13 Août de l’Âge 2000 de l’Âge d’Acier

Cela faisait un certain temps que Hyun s’était battue au côté de son impératrice et avait été évidemment trop honorée de cela mais aussi avait faillit s’évanouir plus ou moins d’embarras après avoir reçut les félicitations de celle-ci, même si évidemment alors la samouraï avait sut afficher son habituelle discipline et un certain flegme. Il aurait été inconvenant après tout qu’elle se comporte comme une jeune azurienne ne sachant pas se contrôler devant sa souveraine. Non, elle avait prit les remerciements et félicitations avec discipline et évidemment depuis, ce jour était resté gravé dans sa mémoire.

Après, elle ne s’était pas attendue à ce que la souveraine, qui avait tant de sujets et de choses à faire se souvienne spécialement d’elle, ou plutôt exprime l’envie au bout de quelques temps de la voir à ses côtés particulièrement. Après tout elle avait ses gardes impériaux, ses arcanes et bien d’autres personnes plus notables ou importante que la samouraï pour cela, du moins aux yeux de cette dernière. Autant dire qu’elle fut surprit quand elle apprit que sa souveraine voulait l’avoir à ses côtés au cours d’une visite en province, dans le domaine d’un de vassal. Autant dire que le fait que la dame phénix la veuille elle pour cela, en plus de le demander pour quelque chose de calme et pacifiste, l’avait évidemment décontenancé…

Néanmoins, le début du jour même elle ne sembla en laisser rien paraître, affichant son habituel discipline et attitude protocolaire un peu raide, quoique peut-être encore plus que d’habitude. Disons que si elle faisait ce qu’il convenait évidemment en présence de l’impératrice, elle le faisait de manière si parfaite et peut-être légèrement exagéré, qu’on pouvait sentir que subtilement elle se mettait la pression ce jour là pour être absolument impeccable. Cela et éviter toute maladresse stupide comme glisser par exemple sur un caillou en marchant au côté de son impératrice, de peur sinon de mourir de honte dira t-on… Puis viendra rapidement un moment où elle serait plus ou moins seule à seule avec sa souverain.

Hyun s’attendait à devoir prendre congé temporairement, enfin plutôt à devoir laisser l’impératrice seule dans ses appartements, après tout son rôle n’était pas forcément de lui tenir compagnie en privé. Néanmoins, celle ci décida de lui faire la conversation, ce qui ne dérangeait pas sa vassale, quoique elle se sentit un peu tenue de répondre au mieux. Et c’était évidemment un honneur pour elle.

« Le domaine de votre vassal est en effet bien prospère et tenu, mais il aurait été honteux de sa part qu’il en soit inversement. » Répondra t’elle donc avec un accord respectueux, témoignant aussi sans doute qu’à ses yeux c’était normal et qu’un noble digne de ce nom devait faire son devoir, ce avant d’ajouter en s’inclinant un peu et légèrement contrite. « Mes excuses si je vous parais trop soucieuse votre majesté, je ne tiens qu’à vous servir aussi dignement qu’un membre de votre garde personnelle. Je ne suis après tout qu’une humble samouraï. »

Avant ensuite d’observer quelques instants l’alcool doux qu’avait sortit l’impératrice phénix, venait-elle de lui proposer de boire quelques verres ? Sans doute en plus d’un alcool qui s’il n’était pas accessible à la samouraï, n’était certainement pas du genre qu’elle buvait plus d’une fois par an au minimum… L’azurienne se demanda si elle devait refuser, mais il serait impoli de refuser cela, elle dira donc en s’inclinant profondément.

« Ce serait un honneur de boire avec vous votre majesté, mais je ne tiens pas à faillir à mon devoir de protection si jamais je buvais un verre de trop. Néanmoins, si vous y tenez je m’exécuterai. » L’attitude typique de la soldate ou paysanne modeste qui balançaient tout ce qu’il était possible d’envoyer en politesse et attitude serviable pour ne pas paraître arrogante ou abuser de la gentillesse de l’impératrice.

Quoiqu’il en soit, ceci dit, si Saeki confirmait, l’azurienne s’assiérait avec une certaine grâce sur un ensemble de cousins et allait sans doute s’occuper de servir respectueusement l’alcool si l’impératrice la laissait faire.

