministre des renseignements pour rien après tout, car même s'il était connu comme un gratte papier, il restait que sa fonction nécessitait évidemment un certain talent dans les domaines qu'étaient ceux de la fourberie ou bien de savoir anticiper les actions ennemies. Du moins, s'il n'en avait pas été capable, ça ce serait vite vu et il n'aurait sans doute pas conservé sa fonction actuelle depuis aussi longtemps qu'il l'avait endossée.

Quoiqu'il en soit, quand par la suite après de nombreux entraînements ils purent développer certaines choses, Xin qui pour sa part même s'il était légèrement fatigué, restait tout à fait digne lui aussi, il n'était disons pas de son genre de toute façon de souffler comme un goret sous le coup de la fatigue. Écouta avec attention la demande que finit par lui faire la moniale. Tiens ? Intéressant, il est vrai qu'il y avait cette nouvelle magie qui était entrée soudainement dans l'échiquier Orzanien…

« Cela est tout à fait possible de vous trouver un enseignant, pas contre cela risque de prendre quelques jours, quoiqu'il en soit je m'en occuperai. Et je vous contacterai évidemment quand tel sera le cas, ainsi vous pourrez apprendre en effet les rudiments de cette magie, dîtes moi par contre, simple curiosité professionnelle de ma part... » Après tout c'était son métier d'être curieux, donc il ajouta pensivement. « Pourquoi cette magie précise vous intéresse ? » Bonne question, après c'était parfaitement son droit, ce n'était pas un test qu'il lui faisait passer, mais il est vrai que comme cet art magique était assez récent, même lui n'avait pas encore put pleinement l'appréhender, même si évidemment les nombreuses possibilités qu'il offrait sans doute et son caractère inédit étaient fascinants...

Une fois l’exercice terminé, la moniale avait proposé sa requête auprès du ministre des renseignements. Elle ne fut que satisfaite de sa réponse et y prêta une oreille toute particulière afin d’y traiter l’information sans appréhension, avec le plus grand calme dont elle peut témoigner. C’est donc à cela qu’elle répondit, sans être réellement surprise par la question.

Merci de votre implication, dans ce cas. Et quant à mon intérêt, j’ai pu entendre parler de quelques caractéristiques principales de cette magie. Et comme vous le savez, elle concerne l’âme et ses subtilités. Etant moi même familière de ce concept qu’est l’âme et notamment dans son aspect de l’acquierance de la paix intérieure, je me sens tout naturellement attirée par cela.

Quant à l’utilisation que j’en ferais, car je ne peux que trop bien supposer que c’est là que réside votre question, seul son aspect utilitaire m’intéresse, ainsi que ses vertus psychologiques que je pourrais utiliser en cas de réel besoin. Car je sais que partir de la bonne intention de rendre quelqu’un heureux est une chose, mais user de la magie pour le faire peut engendrer bien des pathologies incontrôlable…

C’est en ayant conscience de cela que je tâcherais d’utiliser ces vertus avec modération et seulement après grande réflexion. Et je n’y trouve aucun intérêt de l’utiliser pour nuire à des victimes innocentes ou soustraire des informations contre mon propre peuple d’adoption. Je sais attaquer où il faut, mais je ne suis pas assez inconsciente pour m’attaquer à tout un gouvernement magique qui plus est organisé et puissant.

Voilà que son discours vis-à-vis de cela était terminé. Elle avisa l’elfe dans les yeux, cherchant à capter son état d’esprit du moment et de savoir si son estime d’elle était fondée ou bien restait-il encore bien du doute à son sujet. Certes, elle pouvait comprendre qu’elle ne soit pas assez digne de confiance pour garder un secret du gouvernement Ikhyldien, mais elle espérait tout du moins que ses propos ne ternissent pas son image auprès de cet homme de pouvoir.

