18 décembre 2000; Akkaton, un village.

Un soupir. Puis un frisson. "Je voudrais partir... Voyager. Découvrir le monde, ses merveilles. Voir... Plus loin ?" La thérianthrope avance, peu sûre d'elle. Son regard vide, fixant le sol, indique aux passants que, si son corps est là, son esprit, lui, est ailleurs. Tellement loin qu'elle ne se rend pas compte de cette belle journée d'hiver. Tellement loin qu'elle ne voit pas le beau soleil, brillant, illuminant les rues de la petite ville dans laquelle elle et son équipe se sont arrêtés. Tellement loin qu'elle ne sent même pas la petite brise chaude qui vient jouer dans ses cheveux. "Mais comment ? Aerin ne voudra jamais me laisser partir seule et... J'aimerais voler de mes propres ailes... Je les adore mais... J'ai besoin de liberté, au moins une fois dans ma vie. Je les retrouverai, et nos retrouvailles n'en seront que meilleures mais..."
Aria Zeim' Finlok est tellement loin qu'elle ne voit pas les gens autour d'elles, qui l'évitent afin de ne pas lui rentrer dedans. Elle n'entend même pas les gens qui râlent, ni ceux qui la salue. Même les bruits habituels de ses automates ne l'atteignent pas. Trikiss et Sapphira, sur le dos de Blitzer, qui suit de près sa maîtresse, semblent, quant à eux, tout à fait aptes à réagir en cas de problème. Même Happy, l'araignée mécanique de guérison semble plus alerte que la thérianthrope qui prend soin d'elle. Et enfin Aria ne voit pas plus son loup de métal, Voleur, sautiller gaiement autour d'elle, embêtant les passants sur son sillage, déclenchant des grognements de mécontentement ou des cris de joie enfantine. "Griffin, Hebby et Arlequin me laisseraient partir si c'est que je souhaite... Pas Aerin... Mais elle ne se rend pas compte... Pas compte qu'elle est envahissante. Je veux pouvoir être entièrement libre. Elle veut prendre beaucoup trop de place..."
Voleur se met soudainement à glapir, comme un chien joueur, sautillant à sa manière d'automate devant sa maîtresse. Il semble vouloir attirer son attention mais... "Je suis sûre que ça lui serait bénéfique aussi, si je m'éloignais. Elle ne pourrait plus toujours vouloir me surveiller. Et ça pourrait la détendre, je suppose.

Le loup mécanique émet un grognement alors que sa maîtresse l'ignore totalement. L'impression qu'il dégage semble être de mécontentement, et il se décale, brusquement, sur sa droite, sans même regarder où il va.
SBLAFF.
Un glapissement qui, chez un vrai loup, aurait pu signifier de la douleur, se met alors à retentir. Suivi par de nombreux autres cris de douleur. Ces appels au secours réussissent à sortir la thérianthrope de son absence, et inquiète, elle se retourne en direction du son qu'elle connait peut-être trop bien et... Voit finalement Voleur, allongé sur le sol, hurlant à la mort. Le regard de la jeune femme se tourne rapidement sur l'homme qui est rentré dans son ami à quatre pattes et elle soupire :

« Fais pas ton intéressant, Voleur, je sais que c'est faux. »

Le loup redresse la tête, intéressé par le son de la voix d'Aria. Et voyant que, finalement, elle s'intéresse à lui, il se remet sur ses quatre pattes, sautillant et glapissant de joie. La jeune femme sourit, mais... Son sourire sonne faux, pour une fois. Sûrement à cause de ses pensées précédentes. Elle se tourne finalement vers l'homme, avant de pencher la tête et de lui demander :

« Est-ce que ça va ? J'espère que Voleur n'a pas encore fait l'idiot... Il peut-être un peu bête, parfois. »

Et comme s'il comprenait les mots, le loup lâche un petit aboiement d'un air désapprobateur. Lui ? Idiot ? N'importe quoi !

HRP :

L'homme, qui semble un peu gêné, répond au sourire d'Aria par un sourire crispé, peut-être plus faux encore que celui de la jeune femme. Ce, avant de lui répondre qu'il était aussi fautif que le loup de métal, n'étant lui-même pas très attentif. Il s'excuse aussi d'avoir importuné la jeune femme et le faux sourire de celle-ci se transforme en un doux sourire, comme pour le rassurer de n'avoir rien fait de grave. Ni de gênant. Elle tourne ensuite la tête vers son loup de métal, qui continuait de sauter dans tous les sens et... Elle secoue la tête en soupirant.

« Je vous assure que vous n'avez rien fait. Voleur est vraiment idiot. Enfin... Si vous n'avez rien, c'est le principal. »

Elle avait expressément appuyé sur le "vraiment" afin de faire comprendre que le mot "idiot" n'était pas employé au hasard. Et comme pour se refaire entendre, le loup de métal se met à aboyer, comme pour dire à sa maîtresse qu'il n'était pas tel qu'elle le décrivait et qu'il voulait juste de l'attention. Mais la jeune femme n'y prête pas attention et elle se reconcentre sur l'homme qui a été bousculé par son compagnon à quatre pattes.

« Enfin, je vous souhaite une bonne journée, du coup. Au revoir. »

Après un nouveau sourire, la demoiselle préfère s'éclipser. Après tout, il n'y avait eu que de la peur, pas de quoi s'inquiéter. Elle retourna à ses occupations, sans plus y penser.