L’azurienne hochera légèrement la tête aux propos de sa sage souveraine, ne se permettant évidemment pas de contester ces derniers, surtout que l’impératrice phénix avait sans doute raison. Après tout elle avait autant l’expérience du gouvernement, qu’une grande sagesse. L’azurienne était de plus consciente d’être assez exigeante des fois, ce qui était peut-être moins une qualité pour un grand dirigeant, que pour le membre d’une petite troupe guerrière. Quoiqu’il en soit, débutera donc une conversation autour du thé avec sa souveraine…

« Votre confiance m’honore votre majesté. » Dira t-elle sinon avec humilité à ce sujet, en ajoutant un peu plus, mais pas beaucoup. Après tout elle n’allait pas se vanter, ce ne serait pas son genre et de mauvais goût. Quant à faire assaut de modestie, sa souveraine trouverait peut-être qu’elle en faisait trop. Par contre elle peut-être davantage à penser et dire ensuite…

Il fut en tout cas visible que l’azurienne sembla se crisper lorsque dame Saeki lui servit elle-même du thé, comme si on venait de lui envoyer en pleine figure une situation protocolaire complexe à gérer. Que faire ? L’attitude peut-être normale serait de profondément s’incliner et remercier ? Mais l’arcane du feu semblait tenir à moins de formalité ? Ou que l’azurienne se détende…

Celle-ci dit donc un effort très violent pour simplement légèrement incliner de la tête pour remercier la dame et prendre une légère gorgée de thé. Qui était brûlant encore, mais très raffiné et goûteux. Ce avant de reprendre avec un peu de calme maîtrisé.

« Mon père était soldat, il m’a apprit des valeurs que j’honore depuis, l’amour de l’empire et de son peuple, mais aussi de ses idéaux, la discipline, l’honneur et la maîtrise. Il servait le domaine Katsuragi de son vivant et je n’ai fais que suivre son vol. » En somme elle ne trouvait pas cela exceptionnel, honorable certes, voir très honorable, mais pas de quoi se vanter outre-mesure.

« Ma famille est vassale de votre domaine depuis aussi longtemps que nous pouvons nous en souvenir votre majesté. Je ne saurais dire si c’est depuis plus longtemps que votre propre existence, mais je gage que vous servir a toujours été un honneur pour moi et mes ancêtres. Un honneur qui le sera sans doute aussi pour nos descendants. » Ajoutera t-elle sinon avec emphase et un grand respect, ne sachant néanmoins pas quoi ajouter d’autre… Devait-elle poser une question.

« Et vous votre grâce… Vous... » Elle semblait hésiter , avant de finir par bredouiller. « Comment était-ce de devenir, arcane ? » Elle se demandait en vérité si la question n’était pas très indiscrète.

Hyun doutait franchement que l’impératrice ai jamais vraiment été à son niveau pour tout avouer, pas comme aurait douté un duchéen cynique, mais plutôt comme quelqu’un qui ne pouvait tout simplement pas imaginer que ça ait été une soldate de bas ou modeste rang. Néanmoins, elle ne soulèverait pas cela et dirait plutôt avec déférence.

« Ce n’est pas cela votre majesté, c’est juste que vous le savez, on ne sert en général qu’une amie, une proche ou quelqu’un de rang supérieur à soit et je ne suis rien des trois. C’est un grand honneur que vous me faîtes là, un signe de respect que je ne mérite peut-être pas. » Dira juste l’azurienne légèrement timide à ce sujet, mais il est en vrai qu’en effet à ses yeux servir le thé avait une signification, ce n’était pas juste un acte banal qu’on faisait la main levée, du moins quand on était hors du cadre familial ou intime.

Ce avant de sembler ensuite franchement crispée l’espace de quelques instants que l’impératrice dira qu’elle fut presque honteuse de ne pas se souvenir de certaines choses, la samouraï tenterait alors de dire modestement et d’un ton humble. « Nous ne servons pas le domaine Katsuragi pour la reconnaissance ou pour la gloire votre majesté, il y en a tant comme nous qui vous servent avec autant, si ce n’est peut-être plus de talents que moi. Le simple fait d’être à votre service et de participer à vos accomplissements est une récompense bien suffisante. » Avant de reprendre ensuite, toujours aussi modeste.

« Je ne fais que mon devoir votre majesté, si j’en faisait moins au point que vous en soyez insatisfaite ou que vous ne soyez pas fière de mon dévouement, je ne serais pas alors digne de mettre ma lame à votre service. » Elle évitait donc de s’enorgueillir de tout cela, pas forcément parce que l’azurienne était dépourvue d’égo, loin de là. Mais car, elle considérait sa personne bien insignifiante par rapport à la souveraine.