Xin accueillit avec une calme satisfaction, du moins visiblement, les paroles de la moniale, après lire dans un elfe comme lui était toujours très, difficile ou peu fiable en soit. Après tout on parlait d'un ministre des renseignements, le genre d'homme qui au nom du bien être d'un gouvernement et de son peuple usait plus ou moins de tromperie et de ruse au quotidien, que ce soit envers les ennemis ou les alliés. Après, certes il était surtout connu comme un administratif, mais il restait donc un être ayant connaissance de beaucoup de secrets d'états et devant les garder, donc évidemment lire en lui devait être quelque chose de particulièrement difficile par rapport aux standards. Car en dehors de ce qu'il désirait montrer comme le ton amusé avec lequel il répondit à la dame, peu de choses étaient fiables concernant ce qu'il pensait ou ressentait quand il n'était pas excédé.

« Vous savez, je ne vous demandais pas spécialement l'assurance que vous n'utiliserez pas vos talents au dépend de l'état Ikhyldien ou de tout autre état. De toute manière les mots ne sont que des mots au final, faire une promesse est bien vague. Je préfère me fier au fait que vous avez l'air de bon sens, quoiqu'il en soit ne vous inquiétez pas c'était inutile de me préciser tout cela. » Et ça aurait pu être même assez maladroit en vérité même si compréhensible, car certains paranoïaques seraient du genre à penser que quelqu'un qui se justifiait avait forcément quelque chose à se reprocher…

« Nous sommes tous dotés d'une âme vous savez, et je ne saurais pas dire si votre manière d'être familière du concept de l'âme est proche de celle des nagas de l'ancien temps. Mais ma foi, c'est une bonne justification, espérons juste que cette magie saura vous être utile quand nécessaire. » De toute façon il se doutait bien qu'elle n'était pas dotée d'un potentiel magique particulièrement immense, donc il fallait se dire qu'il ne s'inquiétait pas vraiment des dégâts qu'elle pourrait causer purement grâce à cela.

« Vous savez, c'est une magie qui vient à peine d'être redécouverte, nous ne savons pas encore exactement ce qu'elle vaut surtout que les nagas l'ont cachés efficacement pendant bien longtemps. Pensez-vous vraiment ne pas être surprise ou choquée parce que vous allez découvrir en rapport avec elle ? Que seriez-vous prête à sacrifier pour la maîtriser davantage ? » Des questions qui pouvaient se poser, mais qui n'étaient pas sans intérêt en soit quand ça concernait une chose restait longtemps secrète en effet.

La Vampire acquiesca légèrement à chaque parole du ministre Ikhyldien, comprenant parfaitement ses interrogations et arguments. Il est vrai que la conversation prenait une tendance philosophique face à l’inconnu et des spéculations sur les effets d’une magie inconnue et mystérieuse. Cela dit, ça ne restait que des spéculations et des suppositions d’avenir. C’est à cela que répondit la femme ;

Vous avez bien raison, il est vrai que se lancer dans l’inconnu sans savoir ce qu’il nous attend est d’un côté irréfléchi et ne nous assure en rien notre survie. Mais je dois dire que cette magie m’intéresse, et par force de temps et de sagesse, j’ai appris à accepter les choses tant qu’elles sont là, car quand c’est passé, c’est irrattrapable. J’espère bien que cette magie me sera utile, et que je parviendrait à la contrôler.

Cela dit, je n’en sais rien si cette magie sera dangereuse ou non, et rien ne nous permettra de savoir si elle le sera, mis à part le temps. Mais si je me permet d’attendre, alors je laisse passer une occasion d’en apprendre sur cette magie. D’autant plus que, au vu de la guerre qui arrive, avoir une corde de plus à son arc n’est pas des plus détestables.

Quoi qu’il en soit, vos interrogations restent intéressantes. Je doute être choquée par quoi que ce soit, j’ai vu bien des choses et peu ont su atteindre mon esprit. Quant à ce que je pourrais sacrifier, il est vrai que c’est intéressant à se demander. Que pourrait-on sacrifier pour une magie ? Pour ma part, je n’ai rien à perdre, je pourrais sacrifier ce qu’il serait nécessaire si j’en trouve que la cause le vaut. Et vous donc, que seriez vous prêt à sacrifier pour une nouvelle magie, ou pour quoi que ce soit d'autre?