« Vous avez donc suivis la voie qui était tracée et marchés dans les pas de vos ancêtres votre majesté, c’est là quelque chose d’honorable et admirable quelque soit le niveau. J’en fais de même au service des Katsuragi et mes descendants en feront de même. » Dira t-elle sinon solennellement suite à ce qu’avait racontée la demi dragonne, avant de reprendre pensive et avec assurance.

« Le fardeau du pouvoir est grand, immense, je ne peux l’imaginer et il serait sot de juger vos états d’humeur votre majesté. Néanmoins, je n'ai pas l'impression que vos actes sont en dessous de ceux de votre mère votre majesté. Ils sont admirables, mais les vôtres le sont tout autant de bien des manières, même si forts différents. » Elle ne savait pas si cela suffirait à rasséréner sa souveraine, mais elle était sincère dans ses propos au moins.

La raison pour laquelle Hyun s'exprimait avait sans doute un lien avec le fait que son impératrice s’adressait à elle, il serait alors sans doute impoli de ne pas répondre, mais disons qu’elle aurait sans doute tout à fait put rester silencieuse en sa compagnie et assurer sa tâche de garde du corps. En tout cas ça ressemblerait bien à cette samouraï protocolaire de rang modeste, car car elle ne tenait guère à gêner ou inconforter la grande dame d’Ikhyld, ou même n’importe quelle arcane ou noble de haut rang ! Surtout qu'ils avaient souvent bien des choses à faire et il était important pour quelqu’un comme elle de bien se tenir les concernant.

Quoiqu’il en soit, l’azurienne était légèrement gênée, même si pas dans le mauvais sens des compliments de l’impératrice concernant le fait qu’elle serait l’une des plus fines lames à son service. C’était peut-être vrai, mais disons que voir ce fait souligné par l’impératrice elle-même était à la fois assez gratifiant et intimidant, comme si Hyun se disait qu’elle devrait encore plus se surpasser dorénavant.

« Je suis heureuse de l’estime que vous portez à mes talents, même si évidemment ce n’est rien d’aussi noble ou gratifiant que les dons de mage ou bien la virtuosité des grands artistes. Néanmoins ma lame est votre, comme l’a été celle de mon père et il sera sans doute fier que je me sois ainsi faite remarquée de ma souveraine. » Ses paroles étaient modestes, mais moins humble que ce qu’elle aurait put faire et ça se sentait… Sans doute un effort fait de sa part, sans pour autant casser le protocole dira t-on. Quant à la mère de l’impératrice.

On vit clairement qu’elle s’apprêta à répondre à sujet, sans doute pour défendre bec et ongles sa souveraine et son bilan, sans pour autant discréditer la mère de celle-ci au contraire, mais elle estima rapidement qu’il valait mieux éviter et puis l’impératrice voulut changer de sujet... L’azurienne se retint donc comme si de rien n’était, mais on put voir dans son regard respectueux qu’elle ne fut pas vraiment d’accord avec le fait que l’impératrice était moindre par rapport à sa génitrice, même si évidemment de la part d’une modeste paysanne comme elle, le poids des propos et de l’avis était sans doute moindre.

« Comme vous le désirez votre majesté, après je ne suis pas une philosophe, mais je sais certainement faire preuve de plus de raffinement et de profondeur à ce sujet, que le barbare Teïderien lambda. » Essaya t-elle donc de dire avec un mélange de modestie et d’humour, sans doute un effort fait là aussi pour rendre le tout moins formel sans pour autant briser totalement le protocole. Sans doute que l’azurienne essayait d’estimer jusqu’où elle pouvait aller, sans avoir l’impression de jeter sa propre éducation aux ordures…

« Oh. » Dira t-elle sinon l’azurienne un peu pensive, avant de glisser. « Au contraire, vous... » S’apprêtait-elle à dire sans doute pour souligner que la compagnie de l’impératrice n’était guère embêtante, avant de se retenir en se rendant compte que ça avait été de l’humour, ce avant de sembler réfléchir à la question… « Hum en dehors du fait de profiter des merveilles de l’empire à mon niveau, je... » Elle sembla réfléchir à une passion et un hobby qu’elle avait et sembla en effet trouver quelque chose au bout d'un temps. « J’aime bien la sculpture, sur bois ou sur os, rien de bien intéressant, mais il m’arrive quand je n’ai rien à faire en mission de tailler quelque chose avec un couteau et quand je suis chez moi, de prendre un peu de temps pour approfondir. Je trouve ça plus concret que le tissage qui est la profession de ma mère et de mes frères et sœurs… Mais il est vrai sinon que je consacre beaucoup de mon temps libre à l’entraînement ou l’affinement de mon talents de bretteuse. » Elle se permettrait alors de demander, un peu timide.