« La magie peut être autant bienfaisante que malfaisante de toute manière quelle quel soit, cela dépend toujours de la façon dont on en use. Je ne pense pas de toute manière que la magie de l'âme soit fondamentalement pire qu'une autre, après nous n'en connaissons pas encore beaucoup sur ses applications, mais on peut dire que la maîtrise d'un domaine peu connu sera avantageuse pour vous au moins. » Pour sa part en tout cas ça aurait pu l'intéresser se dit-il, mais il affectionnait davantage l'invocation et la lumière, mais surtout la maîtrise de l'élément lumineux était assez prioritaire pour lui étant donné que ce serait une magie parfaite pour le ministre et elfe qui l'était. Bon, ça sonnerait sans doute ironique qu le ministre des renseignements soit aussi un mage lumineux puissant, mais cette idée ne lui déplaisait point.

« Quoiqu'il en soit, bonne chance à vous, je suppose après tout que vous aimeriez progresser vite pour pouvoir au moins employer en partie cette magie dans le but d'affronter la crise actuelle que vit le continent. Sur ce, je suppose que nous pouvons sortir de cette pièce étant donné que nous y avons finis ce que nous avions à faire. » Ceci fait et sentant qu'en vérité leur petite réunion approchait de sa fin, il se souvint tout de même d'un dernier sujet à aborder, ce qu'il fit avec réflexion.

« Dîtes-moi sinon, je me suis renseigné à votre sujet, chose naturelle évidemment pour quelqu'un comme moi, vous n'êtes pas officiellement de citoyenneté Ikhyldienne de ce que j'ai vu. Je suppose que nous avons tous nos petits secrets n'est-ce pas ? Quoiqu'il en soit, est-ce que cela vous intéresserait ? Si c'est le cas, il suffirait de trouver un noble à qui prêter allégeance. » Dit-il, après tout elle lui avait sortit la dernière fois qu'elle était Ikhyldienne, mais elle aurait dû se douter qu'évidemment il se renseignerait en amont, c'était le ministre des renseignements après tout, qu'il ne le fasse pas aurait été décevant.

Vous avez bien raison, laissons mon apprentissage m’ouvrir les yeux sur ces secrets et mon âme se l’approprier pour la maîtriser. Je vous en remercie, et je pense être capable de savoir user les bases de cette magie intriguante. Et j’espère bien aider à affronter cette crise de mes compétences, sur ce je vous suis.

La vampire quitta donc les lieux en suivant son hôte d’un pas léger et rapide. Elle ouït donc les dires de son interlocuteur avant de croiser son regard, gardant son impassibilité. Par ailleurs, son regard pouvait transmettre une sorte de sûreté de soi, la conviction que chaque acte effectué est assumé et juste.

Mh. Mon coeur appartient à Ikhyld. Cela dit, j’ignore si y prêter allégeance serait une bonne idée, à la fois pour le noble en question et pour moi. Je ne suis pas faite pour être mise en cage, et mes escapades étrangères risquent d’en déplaire plus d’un. A moins que vous ne m’apportiez de réels arguments, je ne suis pas prête à faire ce genre de démarche.

Elle pris ensuite une petite pause, inspirant légèrement tout en maintenant son regard dans celui de l’elfe. Elle marqua un léger temps, avant d’ajouter simplement, d’une voix ne se voulant ni agressive, ni joviale. Juste assez dure pour avertir et assez mesurée pour rester polie.

Quant à mes secrets, je ne souhaiterais pas passer pour une personne dénuée de politesse, mais permettez moi de vous dire qu’ils ne vous regardent pas.

Chose à laquelle elle appuya ses dires par un replaçage de cheveux derrière l’oreille. Elle semblait impasssible et impénétrable -du moins elle le croyait- et se permit de faire face au ministre des renseignements. Plus d’un aurait sûrement courbé l’échine, mais elle se permis l’affront de défendre ses intérêts et de mettre subtilement en garde cet homme.

« Comme vous le sentez, il est vrai que ne pas prêter d'allégeance officielle n'est pas vraiment à votre désavantage à ce sujet s'il s'agit de garder votre indépendance, même si j'imagine qu'il est toujours bon de se sentir appartenir pour de vrai à une patrie. Ce n'est pas exactement comme une grande famille, mais il est agréable de vivre pour des idéaux ou buts souvent. » Et alors qu'elle s'amusait visiblement à le défier légèrement, mais pas trop, il se contenta de sourire légèrement amusé, pas vraiment perturbé ou intimidé et de glisser honnêtement.

« Vous savez que mon travail implique que je tâche d'en savoir le plus possible sur tout le monde ? Donc certes pour vous ça ne me concerne pas, du moins en tant qu'individu, mais le ministre des renseignements si, même si évidemment il ne va pas vous forcer ou exiger que vous parliez pour des secrets qui n'ont sans doute pas de réelle importance pour lui en effet, juste qu'il ne se privera pas de s'informer de son côté s'il le peut, évidence que je souligne, mais j'aurais pu me passer évidemment de le souligner. » Accentuant le fait par ses propos qu'il était bien aimable d'ainsi être franc, il aurait aussi bien pu passer à autre chose sans souligner ce fait évident à sa fonction. Après, peut-être n'était-elle pas très habituée à la politique et aux règles inhérentes à certaines hautes fonctions, ça pouvait se comprendre, quoiqu'il en soit il ne manqua pas d'ajouter ensuite cordialement.

« Je suppose quoiqu'il en soit que nous nous avons dis tout ce que nous avions à nous dire aujourd'hui, n'est-ce pas ? J'espère que cette réunion aura su être intéressante pour vous et je vais prendre congé si cela vous convient, congé, le devoir m'appelle après tout » Ils s'étaient dit en effet tout ce qu'il y avait à se dire et rien ne servait supposait-il, de faire durer la chose plus que nécessaire, surtout que tous les deux avoir des devoirs à remplir...

Voilà que la conversation se poursuivit. Et, étonnamment, les dires de l’elfe arracha un léger sourire à la vampire pourtant si fermée jusqu’à lors, sourire qu’elle garda en coin quelques instants avant de lever son regard vers l’elfe.

Alors j’imagine dans ce cas que je ne peux rien faire contre le ministre des renseignements et sa capacité à savoir tout ce qu’il souhaite savoir.

Elle saisit son manteau et ce qu’il lui restait d’équipement avant de s’approcher de la sortie, aimablement accompagnée par son hôte qui la mit dehors avec délicatesse et politesse. Chose qu’elle ne déprécia guère, et une fois sur le pas de la porte, elle se tourna une dernière fois vers l’individu en gardant un petit air mutin derrière sa rigueur et son sérieux.

Merci de m’avoir reçue, en tout cas. Et quant à cette histoire d’affiliation, j’y réfléchis. Après tout, peut-être trouverez vous quelque chose de compromettant sur ma personne qui vous fera revenir sur vos mots.

Elle n’en sourit que davantage, se disant que ses petites taquineries -bien que restant du domaine du correct et parfaitement maîtrisées- ne seraient pas mal prises par ce ministre sachant faire la part entre le sérieux et l’amusement. Et il semblerait que ce petit instant de fin de réunion s’y prêtait. La moniale releva la capuche sur sa tête, masquant une partie de sa chevelure, avant de se détourner pour s’éloigner après ces quelques mots.

Je souhaite que nous nous revoyons pour célébrer la tombée de Césario, ou la réussite d’une action majeure en notre faveur.

Elle reprit donc sa marche, bâton à la main, en direction de la ville la plus proche afin d’y séjourner et de se préparer aux confrontations futures dans le but de déjouer les plans de ses ennemis et de mettre en oeuvre ce qui a été convenu avec le ministre, soit enrayer l’invasion Teïderienne sur les Duchés du Sud dans les but de les préserver de la destruction.

[FIN]