« Et vous votre majesté, avez vous des passions ? Comme la peinture, la musique ou la danse ? Je suis certaine que vous excellez dedans. » Après tout c’était l’impératrice d’Ikhyld, l’empire d’art et de magie, elle ne pouvait qu’exceller à ce sujet !

« Vous me faîtes beaucoup d’honneur ma dame, il y a bien des guerriers ayant accomplis davantage de hauts faits étant à votre service direct ou à celui de l’empire. Pour ma part je suis déjà satisfaite de pouvoir servir diligemment la famille Katsuragi. » Répondra l’azurienne humble à ce sujet et ne voulant sans doute pas faire preuve d’un excès de fierté quelconque. Une attitude en partie très Ikhyldienne, même si elle était probablement plus humble et modeste que le bon goût typique des paysans bien éduqués le demanderait dans l’empire.

Après cela venait peut-être aussi du fait qu’elle n’était pas forcément issue d’une haute lignée et que si certes elle savait être très compétente, il n’y avait pas pour elle aussi l’assurance ou la fierté d’un grand nom derrière soi. Bien entendu elle était fière de sa famille et aimait ses parents, mais elle ne pouvait pas prétendre que sa lignée soit prestigieuse ou célèbre, ce qui évidemment réduisait donc à ses yeux la prétention dont elle pouvait faire preuve en tant qu’individu, aussi douée soit-elle.

Pour le reste, le samouraï aux humbles origines, fut assez surprise que l’impératrice phénix s’intéresse vraiment à ses passions ou occupations. Disons que l’azurienne n’avait pas vraiment l’impression que ce serait très passionnant ou stimulant. Certes elle tâchait de faire honneur à l’empire, ses traditions ou sa culture, mais elle n’oserait par exemple se comparer aux merveilles et grandeurs que les artistes de la cour impériale ou ceux anoblis pouvaient engendrer chaque jour…

« Ce serait un honneur pour moi de contempler une de vos performances un jour si jamais la chance m’en était offerte ma dame, je suis certaine que ce serait une expérience qui saura me marquer. » Dira sinon l’azurienne avec respect et sincérité à ce sujet quand Saeki dira avoir plus d’affinités avec la danse que la musique, ce avant d’ajouter pensive. « Je sais un peu danser, mais ce n’est rien de très raffiné ou sublime, mon père m’avait apprit cela notamment pour entraîner ma grâce et souplesse en combat… Mais rien qui ne soit digne sans doute de l’attention de la cour. » Mais elle savait donc danser…

Puis, l’impératrice serait curieuse de voir ses créations ? Si l’azurienne pouvait rougir en entendant cela elle rougirait certainement, mais elle sembla plutôt légèrement détourner les yeux d’embarras à ces propos, comme si elle imaginait qu’elle risquait de s’humilier plus qu’autre chose en faisant cela… Ce avant de se reprendre immédiatement par peur d'avoir l'air ennuyée !

« Je, ce serait un honneur, mais je ne suis pas certaine que cela méritera le temps que vous consacrerez à les regarder. » Dira sinon timidement l’azurienne au sujet de ses sculptures, avant de reprendre ensuite curieusement et toujours assez timide… « Je ne savais pas que vous aviez goût pour l’écriture ma dame, je serais fort curieuse de pouvoir lire cela… Je ne suis pas une grande lectrice, mais je sais lire et puis je sais aussi faire des poèmes, donc je pense pouvoir apprécier votre œuvre. Mon père me dit toujours qu’un guerrier sans raffinement et élégance ne vaut guère mieux qu’un barbare hirsute avec une hache de pierre dans le main. Et comme toujours il a souvent raison, donc j’essaye de cultiver un peu mon élégance et ma culture quand je le peux... » Une manière assez Ikhyldienne de voir les choses, et probablement un peu condescendante sur le standard martial des autres pays...

Hyun considérait que ce serait de mauvais goût de se vanter ou de ne pas faire preuve de modestie en présence de l’impératrice, après tout qui était-elle pour se vanter ou afficher une fierté peut-être exagérée devant dame Katsuragi ? Une samouraï redoutable certes, mais pas non plus au point de pouvoir se permettre d’embarrasser sa dame avec ceci. Néanmoins dame Saeki sembla tout de même faire un point d’honneur à vanter ses qualités, ce à quoi l’azurienne répondra humblement...

« Je suis honorée que vous me teniez en si haute estime ma dame, n'en doutez point, après tout votre considération et attention à ce sujet est plus que ce qu’une humble samouraï comme moi, aussi douée soit-elle, peut prétendre avoir le droit d’obtenir. » De manière à accepter le compliment sans spécialement se flatter elle-même, après tout il serait saugrenue de le refuser, mais elle ne comptait pas non plus parader comme un coq pour autant !

Mais elle était sinon tout à fait lucide concernant ses grands talents guerriers, il faut dire Hyun ne considérait pas avoir de plus grand talent que sa maîtrise de la lame et l’art de l’escrime en général… Pourrait-elle envisager une carrière dans le civil un jour ? Peut-être, mais pour elle la voie de l’épée était en quelque sorte un héritage familial pour une traditionaliste d’Ikhyld de cet acabit, suivre la voie familiale était honorable en soit... Ce n’est pas d’ailleurs ce que faisait aussi dame Saeki ? D’une certaine manière toute chose avait une place et au vu de la compétence et du dévouement de sa dame envers ses sujets, cette manière dont les choses étaient organisées semblait harmonieuse et juste aux yeux de l’azurienne.

« Je.. » Finira t-elle néanmoins par dire choquée et en détournant soudainement les yeux quand l’impératrice glissa qu’elles pourraient peut-être danser ensemble un jour… Était-ce de l’humour ? Visiblement oui supposa t-elle en faisant un grand effort pour se reprendre rapidement, ce avant de glisser en essayant de faire un peu d’esprit. « Quand je danse, c’est malheureusement souvent avec ma lame et mes partenaires ont tendance soit à finir recouverts de lacérations ou de bleus, ce n’est pas comme cela que l’on traite l'impératrice. » Ce qui sonnait un peu maladroit à bien y réfléchir…

Quant à l’expression qu’afficha l’azurienne quand dame Saeki s’intéressa à ses talents de poètes, on pouvait deviner que c’était à mi chemin entre celle qu’afficherait un pigeon qui verrait un aigle lui fondre dessus et le corbeau perplexe… Elle arriva néanmoins à bredouiller quelques paroles avec sa modestie habituellement.

« Oh, ne vous donnez pas cette peine, même si ce serait un grand honneur, vous avez dû lire tant d’écrits merveilleux que mes modestes vers vous paraîtront sans doute bien fades... » Disons qu’elle aurait l’impression d’être bien pitoyable en comparaison de bien des choses auxquelles était habituée sa dame.

Et elle ne manquera pas évidemment de dire avec conviction concernant la dernière demande de sa dame. « Vous pouvez compte sur ma discrétion ma dame, de plus je suis certaine que personne ne me croirait si je disais que l’impératrice ma fait lire quelques passages de ses écrits. » Achèvera t-elle sinon avec un peu d’humour timide, ce avant de glisser un peu mise en confiance par cela…

« Je suppose que je serais la seule à savoir qui en est l’auteur si un jour vous décidez de publier anonymement vos écrits ma dame, du moins si c’est une manière de faire qui vous conviendrait ? » Quoique peut-être que d’autres s’en douteraient ? Difficile à dire...

Il était probable que si l’azurienne n’avait pas eu de plumes pour cacher son visage, ce dernier aurait atteint une telle rougeur qu’on pourrait se demander si elle n’avait pas du sang d’élémentaire de feu dans les veines… Néanmoins, la manière dont elle fuira le regard avec une grande timidité quand dame Saeki parla d’avoir « l’honneur » de danser avec la samouraï témoignait fort bien qu’elle ne savait pas exactement quoi répondre. Elle se doutait que c’était de l’humour évidemment, elle ne pouvait pas dire cela sérieusement et son ton l’indiquait, d’un autre côté Hyun n’allait certainement pas renchérir… Elle décida néanmoins de prendre son courage à deux mains, ou deux serres plutôt et de dire avec certes, une grande timidité, mais visiblement l’azurienne faisait des efforts et tenta même de regarder un peu Saeki pendant qu’elle disait cela.

« Ce serait un immense honneur de danser pour vous ma dame, en espérant ne pas décevoir d’éventuelles attentes que vous auriez placée en moi. Néanmoins, en dehors de quelques festivités rurales et d’un prestige moindre que ce que vous avez connue, je n’ai jamais pu pratiquer une telle chose, mais je ferais évidemment de mon mieux. »

Et sans doute que le connaissant, elle risquait de prendre le temps de s’entraîner à la chose en prévision d’un tel moment, ne serait-ce que pour ne faire ni honte à l’impératrice, ni à son nom lorsqu’elle devrait danser devant la souveraine d’Ikhyld. Ce même si elle se doutait évidemment qu’elle ne rivaliserait jamais avec les meilleurs artistes de la cour d’Ikhyld !

« Si cela peut vous rassurer mes poèmes s’attardent rarement sur la flatterie envers quique ce soit, mais plutôt sur la contemplation du moment ou sur des paysages, même si c’est des fois un peu enfantin. J’ai aussi appris quelques tirades et poèmes martiaux, après tout la guerre et le combat sont moins barbares et rudes lorsque l’on fait l’effort d’y mettre un peu de beauté et civilité. » Sans doute que l’Ikhyldien qui avait décidé qu’on enseignait l’art de la guerre dans les académies d’art Ikhyldien devait partager en partie son point de vue…

Quoiqu’il en soit, on sentait que même si l’idée que sa souverain lise ses poèmes l’intimidait beaucoup, Hyun aimait bien cette idée au fond d’elle. Qui sait, peut-être que dame Saeki apprécierait un peu ce qu'elle lirait ? Ou du moins ne trouverait pas cela trop décevant ? En tout cas la manière bienveillante dont la dame d’Ikhyld aborda le sujet, ne put que donner un certain espoir en ce sens à la jeune azurienne, même si évidemment le tout restait assez intimidant !

« Je ferais de mon mieux pour émettre une critique constructive de vos écrits ma dame, je tâcherai d’être sincère dans mon analyse même si je doute avoir grand chose à redire, si c’est ce que vous désirez, du moins en espérant que si jamais mon avis est critique, celui-ci ne sera pas trop prétentieux. » Ajoutera t-elle sinon avec sérieux et humilité concernant l’idée de lire et donner son avis sur les poèmes de l’impératrice. Disons que Hyun se disait que si jamais elle n’aimait pas les dits poèmes, ce dont elle doutait, mais elle trouverait peut-être à y redire, il sera mieux de le faire savoir ! En espérant évidemment ne pas être trop brusque, elle prendrait en tout cas les pincettes adéquates pour cela dans la société Ikhyldienne, contrairement aux Duchéens ou Akkatoniens plus prompts à annoncer les choses sans y mettre les formes !

Pour le reste, elle sembla doucement pensive aux derniers propos de dame Saeki et sincèrement flattée, quoique toujours intimidée par ses compliments. Savait-elle ce qu’elle ferait si elle n’était pas soldate ? Elle avouera donc avec une certaine franchise.

« Ma lignée suit la voie des armes depuis si longtemps et s’y réalise, et c’est autant ma vocation que mon destin de servir Ikhyld par la voie de la lame que je ne conçois pas mon existence sans. Et comme je l’ai fais, un de mes descendants suivra le même chemin que moi à votre service. » Cela lui semblait après tout naturel et sain, cette idée de continuité et héritage, puis elle ajoutera avec réflexion. « Mais si je devais me consacrer pleinement à autre chose, je suppose que ce serait la sculpture, il y a disons une certaine beauté à la permanence des sculptures et leur solidité. L’art du combat lui est figé dans l’impermanence, le combat débute et a une fin, certes la danse des lames a sa splendeur, mais ça ne dure que l’espace de quelques instants, là où une sculpture paraît d’une certaine manière, si ce n’est éternelle, bien plus durable. » Si ce n’était pas une Ikhyldienne, on pourrait s’étonner selon les préjugés sur les paysans qu’elle ait un point de vue aussi poétique de la chose, mais bon les paysans Ikhyldiens étaient probablement au dessus de la moyenne à ce niveau, du moins dans la tête de beaucoup de monde…

« Néanmoins, cela demande du temps et des moyens que je n’ai pas vraiment, du moins si je désire sculpter de la pierre et non du bois et des os. Et puis, je n’ai pas envie de gaspiller un bloc de noble pierre tant que je n’ai pas le talent nécessaire pour le mettre en valeur. » Ajoutera t-elle sinon avec une certaine modestie.